Available online at http://ajol.info/index.php/ijbcs
Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(1): 107-124, February 2013
ISSN 1991-8631
Original Paper
http://indexmedicus.afro.who.int
Espèces nouvellement signalées pour la flore ptéridologique de la République
Démocratique du Congo
Jean de Dieu MANGAMBU MOKOSO 1,2*, van Ruurd DIGGELEN 5,
Jean Claude MWANGA MWANGA 3, Honorine NTAHOBAVUKA 4 et
Elmar ROBBRECHT 5
1.
Université d’Anvers/Belgique, Département de Biologie, Universiteitsplein 1-C, B-2610 Antwerp-Wilrijk
Belgium.
2
Université Officielle de Bukavu, Faculté des Sciences, Département d’Ecologie et Gestion des Ressources
Végétales, B.P. 570, Bukavu, RD Congo.
3
Centre de Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro, Département Biologie et Systématique végétale,
Direction Scientifique de Bukavu, RD.Congo.
4
Université de Kisangani, Faculté des Sciences, Département d’Ecologie et Gestion des Ressources Végétales,
B.P 2012 Kisangani, R.D Congo.
5
Jardin Botanique National de Belgique, Département des Plantes Vasculaires, Domaine de Bouchout,
Nieuwelaan 38, B-1860 Meise, Belgique.
*
Auteurs correspondant, E-mail : JeandeDieu.MangambuMokoso@student.ua.ac.be,
mangambu2000@yahoo.fr
RÉSUMÉ
Nous signalons la présence des espèces nouvellement reportées pour la flore Ptéridologique de la
République Démocratique du Congo (RDC), découvertes lors de notre exploration dans la forêt des montagnes
du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB), et indiquons leurs conditions écologiques et leurs distributions
géographiques. La méthodologie utilisée est celle de traitement taxonomique d’herbier sur les observations
macroscopique et microscopique, des analyses chorologique et écologique des spécimens récoltés au PNKB
dans la zone des montagnes. Ces recherches ont conduit à signaler 22 espèces nouvelles pour la flore
Ptéridologique de la RDC en général et du PNKB en particulier. Parmi ces espèces, la majorité sont Afromontagnardes africaines, certaines sont Plurirégionales africaines, tandis que Pteris repens et Triplophyllum
varians montrent une large disjonction. Une espèce, Adiantum incisum, est Paléotropicale. Ces espèces vivent
dans des endroits des milieux hydromorphes et humides, les autres sont exposées à la luminosité, tandis que
certaines sont épilithes dans l’étage afro-subalpin. Les résultats obtenus montrent que la connaissance de la
flore de la RDC reste encore fragmentaire malgré plus d’un siècle de multiples explorations et de récoltes
végétales réalisées.
© 2013 International Formulae Group. All rights reserved.
Mots clés: Espèces nouvelles, Pteridophytes, RDC, flore d’Afrique Centrale.
INTRODUCTION
Le
continent
africain
compte
actuellement 1441 espèces de Ptéridophytes
© 2013 International Formulae Group. All rights reserved.
DOI : http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v7i1i.10
regroupées en plus de 135 genres et une
cinquantaine de familles (Roux, 2009). La
majorité de ces espèces appartiennent à la
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flore de Madagascar et des Mascareignes et
de la région afro-montagnarde (Hemp, 2002 ;
Aldasoro et al., 2004 ; Autrey et al., 2008 ;
Roux, 2009). Plumptre et al. (2003)
démontrent que les régions montagnardes de
l’Afrique centrale et de l’Est sont constituées
en majorité de domaines de conservation et
abritent des flores exceptionnelles et riches,
avec une singularité qui est le taux
d’endémisme élevé (White et Edwards, 2001 ;
Basabose et Yamagiwa, 2010), avec plus ou
moins 3000 espèces endémiques dénombrées
(Plumptre et al., 2003). Ces espèces forment
des végétations aussi originales que diverses:
forêts montagnardes riches en épiphytes
(Hemp, 2002 ; White, 1986, 1993), prairies
d’altitude,
bambouseraies,
buissons
d’immortelles où tapis de mousses et de
lichens qui se succèdent sur les pentes et
forment des tourbes dans les fonds de vallées
humides et aux sommets enneigés (White et
Vande Weghe, 2008).
La République Démocratique du Congo
(RDC) vient en deuxième rang après
Madagascar du point de vue diversité de
Ptéridophytes. 303 espèces et 81 genres de
Ptéridophytes y ont été dénombrés (Roux,
2009). Plusieurs travaux de terrain sur les
Ptéridophytes de la RDC ont été réalisés et le
matériel récolté a fait l’objet des publications
diverses : Bizzarri (1981, 1983) ; Lawalrée
(1990, 1990) ; Fischer (1996) ; Mangambu et
Ntahobavuka (2008) ;
Mangambu et al.
(2010) ; Pichi Sermolli (1983, 1985) et 16
volumes de Ptéridophytes parus dans la
« Flore d’Afrique centrale ».
Dans ces inventaires historiques, les
deux monts (Kahuzi et Biega) du Parc
National de Kahuzi Biega (PNKB) et
quelques marais ont été pris en compte dans
les grandes expéditions et récoltes en RDC.
Malgré ces quelques publications citées pour
les Ptéridophytes de la RDC, l’exploitation
botanique de cette flore n’est pas avancée bien
qu’elle occupe la deuxième place à l’échelle
continentale africaine en les comparants aux
travaux basés sur les Spermatophytes. C’est
pour cette raison, pendant plus ou moins une
décennie, nous avons fait des travaux de
terrain dans la zone des montagnes du PNKB,
entre 1250-3326 m d’altitude, qui se trouve
dans les Systèmes montagnards du KivuRuwenzori. Cette zone est formée de massifs,
des chaînes et des monts « Mitumba » dans la
région du rift albertin, et se trouve au
carrefour des centres d’endémisme GuinéoCongolaise et afro-montagnarde (White,
1986).
L’objectif
du
présent
travail
est de signaler la présence des espèces
nouvellement reportées pour la flore
Ptéridologique congolaise, découvertes lors de
notre exploration, d’indiquer leurs conditions
écologiques et leurs nouvelles répartitions
géographiques. De plus, la présente étude
s’intègre aussi dans le vaste chantier entrepris
par le Jardin Botanique National de Belgique
et le Ministère Congolais de l’Environnement,
Conservation de la Nature et Tourisme pour
renouveler les études de la connaissance de la
flore de la RDC en particulier et de la flore de
l’Afrique centrale en générale et aussi à la
favorisation sur la connaissance de la
biodiversité des montagnes.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Milieu d’étude
Le Parc National de Kahuzi-Biega
(Figure 1), est composé de forêts ombrophiles
de la plaine et de montagnes (étages
submontagnard, montagnard et afro-subalpin ;
Mangambu et Ntahobavuka, 2008). Cette
végétation s’étalonne entre 600 m et 3324 m
d’altitude (Basabose et Yamagiwa, 2010).
Dans la zone montagnarde règne un climat
tropical humide avec deux saisons pluvieuses
entre janvier-mai et septembre-décembre, des
moyennes des pluies se situant aux environs
de 1700-2000 mm/an (Yamagiwa et al.,
2005). La température varie selon l’altitude,
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sur des observations macroscopique et
microscopique des caractères suivants :
- des caractères qualitatifs (forme de rhizome,
présence ou absence d’écailles, couleur des
écailles, port général du stipe ou pétiole, type
des frondes et nervation, disposition, costa,
costules, sores …),
- des caractères quantitatifs (hauteur de la
plante, dimension de fronde, penne, pétiole,
rachis …).
l’humidité atmosphérique est constamment
élevée et le sol est superficiel et acide
(Mangambu et al., 2010).
Récoltes et identification
Les recherches actuelles que les auteurs
ont mené dans le cadre de cette étude entre
avril 2004 et juillet 2011 dans le Parc National
de Kahuzi Biega (PNKB), ont permis de
récolter 4007 spécimens de Ptéridophytes,
soit le double d’herbiers récoltés auparavant
par plusieurs chercheurs dans ce Parc dont les
lieux où se trouve le matériel examiné et
principaux récolteurs sont repris dans le
Tableau 1.
La détermination s’est effectuée avec
des spécimens de référence de l’herbier du
Jardin Botanique National de Belgique (BR)
et du National Herbarium Nederland à
Wageningen (WAG).
Nos récoltes sont
déposées à Herbarium de Lwiro en RDC
(LWI), avec des doubles à l’herbier du Jardin
Botanique National de Belgique (BR). Pour
l’identification, nous nous sommes basés
Traitement taxonomique, chorologique et
écologique
La méthodologie utilisée est celle de
traitement taxonomique d’herbier. Les
phytochories de White (1986, 1993) ont été
suivies. Les facteurs écologiques, à savoir le
type
d'habitat,
l'intervalle
d'altitude
correspondant aux spécimens récoltés et
l’adaptation de l’espèce ont été enregistrés sur
le terrain. Le nom vernaculaire est cité s’il
existe.
Figure 1: Localisation du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) et site d’échantillonnage dans le
Parc. 1A. Visualisation du PNKB par rapport à la République Démocratique de Congo; 1B. Carte du PNKB (localisé entre
27°33’ et 28°46’ de longitude Est et entre 1°36’ et 2°37’ de latitude Sud à l'Ouest du Lac Kivu près de la ville de Bukavu), la
zone encerclée représente le site échantillonne.
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Tableau 1 : Localisation du pays et de l’herbier où le matériel a été examiné.
Pays
Institut
Acronyme de
l’herbarium
RDC
Centre de Recherche
en Sciences
Naturelles de Lwiro
LWI
Institut National de
la Recherche
Agronomique
(INERA) Mulungu
Institut National de
la Recherche
Agronomique
(INERA) de
Yangambi
Centre de Formation
et de Recherche en
Conservation
Forestière d’Epulu
Jardin Botanique
National de
Belgique (Meise)
MLGU
47
YBI
327
A. Leonard, Christiaensen,
Demaret, Deuse, Hendrickx
A.Leonard, Pierlot Troupin et
Van Der Veken
EPU
496
Liengola et Mangambu
BR
2394
LG
GENT
BRLU
100
39
36
Bashonga, Christiaensen
Bequaert, Demaret
Deuse; J Petit, Hendrickx,
Mangambu, Ntakiyimana,
Troupin et Van Der Veken
Troupin et Ntakiyimana
Van Der Veken et Ntakiyimana
Masumbuko et Shalukoma
WAG
58
Van Der Veken et Christiaensen
Belgique
Pays-Bas
Université de Liège
Université de Gent
Université Libre de
Bruxelles
Wageningen
Agricultural
University
Nombres
des
spécimens
2490
Récolteurs principaux
Bashonga, Bequaert,
Christiaensen, J.Petit, Hendrickx
Mangambu, Mwanga mwanga,
Dumbo Ntakiyimana, Troupin et
Van Der Veken
A. Leonard, Hendrickx et Pierlot
Herbarium de Lwiro (LWI) ; Herbarium de Yangambi (YGI) ; Herbarium de Mulungu (MLGU) ; Herbarium d’Epulu (EPU);
Herbarium de Jardin Botanique de Bruxelles (BR) ; Herbarium de l’Université de Liège (LG) ; Herbarium de l’Université de
Gent (GENT) ; Herbarium de l’Université Libre de Bruxelles (BRLU); Nationaal Herbarium Nederland (WAG).
RDC : République Démocratique du Congo.
RÉSULTATS
Un total de 318 spécimens à frondes
fertiles appartenant aux 22 espèces s’est avéré
représentatif de taxons non encore trouvés en
RDC. Il s’agît surtout de nos propres récoltes
(257 collections de Mangambu), mais s’y
ajoute bon nombre de récoltes historiques (61
récoltes de Bashonga, Demaret, Christiaensen,
Dumbo, Troupin et autres), restées
indéterminées ou mal identifiées. La
classification adoptée est celle de Roux
(2009).
Espèces de Ptéridophytes nouvellement
signalées pour la RDC
Au total, 22 espèces appartenant à 17
genres et 15 familles différents viennent d’être
signalées pour la première fois dans la flore
ptéridologique de la RDC.
Adiantaceae
Adiantum incisum Forsk.
Distribution : Angola, Botswana, Burundi,
Cap-Vert,
Comores,
Ghana,
Kenya,
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Ecologie et Habitat. Plante de sous-bois dans
l’étage montagnard. Hémi-épiphyte sur les
arbustes ou épiphyte sur base des grands
arbres (souvent sur Chrysophyllum sp. et
Hallea sp.) dans les endroits humides ou dans
les galeries forestières.
Terrestre sur le
sommet des collines ou dans des
anfractuosités de la roche. Altitude : 17002401 m.
Asplenium bugoiense Hieron.
Distribution. Ethiopie, Kenya, RDC,
Rwanda, Tanzanie et Uganda.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu1472
(LWI) : Ihembe, 1421 m.
Etage montagnard. Mangambu 291 (BR,
LWI) : Tshivanga, 2112 m ; Mangambu 1385
(LWI) : Madiriri, 1985 m ; Mangambu 1389
(BR) : Madiriri, 1985 m.
Ecologie et Habitat. Plante épiphyte
hygrophile des grands arbres (Ocotea sp. et
Lebrunia sp.) des forêts primaires, en général
dans l’étage submontagnard. Parfois terrestre
ou épiphyte mésophile à l’étage montagnard
dans les milieux humides de groupement à
Cyathea et/ou rarement dans la forêt primaire.
Altitude : 1420 à 2112 m.
Asplenium ceii Pic. Serm.
Distribution. Burundi, Ethiopie, Kenya,
Malawi, Mozambique, RDC, Rwanda,
Soudan, Tanzanie, Uganda et Zimbabwe.
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Liengola 1879
(EPU) : Kasirusiru, 2123 m ; Liengola 1881
(EPU) : Kasirusiru 2154 m ; Mangambu
1356b (BR, LWI) : Madiriri, 1897 m ;
Mangambu 1358 (BR, LWI) : Madiriri, 1891
m ; Mangambu 1359 (BR, LWI) : Madiriri,
1897 m, Mangambu 3177 (BR, LWI) :
Tshivanga, 2154 m ; Mangambu 3180 (BR,
LWI) : Tshivanga, 2225 m ; Mangambu 3183
(BR, LWI) : Tshivanga, 2235 m ; Mangambu
3190 (BR, LWI) : Tshivanga, 2296 m ;
Mangambu 3199 (BR, LWI) : Tshivanga,
2311 m, Dumbo 1012 (LWI) : 1801 m.
Ecologie et Habitat. Plante de l’étage et
restreint à l’étage. Epiphyte sciaphile dans des
milieux claires ou ouverts sur les sols
rocailleux en pente, parfois dans les
Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique,
Namibie, Nigeria, RDC, Réunion, Rwanda,
Seychelles, Somalie, Tanzanie, Togo, Uganda,
Zambie, Zanzibar, Zimbabwe et Asie tropical.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 1725
(LWI) : Kabona, 1580 m.
Etage montagnard. Mangambu 1580
(LWI) : Tshivanga, 2217 m ; Mangambu 162
(LWI) : Tshivanga, 2071 m ; Mangambu 1810
(LWI) : Mugaba, 2288 m ; Mangambu 2284
(LWI) : Mont. Biega, 2565 m ; Mangambu
2286 (BR) : Kasirusiru, Biega 2565 m ;
Mangambu 2326 (BR, LWI). Tshivanga, 2327
m ; Mangambu 3167 (BR, LWI) : Kasirusiru,
2335 m ; Mangambu 3168 (BR, LWI) :
Kasirusiru, 2335 m ; Mangambu 3169 (BR,
LWI) : Kasirusiru, 2335 m.
Etage afro-subalpin. Mangambu 2279 (LWI) :
Kasirusiru, Biega 2612 m ; Mangambu
2312 (LWI) : Mont Kahuzi, 3119 m.
Ecologie et Habitat : Plante terrestre de milieu
humide, dans la berge de cours d’eau et sur les
collines, exposée au soleil en étage
submontagnard. Parfois poussant sur des murs
et des grandes roches dans des lieux humides
et ombragés. Rarement dans le sous-bois,
mais régulièrement sur les bords des routes.
Altitude : 1580-3119 m.
Aspleniaceae
Asplenium abyssinicum Fée
Distribution : Guinée équatoriale (Ile
de Bioko), Burundi, Cameroun, Ethiopie,
Kenya, Malawi, RDC, Rwanda, Tanzanie et
Uganda.
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Demaret 5023 (BR,
YBI) : Kalonge-Madiriri, 2010 m; Demaret
5185b (BR, YBI) : Kalonge-Madiriri, 1700
m ; Gupffert 172 (BR, YBI) : Lemera, 1700
m ; Mangambu 2722 (BR, LWI) : Tshivanga,
2196 m ; Mangambu 2728 (BR, LWI) :
Tshivanga, 2212 m ; Mangambu 3061 (BR,
LWI) : Mugaba, 2344 m Mangambu 3095
(BR, LWI) : Mugaba, 2569 m ; Mangambu
3306 (BR) : Tshivanga-Mont Bugulumiza,
2401 m; Dumbo 754 (LWI): Tshibati, 1812 m.
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Etage afro-subalpin. Bashonga 2596 (LWI):
Mont Kahuzi, 3187 m; Mangambu 2280
(LWI): Mont Biega 2601 m; Mangambu 297
(LWI): Mont Kahuzi, 3003 m; Mangambu
2309 (LWI): Mont Kahuzi, 3031 m;
Mangambu 2313 (LWI): Mont Kahuzi, 3159
m;
Mangambu 2319 (BR, LWI): Mont Kahuzi,
3291 m ; Troupin 2292 (BR, GL, LWI, YBI) :
Mont Kahuzi, 2951 m.
Ecologie et Habitat. Plante de sous bois,
parfois épilithe. Fréquente en forêt hygrophile
longeant les bords de ruisseaux dans le tapis
muscinal de fourré peu dense. Rarement
héliophile dans la végétation de milieux
éclairés. Parfois sur les sols rocheux ou
calcaires dans les montées des collines à
l’étage de montagne. Altitude : 1920-3200 m.
formations arborées pionnières. Rarement
dans les galeries forestières et au bord des
marais. Altitude : 1890-2315 m.
Asplenium loxoscaphoides Baker
Distribution. Ethiopie, Kenya, Malawi,
RDC, Tanzanie et Uganda.
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Liengola 1557 (EPU) :
Kasirusiru, 2159 m ; Liengola 2255 (EPU) :
Lemera, 1732 m ; Mangambu 265 (LWI) :
Tshivanga, 2146 m ; Mangambu 1564 (BR) :
Mugaba, 2212 m
Ecologie et Habitat. Plante hémiépiphyte de base des troncs surtout
d’Anthocleista grandiflora Gilg. ou Syzygium
rolwandii Sprague et Syzygium cordartum
Hochst. ex. Sonder en forêt primaire des sols
périodiquement
inondés
ou
milieux
marécageux. Rarement rencontrée en forêt
secondaire, parfois dans la galerie forestière.
Altitude : 1730-2150 m.
Asplenium monanthes L.
Distribution. Afrique du Sud, Bioko,
Burundi, Cameroun, Comores, Ethiopie, Ile
Maurice, Kenya, Malawi, Mozambique,
Réunion, RDC, Rwanda, Somalie, Soudan,
Swanland, Uganda, Tanzanie, Zimbabwe et
Zambie.
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Liengola 561
(EPU) : Mont Bugulumiza, 2143 m ;
Mangambu 241 (LWI): Tshivanga, 229 m ;
Mangambu 2358 (BR): Tshivanga, 2115 m ;
Mangambu 2360 (BR) : Tshivanga, 2222 m;
Mangambu 2361 (BR, LWI): Tshivanga,
2211 m; Mangambu 2362 (BR): Tshivanga,
2196
m;
Mangambu
2376
(BR,
LWI) :Tshivanga, 2278 m ; Mangambu 2898
(BR, LWI) : Tshibati, 1931 m ; Mangambu
2899 (BR) : Tshibati, 1934 m ; Mangambu
2905 (BR) : Tshibati, 2006 m ; Mangambu
3055 (BR, LWI) : Mugaba, 2302 m ;
Mangambu 3056 (BR et LWI) : Mugaba,
2306 m ; Mangambu 3058 (BR, LWI) :
Mugaba, 2318 m ; Mangambu 3071 (BR,
LWI) : Mugaba, 2348 m ; Mangambu 3083
(BR, LWI) : Mugaba, 2404 m ; Mangambu
3204 (BR, LWI) : Tshivanga, 2309 m ;
Dumbo705(LWI) : Tshibati, 1809 m.
Cyatheaceae
Cyathea camerooniana (Hook.) R.M. Tryon
var. ugandensis Holttum
Distribution. RDC et Uganda
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 1456
(LWI) : Ihembe, 1417 m ; Mangambu 1943
(LWI) : Kamosso, 1567 m.
Etage montagnard. Liengola 1899 (EPU) :
Kasirusiru, 2179 m ; Liengola 2094 (EPU) :
Tshibati, 1832 m ; Mangambu 1402 (LWI) :
Madiriri, 1995 m ; Mangambu 1601 (BR) :
Tshivanga, 2125 m ; Mangambu 1623 (LWI) :
Tshivanga, 2091 m ; Dumbo 367(LWI):
Tshivanga, 2240 m.
Ecologie et Habitat. Plante formant de
grands
peuplements
dans
l’étage
submontagnard. Elle se rencontre aux bords
des rivières, dans les marais et parfois sur la
terre ferme. Rarement dans le talus très raide
de canal d’amenée d’eau sur l’étage de
montagne. Altitude : 1417-2500 m.
Dennstaedtiaceae
Blotiella hieronymii (Kümmerle) Pic.Serm.
Distribution. Burundi, Kenya, RDC,
Tanzanie et Uganda.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu
1884 (BR,LWI) : Kamosso, 1371 m ;
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Etage montagnard. Christiaensen 2781
(BR, GENT, LWI, WAG, YBI) : Madiriri,
1921 m ; Liengola 1900 (EPU) : Kasirusiru,
2161 m ; Liengola 921 (EPU) : Mugaba, 1892
m ; Liengola 1597 (EPU) : Kasirusiru, 2176
m ; Mangambu 1448 (BR, LWI et EPU) :
Masanga-Nzila, 2487 m ; Mangambu 3149
(BR, LWI) : Kasirusiru, 2396 m.
Etage afro-subalpin. Mangambu 3021
(BR, LWI) : Mont Kahuzi, 3327 m ;
Mangambu 3025 (BR, LWI) : Mont Kahuzi,
3326 m ; Mangambu 3124 (BR, LWI) : Mont
Biega, 2664 m.
Ecologie et Habitat. Plante terrestre
sub-arborescente de l’étage submontagnard
dans les galeries forestières et parfois dans les
jachères périodiquement inondées. Plante de
sous-bois de forêt primaire en terre ferme ou
humide dans l’étage montagnard. Epilithes
parfois sur des roches ombreux et humides au
sommet des monts Biega et Kahuzi. Altitude :
1527-3326 m.
Mangambu 1917 (LWI) : Kanoiso, 1443 m ;
Mangambu 1918 (LWI) : Kanoiso, 1419 m.
Ecologie et Habitat. Espèce rare, rencontrée
sur les versants humides de la partie moyenne
altitude sous les Uapaca spp. et parfois
Ocotea spp. sur le fond des vallées plus au
moins marécageuses à Uapaca spp. et Raphia
gilletii (De Wild.) Becc. Altitude : 1370-1445
m.
Blotiella stipitata (Alston) Faden
Distribution. Kenya, RDC et Tanzanie.
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Liengola 1806
(EPU) : Kasirusiru, 2562 m ; Mangambu 2956
(BR, LWI) :
Tshibati, 1921 m ; Mangambu 2958 (BR,
LWI) : Tshibati, 1918 m ; Mangambu 3078
(BR, LWI) : Mugaba, 2380 m ; Mangambu
3079
(BR, LWI) : Mugaba, 2388 m ;
Mangambu 3092 (BR, LWI) : Mugaba, 2342
m ; Mangambu 3093 (BR, LWI) : Mugaba,
2339 m ; Mangambu 3094 (BR, LWI) :
Mugaba, 2334 m ; Mangambu 3215 (BR,
LWI) : Mulume-munene, 1831 m.
Etage afro-subalpin. Mangambu 2998 (BR,
LWI) : Mont Kahuzi, 2861 m ; Mangambu
3029 (BR, LWI) : Mont Kahuzi, 3326 m ;
Mangambu 3114 (BR, LWI) : Mont Biega,
2623 m.
Ecologie et Habitat. Plante terrestre,
rare, fréquente au bord des cours d’eau, dans
les endroits humides d’étage montagnard.
Parfois sur l’étage afro-subalpin sous les
canopées à Podocarpus usambarensis Pilger.
Rencontrée aussi au sommet du mont Kahuzi
à côté de Helichrysum spp. Altitude: 18303326 m.
Elaphoglossaceae
Elaphoglossum barteri (Baker) C.Chr
Distribution. Cameroun, Côte d’Ivoire,
Guinée équatorial, Guinée Bissau, Kenya,
Liberia, RDC, Sierra Léone, Nigeria, Rwanda
et Uganda.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 1911
(LWI): Kaniosa, 1478 m; Mangambu 1926
(BR, LWI): Kabuya, 1418 m; Mangambu
1929 (BR, LWI): Kabuya, 1416 m ;
Mangambu 1957 (LWI): Kamosso, 1556 m;
Mangambu 1970 (BR, LWI): Kamosso, 1533
m; Mangambu 1995 (BR, LWI): Mulumemunene, 1667m; Mangambu 001 (LWI):
Mulume-munene 1642 m ; Mangambu 2016
(LWI): Mulume-munene, 1677 m.
Etage montagnard. Mangambu 1449
(BR, LWI) : Tshivanga, 2487m ; Mangambu
2264 (BR, LWI) : Mont Biega, 2469 m ;
Mangambu 2841 (BR, LWI) : Madiriri, 1976
m.
Ecologie et Habitat. Hémi-épiphyte des
milieux très couverts dans le sous-bois en
forêts primaires très humides en étage
submontagnard. Dans l’étage montagnard, elle
Dryopteridaceae
Dryopteris manniana (Hook.) C.Chr.
Distribution. Afrique du Sud, Bioko, Burundi,
Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon, Guinée
équatorial, Ethiopie, Kenya,
Liberia,
Madagascar, Malawi, Mozambique, Nigeria,
RDC, Rwanda, Sierra Léone, Tanzanie,
Uganda et Zimbabwe.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 2456
(BR, LWI) : Ihembe, 1527 m.
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J. D. MANGAMBU MOKOSO et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(1): 107-124, 2013
Ecologie et Habitat. Plante épiphyte,
hélophile, localisée sur les branches des arbres
dans l’étage submontagnard. Parfois hémiépiphytes sur les arbres, dans les milieux
rocheux ou sur sols hydromorphes sur
Syzygium rolwandii Sprague et Syzygium
cordartum Hochst. ex Sonder. ou parfois
Macaranga
neomildbraediana
Lebrun,
Myrianthus holstii Engl. et Polyscias fulva
(Hiern.) Harms dans les forêts secondaires et
dans des forêts de bambous à l’étage
montagnard. Altitude : 1420-2470 m.
Polypodiaceae
Pyrrosia schimperiana (Mett. ex Kuhn)
Alston var. schimperiana
Distribution. Angola, Cameroun, Cap
vert, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Kenya, Malawi,
RDC, Tanzanie, Zambie, Uganda et
Zimbabwe.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 2445
(BR, LWI) : Ihembe, 1529 m ; Mangambu
2455 (BR, LWI) : Ihembe, 1559m ;
Mangambu 2037 (LWI) : Mulume-munene,
1605 m ; Mangambu 2458 (BR) : 1559 m ;
Mangambu 2459 (BR, LWI) : 1559 m.
Etage montagnard. Mangambu 72 (BR,
LWI) : 2341 m et Mangambu 234 (LWI) :
Tshivanga, 2229 m.
Etage afro-subalpin. Christiaensen 608
(BR,
LWI) :
Mont
Kahuzi,
2961m ; Mangambu 891 (LWI) : Mugaba,
2606 m ; Mangambu 912 (LWI) : Mugaba,
2606 m.
Ecologie et Habitat. Plante hémiépiphyte semi-stricte ou préférentielle pouvant
coloniser toute la plante hôte dans les forêts
secondaires à Hagenia abyssinica (Bruce)
J.F.Gmel ou à Macaranga neomildbraediana
Lebrun et Croton sp. Parfois seulement hémiépiphyte dans le sous-bois des grands arbres
des forêts primaires sur la terre ferme à l’étage
montagnard. Par contre, épilithe dans les
forêts dégradées de l’étage afro-subalpin.
Altitude : 1530-2961 m.
est présente dans les galeries forestières
humides à Syzygium rolwandii Sprague et
Syzygium cordartum Hochst. ex Sonder. ou
parfois dans le fond des ravins et dans les
marais. Altitude : 1390- 2130 m.
Isoetaceae
Isoetes welwitschii A. Braun
Distribution.
Angola,
Botswana,
Burundi, Comores, Erythrée, Ethiopie, Ghana,
Île Maurice, Kenya, Madagascar, Nigeria,
Sud-Soudan, Réunion, Madagascar, RDC,
Rwanda, Mozambique et Tanzanie.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 1881
(BR, LWI) : Lushasha, 1302 m.
Etage afro-subalpin. Mangambu 3116
(BR, LWI) : Mont Biega, 2631 m.
Ecologie et Habitat. Plante très rare,
retrouvée dans les sables au bord d’un petit
cours d’eau, sur terre humide entre les rochers
et sur la latérite dans l’étage montagnard.
Retrouvée aussi sur la montée rocheuse
ombragée de mont Biega dans l’étage afrosubalpin. Altitude : 1302-2631 m.
Lycopodiaceae
Huperzia bampsiana Pic.Serm.
Distribution. Burundi, RDC, Rwanda et
Tanzanie.
Nom vernaculaire : Tshihungu et
Lushalashala (Mashi et Tembo)
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Christiaensen 2723
(BR, LWI, YBI, WAG) : Mont Kahuzi, 2430
m; Christiaensen 3455 (LWI, WAG, YBI) :
Montée de Mont Biega, 2300 m; Mangambu
1572 (BR) : Tshivanga, 2210 m; Mangambu
2261 (LWI) : Kasirusiru, montée de Mont
Biega, 2459 m; Mangambu 2735 (BR,
LWI) et 2736 (BR) : Tshivanga, 2208 m ,
Mangambu 3040 (BR, LWI) : Mugaba, 2311
m ; Mangambu 3040 (BR, LWI) : Mugaba,
2305 m ; Mangambu 3041 (BR) : Mugaba,
2298 m, Mangambu 3203 (BR, LWI) :
Tshivanga, 2308 m ; Mangambu 3207 (BR,
LWI) : Tshivanga, 2321 m.
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m ; Troupin 2840 (LG, LWI, BYI) : Route
Kavumu-Walikale, 1600 m ; Troupin 2899
(LG, LWI, YBI) : Lemera, 1850 m.
Etage afro-subalpin. Troupin 5647 (LG,
LWI) : Mont Biega, 265 4m.
Ecologie et Habitat. Plante terrestre
des clairières et des bords de cours d’eau dans
l’étage submontagnard. Généralement épilithe
en forêt humide, le plus souvent dans des
endroits plus au moins exposés et dans la
vallée des marais en forêt montagnarde.
Fréquente
dans
l’étage
afro-subalpin,
généralement dans les endroits ouverts et
ensoleillés. Altitude : 1390-2655 m.
Pteridaceae
Pteris repens (C.Chr.) Alston
Distribution.
Cameroun,
Gabon,
Guinée équatorial, RDC et
République
Populaire du Congo.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 1863
(BR) : Lushasha, 1320 m; Mangambu 1892b
(LWI) : Kamosso, 322 m; Mangambu 1900
(BR, LWI) : Kamosso, 1322 m; Mangambu
1903b (BR, LWI) : Kaniosa, 1506 m;
Mangambu 2024 (LWI) : Mulume-munene,
1667 m ; Mangambu 2429 (BR, LWI) :
Ihembe, 1517 m; Mangambu 1455 (BR, LWI)
: Ihembe, 1417 m ; Mangambu 1457a (BR,
LWI) : Ihembe, 1411 m et Mangambu 1458
(BR, LWI) : Ihembe, 1416 m.
Ecologie et Habitat. L’espèce est
fréquente dans l’étage submontagnard dans les
jachères et dans les endroits humides exposés
au soleil. Parfois au bord des routes et/ou dans
les clairières. Parfois occasionnellement dans
les forêts à Ocotea spp. des milieux
hydromorphes, périodiquement inondés mais
ensoleillés. Altitude : 1320-1670 m.
Tectariaceae
Triplophyllum varians (Moore) R.E.
Holttum
Distribution. Angola (enclave de
Cabinda), Cameroun, Congo Brazzaville, Côte
d’Ivoire Gabon, Guinée équatoriale, Ghana,
Liberia, Nigeria, RDC, et Soudan.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu
1461 (BR, LWI) : Ihembe, 1399 m ;
Mangambu 1462b (BR, LWI) : Ihembe,
1399m ; Mangambu 1464c (LWI) : Ihembe,
1401 m ; Mangambu 1877 (BR, LWI) :
Lushasha, 1303 m ; Mangambu 1885 (BR,
LWI) : Kamosso, 1363 m ; Mangambu 1991
(BR) : Mulume-munene, 1691 m ; Mangambu
1994 (BR) : Mulume-munene, 1672 m;
Mangambu 1994b (BR, LWI) : Mulumemunene, 1673 m; Mangambu 2008 (LWI) :
Mulume-munene, 1622 m ; Mangambu
2025a (LWI) : Mulume-munene, 1662 m ;
Mangambu
2028 (BR, LWI) : Mulumemunene, 1632 m ; Mangambu 2431 (BR,
LWI) : Ihembe, 1511 m.
Ecologie et Habitat. L’espèce est très
répandue dans les milieux hydromorphes, aux
bords des rivières et les marais et les endroits
humides périodiquement inondées dans les
forêts hydromorphes à Uapaca guineensis et
Anthocleista vogelii. Parfois retrouvée aussi
dans les galeries forestières à Macaranga spp.
Au niveau de l’horizon supérieur de l’étage
Sinipteridaceae
Pellaea angulosa (Bory) Baker
Distribution. Burundi, Ethiopie, Île
Maurice, Kenya, Madagascar, Malawi,
Mozambique, RDC, Rwanda, Seychelles,
Uganda, Tanzanie et Zimbabwe.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 1777
(BR, LWI) : Kabona, 1430 m ; Mangambu
1924 (BR, LWI) : Kaniosa, 1397 m,
Mangambu 1925 (BR, LWI) : Kabuya, 1411
m ; Mangambu 2021 (LWI) : Mulumemunene, 1559 m.
Etage montagnard. Bashonga 615 (BR,
LWI) : Tshibati, 1954 m; Christiaensen 2758
(BR, LWI, WAG, YBI) : Kalonge-Madiriri,
1923 m; Christiaensen 3269 (LWI, YBI) :
Kalonge-Madiriri, 1965 m ; Liengola 720
(EPU) : Tshivanga, 2253 m ; Mangambu 3165
(BR, LWI) : Kasirusiru, 2326 m, Troupin 190
(LG et LWI) : Route Kavumu-Walikale, 1600
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submontagnard, elle se rencontre uniquement
aux bords des rivières et dans les marais de la
forêt primaire à Lebrunia bushaie Staner et
parfois à Garcinia punctata Bak et Engl.
Altitude : 1300-1675 m.
Matériel congolais examiné
Etage
montagnard.
Liengola1519
(EPU) : Madiriri, 1951 m ; Mangambu 274
(BR, LWI) : Tshivanga, 2287 m ; Mangambu
1383 (BR, LWI) : Madiriri, 1985 m ;
Mangambu 1408 (BR, LWI) : Madiriri, 1951
m ; Mangambu 1408b (BR, LWI) : Madiriri,
1951 m ; Mangambu 2789 (BR, LWI) :
Madiriri 1897 m ; Mangambu 3341 (BR) :
Lemera Nord, 1737 m ; Mangambu 3351
(BR) : Lemera Nord, 1744 m, Dumbo375
(LWI) : Tshivanga vers Tshibati, 2240 m.
Ecologie et Habitat. Plante de forêt
ombrophile de l’étage montagnard. Très
fréquente au niveau des zones exposées au
bord des routes ou pistes et dans les
ouvertures de la forêt, au bord des cours d’eau
et dans les zones humides. Parfois rencontrée
au bord des cours d’eau ou fond de vallées
humides. Altitude : 1000 à 1300 m.
Thelypteridaceae
Amauropelta bergiana (Schltdl.) Holttum
Distribution. Cameroun, Comores,
RDC, Réunion et Rwanda.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Christiaensen
2724 (BR, LWI, YBI) : Route Kavumu,
Walikale, 1515 m et Troupin 2578 (BR, LG,
LWI, YBI) : Route Kavumu-Walikale, 1565
m.
Etage montagnard. Mangambu 2769
(BR, LWI) : Madiriri, 1905 m.
Ecologie et Habitat. Plante terrestre
sub-arborescente dans l’étage submontagnard,
régulièrement dans les galeries forestières et
parfois dans les jachères périodiquement
inondées. Rencontrée aussi dans le sous-bois
de l’étage de montagne mais rarement épilithe
sur des roches ombreux. Altitude : 15001905 m.
Metathelypteris vandervekenii Pic.Serm.
Distribution. Cameroun, Comores,
RDC, Réunion et Rwanda.
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Mangambu 2773b (BR,
LWI) : Madiriri, 1905 m et Mangambu 2773c
(BR, LWI) : Madiriri, 1907 m ; Dumbo 489
(LWI) : Tshibati, 2069 m.
Ecologie et Habitat. Plante terrestre,
rare, uniquement dans le secteur de Madiriri.
Elle se rencontre dans les milieux
hydromorphes ou périodiquement inondés,
parfois au bord des cours d’eau et des zones
humides dans le sous-bois. Altitude : 19001920 m.
Sphaerostephanos
arbuscula
(Willd.)
Holttum subsp. africanus Holttum
Distribution.
Burundi,
Ethiopie,
Kenya, Madagascar, RDC, Réunion, Tanzanie
et Uganda.
Vittariaceae
Vittaria volkensii Hieron.
Distribution. Congo, Ethiopie, Kenya,
Malawi, Mozambique, RDC, Rwanda, Soudan
du Sud, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.
Matériel congolais examiné
Etage submontagnard. Mangambu 1948
(BR, LWI) : Kamosso, 1543 m.
Etage montagnard. Christiaensen 453
(BR, LWI, WAG, YBI) : Kalonge-Madiriri,
1954 m ; Liengola 980 (EPU) : Mugaba, 2122
m ; Liengola 1585 (EPU) : Kasirusiru, 2165
m ; Liengola 1938 (EPU) : Tshibati, 1842 m ;
Liengola 2676 (EPU) : Lemera, 1725 m ;
Mangambu 1551 (LWI) : Tshivanga, 2115 m;
Mangambu 1558 (LWI) : Tshivanga , 2196
m ; Mangambu 2334 (BR, LWI) : Tshivanga,
2333 m ; Mangambu 2369 (BR, LWI) :
Tshivanga, 2215 m ; Mangambu 2377 (BR,
LWI) : Tshivanga, 2270 m ; Mangambu 2385
(BR, LWI) : Tshivanga, 2224 m ; Mangambu
2386 (LWI) : Tshivanga, 2224 m ; Mangambu
2395 (BR, LWI) : Tshivanga, 2228 m ;
Mangambu 2881 (BR, LWI) : Tshibati, 2010
m ; Mangambu 3161 (BR, LWI) : Kasirusiru,
2478 m ; Mangambu 3220 (BR, LWI) :
113
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Mulume-munene, 2012 m ; Mangambu 3287
(BR) :
Tshivanga-Mont
Bungulumisa,
2286m ; Troupin 1211 (BR, GENT, LG,
LWI, YBI) : Mugaba, 2100 m, Troupin 1947
(BR, LG, LWI, YBI) : Mugaba, 2125 m ;
Troupin 3121 (BR, LG, LWI, YBI) : Marais
Musisi, 2100 m.
Etage afro-subalpin. Mangambu 2993
(BR, LWI) : Mont Kahuzi, 2841 m et
Mangambu 3127 (BR, LWI) : Mont Biega,
2655 m.
Ecologie et Habitat. Hémi-épiphyte
strict ou hémi-épiphyte, rare dans l’étage
submontagnard. Fréquente dans l’étage
montagnard dans le sous-bois en
forêt
primaire, rarement dans la forêt à végétation
dégradée, ou un peu claire et surtout dans le
groupement
à
Agauria
salicifolia
(Lam.)Hook. Parfois sur l’étage afrosubalpin sous les canopées à Podocarpus
usambarensis Pilger. Altitude : 1543 –
2841 m.
Spectre chorologique et chorotypes
Les 22 espèces signalées pour la
première fois dans la flore ptéridologique de
la RDC se distribuent de la manière suivante :
Espèces afromontagnardes
Douze espèces sont de la région
afromontagnarde (Tableau 2). Certaines
(Blotiella
hieronymi
Kümm,
Cyathea
camerooniana Hook. R.M. Tryon var.
ugandensis Holttum, Huperzia bampsiana
Pic.Serm. et Metathelypteris vandervekenii
Pic.Serm.) sont endémiques du système
montagnard Kivu-Ruwenzori dans lequel le
PNKB est situé (Figure 2). Trois autres
espèces (Asplenium bugoiense Hieron,
Asplenium loxoscaphoides Baker et Blotiella
stipitata (Alston.) Faden (Figure 3)) sont
communes pour quatre systèmes du rift
albertin (de l’Ethiopien jusqu’au Uluguru).
Cinq espèces (Asplenium abyssinicum Fée,
Asplenium
ceii
Pic.Serm.,
Pellaea
angulosa(Bory) Baker, Amauropelta bergiana
(Schltdl.) Holttum et Sphaerostephanos
arbuscula (Willd.) Holttum subsp. africanus
Holttum) sont des espèces de liaison qui se
rencontrent dans la majorité des systèmes
montagnards d’Afrique, à savoir le système du
Mont Cameroun et les cinq systèmes au Nord
du rift albertin (les systèmes Ethiopien, des
Imatongs-Usambara, du Kivu-Ruwenzori, des
Uluguru-Mlanje et du Chimanimani) ainsi
qu’au Madagascar et dans l’archipel des
Comores (Figure 4).
Espèces plurirégionales africaines
Dans ce lot d’espèces signalées pour la
première fois en RDC, 9 se trouvent dans
plusieurs régions africaines sub-sahariennes.
Dans ce groupe, 7 espèces sont plurirégionales
africaines, dispersées dans plusieurs régions
africaines. Parmi ces plantes, une seule
espèce, Dryopteris manniana (Hook) C. Chr.,
est distribuée de l’Afrique tropicale jusqu’au
Madagascar. Une autre, Elaphoglossum
barteri (Baker) C.Chr. est distribuée en
Afrique de l’Ouest tropicale, pénétrant dans le
système montagnard de l’Afrique de l’Ouest
Woodsiaceae
Athyrium scandicinum (Wild.) C.Presl.
Distribution.
Burundi,
Erythrée,
Madagascar, Réunion, RDC, Rwanda, SudSoudan, Tanzanie et Zimbabwe.
Matériel congolais examiné
Etage montagnard. Bashonga 701
(LWI) :
Mont
Biega,
2541
m;
Christiaensen1481
(BR, LWI,
YBI) :
Tshivanga, 2090 m ; Mangambu 629 (BR,
LWI) : Mugaba, 2405 m ; Mangambu 2253
(BR) : Montée de Mont Biega, 2350 m et
Mangambu 2335 (BR, LWI) : Tshivanga,
2335 m.
Etage afro-subalpin. Mangambu 2277
(LWI) : Mont-Biega, 2606 m.
Ecologie et Habitat. Espèce des sousbois humides, des bords de cours d’eau, plus
rarement de la végétation éricoïde d’altitude
en étage montagnard. Rarement dans l’étage
afro-subalpin sous la canopée à Podocarpus
usambarensis Pilger. Altitude : 2080-2610 m.
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J. D. MANGAMBU MOKOSO et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(1): 107-124, 2013
large disjonction (Figure 5). Triplophyllum
varians (Moore) R.E. Holttum est surtout
signalée dans les sous-centres Haut et BasGuinéen du centre Guinéo-Congolais. Pteris
repens (C.Chr.) Alston se rencontre dans le
sous-centre Bas-Guinéen et de quelques
endroits isolés dans l’est du centre soudanien.
Nous avons retrouvé ces deux espèces dans
les montagnes du Kivu, c'est-à-dire dans
l’extrémité Est du sous-centre Congolais,
séparé par plus ou moins 5000 km des
populations bas-guinéennes.
Paléotropicales
Une espèce (Adiantum incisum Forsk.)
a une distribution qui déborde le continent
africain, elle se rencontre dans les montagnes
d’Afrique et d’Asie tropicales.
en passant par le système Kivu-Ruwenzori
jusqu’aux forêts de Miombo en Afrique
Australe.
Trois
autres
(Athyrium
scandicinum(Wild.)
C.Presl.,
Asplenium
monanthes L., et Vittaria volkensii Hieron.)
sont afro-tropicales ; elles se rencontrent dans
le centre d’endémisme afromontagnard et
pénètrent dans les centres guinéo-congolais,
soudaniens et zambéziens. Deux autres,
Isoetes welwitschii A. Braun et Pyrrosia
schimperiana (Mett. ex Kuhn) Alston var.
schimperiana sont Soudano-Zambéziennes et
existent dans la mosaïque régionale du Lac
Victoria ;
elles
existent
aussi
dans
l’afromontagnard et l’afro-alpin.
Signalons que deux espèces (Pteris
repens (C.Chr.) Alston et Triplophyllum
varians (Moore) R.E. Holttum) montrent une
Tableau 2: Chorologie des espèces afromontagnardes endémiques nouvellement trouvées en
République Démocratique du Congo.
Espèces
Amauropelta bergiana
Asplenium abyssinicum
Asplenium ceii
Pellaea angulosa
Sphaerostephanos arbuscula
subsp. africanus
Asplenium bugoiense
Asplenium loxoscaphoides
Blotiella stipitata
Blotiella hieronymii
Cyathea camerooniana var.
ugandensis
Huperzia bampsiana
Metathelypteris vandervekenii
WAfr*
Eth
Im-Us
Ki-Ru
Ul-Ml
Chim
Mad
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
Systèmes montagnard suivant White (1983) : systèmes ouest Africain, Ethiopien (Eth), des Imatongs-Usambara, du KivuRuwenzori (WAfr), des Uluguru-Mlanje (Ul-Ml), du Chimanimani (Chim) et Madagascar (Mad). * Les espèces dites sont
limitées dans l’ouest-africain au sous-système du Mont Cameroun.
115
J. D. MANGAMBU MOKOSO et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(1): 107-124, 2013
Figure 2: Exemple des espèces du système Kivu-Ruwenzori (chaque symbole utilisé indique les
lieux de récolte des espèces. La carte est obtenue par la projection des coordonnées géographiques
[latitude et longitude] indiquées sur les étiquettes des herbiers).
Figure 3: Exemples des espèces répandues dans les quatre systèmes du rift albertin (ces systèmes
montagnards sont les suivants : Ethiopien, Imatongs-Usambara, Kivu-Ruwenzori, Uluguru-Mlanje
et Chimanimani).
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Figure 4: Exemples des espèces de liaisons afromontagnardes (Espèces distribuées uniquement
dans le système montagnard africain).
Figure 4: Deux espèces à large disjonction (Pteris repens et Triplophyllum varians, deux espèces
jusqu’à présent connues seulement de l’Afrique de l’Ouest, sont signalées pour la première fois dans
la flore ptéridologique de l’Est de la République Démocratique du Congo (RD Congo), au Parc
National du Kahuzi-Biega).
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J. D. MANGAMBU MOKOSO et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(1): 107-124, 2013
Ntahobavuka, 2008 ; Mangambu et al., 2010).
Par exemple, les inventaires menés en 1972,
ont permis à Pichi Sermolli (1983, 1985) de
découvrir
9 nouvelles espèces de
Ptéridophytes, Aleuritopteris vandervekenii
Pic.Serm. (RDC), Pteris auquieri Pic.Serm.
(Rwanda, Burundi), P. microlepis Pic.Serm
(Rwanda), Vandenboschia inopinata Pic.Serm
(RDC, Rwanda, Burundi et divers pays
d'Afrique
tropicale,
Madagascar
et
Mascareignes), Blotiella bouxiniana Pic.Serm
(Rwanda, Burundi), B. trichosora Pic.Serm
(Burundi),
Macrothelypteris
rammelooi
Pic.Serm
(Rwanda),
Metathelypteris
vandervekenii
Pic.Serm.
(Rwanda)
et
Christella burundensis Pic.Serm. (Burundi).
Notons aussi qu’il avait signalé 23 espèces
pour cette partie de l’Afrique centrale. Les
mêmes inventaires ont permis à Bizzarri
(1981) d’identifier deux espèces du genre
Selaginella : S. vanderystii Bizzarri (rencontré
dans le bassin du Congo en RDC), et
Selaginella kivuensis Bizzarri dans les
montagnes de Kivu, l’Est de la RDC.
Actuellement, l’espèce Selaginella
kivuensis Bizzarri n’est pas connue
uniquement à l’Est de la RDC ; elle se
retrouve aussi dans le bassin du Congo
(Réserve Naturelle de Lomako et aux environs
de Bikoro en RDC tout proche du Parc
National de Salonga Nord) et forme une large
disjonction jusqu’au pic de le Pico Basilé,
plus haute montagne de l'île de Bioko en
Guinée équatoriale (Bizzarri, 1985).
Les spécimens provenant du Kivu en
RDC et de l’escarpement du Rwanda ont
amenés Lawalrée (1990) à la découverte de 2
espèces nouvelles d’Arthropteris de la famille
de Nephrolepidaceae (Arthropteris anniana
Lawalrée et Arthropteris antungupffertiae
Lawalrée) pour l’Afrique. A partir de ce
matériel récolté dans la partie basse altitude
du PNKB, Lawalrée (1991) a décrit une
nouvelle espèce (Arthropteris charletiana
Lawalrée) en RDC.
En ce qui concerne le cas de large
disjonction remarquable observée (Pteris
repens (C.Chr.) Alston et Triplophyllum
varians(Moore) R.E. Holttum), elle s’ajoute à
DISCUSSION
Les grandes explorations botaniques en
RDC datent de l’époque coloniale, mais les
récoltes ne se sont pas faites d’une façon
homogène pour toutes les régions. Après
l’indépendance en 1960, les inventaires
botaniques se sont poursuivis à l’Est de la
RDC, au Rwanda et au Burundi (Pichi
Sermolli, 1983; Lawalrée 1990, 1991) en
1972 par les chercheurs Belges, Italiens,
Polonais et les homologues de l’Afrique
centrale. outre ces inventaires de grande
envergures, différentes récoltes et inventaires
ont été effectués à l’Université de Kisangani
et de Kinshasa dans les différentes Réserves
environnantes, au Centre de Formation
Forestière de la Réserve de Faunes à Okapi
(Epulu), au PNKB et la Réserve Naturelle
d’Itombwe par les Institutions Universitaires
de Bukavu, les ONGs de conservation
(Wildlife Conservation Society et World
Wildlife Fund for Nature) et au Centre de
Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro.
Dans la majorité des cas, ces travaux avaient
des buts écologiques et non taxonomiques.
Ainsi, beaucoup d’espèces de la RDC restent
encore inconnues, surtout dans sa partie Est
qui est montagneuse.
Suivant certains auteurs (Borsdorf et
Braun, 2008 ; Delnatte, 2010), les régions
montagnardes sont riches en diversité végétale
mais avec une systématique toujours
fragmentaire et difficile, suite à des multiples
changements que prennent les plantes à
différentes altitudes (Kapos et al., 2000 ;
Kessler, 2001). Ce sont des zones plus riches
en espèces de plantes que les régions de
plaines. Les forêts tropicales de montagne
abritent les plus riches communautés de
plantes de la planète (White, 1996, 1993 ;
Barthlott et al., 1996).
En Afrique centrale (RDC, Rwanda et
Burundi) en général et en RDC en particulier,
plusieurs travaux des récoltes ont contribué à
la connaissance de la flore ptéridologique et à
l’apparition de 16 volumes des fascicules et
une dizaines d’articles (Bizzarri, 1981, 1983 ;
Pichi Sermolli, 1983 et 1985 ; Lawalrée,
1990, 1991 ; Fischer, 1996 ; Mangambu et
121
J. D. MANGAMBU MOKOSO et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(1): 107-124, 2013
Nous venons de constater que l’examen
d’un vaste échantillonnage de plantes
récoltées localement et appartenant à un
groupe taxonomique cible dans lequel on se
spécialise a permis de signaler de nouvelles
espèces et d’étaler des détails descriptifs de
certaines Ptéridophytes.
D’autre part, nos prédécesseurs avaient
à leur disposition qu’un faible nombre
d’échantillons par rapport à nos récoltes d’une
décennie dans notre zone d’étude. De plus
nous relevons aussi que plusieurs parties de la
RDC ne sont pas encore prospectées par les
scientifiques, la majorité des Parcs Nationaux
et Réserves Naturelles étant créés après
l’indépendance (Anonyme, 2010). Donc, les
études de terrain réalisées
viennent de
ramener
le nombre des Ptéridophytes
(Fougères et leurs alliés) de 81 à 85 genres
(nouveaux genres : Amauropelta, Isoetes,
Metathelypteris, Sphaerostephanos). Les
mêmes résultats montrent que la connaissance
de la flore de la RDC reste encore
fragmentaire malgré plus d’un siècle de
multiples explorations et de récoltes végétales
réalisées. Ainsi, nous suggérons que des
chercheurs
locaux
soient
soutenus
financièrement, pour réaliser de multiples
récoltes de plantes en général et de
Ptéridophytes en particulier.
une longue série d’observations de
disjonctions similaires rapportées et souvent
expliquées par la théorie des refuges
glaciaires. Cette hypothèse admet que durant
les périodes glaciaires du quaternaire, la forêt
d’Afrique centrale a fortement régressé pour
occuper de petites poches appelées refuges
forestiers (Sosef, 1994 ; Robbrecht, 1996 et
Stévart, 2003).
Deux
types
de
refuge
sont
généralement reconnus : ceux de plaine et
ceux de montagne. Tant par leur écologie que
par leur aire de distribution, ces espèces
peuvent être considérées comme des
marqueurs pour les refuges de montagne. En
guise d’exemple, on peut citer les cas des
espèces Impatiens burtonii Hook.f et
Impatiens mannii Hook.f qui sont très
répandues dans le système montagnard de
l’Afrique de l’ouest (montagnes du
Cameroun, de Bioko et du Gabon) et se
retrouvent dans le Kivu-Ruwenzori (Grey,
1980). La seconde se prolonge jusqu’au
niveau du système montagnard d’UluguruMlanje. Lachenaud et Jongkind (2010)
démontrent que Chassalia pteropetala
(K.Schum.) Cheek est très répandue dans le
Kivu-Ruwenzori, elle est ponctuellement
présente dans la zone de transition SoudanoCongolais et est observée dans les montagnes
Ouest-africaines. Elaphoglossum kivuense
Schelpe connue avant comme endémique du
Kivu-Ruwenzori est actuellement aussi
rapportée des montagnes des systèmes
Ethiopien et des Imatongs-Usambara ainsi que
dans la Zone de transition Guinéo-Congolaise/
Soudanienne (Roux, 2009).
Les résultats obtenus confirment
l’hypothèse d’Aldasoro et al.(2004), qui
annonce que les aires de distributions des
Ptéridophytes sont très variables : les unes
couvrent de grandes étendues, les autres se
réduisent à des petits endroits. De cette
manière, il y a des plantes endémiques,
plurirégionales,
couvrant
de
grandes
superficies et des plantes néotropicales,
paléotropicales,
sub-cosmopolites
et
cosmopolites (Aldasoro et al., 2004 ; Autrey,
2008 ; Roux , 2009 ).
REMERCIEMENTS
Le présent travail s’est réalisé grâce à
l’appui matériel et financier accordé par la
Coopération Technique Belge (CTB). Nous
remercions aussi l’UNESCO à travers le
gouvernement flamand (Belgique) pour leur
contribution aux travaux de terrains et des
voyages dans les herbariums pour la
vérification et observation du matériel de
référence.
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