Notes taxonomiques et chorologiques
sur quelques Orchidaceae endémiques
d’Afrique centrale atlantique
Vincent DROISSART
Institut de Recherche pour le Développement (IRD),
UMR AMAP, Botanique et Bioinformatique de l’Architecture des Plantes,
Bd de la Lironde, TA A51/PS2, F-34398 Montpellier cedex 05 (France)
et Laboratoire de Botanique systématique et d’Écologie,
École Normale Supérieure, Université de Yaoundé I,
BP 047 Yaoundé (Cameroun)
vincent.droissart@ird.fr
Bonaventure SONKÉ
Laboratoire de Botanique systématique et d’Écologie,
École Normale Supérieure, Université de Yaoundé I,
BP 047 Yaoundé (Cameroun)
bsonke_1999@yahoo.com
Porter P. LOWRY II
Missouri Botanical Garden,
P.O. Box 299, St. Louis, 63166-0299 Missouri (USA)
et Département Systématique et Évolution (UMR 7205),
Muséum national d’Histoire naturelle,
case postale 39, 57 rue Cuvier F-75231 Paris cedex 05 (France)
pete.lowry@mobot.org/lowry@mnhn.fr
Benedict John POLLARD
Herbarium, Royal Botanic Gardens,
Kew, Surrey, TW9 3AE (United Kingdom)
b.pollard@kew.org
Tariq STÉVART
Missouri Botanical Garden,
P.O. Box 299, St. Louis, MO, 63166-0299 Missouri (USA)
et Herbarium et Bibliothèque de Botanique africaine, Faculté des Sciences,
Université Libre de Bruxelles (ULB),
case postale 169, 50 av. F. Roosevelt, 1050 Bruxelles (Belgium)
tariq.stevart@mobot.org
Droissart V., Sonké B., Lowry II P. P., Pollard B. J. & Stévart T. 2012. — Notes taxonomiques
et chorologiques sur quelques Orchidaceae endémiques d’Afrique centrale atlantique. Adansonia, sér. 3, 34 (1): 23-35. http://dx.doi.org/10.5252/a2012n1a3
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1) © Publications Scientiiques du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.
www.adansonia.com
23
Droissart V. et al.
24
MOTS CLÉS
Orchidaceae,
Afrique centrale
atlantique,
statuts de conservation,
néotypification,
nouvelles signalisations,
synonymie.
RÉSUMÉ
En 1997, le manque de données disponibles sur les Orchidaceae Juss.
d’Afrique centrale atlantique et l’importance des menaces pesant sur la
forêt africaine, comme sur les épiphytes qu’elles abritent, nous ont amenés à
entreprendre une vaste campagne d’échantillonnage sur l’ensemble de cette
région. L’examen du matériel récolté et des collections historiques a permis
des avancées taxonomiques sur un grand nombre d’espèces endémiques de la
région, ou jusqu’à présent considérées comme telles, et a abouti à la mise à
jour de leurs aires de distribution. Des mises en synonymie sont proposées :
Ancistrorhynchus constrictus Szlach. & Olszewski est inclus dans Ancistrorhynchus capitatus (Lindl.) Summerh. ; Bulbophyllum mayombeense Garay
est mis en synonymie de Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum ; et Bulbophyllum kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard devient synonyme
de Bulbophyllum teretifolium Schltr. Une néotypiication est faite pour cette
dernière espèce, de même que pour Liparis goodyeroides Schltr. La distribution géographique de plusieurs taxons est modiiée : Aerangis megaphylla
Summerh. est bien endémique de l’île d’Annobon, Polystachya superposita
Rchb.f. est de nouveau considéré comme endémique du Cameroun et Liparis
suborbicularis Summerh. n’est plus signalé qu’au Nigeria et au Cameroun.
Trois nouvelles signalisations sont mentionnées : Aerangis bouarensis Chiron
pour le Cameroun, Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum
pour la République du Congo et Liparis goodyeroides Schltr. pour le Liberia.
Les statuts de conservation selon les catégories et critères de l’IUCN sont
donnés pour chaque taxon.
KEY WORDS
Orchidaceae,
Atlantic Central Africa,
conservation assessments,
neotypification,
new records,
synonymy.
ABSTRACT
Taxonomic and chorological notes on some Orchidaceae endemic to Atlantic
Central Africa.
he paucity of distributional data on Orchidaceae Juss. of Central Atlantic
Africa along with the severity of threats to humid forests in Africa and to
their epiphytes, led us in 1997 to undertake an intensive sampling campaign
in this region. Analysis of the new specimens generated and examination
of historical collections have resulted in a number of taxonomic advances
regarding several endemic species of Atlantic Central Africa, or previously
considered as endemic, and have resulted in updates of their known ranges.
he following taxonomic changes are made: Ancistrorhynchus constrictus
Szlach. & Olszewski is placed in synonymy under Ancistrorhynchus capitatus
(Lindl.) Summerh.; Bulbophyllum mayombeense Garay is placed in synonymy
under Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum; and B. kupense
P.J.Cribb & B.J.Pollard is placed in synonymy under B. teretifolium Schltr.,
for which a neotype is designated. he geographical distribution of several
taxa is amended: Aerangis megaphylla Summerh. is shown to be endemic
to the island of Annobon; Polystachya superposita Rchb.f. is recognized as
endemic to Cameroon, and Liparis suborbicularis Summerh. is known only
from Nigeria and Cameroon. hree new records are indicated: Aerangis
bouarensis Chiron for Cameroon, Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var.
schinzianum for the Republic of Congo, and Liparis goodyeroides Schltr. for
Liberia. Conservation assessments based on IUCN categories and criteria
are provided for each taxon.
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique
INTRODUCTION
Après les travaux remarquables réalisés par
V. S. Summerhayes sur les Orchidaceae Juss. africaines dans les années 1930-1960 (voir Redpath & Hunt 1972 pour un index complet de la
série « African Orchids »), l’étude de cette famille
en Afrique centrale s’était quelque peu essoulée.
Depuis une quinzaine d’années cependant, la
prise de conscience de l’érosion alarmante de la
biodiversité (Vitousek et al. 1997 ; Margules &
Pressey 2000 ; Myers et al. 2000) a permis, un peu
partout dans le monde et notamment en Afrique
centrale, un regain des activités d’inventaire loristique et des études de valorisation du matériel
d’herbier. La famille des Orchidaceae, en raison
de sa diversité importante, de son omniprésence
et de sa notoriété en termes d’ornement, constitue
naturellement une famille phare pour les actions
liées à l’étude et à la gestion de la biodiversité des
forêts tropicales humides.
Les données présentées dans cet article découlent
d’un vaste projet dédié aux études taxonomiques,
écologiques et biogéographiques des Orchidaceae
en Afrique centrale atlantique (Fig. 1A). Depuis
1997, des inventaires conséquents ont ainsi été
réalisés à São Tomé et Príncipe, au Cameroun,
au Gabon, en Guinée équatoriale (Rio Muni),
au Rwanda et en République Démocratique du
Congo. Ces inventaires ont déjà permis la récolte
de plus de 7000 échantillons d’herbier. Parallèlement, un travail d’identiication et de localisation
de spécimens a été réalisé dans les principaux
herbariums (BM, BR, BRLU, K, LBV, MO, P,
STPH, WAG, YA; les abréviations suivent hiers
[2010]) abritant des collections de cette région. Ces
recherches ont notamment abouti à la réalisation
de deux thèses de doctorat (Stévart 2003 ; Droissart 2009), la description de plus d’une vingtaine
de nouveaux taxons (Cribb et al. 1999 ; Stévart &
Geerinck 2000 ; Stévart et al. 2003, 2007, 2010 ;
Stévart & Cribb 2004a, b ; Stévart & Nguema
2004 ; Droissart et al. 2009a, b) et la publication
de plusieurs articles sur la biogéographie/loristique (Stévart & de Oliveira 2001 ; Stévart &
Geerinck 2001 ; Stévart & Droissart 2006 ; Simo
et al. 2009) ou l’écologie (Droissart & Stévart
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
2004 ; Parmentier et al. 2005) des Orchidaceae
d’Afrique centrale.
À la faveur des observations faites sur le terrain
et dans les herbariums ainsi que des informations
tirées de la littérature, nous avons été amenés à
revoir le statut taxonomique ou à reconsidérer
la distribution géographique de certains taxons
jusqu’alors considérés comme endémiques de
l’Afrique centrale atlantique. Ces taxons sont
énumérés ci-dessous.
Les statuts de conservation selon les catégories et
critères de l’IUCN (2001) sont donnés pour tous
les taxons considérés dans cet article. La plupart
proviennent de Pollard (2011), mais certains sont
évalués ici pour la première fois. La poursuite de la
collaboration entre les auteurs de ce document devrait
aboutir à l’évaluation complète des statuts de conservation pour l’ensemble des espèces d’Orchidaceae
présentes en Afrique centrale atlantique.
NOTES TAxONOMIqUES
ET CHOROLOGIqUES
Aerangis bouarensis Chiron
Orchid Review 106 (1222): 229 (1998). — Type : République Centrafricaine, Préfecture de Nana-Membéré,
près de Bouar, non loin du village de Bayangadré, IV.1996,
Chirio s.n. (holo-, P!).
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Adamaoua, sine
date, Leroux s.n. (K!).
République Centrafricaine. — Bŭar, 8.VI.1914, Mildbread 9640 (K!); VII.1914, Mildbread 9743 (K!). —
Haute Kotto District: 25 km S of Yalinga, Yadelé, sine
date, Le Testu 3969 (K!).
DISTRIBUTION. — Cameroun, République Centrafricaine (Fig. 1B).
CONSERVATION. — En danger : EN B2ab(iii), d’après
Pollard (2011: 383).
NOTE
Aerangis bouarensis est ici signalé pour la première
fois au Cameroun. Plusieurs échantillons de cette
espèce étaient identiiés par erreur comme appartenant à A. megaphylla Summerh. (voir également la
note sur cette espèce).
25
Droissart V. et al.
Aerangis megaphylla Summerh.
Notizblatt des Botanischen Gartens und Museums zu
Berlin-Dahlem 13: 698 (1937). — Type : Guinée équatoriale (Annobón), cratère nord, début de la forêt de
brume, Ix.1911, Mildbraed 6504 (holo-, K!).
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Guinée équatoriale (Annobón).
Ridge W of Lago Mazafin (Crater Lake), 600 m,
14.VII.1959, Wrigley 34 (BR!, KA!, MA!); 18.VII.1959,
Wrigley 53 (K!). — Sine loc., 1956, Rose 1042 (K!, P!).
— Sine loc., sine date, Rose 637 (P!). — Ridge W of
Crater Lake, 600 m, 14.VII.1959, Wrigley & Melville
34 (K!, MA!).
DISTRIBUTION. — Endémique de l’île d’Annobón, Guinée équatoriale (Fig. 1C).
CONSERVATION. — En danger critique d’extinction : CR
B2ab(ii, iii, v). Cette espèce est endémique d’Annobón ;
les collections connues de cette île sont traitées ici comme
provenant d’une seule localité. Suite à la déforestation,
on observe une diminution de la qualité de l’habitat à
basse et moyenne altitude dans les îles du Golfe de Guinée. Cette dégradation/disparition de l’habitat forestier
touche la population d’Aerangis megaphylla, qui vit entre
250 et 600 m d’altitude, raison pour laquelle cette espèce
est considérée ici comme en danger critique d’extinction
selon l’UICN (2001).
Note
L’étude du matériel présent à K attribué à cette
espèce a montré que les échantillons provenant du
continent (Mildbread 9640 et Le Testu 3969) ont
été incorrectement identiiés par Stewart (1979).
En efet, ces deux échantillons présentent un éperon
de plus de 17 cm de longueur, tandis qu’Aerangis
megaphylla possède un éperon ne dépassant pas
10 cm. Ces deux échantillons appartiennent donc
plutôt à une espèce récemment décrite de République Centrafricaine, A. bouarensis, qui se rencontre
dans les forêts riveraines et dans une végétation de
type savane arborée, et qui possède un éperon atteignant 19 cm de longueur. De plus, l’échantillon
Mildbread 9640 (K) donné comme présent à Buea
(Cameroun) par Stewart (1979) provient en réalité
de Bŭar (République Centrafricaine), localité où a
été récolté le spécimen type d’A. bouarensis. Nous
avons également identiié un échantillon du Cameroun appartenant à cette espèce et récolté dans
l’Adamaoua (Leroux s.n., photo et description dans
L’Orchidophile 85: 12 [Leroux 1989]).
26
Aerangis megaphylla est donc bien endémique de
l’île d’Annobón (Guinée équatoriale), comme l’avait
signalé Exell (1973). Les échantillons précédemment
rattachés à cette espèce et récoltés sur le continent
appartiennent à A. bouarensis, qui est ici nouvellement signalé au Cameroun (voir ci-dessus).
Ancistrorhynchus capitatus (Lindl.) Summerh.
Botanical Museum Lealets, Harvard University 11:
205 (1944). — Type : Nigeria, Brass River, Barter 1857
(holo-, K!).
Ancistrorhynchus constrictus Szlach. & Olszewski, in Flore
du Cameroun 36: 776 (2001), syn. nov. — Type : Cameroun, près de Bui, 30 km ENE Akwaya, Letouzey
14049 (holo-, P! ; iso-, YA!).
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Akom II (est de Kribi),
660 m, 13.Ix.2008, Simo, Stévart & Droissart (ombrière
de Yaoundé) 1302 (YA!). — Bifa (piste sur la route KribiEbolowa), à 5 km au SE de Zingui, 105 m, 4.Ix.2007,
Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 703 (BRLU!,
YA!). — Bidou III/Nkolembonda (route Kribi-Ebolowa),
380 m, 18.VI.2008, Simo, Stévart & Droissart (ombrière
de Yaoundé) 1105 (BRLU!, YA!). — Mbam-Minkom,
village de Nye-Meyong, 1120 m, 13.VII.2006, Droissart,
Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 387 (BRLU!, YA!).
— Réserve Edéa-Douala, lac Tissongo, 7 m, 1.II.2009,
Simo, Cachapa, Sonké & Taedoumg 125 (BRLU!, YA!). —
Bindem (route allant vers Messama, perpendiculaire à la
route Kribi-Ebolowa), 590 m, 13.Ix.2008, Simo, Stévart &
Droissart (ombrière de Yaoundé) 1303 (BRLU!, YA!). —
Piste de Kougoulou à Nkoubar (rocher de), à 15-20 km
à l’est de Bouamir, réserve du Dja, 2.VII.2007, Droissart,
Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 579 (BRLU!, YA!).
Gabon. Tchimbélé, forêt aux environs du barrage, 460 m,
5.Ix.2002, Stévart 1748 (BRLU!).
Guinée équatoriale (Rio Muni). Engong, parc nat.
de Monte Alén, 5 km au NO de Engong, inselberg,
1.VIII.1999, Ndong Bokung & Stévart 21 (BRLU!). —
Cataratas, croisement du chemin et du Rio Uele, 300
m, 6.x.1999, Ndong Bokung & Stévart 90 (BRLU!). —
Bikurga (inselberg de), près du village de Bicurga, face
Est 120° de l’inselberg, 665 m, 22.V.2002, Stévart, Ndong
Bokung & Ndong Maye 1515 (BRLU!).
São Tomé et Príncipe. Chemin du Pico de Príncipe
(plateau), 600 m, 1.xI.1998, Stévart 457 (BRLU!).
DISTRIBUTION. — Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire,
Togo, Nigeria, Cameroun, Guinée équatoriale (Bioko,
Rio Muni), São Tomé et Príncipe (Príncipe), Gabon,
République Centrafricaine, République du Congo, République Démocratique du Congo, Ouganda (Fig. 1D).
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique
CONSERVATION. — Préoccupation mineure : LC. Cette
espèce est largement distribuée en Afrique tropicale,
où elle est connue par de nombreuses collections. Elle
semble très fréquente et est signalée dans de nombreuses
aires protégées.
Note
Un examen détaillé du spécimen type d’Ancistrorhynchus constrictus Szlach. & Olszewski montre clairement qu’il appartient à A. capitatus (Lindl.) Summerh.
En efet, contrairement à ce qui est mentionné dans
le protologue par Szlachetko & Olszewski (2001b),
le port et les feuilles du matériel attribué à A. constrictus sont identiques aux spécimens d’A. capitatus.
Toutefois, l’holotype conservé à P ne comporte que
4 feuilles tandis que l’isotype à YA présente, quant à
lui, jusqu’à 7 feuilles. Ce dernier n’est pas cité dans
le protologue et n’a donc certainement pas été vu
par Szlachetko & Olszewski (2001b).
L’examen des leurs montre que la constriction du
labelle, donnée par Szlachetko & Olszewski (2001b)
comme un des principaux caractères distinctifs de
leur nouvelle espèce, est peu claire contrairement
à ce que laisse penser l’illustration (Szlachetko &
Olszewski 2001b: 775). Sur les leurs de l’isotype
que nous avons observées sous loupe binoculaire,
l’éperon mesure jusqu’à 7 mm et son renlement apical
est également plus marqué que sur l’illustration. Les
deux échantillons cités par Szlachetko & Olszewski
(2001b) comme appartenant l’un à Ancistrorhynchus
constrictus et l’autre à A. capitatus proviennent de deux
localités très proches l’une de l’autre et ont leuri au
même mois de l’année (juillet). Nous considérons
donc A. constrictus comme un synonyme d’A. capitatus.
Bulbophyllum schinzianum Kraenzl.
Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique 38:
57 (1899). — Type : République Démocratique du
Congo, Luebo, 20.xI.1895, Laurent s.n. (holo-, BR!).
var. schinzianum
Bulbophyllum mayombeense Garay, Harvard Papers in
Botany 4: 303 (1999), syn. nov. — Type : République
du Congo, région du Mayombe, réserve de Biosphère
de Dimonica, ex. Hort. Jardin botanique de l’Université
de Vienne, A. Sieder 400/96 (holo-, WU ; iso-, AMES).
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Bidou III/Nkolembonda (route Kribi-Ebolowa), 220 m, 06.VII.2006,
Droissart 187 (BRLU!, YA!). — Bindem (route allant vers Messama, perpendiculaire à la route KribiEbolowa), 590 m, 12.V.2007, Droissart 541 (BRLU!,
YA!). — Akom II (route Kribi-Ebolowa), 720 m,
25.VI.2007, Droissart 590 (BRLU!, YA!). — Nguti,
exploitation forestière, village d’Edjuigang, 155 m,
14.IV.2009, Simo, Stévart & Droissart (ombrière de
Yaoundé) 1528 (YA!).
Gabon. Itsiba de Chaillu (Ngounié), 20.x.2001, Stévart &
Pauwels 1879 (BRLU!).
Guinée équatoriale (Rio Muni). Akuom (inselberg de),
à 1h30 de marche (6 km) du village de Nzuameyong, à
25 km d’Añisok, 23.I.2003, Deman & Esono 156 (BRLU!).
DISTRIBUTION. — Liberia, Côte d’Ivoire, Nigeria, Cameroun, Gabon, République du Congo, République Démocratique du Congo (Fig. 1E).
CONSERVATION. — Préoccupation mineure : LC. Cette
variété est largement distribuée en Afrique tropicale, où
elle est connue de nombreuses collections.
Note
Nous n’avons pas pu examiner le matériel type
de Bulbophyllum mayombeense Garay. Cependant
la description et l’illustration fournies par Garay (1999), l’image numérisée de l’holotype déposé à Vienne (http://herbarium.univie.ac.at/
database/detail.php?ID=34638) ainsi que les
photos de détail des inlorescences, de la leur,
du labelle et des stélidies du matériel vivant
cultivé à Vienne et à partir duquel fut prélevé
l’holotype (http://www.univie.ac.at/HBV/categories.php?cat_id=270&l=french) montrent très
distinctement que ce taxon n’est pas diférent de
B. schinzianum Kraenzl. var. schinzianum. Garay
n’a certainement pas vu le type de ce dernier taxon
dont la description faite par Vermeulen (1987)
recoupe en tout point celle de B. mayombeense.
Dans sa description, Garay (1999) rapproche
plutôt son B. mayombeense de B. saltatorium var.
albociliatum et les distingue par la forme des pétales (linéaire, non-arquée ou falciforme) et de la
colonne qui présente des stélidies dirigées vers le
haut, non-falciformes.
Ces observations nous amènent à placer Bulbophyllum mayombeense en synonymie de B. schinzianum var. schinzianum, nouvellement signalé
ici pour la République du Congo.
27
20
ANNOBÓN
(GUIN. ÉQU.)
GABON
GUINÉE
ÉQUATORIALE
Afrique centrale atlantique
R
.
ÉP
40
O
UG
AN
DA
OU
N
NGO
SÃO TOMÉ &
PRÍNCIPE
30
RÉPUBLIQUE SOUDAN
CENTRAFRICAINE
ER
TOGO
CO
LIBERIA
SIERRA
LEONE
10°E
NIGERIA
DU
CÔTE
D’IVOIRE
CA
M
10°W
GHANA
A
BÉNIN
Droissart V. et al.
RWANDA
RÉPUBLIQUE
DÉMOCRATIQUE
DU CONGO
BURUNDI
ANGOLA
50
ETHIOPIE
IE
AL
KENYA
TANZANIE
M
SO
0
1000 km
10°S
B
Aerangis bouarensis
C
Aerangis magaphylla
D
Ancistrorhynchus capitatus
E
Bulbophyllum schinzianum
Fig. 1. — A, carte montrant notre principale zone d’investigation, l’Afrique centrale atlantique ; B-J, distribution des taxons concernés
par cette étude ; B, Aerangis bouarensis Chiron ; C, Aerangis megaphylla Summerh. ; D, Ancistrorhynchus capitatus (Lindl.) Summerh. ;
E, Bulbophyllum schinzianum Kraenzl. var. schinzianum; F, Bulbophyllum teretifolium Schltr. ; G, Liparis goodyeroides Schltr. ; H, Liparis
suborbicularis Summerh. ; I, Polystachya superposita Rchb.f. ; J, Rangaeris rhipsalisocia (Rchb.f.) Summerh.
28
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique
F
Bulbophyllum teretifolium
G
Liparis goodyeroides
H
Liparis suborbicularis
I
Polystachya superposita
J
Rangaeris rhipsalisocia
Fig. 1. — Continuation.
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
29
Droissart V. et al.
Bulbophyllum teretifolium Schltr.
Botanische Jahrbücher für Systematik, Planzengeschichte
und Planzengeographie 38: 18 (1905). — Type : Cameroun, Bibundi, IV.1899, Schlechter 12362 (holo-, B†). —
Cameroun, Mbam Minkom (NO de Yaoundé), versant
nord d’un inselberg situé à l‘est du village de Kolaki,
800 m, 25.III.2004, Droissart 5 (néo-, BRLU!, désigné
ici; isonéo-, MO!, YA!).
Bulbophyllum kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard, Kew Bulletin 59: 137 (2004), syn. nov. — Type : Cameroun,
Mt Kupe, Nyasosso, garden of house by Government
High School, 830 m, 7.xII.2000, Pollard 574 (holo-,
K!; iso-, KUPE!).
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Rumpi Hills, petit
Massaka, 971 m, 20.xII.2009, Simo, Sonké & Taedoumg
154 (BRLU!, YA!). — Sanctuaire de Banyang Mbo,
village de Bejange, 800 m, 6.V.2008, Simo, Stévart &
Droissart (ombrière de Yaoundé) 1055 (BRLU!, YA!). —
Southwest Prov., 1100 m, I.1986, homas & Mcleod 5281
(MO, scan vu). — Mbam-Minkom (région de), 600 m,
29.III.2004, Droissart, Stévart, Nguembou, Djuikouo (ombrière de Yaoundé) 5 (BRLU!, YA!). — Southwest Prov.,
in a small village (Nkud), 8.I.1986 (#5281), lowered
at Kumba III.1986, homas & Mcleod 5950 (MO, scan
vu). — Banyang-Mbo (sanctuaire de), lisière forestière
du village d’Enyandong, sine date, Simo P. 71 (BRLU!).
— Mt Kupe, village de Nyasoso, 869 m, 23.x.2009,
Droissart & Stévart 712 (BRLU!, YA!). — Sanctuaire
de Banyang Mbo, village de Bejange, à environ 500 m
du village de Babubok, 800 m, 30.I.2008, Droissart 630
(BRLU!, YA!). — Mbam-Minkom (NO de Yaoundé),
village de Nye-Meyong, 900 m, 11.V.2006, Droissart 27
(BRLU!, YA!); 1180 m, 20.IV.2007, Droissart, Stévart &
Simo (ombrière de Yaoundé) 486 (BRLU!, YA!); 840 m,
6.IV.2007, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé)
474 (BRLU!, YA!).
DISTRIBUTION. — Cameroun (Fig. 1F).
CONSERVATION. — Vulnérable : VU A2c ; B1ab(iii)+2ab(iii),
d’après Pollard (2011: 392).
NOTE
Bulbophyllum teretifolium Schltr. est une espèce
endémique du Cameroun décrite sur la base d’un
seul échantillon sans leur (Schlechter 12362) qui fut
détruit à Berlin durant la seconde guerre mondiale.
Cette espèce est facilement reconnaissable grâce à la
présence de pseudobulbes cylindriques, unifoliés et
surmontés d’une feuille cylindrique (terète), un caractère unique au sein du genre. Droissart & Stévart
30
(2004) ont publié une note sur la redécouverte de
ce Bulbophyllum, accompagnée d’une description
détaillée de l’échantillon récolté dans le massif de
Mbam-Minkom près de Yaoundé (province du
Centre) mais aucun emendavit ne fut proposé.
Depuis lors, de nombreux autres spécimens de
cette espèce ont été récoltés dans ce même massif,
dans les Rumpi Hills et aussi dans le sanctuaire de
Banyang Mbo (province du Sud-Ouest), et plusieurs échantillons sont actuellement cultivés dans
une ombrière située à Yaoundé.
Cribb & Pollard (2004) ont décrit le Bulbophyllum kupense P.J.Cribb & B.J.Pollard, une microendémique du Mont Kupe (sud-ouest du Cameroun),
très semblable à ce que Droissart & Stévart (2004)
ont considéré comme B. teretifolium. Les seules différences signalées résident dans le port, qui d’après
Cribb & Pollard (2004) est pendant chez B. kupense
alors qu’il est érigé chez B. teretifolium, et le feuillage,
compressé dorsiventralement chez B. kupense alors
qu’il est cylindrique chez B. teretifolium.
Les observations faites sur les sept échantillons mis
en culture à Yaoundé montrent que les nouvelles
pousses de Bulbophyllum teretifolium sont érigées
au premier stade de leur développement et inissent par devenir pendantes quand le pseudobulbe
devient mature. Les plantes que nous avons récoltées dans la province du Sud-Ouest, à moins de 50
km de la localité d’origine du type de B. kupense,
ainsi que celles provenant de la province du Centre
présentent des pseudobulbes et un feuillage à section cylindrique. De même, une mission de terrain
efectuée au Mont Kupe nous a permis d’observer
la population à partir de laquelle l’échantillon type
de B. kupense a été prélevé (sur un manguier dans le
village de Nyasosso au pied du mont Kupe). Nous
avons également pu constater sur ces échantillons
que les feuilles et les pseudobulbes sont parfaitement
cylindriques. Il est diicile de comprendre comment
cette espèce a pu être distinguée du B. teretifolium
sur la base de la morphologie des feuilles (indiquées
comme aplaties par Cribb & Pollard [2004]) alors
que les feuilles de l’holotype de B. kupense, qui est
un spécimen conservé dans de l’alcool, sont clairement cylindriques. Enin, la description de la leur
fournie par Droissart & Stévart (2004) concorde
parfaitement avec celle de B. kupense. Il n’y a donc
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique
aucun argument qui permette de distinguer B. kupense de B. teretifolium. Par ailleurs, une recherche
approfondie dans tous les grands herbiers européens
et africains ne nous a pas permis de retrouver un
isotype de B. teretifolium. Une néotypiication de
B. teretifolium est donc proposée et B. kupense est
mis en synonymie. Ainsi circonscrit, B. teretifolium
est connu de plus de cinq localités au Cameroun
et semble assez répandu.
On notera également que la collection de référence d’environ un millier de spécimens déposée au
mont Kupe par des équipes de recherche des Royal
Botanic Gardens, Kew, semble avoir été laissée à
l’abandon depuis 10 ans en raison d’un manque de
continuité des activités de conservation sur place.
Cette collection a été désignée par l’acronyme
KUPE dans certaines publications (par exemple,
Cheek et al. [2004]).
Liparis goodyeroides Schltr.
Botanische Jahrbücher für Systematik, Planzengeschichte
und Planzengeographie 38: 152 (1906). — Type : Cameroun, Moliwe, NNE de Limbe (= Victoria), Stammler
s.n. (holo-, B†). — São Tomé et Príncipe (Príncipe),
Pico Papagaio, 550 m, 6.x.1997, Stévart & Oliveira 225
(néo-, BRLU!, désigné ici; isonéo-, K!, MO!).
Liparis joannis-kornasii Szlach., Fragmenta Floristica et
Geobotanica, Supplement 2 (1): 211 (1993). — Type :
Cameroun. Plaine des Mbos (= Mbaw), 5 km south of
Ngu, 22.V.1962, Brunt 479 (holo-, P!; iso-, K!, WAG!).
MATÉRIEL EXAMINÉ. — São Tomé et Príncipe (Príncipe). Ribeira Macoia, 300 m, 22.III.1998, Stévart 320
(BRLU!). — Chemin du Pico de Principe (première crête),
450 m, 1.xI.1998, Stévart 435 (BRLU!). — Face Ouest
du Pico, 700-800 m, 30.VIII.1956, Monod 12129 (BM!).
Liberia. Nimba Mountains, 10.V.1965, Yallah 98 (K!).
DISTRIBUTION. — Liberia, Nigeria?, São Tomé et Príncipe
(Príncipe), Cameroun (Fig. 1G).
CONSERVATION. — Vulnérable : VU B2ab(iii), d’après
Pollard (2011: 404).
NOTE
Après l’examen d’un échantillon provenant du Liberia et conservé à K (Yallah 98), nous conirmons
que Liparis goodyeroides Schltr. est bien présent dans
ce pays comme l’avaient supposé Szlachetko &
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
Olszewski (2001a). À l’instar d’un grand nombre
de spécimens conservés à Berlin, le type de cette
espèce, (Stammler s.n. récolté au Cameroun) a
disparu durant la seconde guerre mondiale. Aucun
isotype n’a pu être retrouvé au cours de recherches
approfondies dans les principaux herbariums qui
hébergent des collections d’Orchidaceae d’Afrique ;
une néotypiication était donc requise. Il n’y a pas
de nouvelles récoltes de cette espèce provenant
du Cameroun, à l’exception de l’holotype de Liparis joannis-kornasii Szlach., un taxon considéré
comme synonyme de Liparis goodyeroides Schltr.
par Govaerts et al. (2010). Nous avons donc choisi
comme néotype un de nos échantillons récoltés à
Príncipe (Stévart & Oliveira 225) qui est pleinement
représentatif de l’espèce, et comporte plusieurs parts
déposées dans trois herbiers, incluant du matériel
séché et en alcool.
La signalisation pour le Nigeria faite par Cable &
Cheek (1998: lxxiv) était peut-être erronée, car basée
sur l’échantillon Barter 2029 qui proviendrait plus
vraisemblablement de l’île de Príncipe.
Liparis suborbicularis Summerh.
Bulletin of Miscellaneous Information, Kew 1934: 210
(1934). — Type : Nigeria, district d’Oban, Talbot 871
(holo-, BM).
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. 5 km NE Bambili,
près de Bamenda, 26.VI.1970, Bauer 87 (K!). — NkambeBinka, 01.Ix.1952, Savory UCI 380 (K!).
Nigeria. NE State, Chappal Waddi, 03.VI.1972, Chapman
2866 (K!); near Mayo Toloro, Doroi, 29.VI.1972,
Chapman 2932 (K!). — Bambui, 1976, Botté 511 (K!).
DISTRIBUTION. — Nigeria, Cameroun (Fig. 1H).
CONSERVATION. — Vulnérable : VU A2c ; B2ab(iii),
d’après Pollard (2011: 406).
NOTE
Nous n’avons pas pu retrouver le type de Liparis
suborbicularis Summerh. lors de notre visite au BM,
mais un dessin détaillé de la leur de cet échantillon
a été vu à K. Liparis suborbicularis est signalé au
Gabon par Szlachetko & Olszewski (2001a) et Govaerts et al. (2010) qui ne citent pas d’échantillons.
Cependant la Flore du Gabon (Szlachetko et al.
31
Droissart V. et al.
2004) et la Checklist des Plantes Vasculaires du Gabon
(Sosef et al. 2006) ne reprennent pas cette espèce et,
à notre connaissance, aucun spécimen provenant
du Gabon n’a été cité dans la littérature. Compte
tenu de son habitat préférentiel, les formations
végétales montagnardes et l’absence de relief assez
élevé au Gabon pour héberger ce type de milieu,
nous pensons que L. suborbicularis ne serait pas
présent dans ce pays et que la signalisation faite
dans la Flore du Cameroun (Szlachetko & Olszewski 2001a) est erronée. L’échantillon Annet 315
(Lolodorf, mont Findé, P!) rattaché à cette espèce
par Szlachetko & Olszewski (2001a) est stérile et
son identiication est incertaine. Nous ne l’avons
donc pas considéré pour la carte de distribution
(Fig. 1H). Deux échantillons récoltés au mont Oku
(Kilum, 2320 m, 30.x.1996, Zapfack 1155 et
Kilum (Ewook Etele), 2350 m, 6.xI.1996, Etuge
3344) et cités par Cribb et al. (2000) n’ont pas pu
être examinés.
En reprenant le traitement taxonomique mentionné dans Govaerts et al. (2010), nous avions
considéré Liparis pentagonalis Szlach. comme un
synonyme de L. suborbicularis (Droissart et al.
2006). Cependant, l’examen des échantillons collectés au Gabon (Sosef et al. 2006) et qui ont été
assignés à L. pentagonalis a montré que ces deux
taxons étaient bien distincts.
Polystachya superposita Rchb.f. mais correspondait
plutôt à P. fusiformis (houars) Lindl. Il présente
deux diférences importantes avec le type de P. superposita : la taille des pseudobulbes atteint jusqu’à
20,5 cm sur l’échantillon de Sanford (contre un
maximum de 9 cm chez P. superposita), et le labelle ne présente pas de callus à la base, une des
principales caractéristiques du P. superposita. Ceci
nous amène à conclure que P. superposita n’est pas
connu de Bioko, bien que sa présence ne soit pas
à exclure en raison de la proximité de l’île avec le
continent et de l’ainité de sa lore avec celle du
mont Cameroun. Plusieurs spécimens n’ont pas pu
être localisés, en dépit de nos recherches à K et à
YA, et sont cités d’après la littérature (Cribb 1998 ;
Cribb et al. 2000 ; Szlachetko & Olszewski 2001a).
Les cibachromes des échantillons Preuss 1072 et
Deistel s.n. conservés à K ont pu être observés à YA.
Une deuxième récolte (3.xI.1996, Zapfack 1169)
qui appartient probablement à cette espèce et citée
dans Cribb et al. (2000) n’a pas été vue.
Deux échantillons provenant du Gabon ont été
identiiés par Sosef et al. (2006) et Szlachetko et al.
(2004) comme étant Polystachya cf. superposita. En
2011, un examen de ces collections à WAG a révélé
que Reitsma 1078 est un P. callunilora Kraenzl., et
que Reitsma 1954 est un P. seticaulis Rendle. Ceci
nous permet de considérer P. superposita comme
endémique au Cameroun.
Polystachya superposita Rchb.f.
In T. T. Meissneri, Otia Botanica Hamburgensia: 111
(1881). — Type : Cameroun, Mont Cameroun, Mann
2125 (holo-, K!).
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Buea, Preuss 1072 (K,
cibachrome vu). — Buea, x, Deistel s.n. (K, cibachrome
vu). — Kilum (Elak), 9.VI.1996, Zapfack 824 (YA!).
Rangaeris rhipsalisocia (Rchb.f.) Summerh.
In J.Hutchinson & J.M.Dalziel, Flora of West Tropical
Africa 2: 449 (1936). — Type : Angola, Welwitsch 662
(holo-, W ; iso-, K!).
CONSERVATION. — En danger : EN A1c+2 c ; B2ab(iii),
d’après Pollard (2011: 415).
Listrostachys trachypus Kraenzl., Botanische Jahrbücher
für Systematik, Planzengeschichte und Planzengeographie 19: 253 (1894). — Rangaeris trachypus
(Kraenzl.) Guillaumin, Bulletin du Muséum national
d’Histoire naturelle, Paris, II, 31: 118 (1959). —
Type : Cameroun, Yaoundé, Zenker 420 (holo- B†?).
NOTE
La dissection de la leur de l’échantillon Sanford
4281, collecté sur l’île de Bioko (Guinée équatoriale), a montré que ce matériel n’appartenait pas à
MATÉRIEL EXAMINÉ. — Cameroun. Mbam-Minkom
(NO de Yaoundé), village de Nye-Meyong, 870 m,
21.xII.2006, Droissart, Stévart & Simo (ombrière de
Yaoundé) 432 (BRLU!, YA!). — Somalomo vers Komba
Tida (route de), 570 m, 17.xII.2007, Droissart, Stévart &
Simo (ombrière de Yaoundé) 877 (BRLU!, YA!). —
DISTRIBUTION. — Cameroun (Fig. 1I).
32
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
Orchidaceae d’Afrique centrale atlantique
Bidjouka (massif de Ngovayang), 105 m, 15.I.2008,
Droissart, Stévart & Simo (ombrière de Yaoundé) 907
(BRLU!, YA!).
Gabon. Oyem, dans la ville, 1.xII.1999, Biteau & Stévart
34 (BRLU!). — Mont Koum, à 1 km du village de Kumassi, à 32 km d’Oyem vers Bitam, 590 m, 25.xII.1999,
Parmentier & Nguema 1116 (BRLU!).
Guinée équatoriale (Rio Muni). Moca (village de),
PNMA, 600 m, Ndong Bokung & Stévart 240 (BRLU!).
DISTRIBUTION. — Sénégal, Guinée Conakry, Sierra Leone,
Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria,
Cameroun, Guinée équatoriale (Rio Muni), Gabon,
République Centrafricaine, République Démocratique
du Congo, Angola (Fig. 1J).
CONSERVATION. — Préoccupation mineure : LC. Cette
espèce a été collectée un grand nombre de fois et est
largement répandue en Afrique centrale.
NOTE
Listrostachys trachypus Kraenzl. a été décrit en
1894 sur la base d’un échantillon récolté au Cameroun (Zenker 420), aux environs de Yaoundé,
très vraisemblablement détruit dans l’incendie de
l’herbarium de Berlin durant la seconde guerre
mondiale. Listrostachys trachypus était considéré
comme conspéciique de Rangaeris rhipsalisocia
(Rchb.f.) Summerh. par Summerhayes (1949),
mais en 1959, n’ayant probablement pas connaissance de cette publication, Guillaumin transfert
L. trachypus dans le genre Rangaeris, une décision
basée sur l’examen de Merle 53 (Nyombé, Cameroun) identiié comme L. trachypus. Plus récemment, plusieurs travaux considèrent R. trachypus
et R. rhipsalisocia comme des taxons distincts :
Lebrun & Stork (1995), Droissart et al. (2006) et
Govaerts et al. (2010). Nous n’avons pas trouvé
d’échantillons de R. trachypus lors de nos récents
inventaires menés dans les collines aux alentours
de Yaoundé (Simo et al. 2010), contrairement
à R. rhipsalisocia qui y a été récolté à plusieurs
reprises. La comparaison des descriptions de ces
deux taxons ne permet pas de les distinguer et
l’échantillon Merle 53 est repris par Szlachetko &
Olszewski (2001b) sous le nom de R. rhipsalisocia
(Rchb.f.) Summerh. Nous pensons donc, comme
Summerhayes (1949), qu’il ne s’agit que d’une
seule et même espèce, et nous conirmons donc
la synonymie.
ADANSONIA, sér. 3 • 2012 • 34 (1)
Remerciements
Nous tenons à remercier le professeur Jean Lejoly
de l’Université Libre de Bruxelles pour l’accueil
dans son laboratoire. Nous adressons également
nos remerciements aux curateurs des herbariums
de BM, BR, BRLU, K, LBV, MO, P, STPH, WAG
et YA pour avoir permis l’accès à leurs collections.
Les séjours de VD dans les herbariums de Londres
(Royal Botanic Gardens, Kew et le Natural History
Museum), Paris et Wageningen ont été inancés par
l’Union Européenne via le programme SYNTHESIS
(FR-TAF-2418 et NL-TAF-1611) et par le Fonds de
la Recherche scientiique (FRS-FNRS). Les missions
de terrain efectuées dans le cadre de ce travail ont
été réalisées grâce aux soutiens inanciers et logistiques du projet ECOFAC (CE, DG8), du projet
DIVEAC (CUD-ULB), de l’initiative Sud Expert
Plantes (Ministère français des Afaires étrangères
et européennes), du programme CARPE (USAID),
de l’American Orchid Society (AOS), du Fonds de
la Recherche scientiique (FNRS), du Fonds Van
Buuren, de la Communauté française de Belgique
et du Fonds Léopold III. La participation de TS a
été soutenue par la National Science Foundation
(1051547, TS en tant que PI). Les auteurs remercient
également N. Hallé, V. Malécot et P. Morat, pour
les améliorations qu’ils nous ont permis d’apporter
à la première version du manuscrit.
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accepté le 14 avril 2011.
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