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Notes taxonomiques et chorologiques sur quelques Orchidaceae endémiques d’Afrique centrale atlantique Vincent DROISSART Institut de Recherche pour le Développement (IRD), UMR AMAP, Botanique et Bioinformatique de l’Architecture des Plantes, Bd de la Lironde, TA A51/PS2, F-34398 Montpellier cedex 05 (France) et Laboratoire de Botanique systématique et d’Écologie, École Normale Supérieure, Université de Yaoundé I, BP 047 Yaoundé (Cameroun) vincent.droissart@ird.fr Bonaventure SONKÉ Laboratoire de Botanique systématique et d’Écologie, École Normale Supérieure, Université de Yaoundé I, BP 047 Yaoundé (Cameroun) bsonke_1999@yahoo.com Porter P. LOWRY II Missouri Botanical Garden, P.O. Box 299, St. Louis, 63166-0299 Missouri (USA) et Département Systématique et Évolution (UMR 7205), Muséum national d’Histoire naturelle, case postale 39, 57 rue Cuvier F-75231 Paris cedex 05 (France) pete.lowry@mobot.org/lowry@mnhn.fr Benedict John POLLARD Herbarium, Royal Botanic Gardens, Kew, Surrey, TW9 3AE (United Kingdom) b.pollard@kew.org Tariq STÉVART Missouri Botanical Garden, P.O. Box 299, St. Louis, MO, 63166-0299 Missouri (USA) et Herbarium et Bibliothèque de Botanique africaine, Faculté des Sciences, Université Libre de Bruxelles (ULB), case postale 169, 50 av. F. Roosevelt, 1050 Bruxelles (Belgium) tariq.stevart@mobot.org Droissart V., Sonké B., Lowry II P. P., Pollard B. J. & Stévart T. 2012. — Notes taxonomiques et chorologiques sur quelques Orchidaceae endémiques d’Afrique centrale atlantique. Adansonia, sér. 3, 34 (1): 23-35. http://dx.doi.org/10.5252/a2012n1a3 ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) © Publications Scientiiques du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. www.adansonia.com 23 Droissart V. et al. 24 MOTS CLÉS Orchidaceae, Afrique centrale atlantique, statuts de conservation, néotypification, nouvelles signalisations, synonymie. RÉSUMÉ En 1997, le manque de données disponibles sur les Orchidaceae Juss. d’Afrique centrale atlantique et l’importance des menaces pesant sur la forêt africaine, comme sur les épiphytes qu’elles abritent, nous ont amenés à entreprendre une vaste campagne d’échantillonnage sur l’ensemble de cette région. L’examen du matériel récolté et des collections historiques a permis des avancées taxonomiques sur un grand nombre d’espèces endémiques de la région, ou jusqu’à présent considérées comme telles, et a abouti à la mise à jour de leurs aires de distribution. Des mises en synonymie sont proposées : Ancistrorhynchus constrictus Szlach. & Olszewski est inclus dans Ancistrorhynchus capitatus (Lindl.) Summerh. ; Bulbophyllum mayombeense Garay est mis en synonymie de Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum ; et Bulbophyllum kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard devient synonyme de Bulbophyllum teretifolium Schltr. Une néotypiication est faite pour cette dernière espèce, de même que pour Liparis goodyeroides Schltr. La distribution géographique de plusieurs taxons est modiiée : Aerangis megaphylla Summerh. est bien endémique de l’île d’Annobon, Polystachya superposita Rchb.f. est de nouveau considéré comme endémique du Cameroun et Liparis suborbicularis Summerh. n’est plus signalé qu’au Nigeria et au Cameroun. Trois nouvelles signalisations sont mentionnées : Aerangis bouarensis Chiron pour le Cameroun, Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum pour la République du Congo et Liparis goodyeroides Schltr. pour le Liberia. Les statuts de conservation selon les catégories et critères de l’IUCN sont donnés pour chaque taxon. KEY WORDS Orchidaceae, Atlantic Central Africa, conservation assessments, neotypification, new records, synonymy. ABSTRACT Taxonomic and chorological notes on some Orchidaceae endemic to Atlantic Central Africa. he paucity of distributional data on Orchidaceae Juss. of Central Atlantic Africa along with the severity of threats to humid forests in Africa and to their epiphytes, led us in 1997 to undertake an intensive sampling campaign in this region. Analysis of the new specimens generated and examination of historical collections have resulted in a number of taxonomic advances regarding several endemic species of Atlantic Central Africa, or previously considered as endemic, and have resulted in updates of their known ranges. he following taxonomic changes are made: Ancistrorhynchus constrictus Szlach. & Olszewski is placed in synonymy under Ancistrorhynchus capitatus (Lindl.) Summerh.; Bulbophyllum mayombeense Garay is placed in synonymy under Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum; and B. kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard is placed in synonymy under B. teretifolium Schltr., for which a neotype is designated. he geographical distribution of several taxa is amended: Aerangis megaphylla Summerh. is shown to be endemic to the island of Annobon; Polystachya superposita Rchb.f. is recognized as endemic to Cameroon, and Liparis suborbicularis Summerh. is known only from Nigeria and Cameroon. hree new records are indicated: Aerangis bouarensis Chiron for Cameroon, Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum for the Republic of Congo, and Liparis goodyeroides Schltr. for Liberia. Conservation assessments based on IUCN categories and criteria are provided for each taxon. ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique INTRODUCTION Après les travaux remarquables réalisés par V. S. Summerhayes sur les Orchidaceae Juss. africaines dans les années 1930-1960 (voir Redpath & Hunt 1972 pour un index complet de la série « African Orchids »), l’étude de cette famille en Afrique centrale s’était quelque peu essoulée. Depuis une quinzaine d’années cependant, la prise de conscience de l’érosion alarmante de la biodiversité (Vitousek et al. 1997 ; Margules & Pressey 2000 ; Myers et al. 2000) a permis, un peu partout dans le monde et notamment en Afrique centrale, un regain des activités d’inventaire loristique et des études de valorisation du matériel d’herbier. La famille des Orchidaceae, en raison de sa diversité importante, de son omniprésence et de sa notoriété en termes d’ornement, constitue naturellement une famille phare pour les actions liées à l’étude et à la gestion de la biodiversité des forêts tropicales humides. Les données présentées dans cet article découlent d’un vaste projet dédié aux études taxonomiques, écologiques et biogéographiques des Orchidaceae en Afrique centrale atlantique (Fig. 1A). Depuis 1997, des inventaires conséquents ont ainsi été réalisés à São Tomé et Príncipe, au Cameroun, au Gabon, en Guinée équatoriale (Rio Muni), au Rwanda et en République Démocratique du Congo. Ces inventaires ont déjà permis la récolte de plus de 7000 échantillons d’herbier. Parallèlement, un travail d’identiication et de localisation de spécimens a été réalisé dans les principaux herbariums (BM, BR, BRLU, K, LBV, MO, P, STPH, WAG, YA; les abréviations suivent hiers [2010]) abritant des collections de cette région. Ces recherches ont notamment abouti à la réalisation de deux thèses de doctorat (Stévart 2003 ; Droissart 2009), la description de plus d’une vingtaine de nouveaux taxons (Cribb et al. 1999 ; Stévart & Geerinck 2000 ; Stévart et al. 2003, 2007, 2010 ; Stévart & Cribb 2004a, b ; Stévart & Nguema 2004 ; Droissart et al. 2009a, b) et la publication de plusieurs articles sur la biogéographie/loristique (Stévart & de Oliveira 2001 ; Stévart & Geerinck 2001 ; Stévart & Droissart 2006 ; Simo et al. 2009) ou l’écologie (Droissart & Stévart ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) 2004 ; Parmentier et al. 2005) des Orchidaceae d’Afrique centrale. À la faveur des observations faites sur le terrain et dans les herbariums ainsi que des informations tirées de la littérature, nous avons été amenés à revoir le statut taxonomique ou à reconsidérer la distribution géographique de certains taxons jusqu’alors considérés comme endémiques de l’Afrique centrale atlantique. Ces taxons sont énumérés ci-dessous. Les statuts de conservation selon les catégories et critères de l’IUCN (2001) sont donnés pour tous les taxons considérés dans cet article. La plupart proviennent de Pollard (2011), mais certains sont évalués ici pour la première fois. La poursuite de la collaboration entre les auteurs de ce document devrait aboutir à l’évaluation complète des statuts de conservation pour l’ensemble des espèces d’Orchidaceae présentes en Afrique centrale atlantique. NOTES TAxONOMIqUES ET CHOROLOGIqUES Aerangis bouarensis Chiron Orchid Review 106 (1222): 229 (1998). — Type : République Centrafricaine, Préfecture de Nana-Membéré, près de Bouar, non loin du village de Bayangadré, IV.1996, Chirio s.n. (holo-, P!). MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Adamaoua, sine date, Leroux s.n. (K!). République Centrafricaine. — Bŭar, 8.VI.1914, Mildbread 9640 (K!); VII.1914, Mildbread 9743 (K!). — Haute Kotto District: 25 km S of Yalinga, Yadelé, sine date, Le Testu 3969 (K!). DISTRIBUTION. — Cameroun, République Centrafricaine (Fig. 1B). CONSERVATION. — En danger : EN B2ab(iii), d’après Pollard (2011: 383). NOTE Aerangis bouarensis est ici signalé pour la première fois au Cameroun. Plusieurs échantillons de cette espèce étaient identiiés par erreur comme appartenant à A. megaphylla Summerh. (voir également la note sur cette espèce). 25 Droissart V. et al. Aerangis megaphylla Summerh. Notizblatt des Botanischen Gartens und Museums zu Berlin-Dahlem 13: 698 (1937). — Type : Guinée équatoriale (Annobón), cratère nord, début de la forêt de brume, Ix.1911, Mildbraed 6504 (holo-, K!). MATÉRIEL EXAMINÉ. — Guinée équatoriale (Annobón). Ridge W of Lago Mazafin (Crater Lake), 600 m, 14.VII.1959, Wrigley 34 (BR!, KA!, MA!); 18.VII.1959, Wrigley 53 (K!). — Sine loc., 1956, Rose 1042 (K!, P!). — Sine loc., sine date, Rose 637 (P!). — Ridge W of Crater Lake, 600 m, 14.VII.1959, Wrigley & Melville 34 (K!, MA!). DISTRIBUTION. — Endémique de l’île d’Annobón, Guinée équatoriale (Fig. 1C). CONSERVATION. — En danger critique d’extinction : CR B2ab(ii, iii, v). Cette espèce est endémique d’Annobón ; les collections connues de cette île sont traitées ici comme provenant d’une seule localité. Suite à la déforestation, on observe une diminution de la qualité de l’habitat à basse et moyenne altitude dans les îles du Golfe de Guinée. Cette dégradation/disparition de l’habitat forestier touche la population d’Aerangis megaphylla, qui vit entre 250 et 600 m d’altitude, raison pour laquelle cette espèce est considérée ici comme en danger critique d’extinction selon l’UICN (2001). Note L’étude du matériel présent à K attribué à cette espèce a montré que les échantillons provenant du continent (Mildbread 9640 et Le Testu 3969) ont été incorrectement identiiés par Stewart (1979). En efet, ces deux échantillons présentent un éperon de plus de 17 cm de longueur, tandis qu’Aerangis megaphylla possède un éperon ne dépassant pas 10 cm. Ces deux échantillons appartiennent donc plutôt à une espèce récemment décrite de République Centrafricaine, A. bouarensis, qui se rencontre dans les forêts riveraines et dans une végétation de type savane arborée, et qui possède un éperon atteignant 19 cm de longueur. De plus, l’échantillon Mildbread 9640 (K) donné comme présent à Buea (Cameroun) par Stewart (1979) provient en réalité de Bŭar (République Centrafricaine), localité où a été récolté le spécimen type d’A. bouarensis. Nous avons également identiié un échantillon du Cameroun appartenant à cette espèce et récolté dans l’Adamaoua (Leroux s.n., photo et description dans L’Orchidophile 85: 12 [Leroux 1989]). 26 Aerangis megaphylla est donc bien endémique de l’île d’Annobón (Guinée équatoriale), comme l’avait signalé Exell (1973). Les échantillons précédemment rattachés à cette espèce et récoltés sur le continent appartiennent à A. bouarensis, qui est ici nouvellement signalé au Cameroun (voir ci-dessus). Ancistrorhynchus capitatus (Lindl.) Summerh. Botanical Museum Lealets, Harvard University 11: 205 (1944). — Type : Nigeria, Brass River, Barter 1857 (holo-, K!). Ancistrorhynchus constrictus Szlach. & Olszewski, in Flore du Cameroun 36: 776 (2001), syn. nov. — Type : Cameroun, près de Bui, 30 km ENE Akwaya, Letouzey 14049 (holo-, P! ; iso-, YA!). MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Akom II (est de Kribi), 660 m, 13.Ix.2008, Simo, Stévart & Droissart (ombrière de Yaoundé) 1302 (YA!). — Bifa (piste sur la route KribiEbolowa), à 5 km au SE de Zingui, 105 m, 4.Ix.2007, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 703 (BRLU!, YA!). — Bidou III/Nkolembonda (route Kribi-Ebolowa), 380 m, 18.VI.2008, Simo, Stévart & Droissart (ombrière de Yaoundé) 1105 (BRLU!, YA!). — Mbam-Minkom, village de Nye-Meyong, 1120 m, 13.VII.2006, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 387 (BRLU!, YA!). — Réserve Edéa-Douala, lac Tissongo, 7 m, 1.II.2009, Simo, Cachapa, Sonké & Taedoumg 125 (BRLU!, YA!). — Bindem (route allant vers Messama, perpendiculaire à la route Kribi-Ebolowa), 590 m, 13.Ix.2008, Simo, Stévart & Droissart (ombrière de Yaoundé) 1303 (BRLU!, YA!). — Piste de Kougoulou à Nkoubar (rocher de), à 15-20 km à l’est de Bouamir, réserve du Dja, 2.VII.2007, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 579 (BRLU!, YA!). Gabon. Tchimbélé, forêt aux environs du barrage, 460 m, 5.Ix.2002, Stévart 1748 (BRLU!). Guinée équatoriale (Rio Muni). Engong, parc nat. de Monte Alén, 5 km au NO de Engong, inselberg, 1.VIII.1999, Ndong Bokung & Stévart 21 (BRLU!). — Cataratas, croisement du chemin et du Rio Uele, 300 m, 6.x.1999, Ndong Bokung & Stévart 90 (BRLU!). — Bikurga (inselberg de), près du village de Bicurga, face Est 120° de l’inselberg, 665 m, 22.V.2002, Stévart, Ndong Bokung & Ndong Maye 1515 (BRLU!). São Tomé et Príncipe. Chemin du Pico de Príncipe (plateau), 600 m, 1.xI.1998, Stévart 457 (BRLU!). DISTRIBUTION. — Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Togo, Nigeria, Cameroun, Guinée équatoriale (Bioko, Rio Muni), São Tomé et Príncipe (Príncipe), Gabon, République Centrafricaine, République du Congo, République Démocratique du Congo, Ouganda (Fig. 1D). ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique CONSERVATION. — Préoccupation mineure : LC. Cette espèce est largement distribuée en Afrique tropicale, où elle est connue par de nombreuses collections. Elle semble très fréquente et est signalée dans de nombreuses aires protégées. Note Un examen détaillé du spécimen type d’Ancistrorhynchus constrictus Szlach. & Olszewski montre clairement qu’il appartient à A. capitatus (Lindl.) Summerh. En efet, contrairement à ce qui est mentionné dans le protologue par Szlachetko & Olszewski (2001b), le port et les feuilles du matériel attribué à A. constrictus sont identiques aux spécimens d’A. capitatus. Toutefois, l’holotype conservé à P ne comporte que 4 feuilles tandis que l’isotype à YA présente, quant à lui, jusqu’à 7 feuilles. Ce dernier n’est pas cité dans le protologue et n’a donc certainement pas été vu par Szlachetko & Olszewski (2001b). L’examen des leurs montre que la constriction du labelle, donnée par Szlachetko & Olszewski (2001b) comme un des principaux caractères distinctifs de leur nouvelle espèce, est peu claire contrairement à ce que laisse penser l’illustration (Szlachetko & Olszewski 2001b: 775). Sur les leurs de l’isotype que nous avons observées sous loupe binoculaire, l’éperon mesure jusqu’à 7 mm et son renlement apical est également plus marqué que sur l’illustration. Les deux échantillons cités par Szlachetko & Olszewski (2001b) comme appartenant l’un à Ancistrorhynchus constrictus et l’autre à A. capitatus proviennent de deux localités très proches l’une de l’autre et ont leuri au même mois de l’année (juillet). Nous considérons donc A. constrictus comme un synonyme d’A. capitatus. Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique 38: 57 (1899). — Type : République Démocratique du Congo, Luebo, 20.xI.1895, Laurent s.n. (holo-, BR!). var. schinzianum Bulbophyllum mayombeense Garay, Harvard Papers in Botany 4: 303 (1999), syn. nov. — Type : République du Congo, région du Mayombe, réserve de Biosphère de Dimonica, ex. Hort. Jardin botanique de l’Université de Vienne, A. Sieder 400/96 (holo-, WU ; iso-, AMES). ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Bidou III/Nkolembonda (route Kribi-Ebolowa), 220 m, 06.VII.2006, Droissart 187 (BRLU!, YA!). — Bindem (route allant vers Messama, perpendiculaire à la route KribiEbolowa), 590 m, 12.V.2007, Droissart 541 (BRLU!, YA!). — Akom II (route Kribi-Ebolowa), 720 m, 25.VI.2007, Droissart 590 (BRLU!, YA!). — Nguti, exploitation forestière, village d’Edjuigang, 155 m, 14.IV.2009, Simo, Stévart & Droissart (ombrière de Yaoundé) 1528 (YA!). Gabon. Itsiba de Chaillu (Ngounié), 20.x.2001, Stévart & Pauwels 1879 (BRLU!). Guinée équatoriale (Rio Muni). Akuom (inselberg de), à 1h30 de marche (6 km) du village de Nzuameyong, à 25 km d’Añisok, 23.I.2003, Deman & Esono 156 (BRLU!). DISTRIBUTION. — Liberia, Côte d’Ivoire, Nigeria, Cameroun, Gabon, République du Congo, République Démocratique du Congo (Fig. 1E). CONSERVATION. — Préoccupation mineure : LC. Cette variété est largement distribuée en Afrique tropicale, où elle est connue de nombreuses collections. Note Nous n’avons pas pu examiner le matériel type de Bulbophyllum mayombeense Garay. Cependant la description et l’illustration fournies par Garay (1999), l’image numérisée de l’holotype déposé à Vienne (http://herbarium.univie.ac.at/ database/detail.php?ID=34638) ainsi que les photos de détail des inlorescences, de la leur, du labelle et des stélidies du matériel vivant cultivé à Vienne et à partir duquel fut prélevé l’holotype (http://www.univie.ac.at/HBV/categories.php?cat_id=270&l=french) montrent très distinctement que ce taxon n’est pas diférent de B. schinzianum Kraenzl. var. schinzianum. Garay n’a certainement pas vu le type de ce dernier taxon dont la description faite par Vermeulen (1987) recoupe en tout point celle de B. mayombeense. Dans sa description, Garay (1999) rapproche plutôt son B. mayombeense de B. saltatorium var. albociliatum et les distingue par la forme des pétales (linéaire, non-arquée ou falciforme) et de la colonne qui présente des stélidies dirigées vers le haut, non-falciformes. Ces observations nous amènent à placer Bulbophyllum mayombeense en synonymie de B. schinzianum var. schinzianum, nouvellement signalé ici pour la République du Congo. 27 20 ANNOBÓN (GUIN. ÉQU.) GABON GUINÉE ÉQUATORIALE Afrique centrale atlantique R . ÉP 40 O UG AN DA OU N NGO SÃO TOMÉ & PRÍNCIPE 30 RÉPUBLIQUE SOUDAN CENTRAFRICAINE ER TOGO CO LIBERIA SIERRA LEONE 10°E NIGERIA DU CÔTE D’IVOIRE CA M 10°W GHANA A BÉNIN Droissart V. et al. RWANDA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO BURUNDI ANGOLA 50 ETHIOPIE IE AL KENYA TANZANIE M SO 0 1000 km 10°S B Aerangis bouarensis C Aerangis magaphylla D Ancistrorhynchus capitatus E Bulbophyllum schinzianum Fig. 1. — A, carte montrant notre principale zone d’investigation, l’Afrique centrale atlantique ; B-J, distribution des taxons concernés par cette étude ; B, Aerangis bouarensis Chiron ; C, Aerangis megaphylla Summerh. ; D, Ancistrorhynchus capitatus (Lindl.) Summerh. ; E, Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum; F, Bulbophyllum teretifolium Schltr. ; G, Liparis goodyeroides Schltr. ; H, Liparis suborbicularis Summerh. ; I, Polystachya superposita Rchb.f. ; J, Rangaeris rhipsalisocia (Rchb.f.) Summerh. 28 ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique F Bulbophyllum teretifolium G Liparis goodyeroides H Liparis suborbicularis I Polystachya superposita J Rangaeris rhipsalisocia Fig. 1. — Continuation. ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) 29 Droissart V. et al. Bulbophyllum teretifolium Schltr. Botanische Jahrbücher für Systematik, Planzengeschichte und Planzengeographie 38: 18 (1905). — Type : Cameroun, Bibundi, IV.1899, Schlechter 12362 (holo-, B†). — Cameroun, Mbam Minkom (NO de Yaoundé), versant nord d’un inselberg situé à l‘est du village de Kolaki, 800 m, 25.III.2004, Droissart 5 (néo-, BRLU!, désigné ici; isonéo-, MO!, YA!). Bulbophyllum kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard, Kew Bulletin 59: 137 (2004), syn. nov. — Type : Cameroun, Mt Kupe, Nyasosso, garden of house by Government High School, 830 m, 7.xII.2000, Pollard 574 (holo-, K!; iso-, KUPE!). MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Rumpi Hills, petit Massaka, 971 m, 20.xII.2009, Simo, Sonké & Taedoumg 154 (BRLU!, YA!). — Sanctuaire de Banyang Mbo, village de Bejange, 800 m, 6.V.2008, Simo, Stévart & Droissart (ombrière de Yaoundé) 1055 (BRLU!, YA!). — Southwest Prov., 1100 m, I.1986, homas & Mcleod 5281 (MO, scan vu). — Mbam-Minkom (région de), 600 m, 29.III.2004, Droissart, Stévart, Nguembou, Djuikouo (ombrière de Yaoundé) 5 (BRLU!, YA!). — Southwest Prov., in a small village (Nkud), 8.I.1986 (#5281), lowered at Kumba III.1986, homas & Mcleod 5950 (MO, scan vu). — Banyang-Mbo (sanctuaire de), lisière forestière du village d’Enyandong, sine date, Simo P. 71 (BRLU!). — Mt Kupe, village de Nyasoso, 869 m, 23.x.2009, Droissart & Stévart 712 (BRLU!, YA!). — Sanctuaire de Banyang Mbo, village de Bejange, à environ 500 m du village de Babubok, 800 m, 30.I.2008, Droissart 630 (BRLU!, YA!). — Mbam-Minkom (NO de Yaoundé), village de Nye-Meyong, 900 m, 11.V.2006, Droissart 27 (BRLU!, YA!); 1180 m, 20.IV.2007, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 486 (BRLU!, YA!); 840 m, 6.IV.2007, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 474 (BRLU!, YA!). DISTRIBUTION. — Cameroun (Fig. 1F). CONSERVATION. — Vulnérable : VU A2c ; B1ab(iii)+2ab(iii), d’après Pollard (2011: 392). NOTE Bulbophyllum teretifolium Schltr. est une espèce endémique du Cameroun décrite sur la base d’un seul échantillon sans leur (Schlechter 12362) qui fut détruit à Berlin durant la seconde guerre mondiale. Cette espèce est facilement reconnaissable grâce à la présence de pseudobulbes cylindriques, unifoliés et surmontés d’une feuille cylindrique (terète), un caractère unique au sein du genre. Droissart & Stévart 30 (2004) ont publié une note sur la redécouverte de ce Bulbophyllum, accompagnée d’une description détaillée de l’échantillon récolté dans le massif de Mbam-Minkom près de Yaoundé (province du Centre) mais aucun emendavit ne fut proposé. Depuis lors, de nombreux autres spécimens de cette espèce ont été récoltés dans ce même massif, dans les Rumpi Hills et aussi dans le sanctuaire de Banyang Mbo (province du Sud-Ouest), et plusieurs échantillons sont actuellement cultivés dans une ombrière située à Yaoundé. Cribb & Pollard (2004) ont décrit le Bulbophyllum kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard, une microendémique du Mont Kupe (sud-ouest du Cameroun), très semblable à ce que Droissart & Stévart (2004) ont considéré comme B. teretifolium. Les seules différences signalées résident dans le port, qui d’après Cribb & Pollard (2004) est pendant chez B. kupense alors qu’il est érigé chez B. teretifolium, et le feuillage, compressé dorsiventralement chez B. kupense alors qu’il est cylindrique chez B. teretifolium. Les observations faites sur les sept échantillons mis en culture à Yaoundé montrent que les nouvelles pousses de Bulbophyllum teretifolium sont érigées au premier stade de leur développement et inissent par devenir pendantes quand le pseudobulbe devient mature. Les plantes que nous avons récoltées dans la province du Sud-Ouest, à moins de 50 km de la localité d’origine du type de B. kupense, ainsi que celles provenant de la province du Centre présentent des pseudobulbes et un feuillage à section cylindrique. De même, une mission de terrain efectuée au Mont Kupe nous a permis d’observer la population à partir de laquelle l’échantillon type de B. kupense a été prélevé (sur un manguier dans le village de Nyasosso au pied du mont Kupe). Nous avons également pu constater sur ces échantillons que les feuilles et les pseudobulbes sont parfaitement cylindriques. Il est diicile de comprendre comment cette espèce a pu être distinguée du B. teretifolium sur la base de la morphologie des feuilles (indiquées comme aplaties par Cribb & Pollard [2004]) alors que les feuilles de l’holotype de B. kupense, qui est un spécimen conservé dans de l’alcool, sont clairement cylindriques. Enin, la description de la leur fournie par Droissart & Stévart (2004) concorde parfaitement avec celle de B. kupense. Il n’y a donc ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique aucun argument qui permette de distinguer B. kupense de B. teretifolium. Par ailleurs, une recherche approfondie dans tous les grands herbiers européens et africains ne nous a pas permis de retrouver un isotype de B. teretifolium. Une néotypiication de B. teretifolium est donc proposée et B. kupense est mis en synonymie. Ainsi circonscrit, B. teretifolium est connu de plus de cinq localités au Cameroun et semble assez répandu. On notera également que la collection de référence d’environ un millier de spécimens déposée au mont Kupe par des équipes de recherche des Royal Botanic Gardens, Kew, semble avoir été laissée à l’abandon depuis 10 ans en raison d’un manque de continuité des activités de conservation sur place. Cette collection a été désignée par l’acronyme KUPE dans certaines publications (par exemple, Cheek et al. [2004]). Liparis goodyeroides Schltr. Botanische Jahrbücher für Systematik, Planzengeschichte und Planzengeographie 38: 152 (1906). — Type : Cameroun, Moliwe, NNE de Limbe (= Victoria), Stammler s.n. (holo-, B†). — São Tomé et Príncipe (Príncipe), Pico Papagaio, 550 m, 6.x.1997, Stévart & Oliveira 225 (néo-, BRLU!, désigné ici; isonéo-, K!, MO!). Liparis joannis-kornasii Szlach., Fragmenta Floristica et Geobotanica, Supplement 2 (1): 211 (1993). — Type : Cameroun. Plaine des Mbos (= Mbaw), 5 km south of Ngu, 22.V.1962, Brunt 479 (holo-, P!; iso-, K!, WAG!). MATÉRIEL EXAMINÉ. — São Tomé et Príncipe (Príncipe). Ribeira Macoia, 300 m, 22.III.1998, Stévart 320 (BRLU!). — Chemin du Pico de Principe (première crête), 450 m, 1.xI.1998, Stévart 435 (BRLU!). — Face Ouest du Pico, 700-800 m, 30.VIII.1956, Monod 12129 (BM!). Liberia. Nimba Mountains, 10.V.1965, Yallah 98 (K!). DISTRIBUTION. — Liberia, Nigeria?, São Tomé et Príncipe (Príncipe), Cameroun (Fig. 1G). CONSERVATION. — Vulnérable : VU B2ab(iii), d’après Pollard (2011: 404). NOTE Après l’examen d’un échantillon provenant du Liberia et conservé à K (Yallah 98), nous conirmons que Liparis goodyeroides Schltr. est bien présent dans ce pays comme l’avaient supposé Szlachetko & ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) Olszewski (2001a). À l’instar d’un grand nombre de spécimens conservés à Berlin, le type de cette espèce, (Stammler s.n. récolté au Cameroun) a disparu durant la seconde guerre mondiale. Aucun isotype n’a pu être retrouvé au cours de recherches approfondies dans les principaux herbariums qui hébergent des collections d’Orchidaceae d’Afrique ; une néotypiication était donc requise. Il n’y a pas de nouvelles récoltes de cette espèce provenant du Cameroun, à l’exception de l’holotype de Liparis joannis-kornasii Szlach., un taxon considéré comme synonyme de Liparis goodyeroides Schltr. par Govaerts et al. (2010). Nous avons donc choisi comme néotype un de nos échantillons récoltés à Príncipe (Stévart & Oliveira 225) qui est pleinement représentatif de l’espèce, et comporte plusieurs parts déposées dans trois herbiers, incluant du matériel séché et en alcool. La signalisation pour le Nigeria faite par Cable & Cheek (1998: lxxiv) était peut-être erronée, car basée sur l’échantillon Barter 2029 qui proviendrait plus vraisemblablement de l’île de Príncipe. Liparis suborbicularis Summerh. Bulletin of Miscellaneous Information, Kew 1934: 210 (1934). — Type : Nigeria, district d’Oban, Talbot 871 (holo-, BM). MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. 5 km NE Bambili, près de Bamenda, 26.VI.1970, Bauer 87 (K!). — NkambeBinka, 01.Ix.1952, Savory UCI 380 (K!). Nigeria. NE State, Chappal Waddi, 03.VI.1972, Chapman 2866 (K!); near Mayo Toloro, Doroi, 29.VI.1972, Chapman 2932 (K!). — Bambui, 1976, Botté 511 (K!). DISTRIBUTION. — Nigeria, Cameroun (Fig. 1H). CONSERVATION. — Vulnérable : VU A2c ; B2ab(iii), d’après Pollard (2011: 406). NOTE Nous n’avons pas pu retrouver le type de Liparis suborbicularis Summerh. lors de notre visite au BM, mais un dessin détaillé de la leur de cet échantillon a été vu à K. Liparis suborbicularis est signalé au Gabon par Szlachetko & Olszewski (2001a) et Govaerts et al. (2010) qui ne citent pas d’échantillons. Cependant la Flore du Gabon (Szlachetko et al. 31 Droissart V. et al. 2004) et la Checklist des Plantes Vasculaires du Gabon (Sosef et al. 2006) ne reprennent pas cette espèce et, à notre connaissance, aucun spécimen provenant du Gabon n’a été cité dans la littérature. Compte tenu de son habitat préférentiel, les formations végétales montagnardes et l’absence de relief assez élevé au Gabon pour héberger ce type de milieu, nous pensons que L. suborbicularis ne serait pas présent dans ce pays et que la signalisation faite dans la Flore du Cameroun (Szlachetko & Olszewski 2001a) est erronée. L’échantillon Annet 315 (Lolodorf, mont Findé, P!) rattaché à cette espèce par Szlachetko & Olszewski (2001a) est stérile et son identiication est incertaine. Nous ne l’avons donc pas considéré pour la carte de distribution (Fig. 1H). Deux échantillons récoltés au mont Oku (Kilum, 2320 m, 30.x.1996, Zapfack 1155 et Kilum (Ewook Etele), 2350 m, 6.xI.1996, Etuge 3344) et cités par Cribb et al. (2000) n’ont pas pu être examinés. En reprenant le traitement taxonomique mentionné dans Govaerts et al. (2010), nous avions considéré Liparis pentagonalis Szlach. comme un synonyme de L. suborbicularis (Droissart et al. 2006). Cependant, l’examen des échantillons collectés au Gabon (Sosef et al. 2006) et qui ont été assignés à L. pentagonalis a montré que ces deux taxons étaient bien distincts. Polystachya superposita Rchb.f. mais correspondait plutôt à P. fusiformis (houars) Lindl. Il présente deux diférences importantes avec le type de P. superposita : la taille des pseudobulbes atteint jusqu’à 20,5 cm sur l’échantillon de Sanford (contre un maximum de 9 cm chez P. superposita), et le labelle ne présente pas de callus à la base, une des principales caractéristiques du P. superposita. Ceci nous amène à conclure que P. superposita n’est pas connu de Bioko, bien que sa présence ne soit pas à exclure en raison de la proximité de l’île avec le continent et de l’ainité de sa lore avec celle du mont Cameroun. Plusieurs spécimens n’ont pas pu être localisés, en dépit de nos recherches à K et à YA, et sont cités d’après la littérature (Cribb 1998 ; Cribb et al. 2000 ; Szlachetko & Olszewski 2001a). Les cibachromes des échantillons Preuss 1072 et Deistel s.n. conservés à K ont pu être observés à YA. Une deuxième récolte (3.xI.1996, Zapfack 1169) qui appartient probablement à cette espèce et citée dans Cribb et al. (2000) n’a pas été vue. Deux échantillons provenant du Gabon ont été identiiés par Sosef et al. (2006) et Szlachetko et al. (2004) comme étant Polystachya cf. superposita. En 2011, un examen de ces collections à WAG a révélé que Reitsma 1078 est un P. callunilora Kraenzl., et que Reitsma 1954 est un P. seticaulis Rendle. Ceci nous permet de considérer P. superposita comme endémique au Cameroun. Polystachya superposita Rchb.f. In T. T. Meissneri, Otia Botanica Hamburgensia: 111 (1881). — Type : Cameroun, Mont Cameroun, Mann 2125 (holo-, K!). MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Buea, Preuss 1072 (K, cibachrome vu). — Buea, x, Deistel s.n. (K, cibachrome vu). — Kilum (Elak), 9.VI.1996, Zapfack 824 (YA!). Rangaeris rhipsalisocia (Rchb.f.) Summerh. In J.Hutchinson & J.M.Dalziel, Flora of West Tropical Africa 2: 449 (1936). — Type : Angola, Welwitsch 662 (holo-, W ; iso-, K!). CONSERVATION. — En danger : EN A1c+2 c ; B2ab(iii), d’après Pollard (2011: 415). Listrostachys trachypus Kraenzl., Botanische Jahrbücher für Systematik, Planzengeschichte und Planzengeographie 19: 253 (1894). — Rangaeris trachypus (Kraenzl.) Guillaumin, Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, II, 31: 118 (1959). — Type : Cameroun, Yaoundé, Zenker 420 (holo- B†?). NOTE La dissection de la leur de l’échantillon Sanford 4281, collecté sur l’île de Bioko (Guinée équatoriale), a montré que ce matériel n’appartenait pas à MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Mbam-Minkom (NO de Yaoundé), village de Nye-Meyong, 870 m, 21.xII.2006, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 432 (BRLU!, YA!). — Somalomo vers Komba Tida (route de), 570 m, 17.xII.2007, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 877 (BRLU!, YA!). — DISTRIBUTION. — Cameroun (Fig. 1I). 32 ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique Bidjouka (massif de Ngovayang), 105 m, 15.I.2008, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 907 (BRLU!, YA!). Gabon. Oyem, dans la ville, 1.xII.1999, Biteau & Stévart 34 (BRLU!). — Mont Koum, à 1 km du village de Kumassi, à 32 km d’Oyem vers Bitam, 590 m, 25.xII.1999, Parmentier & Nguema 1116 (BRLU!). Guinée équatoriale (Rio Muni). Moca (village de), PNMA, 600 m, Ndong Bokung & Stévart 240 (BRLU!). DISTRIBUTION. — Sénégal, Guinée Conakry, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria, Cameroun, Guinée équatoriale (Rio Muni), Gabon, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Angola (Fig. 1J). CONSERVATION. — Préoccupation mineure : LC. Cette espèce a été collectée un grand nombre de fois et est largement répandue en Afrique centrale. NOTE Listrostachys trachypus Kraenzl. a été décrit en 1894 sur la base d’un échantillon récolté au Cameroun (Zenker 420), aux environs de Yaoundé, très vraisemblablement détruit dans l’incendie de l’herbarium de Berlin durant la seconde guerre mondiale. Listrostachys trachypus était considéré comme conspéciique de Rangaeris rhipsalisocia (Rchb.f.) Summerh. par Summerhayes (1949), mais en 1959, n’ayant probablement pas connaissance de cette publication, Guillaumin transfert L. trachypus dans le genre Rangaeris, une décision basée sur l’examen de Merle 53 (Nyombé, Cameroun) identiié comme L. trachypus. Plus récemment, plusieurs travaux considèrent R. trachypus et R. rhipsalisocia comme des taxons distincts : Lebrun & Stork (1995), Droissart et al. (2006) et Govaerts et al. (2010). Nous n’avons pas trouvé d’échantillons de R. trachypus lors de nos récents inventaires menés dans les collines aux alentours de Yaoundé (Simo et al. 2010), contrairement à R. rhipsalisocia qui y a été récolté à plusieurs reprises. La comparaison des descriptions de ces deux taxons ne permet pas de les distinguer et l’échantillon Merle 53 est repris par Szlachetko & Olszewski (2001b) sous le nom de R. rhipsalisocia (Rchb.f.) Summerh. Nous pensons donc, comme Summerhayes (1949), qu’il ne s’agit que d’une seule et même espèce, et nous conirmons donc la synonymie. ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) Remerciements Nous tenons à remercier le professeur Jean Lejoly de l’Université Libre de Bruxelles pour l’accueil dans son laboratoire. Nous adressons également nos remerciements aux curateurs des herbariums de BM, BR, BRLU, K, LBV, MO, P, STPH, WAG et YA pour avoir permis l’accès à leurs collections. Les séjours de VD dans les herbariums de Londres (Royal Botanic Gardens, Kew et le Natural History Museum), Paris et Wageningen ont été inancés par l’Union Européenne via le programme SYNTHESIS (FR-TAF-2418 et NL-TAF-1611) et par le Fonds de la Recherche scientiique (FRS-FNRS). Les missions de terrain efectuées dans le cadre de ce travail ont été réalisées grâce aux soutiens inanciers et logistiques du projet ECOFAC (CE, DG8), du projet DIVEAC (CUD-ULB), de l’initiative Sud Expert Plantes (Ministère français des Afaires étrangères et européennes), du programme CARPE (USAID), de l’American Orchid Society (AOS), du Fonds de la Recherche scientiique (FNRS), du Fonds Van Buuren, de la Communauté française de Belgique et du Fonds Léopold III. La participation de TS a été soutenue par la National Science Foundation (1051547, TS en tant que PI). Les auteurs remercient également N. Hallé, V. Malécot et P. Morat, pour les améliorations qu’ils nous ont permis d’apporter à la première version du manuscrit. RÉFÉRENCES CABLE S. & CHEEK M. 1998. — he plants of Mount Cameroon, a Conservation Checklist. Royal Botanic Gardens, Kew, 277 p. CHEEK M., POLLARD B. J., DARBYSHIRE I., ONANA J.-M. & WILD C. 2004. — he Plants of Kupe, Mwanenguba and Bakossi Mountains, Cameroon. A Conservation Checklist. Royal Botanic Gardens, Kew, iv + 508 p. CRIBB P. J. 1998. — Orchidaceae, in CABLE S. & CHEEK M. (éds), he Plants of Mount Cameroon. A Conservation Checklist. Royal Botanic Gardens, Kew: 169-179. CRIBB P. J. & POLLARD B. J. 2004. — Bulbophyllum kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard, an unusual new orchid from western Cameroon. Kew Bulletin 59 (1): 137-139. CRIBB P. J., LA CROIX I. & STÉVART T. 1999. — A new Polystachya (Orchidaceae) from São Tomé. 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