Un p’tit tour et puis ça va

Hier samedi. Il fait beau. Les oiseaux chantent et si dans le bois d’à côté ça enchante? Alors, un petit tour de fin d’après midi … à la poursuite des champignons. Pas de fil à la patte comme ces innombrables Megacollybia platyphylla

qui décorent grandement le sous-bois en se dressant sur leurs épais tapis de feuilles nourriciers.

Très décorative cette Tremelle mésentérique qui prend de la hauteur toute de jaune vêtue.

Tout comme les Collybies, citées plus haut, les Amanites rougissantes « fleurissaient » en grand nombre. En revanche, nous allions trouver un seul exemplaire de cette espèce

surnommée « la mère du cèpe ». Ce Clitopile petite prune, qui partage le même biotope que les rois des bolets, fleurait bon la farine fraîche et le léger rosissement de ses lames ne laissait planer aucun doute sur son identification. Donc la « mère ». Et ses « fils » donc? Il convenait donc de scruter quelques endroits « où » mais beaucoup de promeneurs ce jour-là dans le bois d’à côté parmi lesquels pas mal de chercheurs.

Tiens, là, dans le lierre, une tache marron et un pied blanc comme si c’était un bolet…

En s’approchant, les pores présumées s’avéraient lames.

Jugement tranchant et sans appel. Ce beau marron était une russule. A prélever pour identification ultérieure.

Le lendemain, juste avant d’écrire ces lignes, un test au sulfate ferreux: coloration verte fonçant vers un gris vert, nous orientait vers Russula pseudomelliolens . Pas très loin de cette russule, sous la chênaie-charmée, charmante par ailleurs, deux bolets soudés l’un à l’autre.

Ils noircirent intensément longtemps après la coupe et les « mèches » du pied nous les firent identifier avec un autre « pseudo », Leccinellum pseudoscabrum . Et puis dans un autre endroit d’habitude « cépé », sans doute déjà visité donc prelevé nous n’allions pas rencontrer de Cèpe mais d’autres Bolets rude … renversés et parfois étêtés. Les ressources du petit bois d’à côté allaient se révéler intéressantes sur le bord d’un petit chemin visiblement peu mycologiquement fouillé.

Quelques chênes, un sous-bois plus épais, des châtaigners et des fougères, un œil attentif et…

… un chapeau marron, des pores blanches dessous. Serait-ce lui?

Le marron foncé s’atténuant vers le bord du chapeau jusqu’à constituer un liseré blanc à l’extrémité, un réseau blanc très net en haut du stipe (photo de gauche), un pied creusé par une limace (à droite). C’était bien Boletus edulis , la limace n’étant pas bien sûr un critère pour reconnaître les comestibles. Gastéropodes et champignons participent parfois des fausses bonnes idées . Mais les limaces qui cravatent un Cèpe de bordeaux doivent y trouver du plaisir.

A moins de trois mêtres, toujours sous chênes, un autre chapeau marron quelque peu malmené par l’âge. Vraisemblablement Neoboletus erythropus au stipe ponctué de rouge. Et quand on trouve un Cèpe de bordeaux on regarde attentivement les alentours.

Sous les chênes, on écarte délicatement les végétaux qui masquent des regards deux jolis Boletus edulis l’un massif, l’autre élancé qui rejoindront le premier, au pied limacé, pour la photo de groupe. Utrillo aurait-il fait un tableau du trio, lui qui peignit trois moulins qui battaient de l’aile sur une île. Un petit tour aux champignons c’est aussi prendre l’air avec un peu de … zèle et , après, ça va plutôt bien.

Michel Pujol

« Tous aux champignons! » avec Natur’Jalles

Natur’Jalles , qui conviait samedi 10 octobre une quinzaine de personnes à une sortie intitulée « Tous aux champignons! », avait demandé à l’association girondine « A la poursuite des champignons » d’animer cette découverte du monde fongique. C’est dans la forêt communale du Taillan-Médoc, dans des lieux repérés dans la semaine avec la Présidente Martine Leblond, que nous allions à la rencontre des espèces présentes du moins celles visibles par tous les participants.

Outre les déterminations, en expliquant l’importance des biotopes, les mycorhisations, saprophytismes, parasitismes etc., il s’agissait bien sûr de répondre aux questions parmi lesquelles: « Où les trouve-t-on?, Ils poussent en combien de temps? Celui-ci est-il comestible? ».

Sur le terrain il est facile d’argumenter avec les espèces rencontrées. De dire, par exemple, qu’un Agaric pintade (A. moelleri en haut à gauche) dont le pied et l’anneau jaunissent ne doit pas être pris pour un Agaric champêtre; qu’un petit bolet (P. parasiticus à droite du premier) vit toujours sur un scléroderme (S. citrinum); que le Coprin pie jeune (C. picacea à côté) va devenir d’un beau noir taché de blanc en « vieillissant »; qu’un cristal de sulfate de fer frotté sur le pied de la russule charbonnière (R. cyanoxantha en haut à droite), comestible, ne va pas le faire varier de couleur; qu’enfin il convient de bien cuire l’amanite rougissante (A. rubescens à droite au centre), au moins à 70°, espèce toxique crue ou mal cuite.

Et de s’émerveiller! Devant ce petit marasme qui en rappelle un autre que lui (Marasmius rotula) n’a pas cette « dentelle » transparente entre lames qui confère à Marasmiellus candidus une grande beauté.

N’est-il pas joli également ce jeune clavaire en chandelier (Artomyces pyxidatus) émergeant de la mousse avec ses têtes creuses ornées de pyxides.

Et notre sympathique promeneur-chercheur n’a-t-il pas trouvé la bonne étoile en découvrant ce géastre (Astraeus hygrométricus) qui se plie aux intempéries et s’étiole à la sécheresse.

Cette impressionnante touffe d’armillaires (Armillaria solidipes ex A. ostoyae) attirait tous les regards. Nous avions évoqué quelque peu avant cette trouvaille le mycélium le plus grand du monde et la complexité de la nomenclature en mycologie. En Orégon, un individu de cette espèce couvre la surface de 8,9 km² ce qui en fait le plus grand organisme vivant. Concernant les arcanes des appellations valides signalons qu’en 2008 une publication révélait que Armillaria ostoyae décrit par Henri Romagnesi en 1970 l’avait déjà  été en 1900 sous le nom d’ Armillaria solidipes par Charles Horton Peck. Donc il conviendra de le nommer A. solidipes.

Bien d’autres espèces étaient rencontrées et commentées et prélevées en échantillons lors de la balade forestière puis le groupe gagnait l’espace de l’ancienne gare de Saint Médard en Jalles pour le pique-nique et constituer une mini-exposition.

« A la poursuite des champignons » avait apporté quelques « fruits » prélevés les jours précédents à Talence et Gradignan pour éventuellement compléter la diversité de la récolte du jour. Ainsi cèpes d’été (B. aestivalis) , polypores souffrés (P. sulphureus) , langues de bœuf (F. hepatica) , pholiotes du peuplier (C. cylindracea) pour illustrer les comestibles et d’autres à écarter des poêles tels notamment des cortinaires et des agarics jaunissants (A. xanthodermus).

Il y avait aussi des cortinaires trouvés sur place ainsi qu’un magnifique paxille à pied noir            (T. atromentosa), une girolle (C. pallens) et une « fausse girolle » (H. aurantiaca) permettant de comparer plis et lames pour faire la différence, de petits bolets (X. chrysenteron) montrant leur rouge sous la cuticule et bien d’autres espèces passées en revue par un public attentif très motivé et intéressé. Les ouvrages de référence placés à proximité étaient d’ailleurs très consultés.

Ne restait qu’à fixer le souvenir de cette bien agréable journée sans pluie, menée avec entrain jusqu’en gare par Martine et Thierry, par la photo de groupe, derrière nos champignons, non sans détermination.

Michel Pujol 

Rando myco au Porge

Sports Loisirs Le Porge (SLLP) organisait dimanche la Rando des cèpes . Si le titre évoquait les champignons il y avait aussi au programme cyclisme, canoë, kayac, paddle, tir à l’arc, parcours d’orientation et échasses. Le tout agrémenté d’un repas en plein air marqué du sceau de la convivialité comme toutes les activités de la journée autour de la base nautique du pas du Bouc, dans la forêt communale du Porge. Pour la partie balade myco les bénévoles de SLLP avaient demandé à « A la poursuite des champignons »  de servir de guide.

Une bonne cinquantaine de participants, dont certains après une randonnée cycliste de 15 km, prenaient le départ, à pied bien sûr, de la « rando des cèpes ». Un cheminement à travers la forêt communale sur et autour de l’ancienne piste des résiniers et le long du canal. Quelques arrêts pour commenter les quelques espèces rencontrées, la flore, l’histoire et la géographie des lieux, échanger les expériences, répondre aux interrogations des promeneurs amateurs de champignons.

Poches et paniers s’emplissaient de carpophores pour la plupart touchés par la sécheresse des jours précédents. C’était le cas en particulier de Géastres hygrométriques exsiccatéisés en milieu de chemin. Mais de nombreuses Amanites fauve et citrine se dressaient fièrement. Quelques exemplaires divers rejoignaient le panier pour présentation ultérieure.

Quelques lignicoles aussi tels un Phaeolus schweinitzii bordure bien jaune et dessus bien « sécot » marronas, un Ganoderme plat pour y écrire au dos; des Mycènes de de Seynes juchés sur leurs cônes de pin; des Bolets chatains dont la grosseur évoquait la forme plus toxique de Gyroporus ammophilus plus en accord avec le biotope que Gyroporus castaneus; des Paxilles à pied noir, Neolentinus lepideus, Sparassis crispa etc.

Il convenait ensuite, avant de s’attabler pour déjeuner, d’étaler quelques unes des trouvailles sur une table.

Parmi ces « trouvailles », une vieille connaissance que nous avions prise pour un Scléroderme vulgaire quelque peu embourbé et qui, au toucher, semblait tacher les doigts. Un coup de couteau pour trancher dans le vif et … découvrir ces alignements de « graines » bien spécifiques de l’espèce pionnière de ces lieux ensablés. Nous avions bien, dans notre main teintée, le Pisolythe du teinturier autrement dit Pisolithus arhizus

L’occasion d’expliquer combien des champignons peuvent permettre de contribuer à commencer à « peupler » les biotopes fussent-ils que de sable. Et de cèpes? point! mais « aller aux cèpes » n’est-ce pas tout simplement aller aux champignons et des champignons nous en avons bien trouvé.

Michel Pujol

n.b. difficile l’après-midi, étant pas trop loin des alentours boisés de la plage du Gressier de résister à l’appel de la forêt littorale du Porge, de vérifier les stations à cèpes, girolles, bolets bai, chanterelles antérieurement prospectées. Las, vu des endroits encore plus secs, aiguilleux aérés sans les espèces seulement rêvées. En revanche, trouvés encore, comme plus à l’intérieur le matin, beaucoup d’Amanites fauve et citrine, quelques Pisolithes du teinturier et de « vrais » Sclérodermes vulgaires, Tricholomopsis decora, Sparasis crispa etc. (photos ci-dessous)

D. tabescens sans coup de … tabac

Ces derniers jours, autour de Bordeaux, il y a bien eu un peu de pluie mais pas de grosse tempête, de coup de tabac bien arrosé. Sans blague, la météo semble indiquer quelques précipitations à venir les jours prochains. Alors, quelques pousses à espérer? On verra bien.

Nous avons eu l’occasion , notamment en juillet de cette année et en septembre de l’année dernière, d’évoquer une espèce lignicole, Desarmillaria tabescens que nous rencontrons quand un peu d’humidité survient en période de sécheresse et qui perdure avant de s’étioler sous les coups de chauffe estivaux. Ainsi le 9 septembre nous retrouvions l’Armillaire sans anneau, à Gradignan, en Gironde, dans son bois -sur son bois- habituel.

11 jours plus tard, c’est à dire ce matin du 20 septembre, les touffes fournies, plutôt tabac blond (ci-dessus en haut) avaient viré au tabac gris, sec, un tantinet moisi (ci-dessus en bas).

En gros plan (ci-dessus) on observe la différence dans le détail.

Malgré et aussi à cause de la canicule, il y a une dizaine de jours, nous avions vu (ci-dessus), outre les Armillaires, les Amadouviers toujours présents, quelques polypores du bouleau et aussi des bolets désséchés, en piètre état, ces derniers semblant être pour l’un B. aestivalis et pour les autres proches de X. chrysenteron.

Point de bolets rencontrés ce 20 septembre. Fomes fomentarius et Fomitopsis betulina paradaient, bien sûr encore et puis … l’Armillaire sans anneau autrefois Armillaria socialis et aujourd’hui Desarmillaria tabescens répondait présent en bonne forme (ci-dessus à gauche) et, un peu plus loin, le tronc sans doute plus exposé au soleil commençait, pour quelques uns des carpophores du groupe, à dépérir. Sans blague.

Michel Pujol

.

Dans le rétro: Lépiotes jaunes dans la pelouse corse et en pot de fleurs

Ces derniers jours nous avons vu apparaître sur des pages Facebook dédiées aux champignons des petites Lépiotes jaunes. Une (des) espèce (s) décrite (s) comme apparaissant fugacement dans les pots de fleurs et les serres. Décorative en quelque sorte. Son jaune est du plus bel effet et son aspect pelucheux donne à cette mini Lépiote une robe de défilé de mode emplumé à voir à … la loupe.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 7962789.jpgC’est en septembre 2010, en Corse, que nous avions fait connaissance (ci-dessus). Elle y  fréquentait une pelouse de bord de mer bien entretenue et embuées de rosée le matin et, de surcroît arrosée de temps en temps. Ici sans pot de fleurs et pas sous serre mais, sans doute, faut-il compter avec un apport de terre assez riche, peut-être la présence d’un mycélium résiduel à moins que des spores portées par les nuages aient ajouté leur grain de beauté à l’île du même nom.

Donc, nous sommes sur la côte orientale, juste au dessus d’Aleria, à Marine de Bravone, à cent mètres de la mer, rue Jean-Marie Pacelli, dans une pelouse. Quelques inocybes difficiles à identifier sans l’aide du microscope laissé sur le Continent et … un champignon qui, lui, n’offre pas, au premier abord, de grosse difficulté de détermination.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 322679617.jpg

Cette petite lépiote, jaune de la tête au pied semblait en effet être le Leucoprinus flos-sulfuris décrit dans « le Courtecuisse » ou Leucocoprinus birnbaumii=luteus évoqué dans « le Breitenbach ».

Là, il venait dans une pelouse bien entretenue en un seul exemplaire pas très bien photographié en l’absence de l’objectif macro … lui aussi laissé sur le Continent. Les jours suivants allaient démontrer la présence d’une station assez productive puisqu’ils étaient trois chapeaux alignés le lendemain.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 446166548.jpg

Le surlendemain (une feuille les avait protégés ) ces chapeaux s’étalaient.

Le jour suivant, une autre Lépiote jaune perçait l’épaisse pelouse.

Le jour suivant, la pelouse était rasée de près, de bon matin, par les agents d’entretien.

L. straminellus

Lors de la publication à l’époque sur le blog Myco 33, Pascal Michel, dans un commentaire, attirait notre attention sur une certaine ressemblance macroscopique de notre récolte corse avec Leucocoprinus straminellus. En effet, les illustrations de Leucocoprinus straminellus (Bagl.) Narducci & Caroti = Leucocoprinus denudatus (Rabenh.) Singer consultables notamment sur les sites d’ Yves Deneyer et de  Jean-Louis  Cheype confortent cette hypothèse; le caractère le plus marquant sur les photos étant les marges striées sur la moitié inférieure des chapeaux, la position des squames moins concentriques et l’aspect plus pelucheux, poudré et délicat de ces dernières.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1275696231.jpg

D’autre part, dans une étude de quelques Lepiotaceae dont L. straminellus , Abdelkarim EL-ASSFOURI, Amina OUAZZANI TOUHAMI, Rachid BENKIRANE et Allal DOUIRA, évoquent l’aspect poudré et le collarium jaune pâle que l’on distingue sur les photos in situ de notre récolte corse.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1320864447.jpg

2011: dans un pot de fleurs

 

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1868859093.jpg

Enfin, il était dit que l’hôte des pots de fleurs allait se rappeler à nous. L’année suivante, en 2011, notre confrère et ami Nicolas César la découvrait et la photographiait un 24 juillet dans un pot, au pied d’une plante, à Saint-Vincent-de-Paul (33). Une troupe de six Leucocoprinus à différents stades de développement qui rapellaient L. flos-sulfuris ou L. birnbaumii=luteus ou L. staminellus.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 443017685.jpg

Michel Pujol

Bibliographie:

Courtecuisse & Duhem n°706 et 707 (édition 2011); Bon p.288 (édition 2004); Eyssartier & Roux p.322 (édition 2017); MycoDb

 

 

Et s’il n’en reste qu’un …

Ce dimanche 26 juillet, avec une sécheresse qui sévit depuis plusieurs jours, pas la moindre russule dans le bois d’à côté ni d’autre espèce d’été « habituelle ». Rien si, peu de temps avant de quitter le chemin, ce n’est …

… une vieille connaissance évoquée en octobre 2018 à travers une récolte du 30 juillet 2016. Nous avions titré alors (cliquez sur le lien précédent) « Un lentin de la sécheresse ». A propos de Neolentinus lepideus , les auteurs soulignent souvent son caractère héliophile. Sur le site Champyves , par exemple, on peut lire: « Ce lentin apparaît du mois de juin et jusqu’au mois d’octobre. Peu fréquent en certaines places, il apparaît plus facilement les années de sécheresse et se complaît dans des endroits bien éclairés. »Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 31797843.jpg

Il était sur tronc de pin très vieux qui avait perdu son écorce depuis bien longtemps et se décomposait au pourtour. Nous avions, peu après, un peu retourné le chapeau (ci-dessus) sans casser le stipe très coriace.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1342331095.jpg

Tel qu’il se présentait (ci-dessus) on ne voyait que le sommet qui évoquait un peu, de loin bien sûr, celui de l’Agaric auguste. Des squames brunâtres concentriques retroussées plus denses au centre du chapeau crème à bord enroulé.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3499951073.jpg

Sur le stipe, on retrouve des squames encore plus larges et plus retroussées. Les lames sont larges , serrées et denticulées. L’odeur est plutôt agréable mais on ne saurait affirmer, pour notre exemplaire des notes de cannelle ou anisées. Ce Lentin écailleux est d’une densité remarquable si bien qu’en le tapant sur la table il donne l’impression de manier un tampon lourd et épais. Un dur qui n’est pas à cuire mais qui résiste, lui, aux assauts du soleil. Ce dimanche, dans le bois d’à côté, il n’en restait qu’un!

Michel Pujol

Bibliographie:

Bon p. 122, Courtecuisse n° 140, Essartier&Roux  p.566 (4ème édition)

Notre blog article précédent

MycoDb

mycocharentes

Divers d’été

Il nous aurait plu qu’il plût davantage mais bon, c’est l’été et des champignons il y en a toute l’année (clin d’œil à l’ami Paul Pirot). Retour sur deux journées à quelques pas du logis, les 4 et 7 juillet.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est russules.jpg

Le 4 juillet, les pousses étaient bien moins éparpillées que lors de la sortie précédente . Point de cèpe d’été mais quelques russules, verdettes et vesca, dont le « vieux rose » se déclinait du pâle au plus foncé.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 815050630.jpg

Point d’Amanite au pied étoilé non plus et nous retrouvions une autre Amanite, rougissante et un peu sèche, ainsi que Gymnopus fusipes très sec sur son tronc perché et l’habituel Polyporus tuberaster qui perdure sans trop d’eau.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 2102518560.jpg

La rencontre suivante allait être intéressante car source de recherches. Ce champignon au chapeau mamelonné strié nous rappelait l’allure de l’espèce que nous avions connue sous le nom d’Oudemansiella radicata, aujourd’hui Hymenopellis radicata. Une fois le stipe dégagé (et sans doute coupé un peu trop tôt) notre idée première semblait se confirmer. Le stipe était en effet très radicant mais orné de chinures rappelant celles de la Coulemelle et ces chinures nous intriguaient.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 2236336498.jpg

La sporée étudiée le lendemain et la micro autour allaient dans le sens des descriptions de cette espèce dans la littérature.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est hymenopellis.png

Macroscopiquement (sauf chinures) cela semblait « coller » également. Restait à échanger pour vérifier en postant ces éléments sur une page Facebook dédiée à la mycologie scientifique Gilles Wieskircher confirmait l’identification et Michel Michelet émettait l’hypothèse de la sécheresse pour les chinures sur le stipe.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 66369609.jpg

Le 7 juillet, très thermophiles comme chacun sait, les verdettes étaient sorties en plus grand nombre que trois jours avant.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 375077432.jpg

Nous retrouvions un autre Polyporus tuberaster et, sur le tronc d’un gros chêne cassé mais encore debout nous observions, là depuis très longtemps, les Amadouvier et, au pied, trois Ganodermes aplanis bien secs.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 931327146.jpg

Ornant également le pied du tronc mais en plus grand nombre (photo en tête de l’article) et plus en « fraîcheur », des Armillaires comme ceux, du même site, que nous avions décrits l’année dernière et dont nous soulignions le changement de nom au fil du temps: Armillaria socialis aujourd’hui Desarmillaria tabescens. Plût au ciel qu’il pleuve pour être moins « sec » en espèces.

Michel Pujol

 

 

 

En voiture: jamais 203

A pied, à cheval et en … En nous baladant à pied samedi dans le bois d’à côté, à cheval avec la Rocade du grand Bordeaux, la veille d’un scrutin plutôt vert, nous allions prendre nos marques pour n’en garder qu’une à l’esprit, celle d’un lion ancien toujours sur les routes d’aujourd’hui.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 455013251.jpg

Première étape au pied d’un charme où le 2 juin déjà nous avions rencontré l’espèce et, ce 27 juin, seulement deux Cantharellus pallens (ci-dessus) perduraient.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 2219836024.jpg

De très petite taille « nos » Girolles pruineuses rephotographiées en disposant à côté d’elles deux Russules vieux-rose de format habituel. D’ailleurs Russula vesca figurait en grand nombre à proximité.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 2639743477.jpg

Et, non loin de là, dans une clairière peuplée de chênes et de charmes où le 15 juin nous avions trouvé un de ses congénères: un Cèpe d’été d’un âge avancé certes mais une fois « retaillé » encore consommable. Et d’1!

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 332942870.jpg

Quelques pas de plus, entre feuilles de lierre, un autre Boletus aestivalis. Et de 2!

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1797842592.jpg

Dégagé de sa parure verte, il avait jeune allure. Le pied, entièrement réticulé était un peu rongé sur un côté mais, lors d’une découpe ultérieure, il s’avéra très sain.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 2650238434.jpg

Et, très peu plus loin, entre lierre et fragon, sous charmes et chênes, le troisième Boletus aestivalis de la balade, celui-ci moins fringant certes mais encore consommable. Et de 3! C’est là où nous venait à l’esprit le dicton « jamais deux sans trois » et la marque au lion avec son ancien modèle, la 203 apparue en 1948, déclinée en plusieurs versions à Sochaux et seul modèle de la firme commercialisé jusqu’en 1954 Wiki dixit. Remarquons la 102, cyclomoteur du même constructeur lancé en 1967 et la 304 , une 7CV de 1969 à 1980. Citons aussi la 405 et la 607. Un chiffre, un zéro, le suivant du premier (jamais 3 sans 4, jamais 4 sans 5…) Quoi de commun, me direz-vous entre modèles de voiture et les Cèpes? Le champignon bien sûr avec une petite nuance: en mycologie ne pas confondre vitesse avec précipitation ne serait-ce que pour éviter quelques accidents de consommation.

                                                                         Michel PujolCette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 347339682.jpg

Vus aussi notamment lors de la balade de samedi Russula virescens, Gymnopus fusipes, Megacollybia platyphylla, Amanita fulva, Amanita asteropus.

Le premier accordé!

Certains, nous pas, croient en la Lune. Dimanche soir Le Président a parlé et le lendemain après-midi, sur le bord du chemin: LE PREMIER. Le premier de cordée? Le premier accordé! Nous guettions en vain son apparition dans le bois d’à côté et ce lundi 15 juin, plutôt petit mais bien identifiable (nous le pensions mais voir plus loin) il s’offre à nos yeux.B.-aestivalis-MP-1

Le liseré blanchâtre à la marge du chapeau caractérise notamment Boletus edulis, le Cèpe de Bordeaux. Pousser aussi à une douzaine de kilomètres à vol d’oiseau de sa ville d’appellation rien que de très normal, parole de natif bordelais. Mais en partageant cet article sur Facebook nous recevions de « Fab Champi » cette remarque: « le liseré blanc n’est pas forcément caractéristique de Boletus edulis , certains Boletus aestivalis (reticulatus) l’ont aussi (ainsi que certains pinophilus et même aereus).
ici nous sommes en présence de Boletus aestivalis , et sur votre site la photo du « plus agé » aussi. » Dont acte. Les lecteurs de l’ancienne version verront que les photos des Cèpes présumé de Bordeaux ont muté en Cèpes d’été. Merci « Fab champi ».

L’avantage du Net c’est de pouvoir corriger sa copie après parution contrairement à la presse écrite d’avant que nous avons bien connue.

Et ce lendemain de paroles présidentielles apparaissait, peu loin du Cèpe, la première accordée de la saison que nous guettion aussi depuis au moins la mi-mai.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3010212930.jpg

Enfin une Verdette, Russula virescens, Palomet dans le Midi. Dans un endroit aéré où perce le soleil à l’orée des arbres, chênes et charmes.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 4128234679.jpg

La seule de son espèce trouvée cette saison mais un début riche d’espoirs et de dégustations. Et puis, à portée de main en bordure de chemin, un peu cachés, comme cinq doigts jaunes poignés au sol…

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3470582724.2.jpg

… ces Girolles pruineuses plus en l’état que les trois trouvées le 2 juin dans une autre station. Restait à rendre visite, pas très loin, à cette dernière station habituelle au cas où. Que nenni, pas de Cantharellus pallens chez icelle. Source tarie? Mais en revanche en même lieu deux Russules apparemment charbonnière

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 295557305.jpg

bonnes pour le panier, en attente de poêle et, pas loin de là

B.-aestivalis-MP-2

un autre Cèpe, bien plus épanoui que le premier, au pied rongé. Sans remord, il rejoignait le panier en compagnie de l’autre Aestivalis, des Russules et des Girolles.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3822524477.jpg

Ce Plutée, Pluteus leoninus,  toujours magnifique s’ajoutait au tableau de chasse seulement photographique.

Deux jours auparavant, le 13 juin, toujours dans le bois d’à côté, nous n’avions fait que trois rencontres mycologiques.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est fulva-micro.jpg

Deux espèces d’Amanites. L’Amanite fauve d’abord en macro sur place puis étude micro à la maison.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3591840677.jpg

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 981685417.jpg

De même pour l’Amanite au pied en étoile.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3451286085.jpg

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3316260720.jpg

Une espèce lignicole, sur tronc de chêne à terre. Gymnopus fusipes très anciennement Collybia fusipes. Même procédure macro-micro.

A deux jours de distance, en matière de pousses intéressantes, c’était un peu … « le jour et la nuit ». Alors, deux jours de Lune? C’est bien peu mais un Discours Présidentiel qui nous demande d’appuyer un peu plus sur le champignon avec toutefois de la modération ça interroge, ne croyez-vous pas …

                                                                           Michel Pujol

Vint le jaune en juin 20

Nous guettions en vain, en mai, ce jaune pruineux sur une station habituellement propice. N’étaient-elles pas apparues ici en mai 2018, le 19  et le 26 mais juin s’avérait plus fertile en pousses. Par exemple, nous avions aussi rencontré sur ce site Cantharellus pallens le 11 juin 2012, le 27 juin 2016, le 11 juin 2018 et toujours en juin l’année dernière, les 2, 18 et 22 . Donc ce mardi 2 juin 2020 nous inspections le sous-bois de charmes peuplé de davantage de fragon qu’auparavant et … trois petites taches jaunes nous interpellaient quelque peu dissimulées par de fines tiges bien vertes.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 3716832163.jpg

Une fois dégagées pour mieux les photographier ces trois Girolles ne dépassaient pas la taille de deux tiers de notre auriculaire mais mettre enfin le doigt sur cette espèce nous rassurait de la pérennité de « notre » station gradignanaise.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est fulva.jpg

Juste avant d’y arriver, à trente mètres de là, nous nous étions arrêté pour admirer une jeune Amanite fauve et, peu après les girolles,

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est vesca.jpg

nous observions cette Russule sans avoir besoin de la marquer au « Fer » pour l’identifier.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est amanita.jpg

En revanche il était utile de dégager les stipes de ces deux amanites pour que le « pied en étoile » précise l’espèce. L’aspect « sec » et brunissant des minuscules Girolles pruineuses témoignent de la période de sécheresse d’alors mais, depuis, il tombe des gouttes et la météo en prévoit d’autres ce week-end. Bonnes découvertes amis-cologues!

                                                                         M.P.