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CLASSIFICATÏON ET NOMENCLATURE DES PARMELIALES :
LES STICTALES.
par M. Choisy
Après la parution du Catalogus Lichenus Universalis, vol. III, où les Collemaceae sont suivis des Heppiaceae, Pannariaceae et Stictaceae, j'avais conçu un grand groupe que j'avais baptisé du nom de Sticto-lemmales (Choisy, 1951) ; effectivement, les spores fusif ormes ou oblon-gues des genres Sticta et Nephroma ont leurs analogues chez les Collema-cés, et d'autre part, le genre Leptogium contient simultanément un sous genre Mallotium (Ach.) Vain, à thalles amples rappelant un peu les Stictacés, et un sous-genre Leptolobaria Vain, dont l'unique espèce a d'abord été nommée Sticta callithamnia Tayl.
Cependant, les Stictaceae présentent des thalles parfois très similai¬ res à certains Cetraria, et par ce fait approchent plus les Parmeliceae.
L'origine taxonomique de ce groupe peut être considérée comme des plus anciennes. En effet, la première figure, d'ailleurs assez mauvaise, du classique et prototypique Lobaria pulmonaria Hoffm, ou Sticta pul-monacea Ach., a été publiée dans le «Botanicon » de Theoderic Dorsten (1540), et une meilleure image a ensuite été donnée par Matthias de l'Obel (ou Lobelius) dans ses Plantarum Stirpium Icônes, (Anvers, 1581) ; ce titre a ultérieurement servi à Pietro Antonio Michieli pour désigner un très grand groupe de Lichens sous le titre commun et pro¬ générique de Lichen pulmonarius, englobant plusieurs «Ordini » qui formeraient à peu près l'ensemble des Lichens foliacés ou squamuleux, et que Haller a transformé en Lichenes Pulmonarii (1742) puis en un genre Pulmonarius (1768) ; enfin, est venu le genre Pulmonaria de Hoff¬ man (1790), absolument limité à des espèces purement stictacées.
Le genre Sticta est dû à Schreber (1791), mais dont la nomenclature binominale a été créée par Acharius (1803) ; il comprenait alors l'ensem¬ ble des Stictacés actuels. Acharius (1810) place d'abord ce genre entre Evernia et Parmelia, puis (1814) entre Cetraria et Peltidea, et ce rappro¬ chement des Stictaceae et Peltigeraceae a duré jusqu'à nos jours !
Cependant, des notions nouvelles éloignent maintenant ces deux familles, avec cependant l'amendement qui place le genre Nephroma non plus parmi les Peltigeracés mais plus près des Stictacés, et ceci par le caractère de l'ascogone pelotonné, à cellules presque isodiamétri-ques, uninucléées, correspondant à un thalle cortiqué sur les deux faces, et facultativement cyphellé ou pseudocyphellé à la face intérieure ; les Peltigera et Solorina s'opposent à ce type par des ascogones à cellules plus ou moins dispersées, de formes irrégulières, plurinucléées, qui correspondent à des thalles à face inférieure décortiquée et ne présen¬ tant jamais de cyphelles, vraies ou fausses. On observera avec intérêt les figures de F. Moreau (1921) représentant un ascogone de Ricasolia herbacea (Hoffm.) De Not. (Lobaria laetevirens (Lightf.) Zahlbr.) avec trichogynes, et de Peltigera horizontalis (Huds.) Baumg. également avec trichogynes ; la présence de ces trichogynes, malgré que des essais aient été faits pour reconstituer une fécondation par les spermaties (pycno-
