CATALOGUE DES LICHENS DE LA REGION LYONNAISE

Avant-propos

Ce catalogue est la première liste complète (avec toutes les restrictions habi¬ tuelles sur ce mot, du moins du point de vue des Sciences Naturelles ! ) des Lichens de notre région, depuis les ouvrages anciens à nomenclature linnéen-ne : Claret de la Tourrette, Chloris Lugdunensis, 1785, ou à nomenclature en majeure partie inspirée de De Candolle (pour les lichens) : Balbis, Flore Lyon¬ naise, Tome II, 1828.

La région envisagée n'est pas seulement le Lyonnais proprement dit, mais s'étend aussi au Forez et comprend le Vivarais, le Bugey, les derniers sommets méridionaux du Jura, la Savoie et le Dauphiné, lieux que les botanistes lyon¬ nais ont de tout temps accoutumé de visiter.

La liste est composée des espèces citées par Balbis et par le Dr Ant. Magnin, dans son, ouvrage sur Claret de la Tourrette et les Lichens du Lyonnais (1885), puis des espèces citées dans les localités qui nous intéressent, soit par des ouvrages d'ordre général : Harmand, Lichens de France (1905 à 1913), où man¬ quent, hélas, tous les Lécidéacés, tous les Graphidés et tous les Lichens pyréno-carpés ; Flagey, Flore des Lichens de Franche-Comté (1883) où manquent les Lichens pyrénocarpés, les Coniocarpés (Epiconiacés ou Mazediati), et les Lichens gélatineux, soit dans les opuscules d'intérêt local : Grognot, Plantes Crypto¬ games Cellulaires de Saône-et-Loire, Autun, 1863 ; Magnin, Fragments Lichéno-logiques, Annales Soc. Bot. Lxjon (S. B. L.), 1881, 1882, 1884 ; Ejusd. Lichens de l'Herbier Dupuy, ibid., 1889 ; Guinet, Liste des Lichens recueillis au Reculet en 1883 : Ann. Soc. Bot. Lyon, Cpte rendu séance du 27 Mai 1884 ; Abbé Hue, Lichens d'Aix-les-Bains et Enumération des Lichens de la Savoie ; Magnin, Lichens de la Vallée de l'Ubaye, Ann. Soc. Bot. Lyon, 1887 ; Maheu, Lichens des hauts sommets de la Tarentaise, Bull. Soc. Bot. de France (S.B.F. ), 1907 ; Crozals, Excursions Lichénologiques dans le Massif du Mont Blanc, 1907 ; Berner, Lichens du Haut Queyras, Revue Bryologique et Lichénologique, 1945 ; Lingot, Lichens récoltés dans l'Ain, Bull. Soc. Naturalistes et Archéologues de l'Ain, 1946, 47, 48, etc.

Cette liste se complète enfin par les résultats de mes propres déterminations provenant, soit de mes récoltes, soit d'apports de nos collègues et amis : Messieurs Thiébaut, Guinochet, Tronchet et surtout de l'infatigable chercheur et collecteur qu'a été Monsieur Pouchet, notre cher Président.

La Classification adoptée est elle-même-quelque chose d'entièrement nouveau et constitue une application des théories résumées dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Lyon (1945-46).

Dans un but de présentation analytique, j'ai subdivisé la classe des Lichens en enchaînements successifs qui peuvent se grouper en deux grands Ordres :

Ordre 1. ACROPYCNOCONIDIEI : Pynoconidies (appelées aussi spermaties) nées au sommet de cellules stérigmatiques. simples. Ces pycnoconidies peuvent être très courtes, ovoïdes ou oblongues, ou au contraire allongées, plus ou moins filiformes, droites ou arquées.

Ordre 2. PLEUROPYCNOCONIDIEI : Pycnoconidies nées sur les parois de cellules généralement enchaînées en stérigmates articulés, rarement associés en tissus pseudoparenchymatique, ou exceptionnellement réunies par deux ou trois seulement ou même isolées et simulant les stérigmates simples de l'ordre précé¬ dent. Pycnoconidies toujours bacilliformes, courtes et droites. Ascogones à cel¬ lules pelotonnées et binucléées. (L'ascogone des genres Solorina et Peltigera est irrégulier et composé de cellules irrégulières et plurinucléées).

La classification nouvelle présentée dans ce travail tend à subdiviser les Lichens d'après leurs pycnoconidies non pas parce que cet organe, dont on ignore le rôle physiologique, nous paraît plus important qu'un autre, mais parce que,