ETUDES et DOSSIERS

RECHERCHES SUR LA NOMENCLATURE BOTANIQUE DES PYGMÉES

Par R. LETOUZEY.

Problème de la langue pygmée

De la première partie de notre travail (Journ. Agric. Trop. Bot. AppL, XI, 10-11, Octobre-Novembre 1964, pp. 347-383) nous concluions que les Pygmées bibaya utilisaient des termes sans rapports phonétiques visibles avec les termes correspondants propres aux populations autochtones de l'aire camerounaise des Pygmées bibaya.

Nous rejoignons encore le problème qui, dès le départ, a animé en grande partie notre travail : les Pygmées d'Afrique centrale ont-ils une langue propre? En réalité, au cours de nos investigations, et après avoir pris connaissance de la position de divers auteurs plus ou moins compétents, cette question s'est transformée pour devenir la suivante : Les Pygmées d'Afrique centrale ont-ils ou ont-ils eu une langue propre?

Le problème de l'origine, de la formation et des transformations d'une langue est évidemment un phénomène complexe et vouloir le résoudre en une seule proposition conduit à n'énoncer qu'une brutale abstraction subjective sans valeur scientifique. La littérature concernant le langage des Pygmées est ainsi fort complexe et, sans exposer ici-même le détail éventuel des mécanismes d'observation et de raisonnement adoptés, nous pouvons résumer comme suit les différentes idées émises sur le sujet :

Pour certains auteurs les Pygmées, tout au moins un groupe géographiquement localisé, possède un idiome propre utilisé entre les individus de ce groupe. Les rapports avec les populations noires voisines se font dans la langue de ces dernières, « populations

JOURNAL D'AGRIC. TROPICALE ET DE BOTANIQUE APPLIQUÉE, T. XIII, N° 10-11, OCT.-NOV. 1966

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