Bulletin de la Société entomologique de France, 112 (1), 2007 : 63-72.

Acraea (Actinote) rupicola Schultze, 1912, bona species, révision et premiers états (Lepidoptera, Nymphalidae)

Révision d' Acraea (Actinote) rupicola Schultze, 1912 (par J. P.)

Depuis sa création, en 1912, Acraea rupicola Schultze a peu été prise en compte. Cela tient sans doute à sa discrétion et donc à son absence des grandes collections. Il semble bien en effet qu'il n'y en ait aucun exemplaire à Oxford (OXUM1), ni à Bruxelles (au IRSN), ni au MRAC à Tervuren, ni à Londres (BMNH) jusqu'à une date récente, et juste cinq à Berlin (au MNHU).

Ainsi cette entité du sud-est du Cameroun (Lomié) n'était connue que par la description de Schultze, d'après seulement sept spécimens, dans laquelle rupicola est comparée à karschi Aurivillius, 1 898 (en fait A. sotikensis karschi, voir PIERRE & BERNAUD, sous presse), et à bonasia Fabricius, 1975, mais pas à sotikensis Sharpe, 1892, dont elle ne se distingue en fait quasiment pas compte tenu de la variabilité de ces taxons.

Aurivillius, en 1913 (in Seitz), le cite en traduisant en partie la description originale allemande. Eltringham, 1916, indique l'espèce sans commentaires. D'Abrera, 1980, reprend Aurivillius, en citant rupicola, sans l'illustrer, à côté de bonasia. CARCASSON, 1981, le cite de même. Mais Ackery et al., in Carcasson's African butterflies (1995), placent rupicola, ainsi que karschi, "sous" sotikensis, c'est-à-dire qu'ils les considèrent, en toute logique, implicitement comme synonymes de ce dernier, mais sans cependant préciser qu'il s'agit d'une nouvelle synonymie, ni sans utiliser le signe " = ".

Enfin D'Abrera, 1997, dans la 2e édition des " Butterflies of the Afrotropical Region", s'insurgeant contre cette «attempt to synonymise», reprend et illustre rupicola, toujours uniquement camerounais, à côté de sotikensis.

C'est qu'entre temps, suite aux élevages de Jean-Louis Amiet et aux récoltes de Michel Libert à Yaoundé, le nom rupicola reprend du service (voir le texte de J.-L. A.).

Il y en a au Muséum de Paris (MNHN), grâce aux dons de ces deux entomologistes. Mais, contrairement aux autres grands musées, celui de Paris en avait déjà en collection : une quin¬ zaine de spécimens relativement récents provenant du Gabon (Oyem, Rougeot, 1949), Cameroun (Yaoundé, Plantrou, 1963, Kolbisson, Ndjalla, 1977), voire Congo R. D. (Kinshasa, Donskojf, 1971), qui étaient rangés avec les Acraea sotikensis, desquels ils ne se distinguaient pas spécia-