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REPUBLIQUE DU BURUNDI
FINANCEMENT ADDITIONNEL
(P161447)
Septembre 2016
ii
TABLE DES MATIÈRES
ANNEXE 1 :
ANNEXE 2 :
ANNEXE 3:
Le Burundi est un petit pays d’Afrique Centrale qui affiche jusqu’aujourd’hui des niveaux des
indicateurs de développement encore très bas après une période de décroissance économique qui
fait que le pays soit classé toujours dans les pays très pauvres du Monde. Toutefois, avec l’appui de
la communauté internationale, de divers bailleurs de fonds et la volonté indéniable du
gouvernement au travers ses politiques stratégiques de luttes contre la pauvreté dans plusieurs
secteurs de la vie nationale, plusieurs programmes et projets ont été financés et exécutés dans les
orientations de développement économique et sociale durables. Mais d’autres projets encore
doivent prendre la relève avec de nouvelles stratégies qui permettront de dépasser le cadre de lutte
contre la pauvreté structurelle en augmentant sensiblement la production dans certains secteurs qui
s’avèrent prometteurs et en améliorant les structures et le fonctionnement de mise en marchés des
productions. C’est dans ce cadre que s’inscrit le « PROJET DE PRODUCTIVITÉ ET DE
DÉVELOPPEMENT DES MARCHÉS AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-
FINANCEMENT ADDITIONNEL : P161447) ».
Pour atteindre cet objectif, le projet se focalisera sur les sous/objectifs suivants :
La sous composante financera : (i) des subventions à frais partagés pour les investissements
productifs (les ‘sous-projets’) tout au long des chaînes de valeur (production de plants en
pépinière, production, collecte, transformation et mise en marché) ; et (ii) l’appui-conseil au
‘cycle des sous projet’, pour l’identification, la préparation, la sélection et la mise en œuvre
des sous projets.
Cette sous composante : (i) renforcera les capacités techniques et organisationnelles tout au
long de la chaîne de valeur (pour les CdV prioritaires) et (ii) éliminera les contraintes
techniques et organisationnelles au stade clés où ces contraintes sont identifiées (pour les CdV
non prioritaires). La sous composante améliorera la coordination et le dialogue entre les
acteurs dans la chaîne de valeur à travers la mise en place des institutions professionnelles et à
travers l’appui au partenariat entre acteurs, y compris les partenariats public-privé.
La sous-composante financera les activités suivantes : (i) renforcement des capacités des
entités bénéficiaires de sous projets (groupes de producteurs, associations des usagers d’eau,
coopératives, etc.), et développement organisationnel et institutionnel des chaînes de valeurs
prioritaires ; et (ii) renforcement des capacités des institutions publiques partenaires qui
appuient les bénéficiaires de sous projets. Ces institutions partenaires seront notamment :
l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), pour les recherches en système de
production et la certification des semences ; le MINAGRIE à travers la Direction Générale de
la Recherche et de l’Extension Agricole (DGMAVA), pour la vulgarisation agricole ; la
Direction Générale de Promotion de l’Agriculture et l’Elevage (DGPAE), pour les
informations agricoles ; la Direction Générale de l’Elevage (DGE), pour les services
vétérinaires, la prévention des maladies animales et la lutte contre les ennemis des cultures ;
le Ministère du Commerce, pour les normes commerciales et le contrôle des fraudes.
Le projet établira un partenariat avec les institutions régionales et internationales qui
disposent des technologies avancées, notamment : l’Institut International pour la Recherche
sur le Riz (IRRI) pour le développement de paquets technologiques sur la filière riz ; l’Institut
International pour l’Agriculture Tropicale (IITA) pour les technologies post récolte sur le
manioc, les fruits et légumes et la banane.
L’objectif de la composante 2 est d’améliorer les infrastructures de base pour que les
producteurs puissent augmenter le volume de la production agricole et améliorer leurs liens
avec le marché. Cette composante a pour objectif l’amélioration du développement de
l’irrigation dans les marais et la réhabilitation des routes d’accès, y compris la mise en place
des systèmes de gestion nécessaires pour ces infrastructures. Les infrastructures éligibles
seront les infrastructures de base liées au développement de l’irrigation des marais (y compris
la protection des bassins versants adjacents aux marais), ainsi que les pistes de desserte dans
les marais et les routes d’accès reliant ces marais au réseau communal. L’aménagement des
marais sera basé sur les marais dont les marchés avaient été attribués et ceux dont les DAO
étaient produits et pour lesquels l’appel d’offre pour aménagement pourra rapidement
intervenir. Dans la mesure du possible, toutes les constructions relatives à cette composante
seront réalisées sur la base de travaux à haute intensité de main d’œuvre afin de générer le
maximum d’emploi pour les populations locales.
L’objectif de cette sous composante est le développement des systèmes d’irrigation dans les
marais, et la protection et la conservation des bassins versants adjacents aux périmètres
irrigués. La sous composante tirera profit des approches d’irrigation financées par le
PRASAB. Celles-ci consistent en la réhabilitation des périmètres existants pour la culture
intensive du riz, en la rotation avec des légumes, des légumineuses et pomme de terre hors
saison. Les marais dont les marchés avaient étaient déjà octroyé et ceux dont les DAO étaient
produits seront aménagés.
Le développement des périmètres irrigués couvrira une zone de près de 914 ha. La
conservation et la protection seront entreprises sur les collines et pentes des bassins versants
qui entourent les périmètres irrigués, sur la base d’un ratio de 5 ha de bassin versant pour tout
ha de périmètre réhabilité, c’est-à-dire 7 110 ha au total ( dont 4570 ha pour les nouveaux
marais et 2 540 ha pour les marais aménagés). La sous composante financera également la
réhabilitation des infrastructures existantes. Les activités de la sous-composante incluront la
mise en place et le renforcement des capacités des Associations des Usagers d’Eau (AUE) et
la préparation des programmes de gestion et d’entretien des infrastructures et équipements
d’irrigation. Les sites seront sélectionnés sur base de : (i) la proximité des marchés, (ii) le coût
et la qualité de l’évaluation, et (iii) l’intérêt exprimé par les AUE de construire le réseau
tertiaire et de prendre en main la gestion et l’entretien.
Les investissements dans les routes d’accès et les routes de desserte auront un effet positif sur
la productivité agricole. Les bonnes routes de desserte vont améliorer la production, réduire
le coût de transport des marchandises et des services, et accroître les prix à la production des
récoltes. La sous-composante va connecter les zones maraîchères de production au réseau
communal par la réhabilitation et la modernisation des voies intérieures et les routes d’accès
des périmètres réhabilités. La sous-composante partira des pistes dont les études sont
terminée (15 km) et celles déjà identifiées (65 km). La longueur totale des routes à réhabiliter
est d’environ 80 Km, sélectionnées sur base des critères suivants : (i) elles permettent l’accès
aux marais sélectionnés pour être réhabilités dans le cadre du projet, (ii) elles sont connectées
aux routes existantes et/ou marchés, et (iii) elles ne correspondent pas aux parties déjà prises
en compte dans le cadre des programmes routiers financés par d’autres partenaires (IDA, EU,
ADB et IFAD). La conception et la mise en œuvre de cette sous-composante seront
entreprises avec la collaboration de l’Office National des Routes en charge de la planification
du secteur routier et la supervision des travaux.
Dans un premier temps, cinq filières ont été retenues : banane, riz irrigué, élevage
laitier, palmier à huile, café. En second lieu, on appuyera les filières de manioc, pomme de
terre, le petit bétail (viande) et le thé, spécifiquement à certains maillon de la filière.
Au niveau des usages des pesticides pour lutter contre les pestes :
L’utilisation des pesticides (lutte chimique) pour combattre les ennemis des plantes
constitue une méthode rapide à appliquer, à effet immédiat, mais délicate et dangereuse si elle
n’est pas accompagnée d’importantes mesures de contrôle permettant la réduction des effets
négatifs des produits nocifs utilisés.
L’absence des textes législatifs complets sur la gestion des déchets et emballages vides
des pesticides constitue un danger environnemental important. L’utilisation des pesticides à
des fins non réglementaires est une pratique qui s’observe en milieu rural: des insecticides
destinés à traiter le caféier sont utilisés pour déparasitage des bovins par certains agriculteurs
et inversement, des produits réservés au déparasitage des bovins sont appliqués sur les choux,
…..Le Burundi a des textes réglementaires de contrôle phytosanitaire et a adhéré à plusieurs
accords et instruments internationaux relatifs à la gestion des ressources phytogénétiques et à
la protection de l’environnement. L’application des tous ces instruments juridiques n’est pas
optimale en partie suite à des insuffisances au niveau du personnel.
Face à cette situation qui interpelle, un plan de gestion des pestes et des pesticides est
une nécessité absolue. La présente étude propose des activités basées sur la promotion de la
lutte intégrée contre les pestes et sur la promotion de l’utilisation des pesticides sans mettre en
danger l’homme et l’environnement. Les actions suggérées s’orientent notamment vers
l’appui des diverses institutions impliquées dans ces secteurs, la formation de spécialistes et
des agriculteurs ainsi que le renforcement des capacités des techniciens et opérateurs divers.
Superficie
Superficie irrigable
N° Nom du marais Province Commune estimée –
APD (ha)
TDR (ha)
1 Nyamuswaga Ngozi Kiremba et Tangara 200 285
2 Ndurumu Ngozi Marangara 150 210
3 Kinywamagana Kirundo Vumbi 120 65
4 Ruhohera Kirundo Vumbi 120 92
5 Mwambu Cankuzo Cendajuru 170 179
6 Nyanzari ext 2 Cankuzo Mishiha 60 83
TOTAL 914
A cette fin des mesures d’amélioration des deux approches d’irrigation que le
PRASAB a appuyé ont été proposéés, des bonnes pratiques de management participatif avec
les associations des usagers de l’eau et des propositions d’aménagement des bassins versants
ont été formulées.
La sécurité des micro-barrages pour leur usage rationnel et effectif ainsi que pour leur
durabilité est essentielle. Pour ce faire, plusieurs étapes doivent être suivies scrupuleusement
durant la construction de l’ouvrage :
- étape avant conception ;
- reconnaissance du site ;
- études des sols ;
- études hydrologiques ;
- études techniques pour la petite irrigation ;
- étude de conception ;
- construction proprement dite ;
- supervision des travaux.
Ces étapes permettront d’éviter les risques qui surviennent souvent à savoir les
ruptures, le glissement des terrains, l’enseblement et l’envasement des ouvrages ; mais aussi
de proposer des mesures de mutigation des impacts environnementaux qui sont dus à
différents mécanismes d’intervention.
Au niveau des déplacements involontaires des populations suite aux actions du projet :
Il s’agit donc ici d’évaluer les conséquences économiques et sociales résultant de la mise en œuvre de
sous-projets financés par la Banque Mondiale dans le cadre du Projet de Productivité et de
Développement des Marchés Agricoles (PRODEMA-FA) et qui seraient provoqués, selon la OP 4.12
par :
a) La prise involontaire des terres et autres biens causant :
(i) le déménagement ou la perte d’abri ;
(ii) la perte des biens ou d’accès à des biens ;
(iii) la perte de sources de revenu ou de produits de subsistance,
que les personnes affectées doivent ou non déménager vers un
autre site.
b) La restriction involontaire d’accès à des parcs et zones protégées légalement
désignées provoquent des impacts défavorables sur les conditions de vie des
personnes déplacées.
La politique de la Banque requiert un Plan de réinstallation (PR) pour tout sous-projet qui, de
manière involontaire, ferme l’accès de personnes à leurs ressources foncières productives, ce
déplacement débouchant sur :
une relocalisation, la perte de gîte, la perte de biens ou d’accès à des biens importants
pour la production ;
la perte d’accès à des lieux qui fournissent à des entreprises ou des personnes des
revenus supérieurs ou des dépenses moindres.
Le présent travail établit, pour chaque type de sous-projet, les impacts possibles sur les biens
(terres, cultures, bâtiments) et sur les moyens d’existence.
1. INTRODUCTION
Le Burundi est un petit pays de l’Afrique Centrale situé à 3° de longitude Sud et à 29°
de latitude Est. Il fait partie des pays des grands lacs d’Afrique et est délimité au Nord par le
Rwanda, à l’Ouest par la R.D Congo et à l’Est tout comme au Sud par la Tanzanie. C’est donc
un pays enclavé distant de l’Océan Indien de 1.400 km et de l’Atlantique de plus de 2.000 km
ce qui renchérit les coûts à l’importation et à l’exportation. Pour ces dernières opérations, le
pays emprunte des voies dites « corridor nord » pour arriver au port de Mombassa au Kenya
et « corridor sud » pour parvenir au port de Dar Es-Salaam en Tanzanie.
C’est un pays subdivisé en 11 régions naturelles dont les limites ou les zones de
transition ne sont pas nettement marquées. Le relief est abrupt et montagneux, l’altitude allant
de 780 m (niveau du lac Tanganyika) à 2.800m (mont Teza) ce qui diversifie son climat et par
conséquent sa spécialisation régionale agricole : les plateaux pour le café, les hautes
montagnes dominées par la crête congo-nil pour le thé, les plaines de l’Imbo et du Moso pour
le coton pour ne citer que les cultures industrielles. Cette diversité climatique limite les
possibilités d’extension des emblavures de ces cultures à un certain seuil maximal étant donné
que même à l’intérieur d’une région, des micro-climats contraignent les cultures à certaines
zones. Sa superficie totale est approximativement de 27834 Km2 (avec 2700 km2 de lacs)
divisée administrativement en 17 provinces subdivisées à leur tour en 117 communes.
C’est un des pays les plus peuplés d’Afrique avec une population estimées à près de
8.500.000 habitants répartie suivant une densité moyenne de 297 habitants/km2 avec un taux
de croissance annuel de 3% (FAO, 2008).
C’est un pays sous développé comme le montre les niveaux de différents indicateurs
de développement humain durable présentés dans différents rapports. Le rapport du PNUD de
2007 classe le Burundi à la 167ème place sur 177 pays classés (PNUD, 2007). L’indice de
développement humain durable était de 0,413. C’est un indicateur qui sous-entend le niveau
de différents secteurs de la vie socio-économique du pays : PIB/hab./an de 105.8 $, un taux
d’inflation de 12% (The Word Factbook, 2008), un taux de scolarisation combiné pour
l’éducation primaire, secondaire et supérieure de 37,9%, une espérance de vie moyenne de
48,5 ans, un taux d’alphabétisation de 59,3%, 56% de la population vie en dessous du seuil de
pauvreté. Les indices composites de l’IDH sont de 0.391 pour l’espérance de vie, 0,522 pour
l’éducation et 0,325 pour le PIB.
1
une famille ou un ménage est composé d’environ 7 personnes en moyenne au Burundi
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 2
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Pour faire face à cette situation, tout compte fait problématique, le Gouvernement avec
l’appui de la Banque Mondiale a initié un Projet de Réhabilitation et d’Appui au Secteur
Agricole du Burundi (PRASAB) avec quatre composantes à savoir :
1. Appui aux investissements productifs et à la gestion durable des terres en faveur des
organisations de producteurs (OPs) et des communautés locales ;
Ce projet, avec d’autres intervenants dans les mêmes domaines comme dans d’autres,
a initié des actions qui ont abouti à des résultats tangibles et prometteurs qui interpellent les
intervenants dans le développement du monde rural à de nouvelles orientations de leurs
interventions tendant vers l’amélioration de la productivité et de développement des filières
de production qui se révèlent plus productrices, afin d’augmenter la production en générale et
d’améliorer les flux des produits sur le marché tant local, que régional et international.
De la structure de l’étude :
1.2. LE PROJET
La sous composante financera : (i) des subventions à frais partagés pour les investissements
productifs (les ‘sous-projets’) tout au long des chaînes de valeur (production de plants en
pépinière, production, collecte, transformation et mise en marché) ; et (ii) l’appui-conseil au
‘cycle des sous projet’, pour l’identification, la préparation, la sélection et la mise en œuvre
des sous projets.
Cette sous composante : (i) renforcera les capacités techniques et organisationnelles tout au
long de la chaîne de valeur (pour les CdV prioritaires) et (ii) éliminera les contraintes
techniques et organisationnelles au stade clés où ces contraintes sont identifiées (pour les CdV
non prioritaires). La sous composante améliorera la coordination et le dialogue entre les
acteurs dans la chaîne de valeur à travers la mise en place des institutions professionnelles et à
travers l’appui au partenariat entre acteurs, y compris les partenariats public-privé.
La sous-composante financera les activités suivantes : (i) renforcement des capacités des
entités bénéficiaires de sous projets (groupes de producteurs, associations des usagers d’eau,
coopératives, etc.), et développement organisationnel et institutionnel des chaînes de valeurs
prioritaires ; et (ii) renforcement des capacités des institutions publiques partenaires qui
appuient les bénéficiaires de sous projets. Ces institutions partenaires seront notamment :
l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), pour les recherches en système de
production et la certification des semences ; le MINAGRIE à travers la Direction Générale de
la Recherche et de l’Extension Agricole (DGMAVA), pour la vulgarisation agricole ; la
Direction Générale de Promotion de l’Agriculture et l’Elevage (DGPAE), pour les
informations agricoles ; la Direction Générale de l’Elevage (DGE), pour les services
vétérinaires, la prévention des maladies animales et la lutte contre les ennemis des cultures ;
le Ministère du Commerce, pour les normes commerciales et le contrôle des fraudes.
Le projet établira un partenariat avec les institutions régionales et internationales qui
disposent des technologies avancées, notamment : l’Institut International pour la Recherche
sur le Riz (IRRI) pour le développement de paquets technologiques sur la filière riz ; l’Institut
International pour l’Agriculture Tropicale (IITA) pour les technologies post récolte sur le
manioc, les fruits et légumes et la banane.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 5
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
L’objectif de la composante 2 est d’améliorer les infrastructures de base pour que les
producteurs puissent augmenter le volume de la production agricole et améliorer leurs liens
avec le marché. Cette composante a pour objectif l’amélioration du développement de
l’irrigation dans les marais et la réhabilitation des routes d’accès, y compris la mise en place
des systèmes de gestion nécessaires pour ces infrastructures. Les infrastructures éligibles
seront les infrastructures de base liées au développement de l’irrigation des marais (y compris
la protection des bassins versants adjacents aux marais), ainsi que les pistes de desserte dans
les marais et les routes d’accès reliant ces marais au réseau communal. L’aménagement des
marais sera basé sur les marais dont les marchés avaient été attribués et ceux dont les DAO
étaient produits et pour lesquels l’appel d’offre pour aménagement pourra rapidement
intervenir. Dans la mesure du possible, toutes les constructions relatives à cette composante
seront réalisées sur la base de travaux à haute intensité de main d’œuvre afin de générer le
maximum d’emploi pour les populations locales.
L’objectif de cette sous composante est le développement des systèmes d’irrigation dans les
marais, et la protection et la conservation des bassins versants adjacents aux périmètres
irrigués. La sous composante tirera profit des approches d’irrigation financées par le
PRASAB. Celles-ci consistent en la réhabilitation des périmètres existants pour la culture
intensive du riz, en la rotation avec des légumes, des légumineuses et pomme de terre hors
saison. Les marais dont les marchés avaient étaient déjà octroyé et ceux dont les DAO étaient
produits seront aménagés.
Le développement des périmètres irrigués couvrira une zone de près de 914 ha. La
conservation et la protection seront entreprises sur les collines et pentes des bassins versants
qui entourent les périmètres irrigués, sur la base d’un ratio de 5 ha de bassin versant pour tout
ha de périmètre réhabilité, c’est-à-dire 7 110 ha au total ( dont 4570 ha pour les nouveaux
marais et 2 540 ha pour les marais aménagés). La sous composante financera également la
réhabilitation des infrastructures existantes. Les activités de la sous-composante incluront la
mise en place et le renforcement des capacités des Associations des Usagers d’Eau (AUE) et
la préparation des programmes de gestion et d’entretien des infrastructures et équipements
d’irrigation. Les sites seront sélectionnés sur base de : (i) la proximité des marchés, (ii) le coût
et la qualité de l’évaluation, et (iii) l’intérêt exprimé par les AUE de construire le réseau
tertiaire et de prendre en main la gestion et l’entretien.
Les investissements dans les routes d’accès et les routes de desserte auront un effet positif sur
la productivité agricole. Les bonnes routes de desserte vont améliorer la production, réduire
le coût de transport des marchandises et des services, et accroître les prix à la production des
récoltes. La sous-composante va connecter les zones maraîchères de production au réseau
communal par la réhabilitation et la modernisation des voies intérieures et les routes d’accès
des périmètres réhabilités. La sous-composante partira des pistes dont les études sont
terminée (15 km) et celles déjà identifiées (65 km). La longueur totale des routes à réhabiliter
est d’environ 80 Km, sélectionnées sur base des critères suivants : (i) elles permettent l’accès
aux marais sélectionnés pour être réhabilités dans le cadre du projet, (ii) elles sont connectées
aux routes existantes et/ou marchés, et (iii) elles ne correspondent pas aux parties déjà prises
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 6
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
en compte dans le cadre des programmes routiers financés par d’autres partenaires (IDA, EU,
ADB et IFAD). La conception et la mise en œuvre de cette sous-composante seront
entreprises avec la collaboration de l’Office National des Routes en charge de la planification
du secteur routier et la supervision des travaux.
Préfaisabilité Faisabilité
3
Conception
Concept et ingénierie
D’un projet
4
Surveillance et Mise en œuvre
évaluation
5
Figure 1. Etapes d’analyse environnementale dans le cycle de vie d’un projet
Légende :
: Phases d’élaboration d’un projet
: Etapes du processus d’analyse environnemental du projet
2. DESCRIPTION DU PROJET
L'étude de filière est une analyse très précise de tout un système généré par un
produit. C'est une étude exhaustive de tous ceux qui interviennent dans la filière, de leur
environnement, des actions qui sont menées et des mécanismes qui ont abouti à de telles
actions.
L'étude de filière permet de connaître d'une manière approfondie les tenants et les
aboutissants de tout l'environnement d'un produit. Elle permet de mettre en évidence:
les points forts et les points faibles du système et, à partir de là, d'établir précisément
les politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire
disparaître les contraintes;
les acteurs qui interviennent d'une manière directe ou indirecte dans le système;
les synergies, les effets externes, les relations de coopération et/ou d'influence ainsi
que les noeuds stratégiques dont la maîtrise assure la domination par certains agents;
les goulots d'étranglement et les liaisons intersectorielles;
le degré de concurrence et de transparence des différents niveaux d'échanges;
la progression des coûts action par action afin de déterminer la formation du prix final.
A partir de là, elle permet une analyse comptable du système et un calcul de la
rentabilité. C'est un outil de bilan financier global et/ou partiel d'un produit
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 9
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Figure 2. Carte de répartition spatiale des OPs dans la zone d’action du PRASAB
Au niveau des filières de production, le projet peut se décrire par les objectifs et les
résultats attendus au travers divers axes stratégiques qu’on emprunte pour réaliser les activités
propres du projet. Toutefois, d’une façon globale, pour toutes les filières, des actes
transversaux s’impose à chaque niveau et pour chaque agent de la filière. C’est notamment :
La recherche ;
Appui à la commercialisation, à la promotion et au marketing ;
Renforcement des capacités ;
Apprentissage de nouvelles technologies.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 11
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Objectifs spécifiques :
Augmentation de la production ;
Toute la production obtenue est transformée sur place ;
Création d'emplois ;
Disponibilité des produits de qualité et de longue durée de vie ;
Augmentation des revenus de tous les agents de la filière.
Axes stratégiques :
La banane constitue une des denrées les plus consommées et les plus produites par les
familles burundaises. Malheureusement, les recherches sur cette culture ne sont pas très
avancées. Malgré cela, le pays dispose des variétés performantes et l’intensification agricole
pour cette culture est en cours. Dans certaines provinces, elle est même exportée dans les pays
voisins et des cas de méventes sont enregistrés de même que des pertes dues au manque
d'écoulement des fruits. L'intervention dans cette filière reposerait sur les axes ci-après:
Résultats attendus :
Activités envisagées :
Objectifs spécifiques :
Axes stratégiques :
Le riz est devenu une denrée de spéculation dans les habitudes alimentaires des
Burundais. On distingue le riz irrigué et pluvial. Il est en extension dans beaucoup de marais
d'altitude. Toutefois, il est impératif d'appuyer cette filière dans plusieurs axes pour améliorer
la production obtenue et apporter une valeur ajoutée à chaque maillot de la filière. Ainsi, les
axes suivants sont à développer :
Résultats attendus :
Activités envisagées :
Objectifs spécifiques :
Axes stratégiques :
Depuis bien longtemps, le Burundi est connu comme ayant une vie rythmée et une
tradition de la vache. De la vache on tire le lait, la viande, la fumure organique, la peau, et
bien d'autres sous produits. La crise de 1993 a réduit sensiblement l'efficacité de ce domaine
et réduit de manière considérable l'effectif des animaux. Avec le retour progressif de la paix,
différents intervenants s'attèlent au repeuplement du cheptel en diffusant des races plus
productives et en prônant la stabulation permanente. Dans un souci de stimuler les
producteurs et améliorer la gamme des sous produits commercialisables, il serait envisagé une
intervention à travers les axes suivants:
Résultats attendus :
Activités envisagées :
Intensifier l'élevage ;
Améliorer le système de collecte et de transport du lait ;
Construire les infrastructures de transformation du lait en lait conditionné, en fromage,
en beure, et des infrastructure de vente de viande, des concentrés, pierre à lécher et
peaux ;
Mettre sur le marché les produits et sous produits d’élevage.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 14
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Cette étape est un travail d’analyse des activités. On analysera les nuisances des
activités de la société à plusieurs niveaux: l’eau, l’air, le sol, les déchets produits dans le cadre
des différentes activités et enfin les nuisances globales (dont le bruit et les odeurs). De plus,
l’analyse portera sur des conditions normales de fonctionnement et les situations d’urgence
pouvant survenir. Il s’agit donc d’un état des lieux initial à l’issue duquel on connaîtra
exactement l’influence de la société sur les milieux locaux (pour chaque site du périmètre de
certification). Cette étape prend du temps. Il faut procéder à des analyses précises et obtenir
un maximum de résultats quantitatifs dans tous les domaines nécessaires.
Ces résultats devront être examinés par rapport à ce que les lois environnementales
exigent. Les dossiers de demande d’autorisation seront utiles pour cette analyse, notamment
les études d’impacts et études de dangers. Toutefois, il ne faut pas confondre les différents
types de documents.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 15
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
1. Localisation ;
2. Caractéristiques identitaires du groupe cible ;
3. Filière du produit ;
4. Contraintes liées à la productivité et à la filière du produit ;
5. Améliorations envisageables ;
6. Atouts ;
7. Intervenants dans la filière du produit ;
8. Description du projet ;
9. Fiche d’impacts environnementaux et sociaux du projet ;
10. Matrice d’impacts et des mesures d’atténuation liées au projet ;
11. Statut foncier du site du projet.
Ces éléments nous permettre de cibler le produit (dans son environnement propice)
pour lequel on envisage l’amélioration de la productivité dans un contexte d’une filière de
production de l’amont à l’aval, en augmentant la production en générale, en pensant aux
mécanismes de transport, de commercialisation en frais, de transformation et de
conditionnement ainsi qu’à la commercialisation et à la consommation finale.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 16
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Des échanges avec les divers personnels des différents ministères, services et projets
concernés ou qui seront impliqués de près ou de loin par le projet ont été objet de nos
investigations dans la planification dudit projet. La planification du travail sur terrain s’est
élaborée avec l’appui des ODPP et des Directeurs des DPAE dans les dix provinces couvertes
par PRASAB. En moyenne 2-3 jours ont été consacrés pour chaque province.
Après avoir expliqué les buts du projet notamment l’augmentation de la productivité
des productions agricoles et d’autres investissements productifs par l’améliorations de la
productivité de tous les facteurs de production impliqués dans le processus de production,
l’orientation aujourd’hui des productions vers les marchés d’écoulement, ce qui implique le
développement des marchés agricoles dans un contexte de filière de production, on procédait
à l’identification du produit ou de l’investissement en question qui s’avère le plus prometteur.
Ensuite, ensemble avec les personnels clés, on identifiait les zones et les OPs et OCBs
qui se sont faits déjà remarqués dans une telle ou telle production. Ainsi, des consultations
publiques avec ces OPs ont été organisées pour leur expliquer les orientations du PRODEMA-
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 17
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
FA et connaître leurs nouvelles stratégies souhaitées dans le cadre de ce projet (en se basant
sur le guide d’entretien). Enfin, les résultats de ces consultations ont fait objet de synthèse.
D’après les visites effectuées sur terrain et tenant compte du pas franchi et des impacts
visibles sur terrain, les filières suivantes se sont révélées prometteuses et peuvent provoquer
un progès agro-économique important dans le contexte agricole du Burundi s’elles sont
intensivement appuyées: banane, riz, lait, palmier à huile, café.
b) Améliorations envisageables :
1. Il serait plus intéressant que toute la production soit transformée sur place. Cela veut
dire qu'il faut des équipements de transformation de la banane en jus et vins ;
2. Edification des infrastructures de transformation ;
3. Améliorer le transport de la production ;
4. Penser à l'irrigation des centres semenciers et des zones pouvant l'être pour permettre
une production continue toute l’année. Ceci vaut pour toutes les cultures en générale.
c) Atouts :
La production est très bonne toute l'année, disponibilité donc de la matière première
L'extension de la culture en cours et sur de grandes étendues
d) Intervenants dans la filière du produit :
PRASAB : Appui aux groupements des producteurs
CARITAS Belgique : Appui aux groupements producteurs
Cette filière a été choisie compte tenu de l’importance du riz dans les habitudes
alimentaires des Burundais et qu’elle est génératrice de revenus souvent importants. Bien
plus, le riz est cultivé sur une grande partie du territoire Burundais sauf le Mugamba.
b) Améliorations envisageables :
1. Il serait plus intéressant de marquer toute la production avec des emballages
spécifiques pour chaque zone, ce qui garantirait la qualité ;
2. La sélection variétale et diffusion des semences améliorées ;
3. Structurer les producteurs en collectifs professionnels ;
4. Renforcement de capacités des producteurs ;
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 19
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
c) Atouts :
Beaucoup de marais propices à cette culture ;
Il y a bien de variétés adaptées dans à chaque zone agro-écologique.
d) Intervenants dans la filière du produit :
FAO : Diffusion de la semence
FACAGRO : Pour la recherche
ISABU : Pour la recherche
PRASAB : Appui aux groupements producteurs
En effet, le repeuplement du cheptel ne devrait pas être une fin en soit, mais un moyen
pour améliorer les conditions de vie des populations à partir des revenus dégagés par ce
secteur. Les connaissances du domaine de repeuplement sont en effet multiples au Burundi
tant du point de vue des approches méthodologiques que sur base des normes techniques
exigées ou recommandées dans ce domaine.
Plusieurs projets sont intervenus ou interviennent encore dans le domaine du
repeuplement du cheptel et leurs interventions se complètent mutuellement. Il s’agit des
Projets comme le PRASAB, le PTRPC/FIDA, le PRDMR/FIDA, PARSE, STABEX, PNUD,
GOUERNEMENT BURUNDAIS (Fonds IPPTE), CARITAS Belgique, etc., et les résultats
enregistrés sont souvent mitigés dans certaines régions, mais prometteuses dans d’autres.
b) Améliorations envisageables :
1. Il serait plus intéressant qu'il y ait des unités de transformation: construction des unités
de transformation ;
2. Electrification de certains centres importants de transformation du lait pour réduire le
coût du transport ;
3. Amélioration génétique: Importation des taureaux géniteurs et des semences (centres
de saillies) ;
4. Améliorer le système de collecte du lait : Tanks isothermiques (« cooling tanks ») ;
5. Structuration des éleveurs en collectifs ;
6. Diversification des sous produits.
c) Atouts :
L'effectif du cheptel est en évolution: la diffusion du cheptel est en cours à travers différents
projets de développement ;
La production laitière est bonne ;
Les vols sont moins fréquents;
Dans certains centres, les infrastructures existent bien qu'elles nécessitent une réhabilitation
parce qu’elles sont en état de vétusté (délabrement);
Dans le pays, l'adaptabilité des races laitières est une réalité.
La gestion rationnelle des terres, des eaux et des forêts. La gestion des terres rurales est
caractérisée par une demande accrue en terrains pour différents usages. Les contraintes
majeures en matière de gestion des terres sont principalement la pression démographique
qui accentue l’exiguïté des terres, le manque de plan directeur d’aménagement du territoire
et une législation claire en la matière. Le morcellement excessif des terres agricoles rend
très difficile la planification de la gestion rationnelle du patrimoine foncier. Les objectifs
poursuivis par le Gouvernement sont entre autre l’amélioration de la connaissance de
l’occupation et le statut actuel des terres, la promotion d’une utilisation planifiée de
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 22
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Bien que le Burundi a pris des engagements politiques en ratifiant ces conventions, des
difficultés existent quant à leur mise en œuvre. Par ailleurs le Burundi a bénéficié d’un appui
financier du FEM et du PNUD pour entamer le processus de mise en œuvre de certaines
conventions comme la convention sur la biodiversité et sur le changement climatique. A ce
titre, le Burundi a élaboré sa stratégie nationale pour l’environnement et le plan d’action
environnementale (SNEB/PAE, 1997), la stratégie nationale pour le biodiversité (2000) et la
stratégie nationale sur les changement climatiques (2001).
En ce qui concerne la convention RAMSAR sur les zones humides, avec l’appui de
l’IUCN, le Burundi se trouve dans le processus d’identification d’un projet pour la gestion
durable des zones humides de la plaine et du delta de la Ruzizi sur une base de coopération
transfrontalière (Congo Démocratique et Burundi). Le Burundi continuera à identifier les
autres zones humides dans d’autres régions du pays à protéger de façon durable. Tous ces
instruments internationaux sont des supports importants pour la mise en œuvre de la politique
nationale en matière d’environnement.
Le Burundi dans sa politique régionale pour améliorer la gestion des zones humides
transfrontalières, a adhéré à l’Organisation du Bassin de la Kagera (OBK) et à l’Initiative du
Bassin du Nil (IBN). L’IBN a élaboré des programmes visant l’amélioration de la gestion des
écosystèmes humides transfrontaliers (IBN, 2001). La négociation d’une législation régionale
pour les eaux du Nil est actuellement en cours. Il est important ici de souligner que le bassin
du Nil Burundais occupe plus de 80% du territoire national et l’essentiel des zones humides
se situent dans ce même bassin. Le Burundi en tant que membre de l’IBN participe dans
toutes les activités organisées dans ce cadre. Dans ce même cadre, la société civile Burundaise
a créé un forum national pour le dialogue sur le bassin du Nil dont l’objectif principal est la
mobilisation des communautés locales pour une gestion rationnelle du bassin. Ce forum de la
société civil est membre de l’organisation régionale « Nil Basin Discourse (NBD) » dont le
siège est à Entebbe.
Cette stratégie a été élaborée pendant la période difficile du pays et par conséquent
nécessite régulièrement d’être actualisée pour tenir compte des changements qui s’opèrent. La
dernière version date de 1997 après actualisation par le PNUD/FAO (BDI 96/001/C/01/12).
Cette stratégie couvre tous les secteurs de la vie nationale. Elle s’articule en 8 thèmes autour
de :
La gestion coordonnée de l’environnement qui touche les questions institutionnelles et
législatives
La gestion des terres et des eaux
L’agriculture, l’élevage et les forêts
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 24
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
La recherche de l’optimisation,
L’utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles
Le partage clair des rôles et la coopération des institutions oeuvrant dans le domaine de
l’environnement et le développement
La promotion de l’approche participative en vue de faire participer tout le monde dans la
prise des décisions qui les concerne
La prise en compte de la dimension genre dans la mise en œuvre de cette stratégie
Ainsi, la réussite passera par la combinaison des dispositions institutionnelles et
réglementaires, de mesures d’éducation et de sensibilisation, d’approches par la négociation et
la participation, d’incitation ou de dissuasions à caractère économique.
La SNEB est donc un document de référence important pour le PRODEMA-FA.
population sont correctement informées sur les valeurs de la diversité biologique et les
risques qu’elle encourt, impliquées et engagées dans sa conservation et son utilisation
durable pour le bien être des générations présentes et futures ».
La stratégie nationale sur la diversité biologique s’articule autour des points suivants :
Conservation de la biodiversité
Utilisation durable des ressources biologiques
Partage équitable des responsabilités et bénéfices dans la gestion de la biodiversité
Biotechnologies
Education et sensibilisation du public
Formation et recherche
Etudes d’impacts et réduction des effets nocifs
Coopération et échanges d’information
La gestion de l’environnement au Burundi est régie par des textes juridiques dont
certains sont plus anciens que la structure ministérielle de l’environnement et qui pourront
servir dans le cadre du PRODEMA-FA. Ils sont repris ci-après:
Le code précise qu’au Burundi le droit sur les terres se présente comme suit :
Les terres domaniales de l’Etat. Ces terres comprennent les terres du domaine public
de l’Etat telle que précisés dans son article 214 et article 215 ( les lits, les eaux des
rivières et les autres cours d’eaux navigables ou flottables, les fonds et les eaux des
lacs, les étangs, les rives et les bords des cours d’eau) et les terres du domaine privé de
l’Etat d’après l’article 231 ( les biens fonciers vacants et sans maître, les terres du
domaine public désaffectées ou déclassées, les terres acquises par l’Etat, les terres
confisquées, les terres expropriées, les forêts et les terres en friches). Les terres du
domaine public naturel ou artificiel de l’Etat sont inaliénables, imprescriptibles et
insaisissables. Elles ne peuvent non plus faire l’objet d’une possession utile
susceptible de faire acquérir des droits fonciers au possesseur ni aucune action
possessoire des particuliers (Art. 220).
Toutefois elles ne font pas obstacle à certaines utilisations privatives, dans le cas prévu
par des dispositions spéciales. Les terres domaniales sont alors les terres appartenant à
l’Etat, aux communes, aux établissements publics et aux sociétés de droits publics.
Les terres appropriées. Selon l’article 329, sont reconnus et protégés par la loi tous les
droits fonciers exercés par toute personne physique ou morale de droit privé sur des
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 26
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
terres non domaniales lorsqu’ils sont : soit constatés par un certificat d’enregistrement
suite à une cession de terres domaniales ou à une mutation, soit reconnus aux titulaires
de droits privatifs exercés en vertu de la coutume ou d’un titre d’occupation délivré
par une autorité compétente. Sur le plan coutumier, la terre s’acquiert par héritage de
père en fils. Cependant, des négociations sont en cours pour que les filles puissent
hériter au même titre que les garçons. S’agissant des marais, le code foncier précise
que les marais non exploités appartiennent au domaine de l’Etat, tandis que les marais
exploités appartiennent à celui qui les a mis en valeur et non à celui à qui appartient la
terre dont ils constituent le prolongement. Cette dernière considération peut constituer
une sorte de barrière pour un aménagement d’un marais selon les normes à cause des
conflits éventuels d’appropriation. Toutefois l’expérience a montré qu’avec l’appui de
l’administration, et la concertation avec les bénéficiaires cette question trouve souvent
des réponses par la distribution équitable des parcelles. Le code foncier en révision va
préciser le mode de gestion des terres de marais.
Le décret-loi n°1/6 du 3 mars 1980 portant création des parcs nationaux et Réserves
naturelles. Il détermine le régime juridique des aires protégées notamment en ce qui
concerne l’interdiction de leur concession et cession, les mesures spéciales de conservation
de la flore et de la faune, l’interdiction d’installation des populations à proximité des parcs
nationaux et des réserves naturelles, des visites à l’intérieur des périmètres. Cependant cette
loi ne reconnaît pas les droits d’usage coutumier (droit de pâturage, droit d’extraction des
plantes médicinales, etc., ce qui va à l’encontre même des objectifs de conservation,
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 27
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
La loi n°1/02 du 25 mars 1985 portant code forestier. Cette loi fixe l’ensemble des règles
particulières régissant l’administration, l’aménagement, l’exploitation, la surveillance et la
police des forêts. Il comprend plusieurs dispositions allant dans le sens de la conservation et
de l’utilisation durable des ressources forestières et d’autres dispositions destinées à
l’intégrité des systèmes forestiers. Il impose une obligation générale à tout propriétaire d’un
terrain à boiser d’une part, de réaliser un boisement, son entretien et son exploitation en vue
d’en assurer la rentabilité conformément aux règles de gestion économique, d’autre part de
prendre des mesures nécessaires à la reconstitution des peuplements forestiers. Il réglemente
les feux de végétation et définit les mesures de prévention et institue des forêts de protection
ou réserves forestières pour lutter contre la dégradation des sols et pour la conservation
d’espèces végétales ou animales en voie d’extinction. Cependant, ce code forestier est
lacunaire : il ne définit pas les statuts des reboisements privés et publics, il prévoit des
autorisations administratives sans les assortir des conditions ou de procédures pour
empêcher des cas abusifs en matière de désaffection ou de défrichement, il interdit
expressément les droits d’usage au lieu de les réglementer (articles 45 et 56).
i) garantir la conservation et le libre écoulement des eaux ainsi que la préservation des
écosystèmes aquatiques ;
réalisation des projets d’irrigation, l’exploitation et l’entretien sont fixés par voie
réglementaire.
En ce qui concerne les eaux partagées, selon l’article 111, la mise en valeur et la
protection des ressources en eau partagées par le Burundi et les autres Etats doivent se faire
sans préjudice des obligations internationales du Burundi envers ces Etats voisins. Ces pays
qui partagent les eaux avec le Burundi sont la RDC (le Lac Tanganyika et la rivière Rusizi,),
la Tanzanie (les rivières Ruvubu et la Malagarazi ainsi que le Lac Tanganyika), le Rwanda
(La rivière Akanyaru et les Lac Cohoha et Rweru).
département de l’environnement du MEEATU. C’est le service qui est en même temps chargé
de la revue des études d’impacts environnementaux. Toutefois ce service a besoin d’appuis
pour qu’il soit renforcé.
L’objectif de cette politique est de faire en sortes que les projets financés par la
Banque soient solides et durables au point de vue environnemental, et que la prise de
décisions soit améliorée à travers une analyse appropriée des actions et de leurs impacts
environnementaux probables. Cette politique est déclenchée si un projet est susceptible
d’avoir des risques et impacts environnementaux (négatifs) sur sa zone d’influence. L’OP
4.01 couvre les impacts sur l’environnement naturelle (air, eau et terre) ; la santé humaine et
la sécurité ; les ressources culturelles physiques ; ainsi que les problèmes transfrontaliers et
environnementaux mondiaux. Selon le projet et la nature des impacts, une gamme
d’instruments peut être utilisée : EIE, Plan de Gestion Environnementale (PGE). Lorsque le
projet est susceptible d’avoir des risques sectoriels ou régionaux, l’EIE au niveau du secteur
ou de la région est requise. L’EIE est du ressort de l’Emprunteur.
Cette politique reconnaît que la conservation des habitats naturels est essentielle pour
sauvegarder leur biodiversité unique et pour maintenir les services et les produits
environnementaux pour la société humaine et pour le développement durable à long terme. La
Banque par conséquent, appui la protection, la gestion et la restauration des habitats naturels
dans son financement du projet, ainsi que le dialogue sur la politique, le travail économique et
le travail sectoriel. La Banque appuie et s’attend à ce que les emprunteurs appliquent une
approche de précaution envers la gestion des ressources naturelles pour garantir un
développement durable au point de vue environnemental. Les habitats naturels sont les zones
de terre et d’eau où existent encore la plupart des espèces de plantes traditionnelles originales
et d’animaux. Les habitats naturels comprennent beaucoup de types d’écosystèmes terrestres,
d’eaux douces, côtières et marines. Ils incluent les zones ayant été légèrement modifié par les
activités humaines mais gardant leurs fonctions écologiques et la plupart des espèces
traditionnelles.
Cette politique est déclenchée par n’importe quel projet (y compris tout sous-projet,
sous-investissement sectoriel ou intermédiaire de financement) ayant un potentiel de
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 30
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
OP 4.36 Forêts
L’objectif de cette politique est d’aider les emprunteurs à exploiter le potentiel des
forêts en vue de réduire la pauvreté d’une façon durable, intégrée efficacement les forêts dans
le développement économique durable et protéger les services environnementaux vitaux
locaux et mondiaux et les valeurs des forêts.
Cette politique est déclenchée chaque fois qu’un projet d’investissement financé par la
Banque : (i) a la potentialité de causer des impacts sur la santé et la qualité des forêts ou les
droits et le bien-être des gens et leur niveau de dépendance sur l’interaction avec les forêts ;
ou (ii) vise à apporter des changements dans la gestion ou l’utilisation des forêts naturelles ou
des plantations.
L’objectif de cette politique est de : (i) promouvoir l’utilisation du contrôle biologique
ou environnemental et réduire la dépendance sur les pesticides chimiques d’origine
synthétique ; et (ii) renforcer les capacités réglementaires et institutionnelles pour promouvoir
et appuyer une lutte anti-parasitaire sans danger, efficace et viable au point de vue
environnemental. Plus spécialement, la politique vise à : (a) déterminer si les activités de lutte
anti-parasitaire des opérations financées par la Banque se basent sur des approches intégrées
et cherchent à réduire la dépendance sur les pesticides chimiques d’origine synthétique (Lutte
anti-parasitaire intégrée dans les projets agricoles et gestions intégrée des vecteurs dans les
projets de la santé). (b) Faire en sorte que les dangers sanitaires et environnementaux associés
à la lutte anti-parasitaire, surtout l’usage des pesticides, soient minimisés et puissent être gérés
correctement par l’utilisateur. (c) Si nécessaire, appuyer la réforme politique et le
développement des capacités institutionnelles en vue de : (i) renforcer la mise en œuvre de la
lutte anti-parasitaire intégrée : et (ii) réguler et contrôler la distribution et l’utilisation des
pesticides.
La politique est déclenchée si : (i) l’acquisition de pesticides ou l’équipement
d’application des pesticides est envisagée (soit directement à travers le projet, soit
indirectement à travers l’allocation de prêts, le cofinancement, ou le financement de
contrepartie gouvernementale) ; (ii) le projet pourrait affecter la lutte anti-parasitaire d’une
manière dont le mal pourrait être fait, même si le projet ne soit pas envisagé pour obtenir des
pesticides. Il s’agit notamment des projets qui pourraient : (i) conduire à une importante
utilisation des pesticides et une augmentation conséquente du risque sanitaire et
environnemental ; (ii) maintenir ou propager les actuelles pratiques de lutte anti-parasitaire
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 31
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
qui ne sont pas durables, ne se basent pas sur l’approche de lutte intégrée, et/ou pose des
risques importants au point de vue sanitaire ou environnemental.
L’objectif de la politique est d’aider les pays à éviter ou minimiser les impacts négatifs
des impacts des projets de développement sur les ressources culturelles physiques. Aux fins
de cette politique, le terme « ressources culturelles physiques » signifie les objets meubles ou
immeubles, les sites, les structures, les groupes de structures, les aspects naturels et les
paysages qui ont une importance au point de vue archéologique, paléontologique, historique,
architectural, religieux, esthétique ou autre. Les ressources culturelles physiques pourraient se
trouver en zone urbaine ou en zone rurale, aussi bien en plein air, dans le sous-sol, qu’en
dessous de la mer.
Cette politique s’applique à tous les projets figurant dans la Catégorie A ou B de
l’Evaluation Environnementale prévue dans l’OP 4.01, de même qu’aux projets localisés à
l’intérieure ou à proximité de sites culturelles historiques reconnus, et aux projets qui visent à
gérer ou conserver les ressources culturelles physiques.
L’objectif de cette politique est de : (i) faire en sorte que le processus de
développement encourage le plein respect de la dignité, des droits de l’homme et de la
spécificité culturelle des peuples indigènes ; (ii) faire en sorte que ceux-ci ne souffrent pas
des effets préjudiciables au cours du processus de développement, ou, quand ce n’est pas
possible, de faire en sorte que ces impacts soient minimisés, atténués ou indemnisés ; et (iii)
faire en sorte que les peuples indigènes reçoivent des bénéfices sociaux et économiques qui
soient appropriés sur le plan culturel, du gène, et intergénérationnel.
La politique est déclenchée lorsque le projet affecte les peuples indigènes (avec les
caractéristiques décrites dans l’OP 4.10 para 4) dans la zone couverte par le projet.
L’objectif de cette politique est de : (i) éviter et minimiser la réinstallation involontaire
là où c’est faisable, explorant toutes les alternatives viables de conceptions du projet ; (ii)
aider les personnes déplacées à améliorer leurs anciennes normes de vie, leur capacité de
génération de revenus ou au moins leur restauration ; (iii) encourager la production
communautaire dans la planification et la mise en œuvre de la réinstallation ; et (iv) fournir
l’assistance aux personnes affectées peu importe la légalité ou le régime foncier.
Cette politique couvre non seulement la réinstallation physique, mais aussi la perte des
terres ou d’autres biens ayant pour résultat la : (i) réinstallation ou perte d’abri ; (ii) perte de
biens ou d’accès aux biens ; (iii) perte de sources de revenus ou de moyens d’existence, si oui
ou non les personnes affectées doivent se déplacer vers un autre emplacement.
Les objectifs de cette politique sont établis ainsi : Pour les nouveaux barrages, faire en
sorte que la conception et la supervision soit faite par des professionnels expérimentés et
compétents ; pour les barrages existants, faire en sorte que tout barrage pouvant influencer la
performance du projet soit identifié, qu’une évaluation de la sécurité du barrage soit effectué
et que les mesures de sécurité supplémentaires nécessaires et le travail de correction soient
mis en œuvre.
L’objectif de cette politique est de faire en sorte que les projets financés par la Banque
affectant les cours d’eaux internationaux ne puissent pas affecter : (i) les relations entre la
Banque et ses emprunteurs et entre Etats (membres ou non de la Banque) ; et (ii) les cours
d’eaux internationaux soient utilisés et protégés de façon efficace.
Cette politique est déclenchée si : (a) une rivière, un canal, un lac ou autre cours d’eau
faisant frontière entre, deux Etats, ou une rivière ou cours d’eau de surface se déverse dans un
ou deux Etats, qu’ils soient membres ou non de la Banque Mondiale ; (b) un affluent ou autre
cours d’eau décrit sous le point (a) ; et (c) une baie, un détroit, ou canal limité par deux Etats
ou plus, ou s’il s’écoule dans un Etat reconnu comme canal nécessaire de communication
entre l’océan et les autres Etats, et toute rivière se jetant dans ces eaux.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 33
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
L’objet de cette politique est de faire en sorte que les problèmes des projets dans les
zones litigieuses soient traités le plus tôt possible pour que : (a) les relations entre la Banque
et les pays membres n’en soient pas affectées ; (b) les relations entre l’emprunteur et les pays
voisins n’en soient pas affectées ; et (c) ni la Banque ni les pays concernés ne subissent aucun
préjudice du fait de cette situation.
Cette politique sera déclenchée si le projet proposé se trouve dans une « zone
litigieuse ». Les questions auxquelles il faut résoudre sont notamment : l’emprunteur est-il
impliqué dans des conflits à propos d’une zone avec ses voisins ? Le projet est-il situé dans
une zone en conflit ? Une composante financée ou susceptible d’être financée fait-t-elle partie
du projet situé dans une zone en conflit ?
La politique sur l’Etude Environnementale (OP 4.01) s’applique car le projet mettra en
place ou réhabilitera des infrastructures d’irrigation, des petits entrepôts agricoles, les
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 36
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
La politique sur la lutte intégrée contre les ennemis des cultures (OP 4.09)
s’appliquera dans la mesure où le projet soutiendra la formation en matière de lutte intégrée
contre les ennemis des cultures. Cette formation intégrera la classification des pesticides par
risques telle que recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (Genève - OMS
1994-95).
La politique sur la réinstallation forcée (OP 4.12) s’appliquera aux activités du projet
car il est prévu de financer des infrastructures pour l’irrigation (construction de /barrages,
bassins de rétention d’eau), des centres ruraux de santé vétérinaire et des pépinières, ce qui
peut conduire à des acquisitions de terrains, des pertes de revenus et des moyens de
production. Selon la Politique OP 4.12, un Cadre de Réinstallation devra être préparé.
La politique sur la sécurité des micro-barrages (OP 4.37) s’appliquera car le projet
envisage de réhabiliter et de construire de nouveaux barrages et de remettre en état les
barrages et les digues existants.
Dans le cadre des activités de la petite irrigation on pourra faire recours aux eaux
internationales partagées et la loi Burundaise prévoit qu’il faut tenir en considération les
accords sous-régionaux avec les pays riverains (code foncier, 1986). La politique de la
Banque Mondial en la matière (OP 7.50) s’applique à :
Toute rivière ou fleuve, canal, lac ou voies d’eau qui sert de frontière entre deux ou
plusieurs Etats
Aux tributaires ou autres voies d’eau constituant une composante des voies d’eau
internationales
Toute baie, golf, détroit, canal partagé par deux ou plusieurs Etats
En ce qui concerne le Burundi, les cas décrits aux points 1 et 2 peuvent apparaître dans
le présent projet à faible incidence. Cependant, les projets touchant les voies d’eau
internationales peuvent affecter les relations entre le bailleur de fonds et ses emprunteurs et
entre les Etats. Ces sous-projets pourront survenir surtout au niveau du Lac Tanganyika, la
rivière Rusizi partagés avec la RDC et la rivière Kanyaru, les lacs Cohoha et Rweru partagés
avec le Rwanda. S’agissant du lac Tanganyika, en plus de la RDC, le Burundi partage ses
eaux avec la Tanzanie et la Zambie.
Ces pays ont été déjà notifiés par le projet et les sous-projets sont couverts par cette
notification.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 37
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
8. SITUATION DE REFERENCE
Le tableau ci-après présente d’une façon synoptique les situations récentes de divers
indicateurs dans le secteur agro-économique du pays. Ces niveaux sont de loin insuffisants
dans le contexte mondial de développement.
Croissance économique
Taux de croissance annuel (PIB réel) : 0,9%
PIB/Hab/an : 100$US
PIB nominal : 860,8 milliards
IPC : 13,4%
Comptes nationaux
Taux d’investissement brut (% du PIB): 10,8
Taux de consommation (en % du PIB) : 123,1%
Secteur Extérieur
Exportations de biens et services non manufacturières: 57,2 millions d’EU
Importations de biens et services non manufacturières: - 239 millions d’EU
Indicateurs sociaux
Figure 4. Comparaison des revenus par habitant prévalant dans certains pays africains
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 40
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Le Burundi est un petit pays d’Afrique Centrale situé entre les méridiens 29°00’-
30°50’E et les parallèles 2°15-4°28’S et qui couvre une superficie de 27834 Km². Sans accès
sur la mer, il borde en revanche le lac Tanganyika (32 600 Km² dont 2634 Km² appartiennent
au Burundi) dans l’axe du grand rift occidental (Western Rift). Le Lac Tanganyika et la
rivière Ruzizi constituent des frontières naturelles à l’Ouest avec la République Démocratique
du Congo. La rivière Malagarazi au Sud-Est, comme le lac Tanganyika et la Rusizi
appartiennent au Bassin du Fleuve Congo tandis que le reste du pays constitue la partie la plus
méridionale du bassin du Nil, faisant frontière à l’Est avec la Tanzanie et au Nord avec le
Rwanda.
L’effondrement du Rift qui suit l’axe nord-sud longe la frontière occidentale du pays
par la plaine de la Ruzizi et le lac se situe à l’altitude 773m. Cette dépression est bordée par la
crête Congo-Nil dont le sommet atteint 2670 m d’altitude (Mont Heha). Ce massif
montagneux se prolonge vers l’Est par un complexe de collines dans les altitudes comprises
entre 1500 et 2000 m où les lignes du relief tendent à s’orienter davantage du sud-ouest au
nord-est en conformité avec les structures géologique. Dans le prolongement Nord-Est,
l’altitude diminue progressivement vers la dépression du Bugesera (minimum 1320m) tandis
que vers le sud-est, une ligne de crêtes appuyées sur les massifs de Nkoma (2058m ) et
Mpungwe (1928m) surplombe de façon plus abrupte la dépression de Moso le long de la
frontière Tanzanienne. Le relief est alors dans l’ensemble accidenté caractérisé par des
collines au profil souvent convexe et dont les pentes fragilisent les sols vis-à-vis de l’érosion.
Les sols sont généralement des ferralsols, ou des ferrisols en haute altitude (Mumirwa
et Mugamba). Des sols bruns tropicaux, des sols peu évolués, des lithosols se rencontrent sur
les pentes et les crêtes. Les sols organiques et les tourbes caractérisent les fonds de vallées
marécageux (surtout le bassin du Nil) ; des terres noires tropicales, régogleys, régogleys salins
se rencontrent dans la plaine de la Ruzizi. A l’exception de ces sols de dépression et vallées,
les sols du Burundi sont rendus vulnérables par le phénomène d’érosion en rapport avec son
relief accidenté.
Le Burundi, bien que situé à 2°45’ de l’Equateur, jouit d’un climat de type tropical
influencé par son altitude élevée, manifestant un relief contrasté, la présence du lac
Tanganyika et un système de vents très complexe. Les précipitations varient avec les saisons.
De façon générale, le Burundi a une saison sèche qui dure quatre mois (de juin à septembre)
mais dans les basses altitudes cette période peut aller jusqu’à 5 mois. Il existe une petite
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 41
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
saison sèche d’une durée inférieure à un mois qui a lieu au mois de janvier-février selon les
régions. La saison des pluies est la plus importante et va d’octobre à mai. Les précipitations
sont variables suivant les altitudes. Dans les hautes altitudes au-delà de 2000m, les
précipitations oscillent entre 1400 et 1600mm, et vers les sommets (autour de la Kibira) elles
peuvent atteindre 2000mm. Dans les plateaux centraux (entre 1500 et 2000 m), les
précipitations varient entre 1200 et 1400mm, tandis que dans la plaine de la Ruzizi et les
dépressions du Moso et du Bugesera, les précipitations sont inférieures à 1000mm. Toutefois,
les perturbations climatiques enregistrées ces dernières tendent à modifier cette saisonnalité.
Il est ici important de signaler que la zone d’intervention prioritaire du projet est
constituée des provinces Kirundo, Muyinga, Ngozi, Cankuzo, Bubanza, Muramvya, Mwaro,
Rutana, Makamba et Bururi. Ces provinces couvrent les régions naturelles de Bugesera,
Buyenzi, Mumirwa, Kirimiro, Imbo, Mugamba et Moso. Certains écosystèmes naturels sont
situés dans la zone du projet à savoir une partie de la zone de la forêt de la Kibira, la réserve
forestière de Bururi et de la Ruvubu, les lacs et les marais à papyrus dans la région naturelle
du Bugesera (Kirundo) et certaines forêts reliques dans la partie sud de l’Imbo. Les sous-
projets ne seront pas situés dans ou près de ces zones protégées.
Le réseau hydrologique de la zone du projet est réparti dans les deux grands bassins
hydrographiques nationaux :
Le bassin du Nil qui comprend d’une part la Ruvubu et ses affluents et d’autre part la
Kanyaru affuent de l’Akagera. L’espace délimité entre les deux rivières constitue la
dépression de Bugesera au fond duquel se trouve un ensemble de lacs ( Cohoha, Rwihinda,
Rweru, Gacamurinda et Kanzigiri). L’Akagera et la Ruvubu se rencontrent au niveau des
chutes de Rusumo et continue sous le nom d’Akagera dont le cours supérieur se jette dans le
Lac Victoria.
Le bassin du Congo est constitué de deux sous-bassins c’est à dire le sous-bassin situé à
l’ouest de la Crête Congo Nil et formé par la Ruzizi et ses affluents et par le lac Tanganyika,
ainsi que la Malagarazi au Sud Est, qui rejoindra le lac Tanganyika à partir de la Tanzanie.
Quant à la ressource eau, normalement le Burundi en est assez bien pourvue grâce à
une bonne pluviosité et la rétention d’eau par les marais et les lacs en particulier le lac
Tanganyika et les lacs du nord du Burundi. Les pluies apportent par an 31900 millions de m³
dont 21 850 quittent le pays par évaporation (INECN, 2002). Le lac Tanganyika qui est l’une
des grandes réserves du monde contient environ 20 000 Km³ d’eau. La répartition des
ressources en eau n’est pas optimale, ni dans l’espace, ni dans le temps. Les basses altitudes
sont généralement arides et présentent des saisons sèches plus longues (supérieures à 4 mois)
particulièrement la région naturelle du Bugesera (KIRUNDO). Les régions de la crête Congo-
Nil, sont les plus arrosées et présentent moins de pertes dues à l’évapotranspiration suite aux
températures relativement basses. Ces eaux sont peu utilisées dans les processus du
développement.
La zone d’intervention prioritaire du projet s’étend sur 7 régions écologiques selon les
caractéristiques physiques et écologiques suivantes :
La région d’Imbo qui se trouve dans la dépression occidentale ( Rift), à relief plat et
légèrement ondulé (piémont) altitude comprise entre 800 et 1200 m et le climat relativement
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 42
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
sec et chaud avec une pluviosité moyenne de 800-1100 mm/an. Cette région est caractérisée
par des formations végétales type forêts sclérophiles à Strychnos potatorum, Grewia mollis
et à Euphorbia dawei, Tamarindus indica ainsi que des fourrés et ou bosquets (Lewalle
1972). Le caractère salin des sols de l’Imbo permet le développement du palmier endémique
(Hyphaenae benguellensis va. ventriculosa)
Le Mumirwa, versant Ouest de la crête Congo-Nil dominant l’Imbo entre 1200 m et 1900 m
d’altitude. Cette région est caractérisée par des terrains de fortes pentes et exposés à
l’érosion. La flore naturelle rappelle les formations forestières secondaires de type humide
(à Macaranga, Neoboutonia, Polyscias, Harungana, Hagenia, Myrianthus, etc.)
La crête Congo-Nil ( 1900 m-2500 m d’altitude) (Mugamba) à climat frais humide avec une
végétation naturelle à forêts ombrophiles de montagne de formation végétale à Carapa
grandifolia, Tabernaemontana stapfiana, Entandophragma excelsum, Podocarpus
melanjianus, Draceana afromontana, Symphonia globulifera. Cette flore naturelle se
rencontre dans la forêt de la KIBIRA (40 000 ha) qui contient plus de 644 espèces végétales.
Les plateaux centraux (entre 1400 m et 1900 m d’altitude), qui sont caractérisés par un relief
très varié avec des collines souvent ondulées et présentant des vallées larges. Cette région
est complètement occupée par la population. La végétation naturelle ne se rencontre que
dans des vallées sous forme relique.
Dépression de Bugesera (1300-1600m) au Nord-Est du Burundi qui est caractérisé par une
végétation naturelle à mimosacées (Acacia, Combretum, etc.). Cette région est également
caractérisée par des lacs peu profonds et des marais larges à Cyperus papyrus
La région du Moso (Rutana, Cankuzo) culmine à une altitude moyenne de 1300m. Le climat
y est chaud, sec et irrégulier. La température moyenne annuelle est d’environ 21°c. Les
pluviosités atteignent 1100 mm. Le moso a une végétation composée de savanes boisées,
parsemées de vastes massifs de bambous.
Les écosystèmes aquatiques et semi-aquatiques comprennent des marais, des lacs (lac
Tanganyika et lacs du Bugesera dit lacs du Nord), des mares et étangs ainsi que des cours
d’eau.
Le taux d’alphabétisation et d’instruction est très bas et non homogène. Cette situation
handicape la mobilisation des ressources humaines en vue du développement durable ainsi
que l’éducation en matière de biodiversité. Le taux d’alphabétisation des adultes en général
est de 35,3% et celui des femmes adultes est de 22,5%. Les ressources allouées à
l’enseignement n’ont pas augmenté de façon significative. L’objectif du Gouvernement qui
était d’accéder à la scolarisation de base pour tous pour l’an 2000, a été contrarié par la crise
de 1993. Le taux de scolarisation qui était à 68,7% en 1992 est tombé à 64% en 1999. La
guerre a fait que des infrastructures scolaires soient détruites, les ressources humaines
compétentes se sont exilées ou ont choisi d’aller travailler dans les pays limitrophes. On peut
alors dire que les ressources totales affectées par le budget national et l’aide publique au
développement au système éducatif ont diminué de 53% en termes réels entre 1992 et 1997
(Rapport National d’évaluation des dix ans de mise en œuvre de l’Agenda 21 au Burundi,
INECN, 2002).
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 44
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Avant la crise, l’agriculture fournissait 95% des apports alimentaires et 90% des
recettes en devises (DHD, 1999). La production agricole a connu une baisse cumulative de
6% pour les cultures vivrières contre 5,4% pour le secteur primaire en général entre 1992 et
1999 tandis que le PIB agricole a chuté de 33%. La cause de cette chute est en partie la
guerre, mais également la dégradation du patrimoine foncier et les techniques agricoles non
adaptées.
L’élevage a également subit un déclin dans les même proportions si ce n’est pas plus
grave y compris dans la zone du projet. Le cheptel en général a été réduit d’une part suite au
vandalisme pendant la guerre, d’autre part suite à la réduction d’espace de pâturage qui ne
permet pas un élevage traditionnel du type extensif. Ceci a eu pour conséquence, la baisse de
la production des denrées d’origine animale jusqu’à une moyenne de 2,2 Kg de viande/an/hab.
et de 50l de lait/an/hab. en 1997. La politique nationale dans le secteur de l’élevage est
l’amélioration génétique à travers l’insémination artificielle et la diffusion des animaux
importés de races améliorées. En vue de contourner le problème de pâturage, l’approche qui
est actuellement vulgarisé est la stabulation permanente. Ceci a plusieurs avantages dont
l’augmentation de la production de la fumure au niveau des étables, le gain énergétique et
l’augmentation de la productivité.
Dans le secteur agricole, il est important de signaler que le Gouvernement fait des
efforts pour renverser la tendance avec l’aide des bailleurs de fonds à travers des projets
diversifiés dans le secteur :
Cependant, l’exportation de ces produits reste encore timide du fait que le secteur n’a
pas encore de capacités pour répondre aux normes exigées par le marché international comme
l’ont confié le Bureau Burundais de Normalisation et l’APEE.
En vue de mieux encadrer les agriculteurs, certaines sociétés d’Etat et Mixtes ont
organisé les agriculteurs en associations comme la SRDI, les SOGESTALs, la COGERCO.
Toutefois les deux derniers sont encore en formation. D’autres coopératives d’agriculteurs
comme la PROTEM (Coopératives pour la promotion de la théiculture en province de
Mwaro) comptent autour de 20 groupements de plus de 1000 ménages. Ces derniers se
trouvent au stade de la plantation.
Quant à la pêche, la population riveraine des lacs Tanganyika et les petits lacs du Nord
(COHOHA, RWERU, RWIHINDA, GACAMURINDA et KANZIGIRI) pratique une pêche
artisanale avec des filets qui ont des mailles qui ramassent même les alevins. Ceci fait que le
stock de poisson diminue progressivement car les contrôles ne se font plus à cause de
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 46
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
l’insécurité d’une part et du manque de moyen matériel et humains d’autre part au niveau du
Département de la Pêche. Les pêcheurs sont peu organisés pour la pêche et la
commercialisation des produits.
Les projets qui doivent être financés par la Banque Mondiale sont généralement
classés en trois catégories, en fonction des diverses particularités c’est à dire le type,
l’emplacement, le degré de sensibilité, l’échelle, la nature et ampleur de leurs incidences
environnementales potentielles.
i. Catégorie A : Un projet est classé dans la catégorie A lorsqu’il risque d’avoir sur
l’environnement des incidences très négatives, névralgiques, diverses ou sans
précédents. Ces effets peuvent être ressentis dans une zone plus vaste que les sites ou
les installations faisant l’objet des travaux. Dans ces conditions, l’étude
environnementale consiste à examiner les incidences environnementales négatives et
positives et à les comparer aux effets d’autres options réalisables (y compris le
scénario sans projet). On fait alors des recommandations des mesures éventuelles
nécessaires pour prévenir, minimiser, atténuer ou compenser leurs incidences
négatives du projet et améliorer sa performance environnementale. Les sous-projets
qui seront assignés dans la catégorie A devront étre remodelés, réexaminés ou
abandonnés parce que le PRODEMA-FA n’acceptera que des sous-projets de
catégorie B moyennant une analyse simple d’impacts environnementaux et sociaux.
ii. Catégorie B : Un projet est classé dans la catégorie B lorsque les effets négatifs
qu’il est susceptible d’avoir sur la population ou sur des zones importantes du point
de vue de l’environnement : terres humides, forêts, prairies et autres habitats
naturels, etc, sont moins graves que ceux d’un projet de la catégorie A. Ces effets
sont de nature locale et peu d’entre eux sont irréversibles ; et dans la plus part des
cas on peut concevoir des mesures d’atténuation plus aisément que les effets des
projets de la catégorie A. L’EE consiste à examiner les effets négatifs et positifs que
pourrait avoir le projet sur l’environnement, et à recommander toutes mesures
éventuellement nécessaires pour prévenir, minimiser, atténuer ou compenser les
effets négatifs et améliorer la performance environnementale.
iii. Catégorie C : Un projet est classé dans la catégorie C lorsque la probabilité de ses
effets négatifs sur l’environnement est jugée minime ou nulle.
Après examen environnemental préalable, aucune autre mesure
d’EE n’est nécessaire pour les projets de cette catégorie.
Il faudra alors chaque fois qu’un sous-projet de catégorie B est identifié, procéder à
une étude d’impact environnemental avant de passer à la phase d’exécution. En conformité
avec l’OP 4.01, des mesures d’atténuation pour les effets adverses et d’amélioration de la
performance environnementale doivent être proposées. Ces mesures sont relatives à: (i) la
sécurité des barrages en conformité avec l’OP 4.37 « Sécurité des barrages »; (ii) la gestion
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 47
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
intégrée des organismes nuisibles en conformité avec l’OP 4.09 « Lutte intégrée contre les
ennemies des cultures »; (iii) l’acquisition des terres et les pertes potentielles de revenus en
conformité avec l’OP 4.12 «Réinstallation forcée des populations>»; (iv) et un processus de
catégorisation et d’évaluation des sous projets sur le plan environnemental, en conformité
avec l’OP 4.01 « Evaluation environnementale ».
Dans la mise en œuvre du projet, chaque sous-projet fera l’objet d’une évaluation
environnementale préliminaire, et sera classé selon ses effets potentiels. Mais tous les sous-
projets n’exigeront pas nécessairement une EIES (notamment les sous-projets de catégorie C),
mais de simples mesures de réduction d’impacts pourraient suffire, et le procédé de dépistage
aidera à déterminer le niveau approprié du travail environnemental.
Il apparaît d’ors et déjà que peu de sous-projets seront classés B, et que la très grande
majorité des sous-projets sera de type C, si l’on fait référence aux filières identifiées lors des
consultations publiques. De plus, l’identification des investissements productifs avec tous les
partenaires concernés par le projet a montré que les populations autochtones (OP 4.10) ne
seront pas affectées négativement par le projet.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA) 47
10.2. SYNTHESE DES IMPACTS ET DES MESURES D’ATTENUATION DES FILIERES DE PRODUCTION IDENTIFIEES 2
Tableau 5. Synthèse des impacts et des mesures d’atténuation des filières de production identifiées
2
Pour la consrtuction des infrastructures, les entrepreneurs feront usages des guides contenant des clauses sociales et environnementales élaborés à cette fin, dans le cadre de
gestion environnementale et sociale.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA) 48
FILIERE Grands ensembles Impacts environnementaux et socio- Ampleur des Mesures d’atténuation
d’activités économiques impacts
LAIT Construction des logements Le terrassement provoque un peu X Courbes (ceinture) de niveau autour
des animaux d’érosion et la recherche de bois de du logement et micro reboisements
construction contribue au
déboisement
Approvisionnement en Contamination par les maladies XX Certificat vétérinaire des animaux
bétail zoonoses et épidémiques (contre ces maladies)
Sanitation des animaux Destruction de la flore XX Utilisation des couloirs d’aspersion et
microbienne des masques et gants
Intoxication humaine XX Fosse à purin pouvant récupérer
aussi les restes de ces aspersions
médicales
Récolte du fumier Pollution de l’air et hygiène X Canaux d’évacuation, compostières
insuffisante
Unités de transformation du Pollution de l’air, de l'eau et hygiène Canaux d’évacuation, usages
lait et de la viande insuffisante d'équipements appropriés
Emballage et Non bio-dégradabilité de l'emballage XX Usage des emballages recyclables
conditionnement du lait et/ou biodégradables
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA) 49
CAFE Extension de la culture Pollution de l’eau et de l’air par X Usage des produits non néfastes à la
usage des pesticides vie de l’homme
Provocation de l’érosion et X Dispositifs anti-érosifs et application
destruction du biotope du paillis
Dépulpage du café Pollution de l’eau et de l’air XX Traitement de l’eau de lavage du
café,
Usage des pulpes du café pour des
fins de fertilisation
Construction des unités de Les matériaux de construction XX Reboisement
déparchage et de nécessaires détruisent les boisements
torréfaction et le sol ce qui diminue la production Usage des parches comme
agricole combustibles
Pollution atmosphérique et XX Emplacement de la fabrique loin des
aquatique habitation suivant les normes
recommandées
PALMIER A Extension et intensification Provocation de l’érosion et
HUILE de la culture destruction du biotope X Dispositifs anti-érosifs et application
du paillis
Construction des huileries Les matériaux de construction XX Reboisement et agroforestation
nécessaire détruisent les boisements,
les lits des rivières et le sol ce qui
diminue la production agricole
Evacuation des déchets et Nuisible pour l’homme, la faune et XX Canalisation des eaux usées (les
des eaux usées la flore : pollution de la nature boues) vers une fosse d’accumulation
éloignée des habitations et de la
fabrique + un traitement éventuel
Utilisation des résidus et des fibres
comme combustible
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA) 50
Tableau 6. Synthèse de l'analyse environnementale de l'installation et du fonctionnement des infrastructures de mise en marché des
produits
Note : La description proprement dite du site du projet sera fournie avec la soumission du sous-projet. Elle comprendra :
Son emplacement par rapport aux infrastructures socio-économiques : accessibilité, services sociaux,…
Son étude technico-financière pour permettre le dimentionnement des infrastructures et son emplacement par rapport aux axes de provenance
des productions ;
Son milieu bio-physique et humain : environnement physique et humain ;
Son statut foncier : mode d’acquisition et de faire valoir (achat, communautaire, domanial, cession,…)
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 53
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Avec la crise, l’élevage a diminué dans la zone du projet à la suite des épizooties, de la
dégénérescence des performances des races locales, à l’insuffisance de l’encadrement, au
manque d’infrastructure adaptée et à la mauvaise organisation du marché du bétail et des
produits d’élevage. La mauvaise conduite de l’élevage a été depuis longtemps décriée par les
autorités administratives et vétérinaires. Le manque d’étables, d’abreuvoirs et le gardiennage
sur des parcours libres est souvent source de conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Les acquis du PRASAB dans ce domaine sont très remarquables, et la poursuite de ses
activités dans le cadre du PRODEMA-FA va sans nulle doute amplifier les résultats tout en
générant un effet d’entraînement positif à la suite des constructions des infrastructures de
commercialisation des produits d’élevage.
L’aménagement des marais exclut aussi l’élevage sur ces parcours ainsi aménagés
pour ne pas détruire les infrastructures mises en œuvre et ne pas compacter le sol qui est sous
cultures rotatives plusieurs fois par an. Par contre la stabulation du bétail profitera des résidus
des récoltes des marais. La stabulation du bétail implique aussi la culture des fourrages soit
sur courbes comme haies vives permettant la lutte contre l’érosion soit sur champs ce qui
permet de stabiliser le sol.
Dans le cas des sous projets proposés par les OPs pour financement dans le cadre du
PRODEMA-FA, il serait très difficile de prévoir anticipativement une solution alternative ou
de rechange d’un tel ou tel impact précis sans en avoir la formulation. La mesure d’imapct
environnementale est spécifique à chaque sous-projet soumis. Même dans un domaine
particulier deux sous-projets provenant des milieux distincts n’auront pas un même screening.
Cependant certains impacts qui sont à caractères généraux impliquent des alternatives ou des
mesures à prendre d’une façon plus ou moins automatisée :
Tout sous projet dont le statut foncier est litigeux doit éclaircir le mode de faire valoir du
site.
Outre les pompes à pédales utilisées actuellement on peut expérimenter des pompes
manuelles. Les premières comme celles-ci ont un champ d’action limité mais elles possèdent
des avantages par rapport aux motopompes qui coûtent chères et qui exigent des frais de
fonctionnement que les petits et moyens exploitants ne peuvent pas obtenir.
En ce qui concerne l’atténuation des impacts négatifs, des actions de lutte anti-érosive doivent
être menées dans les exploitations irriguées. Les prélèvements d’eau sont généralement
faibles par rapport à la disponibilité des ressources ainsi les risques de tarissement des cours
d’eau n’existent pas encore toutefois une organisation des usagers s’avère nécessaire non
seulement pour le maintien, la maintenance et le renouvellement des équipements mais aussi
pour la gestion de l’eau.
Pour garantir un usage judicieux des pesticides, le projet doit tenir compte des mesures
suivantes :
- organiser des formations au personnel des centres de santé rural sur la reconnaissance et la
gestion médicale des risques d’intoxication aux pesticides.
- mettre en place des structures spécialisées dans la destruction des produits périmés et des
emballages de pesticides.
L’irrigation à petite échelle est pratiquée de plus en plus, toutefois d’autres moyens
peuvent être utilisés quand cela s’impose. On dérive l’eau des rivières par des barrages et elle
est acheminée vers des champs par des canaux mais il arrive qu’un système de pompage soit
installé pour l’arrosage des jardins de très petites superficies.
Il existe plusieurs sortes de petites pompes à pédales, mais celle qui a été déjà
expérimentée au Burundi par la FAO et le PRASAB est une pompe refoulant à deux cylindres
en acier, simple à installer permettant une irrigation autonome sous pression.
Le modèle de cette pompe Money Maker a été conçu et fabriqué par une ONG du
Kenya ApproTEC basée à Nairobi. Cette ONG développe et fait aussi la promotion des
technologies utilisables dans les petites activités en Afrique de l’Est et ailleurs. L’une des
contraintes de nombreux agriculteurs regroupés ou non dans des associations est de pouvoir
apporter l’eau d’irrigation aux cultures pendant les périodes de fort déficit hydrique afin
d’assurer une augmentation de la production agricole. Les différentes formes d’irrigation (par
gravité ou par aspersion) demandent souvent des investissements assez lourds et des charges
d’entretien élevées et deviennent peu rentables pour les petits exploitants agricoles
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 56
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Les débits moyens (tenant compte de l'influence du vent de la personne qui pédale)
peuvent varier de 0,6 à 1,5 l/s (valeur maximale théorique:1,5 l/s), tandis que la pression peut
engendrer un jet de plus de 10 m de portée (de 8 à 12 m).
D’autres sociétés fabriquent les mêmes pompes en les améliorant, c’est le cas de
Ecofloindia avec des modèles plus légers et plus maniables.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 57
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
On peut utiliser la pompe à pédales pour les cultures de maïs, de patate douce et de
cultures maraîchères sur une superficie comprise entre ½ et 1 ha exploitée par une association
de 10 personnes.
La petite irrigation avec des pompes à pédales est à l’état embryonnaire au Burundi
mais là où ce genre d’irrigation est pratiqué la demande s’accroît car elles permettent
l’irrigation sans beaucoup d’investissement. Elles ont effectivement contribué à améliorer les
conditions de vie des bénéficiaires par l’augmentation de la production agricole. Les impacts
sur l’environnement ne sont pas encore visibles mais sa généralisation peut provoquer des
érosions des terres exploitées et des berges des cours d’eau utilisés. Aussi devra-t-on tirer une
attention sur la disponibilité des ressources en eau suffisante pour ne pas créer des conflits
entre les populations de l’amont et de l’aval de la zone irriguée.
L’association doit avoir des statuts reconnus par les autorités administratives et
posséder un règlement d’ordre intérieur dont les articles prévoient des sanctions en cas de
manquement.
Les usagers de l’eau doivent constituer des comités de gestion d’un périmètre aménagé
où une équipe de personnes payées par les associations selon les modalités fixées par
l’Assemblée Générale doit enlever ou remettre des vannes et les batardeaux suivant les
nécessités.
La Gestion des Micro- Barrages d'irrigation et des ouvrages pour la petite irrigation
sera assurée par le Comité des usagers des O.P, assistés au point de vue technique par les
services techniques qui les aideront à préparer un plan de surveillance, d'entretien et
d'intervention rapide en cas de catastrophe
15.1. CONSTRUCTION
L'étude de site qui précède la réalisation d'un ouvrage est complexe et prend en
compte la géologie, l'hydrogéologie (écoulement de l'eau souterraine) et l'hydrologie
(pluviométrie, débit des rivières).
La construction des micro-barrages fera référence aux normes de pratique internationales
reconnues relatifs aux barrages, aux travaux d'irrigation ou de terrassement.
Tous les Ingénieurs qui participeront aux études et travaux relatifs aux micro-barrages
d’irrigation devront avoir un diplôme d’Ingénieur en génie civil ou en génie rural, et posséder
au moins trois ans d’expérience pertinente.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 59
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
RECONNAISSANCE DU SITE
La reconnaissance du site est une étape cruciale pour se faire l'idée des aspects du
terrain (topographie, pédologie, géologie, environnement physique et socio-économique, etc.)
afin d'apprécier les différents facteurs pouvant influencer sur le choix judicieux de
l'emplacement des micro-barrages d'irrigation et des ouvrages hydrauliques pour la petite
irrigation. Les données topographiques et géologiques collectées à partir de ces
reconnaissances seront primordiales pour déterminer l'emplacement des ouvrages ci-haut
cités. Le rapport produit sur ces reconnaissances ne devra pas être analytique mais
suffisamment qualitatif pour fournir des données sur les points suivants:
(i) Hydrologie:
- situation des eaux de surface et des eaux souterraines et l'emplacement des cours
d'eau
- mesure de courants et de débits, de niveaux d'inondation, de conditions de
drainage
- recherche de traces d'inondations passées, de signes d'érosion et de sédimentation
ou de dépôt
(ii) Géologie:
- état du sol du site et de la zone environnante
- vérification d'existence de problèmes géologiques comme l'instabilité du sol et
caverne
- vérification de traces d'actions du séisme
(iii) Topographie:
ETUDES HYDROLOGIQUES
Les calculs des données hydrologiques sont plus ou moins fiables lorsqu’ils portent sur
des données relevées de façon régulière et sur une longue période. Ces données sont traitées
statiquement pour donner des estimations par exemple sur les débits de crues et d’étiages; qui
sont les éléments essentiels pour le dimensionnement des micro-barrages et des autres
ouvrages connexes d’irrigation. Lorsque de telles données ne sont pas disponibles ou peu
fiables, celles d’un bassin versant voisin, moyennant quelques corrections peuvent être
utilisées dans la zone concernée ou on peut recourir à des méthodes empiriques d’estimation.
Les services de l’IGEBU pourront être sollicités puisque ils centralisent au niveau national
toutes les données sur l’hydrologie et l’agro-climatologie, la topographie et la cartographie.
Par ailleurs cet institut est suffisamment outillé pour des mesures de débit. Au besoin il peut
procéder au jaugeage différentiel puisque les données existantes ne correspondent pas
toujours au bassin versant qui intéresse le projet mais seulement une partie.
L’étude de faisabilité dans ses termes de références porterait sur les éléments suivants :
Identification et localisation des sites dans ces régions concernées pour la mise en
place des sous-projets de la petite irrigation en se basant sur des études techniques :
climatologique, hydrogéologique, pédologique, topographique et socio-économique en
matérialisant les résultats des choix sur un support cartographique ;
Indiquer et proposer des ouvrages types des petites infrastructures hydrauliques (petits
réservoirs, abreuvoirs pastoraux, petites structures de rétention de l’eau de
ruissellement, etc…), et qui sont déjà expérimentés dans d’autres pays et plus
particulièrement en Afrique dans des conditions presque similaires que celles du
Burundi ;
Identifier les sites potentiels pour la construction des barrages de retenues collinaires
(y compris en tête de marais) qui sont capables de stocker l’eau de pluies en saison
pluvieuse pour les utiliser en irrigation en saison sèche à des fins agro-pastorales.
Déterminer les caractéristiques techniques de ces types d’ouvrages (critères de
dimensionnement, plans types,…);
Indiquer les paramètres techniques, les schémas d’aménagement types, les plans types
des ouvrages singuliers, les coûts estimatifs et la rentabilité économique pour chaque
type de sous-projets de la petite irrigation qui aura été identifié et proposé ;
Proposer un plan d’action, comprenant une implication réelle des OP dans
l’identification, la conception et la réalisation ainsi qu’un calendrier pour les études
d’exécution et la réalisation des sous-projets proposés.
ETAPE DE CONCEPTION
La conception des barrages doit être rigoureuse et conduite par des professionnels.
Elle tiendra compte des éléments suivants:
- éléments composants: l'ingénieur qui conduit la conception de l'ouvrage prendra
décision du type de barrage en fonction des exigences de terrain et de la finalité du
projet ;
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 62
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
En général, un terrain de fondation d'un barrage doit avoir les qualités de résistance
suffisante. Pour les charges de l'ouvrage; une compressibilité réduite et uniforme; une
perméabilité réduite et une stabilité à l'action des eaux d'infiltration; une structure monolithe
caractérisée par l'absence de fissures, conservation de la forme sous l'action de l'action des
phénomènes physico -géologiques.
Les propriétés physico-mécaniques qu'il faut déterminer dans la première étape pour
caractériser le terrain du point de vue physico-mécanique sont la déformabilité, la capacité de
résistance normale et tangentielle, la perméabilité et un éventuel état de l'effort
- conditions morphologiques : la forme de la vallée influence le choix du type de
barrage ;
- profils caractéristiques.
La conception des micro-barrages en remblai sera faite de façon que ces ouvrages
soient construits si l'étude pédologique montre que le sol est homogène et qu'il est constitué
de matériaux compactés en couches dont l'épaisseur est inférieure à 0,3 m avec une densité
sèche maximale supérieure à 95 %. La hauteur maximale sera dictée par le choix du site
d’emplacement et du niveau du plan d’eau à stocker mais ne dépassera pas 2 à 5 m. Cette
hauteur tient compte de l'affaissement susceptible de subvenir durant la première année à un
taux d'environ de 10 % de la hauteur de l'ouvrage selon le type de matériaux utilisés et le
degré de compactage. L'utilisation de matériaux en sol organique est strictement interdite. La
construction de l'ouvrage devra prévoir une réserve normative de 0,5 m au-dessus du niveau
de crue pour compenser l'affaissement, les dommages et les erreurs d'estimation du niveau de
crue.
L'usage de l'argile homogène est interdit. En général, le talus amont est de 1:2 et le
talus aval est de 1:1,5
(ii) construire un noyau central vertical composé de matériaux filtrants pour le drainage.
Ce matériau devra utiliser des matériaux imperméables comme l'argile compactée ou
du béton complètement entouré de filtres de matériaux plus perméables comme le
sable. Cette disposition permet de protéger le noyau du barrage contre l'érosion
découlant des fuites d'eau du réservoir
(iii) mettre en place, au pied de la pente aval une couche de matériau en gravillon qui
pourra forcer les eaux de fuite à s'écouler tangentiellement au niveau du pied de
l'ouvrage
La quantité d'eau qui pourra fuir du corps du barrage et par ses fondations est illimitée.
Elle doit être calculée et la valeur du facteur de sécurité contre les fuites devra être égale ou
supérieure à 4.
Lorsque le niveau d'eau baisse subitement après une longue période de rétention d’eau
au niveau élevé, la pression interstitielle dans le remblai n'a pas de temps pour se dissiper,
cela constitue un risque pour les micro-barrages. La résistance au cisaillement est réduite ce
qui peut provoquer l'effondrement de l'ouvrage.
La construction d'un micro-barrage devra être confiée aux entreprises locales formées
qui justifient une expérience professionnelle confirmée dans le domaine et une garantie
financière suffisante, sélectionnées sur base de compétition juste et transparente.
L'entreprise sélectionnée devra travailler avec une série de documents techniques qui devront
comprendre:
(a) les termes du contrat
(b) les dessins techniques détaillés
(c) les spécifications des matériaux, les conditions d'exécutions des travaux et les
équipements.
(d) les devis chiffrés détaillés
(e) les garanties de sécurité du contrat par exemple garanties de soumission
En ce qui concerne les fondations, les principaux éléments des fondations d'un micro-
barrage sont la force, la faible compressibilité et une transmissivité modérée.
La force qui s'exerce sur la fondation d'un micro-barrage ne doit pas dépasser la
capacité portante du sol. Toutes les fondations s'affaissent sous le poids des charges qu'elles
supportent. L'élément support qui est le sol doit donc être renforcé si cette déformation est
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 64
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
associée à une fuite d'eau souterraine à travers les pores et les fissures, ce qui engendre une
augmentation générale du stress.
La base du remblai devra être dégarnie de tourbe et de terre végétale jusqu'à une
profondeur de 0,25 m.
Le sol inerte devra être compacté avant le remblayage ce qui réduit l'affaissement.
Pour la petite irrigation, il s'agit des petits aménagements classiques tels que les
réservoirs en maçonnerie, les abreuvoirs en béton, l’installation du réseau pour irrigation par
pompage, les équipements solaires et pompes manuelles, qui sont des ouvrages à faible risque
pour leur construction.
Les barrages construits au Burundi dans le cadre de l’irrigation sont de divers types
dépendant souvent des cours d’eau à capter. On remarque
- des barrages d’irrigation situés dans la plaine de l’Imbo (SRD Imbo), dans le
Moso et le Buragane avec comme hauteur de 2 m à 4 m au maximum ;
- des petits ouvrages d’irrigation constitués de petits déversoirs à seuil, avec ou sans
batardeaux, ne dépassant que très rarement 2 m de hauteur ;
- des barrages avec digue de retenue en terre de 2 m de hauteur au maximum.
La construction des barrages touche un peu la faune et la fore du fait des travaux de
l’aménagement de l’ouvrage, du transport des matériaux de construction et de leur extraction.
Mais ces impacts sont de moindre importance.
15.3. RISQUES
Un barrage est un ouvrage qui vit, travaille et se fatigue en fonction des efforts
auxquels il est soumis. Les risques qu’il peut courir sont notamment la rupture, le glissement,
l’ensablement et l’envasement.
15.3.1. Rupture
La rupture d’un barrage peut provenir de diverses causes dont notamment des
problèmes techniques, des causes naturelles et humaines.
Il peut s'agir d'un défaut de fonctionnement des vannes permettant l'évacuation des crues ou
bien d'un vice de conception, de construction ou de matériaux. Le type de barrage, les
matériaux utilisés, la nature des fondations ainsi que l'âge de l'ouvrage vont avoir une
influence sur l'apparition de ces problèmes techniques.
Des causes naturelles peuvent également être à l'origine de rupture de barrage. Il en est ainsi
de l’érosion des berges en amont et en aval, des crues exceptionnelles d'intensité supérieure à
celle retenue pour le dimensionnement des ouvrages évacuateurs, appelée crue de projet. Les
barrages en remblai ne supportent pas la submersion et sont donc plus vulnérables aux
débordements.
Les glissements de terrains, soit de l'ouvrage lui-même dans le cas de barrages en
remblai, soit des terrains entourant la retenue sont également une cause de rupture.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 66
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Des cuase humaines peuvent être aussi à l'origine d'accidents : études préalables pas
assez approfondies, contrôle d'exécution insuffisant, erreurs d'exploitation, défaut de
surveillance et d'entretien ou encore actes de malveillance, sabotage, attentat, guerre,
destruction par le bétail laissé en divagation, extraction des matériaux de construction tels que
l’argile, le sable et le moellon.
La rupture d'un barrage n'est pas en général un phénomène brutal : un barrage en
remblai se rompt progressivement par érosion externe ou interne laissant apparaître des fuites
qui augmentent progressivement. L'érosion externe est engendrée par des circulations d'eau,
même peu importantes ou suite à une crue importante ou à un éboulement tombant dans la
retenue, sur la crête des barrages (submersion). Le mécanisme d'érosion s'amorce à partir du
bord aval de la crête et progresse jusqu'à ce qu'une brèche soit ouverte. L'érosion interne
correspond à l'entraînement des matériaux au sein du corps de l'ouvrage ou de sa fondation.
Elle est provoquée par des percolations excessives à travers l'ouvrage (phénomène de renard).
Le conduit de fuite s'agrandit par érosion jusqu'à provoquer l'effondrement de la structure.
Un barrage en béton a tendance à se rompre plus rapidement par renversement ou
glissement mais il y a cependant toujours des signes avant coureurs détectés par les systèmes
de surveillance mis en place obligatoirement sur les ouvrages (mesures de déplacement, de
fuites, de pression, etc.).
L'érosion naturelle et anthropique (induite par les activités humaines) développe l'ablation de
matériaux solides de bassins versants, générant ainsi le transport solide dans les cours d’eau,
et entraînant des dépôts de sédiments dans les lacs et les barrages. Si l’entretien ne s’effectue
pas de façon permanente les micro-barrages d’irrigation perdent rapidement leur efficacité et
leur fonctionnalité.
Comme pour le glissement de terrain les cours d’eau perdent leur lit normal et
divaguent d’une façon incontrôlée en endommageant sur leur passage en amont les champs et
les habitations.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 67
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Un barrage conçu pour l’irrigation fait partie intégrante d’un ensemble d’éléments
intimement liés d’un bassin versant. C’est ainsi que dans l’analyse de sa sécurité il faut
prendre l’ouvrage lui-même ainsi que les parties environnantes en amont et en aval. Tout le
bassin versant sera pris en considération car les eaux qui y passent par un barrage peuvent
causer des dégâts importants qui le rendent non fonctionnel. De même, en irrigation
l’organisation des usagers d’un périmètre aménagé a des conséquences sur l’entretien et par
conséquent sur sa durée de vie.
Une région qui possède un exutoire commun pour ses écoulements de surface
s’appelle bassin versant. C’est l’équivalant d’un réservoir délimité de telle façon que toutes
les précipitations qu’il reçoit contribuent au débit de cet exutoire. Il représente, en principe,
l’unité géographique sur laquelle se base l’analyse du cycle hydrologique et de ses effets. Plus
précisément, le bassin versant qui peut être considéré comme un « système » est une surface
élémentaire hydrologiquement close, c’est-à-dire qu’aucun écoulement n’y pénètre de
l’extérieur et que tous les excédents de précipitations ou s’écoulent par une seule section à
l’exécutoire.
La connaissance des débits qu'apporte la rivière est essentielle. L'analyse des mesures
de pluie et de débit du bassin versant amont permettent de déterminer la crue maximale
susceptible de se produire, et donc de dimensionner les aménagements pour évacuer l'eau si la
retenue est pleine, sans dommage pour l'ouvrage et sans aggravation de la crue à l'aval.
sont pas impliqués dans la phase préliminaire, ils ne s’approprieront pas les infrastructures
hydroagricoles et ne participeront pas à leur entretien. Il faut que les producteurs soient
associés dès la conception du projet et qu’ils soient les véritables promoteurs du projet. Ils
devront être sensibilisés en vue de concevoir un aménagement intégral d’un bassin versant.
Quand le barrage est mis en place, les mesures sont curatives et consistent aux travaux
d’entretien et de maintenance. Les recommandations qui vont suivre compéteront ces mesures
préconisées
Superficie
Superficie irrigable
N° Nom du marais Province Commune estimée –
APD (ha)
TDR (ha)
1 Nyamuswaga Ngozi Kiremba et Tangara 200 285
2 Ndurumu Ngozi Marangara 150 210
3 Kinywamagana Kirundo Vumbi 120 65
4 Ruhohera Kirundo Vumbi 120 92
5 Mwambu Cankuzo Cendajuru 170 179
6 Nyanzari ext 2 Cankuzo Mishiha 60 83
TOTAL 914
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 69
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Marangara Bwerakare 40 36
Ruhororo Nyakagezi 141 133
Kirundo Ntega Kabamba 58 55
Bwambarangwe Nyamabuno 80 76
Muyinga Gashoho Buyongwe 70 66
Muyinga Kiduguru 40 38
Cankuzo Mishiha Nyanzari 159 152
Rutana Bukemba Rugwe 1 117 105
Bukemba Rugwe ext1 16 15
Bukemba Rugwe ext 2 95 91
Bukemba Bugiga 100 95
Bukemba Station ISABU Moso 120 100
Gitanga Bigina 60 51
Giharo Mazimero (Nyakabanga) 169 160
Makamba Makamba Gasaka 50 39
Mabanda Nyagatwenzi 1 46 42
Mabanda Nyagatwenzi 2 25 23
Gitega Ryansoro Station ISABU Mahwa 15 14
TOTAL 1503 1383
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 70
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Le choix de ces sites s’est basé sur les besoins de la population et les considérations
des techniciens de terrain tout en tenant compte des interventions des autres bailleurs afin
d’éviter des duplications et des chevauchements parfois observés quand il n’y a pas eu de
concertation. En effet il est à constater que dans cette même zone on trouve d’autres
intervenants tels que la FAO, le PPCDR, le Gouvernement avec le financement propre et les
ONG Solidarités et FLM. Etant donné la présence de plusieurs intervenants dans les mêmes
zones il faudra une harmonisation des approches.
Il est recommandé un aménagement intégral de bassin versant comme cela s’est déjà
réalisé dans le bassin versant de Rugwe en province Rutana en collaboration avec le PAM. Il
s’agit de mesures contre l’érosion avec des billons et la plantation des herbes fixatrices ou
fourragères sur les courbes de niveaux dans les champs ainsi que le reboisement. Ces mesures
atténueront les effets de ruissellement à savoir l’ensablement, l’envasement et le transport des
solides notamment les grosses pierres qui pourraient détruire le barrage.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 72
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
L’érosion est souvent aggravée par la pratique des feux de brousse. Afin de protéger
les micro-barrages construits il faudra sensibiliser la population pour éviter ces mauvaises
pratiques dégradant l’environnement et s’il le faut prendre des sanctions exemplaires.
L’exploitation artisanale et non contrôlée de certains minerais est de plus en plus
observée. Une des conséquences en aval est notamment le charriage des matériaux solides par
les eaux de ruissellement d’où ensablement et envasement des marais et par conséquent de
toutes les infrastructures hydroagricoles. L’administration locale devrait interdire cette forme
d’exploitation.
- Rédiger des notes d’information dans la langue locale pour être accessibles aux
agriculteurs,
- Réhabiliter et équiper les laboratoires d’analyses phytosanitaires
- Elaborer des normes phytosanitaires pour les principales cultures (pomme de terre,
patate douce, manioc, riz, maïs, blé, haricot, bananier, coton, café, fruit de la passion
et mangues)
L’extension des superficies emblavables par l’aménagement des marais et des bas
fonds, l’irrigation permettant la stagnation des eaux, le mauvais écoulement des eaux usées
des unités de transformations augmentent la pillulation des moustiques. Au Burundi, on
estime la population exposée au paludisme à 80%. Des mesures de lutte contre la malaria
s’imposent en essayant d’éviter tout environnement favorable au développement des
moustiques.
Des mesures préventives et curatives contre la malaria doivent accompagner toute activité qui
crée ou favorise un développement favorable du cycle de vie des moustiques :
- les canaux d’irrigation doivent être aménagés avec une pente favorisant l’écoulement
des eaux
- tout buisson autour des habitations doit être détruit
- utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides avec une bonne rémanence
- Canalisation souterraine des eaux usées provenant des infrastructures de
transformation des productions
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 74
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Les points focaux concernés par les sous-projets, les agriculteurs, les aménageurs, les
utilisateurs directs des pesticides (OPs) seront formés dans le cadre de gestion
environnementale et sociale. Spécifiquement, les points focaux sont des agents des différents
services oeuvrant dans les provinces couvertes par le projet, désignés en fonction des
différents types d’investissement à y opérer. Se sont des cadres du Génie rurale, des DPAE,
de la Direction de défense des végétaux, de la Direction de vulgarisation agricole, etc. Leur
mission va de la formulation à la surveillance de l’éxécution du sous-projet.
Pour que la prise en compte des questions environnementales et sociales soit effective
et réelle dans la réalisation des activités prévues dans chaque composante, le PRODEMA-FA
devra mettre en oeuvre un programme de renforcement des capacités de différents acteurs et
intervenants (Unité de gestion, Comité de pilotage, services régionaux, organisations
professionnelles, ONG, producteurs),
Pour l’élevage, l’objectif est centré sur la sécurité sanitaire des aliments qui tient en
compte les propositions de renforcement des capacités des institutions qui en ont la charge.
Par ailleurs, on développera un axe spécifique sur la formation agents de contrôle des denrées
alimentaires d’origine animale
Toutes ces mesures de formation et d’information ont été définies suite à une analyse
des besoins exprimés lors des rencontres avec les acteurs institutionnels au niveau régional et
local.
Une bonne partie des mesures préconisées sont déjà prises en charges dans les
composantes du PDMAS dont l’objet est centré sur la qualité et la sécurité sanitaire des
aliments. Les mesures additionnelles et les budgets y afférents pour un montant de 80 000 000
Fbu concerneront le suivi évaluation (notamment avec le recrutement d’un spécialiste en
3
La formation se basera sur les informations du tableau 5 en rapport avec la filière « lait »
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 78
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Etant donné que le Burundi a des cours d’eau et lacs qui constituent la frontière avec
les pays voisins, dont le RWANDA (Akanyaru, lacs COHOHA et RWERU), la RDC (Ruzizi
et Lac TANGANYIKA) la TANZANIE et la ZAMBIE (Lac TANGANYIKA), on doit donc
considérer l’OP 7.50 de la Banque Mondiale relative aux voies navigables internationales
dans le cadre du PRODEMA-FA. Dans ce cadre, pour la mise en œuvre des futurs projets,
tous ces pays ont été notifiés.
En plus, la réalisation des sous-projets pour les filières proposées (telles les filières
banane, riz, pomme de terre, ananas, bois, tomate, fruits et légumes, tournesol, palmier à
huile, Elevage, aviculture, apiculture, etc.) permettra aux bénéficiaires d’améliorer la part des
produits commercialisables et augmenter les revenus des ménages et les recettes de l’Etat.
Ces aménagements comprennent (i) les petits barrages pour la protection contre les
inondations; (ii) les réseaux d'irrigation et drainage, les micro-barrages et autres ouvrages
hydrauliques du réseau, les petits ouvrages et équipements de la petite irrigation pour les
régions qui connaissent une longue période de sécheresse comme les régions naturelles
d’IMBO, de Bugesera et de Moso.
L’impact de ces ouvrages sur l'environnement est hautement positif car ils permettent
aux organisations de producteurs de stocker et d'utiliser l'eau pour la production agricole et
animale. La maîtrise de l’eau permet aux bénéficiaires d’augmenter le nombre de cycles des
cultures (cultures sur toute l’année) et par conséquent accroître qualitativement et
quantitativement la production agricole et d’élevage. En l'absence de retenue, le ruissellement
est important et l’eau n’a pas suffisamment de temps pour s’infiltrer et approvisionner les
nappes phréatiques.
Cependant, la construction des ouvrages hydro agricoles entraîne aussi des risques
d'impacts négatifs. Un mauvais choix de leurs emplacements, et une construction inadaptée
sont des éléments qui peuvent être à la base des effets négatifs. Les principaux impacts
négatifs sur l'environnement sont dus au mauvais fonctionnement des digues/barrages. En
effet, sur base des visites des barrages et les canaux réalisés dans certains périmètres rizicoles
visités, le mauvais fonctionnement de ces ouvrages font que l’eau n’arrive pas normalement
dans tout le périmètre aménagé.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 80
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
La concurrence pour l’eau entre les agriculteurs des marais aménagés et ceux situés en
dehors des périmètres est une réalité, de même qu’apparaissent souvent des conflits entre
riziculteurs des marais aménagés et les éleveurs transhumants (cas de Rutana). Les troupeaux
de bovins après la récolte de riz détruisent les canaux secondaires et tertiaires et compactent le
sol qui perd sa structure et partant sa fertilité. Ceci constitue une préoccupation aussi bien
d’Administration territoriale que des structures techniques déconcentrées d’encadrement.
20.2.2. Infrastructures
Les infrastructures qui seront construites dans le cadre du PRODEMA-FA sont entre
autres les infrastructures de stockage, les unités de transformation et de conservations, la
construction de pharmacies communautaires, etc. Ces infrastructures auront des impacts
négatifs peu significatifs c’est à dire :
Bruits temporaires
Poussière pendant les constructions,
Les déchets de construction ;
L’insécurité liée au transport des matériaux,
Erosion du sol
La pollution des eaux et des sols
Déboisement
Sous ce point, il importe de parler de manière générale pour toutes les filières
identifiées surtout que toutes ces dernières passent par l’augmentation des productions.
i) La destruction des pollinisations des cultures entraînant la chute des rendements des
récoltes et du miel,
ii) L'apparition d'une résistance aux pesticides chez les ennemies des cultures
encourageant ainsi une plus grande utilisation des pesticides chimiques,
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 81
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
iii) La contamination des eaux et des sols, et la perte de la biodiversité dans l'écosystème,
en particulier parmi les espèces aquatiques non ciblées.
Les cultures de rente et les légumes sont les cibles privilégiées des ennemis de cultures
et des maladies pouvant occasionner d’énormes pertes. Les ennemis de cultures et les
maladies endommagent les feuilles, tiges et racines des plantes ont comme conséquence la
perte énorme des récoltes (chenilles légionnaires, le mildiou, etc.). Les cultures maraîchères
(oignon, ail, chou, carotte, aubergine, laitue, tomate, concombre), la patate douce, la pomme
de terre etc aussi sont attaquées par de multiples ennemis de cultures, tels les pucerons, la
teigne du chou, la mouche blanche, etc.
Outre les dégâts physiques qu'ils occasionnent, les pucerons et mouches blanches
transmettent des maladies virales. Quant à la tomate, elle a pour principaux ennemis les
nématodes dans le sol.
Les activités courantes portant sur la lutte contre les ennemies des cultures au Burundi
sont conduites principalement par la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) et la
commission nationale d’homologation des pesticides. Les méthodes de protection des récoltes
préconisées par les techniciens de DPV se fondent sur les recommandations de la FAO,
favorisant l'utilisation des pesticides botaniques. Bien que la DPV présente d’inspecteurs
phytosanitaires dans les différentes provinces, elle ne dispose pas de moyens suffisants pour
arriver sur terrain en vue de la surveillance et le contrôle, de même que du matériel d’analyse
de laboratoire.
Par exemple, pour le palmier à huile, les impacts sur l’environnement apparaissent
surtout au niveau de la transformation. Ainsi, la cuisson des palmistes demande beaucoup de
bois. En plus, toutes les presses y compris les presses artisanales sont installées à côtés des
cours d’eau, et les eaux usées chargées des déchets organiques se déversent directement dans
ces même cours d’eau qui se jettent dans le Lac Tanganyika. Ces déchets polluants ont
sûrement des impacts sur la biodiversité notamment sur la vie aquatique.
Pour les autres unités de transformation, il y en aura certains cas où l’usage du bois
sera une nécessité, ce qui a des impacts sur le couvert végétal. Dans d’autres cas, les machines
vont occasionner une pollution sonore. Pour les unités qui vont dégager des odeurs et des
poussières dans l’air, la vie de l’homme sera touchée.
Les sous projets qui seront financés dans le cadre du PRODEMA-FA sont supposés
avoir des impacts sociaux positifs répondant aux besoins de la population. Ces impacts
positifs peuvent être résumés comme suit ;
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 82
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
A côté de ces impacts positifs, la construction des petits ouvrages hydro agricoles,
d'autres infrastructures, et l'augmentation de la production agricole et d’élevage augmentent
les risques d'aggravation de problèmes de santé de la population et de leurs troupeaux, tels le
paludisme, la schistosomiase et les intoxications dus aux pesticides. Dans certains cas, la mise
en œuvre des sous-projets pourrait occasionner la réquisition des terres de la population et
l’obliger de se déplacer, créant un déplacement involontaire des populations.
Les conditions d’assainissement des habitations autour des marais aménagés peuvent
également être des sources de prolifération de vecteurs de maladies. En effet, le problème de
non usage des latrines fait que les eaux des drains sont souillées et contaminées, et de ce fait
la santé de la population est compromise avec de maladies diarrhéiques de tous genres.
Les presses traditionnelles pour la transformation de l’huile de palme qui sont souvent
installées tout le long des cours d’eau entraînent des pollutions par les eaux usées qui sont
consommées par la population et les animaux d’élevages et les poissons qui sont consommés
par la population jusqu’au niveau de BUJUMBURA. Les effets de cette pollution ne sont pas
encore bien étudiés.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 84
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Au niveau des projets d’élevage moderne, il est souvent nécessaire de faire le stockage
des aliments de bétail, mais il faut prendre des mesures de précaution nécessaires pour éviter
la contamination de ces aliments.
Les mesures d’atténuation proposées sont présentées dans les études suivantes ;
a) Annexe 1 : Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES)
b) Annexe 2 : Sécurité des micro barrages
c) Annexe 3. Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides (PGPP)
D’autres mesures sont stipulées dans des documents élaborés séparément à savoir :
Les outils juridiques sont importants pour la mise en œuvre du plan de gestion. A ce
titre, la loi n° 1/010 du 30 juin 2000 portant Code de l’Environnement au Burundi fixe les
règles fondamentales destinées à permettre la gestion de l’Environnement et à la protection de
celui-ci contre toutes les formes de dégradation, afin de sauvegarder et valoriser l’exploitation
rationnelle des ressources naturelles, de lutter contre les pollutions et nuisances, et
d’améliorer les conditions de vie de la population dans le respect de l’équilibre des
écosystèmes (Art. 1). L’amélioration de cette loi est principalement au niveau du chapitre 3
qui consacre la procédure de l’étude d’impact sur l’environnement de tous les projets de
développement. Ce code prévoit des textes d’application avec une liste des activités dont
l’étude d’impact est obligatoire (Art.24). Ce texte d’application qui devrait en outre définir les
directives nationales n’existe pas encore. En conséquence, le projet PRODEMA-FA adoptera
les procédures d'évaluation environnementale pour les sous projets conformément à 1’ OP
4.01 « Evaluation environnementale » de la Banque Mondiale en attendant la mise en place
de ces textes d’application.
Ce document est réalisé dans l’objectif de mettre en place un plan d'assurer l'entretien
régulier des micro-barrages existants ou à construire. Le Rapport d'analyse sur la sécurité des
micro-barrages propose notamment ;
L’étude propose le renforcement des capacités des comités de gestion des ouvrages
hydro-agricoles (micro-barrages, autres ouvrages hydrauliques et réseaux d’irrigation) et des
Opérateurs de Proximités qui auraient pour mission :
Ce comité sera constitué d’un expert du génie rural du PRODEMA-FA , d’un membre
de la cellule technique chargé des micro-barrages et de la petite irrigation et un ingénieur du
génie rural de chaque DPAE concernée par la mise œuvre des micro-barrages et autres
ouvrages hydrauliques pour l’irrigation.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 87
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Le document donne également des directives techniques pour assurer une bonne
construction des micro-barrages, petites retenues collinaires, petits ouvrages de la petite
irrigation depuis la mise sur pied des études techniques de base, la conception des ouvrages;
les pentes de remblais; les fondations; la construction (la surveillance pour toutes les
opérations de mise en valeur).
Le plan de contrôle des ennemis des cultures recommande que le projet PRODEMA-
FA apporte un appui à (i) la formation en matière de gestion des pesticides et l’utilisation de
la technique de lutte intégrée contre les ennemies des cultures, ii) diffusion de la loi sur la
réglementation dans une langue nationale (Kirundi), (iii) la diffusion de la liste des pesticides
homologués.
Le projet s’appuiera dans sa mise en œuvre sur les documents préparés à cet effet en
rapport avec le Plan d’Action pour le Développement des Batwa et du Cadre de Politique de
Réinstallation involotaire des populations pour s’assurer de la mise à profit du projet à tous les
bénéficiaires dans sa zone d’action. Pour ce faire, des actions concrètes à mener sont stipulées
dans ces documents
réinstallation se fera sous la supervision des structures d’analyse et approbation des projets
présentés et d’un représentant du MEEATU.
De plus, on s’appuiera sur le cadre de gestion environnementale et sociale du PRODEMA-FA
dont le but est d’offrir des directives visant à assurer que la sélection, l’évaluation et
l’approbation des sous-projets et leur mise en œuvre soit conforme tant aux politiques, lois et
réglementations environnementales du Burundi qu’aux politiques de sauvegarde de
l’environnement de la Banque Mondiale.
La Lutte intégrée contre les ennemies de cultures : Le plan de lutte contre les ennemis de
cultures prévoit une formation pour les personnes ressources (ODPs et agriculteurs) qui vont
appuyer les agriculteurs dans la surveillance et le contrôle ainsi que les meilleures pratiques
de l’utilisation des pesticides dans les contextes de la lutte contre les ennemis de cultures.
Dans les zones du projet, les bénéficiaires seront également encadrés par les techniciens de la
DPV et des DPAE.
Les indicateurs de suivi aideront dans la mise en application des mesures d'atténuation,
le suivi et l’évaluation de l’ensemble du projet. Ces indicateurs peuvent être résumés comme
suit :
Evaluation environnementale
Cadre de réinstallation :
Organisations de producteurs:
Les unités Provinciales de coordination et de gestion des sous-projets (UPCGP) ont pour
mandat le recrutement de prestataires de service qualifiés qui aideront les producteurs à :
A ce stade, on ne peut émettre que des indications pour la détermination des coûts du fait
qu’on ne connaît pas encore les sous-projets qui seront financés.
Les activités du Plan de Gestion des Pesticides sont conçues pour s'assurer que
l’utilisation des pesticides est réalisée d’une façon rationnelle et que les ennemis des cultures
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 91
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
sont parfaitement maîtrisés par la promotion d’un programme de la lutte intégrée contre les
ennemis des cultures.
1. Aménagement/réhabilitation Manque d’entretien des -Formation des OP’s DGR&PPF, UNCGP, Trimestriel PM
et gestion des périmètres ouvrages et des canaux et des techniciens du ODPs, OPs et MEEATU et
hydro-agricoles et petite irrigation provocant des fois des GR pour la prise en prestataires de MINAGRI
inondations charge de l’entretien services
-Mise en place des
comités des usagers
compensations
conformément au
cadre réglementaire de
réinstallation OPs bénéficiaires,
involontaire du projet ODP,DPAE/ et/ou
prestataires de
services, services
de recherche .
UNCGP/UPCG
P/MINAGRI/M
-Pratique de l’élevage EEATU/
en stabulation autorités
permanente ou semi- administratives
permanente et locales
développement de
l’approche agro-sylvo-
zootechnique (ASZ),
-Réservation des
espaces pour les
cultures fourragères.
- Restauration de la
fertilité des sols et
protection de
l’environnement.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 93
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
21. RECOMMANDATIONS
Préparation d’un plan de gestion de lutte intégrée contre les ennemis des
cultures
Préparation d’un programme de formation en matière de lutte intégrée contre les ennemis
des cultures
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 94
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
MANIRAKIZA Joseph,
MUKORUKARABE
François, NTIBIYIBUKA
Balthazar
Président de la Fédération des
Caféiculteurs de la Province
MUHORO Venant Bubanza Musigati
NYIMIRIMANA Martin Producteur du Palmier à huile Nyanza-Lac
Membres des OP Ntikumirako et Colline
SIMBARAKIYE Audace, Tujinamba de multiplication des Dama/Commune
MAGANYA Sylvestre plants de palmier à huile Rumonge/Bururi
Responsable du Centre Semencier Commune
GASORE Samson de NYABITSINDU Kayokwe/Mwaro
Responsable du Centre Semencier
NOBETSE Léonidas de Bugarama Commune Muramvya
Centre de collecte des
Président OP Twitange légumes de
SINDAYIGAYA Claver Tutiziganya Mubarazi/Muramvya
Membre de l'OP Confiturerie de Zone
HATUNGIMANA Joachim Bugarama Bugarama/Muramvya
Membre de l'OP Culture de
NYANDWI Emmanuel Garukirumuryango Tomate/Bubanza
MASABO Séverin Membre de l'OP Shirukubute Menuiserie de Musigati
NGENDABANKA
Constance, NIYAKIRE
Louise, KAMANZI Membre du comité de gestion de Aviculture/Centre
Modeste l'OP Imboneza NGOZI
Aviculture/Centre
NDAYIZEYE Pascasie Trésorière de l'OP UMUCO BUBANZA
NTAMAGENDERO
Onesphore, NTAHONDI
Gabriel, BACANAMWO
Gaspard, MUPEPE JeanMembres des Ops pêche de
Freddy MVUGO/Nyanza-Lac Pêche
Membres OP de pêche de Busoni,
MUGABONIHERA Nestor lac Rweru Pêche
Dans le cadre de l’élaboration d’un plan de gestion des pestes et des pesticides
ASSOCIATIONS VISITEES :
- TWITANGETUTIZIGANYA de Mubarazi/Muramvya
- DUSHIGIKIRAMAHORO de Mivo/Ngozi
- TUGWIZUMWETE de Kirundo
- KEREBUKA de Rugari/Muyinga
- ADAE de Cankuzo
- TURIMETUGWIZUMWIMBU de Bukemba
- IMBONEZA de Makamba
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 100
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Par
Emerusenge Emile
ANNEXE 2 :
Par
NIMUBONA Dismas
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 1
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Pages
1. INTRODUCTION……………………………………………………………………
…..3
2. DESCRIPTION DU PROJET…………………………………………………….4
3. DESCRIPTION DES CADRES LEGISLATIFS, REGLEMENTAIRES ET
ADMINISTRATIFS…………………………………………………………………5
2.1. Politique générale du Gouvernement……………………………………………..5
2.2. Politique sectorielle du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage……………...6
2.3. Politique Sectorielle du Ministère de l'Eau, de l’Environnement, de
l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme………………………………..7
2.4. Cadre légal et réglementaire…………………………………………………8
2.5. Politique opérationnelle de la Banque Mondiale relative aux mesures de la
sécurité des micro-barrages………………………………………………….9
4. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES DANS L’EVALUATION
5. ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DES SITES VISITES ……………….11
6. ANALYSE DES ALTERNATIVES…………………………………………….13
7. LOCALISATION DES SITES A AMENAGER………………………………16
8. ESTIMATION DES COÛTS DES AMENAGEMENTS…………………….28
9. MESURES DE SECURITE DES MICRO-BARRAGES PROPOSEES…….28
8.1. Définition d’un barrage…………………………………………………………28
8.2. Construction…………………………………………………………………….28
8.3. Types de
barrages………………………………………………………………35
8.4. Risques………………………………………………………………………….
..35
8.4.1. Rupture…………………………………………………………………..36
8.4.2. Glissement de terrain……………………………………………………36
8.4.3. Ensablement et envasement…………………………………………….37
8.5. Mesures
préconisées……………………………………………………………37
10. INDICATEURS DE SUIVI………………………………………………….…38
11. RECOMMANDATIONS……………………………………………………….39
ANNEXES
LISTES DES PERSONNALITES /INSTITUTIONS CONTACTEES.41
REFERENCES……………………………………………………………42
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 2
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
ACRONYMES et ABREVIATIONS
Le Burundi est un pays enclavé d’Afrique orientale de 27.834 km² avec une population de
8 030 000 habitants (RGP 2008). Les lacs et cours d'eau occupent une surface de 2.568 km².
La croissance annuelle de la population est de 3 % et la densité démographique moyenne de 310
hab. /km² est l’une des plus fortes d’Afrique. Son taux de croissance annuel est d’environ 3 %.
Son économie dépend fortement du secteur agricole, qui à lui seul occupe plus de 90 % de la
population, contribue pour plus de 50 % au produit intérieur brut (PIB) et fournit 95 % de
l’offre alimentaire et plus de 95 % des recettes d’exportation (devises).
Les terres arables sous cultures permanentes couvrent 43% de la superficie totale du Pays.
Son relief accidenté lui confère un climat tropical d'altitude, chaud et humide, mais des fois
aride sur les basses altitudes et tempéré sur les montagnes. La saison des pluies, commençant
en septembre, dure entre 7 à 8 mois, plus ou moins entrecoupée par une petite saison sèche en
janvier et février. La saison sèche, quant elle dure de 4 à 5 mois.
Les différences d'altitude lui permettent d'avoir des paysages divers dans un relief varié
depuis les rives du lac Tanganyika jusqu'à la crête en passant par les plateaux centraux où sont
situées les collines devenues l'une des caractéristiques du Pays. En outre, sa situation au point
de vue hydrographique est très particulière. La ligne de partage des eaux entre les deux plus
grands bassins du continent (du fleuve Nil et du fleuve Congo) se confond avec le faîte du
relief, la crête Congo-Nil, où un chevelu de cours d'eau prend naissance pour arroser le pays.
Le Burundi présente une succession d'étapes thermiques: les basses terres de l'Imbo et du
Bugesera et les dépressions du Moso où les températures annuelles sont comprises entre 20 et
24° C, les plateaux centraux, déjà tempérés et les montagnes fraîches, avec des moyennes
inférieures à 15°C. Les pluies augmentent avec l'altitude. Il ne tombe que 900 mm par an de
précipitation dans les régions les plus basses, mais près de 1800-2000 mm sur les plus hauts
versants de Mumirwa.
L'agriculture, au sens large, a toujours été considérée comme le moteur de l'économie et, à cet
égard, s'est vu assignée des objectifs, avant la crise, d'assurer l'autosuffisance alimentaire, de
fournir les devises dont le pays a besoin, les matières premières pour les industries agro-
alimentaires, des emplois et des revenus à la population.
Conscient de cette importance du secteur agricole dans l'économie du pays (employant plus
de 90% de la population active et comptant pour 50 % du PNB et plus de 80 % des revenus
d'exportation) et de la nécessité d'assurer à toute la population une sécurité alimentaire et
nutritionnelle, le Gouvernement a élaboré une Stratégie de Développement du Secteur
Agricole, avec l’appui de la Banque Mondiale et des autres partenaires techniques et
financiers actifs dans le pays. Cette Stratégie recommande notamment, (i) l’augmentation de
la productivité et le développement de système de production durables ; (ii) la promotion des
chaînes de valeur dans le secteur de l’agri-business ; (iii) le renforcement des organisations
des producteurs et l’appui urgent à l’émergence des initiatives privées notamment le transfert
de technologie ; et (iv) l’orientation vers une agriculture de marché tout en assurant la sécurité
alimentaire de la population. Le Projet de Productivité et de Développement des Marchés
Agricoles (PRODEMA-FA) contribuera au développement des cultures d’exportation à haute
valeur ajoutée en accordant la priorité aux actions destinées à améliorer l’environnement du
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 4
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
commerce des produits agricoles et l’accès à des infrastructures et des services de qualité, qui
faciliteront l’intégration régionale. Le Gouvernement s’assurera que les capacités des
producteurs à travers leurs organisations, soient renforcées pour notamment leur permettre de
capitaliser sur les opportunités des marchés et des technologies, disponibles ou à explorer, et
promouvoir les investissements privés dans le secteur agricole.
L'approche méthodologique qui sera arrêtée pour réaliser cette petite irrigation et sécuriser les
ouvrages sort du schéma classique par son caractère participatif et dynamique. En effet, un
processus de consultation et de concertation sera engagé auprès des différents bénéficiaires
avant et après la réalisation de ces ouvrages, pour d’une part en assurer une bonne mise en
œuvre et d’autre part un bon suivi périodique au niveau de leur sécurité et fonctionnement.
1. DESCRIPTION DU PROJET
L’Objectif Global du Projet est d’améliorer la productivité de petits producteurs et leur accès
au marché pour les chaînes de valeur (filières) ciblées dans la zone du Projet. Les indicateurs
clés pour la mesure de l’atteinte de cet objectif sont les suivants : (i) le rendement moyen des
chaînes de valeur ciblées (tonnes/ha ou litres/lactation/vache) ; et (ii) le pourcentage du
volume de production mis en marché par les bénéficiaires du projet.
La sous composante financera : (i) des subventions à frais partagés pour les investissements
productifs (les ‘sous-projets’) tout au long des chaînes de valeur (production de plants en
pépinière, production, collecte, transformation et mise en marché) ; et (ii) l’appui-conseil au
‘cycle des sous projet’, pour l’identification, la préparation, la sélection et la mise en œuvre
des sous projets.
Cette sous composante : (i) renforcera les capacités techniques et organisationnelles tout au
long de la chaîne de valeur (pour les CdV prioritaires) et (ii) éliminera les contraintes
techniques et organisationnelles au stade clés où ces contraintes sont identifiées (pour les CdV
non prioritaires). La sous composante améliorera la coordination et le dialogue entre les
acteurs dans la chaîne de valeur à travers la mise en place des institutions professionnelles et à
travers l’appui au partenariat entre acteurs, y compris les partenariats public-privé.
La sous-composante financera les activités suivantes : (i) renforcement des capacités des
entités bénéficiaires de sous projets (groupes de producteurs, associations des usagers d’eau,
coopératives, etc.), et développement organisationnel et institutionnel des chaînes de valeurs
prioritaires ; et (ii) renforcement des capacités des institutions publiques partenaires qui
appuient les bénéficiaires de sous projets. Ces institutions partenaires seront notamment :
l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), pour les recherches en système de
production et la certification des semences ; le MINAGRIE à travers la Direction Générale de
la Recherche et de l’Extension Agricole (DGMAVA), pour la vulgarisation agricole ; la
Direction Générale de Promotion de l’Agriculture et l’Elevage (DGPAE), pour les
informations agricoles ; la Direction Générale de l’Elevage (DGE), pour les services
vétérinaires, la prévention des maladies animales et la lutte contre les ennemis des cultures ;
le Ministère du Commerce, pour les normes commerciales et le contrôle des fraudes.
Le projet établira un partenariat avec les institutions régionales et internationales qui
disposent des technologies avancées, notamment : l’Institut International pour la Recherche
sur le Riz (IRRI) pour le développement de paquets technologiques sur la filière riz ; l’Institut
International pour l’Agriculture Tropicale (IITA) pour les technologies post récolte sur le
manioc, les fruits et légumes et la banane.
L’objectif de la composante 2 est d’améliorer les infrastructures de base pour que les
producteurs puissent augmenter le volume de la production agricole et améliorer leurs liens
avec le marché. Cette composante a pour objectif l’amélioration du développement de
l’irrigation dans les marais et la réhabilitation des routes d’accès, y compris la mise en place
des systèmes de gestion nécessaires pour ces infrastructures. Les infrastructures éligibles
seront les infrastructures de base liées au développement de l’irrigation des marais (y compris
la protection des bassins versants adjacents aux marais), ainsi que les pistes de desserte dans
les marais et les routes d’accès reliant ces marais au réseau communal. L’aménagement des
marais sera basé sur les marais dont les marchés avaient été attribués et ceux dont les DAO
étaient produits et pour lesquels l’appel d’offre pour aménagement pourra rapidement
intervenir. Dans la mesure du possible, toutes les constructions relatives à cette composante
seront réalisées sur la base de travaux à haute intensité de main d’œuvre afin de générer le
maximum d’emploi pour les populations locales.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 6
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
L’objectif de cette sous composante est le développement des systèmes d’irrigation dans les
marais, et la protection et la conservation des bassins versants adjacents aux périmètres
irrigués. La sous composante tirera profit des approches d’irrigation financées par le
PRASAB. Celles-ci consistent en la réhabilitation des périmètres existants pour la culture
intensive du riz, en la rotation avec des légumes, des légumineuses et pomme de terre hors
saison. Les marais dont les marchés avaient étaient déjà octroyé et ceux dont les DAO étaient
produits seront aménagés.
Le développement des périmètres irrigués couvrira une zone de près de 914 ha. La
conservation et la protection seront entreprises sur les collines et pentes des bassins versants
qui entourent les périmètres irrigués, sur la base d’un ratio de 5 ha de bassin versant pour tout
ha de périmètre réhabilité, c’est-à-dire 7 110 ha au total ( dont 4570 ha pour les nouveaux
marais et 2 540 ha pour les marais aménagés). La sous composante financera également la
réhabilitation des infrastructures existantes. Les activités de la sous-composante incluront la
mise en place et le renforcement des capacités des Associations des Usagers d’Eau (AUE) et
la préparation des programmes de gestion et d’entretien des infrastructures et équipements
d’irrigation. Les sites seront sélectionnés sur base de : (i) la proximité des marchés, (ii) le coût
et la qualité de l’évaluation, et (iii) l’intérêt exprimé par les AUE de construire le réseau
tertiaire et de prendre en main la gestion et l’entretien.
Les investissements dans les routes d’accès et les routes de desserte auront un effet positif sur
la productivité agricole. Les bonnes routes de desserte vont améliorer la production, réduire
le coût de transport des marchandises et des services, et accroître les prix à la production des
récoltes. La sous-composante va connecter les zones maraîchères de production au réseau
communal par la réhabilitation et la modernisation des voies intérieures et les routes d’accès
des périmètres réhabilités. La sous-composante partira des pistes dont les études sont
terminée (15 km) et celles déjà identifiées (65 km). La longueur totale des routes à réhabiliter
est d’environ 80 Km, sélectionnées sur base des critères suivants : (i) elles permettent l’accès
aux marais sélectionnés pour être réhabilités dans le cadre du projet, (ii) elles sont connectées
aux routes existantes et/ou marchés, et (iii) elles ne correspondent pas aux parties déjà prises
en compte dans le cadre des programmes routiers financés par d’autres partenaires (IDA, EU,
ADB et IFAD). La conception et la mise en œuvre de cette sous-composante seront
entreprises avec la collaboration de l’Office National des Routes en charge de la planification
du secteur routier et la supervision des travaux.
l’information sur les progrès dans la mise en œuvre du projet. L’UCP va réserver une
attention particulière au contrôle de l’impact social et environnemental. Elle développera les
outils et procédures nécessaires à cette fin, et assurera le renforcement des capacités des
acteurs associés dans ces activités. L’UCP conduira enfin les activités de communication du
projet.
En juillet 2007, un Forum sur les Etats généraux de l’Agriculture et de l’Elevage a eu lieu et a
permis de dégager un certain nombre d’actions stratégiques qui peuvent s’énumérer comme
suit (i) diversifier les sources de croissance économique et initier la libéralisation des activités
commerciales et la privatisation des outils de production dans le sens de l’amélioration de la
qualité et de la compétitivité des produits agricoles, (ii) assurer une meilleure maîtrise de la
gestion des eaux et une exploitation durable des ressources naturelles; (iii) garantir une
meilleures disponibilité des intrants agricoles et d’élevage ; (iv) s’attacher à résoudre la
problématique foncière ; (v) renforcer la recherche agronomique et l’encadrement en vue
d’augmenter la production agricole ; (vi) régionaliser les cultures et l’élevage selon les
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 8
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
avantages comparatifs des zones, provinces d’introductions ; (vii) garantir une meilleure
conservation, transformation, commercialisation des produits et profiter des perspectives
d’intégration régionale ; (viii) assurer la mobilisation des financements nécessaires et
améliorer la coordination des actions.
La Stratégie Agricole Nationale pour 2008-2015 a été arrêtée en juillet 2008 et s’inscrit dans
la ligne directe du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et veut répondre aux
préoccupations formulées lors du Forum sur les Etats généraux de l’Agriculture et de
l’Elevage de juillet 2007. Son objectif global est de contribuer de manière durable à la
réduction de la pauvreté et de soutenir la croissance économique du Burundi à travers
l’augmentation de la productivité des facteurs de production, la valorisation maximale des
productions, la diversification des opportunités de revenus, la préservation et le maintien des
ressources naturelles et environnementales.
En matière d'irrigation, domaine dans lequel la sécurité des micro-barrages intervient, les
principales contraintes sont la mauvaise connaissance des terres susceptibles d'être irriguées
(surtout pour la petite irrigation de colline) ainsi que le coût excessif des grands ouvrages. La
politique du Ministère est de faire l'inventaire des terres irrigables et d'initier des actions
pilotes et participatives de la petite irrigation. S’agissant de l’aménagement des marais, les
principales contraintes sont d’une part le manque de données physiques permettant une
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 9
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
planification correcte des aménagements et la non maîtrise des interventions de terrain d’autre
part. Beaucoup d’aménagements réalisés l’ont été sur des bases empiriques et notamment sans
études hydrologiques préalables, ce qui peut conduire à un assèchement irréversible du marais
et une perte définitive de son rôle "tampon" qui consiste à réguler les débits des rivières. Des
fois le département n’est pas informé à temps pour assurer le suivi et le contrôle.
En conclusion, il ressort que les politiques sectorielles de ces deux ministres sont impliquées à
des degrés divers dans la mise en œuvre, la gestion et la sécurité des micro-barrages et
ouvrages hydrauliques connexes d’irrigation. Par conséquent, les deux ministères devront se
concerter régulièrement pour voir comment clarifier les responsabilités de chacun et mener
une meilleure coordination des actions et éviter des chevauchements.
Sur le plan réglementaire, le Burundi dispose des textes juridiques qui régissent l'exploitation
et la gestion des eaux de surface et souterraine et l'Environnement. Ces textes sont constitués
de lois, de décrets et d'ordonnances. Les textes qui nous intéressent particulièrement dans
cette étude sont les suivants:
La loi sur l'eau stipule dans son article 2 que font partie du domaine public hydraulique qui est
inaliénable, imprescriptible et insaisissable :
- les cours d'eau et les lacs naturels et artificiels, leurs lits, leurs berges jusqu'à la
ligne atteinte par les eaux avant de déborder telle que déterminée après enquête
par l'autorité de tutelle du domaine public hydraulique ;
- les sources ;
- les eaux souterraines ;
- les marais recouverts par les eaux de façon permanente ;
- les ouvrages hydrauliques et leurs dépendances réalisés dans un but d'utilité
publique par l'Etat ou pour son compte ;
Dans son article 9, la loi sur l'eau reconnaît le droit de prélèvement et d'utilisation de l'eau du
domaine public hydraulique à des fins domestiques (quantités d'eau nécessaires à
l'alimentation humaine, aux soins d'hygiène, aux productions végétales ou animales réservées
à la consommation familiale de ces personnes).
En matière des eaux de surface, le Burundi possède des eaux et des bassins versants qu’ils
partagent avec les pays voisins (la République Démocratique du Congo, le Rwanda et la
Tanzanie), et pour cela, il est lié par des accords dans le cadre de la convention de l’Initiative
du bassin du Nil (10 pays riverains de ces bassins, y compris les trois pays cités)
Au cours de l’année 2009 « La Politique Nationale de l’Eau » a été élaborée et un atelier de
validation a eu lieu le 9 septembre 2009. Elle met en exergue les problèmes liés au cadre
institutionnel incomplet, aux instruments législatifs incomplets et jugés inopérants, une faible
maîtrise de l’eau, un manque de prise de conscience de la population sur le plan
environnemental, un faible financement des infrastructures hydrauliques, etc. La situation
actuelle des ressources en eau est caractérisée par des chevauchements, de la confusion de
rôles et de compétences et parfois de rivalités. Cette politique se fixe par conséquent l’objectif
global de « Garantir de façon durable la couverture des besoins en eau de tous les usagers par
un développement harmonieux des ressources en eaux nationales ». Dans le domaine agricole
elle propose la promotion d’une irrigation à grande échelle dans les régions potentiellement
irrigables de la plaine de l’Imbo et les dépressions du Moso ainsi que l’irrigation à petite
échelle partout où c’est possible. Cet important instrument doit encore passer dans les
instances habilitées pour adoption.
Pour garantir la sécurité du barrage sur toute la durée de sa vie le Maître de l'ouvrage a la
responsabilité de s'assurer que les mesures de sécurité des micro-barrages nécessaires sont
prises et que les ressources financières sont fournies.
2. Lorsque la Banque finance un projet incluant la construction d'un nouveau barrage, elle
exige que la conception et la construction soient supervisées par des professionnels
qualifiés et expérimentés. Elle impose également à l'emprunteur d'adopter certaines
mesures et de les appliquer à la conception, à la passation des marchés, à la construction, à
la mise en opération et à la maintenance du barrage ainsi qu'aux travaux afférents.
3. La catégorie des petits barrages englobe par exemple: les lacs collinaires, les barrages
locaux de lutte contre l'érosion, les petits remblais-réservoirs. Les grands barrages sont
ceux d'une hauteur supérieure à 15 m, ou de 10 à 15 m de hauteur dont la conception est
inhabituelle (débits de crue particulièrement importants ou situés dans une zone sismique
imposant des fondations spéciales). Les petits barrages sont ceux de moins de 15 m de
hauteur.
4. Pour les barrages existants et barrages en construction, la Banque peut financer les types
de projets ne comportant pas de nouveau barrage mais appelé à dépendre de la bonne
marche d'un barrage existant ou d'un barrage en construction cités ci-après: centrale
hydroélectrique ou système d'adduction d'eau puisant directement dans un réservoir
contrôlé par un barrage existant ou d'un barrage en construction ; barrage de dérivation ou
structures hydrauliques en aval d'un barrage en amont ou d'un barrage en construction qui
pourrait subir d'importants dommages en cas de défaillance du barrage en amont ou du
nouvel ouvrage financé par la Banque; et projets d'irrigation ou d'adduction d'eau qui
dépendront de la réserve et du bon fonctionnement d'un barrage existant ou d'un barrage
en construction pour leur approvisionnement en eau et qui pourraient ne pas fonctionner si
le barrage subit une rupture des opérations.
Les méthodes et les techniques utilisées dans la présente étude ont consisté à la
documentation, à des entretiens avec du personnel de terrain possédant une grande expérience
dans la conduite des travaux d’aménagement, de la population exploitant un marais aménagé,
des responsables des projets analogues financés par d’autres bailleurs, des représentants des
institutions ayant l’aménagement des marais et des bas-fonds dans leurs attributions. Ces
entretiens à divers niveaux ont été complétés par des visites de terrain afin de se rendre
compte des risques éventuels que certains micro-barrages peuvent courir.
Quelques sites retenus des provinces Ngozi, Cankuzo, Rutana et Makamba ont été visités. Il
s’agit des marais de Ndurumu, Nyakijima, Mwirusi, Mbaraga, Nyamikungu et Mugonera.
Ndurumu
Marais d’une vaste étendue qui atteint la rivière Kanyaru est situé dans la commune
Mrarangara, province Ngozi. Les principales cultures pratiquées sont le riz pendant la période
pluvieuse et le haricot en saison sèche. Les cultures maraîchères, le maïs, la patate douce sont
aussi cultivées avec moins d’importance. On y rencontre de temps en temps du bétail en quête
de pâturage.
Le marais fût autrefois aménagé mais actuellement les infrastructures sont complètement
détruites. La réhabilitation se justifie de tant plus que la population est habituée à la culture de
riz. Toutefois les leçons doivent être tirées du premier aménagement en ce qui concerne
notamment la conception du barrage qui devrait se faire en maçonnerie au lieu de gabions,
l’organisation des exploitants du marais pour constituer des associations viables, de la
protection du vaste bassin versant afin de réduire les effets de l’érosion et des crues. Lorsque
tout le marais sera aménagé et mis en valeur toute l’année le bétail ne trouvera plus sa place.
Nyakijima
Le marais de Nyakijima se trouve à cheval sur les communes Gashikanwa et Ngozi. Il est très
vaste et sa superficie est estimée à 1000 ha. Les cultures pratiquées sont le haricot, le maïs, la
pomme de terre, la patate douce et les cultures maraîchères pendant la saison sèche et le riz en
saison de pluie. Le bétail vient souvent quand il y a la jachère. Une partie du marais a été
aménagée par d’autres intervenants mais le problème d’organisation des exploitants se pose
pour l’entretien et la maintenance des ouvrages, ce qui risque de se produire dans de nouvelles
zones d’aménagement si cette contrainte n’est pas prise en compte.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 13
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Mwirusi
Mwirusi est situé à 16 km du chef-lieu de la commune Mishiha dans la région du Moso, près
de la frontière tanzanienne. Il est généralement occupé par le riz en saison de pluie et par les
cultures de haricot, patate douce, de sorgho et de maïs. Son sol est sableux et on constate que
les berges de la rivière qui le traverse s’érodent à certains endroits.
Une partie des infrastructures hydro-agricoles construites par d’autres intervenants est encore
là mais en très mauvais état. C’est le cas du barrage qui est envasé et ensablé. Par contre les
batardeaux sont volés et le réseau d’irrigation est complètement bouché.
Les vaches trouvées sur place viennent de la commune Kigamba et elles sont en
transhumance en commune Mishiha qui est moins peuplée. Ce mode de conduite de bétail est
officiellement interdit au niveau national mais ce n’est pas toujours respecté.
Mbaraga et Nyanzari
Non loin du marais de Mwirusi, Mbaraga et Nyanzari présentent à peu près les mêmes
caractéristiques sauf que pour Nyanzari une partie était en train d’être aménagée par
PRASAB.
Nyamikungu
Le ruissellement des eaux de pluie est important et parfois cause des glissements de terrain
qui pourraient endommager des ouvrages des bas-fonds en aval. Ainsi les mesures de
protection du bassin versant et l’interdiction des feux de brousse doivent être prises pour
atténuer les effets d’érosion notamment l’envasement, l’ensablement et le glissement de
terrain.
Mugonera
Conclusions
Les sites visités nécessitent une réhabilitation et les leçons apprises doivent guider les futures
interventions. En effet, l’envasement et l’ensablement ne seront évités que lorsque le bassin
versant entier sera protégé. De même l’entretien et la maintenance des ouvrages dépendront
principalement du niveau d’organisation des exploitants du marais qui seront formés par des
partenaires techniques en gestion des périmètres aménagés et des associations. En outre, le
bétail qui cherche du pâturage ne trouvera pas sa place si la population s’organise dans la
mise en valeur des sites et que les parcelles sont occupées par les cultures toute l’année. La
stabulation du bétail qui présente plusieurs avantages quant à la santé de l’animal et à la
production du fumier sera encouragée.
Dès que les ouvrages de prises sont détruits et ne remplissent plus leur rôle, la population ne
trouve plus d’intérêt à entretenir des canaux d’irrigation et des drains qui ne servent plus en
rien d’où envahissement des herbes sauvages et retour à l’état d’avant aménagement.
Trois méthodes d’irrigation sont pratiquées dans le monde à savoir l’irrigation de surface,
l’irrigation par aspersion et le goutte-à-goutte. Au Burundi c’est la première qui est largement
répandue. Elle consiste à utiliser un canal à ciel ouvert, qui apporte de l’eau par gravité à tout
un réseau de canaux de plus en plus petits, lesquels permettent de la distribuer à de
nombreuses rigoles d’arrosage. L’eau en excédent est ensuite évacuée par un réseau de fossés
collecteurs
L’irrigation à petite échelle est pratiquée de plus en plus, toutefois d’autres moyens peuvent
être utilisés quand cela s’impose. On dérive l’eau des rivières par des barrages et elle est
acheminée vers des champs par des canaux mais il arrive qu’un système de pompage soit
installé pour l’arrosage des jardins de très petites superficies.
Il existe plusieurs sortes de petites pompes à pédales, mais celle qui a été déjà expérimentée
au Burundi par la FAO et le PRASAB est une pompe refoulant à deux cylindres en acier,
simple à installer permettant une irrigation autonome sous pression.
Le modèle de cette pompe Money Maker a été conçu et fabriqué par une ONG du Kenya
ApproTEC basée à Nairobi. Cette ONG développe et fait aussi la promotion des technologies
utilisables dans les petites activités en Afrique de l’Est et ailleurs. L’une des contraintes de
nombreux agriculteurs regroupés ou non dans des associations est de pouvoir apporter l’eau
d’irrigation aux cultures pendant les périodes de fort
défit hydrique afin d’assurer une augmentation de la
production agricole. Les différentes formes
d’irrigation (par gravité ou par aspersion) demandent
souvent des investissements assez lourds et des
charges d’entretien élevées et deviennent peu
rentables pour les petits exploitants agricoles. Les
pompes à pédales offrent des possibilités à ces
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 15
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
exploitants de pouvoir irriguer les terres de marais et de colline à moindre coût. Ce matériel
utilisé manuellement ne demande pas de carburant ni d’entretien particulier pour son
fonctionnement. Son coût est d’environ 400 USD rendu Bujumbura par fret aérien. Les
artisans locaux soudeurs sont capables de réparer ce type de matériel, voir même d’assurer sa
fabrication.
Les accessoires sont composés d’une crépine, de joints d’étanchéité en caoutchouc, d’une
colonne semi-rigide d’aspiration, de tuyaux flexibles d’aspiration et de refoulement et de la
tige métallique rigide de support démontable.
Les pièces d’usure à remplacer sont les joints.
Cette pompe à pédales pèse 15 kg.
La mise en œuvre de la pompe consiste à relier la crépine et la pompe par un tuyau rigide
pour l’aspiration (maximum 6 m) et à la sortie du refoulement de la pompe un flexible de 25
ou 50 m qui sera utilisé pour arroser. Pour irriguer une personne actionne la pompe en
pédalant et une autre personne qui tient le tuyau flexible arrose. La HMT (Hauteur
manométrique totale) pour cette pompe est de 13 m. L’aspiration, HA = 6 m et le
refoulement, HR = 7 m
Les débits moyens (tenant compte de l'influence du vent de la personne qui pédale) peuvent
varier de 0,6 à 1,5 l/s (valeur maximale théorique:1,5 l/s), tandis que la pression peut
engendrer un jet de plus de 10 m de portée (de 8 à 12 m).
D’autres sociétés fabriquent les mêmes pompes en les améliorant, c’est le cas de Ecofloindia
avec des modèles plus légers et plus maniables.
Les périodes d’exploitation et de pompage sont généralement effectuées pendant les heures de
moindre chaleur de la journée.
On peut utiliser la pompe à pédales pour les cultures de maïs, de patate douce et de cultures
maraîchères sur une superficie comprise entre ½ et 1 ha exploitée par une association de 10
personnes.
La rentabilité économique de la pompe à pédales est évidente si l’on considère qu’on produit
sur une terre qui, normalement, ne pourrait pas être cultivée pendant une certaine période sans
cette intervention. De même la rentabilité financière est largement positive lorsque les
cultures concernées sont maraîchères à cycle végétatif très court et d’une valeur marchande
élevée.
La petite irrigation avec des pompes à pédales est à l’état embryonnaire au Burundi mais là où
ce genre d’irrigation est pratiqué la demande s’accroît car elles permettent l’irrigation sans
beaucoup d’investissement. Elles ont effectivement contribué à améliorer les conditions de
vie des bénéficiaires par l’augmentation de la production agricole. Les impacts sur
l’environnement ne sont pas encore visibles mais sa généralisation peut provoquer des
érosions des terres exploitées et des berges des cours d’eau utilisés. Aussi devra-t-on tirer une
attention sur la disponibilité des ressources en eau suffisante pour ne pas créer des conflits
entre les populations de l’amont et de l’aval de la zone irriguée.
Outre les pompes à pédales utilisées actuellement on peut expérimenter des pompes
manuelles. Les premières comme celles-ci ont un champ d’action limité mais elles possèdent
des avantages par rapport aux motopompes qui coûtent chères et qui exigent des frais de
fonctionnement que les petits et moyens exploitants ne peuvent pas obtenir.
En ce qui concerne l’atténuation des impacts négatifs, des actions de lutte anti-érosive doivent
être menées dans les exploitations irriguées. Les prélèvements d’eau sont généralement
faibles par rapport à la disponibilité des ressources ainsi les risques de tarissement des cours
d’eau n’existent pas encore toutefois une organisation des usagers s’avère nécessaire non
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 17
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Dans le cadre du PRASAB 11 sites ont été déjà identifiés par les OCB en concertation avec
les autorités locales et les ODP ; et ont été proposés pour être financés et aménagés dans le
cadre du PRODEMA-FA. Il s’agit des marais du tableau ci-dessous.
L’étude d’impact environnemental et social pour ces sites a été réalisée par un consultant
national en septembre 2007 (rapport provisoire). La présente étude montre les grandes
préoccupations et propose des recommandations spécifiques pour chaque site en ce qui
concerne les mesures d’atténuation pour sécuriser les ouvrages hydro-agricoles à mettre en
place.
Marais de Mwirusi
Le sol du marais de Mwirusi dans sa partie superficielle est dominé par la texture sableuse
alors que dans les couches profondes, on y trouve de l’argile. Cette texture argileuse est
souvent à l’origine des problèmes d’instabilité du sol : en effet, une simple déviation de l’eau
en dehors de l’émissaire principal peut entraîner l’érosion dans le marais et la destruction des
ouvrages qui n’adhèrent pas solidement au sol. De même, les berges de la rivière s’érodent
facilement et cela peut également aboutir à la destruction des ouvrages mis en place. Pendant
la saison des pluies le marais est inondé tandis qu’en saison sèche le débit de la rivière
diminue très sensiblement. C’est un signe que le ruissellement est important en temps de
pluie, conséquence d’une faible protection de bassin versant. En outre, la région est une zone
de transhumance du gros bétail en provenance de la commune Kigamba.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 20
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Sur ce site, les mesures d’atténuation concernent notamment (i) la protection du bassin
versant par le reboisement des zones dénudées, l’interdiction des feux de brousse, la lutte anti-
érosive dans les exploitations agricoles en amont du marais qui diminueraient l’envasement et
l’ensablement au niveau du micro-barrage, (ii) les études préalables de sols et hydrologique
avant les nouvelles constructions, (iii) la stabilisation des berges par les riverains de
l’émissaire par la plantation des plantes fixatrices (Tripsacum laxum et Pennisetum
purpureum) avec l’encadrement de la DPAE Cankuzo et de l’administration locale et (iv)
l’interdiction de la transhumance. Ces actions préviendront les dégâts sur les ouvrages mais la
durabilité de ceux-ci dépendra également du degré d’organisation des Associations d’Usagers
de l’Eau (AUE) qui cotiseront pour constituer la redevance qui les permettront de prendre en
charge eux-mêmes l’entretien, la maintenance des ouvrages et la prévention contre les vols
des batardeaux et des vannes ( pratique déjà observée).
Marais de Nyanzari
Il est traditionnellement exploité par la population riveraine et n’est occupé que presque
entièrement en saison de pluie par la culture du riz. Il ne connaît généralement pas beaucoup
d’inondations, cependant le sol est alluvionnaire. En saison sèche, le taux d’occupation du
marais est faible puisqu’il n’est cultivé que par endroits. C’est pendant cette période de
l’année que le bétail en provenance de Kigamba vient en transhumance.
Le marais est vaste et une partie a été aménagée par le PRASAB. Dans le cadre de
PRODEMA-FA une autre partie (en extension) sera aménagée et il n’y a pas de problèmes
majeurs mis à part que le bétail y pâture.
Les mesures de mitigation en matière de sécurité des ouvrages concernent notamment les
études préalables de sols et d’hydrologie, l’aménagement intégral du bassin versant, la
stabilisation des berges, l’interdiction de la transhumance ou la délimitation des zones
d’élevage et la construction des abreuvoirs, l’organisation des usagers en association et leur
formation.
Marais de Mbaraga
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 21
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
En saison sèche, le marais de Mbaraga est cultivé par endroits et certains espaces sont alors
mis en jachère de sorte que le bétail en provenance de la commune Kigamba vient en
transhumance. Une partie du marais a été aménagé antérieurement. Les destructions que l’on
y observe sont des conséquences des effets destructeurs de l’homme. En plus, on constate des
phénomènes d’ensablement et d’envasement. Ainsi la durabilité des infrastructures mises en
place dépendra de la prise de conscience des bénéficiaires que le marais leur appartient et que
l’entretien doit être régulier. A cet effet, l’organisation des usagers devra être renforcée à
travers la formation qui sera dispensée par les prestataires de services, les services de génie
rural et de la DPAE.
Sur ce site les mesures d’atténuation sont les suivantes : en amont du marais, le projet
envisagera des actions de protection du bassin versant par le reboisement des zones dénudées,
l’interdiction des feux de brousse, la lutte anti-érosive dans les exploitations agricoles. Dans le
périmètre aménagé les bénéficiaires stabiliseront les berges de l’émissaire par la plantation
des plantes fixatrices (Tripsacum laxum et Pennisetum purpureum) avec l’encadrement de la
DPAE Cankuzo et de l’administration locale. En outre, l’administration interdira la
transhumance ou délimitera des zones d’élevage et préconisera la construction des abreuvoirs
loin des ouvrages.
Ouvrage envasé
Toutes les nouvelles constructions se baseront sur des études approfondies de sols et
d’hydrologie.
Marais de Gikuyo
Le marais n’est pas encore aménagé, il est exploité traditionnellement. Les mesures
d’atténuation sont les suivantes : pour toute action d’aménagement des études de sol et
hydrologiques seront menées. La sécurité des ouvrages dépendra des mesures de protection du
bassin versant, l’organisation de la population pour l’entretien et la maintenance, la formation
des usagers pour la gestion du périmètre aménagé. Ces actions sont prioritaires pour le
PRODEMA-FA.
Marais de Kamaso-Ruhohera
Le marais a un sol à dominance argileuse. A certains endroits, le marais est aussi utilisé
comme pâturage alors que dans d’autres parties, la population Batwa y exerce les activités
liées à l’extraction de l’argile.
Les ouvrages à construire dans ce marais présentent de faibles risques en ce qui concerne leur
sécurité, toutefois on devra tenir compte de l’exploitation de l’argile.
Sur ce site comme mesures d’atténuation, l’aménagement intégral est recommandé pour la
sécurité des infrastructures hydro-agricoles à mettre en place. Il s’agit notamment des actions
de lutte contre l’érosion dans les exploitations agricoles. Les zones d’extraction d’argile pour
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 22
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
la fabrication des tuiles, des briques et des pots doivent être clairement délimitées et il est
recommandé de boucher les trous après extraction et de faire un bon planage et reconstitution
des parcelles pour leur mise en valeur agricole. Cette action sera possible avec l’appui de
l’ODP de l’administration locale et de la DPAE.
Pour la sécurité des ouvrages toutes les nouvelles constructions se baseront sur des études
approfondies de sols et d’hydrologie et la divagation du bétail dans un périmètre aménagé
sera découragée. En outre un aménagement intégral du bassin versant est vivement
recommandé.
Marais de Nyakijima
La partie du marais à aménager est proche d’une zone aménagée par l’ONG CARE Burundi.
Certains endroits du marais sous jachère sont réservés, pendant la saison sèche, aux pâturages
du bétail et on observe des actions d’extraction de sable dans la rivière Nyakijima. Les
problèmes rencontrés sont relatifs à l’organisation de la population et à la divagation du bétail
qui pourraient porter préjudice au bon fonctionnement des ouvrages d’irrigation et de
drainage.
Les mesures de mitigations sont notamment l’échange d’expérience avec les exploitants de la
partie aménagée, la formation des usagers du marais, la réglementation du mode de conduite
du gros bétail et la construction des abreuvoirs. Comme pour tout aménagement de marais ou
bas-fond des études de sols et hydrologiques constituent un préalable afin de garantir la
durabilité des ouvrages et l’aménagement intégral du bassin versant est recommandé pour
protéger la zone aménagée contre les eaux de ruissellement qui provoquent de l’envasement et
de l’ensablement.
Marais de Ryakagoma
Marais de Ndurumu
Quelques éleveurs riverains conduisent sporadiquement leurs vaches dans le marais pendant
la saison sèche sous prétexte qu’ils sont à la recherche de l’herbe verte alors qu’en réalité ils
visent la paille du riz.
Le marais de Ndurumu fut aménagé en 1985 par la SRD Buyenzi mais on ne trouve
actuellement aucune trace d’infrastructures. En effet, le barrage autrefois construit en gabions
n’existe plus et le réseau d’irrigation et de drainage est complètement bouché.
Sur ce site les mesures d’atténuation sont entre autres, la réalisation des études de sols et
pédologique et application d’une approche participative avec les bénéficiaires. Les leçons
apprises de l’ancien aménagement devront être exploitées. En réhabilitant ce marais on devra
penser à une autre conception de dérivation d’eau privilégiant la durabilité en construisant un
barrage en maçonnerie et des batardeaux ou vannes. Le bétail qui y pâture peut être source de
dégâts aux infrastructures hydro-agricoles et il est recommandé d’interdire son accès dans une
zone aménagée. Par ailleurs il est connu que si les ouvrages ne sont pas entretenus
régulièrement, ils perdent rapidement leur fonctionnalité. En outre, l’aménagement intégral de
bassin versant est recommandé pour limiter les dégâts causés par les eaux de ruissellement
notamment l’ensablement et l’envasement.
Ces marais ont été aménagés avant la crise de 1993 avec les financements de la BAD. Les
ouvrages sont envahis par des sédiments solides qui proviennent des versants des collines et
montagnes surplombant le marais. Les contraintes rencontrées pour la sécurité des
installations hydro-agricoles de ce marais sont (i) le manque d’aménagement intégral du
bassin versant et surtout de reboisement de la chaîne de montagnes Inanzerwe qui aurait pu
atténuer les effets d’érosion en amont du barrage, (i) l’absence d’entretien des ouvrages par
les bénéficiaires, (iii) le vol des vannes et (iv) la divagation du bétail dans le périmètre qui
avait été aménagé.
Marais de Nyamikungu
Nyamikungu est un marais situé dans la région naturelle du Moso. Il est surplombé par des
montagnes qui subissent chaque année des feux de brousse ayant comme conséquences
l’inondation, le charriage des éléments solides vers les bas-fonds et marais, le glissement de
terrain, etc. Son sol est alluvionnaire et on y trouve plusieurs types de sols qui sont souvent en
strates. L’installation des infrastructures est délicate dans la mesure où les horizons de sols ne
sont pas homogènes et des études pédologiques et hydrologiques constituent un préalable.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 24
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Comme mesures d’atténuation de ces impacts négatifs, en vue de la durabilité des ouvrages,
il s’agit de la protection du bassin versant par l’interdiction des feux de brousse, le
reboisement des zones inoccupées par les cultures, la lutte anti-érosive dans les exploitations
agricoles et la construction de déssableur au niveau du micro-barrage. Comme partout ailleurs
les usagers seront organisés et formés.
Dans tous les marais identifiés la végétation naturelle n’existe plus étant donné qu’ils sont
presque totalement sous cultures. Cependant, à certains endroits du marais de Mwirusi et de
Mbaraga, on remarque des traces de l’ancienne végétation naturelle dominée principalement
par des Cyperus latifolius, l’Hyparrhenia sp. et des cultures fourragères (Tripsacum laxum et
Pennisetum purpureum) sur les berges.
La mise en cultures de toutes les parcelles du marais aura comme conséquence la disparition
de toute la végétation naturelle et donc un impact négatif sur la flore existante mais il est jugé
négligeable par rapport aux nombreux avantages que la réhabilitation apportera aux
bénéficiaires en ce qui concerne la production agricole.
S’agissant de la faune, les marais aménagés sont à la base de la création de nouveaux habitats
qui vont nécessairement abriter de nouvelles espèces fauniques surtout de la microfaune.
L’abondance de la nourriture dans les marais contribuera aussi à attirer de nouvelles espèces
fauniques particulièrement les oiseaux migratoires et les insectes.
Les marais sont des sites où on extrait généralement des matériaux de construction comme
l’argile, le gravier et le sable. L’impact actuel est encore faible mais cet aspect est très
important dans la mesure où les infrastructures peuvent se détruire rapidement. Les zones
d’extraction seront délimitées.
Conclusion
Ces marais identifiés sont constitués, soit de marais exploités traditionnellement, soit de
marais qui ont été aménagés par d’autres intervenants avant la crise ou au début de celle-ci.
La détérioration des infrastructures hydro-agricoles mises en place est due à plusieurs raisons
dont les principales sont : l’insuffisance de l’encadrement provoquée par la crise, le manque
d’organisation de la population bénéficiaire qui influence négativement l’entretien et le
remplacement des vieilles pièces ou endommagées, le vol des vannes et des batardeaux,
l’extraction anarchique de l’argile pour la fabrication des tuiles, des briques et des pots, la
divagation du bétail dans un périmètre aménagé et la non protection du bassin versant dont les
conséquences sont l’érosion provoquant la destruction des ouvrages, l’ensablement et
l’envasement. Toutefois, les conditions actuelles de sécurité au niveau de tout le territoire
national, et la reprise des activités d’encadrement permettront la réussite des réhabilitations.
Les encadreurs techniques des ODPs, des DPAEs et des administrations locales devront
fournir des efforts dans l’appui conseil technique et organisationnel en faveur des OCBs
marais Bénéficiaires des futurs aménagements.
Les mesures de mitigations des impacts négatifs qui seraient proposées sont les suivantes : (i)
Les barrages, les chutes et les partiteurs doivent être construits en matériaux durables ; (ii) Il
est convenu qu’ils soient régulièrement entretenus pour leur sécurité et leur durabilité ; (iii)
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 25
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Cela ne peut réussir que si les bénéficiaires sont organisés en associations et que les
redevances sont bien gérées et utilisées pour les réparations éventuelles ; (iv) Avant la
réhabilitation et l’aménagement des formations seront organisées ; (v) Les autres mesures
d’atténuation des impacts négatifs sont : l’aménagement intégral du bassin versant,
l’interdiction des feux de brousse et de la divagation du bétail, la prévention contre les vols
des vannes et autres accessoires des ouvrages, la construction des dessableurs en cas de
nécessité, la délimitation des zones d’emprunt d’argile et la remise en état des lieux après
extraction, etc.
En 2007 les OCB et les OP du PRASAB avaient identifié des marais à aménager ou
réhabiliter. Actuellement la situation de certains marais a changé et c’est ainsi que le projet
PRODEMA-FA pourrait inclure des marais indiqués dans le tableau ci-dessous.
Superficie
Superficie irrigable
N° Nom du marais Province Commune estimée –
APD (ha)
TDR (ha)
1 Nyamuswaga Ngozi Kiremba et Tangara 200 285
2 Ndurumu Ngozi Marangara 150 210
3 Kinywamagana Kirundo Vumbi 120 65
4 Ruhohera Kirundo Vumbi 120 92
5 Mwambu Cankuzo Cendajuru 170 179
6 Nyanzari ext 2 Cankuzo Mishiha 60 83
TOTAL 914
Le choix de ces sites s’est basé sur les besoins de la population et les considérations des
techniciens de terrain tout en tenant compte des interventions des autres bailleurs afin d’éviter
des duplications et des chevauchements parfois observés quand il n’y a pas eu de
concertation. En effet, il est à constater que dans cette même zone on trouve d’autres
intervenants ; tels que la FAO, le PPCDR, le Gouvernement avec le financement propre et les
ONG Solidarités, FLM, etc... Etant donné la présence de plusieurs intervenants dans les
mêmes zones, il faudra une harmonisation des approches.
Cette liste reste indicative car le choix définitif des sites dépendra des résultats des
consultations avec les OCBs, les autorités locales et les techniciens des ODPs et DPAEs.
Dans cette identification et validation, les extensions des marais en cours d’aménagement
semblent prioritaires de tant plus que la population est plus réceptive
Busoni Giteranyi
Kirundo Bwambarangwe
Ntega Kirundo
Kirundo Bwambarangwe
Rwanda Ntega Kirundo
Gitobe
Mugina Rwanda Marangara Vumbi
Gitobe Butihinda
Mabayi
Mugina Butihinda
Mabayi Marangara Vumbi Gashoho
Nyamurenza
Cibitoke Mwumba Gasorwe Muyinga
Gashoho
Kabarore
Busiga Nyamurenza Kiremba
Rugombo Murwi
CibitokeBukinanyana Mwumba Ngozi Muyinga
Gasorwe Muyinga
Kabarore
Busiga GashikanwaKiremba
Rugombo Murwi Kayanza Ngozi Muyinga
Bukinanyana Muruta Gashikanwa Tangara Gitaramuka
Ngozi
KayanzaGahombo Buhinyuza
Buganda Gatara Tangara
Muruta Ngozi Gitaramuka
Buganda Musigati Kayanza
Gahombo
Gatara
Ruhororo Buhinyuza Kigamba
Bubanza Muhanga
Musigati Kayanza
Matongo Ruhororo
Bugenyuzi
Buhiga
Mwakiro Kigamba Mishiha
Mpanda
Bubanza Gihogazi Karuzi
Mutaho Cankuzo
Localisation
Gihanga
des
Rugazi sites à aménager dans
Mpanda
Bukeye Rango
Mbuye
Mutumba
Karuzi Cankuzo
Gisagara
Gihanga Bukeye
Muramvya Bugendana Mutumba
leMutimbuzi
cadre du
Rugazi PPDMA-BU
Muramvya Mbuye Shombo
Nyabikere
Bweru
Cankuzo
Cendajuru Gisagara
PROJET DE PRODUCTIVITEMubimbi Muramvya
ETKiganda
DE DEVELOPPEMENT
Rutegama Bugendana
DES MARCHES
Nyabikere
28
Buja
Mutimbuzi
Isale Muramvya Giheta Shombo Bweru Cendajuru
AGRICOLES
Mairie
Buja
Mubimbi DU BURUNDI
Rutegama
MugongomangaKiganda
Ndava (PRODEMA-FA)
Giheta
Butezi
Isale
RDC
Kanyosha Gitega Butezi Ruyigi Gisuru
Mairie Mugongomanga
Rusaka
Ndava
Nyabihanga
Nyabiraba Ruyigi
RDC
Gisuru
Buja
Kanyosha
Mutambu Mwaro
Rusaka Nyabihanga
Gitega
Gitega Ruyigi
Nyabiraba
Kabezi Rural Kayokwe Ruyigi
Buja
Mutambu Mwaro Gitega Butaganzwa2
Mukike Makebuko
Kabezi Rural Gisozi Kayokwe
Nyanrusange Itaba Butaganzwa2 Kinyinya
Muhuta Mukike Bisoro
Gisozi Makebuko
Gishubi Nyabitsinda
Nyanrusange Itaba Kinyinya
ie ie
Mugamba Nyabitsinda
Muhuta Bisoro Gishubi
an an
Bugarama Bukirasazi
Mugamba Ryansoro
nz nz
Bugarama Matana Buraza
Bukirasazi
Ryansoro Musongati
Ta Ta
Matana Buraza Giharo
Burambi Musongati
Mpinga-Kayove
Giharo
Buyengero Songa
Burambi Rutovu Rutana
Rutana Mpinga-Kayove
Bururi
Buyengero Songa Rutovu Rutana
Rutana
Rumonge
BururiBururi
Bururi Gitanga Bukemba
Rumonge
Vyanda Gitanga Bukemba
L acL ac
Vyanda
Makamba Kayogoro
Vugizo
TanTan
Makamba
Makamba Kayogoro
Vugizo
Makamba
g ang an
Kibago
Nyanza_Lac
Mabanda
yikayika
Kibago
Nyanza_Lac
Mabanda
sites à valider
Limites provinciales
Limites provinciales
20 0 20 Km Limites communales
20 0 20 Km Limites
Lacs communales
Lacs
Pendant ces dix dernières années les aménagements ont été conduits par FAO, PRDMR,
PRASAB et ONG. Les coûts d’aménagement varient suivant le type d’aménagement et
l’approche de la mise en œuvre utilisée. L’exécution en régie coûte moins cher que les
travaux confiés à des entreprises privées mais chaque système a ses avantages et ses
inconvénients. En considérant les expériences des uns et des autres le système de travaux par
des entreprises présente des avantages comparatifs si on veut respecter les délais prévus et
obtenir des ouvrages de qualité exigée.
Les coûts d’aménagement à l’ha sont très variables comme on le constate dans le tableau ci-
après. Pour les travaux de réhabilitation d’anciens marais la différence réside dans l’état de
délabrement et les matériaux utilisés ainsi que les entreprises qui exécutent les travaux. En ce
qui concerne les nouveaux aménagements les coûts dépendent de la conception des ouvrages
et des matériaux utilisés.
8.2 Construction
L'étude de site qui précède la réalisation d'un ouvrage est complexe et prend en compte la
géologie, l'hydrogéologie (écoulement de l'eau souterraine) et l'hydrologie (pluviométrie,
débit des rivières).
Tous les Ingénieurs qui participeront aux études et travaux relatifs aux micro-barrages
d’irrigation devront avoir un diplôme d’Ingénieur en génie civil ou en génie rural, et posséder
au moins trois ans d’expérience pertinente.
La première mesure technique à l'étape d'avant conception est la visite de terrain. Les
bénéficiaires et les autres parties prenantes doivent participer activement à la description
détaillée de l'idée de projet. La phase de planification commence par les études des aspects
pédologiques et hydrologiques du site.
RECONNAISSANCE DU SITE
La reconnaissance du site est une étape cruciale pour se faire l'idée des aspects du terrain
(topographie, pédologie, géologie, environnement physique et socio-économique, etc.) afin
d'apprécier les différents facteurs pouvant influencer sur le choix judicieux de l'emplacement
des micro-barrages d'irrigation et des ouvrages hydrauliques pour la petite irrigation. Les
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 30
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
(i) Hydrologie:
- situation des eaux de surface et des eaux souterraines et l'emplacement des cours
d'eau
- mesure de courants et de débits, de niveaux d'inondation, de conditions de
drainage
- recherche de traces d'inondations passées, de signes d'érosion et de sédimentation
ou de dépôt
(ii) Géologie:
- état du sol du site et de la zone environnante
- vérification d'existence de problèmes géologiques comme l'instabilité du sol et
caverne
- vérification de traces d'actions du séisme
(iii) Topographie:
Outre les études au lieu de construction du micro-barrage, d’autres activités seront entreprises
pour la bonne réussite du projet :
Dès que les sites sont connus, il est recommandé d’analyser d’une manière approfondie les
impacts négatifs de l’aménagement et de l’irrigation afin de prendre des mesures
d’atténuation. Il s’agit des effets sur la flore, la faune et éventuellement l’air. Les
constructions des micro-barrages nécessitent des emprunts des matériaux de construction tels
que le sable, le gravier, le moellon, etc. De plus, les méandres et les lits des émissaires
peuvent être modifiés à tort ou à raison et les résultats peuvent être catastrophiques au niveau
environnemental. Au niveau social on doit éviter des conflits provenant de la redistribution
des parcelles.
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 31
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Une étude des sols détaillée devra être menée par des professionnels et comprendra
notamment la classification et les paramètres physiques du sol. En fonction de la complexité
du site une étude géotechnique sera envisagée en vue des études de fondations, de la
perméabilité de l’assise, la recherche des zones d’emprunt pour les matériaux de construction
de l’ouvrage. Les caractéristiques et conditions de mise en œuvre de ces matériaux seront
déterminées (analyse granulométrique, limite d’Atterberg, densité et teneur en eau,
compressibilité, gonflement, etc.). Il faut procéder aussi à une analyse des données
géologiques de surface, géophysique et interprétation photo géologique afin de préciser les
discontinuités, les failles et les conditions d’étanchéité dans le site d’emplacement du micro-
barrage.
Etudes hydrologiques
Les calculs des données hydrologiques sont plus ou moins fiables lorsqu’ils portent sur des
données relevées de façon régulière et sur une longue période. Ces données sont traitées
statiquement pour donner des estimations par exemple sur les débits de crues et d’étiages; qui
sont les éléments essentiels pour le dimensionnement des micro-barrages et des autres
ouvrages connexes d’irrigation. Lorsque de telles données ne sont pas disponibles ou peu
fiables, celles d’un bassin versant voisin, moyennant quelques corrections peuvent être
utilisées dans la zone concernée ou on peut recourir à des méthodes empiriques d’estimation.
Les services de l’IGEBU pourront être sollicités puisque ils centralisent au niveau national
toutes les données sur l’hydrologie et l’agro-climatologie, la topographie et la cartographie.
Par ailleurs cet institut est suffisamment outillé pour des mesures de débit. Au besoin il peut
procéder au jaugeage différentiel puisque les données existantes ne correspondent pas
toujours au bassin versant qui intéresse le projet mais seulement une partie.
L’étude de faisabilité dans ses termes de références porterait sur les éléments suivants :
Identification et localisation des sites dans ces régions concernées pour la mise en
place des sous-projets de la petite irrigation en se basant sur des études techniques :
climatologique, hydrogéologique, pédologique, topographique et socio-économique en
matérialisant les résultats des choix sur un support cartographique ;
Indiquer et proposer des ouvrages types des petites infrastructures hydrauliques (petits
réservoirs, abreuvoirs pastoraux, petites structures de rétention de l’eau de
ruissellement, etc…), et qui sont déjà expérimentés dans d’autres pays et plus
particulièrement en Afrique dans des conditions presque similaires que celles du
Burundi ;
Identifier les sites potentiels pour la construction des barrages de retenues collinaires
(y compris en tête de marais) qui sont capables de stocker l’eau de pluies en saison
pluvieuse pour les utiliser en irrigation en saison sèche à des fins agro-pastorales.
Déterminer les caractéristiques techniques de ces types d’ouvrages (critères de
dimensionnement, plans types,…);
Indiquer les paramètres techniques, les schémas d’aménagement types, les plans types
des ouvrages singuliers, les coûts estimatifs et la rentabilité économique pour chaque
type de sous-projets de la petite irrigation qui aura été identifié et proposé ;
Proposer un plan d’action, comprenant une implication réelle des OP dans
l’identification, la conception et la réalisation ainsi qu’un calendrier pour les études
d’exécution et la réalisation des sous-projets proposés.
Etape de conception
La conception des barrages doit être rigoureuse et conduite par des professionnels.
Elle tiendra compte des éléments suivants:
- éléments composants: l'ingénieur qui conduit la conception de l'ouvrage prendra
décision du type de barrage en fonction des exigences de terrain et de la finalité du
projet ;
- conditions géologiques: les conditions géologiques et hydrologiques d'un
emplacement d'un barrage influence considérablement la conception, l'exécution,
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES 33
AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
En général, un terrain de fondation d'un barrage doit avoir les qualités de résistance suffisante.
Pour les charges de l'ouvrage; une compressibilité réduite et uniforme; une perméabilité
réduite et une stabilité à l'action des eaux d'infiltration; une structure monolithe caractérisée
par l'absence de fissures, conservation de la forme sous l'action de l'action des phénomènes
physico -géologiques.
Les propriétés physico-mécaniques qu'il faut déterminer dans la première étape pour
caractériser le terrain du point de vue physico-mécanique sont la déformabilité, la capacité de
résistance normale et tangentielle, la perméabilité et un éventuel état de l'effort
- conditions morphologiques : la forme de la vallée influence le choix du type de
barrage ;
- profils caractéristiques.
La conception des micro-barrages en remblai sera faite de façon que ces ouvrages soient
construits si l'étude pédologique montre que le sol est homogène et qu'il est constitué de
matériaux compactés en couches dont l'épaisseur est inférieure à 0,3 m avec une densité sèche
maximale supérieure à 95 %. La hauteur maximale sera dictée par le choix du site
d’emplacement et du niveau du plan d’eau à stocker mais ne dépassera pas 2 à 5 m. Cette
hauteur tient compte de l'affaissement susceptible de subvenir durant la première année à un
taux d'environ de 10 % de la hauteur de l'ouvrage selon le type de matériaux utilisés et le
degré de compactage. L'utilisation de matériaux en sol organique est strictement interdite. La
construction de l'ouvrage devra prévoir une réserve normative de 0,5 m au-dessus du niveau
de crue pour compenser l'affaissement, les dommages et les erreurs d'estimation du niveau de
crue.
L'usage de l'argile homogène est interdit. En général, le talus amont est de 1:2 et le talus aval
est de 1:1,5
Il est très important de prendre de mesures appropriées pour empêcher la nappe phréatique
d'atteindre le talus aval. Cela peut arriver lorsque la hauteur de la retenue est à son point
maximum. En attaquant le talus aval, la nappe phréatique provoque des glissements locaux
qui peuvent entraîner l'effondrement du micro-barrage. Ce phénomène pourrait être évité en
prenant une des mesures suivantes :
(iv) réduire l'angle de la pente aval
(v) construire un noyau central vertical composé de matériaux filtrants pour le drainage.
Ce matériau devra utiliser des matériaux imperméables comme l'argile compactée ou
du béton complètement entouré de filtres de matériaux plus perméables comme le
sable. Cette disposition permet de protéger le noyau du barrage contre l'érosion
découlant des fuites d'eau du réservoir
(vi) mettre en place, au pied de la pente aval une couche de matériau en gravillon qui
pourra forcer les eaux de fuite à s'écouler tangentiellement au niveau du pied de
l'ouvrage
La quantité d'eau qui pourra fuir du corps du barrage et par ses fondations est illimitée. Elle
doit être calculée et la valeur du facteur de sécurité contre les fuites devra être égale ou
supérieure à 4.
Lorsque le niveau d'eau baisse subitement après une longue période de rétention d’eau au
niveau élevé, la pression interstitielle dans le remblai n'a pas de temps pour se dissiper, cela
constitue un risque pour les micro-barrages. La résistance au cisaillement est réduite ce qui
peut provoquer l'effondrement de l'ouvrage.
La construction d'un micro-barrage devra être confiée aux entreprises locales formées qui
justifient une expérience professionnelle confirmée dans le domaine et une garantie financière
suffisante, sélectionnées sur base de compétition juste et transparente.
L'entreprise sélectionnée devra travailler avec une série de documents techniques qui devront
comprendre:
(f) les termes du contrat
(g) les dessins techniques détaillés
(h) les spécifications des matériaux, les conditions d'exécutions des travaux et les
équipements.
(i) les devis chiffrés détaillés
(j) les garanties de sécurité du contrat par exemple garanties de soumission
En ce qui concerne les fondations, les principaux éléments des fondations d'un micro-barrage
sont la force, la faible compressibilité et une transmissivité modérée.
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La force qui s'exerce sur la fondation d'un micro-barrage ne doit pas dépasser la capacité
portante du sol. Toutes les fondations s'affaissent sous le poids des charges qu'elles
supportent. L'élément support qui est le sol doit donc être renforcé si cette déformation est
associée à une fuite d'eau souterraine à travers les pores et les fissures, ce qui engendre une
augmentation générale du stress.
Les fondations sont également soumises à des charges horizontales résultant de la poussée
exercée par l'eau retenue par le barrage. Cette pression tend à refouler le barrage. Le barrage
est soumis à des fluctuations du niveau du réservoir. Cette variation des charges engendre la
déformation des fondations qui devront être capables de transférer de façon sécuritaire ses
charges au sol sans fatiguer la structure et endommager les écrans d'étanchéité.
La base du remblai devra être dégarnie de tourbe et de terre végétale jusqu'à une profondeur
de 0,25 m.
Le sol inerte devra être compacté avant le remblayage ce qui réduit l'affaissement.
Pour la petite irrigation, il s'agit des petits aménagements classiques tels que les réservoirs en
maçonnerie, les abreuvoirs en béton, l’installation du réseau pour irrigation par pompage, les
équipements solaires et pompes manuelles, qui sont des ouvrages à faible risque pour leur
construction.
Les barrages construits au Burundi dans le cadre de l’irrigation sont de divers types dépendant
souvent des cours d’eau à capter. On remarque
- des barrages d’irrigation situés dans la plaine de l’Imbo (SRD Imbo), dans le
Moso et le Buragane avec comme hauteur de 2 m à 4 m au maximum ;
- des petits ouvrages d’irrigation constitués de petits déversoirs à seuil, avec ou sans
batardeaux, ne dépassant que très rarement 2 m de hauteur ;
- des barrages avec digue de retenue en terre de 2 m de hauteur au maximum.
8.4. Risques
Un barrage est un ouvrage qui vit, travaille et se fatigue en fonction des efforts auxquels il est
soumis. Les risques qu’il peut courir sont notamment la rupture, le glissement, l’ensablement
et l’envasement.
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8.4.1. Rupture
La rupture d’un barrage peut avoir des diverses causes dont notamment des problèmes
techniques, des causes naturelles et humaines. Il peut s'agir d'un défaut de fonctionnement des
vannes permettant l'évacuation des crues ou bien d'un vice de conception, de construction ou
de matériaux. Le type de barrage, les matériaux utilisés, la nature des fondations ainsi que
l'âge de l'ouvrage vont avoir une influence sur l'apparition de ces problèmes techniques. Des
causes naturelles peuvent également être à l'origine de rupture de barrage. Il en est ainsi de
l’érosion des berges en amont et en aval, des crues exceptionnelles d'intensité supérieure à
celle retenue pour le dimensionnement des ouvrages évacuateurs, appelée crue de projet. Les
barrages en remblai ne supportent pas la submersion et sont donc plus vulnérables aux
débordements.
Les glissements de terrains, soit de l'ouvrage lui-même dans le cas de barrages en remblai,
soit des terrains entourant la retenue sont également une cause de rupture. Des causes
humaines peuvent être aussi à l'origine d'accidents : études préalables pas assez approfondies,
contrôle d'exécution insuffisant, erreurs d'exploitation, défaut de surveillance et d'entretien ou
encore actes de malveillance, sabotage, attentat, guerre, destruction par le bétail laissé en
divagation, extraction des matériaux de construction tels que l’argile, le sable et le moellon.
La rupture d'un barrage n'est pas en général un phénomène brutal : un barrage en remblai se
rompt progressivement par érosion externe ou interne laissant apparaître des fuites qui
augmentent progressivement. L'érosion externe est engendrée par des circulations d'eau,
même peu importantes ou suite à une crue importante ou à un éboulement tombant dans la
retenue, sur la crête des barrages (submersion). Le mécanisme d'érosion s'amorce à partir du
bord aval de la crête et progresse jusqu'à ce qu'une brèche soit ouverte. L'érosion interne
correspond à l'entraînement des matériaux au sein du corps de l'ouvrage ou de sa fondation.
Elle est provoquée par des percolations excessives à travers l'ouvrage (phénomène de renard).
Le conduit de fuite s'agrandit par érosion jusqu'à provoquer l'effondrement de la structure.
Comme pour le glissement de terrain les cours d’eau perdent leur lit normal et divaguent
d’une façon incontrôlée en endommageant sur leur passage en amont les champs et les
habitations.
La politique opérationnelle de la Banque Mondiale OP 4.37 stipule que, pour la durée de vie
de tout barrage, les organisations de producteurs sont tenues de prendre les mesures
appropriées et prévoir des ressources suffisantes pour assurer la sécurité des barrages et ce,
peu importe les sources de financement ou du statut de la construction. Etant donné les
sérieuses conséquences pouvant résulter du mauvais fonctionnement ou de la rupture d'un
barrage, la Banque est toujours préoccupée au plus haut point de la sécurité des nouveaux
barrages dont elle assure le financement ainsi que celle des barrages déjà existants dont
dépend directement un projet qu'elle finance. Pour les petits barrages qui vont être construits
dans le cadre du présent projet, la Politique Opérationnelle recommande des mesures simples
qui sont décrites ci-après.
Un barrage conçu pour l’irrigation fait partie intégrante d’un ensemble d’éléments intimement
liés d’un bassin versant. C’ainsi que dans l’analyse de sa sécurité il faut prendre l’ouvrage lui-
même ainsi que les parties environnantes en amont et en aval. Tout le bassin versant sera pris
en considération car les eaux qui y passent par un barrage peuvent causer des dégâts
importants qui le rendent non fonctionnel. De même, en irrigation l’organisation des usagers
d’un périmètre aménagé a des conséquences sur l’entretien et par conséquent sur sa durée de
vie.
Une région qui possède un exutoire commun pour ses écoulements de surface s’appelle bassin
versant. C’est l’équivalant d’un réservoir délimité de telle façon que toutes les précipitations
qu’il reçoit contribuent au débit de cet exutoire. Il représente, en principe, l’unité
géographique sur laquelle se base l’analyse du cycle hydrologique et de ses effets. Plus
précisément, le bassin versant qui peut être considéré comme un « système » est une surface
élémentaire hydrologiquement close, c’est-à-dire qu’aucun écoulement n’y pénètre de
l’extérieur et que tous les excédents de précipitations ou s’écoulent par une seule section à
l’exécutoire.
La connaissance des débits qu'apporte la rivière est essentielle. L'analyse des mesures de pluie
et de débit du bassin versant amont permettent de déterminer la crue maximale susceptible de
se produire, et donc de dimensionner les aménagements pour évacuer l'eau si la retenue est
pleine, sans dommage pour l'ouvrage et sans aggravation de la crue à l'aval.
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Les mesures à préconiser au niveau du bassin versant sont de nature préventive notamment la
lutte contre toute forme d’érosion (en nappe, ravinement, mouvement de masse, etc.) par des
moyens mécaniques ou biologiques.
Quand le barrage est mis en place, les mesures sont curatives et consistent aux travaux
d’entretien et de maintenance. Les recommandations qui vont suivre compéteront ces mesures
préconisées
9. INDICATEURS DE SUIVI
10. RECOMMANDATIONS
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Afin de garantir la sécurité des micro-barrages qui seront construits dans le cadre du
projet et assurer la pérennité des ces ouvrages hydroagricoles, des recommandations
sont formulées à divers niveaux : l’infrastructure elle-même, son environnement en
amont et en aval, le fonctionnement des institutions ayant la gestion dans leur
attribution.
I. Ouvrage
a) Avant la construction d’un micro-barrage, des études approfondies doivent être menées
par des professionnels. Il s’agit notamment des études hydrologique, géologique et
pédologique. Les données de débit d’étiage et surtout de crue sont d’une importance
capitale pour un dimensionnement correct. L’IGEBU possède des données de plusieurs
années pour un certain nombre de bassins versants. Lorsqu’on aménage un périmètre
appartenant à un petit bassin versant dont les données n’existent pas encore il est
recommandé au projet de passer des contrats de collaboration avec l’IGEBU car il est
outillé pour collecter des données fiables qui seraient utilisées par des bureaux
d’études.
b) Quand l’ouvrage est mis en place, il est soumis à diverses sollicitations et il vieillit.
Pour durer plus longtemps on recommande un entretien régulier, une inspection
périodique du barrage et au moins au début de chaque saison culturale et procéder
rapidement aux réparations et corrections le cas échéant. Les vieilles pièces ou
endommagées seront remplacées à temps.
c) Le barrage est construit en matériaux qui tentent des malfaiteurs. A certains endroits du
pays les fils de gabions sont enlevés ou les vannes sont volées. Le gardiennage
consistera un moyen de dissuasion mais aussi pendant la construction on fera en sorte
que les gabions placés en amont et en aval du barrage soient couverts d’un mortier de
ciment.
d) En outre il est recommandé de planter du gazon sur les berges de digue de retenue afin
de les consolider mais aussi interdire strictement l’accès au bétail.
e) Afin d’éviter l’ensablement des parcelles irriguées il est recommandé de construire des
déssableurs au niveau du barrage lors que le risque est évident.
a) Il est recommandé un aménagement intégral de bassin versant comme cela s’est déjà
réalisé dans le bassin versant de Rugwe en province Rutana en collaboration avec le
PAM. Il s’agit de mesures contre l’érosion avec des billons et la plantation des herbes
fixatrices ou fourragères sur les courbes de niveaux dans les champs ainsi que le
reboisement. Ces mesures atténueront les effets de ruissellement à savoir
l’ensablement, l’envasement et le transport des solides notamment les grosses pierres
qui pourraient détruire le barrage.
b) L’érosion est souvent aggravée par la pratique des feux de brousse. Afin de protéger
les micro-barrages construits il faudra sensibiliser la population pour éviter ces
mauvaises pratiques dégradant l’environnement et s’il le faut prendre des sanctions
exemplaires.
c) L’exploitation artisanale et non contrôlée de certains minerais est de plus en plus
observée. Une des conséquences en aval est notamment le charriage des matériaux
solides par les eaux de ruissellement d’où ensablement et envasement des marais et
par conséquent de toutes les infrastructures hydroagricoles. L’administration locale
devrait interdire cette forme d’exploitation.
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IV. Institution
a) Compte tenu des ressources humaines disponibles sur terrain il est recommandé le
renforcement des capacités à tous les niveaux depuis les usagers de marais jusqu’aux
cadres supérieurs du Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement et de
l’Urbanisme et du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage.
b) Le Département du génie rural et de la protection du patrimoine foncier et l’IGEBU
sont des partenaires de premier plan du projet en ce qui concerne l’aménagement des
marais et l’irrigation des bas-fonds et des plaines. Il est recommandé que le projet
apporte en appui matériel pour la collecte des données (installation des mini stations
d’observation dans les bassins versants).
c) Le personnel du Génie rural doit s’impliquer d’avantage dans le suivi et le contrôle
des aménagements.
d) La politique Nationale de l’Eau vient d’être analysée et adoptée au cours d’un atelier
organisé le 09 septembre 2009. A la mise en œuvre du projet, celui-ci tiendra compte
des recommandations de cet important instrument surtout en ce qui concerne la
gestion intégrée des ressources en eau.
e) La Gestion des Micro- Barrages d'irrigation et des ouvrages pour la petite irrigation
sera assurée par le Comité des usagers des O.P, assistés au point de vue technique par
les services techniques qui les aideront à préparer un plan de surveillance, d'entretien
et d'intervention rapide en cas de catastrophe
f) Des documents ou manuels de gestion et de maintenance seront élaborés pour aider les
OP dans l’exploitation et la surveillance de la sécurité des ouvrages.
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ANNEXES
REFERENCES
Par
BIGIRIMANA Joseph
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RESUME
En milieu rural, plusieurs méthodes sont utilisées pour protéger les cultures contre les
maladies et ravageurs: ce sont la lutte agronomique, lutte mécanique et physique, lutte
biologique et biotechnique, lutte chimique et la lutte intégrée qui combine toutes les méthodes
acceptables du point de vue économique, écologique et toxicologique. Bien appliquée, la lutte
intégrée permet de maintenir les populations d’organismes nuisibles en dessous du seuil de
tolérance.
L’utilisation des pesticides (lutte chimique) pour combattre les ennemis des plantes
constitue une méthode rapide à appliquer, à effet immédiat, mais délicate et dangereuse si elle
n’est pas accompagnée d’importantes mesures de contrôle permettant la réductions des effets
négatifs des produits nocifs utilisés. Tous les pesticides utilisés au Burundi sont importés. Les
agriculteurs s’en procurent dans des magasins privés de la capitale Bujumbura, du
Département de la Protection des Végétaux et même du marché noir non contrôlé. En milieu
rural, les rares boutiques qui vendent des pesticides ne satisfont pas les conditions
réglementaires et ces pesticides sont rangés en vrac avec d’autres articles (produits
vétérinaires, produits alimentaires, engrais chimiques, …). En général, les vendeurs, acheteurs
et agriculteurs n’ont pas de formation minimale sur l’utilisation des pesticides. La
manipulation, le conditionnement et le transport de ces produits -sans matériel adéquats-
exposent les intervenants à l’intoxication.
L’absence des textes législatifs complets sur la gestion des déchets et emballages vides
des pesticides constitue un danger environnemental important. L’utilisation des pesticides à
des fins non réglementaires est une pratique qui s’observe en milieu rural: des insecticides
destinés à traiter le caféier sont utilisés pour déparasitage des bovins par certains agriculteurs
et inversement, des produits réservés au déparasitage des bovins sont appliqués sur les choux,
…..Le Burundi a des textes réglementaires de contrôle phytosanitaire et a adhéré à plusieurs
accords et instruments internationaux relatifs à la gestion des ressources phytogénétiques et à
la protection de l’environnement. L’application des tous ces instruments juridiques n’est pas
optimale en partie suite à des insuffisances au niveau du personnel.
Face à cette situation qui interpelle, un plan de gestion des pestes et des pesticides est
une nécessité absolue. La présente étude propose des activités basées sur la promotion de la
lutte intégrée contre les pestes et sur la promotion de l’utilisation des pesticides sans mettre en
danger l’homme et l’environnement. Les actions suggérées s’orientent notamment vers
l’appui des diverses institutions impliquées dans ces secteurs, la formation de spécialistes et
des agriculteurs ainsi que le renforcement des capacités des techniciens et opérateurs divers.
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I. INTRODUCTION
Etant donné que la population burundaise croît rapidement, il est impérieux d’augmenter la
production agricole pour la nourrir et assurer la sécurité alimentaire. L’utilisation des intrants
devient alors une voie incontournable. A côté des semences sélectionnées et des engrais, les
pesticides permettent d’accroître la production agricole en luttant contre les maladies des
plantes qui réduisent le rendement.
Actuellement, le pays jouit déjà d’une législation phytosanitaire qui a été promulguée
en 1993. Malheureusement cet outil juridique n’est pas encore totalement fonctionnel suite au
manque de moyens financiers. La faible opérationnalité de cette législation sur le terrain se
concrétise par des semences qui entrent sans contrôle phytosanitaire sur les frontières.
La législation phytosanitaire qui n’est pas fonctionnelle constitue une menace inquiétante à
l’agriculture burundaise.
Les commerçants et les ONGs (Organisations non gouvernementales) importent du haricot de
la Tanzanie et de l’Ouganda. Dans ces pays il y a des souches de viroses du haricot qui
n’existent pas encore dans notre pays et qui risquent d’être introduites accidentellement au
Burundi. En République démocratique du Congo, la cochenille du manguier qui y est déjà
signalée mais pas encore au Burundi, ne tardera pas d’envahir le Burundi dans les conditions
actuelles des mesures phytosanitaires. La bactériose du bananier et la striure brune du manioc
sont déjà signalées dans les pays voisins (Tanzanie, RDC et Rwanda). Ces maladies
constituent un problème potentiel pour le pays étant donné que les mesures de quarantaine
végétale ne sont pas encore d’usage au Burundi.
Les pesticides autorisés à être utilisés sur le café et le coton sont malheureusement
détournés par quelques éleveurs pour le déparasitage de leurs vaches. La déviation des
pesticides de leurs usages pour lesquels ils ont été homologués est un exemple éloquent de la
faiblesse de la législation Phytosanitaire au Burundi. Dans ces conditions il devient urgent de
donner les moyens au département de la protection des végétaux pour l’application effective
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de cet Instrument Juridique. Plus encore, une approche régionale orientée vers le
renforcement des mesures phytosanitaires et surtout la quarantaine végétale aboutirait à
l’amélioration de la production agricole et de la santé humaine. Cette stratégie améliorerait les
conditions des transactions régionales et Internationales.
L’état des lieux de laa lutte contre les pestes et de la gestion des pesticides dont nous
allons parler repose sur les instruments juridiques, les infrastructures, les ressources
humaines, les intrants agricoles (les pesticides). Les données relatives à ces différents volets
précités ont été récoltées au cours de multiples contacts que nous avons effectués dans les
différentes institutions et entreprises tant publiques que privées qu’on trouve dans le pays,
mais aussi avec les agriculteurs associés dans les organisations des producteurs (OPs). Les
informations ainsi rassemblées seront exploitées pour dégager les points forts et les faiblesses
du système au Burundi, ce qui facilitera la planification d’actions pour améliorer le secteur
de gestion des pestes et des pesticides.
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II.1.1.1. Le haricot
Les principales maladies rencontrées sur le haricot en milieu rural sont des viroses (La
mosaïque commune : Bean Common Mosaic Virus (BCMV), les maladies cryptogamiques
(fonte de semis, anthracnose, les taches concentriques, …) et les parasites (pucerons noirs,
mouche du haricot).
Les symptômes et les dégâts causés par cette maladie varient selon la variété, la souche du
virus infectant, le moment et l'origine de l'infection, ainsi que des conditions
environnementales. Dans les cas les plus typiques, les feuilles sont de dimensions réduites,
déformées, souvent recroquevillées vers le bas, cloquées ou plissées. La croissance des plants
atteints est freinée, leurs fleurs et leurs gousses déformées, leur production sensiblement
diminuée.
Le virus de la mosaïque du haricot est transmis par différents pucerons, selon un mode non
persistant. Les semences infectées par le virus sont la source d'inoculum la plus importante.
L'incidence de cette maladie peut être réduite en évitant de semer les graines provenant de
plantes infectées. Dans les champs de multiplication, les plants virosés doivent être arrachés
dès leur détection et les pucerons contrôlés au mieux par des pulvérisations régulières de
diméthoate à 200 g m.a./ha. Le contrôle repose à terme sur l'utilisation de variétés résistantes.
- La fonte de semis
Elle est causée par les champignons telluriques Corticium rolsfii et Thanatephorus cucumeris
(Rhizoctonia solani).
Les attaques des graines en germination se traduisent par une mauvaise levée. L’incidence de
cette maladie peut atteindre les 20%.
Toute mesure favorisant une levée rapide et un bon établissement des plantules limite l’impact
de ces agents pathogènes : graines de bonne qualité, semis dans un sol bien drainé et pas
profondément. L’enrobage des semences avec un fongicide procure une protection efficace.
- L'anthracnose
L'anthracnose est une maladie fongique qui cause des lésions allongées brun foncé à noires
sur les feuilles, sur les tiges et les pétioles. Les gousses montrent des taches arrondies
nettement déprimées, à bords saillants brun rougeâtre. Une attaque précoce peut aboutir à la
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mort des plantules des cultivars sensibles. L'anthracnose prévaut dans les régions froides, en
hautes altitudes (1.600-2.000 m). Les gouttes de pluie assurent la dispersion de ce
champignon dans le champ.
Cette maladie n’est pas traitée chimiquement par les petits agriculteurs car, estiment-ils, elle a
une moindre incidence sur la récolte (moins de 5%).
Cette maladie trouve dans les régions d'altitude (1.600-2,000 m) les conditions écologiques
favorables à son développement. Elle peut provoquer une destruction du feuillage et la chute
des gousses, particulièrement lors des saisons excessivement humides. Une chute de
rendement allant jusqu’à 60% est observable dans les provinces de haute altitude (Bururi,
Mwaro). Néanmoins, aucun traitement chimique n’est d’usage dans les plantations des petits
agriculteurs. Une lutte agronomique se limitant à la destruction des fanes après la récolte,
l'utilisation de semences saines est utilisée. On recommande l’enrobage des semences avec un
fongicide (bénomyl 100-200 g m.a./100 kg). Le bénomyl (500 g m.a./ha) et le zinèbe (2.000 g
m.a./ha) permettent une certaine protection des champs de multiplication.
- La bactériose à halo
La bactérie produit sur les feuilles de petits points nécrotiques, entourés d'un halo chlorotique
circulaire d'environ 1 cm de diamètre. La confluence de ces halos aboutit à une chlorose plus
ou moins généralisée du limbe. Chez les cultivars sensibles, l'infection évolue souvent
systémiquement. Les nouvelles feuilles sont alors de dimensions réduites, souvent déformées,
partiellement ou totalement chlorotiques, parfois jaune brillant. Les gousses infectées
montrent des taches vert foncé, graisseuses, devenant partiellement brun rougeâtre, circulaires
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ou s'étendant le long des sutures. Les infections précoces sont généralement fatales aux
plantes des cultivars sensibles.
La bactériose à halo est plus dommageable aux altitudes élevées où les basses températures
favorisent le développement des symptômes et où les pluies abondantes assurent une
dissémination rapide de la maladie. La bactérie est transmise par la semence, et une semence
contaminée dans 5 kg suffit à l'initiation d'une épidémie.
La qualité de la semence est donc un préalable essentiel pour le contrôle de cette maladie, qui
ne peut être tolérée dans les champs semenciers. Il est conseillé de ne pas parcourir les
champs de haricot lorsque le feuillage est encore humide et d'éliminer les fanes des cultures
infectées (compostage). La maladie est effectivement contrôlée par l'utilisation de cultivars
résistants qui existent dans le matériel local. Les pulvérisations à l'oxychlorure de cuivre
(2.000 g m.a./ha) aident à réduire l'impact de la maladie, si l'attaque n'a pas encore pris trop
d'ampleur.
- La bactériose commune
La maladie débute par de petites taches d'aspect imbibé d'eau, visibles à la face inférieure des
feuilles. Ces taches s'agrandissent, fusionnent et se nécrosent, déterminant l'apparition sur la
face supérieure des limbes de plages brunâtres, irrégulières, flasques, limitées par une bordure
jaune doré. Avec l'âge, ces lésions se dessèchent, deviennent brun clair, marquées de
sinuosités brun foncé, et la bordure jaune s'estompe. Les gousses attaquées montrent des
taches graisseuses très similaires à celles causées par la bactériose à halo. De fortes attaques
peuvent provoquer une chute de feuilles considérable. La maladie peut évoluer
systémiquement et entraîner le flétrissement des cultivars très sensibles.
Favorisée par des températures élevées, la bactériose commune est plus fréquente et plus
dommageable aux basses altitudes, pour autant que l'environnement soit suffisamment
humide. La maladie est transmise par les semences, et la pluie est le principal agent de
dissémination de la bactérie dans un champ.
Les mesures de contrôle sont semblables à celles recommandées pour la bactériose à halo. Il
n'existe cependant pas encore de cultivars réellement résistants, mais différents degrés de
sensibilité ont été observés.
- La mouche du haricot
Ces mouches s'attaquent essentiellement aux plantules. Les dégâts occasionnés par les larves
au niveau du collet, s'expriment par le flétrissement et le dessèchement des plantules. Parfois
les plantules infestées réagissent en formant au-dessus de la partie du collet endommagée, des
racines adventives qui permettent à la plantule de poursuivre son développement. Les dégâts
sont surtout importants en région d'altitude (1.800-2.000 m) où l'espèce O. spencerella
prédomine, dans les semis tardifs et sur sol pauvre. En saison des pluies, des taux
d’infestation de 100% avec en moyenne plus de 7 larves de mouches par plantule peuvent être
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observés et conduire à une destruction totale de la culture. Par contre, la culture du haricot de
saison sèche en marais n’est pratiquement pas infestée
Tout facteur (température, pluies, fertilité du sol) qui tend à favoriser un développement
rapide et vigoureux des plantules, permet de limiter l'incidence des mouches. L'enrobage
humide des graines de haricot avant le semis avec de l'endosulfan P.M, 35 % (200 g/100 kg
graines) prévient efficacement les attaques. Il existe des cultivars de haricot peu sensibles à la
mouche.
Les colonies d’Aphis fabae envahissent les jeunes pousses, la face inférieure des feuilles, les
pétioles et les jeunes gousses. Les plantes fortement infestées végètent mal, leurs feuilles se
recroquevillent et se boursouflent. Le miellat poisseux et luisant excrété par les pucerons
recouvre la végétation, et est colonisé par un champignon saprophyte noir (fumagine) qui
gêne les fonctions chlorophylliennes et respiratoires de la plante. Les attaques se développent
surtout en période sèche. L’incidence de cet insecte peut atteindre 15 %.
En saison pluvieuse, les colonies denses d'Aphis fabae sont souvent détruites par des
champignons parasites tels que Erynia neoaphidis ou Neozygites fresenii. Les larves ou
adultes de coccinelles et les larves de syrphes (diptères) dévorent les pucerons et peuvent
également contribuer au contrôle naturel de leur population. La principale méthode de lutte se
basera essentiellement sur le respect du calendrier cultural ; on évitera à tout prix les semis
tardifs. Les pulvérisations à base de diméthoate ou d'un aphicide spécifique comme le
pyrimicarbe (200 à 300 g m.a./ha) qui a l'avantage de respecter la faune auxiliaire, éliminent
rapidement les pucerons. Le délai d'attente entre le dernier traitement et la récolte est de 14
jours.
Les bruches du haricot sont des Coléoptères de deux espèces (Acanthoscelides obtectus et
Zabrotes subfasciatus. Les femelles pondent des œufs minuscules dans les gousses mûres en
champs ou les déposent par paquets sur les graines de haricot entreposées. La larve fait des
creusements dans les graines en se développant, puis elle se rapproche de la surface de la
graine. Devenue adulte, elle soulève un petit opercule circulaire puis s'échappe. Les dégâts
causés par les larves de Acanthoscelides obtectus et de Zabrotes subfasciatus sont similaires.
Zabrotes subfasciatus se rencontre dans les régions plus chaudes de basse altitude.
Des pratiques agricoles simples permettent de limiter les risques d'infestation des graines, il
faut récolter les gousses de haricot dès qu'elles sont mûres, de les sécher et de les écosser
rapidement. Le nettoyage des récipients utilisés pour la conservation du haricot et leur
désinsectisation sont aussi recommandés. L'enrobage des graines avec une huile végétale (1 à
5 ml/kg de graines) ou une fine poudre bien sèche de latérite (10 à 50 g/kg de graines)
empêche les bruches de se multiplier. La protection du haricot stocké peut aussi être réalisée
lors de la mise en conservation, par un enrobage des graines avec du pyrimiphos-méthyl). Ce
traitement doit être renouvelé après 3 mois. L’usage d’Actalm Super est aussi vulgarisé par le
DPV.
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II.1.1.2. Le petit pois
- Le blanc du pois
Erysiphe pisi
Le blanc du pois peut provoquer le dessèchement prématuré d'une grande partie du feuillage
du petit pois et induire une chute des rendements de l'ordre de 50 %. La maladie est
transmissible par les semences.
La lutte contre le blanc du pois est d’abord agronomique (variété résistante et semis précoces).
L’enrobage des semences avec du bénomyl (1 à 2 g m.a./kg de semences) est aussi un moyen
vulgarisé. Néanmoins, les agriculteurs burundais ne traite pas chimiquement la maladie.
Les colonies d' Acyrthosiphon. pisum envahissent les feuilles, les tiges, les jeunes pousses,
mais surtout les boutons floraux. De fortes infestations provoquent un affaiblissement des
plantes, et le dessèchement des boutons floraux. Les attaques se développent surtout en
périodes sèches.
Au Burundi, l’incidence est d’à peu près 10 % ; ce puceron est malheureusement combattu
par pulvérisation du karaté (insecticide destiné à lutter contre la pyrale du caféier). De tels cas
ont été recensé à Makamba et Ngozi.
II.1.1.3. L’arachide
II.1.2.1. Le manioc
D’une façon générale, la mosaïque se manifeste par l’apparition des plages vert clair, jaunes
ou blanches irrégulières et mal définies. Il s’en suit une déformation de la feuille ou un
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rabougrissement généralisé du plant. Les feuilles sont de petite et les robes se développent
asymétriquement.
La transmission de la maladie est assurée par un petit homoptère de 1 à 2 mm, aux ailes
blanches, l'aleurode Bemisia tabaci. L'utilisation de boutures infectées contribue aussi
largement à la dissémination de la mosaïque.
Cette maladie a causé beaucoup de pertes de rendement ces dernières années (plus de 70%)
mais cette incidence semble être en régression même sur les variétés locales. L’augmentation
des précipitations serait un des facteurs de la diminution de son incidence (moins de 15%).
Les principaux moyens de lutte utilisés sont entre autre l’utilisation des variétés résistantes, le
prélèvement de boutures sur des plants de manioc sains, la plantation au début des pluies,
l’arrachage des plants infectés à bas âge.
Au Burundi, il existe trois formes de viroses du manioc dont CAMV et EAMV sont connues
dans le pays depuis longtemps. La troisième, EAMVugv a été signalée depuis 2002 et c’est la
forme la plus virulente. La chute du rendement peut aller jusqu’à 90%. Cette nouvelle forme
résulte d’une hybfidation des deux anciennes souches. Il est pratiquement impossible de les
distinguer à base des symptômes au champ, leur caractérisation se fait au moyen des analyses
moléculaires au laboratoire.
- L’acariose
L'acarien Vert du Manioc (Mononychellus tanajoa) est originaire d’Amérique du Sud et a fait
son apparition au Burundi en 1974.
Son incidence peut se réduire par une plantation précoce du manioc en saison des pluies.
Phenacoccus manihoti vit en colonies surtout sur les parties jeunes et tendres des plantes. En
se nourrissant, elle leur inocule une toxine qui induit de sévères perturbations du
développement des plantes. Les pousses terminales prennent un aspect buissonnant, la
croissance des plantes est ralentie, les entre-nœuds sont plus courts et les tiges se tordent. En
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cas d'infestations sévères, les plantes dépérissent complètement en commençant par les
sommités. Les attaques se développent surtout en saison sèche, et peuvent engendrer des
chutes de rendement en tubercules de 10% pour le Burundi.
La lutte contre cet insecte est d’abord biologique. Des parasitoïdes (Epidinocarsis lopezi) et
des prédateurs originaires d'Amérique du Sud ont été introduits et lâchés au Burundi en 1987 ;
ce qui s’est avéré très efficace.
Certains cultivars de manioc seraient moins sensibles à la cochenille. Les champs de manioc
installés en début de saison des pluies souffrent moins des attaques. Il convient de ne pas
prélever des boutures dans des champs infestés. Toute pratique culturale favorisant une
croissance rapide et vigoureuse des plantes, permet de limiter les dégâts.
- Les marbrures (Sweet Potato Feathery Mottle Virus (SPFMV), Sweet Potato Mild Mottle
Virus (SPMMV))
Les symptômes des viroses de la patate douce sont extrêmement variables en fonction de la
variété infectée, du type de virus impliqué et des conditions de croissance de la plante. Parmi
les symptômes foliaires les plus caractéristiques, on peut citer: les marbrures, des taches
chlorotiques, parfois en forme de plume, situées au niveau des nervures des jeunes feuilles, un
éclaircissement ou une chlorose des nervures, des taches pourpres souvent en anneaux,
irrégulièrement réparties sur le limbe, diverses malformations et chloroses plus ou moins
accentuées. Les viroses peuvent aussi provoquer une chute prématurée des feuilles, entraînant
une réduction de la croissance de la plante et une diminution de la taille et du nombre de
tubercules formés. L'identification de l'agent pathogène responsable sur base de la seule
symptomatologie est très délicate et se complique encore du fait d'infections mixtes,
regroupant plusieurs virus.
Dans certains cas, les pertes de rendement en tubercules peuvent s'élever à plus de 20%. La
plantation des variétés tolérantes que d'autres et l'utilisation d'un matériel de plantation sain
sont les moyens de lutte préconisés pour ces virus.
- La chenille défoliante
Le papillon qui ravage les feuilles de la patate douce au crépuscule ou pendant la nuit peut
occasionner des pertes de rendement allant de 60% à 100%, nous a révélé l’enquête réalisée à
Bubanza.
La récolte systématique des nids contenant les jeunes chenilles et leur destruction réduisent
les risques de dégâts. Lorsque les chenilles sont dispersées dans le champ, la lutte s'effectue
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par poudrage de fenitrothion P.P. 3 % à raison de 10 à 15 kg/ha ou par pulvérisation de
deltaméthrine (12,5 g m.a./ha).
Les Cylas sont de petits coléoptères avec une tête prolongée par un rostre. Les adultes
rongent les feuilles et forent de petites cavités dans les racines tubéreuses. Les larves creusent
des galeries dans la base des tiges qui se dessèchent, mais elles causent surtout des dégâts en
minant les tubercules. Des pourritures secondaires concourent à rendre ces tubercules
impropres à la consommation. Les attaques des charançons apparaissent surtout en périodes
sèches, dans les sols légers ou dans les sols compacts qui se crevassent en saison sèche,
facilitant ainsi l'accès du charançon aux tubercules.
Certains cultivars de patate douce sont résistants aux charançons, d'autres échappent plus
facilement aux attaques en formant leurs racines tubéreuses en profondeur.
Une plantation et une récolte précoce permettent de limiter les risques d'infestations. Il est
aussi recommandé d'utiliser des boutures non infestées ou désinsectisées par trempage dans
une solution d'endosulfan (60 g m.a./100 l eau), de ne pas replanter avant au moins un an en
patate douce un terrain infesté, de butter les plantes environ un mois après la plantation afin
de mieux protéger les tubercules en formation, et de détruire par le feu les résidus de culture
infestée. Si cela s'avère nécessaire, les champs peuvent être protégés par des traitements à
base de fenitrothion (500 g m.a./ha).
Les jeunes feuilles des plantes contaminées durant la saison culturale ont un port érigé. Leurs
folioles s'enroulent vers le haut en forme de cornet et jaunissent. Chez certains cultivars, le
bord de ces feuilles prend une coloration pourpre. Les infections tardives n'engendrent
souvent aucun symptôme. Myzus persicae est, parmi les différentes espèces de pucerons qui
colonisent ou visitent la culture de la pomme de terre, le vecteur le plus efficace du virus de
l'enroulement. Un puceron contaminé reste infectieux durant toute sa vie.
Les plantes issues de tubercules infectés ont un aspect rabougri, leurs jeunes feuilles sont
pâles et ont un port érigé. Les folioles des feuilles inférieures sont enroulées, chlorotiques, et
plus rigides ou dures au toucher. Le virus de l'enroulement est responsable de chutes de
rendement qui peuvent atteindre 90 %. Les plantes virosées ne produisent que de petits
tubercules qui présentent souvent une nécrose brunâtre des vaisseaux.
- Le flétrissement bactérien
Palostania solanacearum
Le flétrissement bactérien est causé dans la région par la race 3 de Palostania solanacearum,
qui n'a pratiquement que la pomme de terre et la tomate comme plantes hôtes, constitue une
des contraintes phytosanitaires majeures de la culture de la pomme de terre au Burundi. Des
taux de plantes flétries atteignant en moyenne 15 à 20% en moyenne, avec des maxima
variant de 40 à 70% ont été observés en milieu rural dans certaines régions du pays.
A côté des variétés tolérantes (ex : ndinamagara), une série de pratiques culturales permettent
de réduire très fortement l’incidence de la maladie en champs. Ainsi, une rotation des cultures
d’au moins 2 saisons culturales avec des céréales, conjuguée avec l’effet de la grande saison
sèche, réduit significativement l’infection du sol. Des associations de la pomme de terre avec
le maïs ou le haricot, comme le pratiquent encore de nombreux agriculteurs, limitent la
propagation de la maladie dans le champ, et de surcroît l’incidence de la maladie et le niveau
d’infection du sol.
- Le mildiou
Phytophthora infestans
Le mildiou produit sur les feuilles de grandes taches brunâtres, irrégulières, d'aspect aqueux, à
pourtour vert clair à jaunâtre. Un temps pluvieux, couvert et frais (15 à 20°C), favorise un
développement rapide de la maladie qui aboutit à la destruction complète des plantes. L’effet
sur le rendement est d’environ 10%.
Le champignon ne peut survivre qu'aux dépens de matériel vivant. Les tubercules infectés, les
repousses, les champs de pomme de terre voisins ou d'autres plantes hôtes infectées comme la
tomate, constituent les sources d'inoculum primaire. Le vent et la pluie assurent la
dissémination des sporanges du champignon.
Il est recommandé de cultiver des variétés de pomme de terre résistantes au mildiou. Certaines
pratiques culturales comme l'utilisation de plançons sains, un bon buttage des plantes de
pomme de terre, le défanage de la culture une quinzaine de jours avant la récolte et la
destruction des repousses, contribuent à limiter les risques d'apparition du mildiou.
La lutte chimique est d’usage chez les agriculteurs burundais contre le mildiou. Il s’agit de la
pulvérisation du ridomil et du dithane M45 après la pluie.
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II.1.3. Les céréales
Les chenilles légionnaires rongent les feuilles des graminées cultivées (maïs, riz, sorgho, blé,
Trypsacum,…) et non cultivées en s’attaquant de préférence aux stades juvéniles. Ces
lépidoptères qui apparaissent pour le cas du Burundi tous les quatre ans occasionnent des
dégâts énormes sur les cultures (plus de 60%). La lutte contre ces ravageurs redoutables fait
appel aux insecticides comme le Dursban 4E et le Décis 25 EC.
II.1.3.2. Le riz
Les maladies et ravageurs les plus rencontrés sur le riz au Burundi sont la pyriculariose, la
bactériose et la mouche du riz.
Hormis la pyriculariose qui présente dans certaines régions une incidence de plus de 10%,
d’autres sont souvent inaperçus par les riziculteurs car leurs dégâts ne sont pas énormes.
Le champignon agent de la pyriculariose étant transmis par la semence, leur enrobage avec du
Benlate T20 (bénomyl P.M. 20% + thiram P.M. 20%) à raison de 5 g/kg de graines, est
recommandé dans les zones endémiques. Lors qu’elle est déjà déclarée dans le champ, on
pulvérise du Kitazin (iprobenfos E.C. 48%) à la dose de 1 L/ha. La lutte agronomique est
aussi d’usage contre la pyriculariose au Burundi : une bonne fertilisation, une meilleure
maîtrise de l’eau et la destruction des chaumes après la récolte permettent de réduire l’effet de
ce champignon.
II.1.3.3. Le blé
Le blé du Burundi est semé aux mois d’avril-mai, son développement végétatif se poursuit
pendant la saison sèche jusqu’au mois d’août-septembre. Cette période de moindres
précipitations crée des conditions défavorables aux adversités du blé. Les maladies les plus
rencontrées sont les coccinelles phylophages (périodiquement à Muramvya), les chenilles
foreuses et les rouilles. Toutes ces maladies ne subissent aucun traitement chimique excepté
les coccinelles phylophages qui sont combattu avec le Dursban 4E et le Décis 25 EC.
II.1.3.4. Le maïs
Les ennemis les plus importants pour le maïs sont la maladie des bandes et les chenilles
foreuses.
La maladie des bandes est une virose (Maize Streake virus (MSV)) très redoutable dont
l’incidence sur le rendement peut aller au-delà de 50% dans les marais. La lutte contre cet
ennemi est agronomique (variété résistante, rotation avec une culture non graminéenne).
Les chenilles foreuses des tiges (Busseola fusca, Sesamia calaminis, Eldana saccharina)
rongent les feuilles du cornet qui apparaissent perforées lorsqu’elles se déploient, ou se
dessèchent. Plus tard, les chenilles pénètrent dans la tige et creusent des galeries entravant
ainsi le bon développement de la plante et la formation des épis. La destruction des chaumes
après la récolte et les semis précoces permettent vde limiter ces ravageurs. Au Burundi,
quelques rares agriculteurs le traite par application d’une pincée de fénitrotion à 3% (7 à 10
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kg de poudre/ha) dans le cornet formé par les jeunes feuilles et à l’aisselle des autres feuilles.
La majorité n’applique pas de pesticide pour la lutte contre ce ravageur étant donné sa faible
incidence sur le rendement (<10%).
Actuellement, les chenilles foreuses des tiges trouvent un grand engouement au Trypsacum
auquel elles causent des dégâts énormes dans beaucoup de régions (>20%). C’est pourquoi
ses attaques sur les céréales cultivées ont diminué dans les zones où le Trypsacum est très
cultivé.
II.1.3.5. Le sorgho
Cette culture présente plusieurs maladies mais le plus signalées au Burundi sont
l’anthracnose, le charbon et les chenilles foreuses de tiges. Une plante parasite du sorgho
(Striga) est aussi signalée dans le Bugesera, le Mosso et l’Imbo.
II.1.4.1. La tomate
Comme la plupart des solanaceae cultivés, la tomate présente une série de maladies et
ravageurs allant des viroses aux ravageurs. Mais, quelques uns seulement sont perceptibles
par les agriculteurs de par leur effet néfaste sur le rendement : il s’agit des viroses, du mildiou
et du flétrissement bactérien.
Seul le mildiou est traité avec des pesticides : dithane M45 80WP et ridomyl MZ 63,5. Si elle
n’est pas traitée, cette maladie engendre des chutes de rendement pouvant atteindre 80%.
Les autres maladies sont essentiellement combattues par lutte agronomique et mécanique
notamment l’arrachage des plants atteints et la bonne fumure.
II.1.4.2. Le chou
Cette légume est surtout cultivée dans le Mugamba dans les provinces Muramya, Mwaro et
Bururi. Elle est essentiellement attaquée par les pucerons et les mouches à scie. L’incidence
de leur attaque avoisine 20%. La lutte contre ces ravageurs se fait par application des
insecticides comme Décis 25 EC et Diméthoate.
Une mauvaise pratique d’utiliser un acaricide destiné au déparasitage des bovins (tix-fix) ou
le karaté pour combattre ces ravageurs est très fréquente.
Chez les agrumes, surtout l’oranger et le mandarinier, les pestes les plus observables et
dommageables sont le greening, la cercosporiose et les pucerons.
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La cercosporiose est surtout dommageable dans les régions de haute altitude comme le Bweru
et Bugesera où il occasionne des pertes de rendement atteignant 30%. Son traitement est basé
sur la pulvérisation du Bénomyl.
Les pucerons (Toxoptera citricidus et Toxoptera aurantii) colonisent les jeunes pousses des
agrumes, freinant ainsi leur développement, et provoquant l’enroulement et la déformation
des jeunes feuilles. Ils secrètent un miellat qui attire les fourmis. Le traitement se fait à base
du diméthoate E.C. 40% (10 à ml/10l) est recommandé surtout sur les jeunes pousses.
II.1.4.4. Le bananier :
Les maladies et ravageurs qui causent beaucoup de dégâts sur la banane sont : le Bunchy top
ou Sommet, les cercosporioses, la maladie de Panama (fusariose), les charançons du bananier
et les nématodes.
Le Bunchy Top ou Sommet (Banana Bunchy-top Virus (BBV)) est transmis par un puceron
(pentalonia nigronervosa) provoquent le nanisme des plants atteints ; leurs feuilles, souvent
chlorotiques, et dont les bords du limbe se nécrosent progressivement, restent groupées en
bouquet dressé. Ces rejets végètent plus ou moins longtemps avant de mourir. Son incidence
sur le rendement au Burundi est de 40- 60% (Mumirwa sud). La lutte contre ce virus se fait
par destruction par le feu des plantes virosées.
II.1.4.4. Manguier:
Une nouvelle mouche de la famille des Tephritidae vient d’envahir le verger manguier au
Burundi. Des études de son incidence sont en cours à l’ISABU
Dans le temps, les Burundais utilisaient le DDT pour la conservation des denrées. Mais dès
que ce pesticide a été déclassé, d’autres pesticides (Actellic 1% et fenthion) sont utilisés. Un
comprimé (phostoxin) en provenance du Kenya et de la Tanzanie est actuellement utilisé dans
les provinces frontalières avec la Tanzanie et le Rwanda. Le PDV diffuse actuellement un
produit Actalm Super à cet effet mais la population ne s’est pas encore appropriée son usage.
La grande perte de la qualité des semences stockées (plus de 50%) a poussé les agriculteurs à
appliquer des méthodes de lutte à tord et à raison. D’autres moyens empiriques qui réussissent
pour les uns mais qui échouent aux autres sont largement utilisés.
Ainsi, le haricot est conservé enrobé avec de l’huile de palme (5 l d’huile/tonne) ou du moux
de banane ; est mélangé avec du cendre, du pilipili, de la chaux ou même de la terre rouge
(inginagina) pour prévenir les attaques des bruches. Le maïs quant à lui est enrobé avec
l’urine de vache.
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II.1.6. Les cultures industrielles
II.1.6.1. Le caféier
- L’anthracnose et la rouille
La punaise du caféier est considérée depuis longtemps dans la région comme le principal
ravageur du caféier arabica. Elle pique les drupes ou, à défauts de ceux-ci, les bourgeons, les
boutons floraux, les fleurs, les feuilles ou les jeunes rameaux. Le taux des fèves piquées varie
entre 10 et 30%.
La lutte contre cet hétéroptère se fait avec les insecticides du groupe des pyrethrinoïdes en
émulsion concentrée (Karaté, Baythnoïd,….), Les traitements sont appliqués deux fois en
Novembre à l’intervalle de deux semaines et deux fois en janvier avec le même intervalle à la
dose de 240cc/ha.. Les produits de taille sont incinérés. Des études sur la lutte biologique
contre cette punaise sont en cours à l’ISABU : 10 espèces locales de parasitoïdes sont déjà
identifiées dont l’espèce prépondérante T. seschellensis, va entrer en élevage pour faire des
lâcher intensifs dans les champs de caféier.
II.1.6.2. Le cotonnier
Le cotonnier est l’une des plantes les plus attaquées par les maladies. Les dégâts causés par
les maladies cryptogamiques sont moins importants. Suite à la sélection variétale, les pertes
les plus importantes sont actuellement dues aux ravageurs. Les pertes de rendement sont
évaluées entre 30 et 40%, mais pouvant atteindre 90%. Deux types de ravageurs sont dans la
région de l’Imbo : les ravageurs de l’appareil végétatif et ceux de l’appareil fructifère.
Les principaux parasites de l’appareil végétatif sont : Lygus vosseleri, agent de la frisolée, le
puceron du cotonnier Aphis gossypii et enfin Hermitarsonemus latus agent de l’acariose.
L’appareil florifère et fructifère souffre des attaques des chenilles Earias insulana (Boisd),
Earias biplaga Wlk, Cryptophlebia leucotreta Meyr et surtout Heliotis armigera (Hb.). Les
moyens de lutte utilisés sont principalement les moyens chimiques.
Le puceron Aphis gossypii et la frisolée sont combattus avec Cotalm D415 EC et Lambdacal
D 415 EC ; les chenilles sont combattues par l’usage de Fury 50EC tandis que Lambdalm 1,5
EC est utilisé pour lutter contre Earias spp. Des moyens agronomiques sont aussi utilisés pour
diminuer l’incidence des ravageurs.
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II.1.6.3. Le palmier à huile
Une gamme de maladies attaque cette plante oléagineuse principalement cultivée dans la
région de l’Imbo. De maladies comme le Ganoderma et la fusariose ont été identifiées. Un
autre champignon non identifié qui s’attaque aux racines des plants en pépinière provoquant
la pourriture des feuilles a été aussi signalé à Rumonge. Des dégâts non moins importants
(40%) sont causées par les cochenilles sur plants en pépinière. Le Gonaderma, champignon
vasculaire cause beaucoup de morts de plants adultes (5%). D’autres parasites comme
Oryctes spp (gros bores) sont signalées sur palmiers adultes.
La lutte contre les maladies fongiques concerne surtout les plantes en pépinière : le terreau
doit subir un traitement préalable au chlorotalonil 75% WP tandis que les cochenilles sont
combattu par usage du diméthoate. Le Bénlate est utilisé pour traiter les maladies fongiques
diverses.
La lutte contre les diverses maladies et parasites des palmiers adultes est principalement
agronomique : variété résistante et mesures prophylactiques du milieu de culture.
Au Burundi, diverses méthodes de protection des végétaux sont utilisées mais doivent être
améliorées; Telles que recensées, ces méthodes sont classées en cinq catégories :
1. Lutte chimique
2. Lutte agronomique: pratiques culturales et sélection végétale
3. Lutte mécanique et physique
4. Lutte biologique et biotechnique
5. Lutte intégrée
II.2.1.Lutte chimique
Au Burundi, les traitements chimiques sont indispensables surtout dans le secteur des
cultures industrielles où l’intensification croissante de l’agriculture suscite une recrudescence
des invasions d’organismes nuisibles qu’il faut contenir par des traitements périodiques avec
des pesticides. Même certaines maladies et ravageurs des cultures vivrières ne peuvent être
contenus que par usage des pesticides ; c’est le cas des attaques des chenilles légionnaires ou
du mildiou de la tomate. La liste des insecticides utilisés au Burundi est repris à l’annexe 15.
Il s’agit des procédés préventifs qui favorisent le développement de la plante cultivée et qui en
même temps exercent un effet défavorable sur la vie des organismes nuisibles.
- Les Burundais sont déjà habitués à la pratique de la rotation des cultures. La rotation pomme
de terre – graminées (blé ou maïs par exemple) permet de réduire les populations de
nématodes parasitant la pomme de terre et l’incidence de la bactériose de la pomme de terre.
- le travail du sol : bien qu’il se fait avec la houe, le labour préalable est fait avant
l’installation de toute culture;
- les meilleures dates de semis sont maîtrisées et respectées pour nombreuses cultures ; la
plantation précoce du manioc réduit les attaques de l’acarien vert et de la cochenille farineuse,
les plantations non échelonnées dans le temps pour le haricot diminuent l’incidence due à la
mouche du haricot.
- la densité de semis est pour quelques cultures bien respectée (cultures industrielles, riz,
pomme de terre,….) ;
- la fumure organique est très utilisée, l’usage des engrais chimiques est aussi réel malgré leur
accessibilité difficile aux agriculteurs.
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- Les associations des cultures freinent la propagation des agents pathogènes pour certaines
cultures ;
Des méthodes traditionnelles de sarclage et de binage et buttage sont effectuées pour la quasi-
totalité des cultures.
Au Burundi, la lutte mécanique et physique pour protéger les cultures se concrétise par les
actions suivantes :
- ramassage des chenilles défoliantes de la patate douce et leur destruction ;
- ramassage des criquets puants tôt le matin et leur destruction ;
- récolte phytosanitaire des cerises de café attaquées par le scolyte et les brûler;
- séchage des récoltes avant leur emmagasinage ;
- arrachage des plantes de pomme de terre bactériosées ;…
La lutte biologique consiste à utiliser les ennemis naturels du ravageur ou à manipuler directement les
individus de l’espèce nuisible afin de les rendre néfastes à leurs congénères.
Un exemple de la lutte biotechnique est l’usage des attractifs. Dans le cadre de la prévision
des attaques d’insectes, on utilise les pièges à phéromones sexuelles (cas de Spodoptera
exempta) ou des pièges à phéromones d’agrégation (cas de prostephanus truncatus) pour
recenser les niveaux des populations de ravageurs.
La lutte dite « intégrée » représente une stratégie qui prend en compte tous les
moyens de lutte : prévision des attaques, techniques culturales, variétés résistantes,
lutte biologique, lutte physique, lutte biotechnique et la lutte chimique modérée,
c’est- à- dire en épandant les pesticides aux doses efficaces au cours de traitements
aussi peu nombreux que souhaitables effectués aux périodes les plus judicieuses et
avec le matériel de traitement le plus adéquat.
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Mesures devant accompagner l’introduction de la protection intégrée
Pour mettre en oeuvre avec succès les méthodes de protection intégrée, il convient de prendre
certaines mesures d’accompagnement qui sont exposées ci-après:
Les systèmes de surveillance ont pour rôle de fournir des informations requises pour appliquer
correctement les méthodes de protection intégrée des végétaux. Il s’agit de déterminer le degré
d’infestation en dénombrant les organismes nuisibles et leurs antagonistes et d’évaluer les dégâts
potentiels.
Ces systèmes de surveillance des organismes nuisibles visent deux objectifs bien distincts :
- un objectif à court terme : être en mesure de décider si le traitement appliqué sur une
parcelle à un moment donné est rentable ou non ;
- un objectif à long terme : rassembler, dans de nombreuses parcelles (champs) et sur des
périodes prolongées, un ensemble de données agronomiques et économiques et de données sur
le degré d’infestation, en vue d’élaborer ou d’adapter des stratégies de protection des cultures.
La législation phytosanitaire est le fondement de toute mesure prise par les autorités d’un pays, que ce
soit sous forme d’interventions directes ou sous forme de règlements. Elle concerne
- la quarantaine ;
- l’homologation des produits et matériels phytosanitaires ;
- le contrôle de qualité (contrôle de formulation) des pesticides commercialisés ;
- le contrôle des résidus de produits phytopharmaceutiques présents dans les denrées
alimentaires ;
- l’octroi de licences et le contrôle de la distribution ;
- la législation sur les matières toxiques ;
- l’élimination des reliquats de pesticides et des emballages vides.
Les dispositions relatives à la quarantaine végétale ont pour but d’empêcher ou de limiter la
propagation d’organismes nuisibles aux végétaux à l’intérieur d’un pays ainsi que leur
introduction au travers de ses frontières à partir de pays étrangers.
L’homologation n’est décernée qu’aux spécialités dont l’efficacité et l’innocuité ont été
reconnues ; il doit être établi sur la base d’analyses et d’expériences que le produit
- est efficace contre l’organisme cible,
- satisfait aux exigences en matière de protection de la santé humaine et animale lors du
transport et de la distribution,
- n’exerce pas d’effet nocif sur la santé de l’homme et d’animaux ni d’autres effets nuisibles
inacceptables lorsqu’il est employé correctement et conformément aux indications du fabricant.
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Les services impliqués dans le contrôle phytosanitaire sont principalement basés au Ministère
de l’Agriculture et de l’Elevage. Il s’agit de la Direction de la Protection des Végétaux
relevant de la Direction Générale de l’Agriculture ainsi que du Programme Défense des
Cultures de la Direction Générale de l’ISABU. Aussi, il existe des cellules de contrôle
phytosanitaire dans certains établissements publics à autonomie de gestion relevant du
Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, entre autres la COGERCO, l’OCIBU, l’OTB et
l’OHP. Ces sociétés gestionnaires des cultures industrielles sont les grands consommateurs de
pesticides du pays.
La Direction de la Protection des Végétaux est implantée dans toutes les provinces du pays à
raison d’un inspecteur phytosanitaire par province. De même, 7 postes d’entrées déclarés
(postes frontières) Kanyaru-haut, Kobero, Aéroport International de Bujumbura, port de
Rumonge, Port de Bujumbura, Mabanda et Kayogoro sont pourvus en inspecteurs
phytosanitaires (Annexe 6) et six autres postes d’entrées déclarées restent à pourvoir. La DPV
possède aussi une antenne de contrôle phytosanitaire à Bujumbura.
Parmi les activités assignées aux inspecteurs phytosanitaires, (reprises plus loin), on peut citer
l’encadrement technique des services de vulgarisation agricole et de la population dans la
lutte contre les ennemis des cultures. Ils accompagnent la population dans la formation des
membres des OPs sur des thèmes de lutte intégrée contre les ennemis des cultures et
interviennent dans les jardins des cultures en cas de fortes attaques des pestes. Le transport
des pesticides de la DPV au magasin des DPAE est aussi facilité par les inspecteurs
phytosanitaires.
La lutte contre les maladies et les ravageurs des cultures vivrières est surtout fondée sur la
méthode agronomique (variété résistante, sol propre, bonne fumure, rotation des cultures,…)
et biologique (exemple du manioc sur lequel il est interdit d’appliquer les pesticides). Les
agriculteurs utilisent moins les pesticides soit qu’ils ignorent la maladie ou le produit
phytosanitaire approprié, soit qu’ils estiment que le peste en question est en dessous du seuil
économique. Les prix des pesticides sont généralement considérés par la population comme
exorbitants pour la rentabilité économique des cultures. C’est pourquoi, ils sont surtout
intéressés par la combinaison des facteurs qui sont moins coûteuses et donc la lutte intégrée
contre les pestes.
Sur terrain en milieu rural, il est visible que l’information concernant le contrôle
phytosanitaire n’est pas encore maîtrisée. Le passage des semences non contrôlée est encore
une réalité sur les frontières. Les services de contrôle et de vulgarisation sont donc à rendre
plus efficace.
Les différentes méthodes de lutte telles que pratiquées au Burundi renferment des atouts et des
contraintes qui leur confère un caractère relatif de durabilité. Mais l’usage de ces pesticides,
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quoi que efficace et indispensable pour certaines cultures comporte aussi des risques qui
deviennent plus manifestes que leur emploi est répété et intensifié. Le premier risque est
l’apparition des souches des pestes résistantes à l’insecticide. Les pesticides n’affectent pas
seulement les organismes nuisibles, mais aussi d’autres organismes et/ou milieu ambiant, et
occasionnent ainsi des nuisances environnementales. Néanmoins, leur usage se perpétuera pour
certaines cultures notamment la pomme de terre et la tomate auxquelles des traitements avec
des pesticides contre le mildiou sont impératifs. Un contrôle rigoureux par des agets bien
formés est donc nécessaire.
Actuellement, la lutte contre les agents pathogènes des cultures la plus en vogue est
l’utilisation des variétés résistantes et/ou tolérantes. Elle requiert bien sûr beaucoup de moyens
financiers et humains au stade de la recherche mais, une fois acquise, elle est plus économique
que toutes les autres méthodes de lutte.
La lutte agronomique présente des atouts d’être peu coûteuse et ancienne. Cependant, certaines
bonnes pratiques culturales notamment les méthodes conservatoires des eaux et des sols et les
densités de semis ne sont pas encore bien maîtrisées par les paysans. De même, les semences
de qualité, résistantes ou indemnes de maladies, ne sont pas toujours disponibles aux
agriculteurs ; l’abandon de la culture de pomme de terre par certaines OPs du Nord du pays par
manque de plançons résistants à la bactériose est l’un des exemples.
La lutte biologique exige peu à l’agriculteur mais elle demande trop de temps de recherche
avant pour sa réussite, et sa mise en œuvre exige parfois la collaboration et l’action
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coordonnée de tous les producteurs d’une zone de culture. Ses effets n’apparaissent pas
rapidement.
L’usage des pesticides a l’avantage d’être rapidement applicable, d’être à effet immédiat et
faciles à obtenir. Néanmoins, les vulgarisateurs ne sont pas bien formés en vue de la
manipulation et de l’application des pesticides et les agriculteurs ne sont pas amplement
informés sur les dangers et les effets secondaires découlant de leur utilisation, ce qui conduit à
leur usage inconsidéré.
A côté de cette provenance, une quantité non négligeable de pesticides est vendue dans des
boutiques des particuliers, quelquefois mélangés avec d’autres produits dont ceux destinés à la
consommation humaine. Ces détaillants de produits phytosanitaires s’en procurent à
Bujumbura dans des magasins spécialisés comme ALCHEM, CHIMIO, AVET,….ou même
dans des pays étrangers surtout de la Communauté Est Africaine (Rwanda, Uganda, Kenya,
Tanzanie). Des fois, ces derniers entrent dans le pays par des voies frauduleuses et c’est
pourquoi il n’est pas rare de tomber sur un pesticide périmé ou avec étiquette lacunaire (sans
date de péremption ni dose recommandée).
Les OPs sont accompagnées par des prestataires agronomes pour s’assurer de la qualité des
produits. Néanmoins, par manque de bon magasins de vente de ces produits, le recours à des
voies non sures (marché noire) est quelquefois d’usage.
Les pesticides doivent être entreposés dans un local solidement construit, au sol cimenté, frais
et bien ventilé. Les produits doivent être rangées sur des étagères métalliques et classés par
famille (insecticide, fongicide, etc). De plus, les entrepôts de pesticides sont exclusivement
réservés à ces produits. Tous les autres produits ou objets doivent être enlevés. Des récipients
destinés à recevoir de la nourriture ou de la boisson ne doivent jamais être utilisés pour le
stockage de pesticides. Les magasins de vente des pesticides de l’intérieur du pays
remplissent peu ces conditions de stockage. Les pesticides vendus dans les boutiques des
particuliers sont déposés en vrac, mélangés avec d’autres articles (produits vétérinaires,
produits alimentaires, engrais chimiques, …). Le vendeur en détaillant les touchent et
touchent aussi d’autres produits. D’où un haut risque d’exposition des consommateurs.
Signalons que beaucoup de vendeurs de ces produits ne savent rien quant à l’usage et le
dosage des produits phytosanitaires. Le conditionnement et le transport de ces produits sont
très risquant pour la santé de l’acheteur/ utilisateur ; ces produits sont emballés dans de petits
sachets de petit calibre, d’où risque de déchirure et d’intoxication du manipulateur.
Le problème de stockage ne se limite pas seulement au niveau des magasins des vendeurs,
même les utilisateurs des pesticides ne remplissent pas les meilleures conditions de
conservation : peu d’OPs ont des hangars de stockage. Même ceux qui en possèdent ne les
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utilisent pas conformément aux règles recommandées qui exige un local frais et ventilé,
dépourvu d’humidité, fermant à clé et éloigné autant que possible de l’habitation.
Beaucoup d’agriculteurs burundais conservent les produits phytosanitaires soit dans un coin
d’une chambre d’une maison d’habitation, soit étalés pêle-mêle avec d’autres produits ; ce qui
expose les habitants de la maison surtout les enfants.
Quant aux agriculteurs qui ne sont pas appuyés par le PRASAB, ils éprouvent des difficultés
en ce sens qu’ils n’ont aucun guide pour cette opération de dosage. La plus grande entrave à
la réussite de cette opération est qu’il y a des pesticides qui n’ont aucune indication sur la
dose à appliquer.
Parmi les moyens de lutte contre les parasites animaux ou végétaux des cultures, la mise en
œuvre de produits phytosanitaires est vulgarisée. Cependant, leur utilisation doit avoir peu de
conséquences sur les êtres vivants (dont l’homme) et sur l’environnement. Il convient de les
manipuler avec soin, réflexion et organisation. L’exposition chez l’homme est la plus
importante lorsque le produit phytosanitaire est concentré, ou lorsque le manipulateur est très
près du produit, notamment lors de l’ouverture des emballages, du dosage/mélange du
produit, du remplissage des conteneurs et pulvérisateurs.
Pour la préparation des épandages et leur réalisation, des moyens individuels de protection
sont préconisés ou rendus obligatoires : vêtements spéciaux imperméables aux produits de
traitement, gants, bottes, coiffure, masque respiratoire avec éventuellement des lunettes si le
masque ne couvre pas toute la face. Néanmoins, au Burundi, presque tous les agriculteurs
appliquent les pesticides sans ces dispositifs individuels énumérés ci-haut. Même les
inspecteurs phytosanitaires n’en possèdent pas. Quelques rares caféiculteurs en ont eu de la
part de l’OCIBU mais ils ne les utilisent pas toujours car, disent-ils, ils sont gênants et
entraînent un grand inconfort.
Les utilisateurs courent un haut risque d’intoxication. Les produits phytosanitaires peuvent
pénétrer dans l’organisme de trois façons différentes : par voie cutanée, par inhalation et par
ingestion.
La contamination par voie cutanée et muqueuse est la voie la plus fréquente, elle se fait par
contact direct avec la peau ou les yeux. Les parties du corps humain concernées sont
principalement les mains et le visage mais également le buste et le dos. Il en résulte
essentiellement des brûlures et des irritations. Le port de gants est l’une des moyens de
juguler ce genre d’affection, mais rares sont les agriculteurs burundais qui accordent une
attention particulière à cette donnée. Ils touchent le produit avec la main et certains utilisent
leur main pour brasser la bouillie à appliquer (cas des agriculteurs qui n’ont pas de
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pulvérisateur) en cas d’émulsion concentrée ou de la poudre mouillable. Un autre danger qui
arrive le plus souvent lors de l’application est la fuite de la bouillie touchant ainsi la peau de
l’utilisateur.
L’absorption des pesticides par inhalation peut être dangereuse si des concentrés de produits
volatils sont manipulés dans un endroit fermé ou mal aéré. Le non port de masque respiratoire
est la cause principale de l’intoxication par voie respiratoire au Burundi.
L’absorption par la bouche, bien qu’elle se produise rarement, se produit par ingestion d’une
petite quantité en même temps qu’un casse-croûte ou la cigarette sans se laver les mains.
D’autres cas arrivent quand on consomme des produits ayant été contaminés dans les maisons
de vente qui mélangent les pesticides et les vivres, ou tout simplement par consommation
d’un pesticide méprise avec un aliment en raison d’une confusion lorsque l’emballage
d’origine n’a pas été conservé (cas de consommation des pâtes confectionnées avec le
fénitrothion ou DDT en confondant leur poudre à la farine de manioc arrive souvent).
Le risque d’exposition dû à l’utilisation des pesticides est réel mais la plus grande
problématique est de faire comprendre à l’utilisateur que des complications liées à
l’exposition peuvent revêtir un aspect chronique, donc causer des pathologies à long terme
après accumulation dans l’organisme.
L’étiquette doit spécifier, en fonction de la nature du produit, le délai qui doit s’écouler entre
le dernier traitement et la récolte. Ce délai doit être strictement observé de manière à ce que le
niveau de résidus ne dépasse pas les limites acceptables. Dans le cas du Burundi, ce délai est
respecté mais pas le cas de la tomate ou l’oranger sur lesquelles on applique le dithane au
moment ou la veille de la récolte. Il n’y même pas de laboratoire équipé pour contrôler et
quantifier les résidus des pesticides sur les produits agricoles destinés à la consommation
et/vendu sur le marché locale ou extérieur.
Après chaque application de produits phytosanitaires, les emballages et déchets doivent être
retirés de la surface traitée. L’équipement doit être vidé et lavé.
Les concentrés doivent être gardés dans leur emballage d’origine, bien fermés et stockés en
toute sécurité. On planifie les opérations de façon à ce que toute la bouillie soit utilisée à la fin
de la journée.
Les produits inutilisés, les déchets provenant de renversements et de fuites, les vêtements et
matériaux de nettoyage contaminés, et les déchets aqueux contaminés doivent être traités avec
précaution. Au Burundi, il n’y a pratiquement pas de bouillie qui reste après l’application au
champ. Le pulvérisateur utilisé pour le traitement ainsi que toute autre ustensile ayant servi à
cet usage sont lavés pour la plupart de fois près des habitations. L’eau de lavage est déversée
à cet endroit. Les emballages vidés (plastiques ou métalliques) sont rincés et réutilisés pour
des fins domestiques, ce qui est contraire aux mesures de précaution préconisées.
Selon les règles d’usage, les produits phytosanitaires non utilisés ou périmés doivent être
éliminés par destruction et enfouissement. Au Burundi, une fois reconnus par l’agriculteur,
ces produits périmés, sont rejetés ou enfouis dans la nature. Dans les grands stocks des DPAE,
ces produits sont renvoyés vers le DPV dans quelques provinces alors qu’ils sont incinérés et
enfouis dans d’autres provinces.
Sur le plan national, il n’y a pas de dispositifs appropriés pour la destruction des emballages
et des pesticides périmés. Ces derniers sont enfouis dans des zones inhabitées (forêt), ils
peuvent à un certains moment remonter à la surface ou être récupérés par la population pour
le stockage des denrées alimentaires, ce qui présente des risques de graves accidents et sur
l’environnement ; On notera également des cas d’utilisation des produits périmés vendus sur
des marchés publics.
Chaque fois qu’un produit phytosanitaire est utilisé, il y a un risque que, soit par accident, soit
par négligence ou par manque de connaissance, une partie du produit contamine une zone en
dehors de la surface qui est traitée. Cette contamination de l’environnement peut présenter un
risque tant pour la vie sauvage que pour l’homme. Les milieux aquatiques, l’air et le sol sont
les zones les plus exposées. Ce genre de contamination est le plus souvent provoqué par des
fuites durant le transport, le stockage et l’application, une élimination incorrecte des
emballages et des produits non utilisés, le lavage des récipients et de l’équipement, le
surdosage au cours de l’application, et des traitements réalisés par grand vent ou trop près des
zones à risque telles que des étendues d’eau.
Au Burundi, ce risque est au niveau faible étant donné la petite quantité de pesticides que les
agriculteurs utilisent. Le seul grand risque est celui des pesticides périmés enfouis sans
traitement préalable qui détériore le sol et la qualité des nappes phréatiques.
L’OMS a pu classer les pesticides en quatre classes par ordre décroissant de danger de
toxicité ; il est donc possible de hiérarchiser les risques et donc, d’exercer une surveillance
des personnes qui manipulent les substances les plus dangereuses.
La surveillance est essentiellement assurée par un questionnaire centré sur les manifestations
d’allure banale éventuellement observées par l’utilisateur à l’occasion des
manipulations/traitements et par un examen clinique approfondi.
Cependant, au Burundi, le personnel médical des cliniques rurales n’est pas suffisamment
formé pour la détection et le traitement des intoxications dues aux antibiotiques. Le pays n’a
aucun laboratoire pouvant doser le degré d’intoxication.
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III.9. Les points faibles dans la manipulation des pesticides
Pour garantir un usage judicieux des pesticides, le projet doit tenir compte des mesures
suivantes :
- organiser des formations au personnel des centres de santé rural sur la reconnaissance et la
gestion médicale des risques d’intoxication aux pesticides.
- mettre en place des structures spécialisées dans la destruction des produits périmés et des
emballages de pesticides.
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Les instruments juridiques faisant objet de cadre réglementaire du contrôle phytosanitaire, des
ressources phytogénétiques et de la qualité des aliments sont repris ci-après :
Cet engagement a été repris dans la législation nationale. En effet, le décret-loi portant
protection des végétaux prévoit des mesures de quarantaine (consignation provisoire, saisie,
désinfection ou des destructions) en cas de constat que des végétaux, des produits végétaux,
ou des végétaux destinés à la multiplication, sont contaminés par des ennemis des végétaux ou
présentent des signes suspects de contamination.
L’utilisation des pesticides est un aspect bien réglementé suite au fait que le Burundi a perçu
très rapidement qu’un usage inconsidéré de ces produits pouvait avoir des effets néfastes pour
la santé humaine et pour l’environnement.
Le décret-loi n° 1/033 contient des dispositions sur la gestion générales des pesticides, les
ordonnances n° 710/837 et n° 710/838 du 29/10/2001 fixent respectivement les pesticides à
usage agricole homologués (Annexe 3) ainsi que les pesticides à usage agricole interdits au
Burundi (Annexe 4). L’ordonnance n° 710/406 du 24 Mars 2003 met en place un Code
National de conduite pour la gestion des pesticides ; et plusieurs ordonnances autorisent ou
interdisent l’usage de certains pesticides spécifiques en fonction des informations détenues
par la Commission Nationale chargée d’homologation et de contrôle des pesticides. Ces
dispositions réglementaires sont en parfaite harmonie avec la Convention de Rotterdam
puisque la liste des pesticides repris dans l’annexe III de cette Convention sont sur la liste des
pesticides interdits au Burundi.
Cependant, les risques liés à l’usage de ces pesticides ne manquent pas, suite au fait que :
cette législation peu fonctionnelle par manque de moyens financiers et rédigée dans une
langue non comprise par les principaux utilisateurs (agriculteurs et éleveurs) n’est pas bien
diffusée auprès de ces derniers ; certains aspects comme la destruction des déchets de
pesticides et de pesticides périmés ne sont pas réglementés, en plus que le Burundi ne dispose
pas d’infrastructure à cet effet ; certains risques tels que ceux liés à la manipulation des
pesticides, à leurs résidus dans les aliments, ne sont pas bien appréhendés, etc.
L’introduction de nouvelles espèces est reprise dans plusieurs textes de lois notamment : le
code de l’environnement et le décret-loi sur la protection des végétaux. Il reste que ces
différentes lois sont peu appliquées.
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Malheureusement, le code prévoit un texte d’application (article 91) qui devrait fixer
notamment : la liste des espèces de la faune et de la flore qui bénéficient d’une protection
spéciale, les modalités d’application de la protection visée ; les interdictions permanentes ou
temporaires en vue d’assurer la protection des espèces menacées ; etc., mais ce texte n’existe
pas encore.
De plus, le code semble légiférer pour les espèces de faune et de flore sauvages et non sur
l’agro biodiversité qui est pourtant la plus concernée par les manipulations génétiques.
IV.1. 4. Accords et Instruments Internationaux ayant un impact sur l’agro biosécurité.
Les principaux accords et instruments internationaux ayant un impact sur l’agro biosécurité
sont :
(i) l’Agenda 21 ;
(ii) la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement ;
(iii) la Convention sur la Diversité Biologique ;
(iv) les Directives Techniques Internationales du Programme des Nations Unies pour
l’Environnement concernant la prévention des Risques Biotechnologiques ;
(v) le Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques Biotechnologique ;
(vi) la Convention Internationale sur la Protection des Végétaux ;
(vii) la Convention sur la protection des végétaux entre les pays membres de la
Communauté Economique des Pays des Grands Lacs ;
(viii) la Convention phytosanitaire pour l’Afrique
(ix) la Convention de Rotterdam
(x) Le traité international sur les ressources phytogénétiques pour la FAO
La plupart de ces conventions n’ont pas encore été intégrées dans la législation nationale
et restent donc peu appliquées.
Il faut souligner que la réglementation commune sur les pesticides pour les pays de la
CEMAC et leur application dans le pays n’est pas connue au Burundi.
Par contre, pour le Traité International pour les ressources phytogénétiques de la FAO,
plusieurs actions ont été réalisées par le gouvernement du Burundi et d’autres sont en cours.
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Le Traité a été ratifié le 28 avril 2006. Bien que les textes d’application ne soient pas encore
élaborés, une gamme d’activités est déjà menée par le pays. L’Institut des Sciences
Agronomiques du Burundi (ISABU) est déjà désigné comme organe d’exécution du Traité au
Burundi. Dans le cadre du renforcement des capacités, 3 spécialistes niveau master et un
technicien A2 sont déjà formés dans la gestion des ressources phytogénétiques. Au niveau des
infrastructures, un laboratoire pour la conservation des ressources phytogénétiques vient
d’être construit et est en cours d’être équipé. Une collecte au niveau national du germoplasme
traditionnel a été réalisée et 1784 accessions de plusieurs espèces vivrières sont en
conservation.
Le Département de la Protection des Végétaux (DPV) est un des trois départements que comporte la
Direction Générale de l’Agriculture. Crée par le Décret loi n° 100/154 du 19 octobre 1993 portant
organisation du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, le DPV a notamment pour mission de :
Du point de vue organique, le DPV est organisé en trois services (Annexe 5).
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a. Service Surveillance et Intervention
Ce service dispose au niveau de chaque province d’un inspecteur phytosanitaire, soit au total
16 inspecteurs, dont les principales activités sont :
- surveiller et suivre les ennemis des cultures en collaboration avec les agronomes
communaux,
- répondre aux demandes de consultations phytosanitaires courantes ;
- appuyer les interventions phytosanitaires et parfois prendre en charge un certain
nombre d’opérations ;
- suivre et évaluer les campagnes de lutte collective en cas de fléaux phytosanitaires,
- mener les enquêtes phytosanitaires pour évaluer l’importance des dégâts des
principaux ON ;
- encadrer techniquement les services de vulgarisation agricoles dans la lutte contre les
ennemis des cultures ;
- évaluer l’efficacité des traitements phytosanitaires.
Les principales cultures et produits inspectés sont : le café, le thé, le tabac, les vitro plants de
bananier, la farine de manioc, les feuilles de manioc, le quinquina, le dracena et les plantes
ornementales.
Malheureusement, les quantités inspectées par plante ou produit ne sont pas marquées dans le
registre et il faut corriger cela.
d. Volet Formation
Il est chargé d’appuyer et de coordonner les activités de formation préparées par les 3
services, d’aider à la mise au point des fiches et des bulletins techniques, ainsi que de tout
autre matériel didactique nécessaire, et de collaborer avec les services de formation des autres
organismes et institutions (ISABU, FACAGRO, etc.).
Enfin, le DPV dispose d’un petit laboratoire peu équipé, installé à Gitega pour le diagnostic
des ON les plus courants et permettre une réponse correcte et rapide aux demandes de
clinique phytosanitaire. Le second laboratoire devait être installé à Bujumbura et servir au
diagnostic des ON de quarantaine avant de délivrer les certificats phytosanitaires.
Malheureusement, ce labo n’a pas été installé suite à la crise sociopolitique de 1993.
Pour les cas plus compliqués, le DPV fait recours aux laboratoires de phytopathologie de
l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) ou de la Faculté d’Agronomie
(FACAGRO) de l’Université du Burundi.
Avant la crise socio-politique de 1993, l’appui des projets belge et PNUD/FAO avait permis
au DPV de réaliser des activités en relation avec la protection des végétaux et ceci à travers
ses services techniques.
ii. Le Service Contrôle et Homologation des Pesticides (SCHP) a établi le registre des
pesticides à usage agricole homologué au Burundi, le registre des pesticides agricoles
interdits au Burundi, le registre des pesticides requérant une dérogation auprès du
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MINAGRIE, plus de 15 ordonnances ministérielles ayant trait aux pesticides. En plus,
il a élaboré le Code national de Conduite pour la gestion des pesticides ainsi que le
guide pratique pour l’utilisation des pesticides. Hormis les années 2006, 2007 et 2008,
le SCHP mène une enquête chaque année sur l’importation, la distribution et/ou la
vente des pesticides au Burundi. Les trois ci - indiquées n’ont pas été couvertes par
manque de liquidités. Avant la crise de 1993, ce service avait une part active dans la
conduite des tests d’efficacité biologique et de valeurs pratiques des pesticides.
iii. Le Service Contrôle Phytosanitaire (SCP) a établi un inventaire des ennemis des
végétaux contre lesquels la lutte est obligatoire en tous lieux et de façon permanente ;
un inventaire des ennemis des cultures contre lesquels la lutte est obligatoire d’une
façon permanente chez les producteurs et vendeurs de plants et semences ; un
inventaire des végétaux dont l’introduction est interdite au Burundi ; un inventaire des
végétaux et produits végétaux dont l’importation est subordonnée à la présentation
d’un certificat phytosanitaire et au contrôle du DPV ; la liste des végétaux et produits
végétaux dont l’importation est soumise à des conditions particulières (Annexe 8).
En outre, le SCP effectuait des contrôles phytosanitaires réguliers dans les centres
semenciers et chez les multiplicateurs privés. L’analyse des risques phytosanitaires
aux postes frontières et autres points d’entrées déclarés est menée au gré de la
disponibilité des fonds. Ce même service délivre régulièrement les certificats
phytosanitaires à l’exportation et à la réexportation.
e. Les contraintes
Dans l’accomplissement du cahier des charges lui confié, le DPV est confronté à bon nombre
de contraintes, notamment :
Au vue de la situation actuelle de la protection des végétaux dans notre pays et compte tenu
des intégrations régionales (COMESA, CEEAC, EAC, etc.) dont notre pays fait partie, il
serait souhaitable de renforcer la coopération en insistant sur les points ci-après :
Le Comité National de lutte contre la mosaïque du manioc a été mis en place par décision
ministérielle en date du 21 février 2006, avec pour missions;
1) Faire l’état des lieux sur les activités et les ressources affectées au programme national
de lutte contre la mosaïque sévère du manioc;
2) Elaborer en collaboration avec tous les intervenants une stratégie efficace de
multiplication de boutures de variétés résistantes de façon à servir les agriculteurs
dans les délais acceptables;
3) Appuyer le Ministère de tutelle dans la mobilisation et le suivi de l’utilisation
rationnelle des ressources;
4) Coordonner la mise en œuvre des activités prioritaires en amont et en aval de la filière
de production et de diffusion du matériel de plantation sain de manioc;
5) Conseiller les institutions de recherche à collecter et conserver le germoplasme local et
introduit;
6) Identifier, arbitrer et résoudre les conflits éventuels entre acteurs de terrain.
• Le comité national de lutte contre la mosaïque du manioc a été élargi par décision
ministérielle du 19 juillet 2007. Il est devenu le comité National de lutte contre les
maladies et ravageurs des plantes. Ce comité a pour missions:
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1) Etablir des relations privilégiées avec les services spécialisés dans les domaines de la
phytopathologie et de l’entomologie;
2) Faire un état des lieux sur les activités en cours et les ressources nécessaires;
3) Rassembler en collaboration avec les services spécialisés les informations sur des
menaces éventuelles (alerte);
4) Elaborer et coordonner en concertation avec tous les concernés des activités et des
stratégies efficaces de lutte;
5) Identifier les institutions potentielles de financement;
6) Evaluer de manière continue les résultats des actions entreprises;
7) Créer des points focaux provinciaux d’alerte rapide, ainsi que des commissions
techniques ad hoc.
C’est une filière stratégique pour l’économie du Pays, représentant environ 86% des recettes
en devises (2006) et 11% du PIB.
Introduite au Burundi au début du 20è siècle (1920), la culture du café est la principale source
des recettes d’exportation du Burundi (86%). Elle est organisée en une filière, d’économie
mixte, qui encadre environ 750.000 planteurs et exploite un verger d’environ 220 millions de
caféiers arabica qui couvrent environ 84.000 ha. La production nationale oscille depuis 1982
entre 5.600 et 44.000 tonnes de café marchand. Les pesticides qui sont utilisés sur le café
servent à lutter surtout contre la punaise du caféier (Antestiopsis lineaticollis ghsquierei) et
l’anthracnose du caféier (Colletotrichum caffeanum) (Annexe 10)
LA FILIÈRE «COTON»
La filière coton semble avoir atteint ses limites bien que représentant 1,4% des recettes en devises
(2006) et 0,2% du PIB. La culture de coton a été introduite au Burundi dans les années 20 dans la
plaine de l'Imbo avec un objectif de production de 12 000 tonnes en provenance de 16.000 plantations
villageoises.
Les productions ont chuté depuis 1993 de 8 813 tonnes à 2.869 tonnes en 2007, et ce malgré
le programme de relance des activités mis en place en 1999. Des phénomènes de sécheresse
ayant touché les zones de production en 1996, 1999 et en 2000 pourraient être à l’origine de
cette baisse.
Des superficies emblavées avaient atteint des sommets de 9.900 hectares au cours des années
60 mais oscillent actuellement autour de 4.000 hectares et les rendements autour de 900
kg/ha. Mais la raison principale de cette diminution des emblavements résulte du faible intérêt
des agriculteurs pour la culture du coton du fait de la très grande exigence de la culture en
travaux et intrants. Le nombre de cotonculteurs est actuellement de 20000 (Annexe 12)
Elle est gérée par la Société Sucrière du Moso (SOSUMO) sous régime d’économie mixte. Celle-
ci exploite en régie 3.028 ha de plantations avec des variétés améliorées importées de l’Île Maurice
dont 1.582 ha dans les bas-fonds, 331 ha dans les fonds inondables, 743 ha dans les plateaux
ou collines et 372 ha dans les piedmonts . L’irrigation par gravité, grâce à un barrage, n’est
pratiquée que pendant la saison sèche sur environ 100 ha des piedmonts. Le rendement en
champ est de 70 tonnes/ha de cannes fraîches tandis que celui à l’usinage est de 11,5%. L’unité
d’usinage a une capacité de 22.000 tonnes/an du produit final. La production moyenne annuelle est de
20.000 tonnes/an avec un chiffre d’affaire de 25 milliards de fbu.
Une filière sucre qui garantit l’approvisionnement du pays. Sur base d’une production
estimée à 20.000 Mt dont 5.000 Mt destinée à l’export cette filière permet une économie de
devises de l’ordre de 22,5 millions de $ et une participation au PIB de 3,0%. Les possibilités
d’extension des superficies de cannes et des capacités d’usinage offre par ailleurs de réelles
chances d’amélioration substantielle des résultats de la filière. Les quantités utilisées sont
consignées dans l’Annexe 11.
Les pesticides à usage agricoles sont exonérés des droits des douanes et des taxes sur les
transactions lors de l’importation et de la vante locale par l’Ordonnance ministérielle N°
510/029/94 du 1994.
Pour importer ces intrants il faut satisfaire à ces conditions :
La distribution des ces produits est organisée en filière par ces sociétés agricoles qui
acheminent les produits aux points de stockage dans les provinces et les communes.
Pour les cultures vivrières, le département de la protection des végétaux (DPV) envoie les
pesticides dans ces mêmes entités administratives à partir desquelles les agriculteurs viennent
les acheter.
Les pesticides commercialisés sont ceux qui sont homologués par une ordonnance
ministérielle signée par le Ministre ayant l’agriculture dans ses attributions.
Les procédures d’homologation des pesticides sont résumées ci-après :
Il est interdit d’importer, de fabriquer, de formuler, de conditionner ou de
reconditionner, de stocker, d’expérimenter ou de mettre sur le marché tout pesticide non
homologué ou non autorisé.
Les pesticides d’usage commun actuellement utilisés sur le territoire national doivent être
sanctionnés par une homologation.
Les dispositions relatives à la fabrication ou à la formulation de pesticides non homologués
destinés à l’exportation sont fixées par voie d’ordonnance.
L’homologation a une durée de cinq ans et est renouvelable. La durée de
l’autorisation provisoire de vente est fixée par la décision d’autorisation mais ne peut en
aucune façon dépasser quatre ans, sauf recommandation exceptionnelle pour un délai
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AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
maximum d’un an. L’autorisation d’expérimentation a une durée d’un an renouvelable sous
réserve que le demandeur fournisse les justifications nécessaires.
Les demandes d’autorisation et d’homologation doivent être adressées au Ministère de
l’Agriculture et de l’Elevage à travers le secrétariat du Département de la Protection des
Végétaux.
- le formulaire prévu à cet effet, dûment rempli par le représentant local du demandeur ;
- un résumé du dossier :
* sur les études toxicologiques et sur les résidus dans les récoltes ;
* sur les études écotoxicologiques et environnementales.
- un spécimen de l’étiquetage ;
- une note sur la description des méthodes d’analyse permettant le contrôle de la ou des
matières active
MATERIEL ET EQUIPEMENT
Laboratoire de Microbiologie
Disponible Besoins complémentaires
Type Nombre Etat
Autoclave 2 Bon
Etuve 5 Bon
Incubateur 4 Bon 1 Réfrigérateur
Hotte à flux laminaire 1 Bon
Brûleurs bunsen 50 Bon 2 Bain marie
Bain marie 1 Mauvais
Balance analytique de 1 Bon
précision 1 Bon 2 Homogénéiseurs vortex
Centrifugeur 3 Bon
Microscope 2 Bon 2 Jarre pour anaérobiose
Stéréomicroscope 5 Bon 2 Homogénéiseur vortex
Dessiccateur 3 Bon
Jarre pour anaérobiose 1 Moyen
Homogénéiseur vortex 1 Moyen
Réchaud électrique 1 Moyen
Réchaud à gaz 3 Bon
Bonbonne à gaz 1 Moyen
Plaque chauffante 1 Bon
magnétique 1 Moyen
Broyeur stomacker 1 Mauvais
Réfrigérateur 1 Bon
Répartiteur automatique 1 Bon
Thermohygromètre 200 Bon état
Thermosoudeuse à vide 4 Bon
Verrerie et accessoires
Laboratoire de phytopathologie
Disponible Besoins
complémentaires
Désignation Quantité Etat
microscope à contraste de phase 1 Bon état
Hotte à Flux laminaire 1 Bon état 1 Hotte à flux laminaire
Lecteur Elisa 1 Bon état
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Autoclave 20 litres 1 En panne Autoclave 50 litres
Distillateur 1 En panne
Incubateur 1 Bon état
Etuve 3 Bon état
Bain marie 1 Bon état
Balance de précision (0,01 mg) 1 Bon état
Equipement PCR En commande
Laboratoire d’entomologie
Disponible Besoins
Désignation Quantité Etat complémentaires
Distillateur 2 Bon état
Titrimètre automatique 1 Bon état
Rampe minéralisateur 1 Bon état 1 spectrophotomètre
Spectrophotomètre 1 Bon état
Colorimètre UV visible 1 Bon état
Chromatographe en phase gazeuse 1 En commande
Balance de précision 0,001 mg 1 Bon état
verrerie 300 Bon état
Spectromètre à absorption atomique 1 En panne
- Les deux contraintes précitées débouchent sur la troisième contrainte qui est la faible
opérationnalité de la législation phytosanitaire. On remarque une faible intervention
des techniciens sur le terrain dans l’application de ces textes législatifs. Dans ces
conditions, les textes ne seront pas d’un grand secours à la santé végétale s’ils ne sont
pas mis en application sur le terrain.
L’absence d’un corps spécialisé et de laboratoires de contrôle dilue fortement la
rigueur de la législation.
La vente et la distribution des pesticides qui ne sont pas bien réglementées à tel point
que l’on trouve des produits aussi dangereux que les raticides ou des pesticides sans
étiquettes, dans les étalages à côté des articles de consommation humaine. Les
statistiques du Ministère de la Santé Publique n’ont pas d’assises solides pour relever
les cas d’intoxication dus à ce commerce combien dangereux. Il n’y a pas de structure
spécialisée dans la destruction des produits périmés.
- Enfin, la dernière contrainte est la dispersion des responsabilités au niveau des textes
législatifs réglementant les normes de qualité. Cette activité est confiée à plusieurs
départements ministériels relevant d’ailleurs de plusieurs Ministères : BBN : Ministère
du Commerce, INSP du Ministère de la Santé Publique, DPV du Ministère de
l’Agriculture et de l’Elevage et le Département de la promotion des semences et plants
du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Il faut éviter de disperser les
investissements dans un pays aux moyens financiers très faibles et dont les ressources
humaines sont très limitées. Une coordination nationale des activités relevant de la
question des normes de qualité est plus que nécessaire pour définir les limites des
interventions de chacun. Nous proposons que la coordination dans l’élaboration et
l’application des normes soit confiée au BBN.
L’application de ces normes relèverait des Ministères sectoriels.
Ces différentes contraintes ont un impact négatif sur la production, le commerce national et
régional. Au niveau de la production, les frontières étant perméables (contrôle de la police
phytosanitaire très faible) les probabilités que de nouveau ravageurs et maladies entrent dans
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AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
le pays sont très élevées. Ceci baisserait fortement la production agricole d’autant plus que
nos cultures souffrent déjà d’une forte pression parasitaire (30 % de pertes).
La colocase est menacée de disparition par les ennemis nuisibles que nous n’arrivons pas à
identifier correctement faute de laboratoires spécialisés et de personnel scientifique hautement
formé.
Les stratégies à mettre en œuvre découlent directement des contraintes dont souffre le
pays.
- Une stratégie à développée est la consolidation des services des laboratoires d’analyse
en leur dotant d’équipement et du matériel adéquat.
Cette stratégie permettrait de mettre au point des normes phytosanitaires nécessaires
pour améliorer la compétitivité de produits végétaux sur le marché national et
régional.
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AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
- La dernière stratégie est la mise en application effective des législations
phytosanitaires et semencières. Dans ce cadre, il faut entre autre renforcer le contrôle
des pesticides et des semences.
- Publier dans les revues ou périodiques les normes phytosanitaires de la sous région.
Annexe 1. Production agricole absolue (en milliers de tonnes) par groupe de cultures de
1996 à 2008
Sources : FAO-Urgences
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LES CHENILLES FOREUSES DES TIGES : (voir recommandations dans le cas du mais)
Busseola fusca, Sesamia calamitis, Eldana
saccharina
moyens agronomiques
Striga spp. N.B. : les Striga peuvent également parasiter la culture du mais.
saccharina
RIZ 12.000 ha LA POURRITURE BACTERIENNE DES moyens agronomiques
GAINES : Pseudomonas fuscovaginae
moyens agronomiques
LES CHARANÇONS DE LA PATATE
DOUCE : Cylas spp.
moyens agronomiques
L'ANTHRACNOSE : Alternaria sp.
POMME DE 48.000 ha L'ENROULEMENT : Potato Leafroll Virus moyens agronomiques
TERRE (PLRV) dans les champs de multiplication, la pulvérisation
d'insecticides systémiques comme le Roxion ou Callidium
(diméthoate E.C. 40%) à la dose de 0,5 à 0,75 L/ha limite
la dissémination du virus (transmis par les pucerons) dans
le champ
les tubercules germés doivent également être protégés contre
les pucerons au cours de leur conservation.
moyens agronomiques
LES MOSAIQUES DE LA POMME DE
TERRE :
Potato Virus X (PVX)
Potato Virus S (PVS) Potato Virus X (PVX)
moyens agronomiques
Potato Virus S (PVS)
LE FLETRISSEMENT BACTERIEN :
Pseudomonas solanacearum Potato Virus X moyens agronomiques
(PVX) la lutte chimique préventive consiste à traiter tous les 10 à 12
Potato Virus S (PVS)
jours à partir de la levée, avec du Dithane M-45 (mancozèbe P.
LE MILDIOU : Phytophtora infestans M. 80 %) à la dose de 3 kg/ha.
LES bonne hygiène dans les entrepôts
DENREES LES BRUCHES DU HARICOT : enrobage des graines avec une huile végétale (I à 5 ml/kg
STOCKEES Acanthoscelides obtectus et Zabrotes de graines) ou une fine poudre bien sèche de latérite (10 à
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RIZ
BLE
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1. Insecticides
BACTOSPEINE Bacillus thuringiensis Toutes les cultures Chenilles des lépidoptères (Spodopteraexempta, Lamprosema
Sérotype 3 à 3D et arbres fruitiers indicata.
THURICIDE 16.000U/mg WP Mamestra brassicae
DIPELM Spodoptera littura, Acraea acerata
Spodoptera exigua
BAYTHROID Cyllutrine 50g/IEC Coton Heliothis armigeta, Erras insulana. Earias bipalga..Pectinophore
50EC Cyllutrine 100g/IEC Gossyprella, Cryptophlebra leucotreta
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BAYTHROID Cultures
100EC maraîchères Maruca testulalis. Spodoptera spp
Caféiers Lamposema indicate. Plusia circumflexa
Mamestra brassicaea
Heliothis armingera. Papilio demodocus
Antestiopsis orbitalis
Acridiens
Légumes Pucerons, foreuses des gousses
Noctuelles, thrips, mouches, mineuses
Agrumes Pucerons, Cochenilles, mouches
Lepidopteras
Fénitrothion 80% EC Produit à formuler
FOLITHION TG Fénitrothion 80% EC en poudre pour
SUMITHION TG poudrage
Pectinophora gossypiella
Polyphagotarsonemus latus
Tetranychus télatius
COTALM P 315 EC Lambda-cyhalothrine Coton Heliothis armigera, Ealias insulana
15 g/l + Profenofos Ealias biplaga
300 g/l EC Cryptophlebia leucotreta
Pectinophora gossypiella
Polyphagotarsonemus latus
Tetranychus télatius
NUVAN Dichlorvos 500 g/l EC Tabac Lasioderma serricorne dans tabac stocké
PYRIX+KEROSENE Tabac Lasioderma serricorne
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2. Nématicides
TEMIK 10G Aldicarb 10% G Tabac et palmier à Meloidogynes hapla, M. Javanica et M incognita
huile en pépinières
TEMIK 15 G Aldicarb 15% G
BASAMID Dazomet 98% GF Tabac Meloidogynes hapla, M. Javanica et M incognita
3. Fongicides
LABILITE Thiophanate-methyl Haricot, riz , blé, Thanatephorus cucumeris, corticium rolfsii, Pythium spp.,
50% + Manèbe 20% arachide, bananier, Fusarium spp.,
WP pomme de terre, Colletothricum, Pyriculariose, Helmenthospriose, Oidium,
légumes, agrumes Septorium, Scab, Anthracnose, Mildiou, Pourriture grise
Caféier (en pépin.)
Canne à sucre Thanatephorus cucumeris, corticium rolfsii, Pythium spp.,
Fusarium spp.,
Colletothricum
POMARSOL Thirame 80% WP Haricot, riz Thanatephorus cucumeris, corticium rolfsii,
Pythium spp., Fusarium spp.,
4. Herbicides
5.Rodonticides
7. Autres
III. HERBICIDES
MERCURE ET SES Ceresan, 2001-07-P001 Produits mercuriels, Très toxiques pour l’homme et les organismes
COMPOSES Agallol minéraux et aquatiques, accumulation des résidus dans le
organiques biotope aquatique
VIII. AUTRES
GROUPES
CHLORDIMEFORME - 2001-08-P001 Formamidine Substance cancérogène probable pour
l’homme
PENTHACHLOROPHENOL PCP 2001-08-P002 Dérivé du Actions tératogènes et mutagènes, sur la
chloronitrophénol pathologie du foie et des reins, forte toxicité
pour l’organisme humain et les animaux
BROMURE DE METHYLE Fumul-0-gas, 2001-08-P003 Bromométhane Très toxique, pour l’homme et
Sobrom 98, l’environnement. Détruit la couche d’ozone
B.M.3A
OXYDE D’ETHYLENE Amprolène, 2001-08-P004 Toxicité aiguë, cancérogène pour l’homme,
Melgas, mutagénicité
Merpal,
Stergas P.
DICHLORURE Borer-sol, 2001-08-P005 Toxicité aiguë, cancérogène pour l’homme,
D’ETHYLENE Brocide, mutagénicité et bioconcentration dans les
Destruxol, poissons.
Dichlor-
emulsion,
Dichlor-
mulsion
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Annexe 5
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Annexe 6 : Carte des postes d’inspection phytosanitaire
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Annexe 7 : Certificat Phytosanitaire
6. Moyen de
transport…………………………………………
….…...
7. Point d’entrée
déclaré…………………………………………
TRAITEMENT DE DESINFESTATION
ET/OU DE
DESINFECTION :
12. Traitement
Date :
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autorisé :
7. Point d’entrée
déclaré…………………………………………
……
TRAITEMENT DE DESINFESTATION
ET/OU DE
DESINFECTION :
12. Traitement
autorisé :
Cachet
15. Concentration : 16. Date :
a. Ennemis des végétaux contre lesquels la lutte est obligatoire en tous lieux
et de façon permanente (art. 1er).
b. Ennemis des cultures contre lesquels la lutte est obligatoire d’une façon
permanente chez les producteurs et vendeurs des plants et semences (art 2)
- Anastrepha spp
- Anthonomus grandis
- Bostrynchopsis villosula
- Ceratitis spp
- Chilo spp
- Coccus hesperida
- Dacus spp
- Ditylenchus spp
- Heterodora spp
- Leptinotarsa decemlineata
- Lyriomyza spp
- Nilapavarta lugens
- Orycetes rhinoceros
- Phenacoccus manihoti
- Phoracantha semipunctata
- Popilia japonica
- Prostephanus truncatus
- Radopholus similis
- Rastrococcus invadens
b. Cryptogames
- Helicobasidium purpureum
- Tilletia caries
- Stachylidium theobromae et/ou Trachysphaera fructigena
- Ustilago avenae
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c. Bactéries
- Corynebacterium fasciens
- Erwinia stewartii
- Pseudomonas passiflora
- Pseudomonas syringae pv. glucinae
- Pseudomonas syringae pv.phaseolicola
- Pseudomonas syringae pv.tabaci
- Pseudomonas fuscovaginae
- Xantomonas campestris pv. Transluscens
d. Virus
e. Phanérogames
- Cuscute spp.
- Striga spp.
ORDONNE
Dix millions de francs burundais (10.000 Fbu) seuil unique, pour l’Etat, les collectives
territoriales décentralisées, les Administrations Personnalisées, les Etablissements Publics,
les Sociétés Publiques, les autres organismes, agences ou offices, créés par l’Etat ou
entités territoriales décentralisées pour satisfaire des besoins d’intérêt général, dotés ou
non de la personnalité morale, dont l’activité est financée majoritairement par l’Etat ou
qui bénéficient du concours financier ou de la garantie de l’Etat ou d’une collectivité,
ainsi que les personnes morales de droit privé agissant pour le compte d’une personne
morale de droit public ou bénéficiant du concours financier ou de la garantie d’une
personne morale de droit public, concernant les travaux.
Cinq millions de francs burundais (5.000.000 Fbu), seuil unique, pour l’Etat, les
collectivités territoriales décentralisées, les Administrations Personnalisées, les
Etablissements Publics, les Sociétés Publiques, les autres organismes, agences ou offices,
créés par l’Etat ou les entités territoriales décentralisées pour satisfaire des besoins
d’intérêt général, dotés ou non de la personnalité morale, dont l’activité est financée
majoritairement par l’Etat ou qui bénéficient du concours financier ou de la garantie de
l’Etat ou d’une collectivité, ainsi que les personnes morales de droit privé agissant pour le
compte d’une personne morale de droit public ou bénéficiant du concours financier ou de
la garantie d’une personne morale de droit public, concernant les fournitures et services.
En dessous de ces seuils, l’autorité contractante est tenu de mettre en compétition par une
consultation écrite d’au moins trois candidats susceptibles d’exécuter les marchés similaires
antérieurs ou des informations obtenues auprès de la banque des données de prix nationale et
internationale s’il y a lieu.
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DU BURUNDI (PRODEMA-FA)
Article 2 : Seuils de compétence de la Direction Nationale de Contrôle des Marchés
Publics.
La Direction Nationale de Contrôle des Marchés Publics est chargée de contrôler à priori
la procédure de passation des marchés d’un montant supérieur ou égal à :
Vingt millions de francs burundais (20.000 Fbu) pour les Marchés de Travaux ;
Quinze millions de francs burundais (15.000.000 Fbu) pour les Marchés de
Fournitures ou des Services.
En dessous des seuils visés ci-dessus, la Direction Nationale de Contrôle des Marchés
Publics peut procéder à des contrôles à postériori, à tout moment, sur la régularité de
l’application de la réglementation relative aux marchés Publics par l’ensemble des Commissions
de Passation de Marchés, y compris pour les dépenses inférieures aux seuils de passation définis à
l’article 1 de la présente ordonnance.
Cette procédure de publication ne doit cependant avoir aucun effet discriminatoire vis-à-
vis d’une entreprise étrangère et lui interdire de participer à la Les marchés publics par appel
d’offres, dont le montant est supérieur ou égal aux seuils visés à l’article 1 de la présente
ordonnance, doivent obligatoirement faire l’objet d’un avis d’appel à la concurrence porté à la
connaissance du public par une insertion faite, dans les mêmes termes, dans le Journal des
Marchés Publics ou toute publication nationale et/ou internationale ainsi que sous mode
électronique. Cette obligation concerne également les avis de pré- qualification.
Dans les cas où l’Autorité Contractante décide, pour des motifs spécifiés dans le dossier
d’appel d’offres de limiter la publication des avis d’appel d’offre ou de pré qualification au plan
national, pour les marchés dont le seuil est supérieur au montant visé ci-après, elle en sollicite
l’autorisation à la Direction de Contrôle des Marchés Publics compétente.
Les marchés faisant l’objet d’une publication limitée au plan national doivent être d’un
montant supérieur ou égal à :
compétition.
Article 4 :
Clotilde NIZIGAMA
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ANNEXE 10 : Les pesticides utilisés par OCIBU
Quantité
Exercice Produit (Litres)
INSECTICIDE
1996/97 Fenthion PP 3% 80 000 kg
1997/98 Fenthion PP 3% 70 000 kg
Lambdacyhalothrin 50 EC 17 000
1998/99 Fenthion Technique 95 % 27 000 kg
Lambdacyhalothrine 50 Ec 5 500
Cyfluthrine 50 Ec 5 500
1999/00 Fenthion PP 3% 60 000
Lambdacyhalothrine 50 EC 17 500
Cyfluthrine 50 EC 17 500 kg
2000/01 Fenthion PP 3% 5 000 kg
Lambdacyhalothrine 50 EC 20 000
Cyfluthrine 50 EC 5 000
2001/02 Fenthion PP 3% 21 000 kg
Lambdacyhalothrine 50 % 26 000
Cyfluthrine 50 EC 18 000
2002/03 Lambdacyhalothrine 50 EC 25 000
Cyfluthrine 50 EC 18 000
2003/04 LAMDALM 50 EC 20 000
FURY 100 EC 18 750
2004/05 LAMDALM 50 EC 24 000
FURY 100 EC 18 750
2005/06 LAMDALM 50 EC 50 000
BAYTHROID 50 EC 50 000
2006/07 LAMDALM 50 EC 25 500
CYFLUTHRALM 50 EC 25 500
2007/08 LAMDALM 50 EC 26 500
2008/09 CYFLUTHRALM 50 Ec 26 500
FONGICIDE
1998/99 Benlate 50 WP 400 Kg
2001/02 Benlate 50 WP 600 Kg
2001/02 Oxychlorure de Cuivre 50 WP 30.000 Kg
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III. FONGICIDES :
1 Benlate Bénomyl 1.200
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Actualiser la législation X
phytosanitaire
Elaboration de la législation
sanitaire
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Formation du personnel
technique et des agriculteurs
Dispersion des Manque de coordination des Eviter le double emploi X
responsabilités législations relatives aux dans les responsabilités
normes de qualité des départements
ministériels
Désigner une structure
coordinatrice (BBN)
1. Insecticides
Cultures maraîchères
Caféiers
Légumes
Agrumes
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Tomate, Haricot
Pomme de terre
Maïs, Riz
THIODAN 35 WP Endosulfan 35% WP Haricot
Tomate, Haricot
Pomme de terre
Maïs, Riz
THIODAN 35 WP Endosulfan 35% WP Haricot
2. Fongicides
4. Rodonticides
CLOROCAL Chlorophacinone 0,25% CB Cotonnier et riz
CONCENTRAT
HUILEUX
CAID Chlorophacinone 2, 5 g/l CB Riz
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