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• • \ N °2
guide pratique -
du bon jardinier

DELBARD
A TOUS NOS AMIS JARDINIERS

En septembre 1977 paraissait le premier GUIDE DU BON JARDINIER


DELBARD.
Nous avions voulu un guide “ différent des autres” , pour aider les jardiniers
amateurs à bien réussir leur plantation et l’entretien de leur jardin.
Nos ingénieurs et techniciens rédigèrent ce guide en utilisant un langage
simple et précis, complété par de nombreuses illustrations.
Les sujets abordés : connaissance du sol et sa préparation, réception et
plantation des végétaux, les arbres fruitiers, les bulbes, les rosiers, le
calendrier mensuel des travaux, etc. donnaient à tout amateur la garantie
de bonne réussite.
Ce premier guide fut un succès, et de nombreux amateurs nous félicitèrent
pour sa clarté et l’utilité des conseils qu’il contenait.
Voici maintenant le deuxième guide, avec de nouveaux sujets, qui complè­
tent les précédents. Pour ce nouveau guide, nos ingénieurs et techniciens
ont tenu compte de toutes les remarques reçues.
Ces professionnels expérimentés, qui ont une longue pratique du terrain,
seront pour vous, et à travers ce guide, ce “ vieux” jardinier plein d’expé­
rience que tout amateur est heureux de pouvoir consulter à tout moment.
GEORGES DELBARD

SOMMAIRE
Page
Jardin d’agrément
- Conception et réalisation___________________ __ 3
- Haies ornementales et brise-vent_____________ __14
-Jardin de fleurs à couper___________________ __18
- Mixed border_____________________________ _20
-Jardin de rocailles_________________________ _23
Jardins en situations particulières
-Jardin de bord de mer______________________ — 26
-Jardin de montagne_______________________ _27
-Jardin en terrasse sur immeuble______________ _30
-Jardin de plantes aquatiques________________ — 33
Verger familial
- Noisetiers_______________________________ 38
- Vignes de table___________________________ 42
- Actinidies_______________________________ 47
-Traitement des parasites_________ __________ 50
- Récolte des fruits_________________________ 60
- Maturation et conservation des pommes et poires
d’automne et d’hiver_______________________ 62

GEORGES DELBARD S.A.


16, quai de la Mégisserie - 75054 PARIS CEDEX 01 - Télécopie : 40 26 36 25
Société Anonyme au capital de 4 000 700 F - R.C. PARIS B 572155091
© by DELBARD 1979 - Maquette LA CRÉATÈQUE
Imprimé en France par SIB Imprimerie - Tél 03 21 87 88 89
JARDIN D’AGREMENT
CONCEPTION ET REALISATION
Vous avez acquis une propriété que vous devez aménager • la direction de l’écoulement des eaux en cas de création
ou transformer compte tenu de sa situation dans l’environ­ d’une fontaine, d’un bassin ou d’un ruisselet ;
nement, de la topographie, des plantes en place à conser­ • la possibilité, et peut-être la nécessité, de créer une
ver, des bâtiments existants ou à construire... et bien sûr terrasse ou des murs de soutènement et des escaliers de
de vos aspirations et de votre budget. liaison ;
L’étude du site et la conception doivent être faites si pos­ • la possibilité de niveler. Mais en général il faut exploiter
sible avant l’implantation de la maison, du garage ou autres un léger relief pour constituer des scènes paysagères dif­
dépendances pour que ces constructions et le jardin soient férentes. Dans la partie la plus “ accidentée” sera situé le
en harmonie et que l’ensemble soit le reflet de vos goûts jardin de rocaille, sur une éminence sera créée la salle de
et de votre personnalité. repos, dans un creux un bassin sera implanté, tandis que
Quelles que soient vos compétences dans l’art paysager et sur un replat un bac à sable pourra être aménagé pour les
vos connaissances des végétaux, vous gagnerez à visiter la enfants.
zone des 10 km entourant votre futur jardin afin d’observer Au contraire, si la propriété est plane et horizontale, et de
le régionalisme ayant inspiré les concepteurs locaux et la surface suffisante, vous pourrez prévoir un petit terrasse­
flore prospérant dans le cadre avoisinant qui a toutes chan­ ment (en utilisant la terre de surface extraite lors du creuse­
ces de réussir chez vous. Si après cette exploration locale ment des fondations de la maison) pour donner du relief à
et malgré les informations et les conseils qui vont suivre votre jardin d’agrément. Le potager ou le verger ne méri­
vous vous estimez vraiment inapte à créer vous-même votre tent pas les efforts ou les frais entraînés par ce transport
cadre de vie, vous pouvez toujours faire appel au savoir de terre et n’y gagnent pas techniquement (sauf en zone
d’un architecte paysagiste. humide ou une légère pente est bienfaisante).
De toute façon, dans un premier temps, vous n’aurez en
tout cas aucune hésitation sur le ou les types de jardins
souhaités :
• potager
• fruitier
• d’agrément
• mixte
Mais avant d’aller plus loin, examinons tous les éléments
constitutifs de la situation pour déterminer les possibilités
d’embellissement ou de création.

1) Situation du jardin
a) Surface
Toutes les réalisations (pièce d’eau, plantation de grands
arbres...) sont possibles dans les grands jardins, c’est-à-dire
ceux de 1 000 m2 minimum de terrain cultivable, tandis que
les petites surfaces souvent réduites à 100 m2 au coeur
d’une ville par exemple limitent la diversité des aména-
ments.
Une petite surface pourra être aménagée en jardin japo­
nais ou en jardin de rocaille utilisant des végétaux à petit
développement, mais ne souffrira pas la présence d’un
cèdre de l’Atlas qui la couvrirait entièrement.
Il faut donc en tout premier lieu mesurer les dimensions de
sa propriété et établir un plan situant tous les éléments
existants (vieux arbres, bâtiments, puits, etc.). Pour faciliter
votre tâche, utilisez un papier quadrillé en adoptant une
échelle appropriée (1 carré de 0,5 cm pour 1 m linéaire).
Situez bien la ou les voies d’accès, la rue avoisinante, les
bâtiments ou rideaux d’arbres jouxtant votre terrain avec
une estimation de leur hauteur pour déterminer les végé­
taux à planter pour les masquer, le cas échéant.
Georges Delbard peut vous fournir un dossier complet avec
tous les documents et tarifs pour établir votre relevé et lui
permettre ensuite de vous proposer un plan détaillé.
b) Topographie
Il faut ensuite porter sur ce croquis la configuration du
terrain. S’il est plan mais incliné, quelques cotes situant le
point le plus haut et le plus bas et quelques niveaux inter­
médiaires (estimés approximativement) serviront à déter­ EXEMPLE DE RELEVE EXTERIEUR
miner: EXECUTE PAR LE PROPRIETAIRE DU TERRAIN
3
Plan coté exécuté par le paysagiste avec implantation des végétaux dénommés (liste détaillée des espèces et variétés
jointe au plan, avec repères numérotés sur ce plan).

c) Nature et structure du sol 2) Conditions climatiques


Etant donné leur importance, ces caractéristiques ont fait
l’objet d’un chapitre entier dans le fascicule précédent de Elles sont déterminées par la combinaison (fluctuante
ce guide. d’ailleurs) des facteurs inhérents à la région (températures,
Rappelons seulement que la compacité et la perméabilité précipitations, hygrométrie, ensoleillement, vent, altitude)
du sol, son acidité, sa capacité de rétention de l’eau sou­ ou spécifiques à la situation du jardin (exposition, micro­
terraine conditionnent le choix des végétaux à planter au climat).
même titre que les éléments climatiques. En effet il ne a) Températures
pourra être planté de végétaux dits de Terre de Bruyère, Les températures extrêmes annuelles et les écarts journa­
par exemple, dans un sol argileux, sec ou calcaire. liers conditionnent le choix des végétaux et permettent de
Georges Delbard peut se charger des analyses de sol. distinguer les espèces de :
Demandez-lui le dossier spécial et les conditions.
4
Air froid

• climat chaud : Laurier rose, Lentana, Mimosa, Eucalyptus, 1 - Journée ou zone sans vent
Figuier...
• climat tempéré à très faibles et courtes gelées hivernales :
Camélia, Albizzia, Lagoerstremia, Actinidie...
• climat tempéré avec gelées hivernales : Pêcher, Magno­
lia...
• climat froid de plaine (ou altitude en dessous 600 m) :
Pommier, Bouleau, Bruyère, Genevrier... Supprimer cette haie
derrière laquelle l’air froid
risque de s’accumuler et stagner
au niveau des arbres fruitiers.
0,40 m

Sol nu tassé Maintenir cette haie surtout si Tallée *


Fortes radiations est un peu en pente,
donc faible gelée car étant en contrebas du verger, l’air froid
s’écoulera.

Sol nu fraîchement
labouré
2 - Journée ou zone ventée

Sol enherbé

Remplacer ce mur qui crée


Sol paillé des tourbillons et remous, par
Plus faibles radia­ une haie de végétaux
tions que dans le semi-perméable.
premier cas Si cette haie est maintenue, relle laissera 1
passer 50 % du vent froid.
EFFETS DE L’ETAT DU SOL SUR LA TEMPERATURE DE
L’AIR PRES DU SOL. ( = Indice actinothermique donné par Influence de la Topographie sur les températures au verger
un thermomètre non couvert placé à 40 cm de hauteur.) familial.

SEUILS DE RESISTANCE DE DIVERSES ESPECES


Pluviomètre avec flotteur,
Boutons Petits à lecture directe
Espèces clos Pleine en millimètres.
floraison fruits
colorés verts

Pommes................ Les précipitations


's f

CT)

CO

CM

CM

h-
o

o
I

(pluie ou neige)
Pêches .................. — 3° 8
CO

— 2° 1
4^
o
I

de ce pluviomètre doivent
P oires.................... — 4° 9 — 3° 2 — 2° 1 être versées dans
Cerises ................ — 3° 2 — 2o 1 l’éprouvette graduée
CO

CM
o
I

en millimètres
Prunes .................. — 3° 2
CO

— 2° 1
4^
0
I

pour la mesure.
Abricots ................ — 1° 6
Ci~9
CO

CO

CM
O
o
I

Amandes .............. — 2° 1
CO

CO

CO
o

o
l

Vigne .................... — 2° 1 — 1° 6 — 1° 6 b) Précipitations


Noix ..................... _ 2° — 2° _ 2o Les précipitations journalières cumulées sur une année et
leur répartition au cours du cycle végétatif caractérisent un
climat. Elles varient en France de 550 mm dans le Midi de
En France, ce sont surtout les températures extrêmes de la France à 2 000 mm dans les Alpes.
l’hiver qui limitent la distribution géographique de certaines Ces précipitations sous forme de pluie ou de neige, notam­
espèces. ment, conditionnent d’une part l’hygrométrie de l’air (plus
Précisons que certaines plantes, telles que les bulbes de forte en Normandie ou au Pays Basque que sur la Côte
tulipes, de jacinthes, la plupart des arbres et arbustes frui­ d’Azur) et d’autre part l’ensoleillement par la nébulosité
tiers (groseilliers, cassissiers) exigent pour la majorité des qu’elles créent.
variétés, des températures négatives en hiver, pour éviter Elles se mesurent à l’aide d’un pluviomètre et d’un tube
l’annulation des boutons floraux et entraîner le démarrage gradué donnant la hauteur d’eau en millimètres par centi­
des bourgeons à bois. Lorsque ce besoin en froid hivernal mètre carré de sol. La pluviométrie est “ relevée” tous les
n’est pas satisfait, la récolte est faible, voire nulle. Cepen­ jours à la même heure.
dant, ces végétaux redoutent, au moment de leur floraison,
les gelées printanières qui empêchent leur fécondation, ou c) Luminosité et ensoleillement
même tuent les fleurs (se reporter au tableau). Toutes les plantes n’ont pas la même exigence concernant
l’intensité et la fréquence de l’ensoleillement. Il existe des
Il est donc important de connaître les caractéristiques espèces dites :
thermométriques de la région et au besoin de s’équiper
d’un thermomètre maxima-minima fixé à 1,50 m du sol sur • de plein soleil : c’est la majorité des cas ;
un poteau placé à l’ombre, ou mieux, sous abri ventilé. • de mi-ombre : naturelle, sous le couvert de végétaux plus
En zone de gel au printemps, on préférera les variétés à grands ; artificielle, à l’ombre de végétaux plus touffus ou
floraison tardive qui ont plus de chance d’échapper à ces à l’ombre d’un édifice pendant une partie de la journée ;
gelées et l’on adoptera des formes d’arbres ramifiées au- • d’ombre : minorité des plantes ne prospérant pas à la
dessus de 1 m du sol puisqu’il peut y avoir 2 à 3° d’écart lumière (jeunes conifères, azalées, fougères, hortensias,
entre ce niveau et le sol. rhododendrons, pervenches, par exemple).
5
N

E
OMBRAGE
En hiver, l’ombre portée se trouve de A à C.
En été, à la même heure, elle se trouve de B à D.
La zone de B à C est en toute saison à l’ombre. En tenir
compte lors du choix des plantes.
Se souvenir aussi pour la plantation des plantes de pleine
lumière, que le soleil étant plus bas dans le ciel en hiver,
l’ombre sera plus rasante, mais plus longue. Il faudra donc
en tenir compte pour les petites plantes placées au nord-
est ou nord-ouest des grands arbres ou des constructions.
Pour les arbres et arbustes fruitiers, toujours leur choisir la
pleine lumière, sauf quelques exceptions possibles (voir CHOIX DE L’EMPLACEMENT DES ESPECES FRUITIERES
croquis “choix de l’emplacement des espèces”). Pour que en fonction de l’exposition ou de l’orientation
l’ensoleillement des arbres — favorable au développement
et à la maturation des fruits — soit maximum, il faut que les
rangées d’arbres (surtout en haie fruitière) soient le plus
possible nord-sud ; ainsi les deux faces des rangs sont
insolées d’une durée égale.
d) Vent
Les vents régionaux (mistral, tramontane...) ont une influen­
ce non négligeable sur le développement des plantes. OUEST. O
CO
CM
En zone ventée, les mêmes plantes atteignent des hauteurs
et des volumes 1/3 plus faibles qu’en région non ventée.
C’est pourquoi il y a lieu de planter des brise-vent ou des
rideaux d’arbres, s’il n’y a pas de construction ou d’obstacle
placé du côté des vents dominants.
Les brise-vent ne doivent pas être totalement “ imperméa­
bles” , mais laisser passer 50% des filets d’air pour éviter
le phénomène de turbulence qui se crée derrière toute sur­
face étanche (voir croquis au chapitre des haies). Sachez
qu’un brise-vent “ imperméable” produit son effet sur une
distance de 6 fois environ sa hauteur, et qu’il doit être
— si possible et idéalement — constitué de 2 ou 3 rangs
de végétaux de hauteurs différentes. Les plantes convenant
pour servir de rideaux naturels sont indiquées au chapitre
des haies.
Enfin, précisons qu’en attendant l’âge adulte de ces brise- Le jardin est “ ouvert” vers l’ouest. On dit qu’il est exposé
vent, et leur pleine efficacité, il est conseillé de poser des à l ’ouest.
filets de nylon à petites mailles, tendus sur des poteaux
fortement ancrés au sol. e) Exposition
En bordure de mer, toujours sujette aux vents violents et Elle est définie par l’orientation de l’ensemble du jardin.
où la protection n’est pas toujours possible, il y a lieu de On dit qu’un jardin est tourné ou exposé à l’ouest s’il est
choisir les végétaux également résistants aux grains de entouré de grands végétaux ou d’édifices sur les 3 autres
sable et surtout à l’embrun salé, par exemple : Eleagnus côtés ou s’il est incliné vers ce point cardinal.
reflexa, Hippophae rhammoïdes, Tamaris et pour les plan­ L’exposition est importante car elle conditionne les diffé­
tes abritées des embruns : Arbutus unedo, Eleagnus umbel- rences dans l’ensoleillement, la pénétration des vents et
lata, Fusain Vert, Pittosporum, Genêt d’Espagne, Cyprès de les précipitations dans le jardin, et par suite le microclimat,
Lambert, Cyprès de Leyland, Pin mugo mughus, If, etc. c’est-à-dire essentiellement les températures. Celles-ci peu­
Les arbres fruitiers devront obligatoirement être palissés vent être légèrement supérieures (exposition sud et ouest),
et se trouver derrière un écran de dunes ou d’édifices, ou inférieures (nord et est) aux températures moyennes de
ou un rideau d’arbres et arbustes ornementaux, ou à défaut, l’environnement. Nous connaissons un microclimat plus
éloignés de quelques kilomètres de la côte. froid de 4 ou 5 °C par rapport à celui d’une autre situation
distante de 800 m seulement.
d Altitude On exploitera ces différentes expositions pour y planter les
En altitude les températures extrêmes (annuelles ou quoti­ espèces ou variétés adéquates, compte tenu de leurs exi­
diennes) et les précipitations annuelles sont plus accen­ gences différentes :
tuées, de même que l’ensoleillement (radiations ultra­
violettes plus fortes). C’est pourquoi il faut y planter des • à l’exposition nord : les plantes d’ornement acceptant
végétaux robustes (Epicéa, certains pins, Sorbiers, Hêtres, l’ombre (Aucuba, conifères) et celles de climats froids
Aulnes, Mélèzes en zones très éclairées, Genévriers, Bou­ (Bouleau, Bruyère...) ainsi que les variétés fruitières à
leaux...) et aussi les arbres fruitiers à pépins, les arbustes maturité tardive (Griotte du Nord, Framboisier) ;
fruitiers et les fraisiers ; ces derniers couverts par la neige • à l’exposition est : les plantes ornementales sans fleur ou
en hiver ne sont pas à exclure jusqu’à 1 000 m. Il est pos­ celles fleurissant en été et acceptant la mi-ombre (Lis...) ;
sible aussi de planter les végétaux qui se réveillent après • à l’exposition sud : les végétaux aimant la chaleur ou ne
le dégel : crocus, aquilegia, panicaut, pavot d’Islande... craignant pas les fortes insolations (Abricotiers, Pêchers,
Les petits sujets — notamment les conifères qui gardent Vigne...) ;
leurs aiguilles en hiver — doivent être protégés sinon ils • à l’exposition ouest : tous les végétaux ne craignant pas
se courbent sous le poids de la neige et poussent courbés les brisures de branches ni l’humidité puisque les vents
ou tordus s’ils ne sont pas abrités par des arbres plus dominants soufflent le plus souvent de cette direction en
grands qu’eux, ou secoués pour faire tomber la neige. France, hormis dans la vallée rhodanienne.
3) Plan d’aménagement du jardin
Plusieurs éléments constitutifs entrent en jeu pour l’amé­
nagement d’un jardin. En premier lieu la nature des clôtu­
res et les voies de desserte à l’intérieur de la propriété,
puis ensuite le style et la destination à donner au jardin,
compte tenu de la région, de la topographie, des végétaux
et des bâtiments existants.
Il est conseillé de conserver les gros sujets en place lors­
qu’ils sont en bon état sanitaire et bien placés par rapport
au projet d’ensemble de la création du jardin.
En effet, un olivier, un cèdre ou un hêtre poussent telle­
ment lentement qu’il est tout indiqué de profiter de son
développement déjà acquis pour “ meubler” le jardin.
Il est aussi possible de ne pas arracher les plantes spon­
tanées : romarin, lavande, agapanthe... si elles se trouvent
d’emblée à l’emplacement d’un futur massif de plantes
vivaces. On est assuré qu’en leur prodiguant quelques
soins de restauration elles se développeront harmonieuse­
ment.
Par contre, il sera nécessaire de supprimer par défrichage
la plupart de la flore spontanée qui n’est pas décorative ou
qui sera envahissante (clématite sauvage, ronces, buis,
symphorine...) et la flore plantée qui a été laissée à l’aban­
don plusieurs années ; l’abattage ou l’élagage de certains Haie moyenne : rosiers arbustes
arbres s’imposera ainsi que la taille des arbustes, des
plantes grimpantes ou des arbres fruitiers. a) Les clôtures
Les clôtures existantes seront conservées, éventuellement
restaurées... ou bien abattues si elles sont en mauvais état,
pour être remplacées par un matériau différent ou iden­
tique... à moins qu’elles ne soient mitoyennes.
UN ECHANTILLONNAGE DE CLOTURES EN MATERIAUX Si elles présentent un aspect disgracieux, elles pourront
TRES DIVERS POUR DES USAGES VARIES... MAIS être masquées par un écran de verdure constitué de plan­
N’OUBLIEZ PAS LES HAIES DE VEGETAUX DE DIFFE­ tes grimpantes, d’arbres ou d’arbustes conduits en haie
RENTES HAUTEURS QUI SONT BEAUCOUP PLUS GAIES ! vive. Sachez que leur ombre peut être préjudiciable au
développement des autres végétaux et que leur hauteur
— l ---------1 | » «=>ï[ 0=3 "T J devra être réduite à l’âge adulte.
\
|« • | • «J Pour ces plantations en bordure de propriété, ne pas
oublier les dispositions légales qui régissent les distances
L’ ......... J de plantation à respecter de la ligne séparative des pro­
priétés voisines ou des voies de circulation, compte tenu
de la hauteur des végétaux à l’âge adulte (voir le chapitre
Haies).
Clôture en fer forgé avec
soubassement de dalles Si la clôture est à créer, il est préférable d’employer le
cimentées, l’ensemble matériau usité dans la région : pierre en zone calcaire ou
étant doublé d’une haie vive. schisteuse, bois dans les localités boisées, tuiles canal en
zone argileuse par exemple, qui auront pour effet de s’har­
moniser avec le cadre naturel. Pour une clôture à moindres
frais — mais moins esthétique — on aura recours au gril­
lage maintenu par des potelets de fer ou des plaques de
ciment encastrées dans des poteaux en béton. Dans les
deux derniers cas, on fera appel à une décoration intérieure
Muret de briques surmonté par une haie vive. Le fil de fer barbelé, inesthétique, est
d’une barrière de bois. à proscrire, à l’exception du cas d’une propriété située au
milieu d’une zone herbagère d’élevage.
b) Les voies de desserte
Elles doivent en premier lieu relier l’entrée de la propriété
à l’habitation et au garage, et ces constructions aux dépen­
dances (atelier, cellier, cabane à outils, tonnelles...).

Clôture en plaques de plastique vissées.

Allée de circulation dallée avec hérisson revêtu de béton


maigre.

Sentier de liaison asphalté et


limité par des plaques de ci­
ment en jardin humide.

Haie haute : Cyprès de l’Arizona 7


La voie d’accès à l’habitation et celle menant au garage
sont des allées. Etant les plus fréquentées, elles doivent
être “ en dur” , soit empierrées et sablées, soit bétonnées, t/H/l UlV/UHt Uivia
i/*VV u.i (
bitumées ou dallées. Il en est de même des aires de déga­ vain
gement. im»/ /aif in ï /iliMii vuai
WM ai i n i Wltl/iu umu
vin»
Les voies de liaison (généralement des chemins reliant “Vu.. il UlUWi
v/ZU/iM/i ma»
l’habitation au potager, au pourrissoir, au verger...) seront \l |U miun ,/(an
untu/1 Uliu
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seulement dallées ou sablées et gravillonnées, ou en sim­ ““Su. muw iliia
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ple terre battue. p
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Dans les deux cas, il faut toujours prévoir une sous-couche litin1 ni m u huai
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qui est une chappe ou un hérisson (1) bloqué par des gra­ WU»
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viers et roulée pour les allées de circulation principale If/Iiti u m ai U/uii
supportant souvent les voitures, tandis que la sous-couche II** u n /u n i t a in
nuIf /III /Ha Il iu*
des voies de liaison peut n’être constituée que de mâche­ I /IV Iit Ym iuu au
fer ou de sable roulé. Il ne faut pas apporter de gravillons <rjl|l//ltL Ml/W/U lilim*
mu/* ’ VI tu a tinta
sur une terre argileuse car ceux-ci disparaissent progres­ li/)U u n /il
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sivement dans l’argile. n/n
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W iu i" K\u ,
II IM 1
Les voies de desserte rectilignes qui permettent le dépla­ \iiu n tua *
HÏ1.1" W m n »t si l * ’
cement le plus rapide sont moins esthétiques que celles
épousant des courbes et contournant des massifs. De plus,
éviter les tracés à angles droits ou aigus pour ne pas être
tenté de raccourcir le trajet en abandonnant le chemin et
en coupant le coin du gazon ou du massif délimité par
l’un de ces angles.
Allées et sentiers pourront être délimités par des bordures
artificielles (arceaux, plaques de ciment, treillages bas...)
généralement peu gracieuses et gênantes pour les travaux
au motoculteur ou à la tondeuse. Ils pourront aussi être
délimités par des bordures naturelles : rosiers miniatures,
ligne de campanules, de corbeilles d’argent, d’œillets
mignardise, ou même cordon de pommiers ou palmettes
de poiriers, beaucoup plus esthétiques.
Enfin les allées seront généralement surélevées par rapport
au terrain adjacent si elles sont “ en dur” , tandis que les
sentiers sont le plus souvent surbaissés, sauf en terrain
humide où il faut se déplacer sur un terrain sec et non
glissant car les voies de desserte doivent être praticables
en toutes saisons.
c) Dallage
Tout en constituant un élément du décor, un dallage a pour
rôle de “ relier” deux pôles d’intérêt différent du jardin et
ne doit donc pas “ couper” un gazon, une aire de jeux ou
une salle de repos. Son tracé doit et peut être “ souple”
étant donné qu’il est composé d’un assemblage facile à
réaliser d’éléments réguliers ou légèrement irréguliers en
formes, ou en dimensions. De plus, tous les éléments (en
brique ou en pierre) doivent être de même nature, et de
même couleur, à l’intérieur d’un même jardin.
Les dalles en pierre peuvent être en :
• calcaire de Bourgogne, de l’Ile-de-France,
• grès de la Rhune,
• granit de Bretagne,
• schiste et ardoise de Trélazé.
Le comblanchien ou le travertin étant fournis sciés et polis
sont à éviter car trop réguliers, lisses et glissants par
temps de pluie.
Par contre, des rondins de 10 à 15 cm d’épaisseur et 30/
40 cm de diamètre, même noueux, s’utilisent facilement
s’ils appartiennent à des espèces riches en tanins (chêne,
châtaignier) donc naturellement peu putrescibles.
Les fragments de grumes sont enterrés de toute leur hau­
teur pour être ancrés au sol, sans joint, tandis que les
dalles en pierre ou les briques sont jointées : DIFFERENTS TYPES DE DALLAGES
• en sable, mais attention aux mauvaises herbes qui s’y
développeront,
© Pas japonais constitués de disques de bois (rondeaux)
• ou en terre, avec ou sans petits plants fleuris ou sagine
à entretenir, enterrés.
@ Dalles régulières en béton pour accéder au garage sur
• ou en ciment, plus propre car lavable au jet.
sous-couche de cailloux, sable et mortier à l’empla­
Les joints doivent avoir 4 ou 5 cm de largeur. cement des dalles.
Il est préférable que les dallages en pierre ou en brique ® Opus incertum en pierres angulaires au milieu d’une
affleurent le niveau initial du terrain une fois la pose pelouse.
terminée. ® Voie de liaison en briques posées sur une sous-couche
de sable.
(1) Hérisson : lit de pierres sèches d’épaisseur variable ® Sentier dallé reliant l’habitation à une dépendance.
disposées verticalement les unes contre les autres et © Dallage de pierres et galets pour une terrasse avec
calées entre elles par des pierres plus petites ou des sous-couches en "dur” .
gravillons s’insérant dans les interstices ; ce lit est ensuite
Tassé par un rouleau avant d’être recouvert d’un revête­ © Dallage à l’anglaise servant de voie de liaison.
ment.
Ils doivent aussi reposer sur une sous-couche enterrée d) Petite maçonnerie : escaliers, murets, terrasses...
constituée Les murets de soutènement et les escaliers sont souvent
• pour les voies carrossables, de 7 à 10 cm d’épaisseur de : nécessaires dans les jardins en déclivité lorsque la pente
■ hérisson + sable dépasse 10 %.
■ ou béton maigre ; Ils peuvent aussi être prévus pour agrémenter la propriété
• pour les sentiers à piétons, de 3,5 cm d’épaisseur de : en créant un relief artificiel.
■ graviers + sable Là encore, on utilisera le matériau le moins onéreux, facile
■ ou sable. à trouver dans la région et en accord avec le cadre naturel,
La sous-couche étant réalisée, on cale les dalles directe­ et en premier lieu avec le matériau de l’habitation. Les
ment sur le mortier encore frais pour qu’elles portent sur matériaux les plus usuels sont :
toute leur surface et adhèrent bien ; mais il est impossible • le bois
ensuite de les déplacer, tandis qu’une sous-couche en • la brique
sable permet de rectifier la position des dalles si l’effet qui seront
d’ensemble obtenu ne convient pas totalement. • la pierre de taille toujours cimentés
• l’ardoise ou la plaque de schiste
• le moellon

Petit escalier en demi-rondins et graviers dans un jardin


“ rustique” .

Trois marches en briques encadrées de jardinières maçon­


nées et décorées d’arbustes.

Escalier de pierres taillées maçonnées pour souligner la


dénivellation entre la terrasse et le restant du jardin. L’inesthétique de cet escalier en béton coulé est fortement
atténuée par la parure végétale attenante.

Disques de bois (rondeaux) de 15 cm d’épaisseur utilisés


comme des marches.
Escalier de dalles taillées.
QUELQUES IDEES D’ESCALIERS AGREMENTES DE PETITS ARBUSTES

9
Il faut éviter l’usage du béton qui est inesthétique pour un
muret ou un escalier. Ce matériau est par contre parfois
nécessaire dans le cas d’une rampe d’accès à un garage
surélevé ou en sous-sol pour lequel solidité et adhérence
sont indispensables.
Lorsque les escaliers dépassent quelques marches et le
muret plus d’un mètre, il est préférable de faire appel à
un professionnel car la solidité et la sécurité doivent être
assurées.
Il pourra être ménagé de loin en loin des trous dans les
murets pour les garnir d’une pelletée de terre où l’on plan­
tera des plantes vivaces ou annuelles. Ces ouvertures feront
aussi office de drain en région humide. Pour éviter que les promeneurs piétinent
les gazons dans les courbures des allées,
Les murets servent souvent à maintenir des surfaces planes il est souvent implanté à ces emplacements
(ou peu inclinées) appelées “terrasses” que l’on plante le soit des rochers, soit des arbustes, qui
plus souvent. Les arbres et les arbustes ne doivent pas être accentuent les changements de direction.
mis en place trop au bord du mur inférieur pour éviter le
dessèchement des racines et la dégradation de ce mur par Les fonds de verdure seront créés plutôt en limite de la
ces mêmes racines. propriété avec des massifs d’arbustes à fleurs ou d’arbustes
e) Massifs et plates-bandes, gazons et haies séparatives toujours verts, tandis que la pelouse (pour les jardins assez
Tous les éléments précédemment étudiés (bâtiments, grands) sera placée entre ces massifs d’arbustes limitant
allées, murets, escaliers...) ayant été tracés sur le plan à la propriété et les massifs fleuris de l’habitation.
l’échelle, il faut alors dessiner les massifs, les gazons et Le gazon pourra jouxter les massifs d’arbustes ou être déli­
les haies séparatives (entre potager et jardin d’agrément mité par une petite allée épousant sa forme. Si la pelouse
par exemple). couvre plus de 100 m2, on pourra planter sur un de ses
côtés un petit massif de rosiers arbustes très florifères,
une touffe de gynérium ou un petit massif d’iris...
Il n’existe pas de règle pour tracer les formes des massifs,
des gazons et des allées. Il faut respecter les proportions
harmonieuses que dicte le bon sens. Il suffit au départ de
déterminer si l’on crée un jardin à la française aux formes
rectilignes, ou un jardin à l’anglaise au tracé beaucoup plus
libre.
Le premier type de jardin se conçoit plutôt dans les gran­
des propriétés où l’on peut créer des effets de perspective
par des plantations parallèles (arbres de taille semblable
ou arbustes de même hauteur).
Il faut aussi connaître les couleurs des végétaux, surtout
des arbustes, pour les marier. Les couleurs primaires (bleu,
Ne pas constituer un massif jaune, rouge) s'harmonisent avec les couleurs complémen­
distinct de chaque côté de Etablir un massif continu, taires : le mauve, par exemple, (bleu + rouge) avec une
l’allée. coupé par l’allée. couleur primaire (jaune). Deux couleurs complémentaires
s’harmonisent également entre elles : le vert (bleu + jau­
Le jardin étant en quelque sorte la continuation de la mai­ ne) et l’orangé (jaune + rouge). Le blanc se marie avec
son, il faut prévoir des massifs fleuris (de plantes vivaces toutes les couleurs.
ou annuelles, et de rosiers) près de l’habitation, ou près de
l’allée menant à l’entrée de la propriété. Si la surface du
jardin est suffisante, il peut être prévu une terrasse adja­
cente permettant de prendre l’été les repas à l’extérieur.
Cette terrasse sera dallée ou gravillonnée. Elle peut être
plantée d’un ou de deux arbres ayant pour but de faire de
l’ombrage, mais ne pas les planter trop près de la maison
pour éviter l’obscurcissement des pièces (sauf en zone
méditerranéenne) et les risques de détérioration des murs
par les grosses racines ou du toit par les branches.

Quelques exemples de groupements d’arbres et arbustes


pour harmoniser les formes, les volumes et les couleurs
(bien imaginer les effets produits lorsque les végétaux
seront adultes).

f) Les arbres
Il n’est pas de jardin sans arbre d’agrément. Toutefois le
Hauteur des arbustes près des allées en terrain en pente. jardinet de 100 ou 200 m2 nécessite un choix minutieux
Eviter la symétrie et l’impression d’être “ enchâssé” dans des espèces puisqu’un unique sujet de certaines d’entre
les arbustes. elles peut couvrir à lui seul cette surface, par exemple
10
les hêtres, les chênes, les séquoia... dans un terrain fertile
et profond.
Aussi on distingue 3 catégories d’arbres :
Première Hêtre, Chêne,
grandeur 15 m de hauteur et plus
Séquoia, Tulipier...
Deuxième
10 à 15 m de hauteur Marronnier, Erable,
grandeur Tilleul...
Troisième Acacia, Bouleau,
grandeur
5 à 10 m de hauteur Frêne...
En dessous de ces dimensions, les végétaux à l’âge adulte
sont considérés comme des arbustes et des arbrisseaux.
Outre le développement final de chaque arbre — qui devra
être en rapport avec la surface du jardin — le choix des
arbres à planter doit tenir compte aussi :
• de la forme de chaque essence,
• de la couleur de son feuillage.
Ces deux caractéristiques varient beaucoup et il est conseil­
lé de s’en informer avant plantation pour harmoniser la
silhouette et la teinte des espèces qui figureront dans le
jardin. Enfin, interviennent la disposition et le groupement
des sujets des diverses essences retenues. Les arbres
peuvent être :
• isolés: arbres de très grand développement dans un
large parc ou au contraire un seul sujet petit dans un
jardinet, ou des sujets de moyen développement individuel­
lement plantés dans un jardin de moins de 500 à 1 500 m2
par exemple ;
• groupés par 3 ou 5 : on parle souvent de “ pieds de mar­
mite” ou de petits bouquets d’arbres ;

Exemple de jardin très bien aménagé : L’emplacement de


Disposition des arbustes groupés. Eviter les alignements chaque élément a été déterminé en tenant compte de la
de 3 arbustes et plus, ainsi que la symétrie par rapport commodité et de l’esthétique.
à un axe quelconque. NV*.//■
Eclairage'Q "
• groupés en nombre plus important, non défini, pour Prise d’eau fixe pour arrosage par tuyau souple +
constituer un bosquet ou un massif forestier d’une seule 1 - Potager
essence le plus souvent, ou de 2 ou 3 essences quelque­ 2 - Jardin de fleurs à couper
fois (une essence feuillue et conifère). 3 - Verger familial de fuseaux
Si la nature du terrain est extrême en un élément (forte­ 4 - Exemple de voie de liaison (sentier)
ment calcaire ou très sableux...), il est nécessaire de 5 - Massif d’arbustes de terre de bruyère
connaître les essences convenant à cette nature particu­ 6 - Aire de jeux sablée avec balançoire
lière du sol ; dans les autres cas, les espèces, à un degré 7 - Terrasse dallée pour les repas
un peu variable, s’adapteront quelle que soit cette nature 8 - Petit bassin de plantes aquatiques
de sol. 9 - Allée de circulation gravillonnée
10 - Aire de repos ombragée avec éclairage
Les distances de plantation entre les sujets de mêmes 11 - Pergola habillée de rosiers grimpants
espèce et variété sont fonction du développement terminal 12 - Massif de plantes annuelles et bulbeuses
en largeur des arbres à l’âge adulte, celui-ci étant sous la 13 - Mixed border de plantes vivaces
dépendance de la nature de l’arbre, de celle du sol et des 14- Massif d’arbustes à fleurs
conditions climatiques. Les distances indicatives varient 15 - Cerisier à fleurs, en tige
de : 16 - Massif d’arbustes à feuillage décoratif
• 8 à 12 m pour les arbres de 1re grandeur, 17 - Clématites et Bignonias
• 7 à 10 m pour les arbres de 2e grandeur, 18 - Massif de rosiers buissons
19- Petite rocaille
• 5 à 7 m pour les arbres de 3e grandeur. 20 - Haie de thuya derrière le muret de clôture
La plantation doit se faire dans un trou de grande dimen­ 21 - Espalier de palmettes fruitières
sion avec de la bonne terre légère pour que la végétation 22 - Haie d’arbustes à petits fruits
ait un bon départ. Il faut adjoindre à l’arbre soit un tuteur 23 - Haie basse de Pyracantha ou Chamaecerasus
— pour un tronc de moins de 2 mètres — soit des hau­ 24 - Chamaecyparis Lawsoniana
bans.
Il ne faut pas oublier de tailler les arbres à la plantation g) Salle de repos
(habillage) pour les aider à reprendre, sauf les conifères Cet espace destiné à la relaxation est à situer à remplace­
et les arbres à feuilles persistantes (Magnolia, Chêne vert...) ment de la plus belle vue ou bien à celui le plus calme du
et ceux à feuilles caduques fournis en motte ou en conte­ jardin.
neur (Hêtre, Bouleau, Tulipier...). La taille de formation Etant plus utilisée pendant la belle saison que durant
devra souvent être poursuivie pendant 2 ans après la plan­ l’hiver, cette salle est souvent entourée d’une haie haute
tation, en rabattant les pousses de l’année pour fortifier la la protégeant et se trouve ombragée par 1, 2 ou 3 arbres
base des charpentières et en supprimant les branches (Tilleul, Frêne pleureur...) apportant la fraîcheur. Le sol est
excédentaires qui ne laissent ni air ni lumière au centre de constitué d’un matériau stabilisé : sable ou gravier ou
l’arbre. même dalles. Pour un agréable séjour, on y installe banc,
Ne pas oublier non plus que certaines essences tels les balancelle, fauteuils et table de jardin :
tilleuls... poussent peu (boudent) les 3 ou 4 premières • soit de type rustique et fixe, en montagne ou en zone
années de la plantation. forestière,
• soit de type moderne et mobile dans les jardins habituels. ment une source importante de jeux pour les' petits de
L’éclairage mobile ou fixe, lui aussi (lampadaires, bornes 2 à 6 ans.
lumineuses, appliques...), est bien utile pour goûter de la Le sable, qui a pu être souillé par le chien vagabondant
fraîcheur des soirées d’été. dans le jardin, doit être changé périodiquement par
mesure d’hygiène.
La balançoire et le toboggan amusent garçons et filles de
4 à 10 ans généralement, tandis que la corde lisse ou à
nœuds attire de plus grands. Cet équipement réservé aux
enfants doit se trouver installé au-dessus d’une zone de
sable de 20 cm d’épaisseur non limitée par un cadre
— même en bois — afin d’amortir toute chute éventuelle.
Si la zone aménageable est plus grande, il peut y être
installé, pour les 10/14 ans, des pas de géant ou une
poutre d’équilibre, de hauteur réglable et également située
au-dessus d’une réserve enterrée de 20 cm de sable. Mais
une pelouse rustique constituée de gazon SPORT PELOUSE
résistant au piétinement est également très indiquée pour
de nombreux jeux collectifs.
k) Installations accessoires
Il existe un certain nombre d’accessoires ou d ’installations
décoratifs ou utilitaires, tels les éléments du mobilier de
jardin.
• Bancs : ils peuvent être en bois, en fer, en plastique ou
1) Treillage mieux en pierre. Leur matière doit aussi être en rapport
Dans cet exemple pour grands jardins, on crée un effet avec le style du jardin, mais il faut éviter absolument les
de perspective et on attire l’attention sur le vase, la statue... bancs de béton, peu esthétiques, qui ne se conçoivent que
ou la fontaine placé au centre. dans les lieux publics où l’on craint les dégradations.
2) Tonnelle Bien souvent les bancs, utilisés surtout à la belle saison,
Disposée le plus souvent “ à cheval” sur une allée, elle sont placés dans un lieu frais sous des arbres ou à l’ombre
doit être habillée de plantes grimpantes aimant le plein et si possible dans le secteur du jardin le plus agréable
soleil... qui créent un emplacement ombragé et décoré. et calme ou près de la maison : ce sont les salles de
repos.
• Balancelle : ce siège collectif et mobile qui, par son
parasol bariolé ou fleuri, isole du soleil ou de la fraîcheur
Pergola crépusculaire est une invention relativement récente qui
Il est recommandé de apporte souvent une note de couleur au jardin.
placer '
2 plantes grimpantes Il peut être déplacé dans la propriété selon les conditions
(clématite, chèvrefeuille, climatiques ou l’humeur du moment mais on le rencontre
le plus souvent dans la salle de repos. Il est préférable
bighonia, rosier...) de le rentrer à l’abri, du moins pendant la mauvaise saison,
au pied de chaque afin d’éviter que la toile ou la bâche ne se “ pique” à
pilier. l’humidité.
• Hamac : cet accessoire figure souvent aussi dans la salle
de repos, tendu entre deux arbres dans les régions où le
“farniente” est en usage. Si l’on ne veut pas qu’il se
détériore à la pluie il faut le choisir en corde de nylon.
• Statues: elles ne conviennent que dans les jardins pré­
sentant de longues allées ou des aires de dégagement
h) Pergolas et tonnelles car, pour donner leur plein effet, elles doivent être vues
Ces simples constructions embellissent les jardins lorsque avec un certain recul et placées sur un socle si elles sont
les végétaux grimpants les ont garnies, mais elles réclament grandeur nature.
un certain espace pour être en valeur, d’où la possibilité
de ne les installer que dans les grands jardins ou les parcs. Seules une ou deux petites statues de moins de 50 ou
Elles créent une zone ombragée pour la promenade ou le 60 cm s’admettent dans un petit jardin pour concentrer les
repos et recouvrent donc, le plus souvent, une allée et des regards sur un lieu particulièrement esthétique et soigné.
bancs. Nombreuses sont aussi les terrasses agrémentées l) Abri de jardin
et ombragées d’une pergola aux lignes simples. Cet “ antre” du jardinier lui sert le plus souvent de vestiaire
Les piliers des pergolas sont construits sur une hauteur et de remise à outils, et temporairement aux graines, en­
de 2 m à 2,30 m en bois, briques ou pierre selon le type de grais et produits de traitement pendant la belle saison...
jardin et ils se trouvent “ coiffés” de solives horizontales sur En raison de la nature toxique de certains produits anti­
lesquelles courent les plantes grimpantes (rosier, lierre, parasitaires, l’abri du jardin doit être fermé à clé.
glycine, polygonum, vigne, clématite, passiflore, chèvre­ Le plus souvent il s’agit d’une cabane en bois préfabriquée
feuille, bignonia et jasmin...). Les extrémités de ces solives ou bien en éléments montés sur place et recouverte de
sont parfois ouvragées. Les tonnelles, par contre, sont sou­ bois, de tuiles, de papier goudronné fort, de tôle de polyes­
vent constituées de tubes creux ou de fer à cornière cour­ ter transparente ou de tôle d’éternit ou de métal.
bés en demi-cercles sur lesquels sont tendus horizontale­ Il est utile et pratique d’y aménager un râtelier à outils
ment tous les 50 cm des fils de fer pour le palissage des et d’y placer une armoire à produits horticoles divers, petits
plants. outils de jardinage et quelques outils de réparation. On
peut remiser, également, dans cet abri le taille-haie... la
i) Treillages tondeuse à gazon... d’où la nécessité supplémentaire d’em­
Ils se rencontrent plus souvent dans les jardins modernes pêcher les enfants d’y pénétrer.
et récents. Ils ont deux usages :
• celui de permettre le palissage en surfaces planes de Cet abri permet aussi de faire sécher les bulbes, fraîche­
plantes grimpantes sur un quadrillage de lattes de bois ou ment arrachés (de fleurs ou de légumes), ainsi que les
de plastique ; fleurs pour bouquet sec. Mais il ne peut servir ni de
fruitier ni de cave de conservation des légumes d’hiver...
• celui de créer un effet de perspective un peu “trompe car étant de construction sommaire les variations de
œil” , concentrant les regards sur une statue ou un vase, températures, surtout, y sont importantes et il y gèle l’hiver.
placé au centre du treillage qui dans ce cas est formé (Attention aux antiparasitaires à base d’huile et aux graines
de lattes disposées en cercles concentriques coupés par qui risquent d’être totalement détériorés et qu’il faut rentrer
des rayons. dans l’habitation chauffée.)
j) Aire de jeux Surveiller également que les petits rongeurs (loirs, souris...)
Le bac à sable — de dimensions variables — est assuré­ ne logent pas dans cet abri providentiel pour eux.
12
tiles” sortant du sol lorsque l’on envoie la pression d’eau.
Dans le cas d’installation mobile, on branche des tuyaux
souples en caoutchouc ou plastique sur des prises d’eau
fixées à la maison ou aux dépendances.
Dans les deux cas, il faudra prévoir la vidange de l’instal­
lation extérieure pour l’hiver et l’équipement de tourniquets,
jets arroseurs rotatifs ou oscillants...
Outre ce rôle utilitaire, l’eau peut être un élément d’agré­
ment par la création d’une fontaine ou d’un bassin, dans
le cas où elle n’est pas rare dans la région. Bassin et
fontaine seront aménagés soit en pierres soit en terre si
celle-ci est argileuse. Ces points d’eau permettront d’uti­
liser des plantes différentes du reste du jardin et seront de
forme géométrique ou libre, en harmonie avec le tracé
des allées et des massifs... Leur profondeur, comprise entre
Type de serre d’amateur : armature aluminium inaltérable. 20 et 50 cm, sera suffisante.
Montage et démontage faciles. o) Eclairage
Outre l’éclairage de la porte de la propriété, celle de l’habi­
m) Serre tation et des dépendances, l’éclairage ne se justifie que
Bien des modèles, bien des tailles et des types différents dans les grands jardins lorsqu’il est nécessaire de s’y.
existent pour cette installation un peu particulière. déplacer en hiver.
Toutefois, les buts sont toujours les mêmes : Les fils électriques étant disgracieux, des câbles devront
— maintenir en végétation des plants de régions ou de être enterrés de 40 cm et enchâssés dans du sable. Un
pays plus chauds que celui où se trouve implantée la serre, grillage de nylon rouge de 20 cm de large est à placer à
— reproduire des végétaux par bouturage ou semis dans plat au-dessus de la mince couche de sable, puis la tran­
des conditions d’ambiance plus favorables que celles chée est remblayée de terre.
régnant à l’extérieur,
— produire des jeunes plantes en contre-saison (hâtée
ou retardée) pour être repiquées en plein air lorsque les
conditions sont favorables,
— produire des fleurs ou des fruits à contre-saison pour
allonger la période de production extérieure.
Les serres se caractérisent ainsi :
Pour la construction Pour l’ossature Terre de remblai
• enterrée ou non enterrée • aluminium
• adossée à un mur (le plus souvent)
ou libre • bois
• avec ou sans tablette • fer
• avec ou sans soubassement Grillage
Pour la couverture Avec ou sans équipement nylon coloré
• verre (le plus • de chauffage Câble
courant) • d’ombrage
• film simple ou double • de ventilation
de plastique • d’arrosage Câble électrique enterré
• plaque de polyester • d’éclairage
plate ou ondulée • d’aération Les câbles, les commutateurs, les raccordements des lam­
• d’humidification pes et les prises de courant pour les appareils électriques
• de programmation des (taille-haie, tondeuse...), devront être étanches pour assurer
éléments climatiques une sécurité totale et posés par une entreprise officielle­
ment agréée.
On divise souvent les serres, comme les couches sous
châssis qu’elles remplacent, en : Il existe toute une série d’appliques, de lampadaires et de
balises pour l’éclairage du jardin... qu’il n’est pas possible
• chaudes : 18/22 °C, de décrire ici. Il faudra simplement une unité de forme
• tempérées : 12/16 °C, et de volume entre les différents motifs décoratifs.
• froides : 8/10 °C, Pour conclure, il est conseillé de situer sur un plan coté
ce qui permet de connaître, à l’avance, les plantes qui toutes les installations à réaliser : allées, sentiers, ter­
pourront y être reproduites ou cultivées et quelle en sera rasses, pergolas, murets, escaliers... Il est alors plus facile
la productivité. de dessiner les massifs bas de plantes vivaces, ceux d’ar­
bustes puis les pelouses dont la superficie de chacun sera
Les grandes serres peuvent être aussi cloisonnées en en rapport avec l’ensemble du jardin. On pourra alors
cellules ayant des hygrométries et températures différentes déterminer l’emplacement des arbres de grand dévelop­
afin de répondre aux besoins variés du jardinier. pement à l’âge adulte, en tenant compte de leur forme et
Nous n’entrerons pas dans le détail des équipements pos­ leur couleur, et des distances à respecter des autres
sibles car nous pensons qu’une serre doit être installée “ obstacles” .
par un professionnel ou bien fournie toute équipée en Kit L’emplacement de tous ces éléments sera piqueté sur le
si elle est montée par le particulier. terrain par des fiches en bois de couleurs différentes pour
Précisons que généralement la serre est placée : qu’il n’y ait aucune confusion étant donné que la réalisation
— soit à l’emplacement du jardin le moins venté et le durera souvent plusieurs mois.
plus ensoleillé si elle n’est pas adossée à l’habitation pour Ne perdez pas de vue également, dans vos prévisions de
bénéficier du chauffage de la demeure, végétaux, que le jardin doit être décoratif toute l’année,
— soit près du potager ou à la limite du potager et du et que la diversité des coloris est plus réduite en hiver, d’où
verger, mais jamais dans la partie d’agrément. la nécessité d’utiliser les petits conifères à aiguilles jaunes
ou bleues, les arbustes à feuillage persistant coloré :
n) L’eau Eleagnus, Fusain doré... ou les arbustes à fleurs : Camélia,
Aucun jardin ne se conçoit sans arrosage possible. Il Hamamélis, Jasmin nudiflorum, Viburnum tinus ou fragrans,
faudra procéder à une installation fixe ou une installation Mimosa dealbata, Chimonanthus praecox... ou les arbustes
mobile. à fruits : Pyracantha, Symphorine, Cotoneaster, Pommiers
Dans le premier cas, les tuyaux (en plastique rigide, le d’ornement, Hippophae rhamnoïdes, Houx, Mahonia, Skim-
plus souvent) doivent être enterrés à 30/40 cm (d’où tran­ mia... et les plantes basses : Bergenia cordifolia, Rose de
chées à exécuter) et permettent d’alimenter soit des robi­ Noël, Crocus, Perce-Neige... qui fleurissent durant la mau­
nets affleurant la surface du sol, soit des arroseurs “ rétrac­ vaise saison.
13
HAIES ORNEMENTALES ET BRISE-VENT
Les haies constituent des utilisations un peu particulières • à feuillage caduc (FL = décoratifs par leurs fleurs)
des arbustes ornementaux. C’est la raison pour laquelle Acacia (FL) Cognassier du Japon (FL)
nous leur consacrons un chapitre entier, sans traiter bien Aubépine (FL) Gleditschia
sûr les haies fruitières qui font partie intégrante des formes Berberis ottawensis Rosiers arbustifs (FL)
de conduite des arbres fruitiers. et Thunbergii atropurpurea
Espèces non épineuses (inermes)
1) Utilisations • à feuillage persistant
Aucuba du Japon Laurier tin
Les utilisations sont multiples et les haies peuvent servir Bambous divers Eleagnus pungens
pour : Buis Fusain
• délimiter la propriété, dans ce cas, elles jouent le rôle Chamaecerasus nitida Hypericum Hidcote
d’un bornage et sont défensives généralement, c’est-à-dire Charmille (1/2 persistant) Rhamnus divers
constituées d’arbustes épineux “ dissuasifs” que l’on laisse Cotoneaster Franchetti et Troene (1/2 persistant)
se développer assez haut, Salicifolia Viburnum rhytidophyllum
• séparer des parcelles de destinations différentes : jardin Laurier sauce tous les conifères
potager et jardin d’agrément, aire de jeu et aire de repos... Laurier palme à l’exception du Mélèze
Il est alors fait appel à des arbustes de moyenne hauteur • à feuillage caduc
ou maintenus artificiellement ainsi par la taille, Boule de neige (FL) Lilas (FL)
• soutenir des terrains légèrement inclinés dont la pente est Corète du Japon (FL) Noisetier
de place en place coupée de haies plantées selon les Cornouiller panaché Potentille fructicosa (FL)
courbes de niveau et ayant en quelque sorte la fonction Deutzia gracilis (FL) Prunus à fleurs (FL)
des murs de soutènement pour les terrasses, Eleagnus angustifolia Rhus cotinus
• masquer des édifices inesthétiques: murs de clôture, Forsythia (FL) Spirées diverses (FL)
garage, granges... ou des emplacements devant être Genêt d’Espagne (FL) Symphorines
camouflés tels que le tas de compost ou un réservoir de Groseilliers à fleurs (FL) Tamaris
fuel pour chauffage, Hippophae Weigelia (FL)
• se masquer de la vue des voisins, Les végétaux à feuillage caduc sont le plus souvent fournis
• abriter des vents dominants afin d’essayer de créer un à racines nues (ou arrachis), tandis que ceux à feuillage
microclimat bénéfique aux plantes ainsi protégées, notam­ persistant doivent toujours être livrés en motte, pot ou
ment en bordure de mer, dans la vallée du Rhône et dans conteneur. Il ne faut, en aucun cas, s’approvisionner en
le Roussillon, plantes à racines nues pour les espèces à feuillage per­
• accentuer l’effet de perspective des grands parcs, en sistant. Cela représente une fausse économie à l’achat en
constituant des lignes fuyantes qui bordent les allées en­ raison des pertes subies après la plantation.
tourant un tapis vert par exemple.
3) Hauteur des haies adultes
Quel que soit le motif qui suscite le besoin de planter une Vous trouverez les espèces classées en 3 catégories de
haie, il faut garder à l’esprit qu’elle doit constituer un hauteur dans le catalogue Georges DELBARD.
élément d’embellissement supplémentaire, et c’est pour­
quoi il doit être employé des végétaux adaptés à l’environ­ • haie petite (inférieure à 1 m),
nement et décoratifs par : • haie moyenne (entre 1 et 1,80 m),
• leur feuillage coloré ou panaché ou persistant en hiver, • haie grande (supérieure à 2,00 m).
• leurs fleurs printanières ou estivales, Il est nécessaire de bien envisager avant plantation la hau­
• leurs fruits d’automne. teur qui pourra être atteinte par la haie à l’âge adulte
en raison de l’ombre qu’elle prodiguera aux autres végé­
Les haies se subdivisent en deux catégories : taux placés au nord si elle a une orientation est-ouest.
En effet, en hiver, la longueur de l’ombre portée au sol est
• celles taillées, égale à une fois et demie la hauteur de la haie, et il devra
• celles non taillées, c’est-à-dire libres donc être planté des espèces acceptant cette situation
avec cependant des tendances évidentes dans la manière ombragée (Buis, Cornus mas, Aucuba, Rhododendron,
de les conduire : les haies servant de rideaux et d’abris Mahonia...).
contre les vents ne sont souvent pas taillées en raison de
leur grande hauteur, tandis que celles accentuant un effet La hauteur de la haie à l’âge adulte a également son im­
de perspective le sont généralement. portance pour le respect des dispositions légales imposées
par les usages ou le Code Civil comme nous allons le voir.

2) Nature des végétaux


La première distinction faite entre les végétaux pour haie
sépare Les arbustes du proprié­
taire B doivent être de
• ceux épineux, moins de 2 m de hauteur
• ceux dépourvus d’épines ou d’aiguillons. s’ils sont plantés entre
Chacun de ces groupes se subdivise en espèces à : 0,50 et 2 m de la haie
séparative non mitoyenne.
• feuillage persistant l’hiver,
• feuillage caduc, autrement dit tombant à l’automne.

Les espèces de chaque subdivision sont nombreuses. Vous Le propriétaire de A ne


trouverez dans le catalogue DELBARD la description et peut pas réclamer les
l’usage des principales espèces énumérées ci-dessous : fruits tombés sur le fonds
B, mais a le droit d’aller
Espèces épineuses (sur rameaux ou sur feuilles)
les cueillir avec l’autorisa­
• à feuillage persistant tion de ce second proprié­
Ajonc Houx taire. Mais il peut aussi
Berberis stenophylla Mahonia être contraint de couper
Buissons ardents Osmanthus la partie hachurée de l’ar­
( = Pyracantha) bre {branches et racines)
Eleagnus umbellata dépassant sur le fonds B
(1/2 persistant) à la demande de son pro­
priétaire.
14
JÉ fek Chaque propriétaire doit
5) Exigences naturelles
Ce sont celles de tous les arbustes ornementaux des dif­
la mi- férentes espèces.
^9^Ê Ê K H F toyenne. Si elle comporte
des arbres fruitiers, cha-
Il faut savoir toutefois que les haies plantées sous de
A WKm B cun a droit par moitié aux
grands arbres prendront un développement moindre que
fruits cueillis et tombés.
celui pouvant être obtenu avec une plantation en plein air,
en raison du manque de lumière et de la compétition entre
le système racinaire des arbustes de la haie et celui des
arbres, d’où la nécessité de réduire fréquemment le cou­
vert par l’élagage des basses branches des arbres. Quel­
ques espèces acceptent cependant mieux que les autres
4) Respect des lois et usages cette situation : Buis, Troène, Laurier cerise, Charmille...
L’article 666 du Code Civil stipule “Toute clôture qui sépare
des héritages est réputée mitoyenne, à moins qu’il n’y ait 6) Epoque et distances de plantation
qu’un seul des héritages en état de clôture, ou s’il n’y a Les arbustes à feuilles caduques sont fournis à racines
titre, prescription ou marque contraire” . nues et se plantent donc lorsqu’ils n’ont plus de feuilles,
Si la haie est plantée sur la ligne séparative de deux pro­ soit d’octobre à fin mars, tandis que ceux à feuillage per­
priétés, elle est donc MITOYENNE et appartient en co­ sistant fournis avec une motte conditionnée ou dans un
propriété à chacun des riverains qui doivent l’entretenir à conteneur peuvent être plantés toute l’année en dehors
frais partagés. Les produits provenant de la haie (arbres des périodes de gel, fortes pluies et fortes chaleurs.
forestiers abattus et débités ou fruits) appartiennent par La distance minimum à respecter entre l’axe de la haie et
moitié aux propriétaires. Chaque propriétaire cependant la limite de la propriété a été précisée plus haut ; les
peut exiger que les arbres mitoyens soient arrachés s’ils 50 cm minima imposés représentent également le plus
lui créent un préjudice. court espace qui doit séparer l’axe d’une haie, d’une
Par contre, si la haie est NON MITOYENNE (parce que clôture pleine ou d’une maison car les arbustes de moyen
un seul héritage est en état de clôture par exemple), l’ar­ et de grand développement acquièrent facilement une
ticle 671 du Code Civil prévoit les distances minima de la épaisseur de 1 m et souvent davantage.
ligne séparative : Les espacements indicatifs sur la ligne sont les suivants :
• 0,50 m pour une haie (ou un arbuste isolé) ne dépassant • 0,60 à 0,80 m : habituellement selon vigueur de l’espèce,
pas 2 m de hauteur à l’âge adulte,
• 0,40 à 0,60 m : en quinconce sur 2 rangs parallèles espa­
• 2 m pour une haie ou un arbre dépassant 2 m de hauteur cés de 30 à 40 cm pour les haies défensives : Berberis,
à l’âge adulte. Buissons ardents, Cognassiers, Rosiers... Pour les Aubé­
Toutefois, des usages locaux, des règlements préfectoraux pines, les espacements sur les 2 lignes et entre les lignes
ou municipaux ou des conventions entre riverains peuvent peuvent être encore réduits ;
fixer des distances supérieures ou inférieures à celles ci- ou
dessus. • 0,30 à 0,40 m : (3 plantes au mètre) sur un seul rang dans
Le propriétaire de la haie l’exploite à sa guise, mais il doit le même but avec les mêmes espèces.
veiller à empêcher les branches et les racines de dépasser
sur le fonds du voisin, sinon ce dernier pourrait exiger par Ne soyez pas étonnés toutefois que l’on fasse planter en
référé du Tribunal d’instance (après constat d’huissier) que haie des Cyprès de l’Arizona (Cupressus arizonica) par
les végétaux soient limités à la hauteur légale ou même exemple, à 0,80 m l’un de l’autre, alors qu’en groupe la
arrachés. distance conseillée est de 5 m. En effet, leur développe­
ment en haie est réduit par la taille qui leur est appliquée
Pour les haies bordant les voies publiques, il existe des régulièrement et par la concurrence s’exerçant entre les
dispositions réglementaires précises : sujets ainsi plantés très près les uns des autres : les
• chemins départementaux et communaux : la haie vive de racines se “ disputent” les substances nutritives et la partie
moins de 2 m de haut doit se trouver plantée à 0,50 m en aérienne la lumière.
retrait de l’alignement et les arbres de plus de 2 m de haut
sont plantés à 2 m de cet alignement. Se renseigner toute­ 7) Préparation du sol et plantation
fois sur les arrêtés préfectoraux qui pourraient apporter
des modifications locales. Le sol est débarrassé en surface de ses mauvaises herbes
sur le double de la largeur de la tranchée qui sera ouverte
(1,40 m habituellement pour la plantation d’une ligne et
1,80 m pour la plantation de 2 lignes).
Puis une bande de sol est défoncée sur une largeur de
70 cm et une profondeur identique, si possible. La terre
extraite est placée sur la partie de sol débarrassée des
mauvaises herbes et l’on essaiera de séparer la couche
de sous-sol, généralement moins bonne, de la couche de

Croisement de 2 routes ou chemins départementaux. Sur


50 m de longueur, de chaque côté du croisement, les
haies doivent être taillées pour ne pas dépasser 1 m de
hauteur.

Aux croisements des chemins départementaux entre eux


ou avec d’autres voies publiques, la hauteur de la haie ne
doit pas excéder 1 m au-dessus des chaussées sur une
longueur de 50 m de part et d’autre du croisement ou
d’une courbe,
• chemins ruraux: ils appartiennent au domaine privé
communal. Dans ce cas les riverains ne sont soumis à
aucune contrainte de distance minima sauf si la munici­ Préparation de la tranchée de plantation d’une haie en
palité a pris des arrêtés pour des raisons de sécurité ou bordure d’une clôture. La mise en place des végétaux
d’esthétique. se fait dans l’axe de la tranchée.
sol qui sera replacée dans le voisinage immédiat des • détruire les parasites, notamment les pucerons au prin­
racines des arbustes lors du remblaiement. On épandra temps et l’Oïdium un peu plus tard. On profitera du traite­
les amendements éventuels et les engrais (notamment ment du massif de rosiers pour faire la même application
potasse et acide phosphorique) sur la terre de déblai et à la haie,
on mélangera le tout intimement lors du remblai de la
tranchée. • rabattre en juin, c’est-à-dire retailler les arbustes à feuil­
lage caduc qui peineraient à reprendre malgré les arro­
Cette méthode de défoncement en bande complète est sages et les bassinages,
préférable à celle des trous individuels que l’on réserve • bêcher la bande de plantation à l’automne en incorporant
pour le remplacement d’arbustes ayant péri. 50 g au mètre linéaire d’engrais minéral complet de type
Un cordeau sera tendu à l’emplacement définitif où devra 6.10.10 ou 10.10.10. L’année suivante il sera apporté de
se trouver l’axe des arbustes. Puis les plantes sont placées l’engrais organique (fumier en poudre concentré, ou corne
le long du cordeau ; si elles sont en arrachis, leurs racines broyée, ou sang desséché...).
sont étalées dans la position qu’elles avaient en pépinière
et leur collet doit être maintenu au niveau du cordeau. 10) Entretien les années suivantes
Ensuite recouvrez-les de terre fine et fertilisée. Evitez les
poches d’air entre les racines grâce à de petits secouages et taille
verticaux. La tranchée étant presque totalement remblayée, Les mêmes soins que précédemment sont à prodiguer aux
tassez la terre au pied puis arrosez et finissez le sur­ arbustes, mais en plus il faudra remplacer les manquants
façage par un léger bombement qui disparaîtra avec le et appliquer des tailles qui tiennent compte du type végé­
tassement de la terre. La surface du sol sera paillée (paille, tatif (caduc ou persistant, décoratif par ses fleurs ou son
fougère, genêt, à défaut tourbe) autour des plantes, si vous feuillage) et de la forme finale prévue lorsque la haie sera
disposez de ce matériau, pour conserver la fraîcheur et adulte. ?
éviter l’enherbement.
Enfin, si la plantation a lieu dans le sens de la pente, la
terre de chaque cuvette d’arrosage devra être plus haute
du côté plus bas, afin d’éviter à l’eau de descendre dans
la cuvette inférieure. Ce “ barrage” à l’écoulement de l’eau
se fait souvent tous les 2 ou 3 arbustes.

Trois profils classiques de haies

a) Formes possibles des haies adultes :


• cime arrondie : assez peu fréquente,
• cime rectangulaire : la plus courante,
• cime rétrécie : la plus conseillée.
Cette dernière forme permet le glissement de la neige
accumulée les années de fortes chutes, et procure un
meilleur éclairement des basses branches.
b) Types de végétaux :
1) Feuillage persistant :
• Pour la majorité de ces arbustes (Aucuba, Laurier pal­
Pour les haies plantées dans le sens de la pente, établir me...) on se contente 'd’égaliser au sécateur le développe­
un bourrelet de terre groupant 2 ou 3 arbustes pour main­ ment des quelques branches qui peuvent “ s’emballer” . Ne
tenir en place l’eau au moment des arrosages. pas les tailler au taille-haie, sinon les feuilles partiellement
coupées se dessèchent et nuisent à l’esthétique.
8) Taille à la plantation • Les Troènes et les Lonicera : Il ne faut monter la haie
que de 20 à 30 cm par an, ce qui va demander quelques
Les arbustes à feuillage persistant (ayant donc leurs feuil­ années pour que les Lonicera atteignent 1 m et les Troènes
les ou aiguilles en hiver) ne sont pas taillés à la plantation, 1,80 m. Au stade adulte, les haies sont taillées tous les
sauf cas exceptionnels d’une branche cassée, malade ou deux mois, de mars à septembre.
unique sur un arbuste. Dans ce dernier cas, il faut la ra­
battre assez bas pour l’obliger à se ramifier. • Pour les Buis et les Conifères : tels les Ifs et les Thuyas,
on pratique à la cisaille électrique ou à main des tailles
Les arbustes à feuillage caduc (donc dépourvus de feuilles strictes qui permettent d’obtenir des surfaces planes.
au moment de la plantation) sont taillés de façon à suppri­
mer le tiers ou la moitié de la longueur des branches et de Cette taille se fait deux fois par an en avril ef en août (les
préférence au-dessus d’un œil extérieur à la touffe (les mois en A), ce qui permet la cicatrisation de la section
branches trop grêles et petites ou surnuméraires sont sup­ des branches les plus grosses avant l’hiver et évite le
primées totalement à leur point de naissance). On fera décollement des écorces risquant de constituer des portes
ainsi ramifier les branches principales dès leur base, ce d’entrée aux maladies.
qui empêchera leur dégarnissement par la suite. On taillera 2) Feuillage caduc
d’autant plus bas que les branches sont moins ramifiées. • Arbustes décoratifs par leur feuillage : (Eleagnus, Cor­
Aucune autre taille ne sera, pratiquée au cours de cette nouiller panaché, Viburnum...) on applique au sécateur une
première période de végétation. taille de régularisation des extrémités et d’équilibre des
branches une fois par an en fin d’hiver ou début du prin­
9) Soins au cours de la première année temps.
de plantation • Arbustes décoratifs par leurs fleurs ou leurs fruits. Il ne
Les travaux restent limités pour ce type de végétaux : faut guère les tailler. Il n’est pas question d’en faire des
haies à surfaces planes et à silhouettes géométrique. On
• bassiner (pulvériser d’eau) le feuillage tous les 2 ou 3 se contente de renouveler le bois tous les 2 ou 3 ans en
jours, notamment les conifères, avec un jet d’eau fin si gardant des branches nouvelles nées de la touffe. S’il ne
le printemps est sec ou la reprise un peu “ boudeuse” , s’en produit pas, on supprimera presque totalement les plus
• arroser le sol de temps à autre surtout s’il est sablon­ anciennes et il s’opérera alors, grâce à ce recépage, des
neux ; à titre indicatif : 10 I par semaine pour une plante repercements de nouvelles pousses sur les “ moignons”
de moins de 50/60 cm de hauteur et 20 I pour un végétal conservés dans le cœur des arbustes.
plus élevé à la plantation, Il y a lieu de distinguer les arbustes à floraison printanière
• biner le sol deux ou trois fois durant la période de végé­ tels les Forsythia, les Corêtes, les Aubépines, les Boules
tation s’il n’a pu être paillé, de Neige, Groseilliers... qui sont nettoyés ou taillés après
la floraison, et ceux à floraison estivale, tels les Acacias,
Millepertuis, Weigelia... qui sont nettoyés ou taillés en fin Trois types de brise-vent
d’hiver avant le départ de la végétation.
Les rosiers “ arbustes” sont taillés annuellement plus hauts
(30 ou 40 cm du sol) que les rosiers “ buissons” .
La taille doit être légère pour les Potentilles, Fuchsia, Aucun passage de vent au travers de cette haie compre­
Cognassier, Deutzia et Seringat et inexistante pour les nant 4 types de végétaux. Les cultures sous le vent sont
plantes de Terre de Bruyère (Hortensia et Magnolia), ainsi protégées totalement du vent sur une longueur de 6 fois
que pour les Daphné et Yucca. la hauteur maximum du brise-vent.

50 % du vent traversent la haie composée de 2 types de


végétaux. Cette protection partielle des cultures sous le
vent qui est la meilleure s’étend jusqu’à une distance
de 12 à 15 fois la hauteur du brise-vent.

Tous les 3 ou 4 ans, tailler au sécateur les extrémités des


ramifications transformées en “ têtes de saule” selon les Même type de haie que dans le cas précédent (2 types
croquis ci-dessus. de végétaux) mais disposée à des écartements de 3 fois
Remarques la hauteur des brise-vent. Les filets de vent s’amenui­
• Lorsque la haie a atteint le plein développement que le sent après chacune des premières haies pour devenir
inexistants.
jardinier lui a assigné, les tailles des Troènes, des Ifs, des
Chamaecerasus... s’effectuent à la cisaille toujours aux Pour obtenir cette perméabilité relative de l’écran (50 à
mêmes niveaux : il s’ensuit la formation de ramifications 60% maximum du vent devant être arrêtés), il faut donc
courtes, nombreuses et foisonnantes à l’extrémité des ti­ choisir des essences arborescentes :
ges... que l’on taille à nouveau l’année suivante. Il se consti­ • de hauteur suffisante,
tue ainsi de véritables “têtes de saule”. La zone de tige • à croissance rapide,
située sous ces “ têtes de saule” se dégarnit. Il faut alors,
tous les 3 ou 4 ans, tailler en hiver au sécateur nettement • à port plutôt érigé,
au-dessous pour que des bourgeons à l’état latent, situés • à base restant garnie,
au-dessous de la coupe, se mettent à démarrer. La pousse • ne concurrençant pas trop les cultures grâce à une ombre
qu’ils engendrent sera à son tour taillée à la cisaille au tamisée et des racines plus pivotantes que traçantes,
cours de la même période végétative.
• résistantes au froid, à la chaleur et si possible aux para­
• Si l’on doit rabattre des haies vieillissantes devenues sites.
trop hautes et dégarnies de la base (Aucuba par exemple)
dont les branches ont plusieurs centimètres de diamètre, Répondent à plusieurs de ces critères, les espèces sui­
on recourra au sécateur ébrancheur ou à la cisaille à bec vantes :
de perroquet encore appelée sécateur à crémaillère. Distances de plantation
Les plaies sont rafraîchies à la serpette ou au greffoir bien sur la ligne
tranchant, puis mastiquées avec du mastic à cicatriser ou Pinus insignis (qui supporte la taille)
à greffer. Cupressus sempervirens
De plus, on utilisera les repercements de jeunes pousses Cyprès de l’Arizona et Cupressus glabra 1,50 à 2 m
de la base pour renouveler le bois, notamment sur Aubé­ Cyprès de Lambert
pine, Charmille, Hêtre... Thuya occidentalis
Thuya orientalis
11) Les brise-vent Casuarina tenuissima 2 à 2,50 m
Arundo donax (canne de Provence) 1m
Tout un chacun connaît les haies de Cyprès sempervirens Bambou 1m
parfois doublées de Canisse personnalisant la vallée rhoda­ Peuplier Robusta et les Hybrides 2 à 2,50 m
nienne ou la Provence qui — outre leur effet paysager — Eucalyptus
ont surtout pour rôle de limiter les méfaits du mistral :
cassure de branches, chutes de feuilles et de fruits, dessè­ Les peupliers qui atteignent souvent 4 m en 3 ans peuvent
chement des végétaux et parfois même déracinement des être doublés du côté du vent, d’arbustes (lauriers palmes
végétaux. Mais le vent est surtout néfaste pour les toutes par exemple) qui pallient l’absence fréquente de basses
jeunes plantations. On crée alors un écran protecteur per­ branches.
pendiculaire au vent dominant si la configuration du terrain Ces arbres ainsi que les conifères doivent donc être taillés
le permet. à la 3e année de plantation pour éviter le dénudement
Toutefois, cet écran ne doit pas être imperméable car il ultérieur de leur base.
a été démontré que s’il est étanche (cas des écrans pleins, Bien souvent, les haies méridionales sont plantées entre
tels les films de plastique), le vent s’écrase sur l’obstacle deux petits fossés parallèles qui permettent l’irrigation des
et il se crée, sur la face de son arrivée, des turbulences arbres en été et la limitation en largeur de leur système
qui passent au-dessus de l’écran puis retombent de l’autre racinaire, à moins qu’il ne soit pratiqué périodiquement un
côté, ne protégeant qu’une zone dont la longueur est de sous-solage à quelques mètres de la ligne, limitant ainsi
6 à 8 fois la hauteur de cet écran. l’extension des racines.
Par contre, si le vent est partiellement filtré, il ne se crée
pas de turbulence dans la zone “au vent” ni dans celle On réserve fréquemment la bande de terrain parallèle au
“sous le vent” et cette dernière est protégée sur une lon­ brise-vent, du côté le plus ombragé, pour servir de voie de
gueur correspondant à 12 ou 15 fois environ la hauteur du desserte.
brise-vent (donc le double du résultat obtenu avec l’écran Il faut aussi prévoir l’apport de fertilisants pour les rideaux
totalement imperméable et par suite les plantations de d’arbres, afin qu’ils se développent rapidement et non pas
brise-vent sont faites 2 fois plus espacées). au détriment des matières nutritives apportées aux cultures.
Si les lignes de brise-vent sont plantées les unes des Enfin, la lutte contre les parasites (insectes et maladies)
autres à une distance de 3 fois leur hauteur, le vent ne doit être régulièrement et sérieusement entreprise car ils
retombe plus du tout sur les cultures... mais ces brise-vent trouvent un milieu favorable à leur développement, compte
occupent alors une surface de terrain importante par rap­ tenu de la forte densité de plantation et du feuillage.
port à celle des cultures.
17
JARDIN DE FLEURS A COUPER

Cette partie de la propriété est, le plus souvent, “ le domai­ généralement éloigné de l’habitation et un peu dissimulé
ne réservé” de la maîtresse de maison, même si elle derrière une haie ou le massif d’arbustes à couper.
n’aime pas beaucoup jardiner, car le plaisir de cueillir des Pour ces raisons, il jouxte souvent le potager et le jardin
fleurs et de composer des bouquets — surtout s’ils sont des herbes aromatiques.
parfumés — est sans égal pour une femme.
Les plates-bandes peu larges, au plus un mètre, pour pou­
voir circuler et couper facilement les fleurs ou les bran­
1) Emplacement et exposition ches, sont séparées par des passe-pieds de 40 à 50 cm
Le but de ce jardin est simple : produire le maximum de que l’on recouvre de graviers ou de dalles peu onéreuses
fleurs — et de feuillage décoratif — durant toute l’année, afin de ne pas rapporter, sous les chaussures, la terre à la
sur le minimum d’espace, sans toutefois serrer les plantes maison.
les unes contre les autres, au point qu’elles s’étiolent : Pour allonger la période de floraison, on peut étager le
dans ce cas, les fleurs se raréfieraient rapidement. semis des variétés de chaque espèce de plantes annuelles
La conception en est également simple puisqu’il n’y a pas et la plantation des bulbeuses à floraison printanière et
d’effet décoratif à créer ; les plantes peuvent être regrou­ estivale. On peut aussi semer sous châssis pendant les
pées par types de végétation : mois froids et repiquer en pleine terre pour avancer la
• les annuelles et bisannuelles que l’on sème, floraison des annuelles.
• les plantes bulbeuses, Les végétaux produisant des fleurs à couper sont nom­
• les vivaces qui restent en place plusieurs années, breux mais ceux à fleurs à sécher ou à fruits, le sont aussi
(voir le tableau suivant). La longueur des tiges ou hampes
• les petits arbustes qui constituent un petit massif. portant les fleurs peut varier beaucoup si l’on considère
Du fait de ces regroupements de plantes plus pratiques les deux extrêmes : le faible pédoncule de la violette et
qu’artistiques, et de la récolte répétée des fleurs laissant l’épi majestueux du Delphinium, par exemple.
les plantes dégarnies, le jardin de fleurs à couper est

mois de expo­ mois de expo­


PLANTES ANNUELLES & BISANNUELLES
floraison sition PLANTES VIVACES floraison sition
ACROCLINIUM (fleurs séchées) 7à 9 O 9 ASTER 9 à 11 O 9
BLEUET 6à 8 O ASTILBE 7& 8 O
CLARKIA 7& 8 O CAMPANULE PYRAMIDALE 6à 9 O
COSMOS 8 à 10 O CŒUR DE MARIE 5à 8 o
DIGITALE POURPRE 6à 8 3 DAHLIA 8 à 11 o 9
EUPHORBE PANACHEE 7 à 10 : O DELPHINIUM 6à 9 o
GIROFLEE ANNUELLE 7à 9 O ECHINOPS (fleurs séchées) 6à 8 o
GIROFLEE RAVENELLE 3à 5 ! O 9 GAILLARDE 7& 8 o
GIROFLEE QUARANTAINE 7à 9 O GERBERA 5& 7 o
IMMORTELLES (fleurs séchées) 7à 9 : o GYNERIUM (fleurs séchées) 9 à 12 o
LAVATERE 7à 9 ; o GYPSOPHILE PANICULE (fleurs séchées) 7à 9 o 9
LUNAIRE (fleurs séchées) 6à 9 o HEUCHERA BRIZOIDES 6à 8 o 9
MAIS MULTICOLORE (épis) 10 & 11 o LAVANDE (fleurs fraîches ou séchées) 6à 9 o
MUFLIER 6à 9 o 9 LUPINS DE RUSSEL 5& 6 o 9
ŒILLET 7 à 10 o MARGUERITE (LEUCANTHEME) 5à 9 a
ŒILLET DE POETE 5à 7 o 9 MARGUERITE D’AUTOMNE 9 & 10 o
ŒILLET PERPETUEL 7à 9 o ŒILLET A GROSSES FLEURS 6à 9 o
PAQUERETTE 3à 5 o ŒILLET MIGNARDISE 4à 6 o 9
PIED D’ALOUETTE 6à 8 o 9 ŒILLET TIGE DE FER 6à 9 o
POIS DE SENTEUR 6à 8 o PANICAUT (fleurs séchées) 7 à 11 o
REINE MARGUERITE 8 à 10 o 9 PAVOT D’ORIENT 5à 9 o
ROSE D’INDE 7 à 10 o PHYSALIS FRANCHETTI (fruit) 9 & 10 o •
ROSE TREMIERE 7à 9 o PIVOINE 5& 6 o
RUDBECKIA 8& 9 o 9 POIS VIVACE 6à 9 o
SCABIEUSE 6à 9 o PYRETHRE 5à 9 o
SOUCI 6à 9 o 9 ROSE DE NOËL 1à 3 Cè
STATICE (fleurs séchées) 7 à 10 o 9 RUDBECKIA 8 à 10 o 9
TITHONIA 7à 9 o SOLIDAGO 7& 9 o
ZINNIA 7 à 10 o TRITOMA 7 à 10 o
VIOLETTE ODORANTE 4 & 10 3

PLANTES BULBEUSES

A FLORAISON ESTIVALE A FLORAISON PRINTANIERE


DAHLIA 9 à 11 o 9 ARUM 5& 6 o
FREESIA 7à 9 o ANEMONE DES FLEURISTES 3à 5 o
GLAÏEUL 7à 9 o 9 & DE CAEN
LIS DIVERS 6à 8 -O 9 RENONCULE DES JARDINS 4à 6 o
MONTBRETIA 7 à 10 o IRIS DE HOLLANDE 5& 6 o
HEMEROCALLE 5à 8 o C
è
MUGUET 5 o •
NARCISSE 3& 4 (è •
JONQUILLE 3& 4 (* •
TULIPE 4& 5 lo
18
ARBUSTES A FLEURS ARBUSTES A FEUILLAGE
• BOULE DE NEIGE OU FRUIT
•BRUYERES • CORNOUILLER PANACHE
• BUDDLEYA • BUISSON ARDENT
• CAMELIA. • HOUX
• CORETE • LAURIER PALME
• CYTISE VOSSII • LAURIER SAUCE
• DEUTZIA • MAHONIA
• GENET • PITTOSPORUM
• GROSEILLIER A FLEURS • RHUS COTINUS
• LILAS • ROMARIN
• MIMOSA • RUSCUS (fragon)
• PRUNUS TRILOBA ARBRES A FEUILLAGE
• ROSIERS A GROSSES
FLEURS •CHARME
buissons ou sarmenteux • HETRE
• SAULE A CHATONS • MURIER
• SERINGAT
• SPIREE BUMALDA &
VAN HOUTTE
• WEIGELIA

2) Soins aux plantes


Ce sont ceux de chaque type de végétation (plantes viva­
ces, plantes bulbeuses, arbustes...) ; binages, arrosages,
traitements antiparasitaires, apport d’engrais, suppression
des fleurs fanées.
Ne pas oublier que certaines plantes devront être tuteu-
rées (œillet de Nice...) ou palissées (pois de senteur...)
Précisons seulement que la floraison des vivaces n’est belle
et ne peut être coupée que lors de la deuxième et troi­
sième année de plantation. A partir de la quatrième année
elle est moins abondante car la touffe a “ bourgeonné” sur
le pourtour et le centre s’annule plus ou moins. Il faut alors Ajouter 1 à 3 morceaux de sucre par litre d’eau qui “ nour­
arracher et diviser cette touffe à bonne époque pour re­ rit” les fleurs si elles séjournent plusieurs jours en vase.
planter les éclats. Un produit de conservation de type SEVAFLOR ou SUBS-
Pour les arbustes, tenir compte de ceux à ne pas tailler et TRAL TONIC BOUQUET peut être substitué à l’eau de
ceux qui réclament une taille à la période normale, soit en javel et au sucre.
hiver pour les floraisons estivales, soit après la floraison
pour les floraisons printanières (voir Haies ornementales, 4) Séchage des fleurs et branches
paragraphe 10). pour bouquets secs
3) Récolte des fleurs Les hampes et tiges florales doivent être nettoyées par
enlèvement des feuilles sèches, abîmées ou des fleurs trop
Leur vie en vase varie de 1 à 3 jours (Hémerocalle, avancées car elles doivent être toutes récoltées en bou­
Mimosa...) à plusieurs jours (Rose, Tulipe...) mais pour tons.
qu’elle soit la plus longue possible, suivez ces quelques Si elles sont mouillées ou humides à la récolte, les étaler
conseils : à plat pendant deux ou trois jours pour qu’elles se “ res-
• Couper des fleurs avec des tiges de la longueur maxi­ suyent” . Puis, les grouper en petits bouquets que l’on
mum, sans nuire toutefois aux futures fleurs ou à la vie enroule dans un cornet ouvert de papier journal maintenu
des plantes sur lesquelles on les prélève. par un lien servant aussi à les suspendre la tête en bas
• Récolter les fleurs encore au stade de bouton fermé mais dans un local aéré et pas trop chaud ; de la sorte, en se
coloré pour celles qui sont solitaires, notamment les roses, déshydratant les pédoncules des fleurs ne prendront pas
les tulipes, anémones, pivoines, soucis et œillets. une position retombante. Les fleurs séchées ne seront uti­
lisables que quelque deux ou trois semaines après.
Les espèces se présentant sous forme d’inflorescences
seront coupées lorsque les premières fleurs commencent Pour les arbustes et arbres à feuillage caduc (érable, hêtre,
à s’épanouir alors que d’autres sont encore en boutons charme...) couper les branchages avant qu’ils ne prennent
(glaïeul, iris, lupin, digitale...) ; quelques exceptions cepen­ leur coloration automnale, puis les placer à plat entre deux
dant : giroflée, aster, astilbe... que l’on récolte, les fleurs ou trois feuilles de journal et les repasser au fer tiède
étant presque toutes épanouies.• pendant quelques minutes.
• Préférer le matin (à la rosée si possible) pour faire la Pour les arbres et arbustes à feuillage persistant couper
moisson de fleurs et faire tremper toutes les fleurs solitaires des branches pas trop jeunes (une année est préférable)
(les roses, les tulipes...) dans un seau rempli d’eau, dans et mettre tremper leur base fraîchement recoupée, dans
un local frais, pour qu’elles “ boivent” durant trois heures... un récipient contenant un mélange composé de 1/3 de
avant de constituer le ou les bouquets pour l’habitation. glycérine et 2/3 d’eau chaude, à bien remuer. Laisser les
• Supprimer le feuillage excédentaire pour la partie de tige branchages plusieurs jours pour que les feuilles s’imbibent
trempant dans l’eau du vase ; couper aussi les étamines de glycérine en prenant soin d’homogénéiser le mélange
des lis et des amaryllis pour les conserver plus longtemps. de temps à autre.
• Enlever les épines des roses et recouper sous l’eau de
2 à 3 cm de longueur la base des tiges des lilas, pivoines et Ces branchages séchés seront utilisés dans un vase sans
surtout roses, en refendant cette extrémité sur 2 ou 3 cm eau, le fond pouvant toutefois être rempli de sable sec
de hauteur pour favoriser l’absorption de l’eau sans que ne pour alourdir le vase et pouvoir disposer plus artistique­
se forment de bulles d’air obstruant les vaisseaux conduc­ ment le feuillage.
teurs. Pour éviter le dépôt de la poussière sur tous ces bouquets
• Ajouter à l’eau des vases quelques gouttes d’eau de javel de fleurs ou de feuillage, pulvérisez-les de laque à che­
(surtout pour les dahlias et autres Composées) afin de veux en bombe, sans crainte de modifier ou ternir leurs
freiner le développement des algues et bactéries. couleurs.
MIXED BORDER
violet et orange, chacune de ces deux couleurs renfer­
Nous utilisons volontairement ce terme anglais de “ mixed mant du rouge ; dans ce cas, le violet et l’orange sont à
border” , cette dénomination étant la plus connue des séparer par leur couleur commune : le rouge.
jardiniers français pour désigner un ensemble de plantes
vivaces variées.
Un mixed border est un massif, ou une plate-bande,
constituée essentiellement de plantes vivaces de coloris
et de hauteurs très variés, dont la floraison est simultanée
ou étalée dans le temps.
Le mixed border est un merveilleux élément décoratif dans
un jardin. Il est le complément indispensable, par l’abon­
dance de sa floraison et la diversité des teintes, des
autres massifs floraux : rosiers, bulbes, etc.
Les plantes vivaces demandent peu d’entretien. Il suffit
donc pour réussir pleinement la création d’un mixed bor­
der de respecter les quelques règles très simples, ci-
après.
GROUPEMENT HARMONIEUX DES COULEURS
1) Quelques principes généraux Sur le cercle extérieur : les couleurs primaires.
Sur le cercle intérieur : les couleurs secondaires (qui résul­
Cette plate-bande qui convient bien au style paysager est tent chacune du mélange des deux couleurs primaires
réalisée le plus généralement en terrain plat et horizontal voisines).
ou très faiblement incliné, et en bordure d’une allée, d’un
petit chemin ou d’un bassin. Elle peut être adossée ou Une couleur primaire peut être juxtaposée à Tune quel­
non à un mur, à une haie, ou sur un fond de grands arbus­ conque des deux autres couleurs primaires.
tes ou plantes grimpantes, qui, si possible, n’occasionnent Une couleur secondaire ne peut être juxtaposée qu’à la
pas plus de 2 ou 3 heures d’ombre à cette disposition de couleur primaire opposée (sur l’autre cercle).
plantes vivaces. Le blanc se marie à toutes les couleurs.
En effet, on réserve généralement des situations aérées c) Epoque de floraison :
et ensoleillées du jardin à cette banquette fleurie car les
plantes vivaces héliophiles sont, de beaucoup, plus nom­ La connaissance de cette caractéristique est essentielle
breuses que celles redoutant le soleil au milieu de la pour chaque espèce et variété, afin d’obtenir une florai­
journée. son groupée ou au contraire, étalée, selon le choix fait
précédemment.
L’emplacement le plus propice étant choisi, il faut déter­
miner si la floraison des diverses espèces et variétés d) Exigence de la luminosité :
devra être simultanée ou au contraire échelonnée. Dans Comme évoqué plus haut, le nombre de plantes vivaces
le premier cas, le mixed border sera spectaculaire à se plaisant à l’ombre est limité à quelques espèces : mu­
contempler pendant la durée limitée de 4 à 6 semaines guet, pervenche, lis, primevère, digitale, hémérocalle, vio­
choisies au printemps, en été ou en automne ; tandis que lette...
dans l’autre cas, il ne sera jamais très spectaculaire puis­
que quelques espèces de plantes seulement seront déco­ 3) Mise en place des plantes
ratives à un moment déterminé, mais à l’inverse, le décor
se renouvelera pendant les 5 ou 6 mois de végétation a) Nature du sol et notamment son acidité :
compris d’avril à septembre.
Ces facteurs ne sont pas déterminants car le potentiel
d’adaptation de la plupart des plantes est grand. Un pH
compris entre 6 et 7, qui est le plus fréquent, convient à
2) Groupement des espèces la grande majorité des espèces, et même aux cas extrêmes,
Pour la conception du mixed border, il faut tenir compte tels que celui des plantes acidophiles suivantes : lupin,
des quatre caractéristiques suivantes : phlox... et celui des plantes basidophiles, par exemple :
achillea, coreopsis, delphinium...
a) Hauteur des plantes :
Le terrain doit avoir été ameubli et débarrassé de ses
En toute logique, les plantes basses seront en bordure du mauvaises herbes, puis fertilisé sur 30 à 40 cm d’épaisseur
lieu de passage ou en premier plan de l’angle de vue, avant la plantation. Il doit également se trouver sur un
tandis que les végétaux de grand développement se trou­ sous-sol perméable ou rendu tel par la pose de drains.
veront en arrière-plan de la plate-bande, contre les arbus­
tes du fond, par exemple. Mais attention, la hauteur des b) Forme et dimensions du mixed border :
plantes à considérer est celle de l’époque où elles seront Cette plate-bande a le plus souvent un dessin rectangu­
en fleurs : les grands asters, par exemple, qui ne prennent laire mais aussi, quelquefois, courbe avec deux bords
d*e la hauteur qu’en août, juste avant la floraison, peuvent équidistants sans être sinueux. La longueur varie beaucoup
être placés éventuellement devant des plantes plus bas­ — de quelques mètres à quelques dizaines de mètres —
ses qui fleurissent plus tôt. selon la grandeur du jardin, tandis que la largeur est
b) Couleur des fleurs : comprise habituellement entre 1,50 m et 3 mètres ; au-delà,
les taches de couleurs les plus éloignées du bord seraient
Le but de cette plate-bande étant de constituer de grosses forcément cachées.
taches de couleurs variées mais s’harmonisant, il est
nécessaire de bien connaître le ton exact des fleurs de c) Nombre de plantes par taches :
chaque plante. Il est alors possible de juxtaposer : Il n’est pas question de placer une seule plante par espèce
• soit des espèces de même coloris mais de teintes diffé­ ou par variété. Etant donné que chaque tache de couleur,
rentes qui vont composer un secteur camaïeu ; pour être visible et produire l’effet recherché, doit avoir au
moins un mètre carré de surface (et si possible deux), il
• soit des espèces de coloris différents mais se mariant faut prévoir par mètre carré :
du fait de leur complémentarité.
-7 ou 9 plantes pour les espèces à moyen développement :
C’est le cas des couleurs primaires entre elles : jaune, Ancolie, Astilbe, Iris, Pyrèthre...
rouge et bleu et la complémentaire d’une couleur com­ -12 ou 15 plantes pour les espèces à petit développement
posée de deux d’entre elles, par exemple : le rouge s’alliant à port étalé : Rose de Noël, Ibéris, Campanule des Car-
au vert qui est composé du jaune et du bleu. pathes...
Il ne faut pas, par contre, juxtaposer des couleurs compo­ -15 à 25 plantes pour les espèces à petit développement
sées renfermant une même couleur simple, par exemple : à port dressé : Sauge superba, Arabette, Bleuet, Echinops...
20
fruits et graines, souvent disgracieux et épuisants pour les
d) Forme et disposition des taches :
plantes. La refloraison des plantes remontantes sera égale­
Les taches ont une forme irrégulière mais sont plutôt oblon- ment favorisée par cette opération ;
gues dans le sens de la longueur de la plate-bande. Autre­
ment dit, la grande dimension des taches doit être parallèle • traiter contre les pucerons, l’oïdium, les diverses maladies
ou au plus oblique, par rapport à l’allée, mais jamais per­ du feuillage.
pendiculaire. De plus, ces taches s’imbriquent les unes En automne :
aux autres (voir croquis). • rabattre à 15 cm du sol les tiges des hampes florales
Etant donné que le choix des espèces et variétés n’est pas (delphinium, lupin...) s’étant desséchées après la floraison,
illimité, des ensembles de taches peuvent être répétés lors­ pour éviter que les champignons microscopiques attaquant
que le mixed border a plus d’une dizaine de mètres de la partie aérienne morte ne gagnent la partie souterraine
longueur. vivante ;
• bêcher avec une fourche-bêche, de préférence, afin d’en­
dommager au minimum les racines. En profiter pour enter­
rer les feuilles mortes et enfouir un engrais minéral complet
(100 à 200 g par m2) une année, et une fumure organique
l’année suivante (15 kg de fumier en poudre concentré de
type “ Or Brun” pour 5 à 10 m2).
Au printemps de la 3e année de plantation :
• biner le sol pour le “ détasser” des pluies d’hiver.
• Limiter l’extension des plantes envahissantes (ibéris, œil­
let mignardise...) ;
• dégager les touffes, les arracher puis les diviser en
éclats lorsque les plantes ont tendance à s’annuler dans le
cœur. Les jeunes plantes ainsi obtenues peuvent être re­
plantées à un autre emplacement ;

Mixed-border adossé à une haie et séparé de l’allée par


une bande de gazon de largeur variable.
Remarquer la disposition et la forme des taches de couleur
Un exemple de mixed border très coloré bordant une belle et leur harmonie.
terrasse dallée de plaques de schiste.
e) plantation :
Puisque le mixed border est composé de plantes vivaces
n’incluant qu’exceptionnellement 1 ou 2 arbustes ou une MJuti
tache de plantes annuelles ou bisannuelles, la plantation
du mixed border se fait de préférence au printemps, du Mixed-border non adossé
15 mars au 15 juin, lorsque le sol recommence à s’échauf­ constituant un massif bien
fer et que la température de l’air est plus clémente. visible au bord d’une allée
fréquentée.
Si les végétaux sont disponibles au début de l’automne, il
est possible de les planter de suite à condition que le sol
les recevant ne se sature pas d’eau en hiver. \V(W

Pour réussir la création d’un mixed border il est conseillé


d’établir un plan coté (5 cm par mètre par exemple) où l’on
situe les différentes espèces et variétés avant de passer à
l’exécution du mixed border.
Disposer toutes les plantes d’une même tache sur le sol,
à leur emplacement de plantation, pour les distribuer selon
la densité prévue. Si l’on commence à planter sans avoir
pris cette précaution, on peut être assuré que les plantes
seront soit trop serrées, soit, au contraire, trop distantes
les unes des autres.
Un exemple de mixed border situé
4) Entretien des plantes en angle et garnissant un muret. Ne
Au printemps de la plantation : pas abuser des arbustes.
• griffer le sol avec un petit outil à main sitôt la plantation
effectuée pour décompacter le sol sur lequel le jardinier
a marché pour planter ;
• désherber par sarclage sans soulever ni ébranler les
racines des plantes cultivées ;
• noter sur un plan le nom des plantes à leur emplacement
réel :
En été :
• arroser et biner le sol en alternance ; l’arrosage, dans la
mesure du possible, sera fait au ras du sol pour éviter que Illustration des échelles
les fleurs ne soient mouillées. de hauteurs à respecter
• tuteurer les hampes florales dressées de plus de 20 cm de pour avoir le plein effet
hauteur et celles manquant de rigidité. à la floraison.
• nettoyer périodiquement les plantes en éliminant les feuil­
les, et surtout les fleurs fanées, pour éviter la formation des Vue de profil
21
5) Plantes vivaces pour mixed border
Classées par coloris de la fleur et hauteur de la plante à la floraison (avec indication des mois de floraison
à la suite des noms de variétés)

Blanc Crème - Jaune Rose Rouge Violet Bleu

PLANTES DE 25 A 50 CM DE HAUTEUR
Achillée miIlefeuiIles 6.10 i Armeria 6.8 Achillée 6.10
Aster nain 8.10 Aster nain 8.10 Aster nain 8.10 Aster nain 8.10
Arabette corbeille d’argent 3.5 Arabette des
Alpes 3.5
Aubrieta 4.5 —
Benoîte 5.10
Bleuet 5.6 Bleuet 5.6
Corbeille d’or . Bergenia 1.4.
(Alyssum) 4.6
Campanule des Coreopsis -Géranium 5.9 Campanule des
Carpathes 6.9 alpina 5.9 Carpathes et
Doronique 3.5 muralis 6.9
Hélianthémum nain (Ovatum) 5.8 Echinops ritro
7.8
- Heuchéra 5.6 —
Iberis (Thlaspi) 3.5 Iris pumila 5.6 Lychnis viscaria Iris pumila 5.6
Marguerite Millepertuis 5.6
d’automne 8.10 calycinum 7.10 Marguerite Nepeta mussini
d’automne 8.10 5.9
Œillet « Œillet mignardise 5.7
mignardise 5.7 Pentstemon 6.9 Pervenche 5.6
Phlox vivace nain Phlox vivace nain (subulata) 4.6
(subulata) Potentilla atrosanguinea 6.9
Potententilles variées 6.9 ----------
-------- Primevère pacifie 3.4
Rose de Noël 1.3 Rose de Noël 1.3 , Sedum Sauge superba
(Helleborus) I spectabile 8.9 6.8
Saponaire ocymoides 5.6
Trolle 5.7 --------- Tradescantia 6.9
Véronique Violette 3.4 Véronica
en épis 5.6 spicata 5.6
PLANTES DE 50 A 100 CM DE HAUTEUR
■ Aster semi nain (amellus) 9.10
Ancolie 5.6 ■Ancolie 5.6 --------------- ► Ancolie 5.6
Anémone Anémone du Japon 8.10 ■
du Japon
Astilbe 7.8 Astilbe 7.8
Campanule Coréopsis 7.8 Centaurée Campanule à
à feuille déalbata 5.8 feuilles de
de pêcher 6.7 Dielytra (cœur pêcher 6.7
de Marie) 5.6
Digitale 5.6 -----------
Doronique 4.5 Eryngium 7.8
Gypsophile Gaillarde 5.8 Gaillarde 5.8
paniculé 6.8 Hélénium 6.8 Hélénium 6.9
Hemerocalle 6.7 *
Iris des jardins à grandes fleurs 5.6
Liatris spicata ,◄------ Lobelia cardinalis 7 Lavande 6.8
7.9
Lupin 5.7
■Lychnis chalcedonica 5.7-
Marguerite Œnothère 5.8 Monarde 6.8 .
(grande) 6.9 Mauve olbia
rosea 6.8
Pavot d’Orient 5.6
I Physalis 8.9 Physostegia 6.9
---- Pivoine 5.6------------- Platycodon à
gdes feuilles 5.7
Pyrèthre Pyrèthre 5.7
Rudbeckia 7.9 Rudbeckia purpurea 7.9
. Phlox à grandes fleurs 7.9-
Verge d’or Scabieuse 5.8
(solidago) 7.9
PLANTES DE 100 A 200 CM DE HAUTEUR
Achilléa Asclépiade ■Aster Novae Angliae 9.11 —"
filipendulina 6.7 cornuti 7.9 Digitale Campanule
purpurea 6.7 pyramidale 5.7
Gynérium 9.11 Hélénium 7.9 Eremurus 5.6
Hélianthus
(soleil) 8.10
Héliopsis 7.9
l----------------
Rudbeckia
laciniata 6.9
Tritoma uvaria 6.8
Verbascum 6.8
(Molène)
22 Delbard propose dans son catalogue tous les ans, trois collections de plantes choisies pour constituer des Mixed Borders de 5 à 15 m2.
JARDIN DE ROCAILLES
C’est un jardin en dénivellation et vallonné où l’on marie
harmonieusement le minéral et le végétal sous forme d’un
artistique désordre de rochers et de plantes variées, les
uns et les autres en isolés ou en groupe.
Indéniablement, le jardin de rocailles a, par son aspect,
beaucoup d’analogies avec celui du jardin alpin ou du
jardin de montagne, ne serait-ce que par la nature des
espèces végétales y figurant et l’existence de rochers
faisant volontairement saillie du sol.
Mais il se trouve situé en plaine et non pas en altitude.
Il faut donc, pour qu’il ait le relief tourmenté qui le carac­
térise... apporter et remuer beaucoup de terre, de rochers
et de blocs de pierres, si le terrain n’est pas naturellement
un peu accidenté et rocheux, comme les sites montagneux.
Par contre, il n’est pas besoin de posséder une grande
surface pour installer ce type de jardin : un minimum de
20 à 30 m2 suffit.

1) Emplacement et exposition
Etant donné son caractère un peu particulier, le jardin de
rocailles est implanté généralement dans une zone de
jardin un peu isolée, par une haie par exemple, pour éviter
les différences de style avec le reste du jardin d’agrément, Muret fleuri, constitué de pierres taillées et maçonnées,
surtout s’il est régulier. Le jardin de rocailles peut toute­ soutenant une terrasse plantée. Veiller à l’humidité du sol
fois être créé sur les 2 pentes de la descente au garage qui a tendance à se dessécher.
ou sur les talus situés autour d’une villa surélevée.
Il faut choisir un site ensoleillé de préférence, éloigné
d’une construction ou de grands arbres pouvant lui faire
de l’ombre et dont les racines risquent de lui dérober sa
fraîcheur souterraine. de créer une cascade). Lorsque la butte est presque
complètement en place, on apporte des matériaux de drai­
L’exposition générale vers le sud est à déconseiller car nage : cailloux, pierres cassées ou débris de tuiles... que
elle est trop chaude, du fait que la surface des jardins l’on dispose sur 20/25 cm d’épaisseur (en effet, les plantes,
de rocailles se trouve inclinée et absorbe ainsi beaucoup surtout en coussinets, craignent plus, en hiver, l’excès
plus les radiations solaires qu’une surface horizontale. On d’humidité que le froid, même sans la couverture de
préfère donc l’exposition ouest ou nord-ouest, étant en­ neige).
tendu que les plantes purement alpines aimant la fraîcheur
seront plantées vers le nord, à l’ombre des rochers en
position est-ouest.
Si l’espace libre est réduit pour installer la rocaille, celle-ci
peut être aménagée le long d’un mur de clôture ou contre
un mur d’angle dont on aura eu soin d’asphalter la face
intérieure pour éviter la dégradation par l’humidité. On peut
aussi adosser la rocaille à quelques conifères dépassant
de la rocaille pour créer une zone paysagère à condition
qu’ils n’occasionnent pas une ombre trop longue dans la
journée. D’autre part, la transition entre le jardin d’agré­
ment et le jardin de rocailles est souvent constituée de
gazon parsemé de quelques pierres et groupes de plantes
basses.
Photo C. Hilaire

2) Tracé, terrassement et enrochement


Il faut, avant tout, profiter du modelé du jardin, s’il existe,
en accentuant au besoin les mouvements du terrain.
Lorsque le sol d’origine est quasiment plan et horizontal,
il faut faire apporter de la terre à l’emplacement voulu
pour créer le vallonnement en plaçant la moins bonne terre
ou même des gravats en dessous (ne pas oublier à ce Un “ désordre” de plantes savamment étudié !
stade la pose du tuyau d’amenée d’eau s’il est envisagé
23
Le drainage
doit être en continu
sous toute la rocaille.

Rochers mal placés


Rochers bien placés - l’eau de A s’infiltre entre A et B
- l’eau coulant de 1 s’infiltre au risque de les déchausser
entre 1 et 2 - l ’eau de B coule sur C qui risque
- 3 soutient 2 d’être couvert d’algues
- l’eau de 2 coule entre 3 et 4. microscopiques vertes
- D est planté trop verticalement.

Il est apporté, enfin, une couche de 40 cm de bonne terre, • pour les grandes rocailles, un ou des sentiers permettant
ou mieux, d’un mélange composé de : de s’y promener et d’examiner les plantes. Ces sentiers
situés sur le versant le moins incliné sont laissés en terre
• 1/3 de terre franche, ou, au contraire, recouverts de dalles espacées à la ma­
• 1/3 de sable grossier (grains de 3 mm minimum), nière des pas japonais, ce qui facilite l’entretien des
• 1/6 de terreau (de feuilles ou de fumier), plantes en période pluvieuse,
• 1/6 de tourbe. • le petit escalier d’accès au sommet doit être situé sur
Les rochers de grosseur variable, de forme plutôt oblon- celui des 2 versants le plus en pente, où tout sentier risque
gue, mais de même nature, si possible patinés, sont ensuite d’être raviné. Il est constitué de marches en pierres plates
amenés sur la butte de terre à leur emplacement à peu disposées solidement ou en terre maintenue par des demi-
près définitif et posés sur leur plus large face. Toutes les rondins de bois fixés par deux piquets fichés.
roches, de quelque nature qu’elles soient, à l’exception de Les rochers, pour être placés définitivement, doivent être
celles trop calcaires, peuvent convenir : granit, grès, meu­ partiellement enterrés (1/4 ou la 1/2 de leur longueur) et
lière, schiste, basalte... et de quelques kilos à quelques de biais par rapport à la pente sur le sol préalablement
dizaines de kilos. La disposition et la mise en place sont tassé. Aucun d’eux ne doit surplomber son voisin situé
primordiaux. Un petit nombre dë gros rochers vaut mieux en dessous de lui. L’eau ne doit pas, en effet, cascader
qu’une multitude de petits. d’un rocher à l’autre, sinon ils verdissent par la présence
Lors du placement des rochers (en isolé, ou par 3 ou 4), d’algues entraînées par le ruissellement. L’eau ne doit
il y a lieu de prévoir : pas non plus ruisseler sur le sol, entre les rochers, ce qui
amènerait le déchaussement de ces derniers ; elle doit
• des poches entre des groupes de 3 ou 4 rochers pour pénétrer dans la terre entre deux rochers pour être éva­
créer des sites dont la nature de leur sol et la durée cuée par le drainage.
journalière de leur ombrage seront appropriées aux exi­
gences spéciales de certaines plantes, Lorsque plusieurs rochers sont placés côte à côte, ils ne
sont ni maçonnés, ni jointés au ciment, mais seulement
• le creux où pourra être aménagée une poche d’eau pour calés avec des pierres plus petites, afin d’assurer leur
les plantes montagnardes de tourbières, stabilité ; le jointement de ciment est disgracieux et peu
• l’emplacement d’une petite cascade ou d’un ruisselet solide, et nuisible par son calcaire à certaines plantes.
éventuellement,
3) Plantation des végétaux
Les plantes sont mises en place quelques semaines au
minimum, voire quelques mois après l’établissement de la
rocaille, lorsque le sol est tassé et les rochers bien “ assis” .
Il est rapporté, si nécessaire, entre les rochers ou groupes
de rochers, sur 25/30 cm d’épaisseur, du mélange terreux
cité plus haut, que l’on tasse.

Création d’une “poche” de plantes


de terrain humide.

Compost
tourbeux léger

Couche de glaise imperméable tassée

24
5) Soins d’entretien
a) au printemps et en été, suivant la plantation :
• placer près des vivaces des tas d’appâts hélicide, contre
les escargots et les limaces ;
• désherber par sarclage et détruire, près des jeunes plan­
tations, les algues qui pourraient se former dans les poches
humides ou sur les rochers. Cette opération est à renou­
veler ;
• traiter contre les principaux parasites éventuels : oïdium,
pucerons, fourmis... ;
• apporter un peu d’engrais après la reprise des plants, en
cours d’été ;
• surfacer la terre entre et autour des plantations avec de
la tourbe pour maintenir l’humidité et éviter le dessèche­
ment du sol ;

b) à l’automne de la plantation :
• toiletter les plantes en enlevant les feuilles mortes et en
coupant les tiges desséchées des grandes vivaces, telles
que Delphinium... ;
• planter les bulbes de tulipes botaniques, les scilles, mus-
caris, perce-neige... ;
• protéger du froid, dès l’automne, les plantations récentes
ou les plantes les plus délicates par des paillassons ou
des sacs de jute ou de la paille maintenue en place par
Iberis, Campanules muralis, Corbeille d’or... des végétaux une pierre par exemple.
de choix pour la garniture de murets.
c) au printemps de la 2e année :
les mêmes soins sont à prodiguer qu’en cours de pre­
Quelques plantes préfèrent les sols un peu calcaires ; on
ajoute alors au mélange trois à cinq poignées de chaux mière année, mais il faut aussi :
ou de craie par brouette de mélange. • veiller à ôter la protection hivernale dès les premiers
D’autres végétaux, tels que : Sedum, Sempervivum (Jou- signes du départ de la végétation ou lorsque les fortes
barde), Saxifrage Aizon ou Cotylédon, Rhododendron fer­ gelées ne sont plus à craindre ;
rugineux... préfèrent un sol nettement sableux et acide que • bêcher superficiellement en enfouissant du terreau ou du
l’on installe dans un site plus horizontal ou dans la pente fumier en poudre au milieu et autour des groupements de
à condition qu’il soit maintenu sur le pourtour par des plantes et des arbustes ;
pierres. • rechausser les plantes qui auraient été soulevées par le
Les plantations se font, si le temps convient, en août/sep- gel ou déterrées par le ravinement.
tembre, pour les terrains habituellement assez secs l’hiver, d) au printemps de la 3e année :
dans le cas inverse en mars/avril lorsque les pluies sont
moins fréquentes et que la terre se ressuie et se réchauffe. • diviser les touffes des plantes vivaces envahissantes et
repiquer leurs éclats ou bien limiter leur extension latérale :
Ne pas planter, toutefois, sur un terrain sec s’il n’a pas Ceraiste, Iris, Sedum, Saxifrage... ;
été arrosé deux jours avant la plantation. • remplacer les plantes mortes ou manquantes par des
On commence par planter les petits arbustes isolés, puis exemplaires de la même espèce ou variété ou substituer
les plantes vivaces à raison de 3 à 10 par espèce ou par un groupement ne donnant pas satisfaction par un ensem­
variété, selon leur développement ; viennent ensuite les ble de plantes nouvelles.
bulbeuses à floraison printanière, si la plantation a lieu
en automne. 6) Muret fleuri
On comble les vides temporaires au printemps par des Les plantes vivaces utilisées pour le fleurissement des
plantes annuelles ou bisannuelles en attendant que les murets sont les mêmes que celles utilisées dans les jardins
vivaces se substituent progressivement aux précédentes. de rocailles.
On ménage de place en place, dans le muret, des évide­
4) Choix des plantes ments que l’on remplit de terre. On y plante des vivaces
On utilise de préférence, les arbustes nains ou à port
à port dressé ou retombant. Le sommet du muret et le
étalé et les plantes alpines indiqués pour le jardin de
bord du terrain soutenu peuvent aussi être plantés et
notamment par des espèces à port retombant. Ce type de
montagne, en tenant compte de la nature du sol et de
décor est particulièrement indiqué pour les jardins de
l’ensoleillement conseillés pour chacun d’eux. Ceux-ci montagne où les murets de soutènement sont nombreux.
acceptent sans difficulté d’être plantés à basse altitude.
En conséquence, se reporter au chapitre “ JARDIN DE
MONTAGNE” pour déterminer les végétaux à utiliser.
On peut employer également d’autres végétaux conseillés
dans les jardins japonais, tels que : Erable japonais (Acer
palmatum), Noisetier à branches tortueuses, Cèdre bleu
pleureur de l’Atlas, Cryptomeria japonica elegans nana,
Cerisiers à fleurs pleureurs sur courte tige, Azalées japo­
naises, Andromèdes...
On écartera les plantes horticoles qui s’harmonisent mal
avec l’aspect naturel, sauvage et alpestre volontairement
donné au jardin de rocailles : roses modernes, tulipes dou­
bles, etc., trop sophistiquées, ainsi que les plantes an­
nuelles ou pérennes à massif : pétunia, rose d’Inde, sauge,
agératum, géranium, calcéolaire...
Par ailleurs, le jardin de rocailles ne comporte pas de
gazon, mais simplement des plantes gazonnantes consti­
tuées de mousses ou de plantes saxatiles en coussinets qui,
par leur verdure et leur aspect tapissant, rappellent les Muret fleuri en pierres Muret fleuri en pierres
gazons fleuris. Citons : Sagine, Saxifrage hypnoïdes et taillées et jointées. sèches non taillées.
excapa, Silène acaule...
JARDINS EN SITUATIONS PARTICULIERES
Il existe un certain nombre de situations particulières concernant la topographie, le climat ou l’utilisation des végé­
taux, qui créent pour les jardins des conditions spéciales.

JARDINS DE BORD DE MER


Il règne, près des côtes, un climat généralement doux, de l’intérieur. Il suffit de se souvenir qu’il faut prendre des
caractérisé par des vents humides et chargés de sels et précautions à l’égard des effets du vent (tuteurage ou
d’embruns. palissage des arbres, arbustes et plantes vivaces hautes),
Les vents fréquents sont à eux seuls un facteur limitant le et préférer les plantes des listes de la zone ci-après
développement des plantes, mais lorsque, en plus, ils indiquée.
transportent des grains de sable abrasifs par leur grand
nombre, il y a peu de plantes qui acceptent de telles
conditions. 2) Zone au-delà de 50 m et jusqu’à 250 m
Les situations extrêmes peuvent être, en ce qui concerne
la nature des sols : du rivage
• soit très calcaires dans les régions des falaises : Caux, Nous supposons qu’il existe un écran naturel de végétaux
Cassis, Bonifacio... ou une construction qui modère les effets du vent et du
• soit totalement siliceuses: Mont Saint-Michel, Calvados, sable. Dans ces conditions, il peut être mis en place les
Vendée... dans les zones qui sont au niveau de la mer ; plantes de bord de mer suivantes :
• soit très limoneuses et marécageuses : baie ou delta des • Plantes bulbeuses
rivières...
Agapanthe (zone sans gel) Colchique
Quelle que soit la nature du sol, nous devons distinguer 3 Anémones Crocus
zones : Jacinthes Glaïeul
Fritillaires en zone sableuse Iris
1) Zone de 50 m située à partir du rivage Muscaris Montbretia
Scilles Nerine (en zone sans gel)
Trois cas extrêmes sont possibles : Alstroemère Sternbergia (en climat
Arum chaud)
a) - Elle est formée de dunes de sable ; il faut arrêter leur
progression à tout prix : Tigridia
• soit par des semis d’Oyat (Psamma des sables ou Ely- • Plantes vivaces :
mus arenarius), d’Ajoncs ou de Genêts à balai, ainsi que
des pins maritimes. Lorsque ces arbres seront développés, Achillée (en zone calcaire) Gypsophile
Allium (en sol calcaire Iberis
il pourra être planté des végétaux de sous-bois tels que notamment)
Pachysandra, Fougères Royales, Pervenches... Lavande (en zone chaude)
Anaphalis Leucanthème
• sait par des ouvrages artificiels : haies de Canisses ou Armeria (en zone sableuse Lychnis
de lattes disposées verticalement sur une longueur de particulièrement) Nepeta
10 à 20 m sur 2 lignes et en quinconce. Ce n’est que Aubrietia Œnothera (en zone
derrière ces obstacles qu’il est possible de planter des Aster (en sol calcaire) sableuse)
végétaux dits “ de bord de mer” . Campanule Potentille
Les plantations des jeunes sujets peuvent être pratiquées Centaurée Œillet mignardise
au travers d’un film plastique perforé qui empêche l’éro­ Cerastium Rudbeckia
sion éolienne et maintient la fraîcheur du sol. Il faut toute­ Cinéraire maritime Santoline
fois bien maintenir les bords du film plastique par des (en zone sableuse) Scabieuse
pierres ou des chevrons. Coréopsis Sedum
• Echinops Sempervivum (= joubarbe)
L’apport d’eau par arrosage est capital : il doit être suivi Eryngium (= Panicaut) Tritoma
minutieusement, ainsi que le lavage du feuillage par une
fine pulvérisation au jet d’eau afin d’entraîner le sel... • Arbustes :
b) - La zone de 50 m est formée de marécages ; il faut Agave americana (pour
faucarder les herbes émergées puis assainir le terrain en Hyppophae rhamnoïdes
zone chaude et sableuse, (en zone sableuse)
évacuant l’eau par des fossés. La terre des fossés sert à accepte les sols un peu (= Argousier)
rehausser le niveau du sol contigu et ce n’est qu’ensuite s^lés) Pin Mugo Mughus
qu’on pourra planter des végétaux adaptés aux terrains Atriplex halimus = Pourpier Pittosporum (en zone
humides. Mais veiller à ce que les fossés écoulent suffi­ maritime (pour zone chaude)
samment l’eau pour qu’il n’y ait pas mélange de l’eau chaude) Acacia commun
douce et de l’eau saumâtre. Arbustus unedo (en zone (= Robinia)
Les travaux d’assainissement sont généralement entrepris
et financés par les collectivités locales et non pas par les chaude) Rosa rugosa
Eleagnus Ebbeingi, (= rosier rugueux)
particuliers. umbellata et angustifolia Genêt d’Espagne
c) - La zone est constituée d’une pente rocheuse (cas fré­ Escalonia (= Spartium Jonceum)
quents en Bretagne et sur la Côte d’Azur) que l’on peut Evonymus (= Fusain) (en terrain granitique)
aménager en terrasses, parfois avec apport indispensable Tamaris (en zone sableuse)
de terre entre les blocs de rochers. Il faut aussi quelque­ • Arbres :
fois réunir les rochers par un mur de pierres sèches qui
soutient la terre de la terrasse ; choisir des végétaux des­ Ailanthe ( = Vernis Pin maritime et
tinés aux terrains secs car ces lieux sont très bien drainés du Japon) pin sylvestre
généralement. Prévoir un système d’arrosage au besoin Cyprès de Lambert Robinier (= Robinia
par gravitation, de terrasse en terrasse, ou par aspersion. Cyprès de Leyland Pseudo Acacia
Mûrier commun (à fruits = Acacia blanc)
Mais plus généralement la propriété se trouve très peu comestibles, pour zone Chêne vert (= Quercus
au-dessus du niveau de la mer et le sol n’est pas encom­ chaude) llex) (en zone chaude)
bré de rochers... Le jardin du bord de mer est alors dans Mûrier Kagaya (pour zone |f (= Taxus Baccata)
des conditions analogues à celles des jardins habituels chaude)
26
3) Zone au-delà des 250 m du rivage
Plantes bulbeuses et plantes vivaces : toutes celles de la
zone précédente.
# Arbustes :
Aubépine Laurier Palme
Aucuba (en zone calcaire) Laurier Rose
Buis (en zone calcaire) (en zone chaude)
Buissons ardents Mimosa (= Acacia déalbata
(= Pyracantha) et floribunda)
Ceanothus (en zone chaude
Cotoneaster et sableuse)
Cytise (en zone calcaire) Romarin
Gynérium = Herbe de Rhododendron
la Pampa (en zone sableuse)
Hortensia Rosiers divers
(en zone sableuse) Seringat (= Philadelphus)
Houx (en zone calcaire) Spirées diverses
Hypericum Sureau
Lierres Symphorine
Lonicera nitida Viburnum divers
Mahonia Yucca (en zone sableuse)
Un jardin de bord de mer dans l’île de Bréhat où réussis­
sent particulièrement bien les hortensias.
# Arbres :
Albizzia (en zone sableuse Frêne • Arbres fruitiers :
ou calcaire mais chaude) Genévrier commun Toutes les espèces — y compris l’olivier et le figuier en
Araucaria Pin noir de Corse région méditerranéenne — peuvent être plantées dans cet­
Arbre de Judée ou d’Autriche te zone, du moment où elles sont protégées des vents qui
(= Cercis silicastrum) Sorbier limitent leur développement et risquent de faire chuter les
Bouleau Pin Parasol fruits de certaines variétés (notamment ceux à pédoncule
Cyprès divers (en zone chaude) court lorsqu’ils sont groupés par deux ou trois). Néan­
Cèdres Platane moins, tous les arbres devront être palissés ou tuteurés,
Charme Thuya plicata et atrovirens d’où l’intérêt des formes basses.

LE JARDIN DE MONTAGNE
Plusieurs éléments (topographie, climat, matériaux...) parti­ plantes vivaces ou bulbeuses sont donc soumises à des
culier à la montagne influent de manière importante sur conditions climatiques assez rudes, dues à des variations
la conception et la réalisation du jardin situé au-dessus de fréquentes. Elles ne sont pas protégées continuellement du
I 000 mètres d’altitude. froid par la neige durant l’hiver et subissent des excès
d’humidité qui, à certains moments, se transforment en
1) La pente glace que vient ou non recouvrir une nouvelle chute de
neige. Il est donc préférable — outre les arbustes ou ar­
II arrive que la propriété soit située sur un replat, mais bres restant à demeure — de ne compter, pour fleurir
souvent aussi elle se trouve sur un plan incliné et parfois le jardin, que sur les plantes annuelles semées ou plantées
ce “ plan” est accidenté. après le dégel définitif du printemps... à moins d’introduire
En montagne, les pentes ne sont pas ravinées si elles sont des plantes vivaces élevées en plaine et qui, pour certaines
en prairie ou boisées (Genévriers, Aulnes, Mélèzes, Pins seulement, résisteront aux hivers suivants.
ou Sapins... qui fixent le terrain), à moins qu’elles ne soient
maintenues en place par la présence de gros rochers à Au-dessus de 1 600 m, la situation est différente car géné­
des niveaux différents. Si l’on modifie la structure natu­ ralement la neige demeure tout l’hiver sur le sol — certes
relle par l’implantation d’un jardin, il faut : en épaisseur variable — mais elle remplit toujours son rôle
• laisser en place quelques arbres situés dans la partie la de protection à l’égard du froid pour les plantes basses. On
plus haute de la propriété pour maintenir le terrain, et peut donc y planter bon nombre d’espèces bisannuelles et
bénéficier de leur ombre en été. Cet emplacement consti­ vivaces, cultivées ou sauvages. Rien n’empêche, en effet,
tuera une salle de repos idéale lorsque y seront installés de rapporter de “ courses” en montagne (hors des parcs
(à peu de frais puisque le bois n’est pas rare) une table et nationaux) des plantes alpines dont les fleurs ont pour la
des sièges rustiques ; plupart des coloris vifs et attrayants. Prélever ces plantes
avec une motte de terre.
• prévoir un ou des murs de soutènement (en pierres sè­
ches ou cimentées) qui pourront être garnis de plantes Par contre, la neige — si belle lorsqu’elle est fraîchement
alpines fleuries et surmontés de jardinières également fleu­ tombée sur les branches — fait ployer par son poids les
ries en été ; petits arbustes. Ils risquent par suite d’être cassés ou de
prendre une forme courbée et par la répétition d’année en
• ménager des terrasses où seront plantés les arbres frui­ année, ils auront une croissance soit tordue, soit inclinée,
tiers, les arbustes et les plantes d’ornement et même le soit limitée en hauteur.
potager.
II y a donc lieu, surtout à leur jeune stade, et pour les coni­
fères feuillés en hiver notamment, soit de les débarrasser
2) La neige et le gel régulièrement du poids de la neige ou de les abriter avant
Entre 1 000 et 1 600 mètres, le plus souvent, le terrain sup­ l’hiver par un faisceau de lattes de bois, fichées en terre
porte des chutes de neige d’importances irrégulières d’une et réunies à leur sommet, par une ligature au-dessus de la
année à l’autre, entrecoupées de périodes de fonte. Les flèche de l’arbuste.
27
Aire de repos rustique
Mur fleuri et escalier
Rocaille de
plantes vivaces
et petits arbustes Massif d’arbustes
de terre de bruyère
* %
et d’ombre
Terrasse dallée (lauzes)

Exemple de jardin de montagne.


Route

Le froid étant vif tout l’hiver, on devra attendre le dégel b) Bois et pierres existent sur la propriété
définitif se traduisant par l’évaporation et l’écoulement in­ Si l’emplacement du jardin est malheureusement “truffé”
tenses de l’eau de fonte des neiges, pour semer les pre­ en surface de pierres de quelques kilos, il faudra les extir­
mières fleurs. per et s’en servir pour constituer des murets de clôture, ou
empierrer les chemins de desserte de la propriété. En zone
Bien que la période de végétation soit plus courte qu’en schisteuse, ces pierres étant plates (lauzes) sont utilisées
plaine (de mai à octobre seulement), les plantes basses ont pour le dallage des chemins et des lieux de repos.
le temps de se développer complètement et de fleurir car En zone granitique, les pierres de 30 à 50 kg seront em­
la croissance est exubérante en début de saison grâce à ployées pour agrémenter un jardin alpin ou un jardin de
une luminosité plus intense qu’en plaine. rocailles tous deux étant de même conception, c’est-à-dire
Pour les arbustes et les arbres, seules quelques essences vallonnés, divisés par des passe-pieds (éventuellement un
ou variétés ornementales ou forestières acceptent une escalier) et plantés de végétaux herbacés, groupés par 3
telle altitude car les températures y sont pratiquement ou 5 et d’arbustes de petit développement (généralement
négatives tout l’hiver. des conifères) à port soit étalé, soit érigé, ne tenant que
Toute végétation cesse — en France — au-dessus de peu de place.
I 800 ou 2 000 m, hormis le gazon et les plantes alpines...
mais à cette altitude, aussi, il n’existe plus de maison indi­
viduelle ni de jardin. 5) L’exposition
Si certaines espèces poussent plus volontiers dans les sites
3) L’eau tournés vers la lumière (Mélèze par exemple) c’est-à-dire
vers le sud ou adret, alors que d’autres (Epicéa par exem­
On dit souvent que “ l’eau court partout” en montagne. ple) préfèrent l’ubac ou ombre, le point cardinal vers lequel
Ce dire est souvent vrai et maintes propriétés habitées sont se trouve tourné le jardin n’a pas une importance déter­
situées près d’un torrent, un ruisseau, un ruisselet... ou minante du point de vue de l’éclairement. L’ombre procurée
une source qui les traversent même, dans bien des cas. par les arbres avoisinants est plus déterminante pour le
La proximité d’un point d’eau résout donc le problème de choix des végétaux ; nous en tiendrons compte dans l’énu­
l’arrosage indispensable en été car la chaleur diurne est mération des végétaux alpins.
souvent forte en altitude.
Par contre, la direction du vent dominant, s’il y en a, qui
Par contre cette présence d’eau sur la propriété oblige coule d’un col ou monte de la vallée, conditionne aussi le
qu’elle soit “ canalisée” . On en profitera pour planter à choix des plantes car le vent peut apporter l’humidité
proximité des végétaux de terrains humides et d’ombrage,
puisque les ruisseaux sont souvent bordés d’Aulnes, de
Noisetiers, ou de Conifères de montagnes.
II pourra aussi être aménagé un petit bassin, ou mieux une
fontaine, par dérivation vers un creux adéquat, d’une con­
duite captant une partie du ruisseau ou de la source
voisine.

4) Bois et pierres
Deux cas sont à distinguer :
a) Bois et pierres n’existent pas sur la propriété
Les carrières et les scieries n’étant généralement pas
éloignées en montagne, les pierres et le bois constituent
deux matériaux relativement peu onéreux.
Ils permettent de faire des aménagements rustiques qui
Photo P. Trioreau

s’insèrent bien dans le cadre environnant.


Les voliges de pin ou de mélèze permettent de faire des
clôtures esthétiques si elles sont vernies, et les rondins
refendus constituent de belles marches pour les pentes.
Il sera même possible de trouver des abreuvoirs ou des
auges de pierre patinées s’harmonisant à merveille avec
le jardin, et que l’on décorera de plantes à massif et de
bulbeuses, l’hiver fini. Panicaut (chardon) Joubarbe aranéeuse
28
atmosphérique ou au contraire le froid et le dessèchement.
Seuls la tramontane qui souffle d’Espagne vers les Pyré­
nées Orientales et le foehn passant d’Italie en Suisse sont
chauds.

6) La nature du sol
Il faut distinguer 2 types différents de sols :
-ceux calcaires qui favorisent le développement des espè­
ces calcicoles (genévrier Sabine, aster, edelweiss...) ;
-ceux non calcaires, donc le plus souvent acides (d’origine
granitique ou schisteux) qui favorisent la croissance des
plantes calcifuges (rhododendron, primevères, fougères,
saxifrage, lis) avec le cas particulier des tourbières, c’est-
à-dire des zones marécageuses où poussent les joncs, les
sphaignes...

7) Choix des plantes


La nature du sol en place conditionne le choix des plantes.
En terrain calcaire, il faudra aménager entre les rochers
des “ poches” de terre sableuse rapportée et d’humus
additionné d’un peu de soufre pour cultiver les plantes de
terrain acide ; tandis qu’en terrain granitique ou schisteux,
il suffira d’apporter de la chaux ou de la craie broyée
mélangée à la terre aux emplacements des plantations de Rhododendron sauvage
plantes calcicoles.

Végétaux pour terrains acides Végétaux indifférents aux terrains Végétaux pour terrains calcaires
1) Plantes vivaces Aubriette O c Achillea tormentosa O
Aconit Napel et Tuloup € 0 Ancolie alpina et pyrénaica O c Androsace villosa O
Arnica O Cerastium O Anémone Pulsatille O
Campanules diverses, Echinops ritro O Anémone alpina
dont Barbata O Epilobium O et Anémone vernalis O
Doronic O Eryngium (= Panicaut des Alpes) O Aster des Alpes O
Nepeta O Ficoïde tricolore O Carline (chardon jaune O
Primevères hybrides O © Gentiane acaule (bleue, petite) c • au ras du sol)
Primevère farineuse € 0 Gentiane lutea (jaune, grande) O Dianthus alpinus et deltoïdes O
Renoncule des glaciers O Géranium alpinum O Edelweiss O
Saxifrage hypnoïdes Lin des Alpes O Genepi O
(gazon turc) € Œnothère O Gypsophile O
Saxifrage Aizoon O Pavot d’Islande (P. nudicaule) O Joubarbe (= Artichaut
Saxifrage cotylédon O Saponaire ocymoïdes O = Sempervivum) O
Saxifrage umbrosa O Serpolet O Joubarbe des toits
Soldanelle des Alpes O Viola cornuta O c (= sempervivum tectorum) O
Trolle € Joubarbe toile d’araignée
(= S. arachnoïdeum) O
Saxifrages diverses (S. caesia) O
Sedum acris et album O
Véronique Teucrium O
2) Bulbeuses Crocus O €
Fritillaire O Cyclamen € • Légende
Lis Martagon, L. orange Iris siberica O O = mi-ombre
et L. des Pyrénées c Iris Pumila O • = ombre
Muscari c O = soleil
Scille c
Tulipe forsteriana T. greigii
et Kaufmanniana O

ARBUSTES CONIFERES (moins de 2 m) ARBRES


Aulne glutineux et vert Cyprès de Lawson Abies subalpina (= sapin)
Berberis umbellata Cyprès Fletcheri Abies grandis (= sapin)
Bruyère (= Erica carnea) Cyprès Pottenii Bouleau
Cognassier du Japon (= Chaenomeles Cyprès nain (= Chamaecyparis Hêtre
= Cydonia) obtusa nana) Mélèze
Cotoneaster horizontalis Epicéa (= Picea excelsa Remonti) Pin à crochet (P. cembro)
Cotoneaster microphylla Epicéa (= Picea albertiana conica) Pin noir d’Autriche
(= C. congesta) Genévrier (= Juniperus Communis Picea excelsa (= épicéa)
Cotoneaster Dammeri et squamata) Sorbus aria
Daphné mezereum et striata Genévrier (= Juniperus sabina et
Eglantine (= Rosa canina) horizontalis)
Groseillier à fleurs (= Ribes) If (= Taxus baccata repandens)
Lilas If (= Taxus cuspidata nana)
Lonicera pileata et pyrenaïca Pin (= Pinus mugo mughus)
Rhammus alpina et pumila Thuya occ. Ellwangeriana Rheingold
Rhododendron ferrugineum
Ruscus
Saule nain (Salix herbacea,
retusa et reticula)
Spirea bullata
Viburnum Davidii
29
JARDIN EN TERRASSE SUR IMMEUBLE

La destination et l’utilisation d’une telle terrasse sont tou­ Il y aura donc intérêt à les protéger sur 1 ou 2 côtés par
jours les mêmes quelle que soit l’agglomération où elle des “ pare-vents” de bambous, canisses, filet de nylon à
est implantée : créer au milieu d’une ville, un coin de mailles fines. Mais attention : si l’on utilise des glaces à
verdure et un lieu de repos pour les beaux jours qui pro­ cet effet, celles-ci jouent parfois le rôle de “ loupes” et
longent la pièce de séjour ou le salon et qui s’harmonisent brûlent les plantes. Il en est parfois de même par les
le plus possible avec lui. rayons solaires réfléchis par les vitres de la pièce de séjour.
L’aspect campagnard ou rustique de la terrasse est à Sans aller jusqu’à cet extrême, les plantes de terrasses
déconseiller si la pièce est de style moderne par exemple sujettes à un dessèchement plus rapide que les mêmes en
et vice-versa. jardin normal — en raison du vent, de la forte chaleur et
de la dessiccation delà terre dans des contenants entourés
1) Démarche préalable à la création d’air — doivent être arrosées copieusement et souvent
même bassinées... de préférence le soir pour que ces
d’un jardin en terrasse végétaux bénéficient de la fraîcheur durant la nuit et
échappent aux risques de brûlure du feuillage par les
Avant d’installer ce “jardin suspendu” , il est nécessaire de gouttelettes d’arrosage pouvant aussi jouer le rôle de loupe.
s’assurer de l’autorisation du propriétaire ou des copro­
priétaires voisins pour ne pas leur causer de trouble de Attention aussi aux plantes craignant les gelées de quel­
jouissance pour leur appartement : certains aménagements ques degrés en hiver (plantes bisannuelles ou Camélia,
en hauteur peuvent en effet priver les voisins de la vue ou Laurier rose...). II faudra rentrer les jardinières à l’autom­
du soleil et nuire ainsi à la valeur esthétique de leur propre ne, ou les protéger, ou renouveler les plants au printemps.
terrasse. L’ombre d’un mur ou de l’appartement pendant la plus
Il faut s’inquiéter également auprès de l’architecte ou grande partie de la journée, lorsqu’elle existe, devra égale­
d’un entrepreneur de construction que le “ plancher” de la ment être prise en considération pour le choix des plantes
terrasse peut supporter le poids d’un revêtement spécial (voir plus loin).
éventuel, et surtout le poids des aménagements et apports Choix des récipients et leur préparation
de terre qui sont bien plus important qu’on ne le suppose Certains sont fixes et édifiés en même temps que la
à priori. En effet, 1 m3 de terre répartie sur 3 m de long, construction ; ils sont en béton ou en brique et l’archi­
0,66 m de large (soit 2 m2) et 0,50 m de hauteur pèse tecte a donc prévu leur hauteur adéquate en fonction de
plus d’une tonne, soit 500 à 600 kg par m2 alors que les la charge de terre que peut supporter l’édifice. La hauteur
constructions sont généralement prévues pour résister en et la largeur conditionnent le type de végétaux qui peuvent
moyenne à 200 kg par m2. Il s’avère nécessaire de recher­ y être plantés (1).
cher les matériels et les matériaux les plus légers possi­
bles. L’allègement du mélange terreux est par ailleurs D’autres — et c’est le cas le plus général — sont mobiles
conseillé pour le bon développement des végétaux (voir sur roulettes (jardinières ou bacs) ou facilement déplaçâ­
plus loin). mes à vide mais beaucoup plus difficilement, remplis de
mélange terreux ; c’est pourquoi leurs dimensions doivent
être limitées au maximum à 1 m en longueur, 0,30 m en
2) Particularités à considérer largeur et 0,40 m en hauteur (ce qui correspond déjà à
140/160 kg de terre) ; même poids pour les bacs de
D’autres facteurs doivent être également étudiés de près 120 x 30 x 30 cm.
car ils conditionnent la conception et la réalisation de la
terrasse “verte” sur l’immeuble, ou sur toiture de garage Les formes des bacs sont diversifiées : cylindriques, cubi­
ou balcon, en un mot sur toute partie aérienne et hori­ ques, parallélépipédiques, coniques renversés, en coupe,
zontale des constructions en ville. et pour les jarres en forme d’amphores ; il est donc possi­
Surface ble de varier les styles sans oublier qu’il faut cependant
Un tel jardin se singularise avant tout par la limitation de une unité d’ensemble dans les formes. Il en est de même
sa surface maximum à 150 m2 et souvent moins. Il n’est pour la couleur et la nature des composants des conte­
donc pas question de créer à ce niveau un jardin compre­ nants qui peuvent être :
nant des arbres... mais tout*au plus de petits arbustes et -en bois (chêne ou pin), peint, ou mieux, verni ;
des plantes grimpantes dont le développement sera d’ail­ - en terre cuite, non peinte ;
leurs limité en hauteur et en largeur par leur mode de -en béton, solide mais lourd
culture, un peu artificiel, dans un récipient. - en amiante-ciment, plus léger et plus fragile.
Etanchéité et drainage Ces deux derniers matériaux peuvent être habillés d’un
Nous posons pour principe que le plancher de la terrasse matériau plus noble : bois, écorce de liège...
est étanche dès sa construction et qu’une légère pente Rappelons que le fond doit être muni d’un ou plusieurs
a été prévue pour l’écoulement des eaux de pluie et d’ar­ orifices d’évacuation, eux-mêmes surmontés d’un matériau
rosage des récipients ou du gazon vers un point bas et de drainage (sable, graviers, tessons, ou mieux, argile
une conduite d’évacuation afin qu’aucun dégât ni préjudice expansée en billes) et d’un feutre de laine de verre de
ne soit causé aux voisins. Cette évacuation devra être 2,5 cm d’épaisseur ou un film de fibres non tissées, filtrant
conçue pour recevoir éventuellement des eaux terreuses l’eau.
résultant des éclaboussures d’arrosage des jardinières. La garniture du fond du bac étant prête, incorporer un
Tous les récipients mobiles (à l’exception des bacs à réser­ mélange terreux le plus léger possible qui peut être com­
ve d’eau) ou fixes, qu’ils soient incorporés ou non dans la posé (en volume) de :1
terrasse, devront être équipés d’un système de drainage.
Ceci est impératif pour éviter la boue et l’asphyxie radicu­
laire des plantes. Toutes les jardinières devront être per­
cées de trous dans leur fond ou à leur base et garnies d’un
matériau drainant (voir plus loin). (1) Avec 80 cm de hauteur et de largeur de terre on peut
Conditions climatiques prévoir des arbustes assez grands. Les rosiers, les plantes
La situation de ces terrasses au sommet d’immeuble les grimpantes, les petits conifères se contentent de 50 cm
rend souvent froides en hiver et très chaudes en été en tandis que les bulbes, les plantes vivaces et le gazon
nême temps que très exposées aux vents. acceptent 25 cm de profondeur de mélange terreux.

30
Petite terrasse dallée.
Remarquer les jardinières et bacs divers
contenant chacun un type d’arbustes
(à feuillage décoratif, à fleurs...)
avec ou sans conifère.

Mélange n° 1 : 1/2 de terre de jardin


1/4 de terreau Enfin, est apporté sur 30 cm de hauteur ou un peu plus,
1/4 de tourbe + sable le mélange terreux composé comme suit :
pour la majorité des végétaux - 1/3 en volume de terre franche,
Mélange n° 2 : 1/2 de terre de bruyère -1/3 en volume de terreau et de tourbe,
1/4 de terreau -1/3 en volume de flocons d’agromousse qui aère et allège.
1/4 de tourbe On ramène ainsi le poids du mélange de 1 400/1 500 kg
pour plants de terre de bruyère au m3 à 1 200 kg.
Nous venons de décrire la méthode traditionnelle de déco­ Précisons que les petites constructions (murets des jardi­
ration d’une terrasse avec des jardinières et des bacs nières fixes ou dallage des sentiers...) peuvent être maçon­
garnis de végétaux, mais il peut être procédé à des plan­ nés directement sur le drainage que l’on sépare seule­
tations à même la terrasse à condition d’utiliser des techni­ ment de la maçonnerie par un film de plastique.
ques et des matériaux modernes, qui économisent 50 % Accessoires :
de poids en charge par unité de surface de plancher. Outre les bacs et jardinières, la terrasse peut être “ meu­
Au classique lit de gravier sont substituées des plaques de blée” :
drainage en polystyrène haute densité (Agrodrain) de 5 • de treillages pour palisser les plantes grimpantes (à éloi­
ou 6 cm d’épaisseur, et de 2 kg au m2, posées l’une contre gner de 3 ou 4 cm des murs pour éviter leur pourriture s’ils
l’autre, et que l’on recouvre d’un matériau filtrant (Agro­ sont en bois) ;
mousse) de 10 cm d’épaisseur et 12 kg au m2 à sec. • des panneaux servant de séparation ou de pare-vents,
Cette résine d’urée formol condensée retient en moyenne également en bois ou en grillage auxquels peuvent être
au m2 50 litres d’eau d’arrosage ou de précipitations, qu’el­ accrochées des potées légères ;
le restitue en période devenant sèche au mélange terreux
placé au-dessus. Elle évite aussi aux particules de ce • des caillebotis en bois teinté placés sur la terrasse pour
mélange d’être entraînées dans le matériau de drainage atténuer la chaieur du sol, brûlant en été puisqu’il est le
sous-jacent. plus souvent en béton ou en dalles ;
• des bancs ou fauteuils ;
Il est ensuite placé un filet de nylon dont les fines mailles
seront traversées par les racines des arbustes, leur don­ • des salons de jardins ;
nant ainsi plus de stabilité au vent dans ce mélange ter­ • des parasols ;
reux d’une épaisseur relativement faible. • des lampadaires ou lanternes...
31
METHODE TRADITIONNELLE METHODE NOUVELLE

\Filet nylon
Comparaison de la composition du contenu de deux jardinières.

3) Choix des végétaux 17 Décor permanent


Les végétaux devront être sélectionnés avec soin en fonc­ a) arbustes
Mélange
tion de : Feuillage persistant Situation terreux
• l’emplacement qu’ils doivent occuper : ombre ou soleil ; Ensoleillée Ombre
• de la nature du mélange terreux ; Aralia X 1

• de la profondeur du récipient. Aucuba X X 1


Azalée X 2
En ce qui concerne les arbustes, il sera nécessaire, en Buis X X 1
plus, de n’assembler entre elles que des espèces à feuil­ Bruyère (caluna et érica) 2
X
lage persistant ou des espèces à feuillage caduc (ce qui Buisson ardent 1
x X
n’empêche pas d’avoir deux bacs séparés, plantés chacun Chamaecerasus nitida X 1
X
d’un de ces 2 types d’espèces). La plantation d’arbres Chamaecyparis Elwoodi * X 1
X
d’ornement est déconseillée car ils périclitent rapidement Cotoneasters divers 1
X
par insuffisance du volume de terre. Eleagnus 1
X
Pour obtenir rapidement des jardinières garnies, il est Fusain X X 1
nécessaire d’utiliser à la plantation des plantes cultivées Genevrier * (Skyrocket,
en godets, ou pots ou pourvues d’une motte de racines de Pfitzer et Hetzi) X X 1
serrée. If* (Taxus Occ. Rheingold
et Baccata Aurea) X 1
Laurier sauce X 1
Lavande 1
4) Soins aux végétaux Lierre
X
X 1
Il faut être attentif au comportement des végétaux sur bal­ Mahonia X 1
con et terrasse, plus fréquemment que pour ceux des Millepertuis (Hypericum) X X 1
jardins de plain pied : Rhododendron X 2
• arroser et bassiner régulièrement le soir notamment les Romarin X 1
plantes dites de terre de bruyère et les conifères, Skimmia X 2
Thuya* (Occ. Globosa
• biner fréquemment en surface pour décroûter le sol, et Little Champion) X X 1
• palisser les plantes grimpantes et tuteurer les fleurs des Thuya Plicata Atrovirens * X X 1
vivaces et annuelles de plus de 20 cm car le vent est sou­ Troène X X 1
vent fort en “ altitude” ,
Feuillage caduc
• supprimer les fleurs et feuilles fanées, inesthétiques, Acer palmatum X X 1
• traiter contre les parasites animaux et les cryptogames Althea X 1
lors des soirées non ventées et non pluvieuses, Cornouiller panaché X 1

• apporter un engrais soluble à raison de 5 g par 10 I d’eau Fuchsia X X 1


d’arrosage au moins 2 fois par mois et même plus durant Hortensia X 2
toute la période de végétation. Cette opération est indis­ Rosiers X X 1
pensable plus que dans un jardin normal pour éviter que * conifère
les plantes ne trouvent plus leur nourriture dans le volume b) Plantes grimpantes
de terre imparti qui est réduit,
Capucine (annuelle) X 1
• laver à l’eau les feuilles des plantes en zone poussié­ Chèvrefeuilles X 1
reuse et polluée de fumées industrielles où l’assimilation Clématites X 1
chlorophyllienne et la transpiration des végétaux se trou­ Cobée (annuelle) X 1
vent gênées, Haricot d’Espagne
• tremper de temps à autre les petits récipients en terre (annuelle) X 1
cuite pour bien mouiller les racines de ces plantes, Houblon du Japon
• remplacer le mélange terreux en surface tous les ans (annuelle) X 1

pour les bacs plantés d’arbustes ou tout au moins réincor­ Jasmin d’hiver
porer du terreau ou du fumier en poudre, et officinalis X X 1
• renouveler la totalité de la terre avant la replantation de Lierres X X 1
nouveaux arbustes, et tous les deux ou trois ans pour les Passiflores X 1
plantes vivaces ou annuelles. Cette opération, bien que Pois de senteur X 1
coûteuse et peu pratique, est impérative pour les plantes Polygonum X X 1

en récipients si l’on n’a pas effectué de rempotage dans Vigne vierge X X 1


des récipients plus grands. Volubilis et Ipomée
(annuelle) X 1
32
c) plantes vivaces
Mélange
Situation terreux Mélange
Situation
Ensoleillée Ombre terreux
Asparagus sprengeri X X sableux Ensoleillée Ombre
Aubriette X X sableux
Cactées X sableux X
Campanules X 1 d) plantes annuelles sableux
Cinéraire maritime X X 1
Agératum X 1
Chrysanthème X 1
Balsamine X 1
Fougères X 2
Bégonia gracilis X 1
Géranium Capucine X 1
(pefargonium zonale) X 1
Coléus (en région
Gerbera X 1
parisienne) X X 1
Œillet mignardise X X 1
Ficoïde X 1
Primevère pacifique X 1
Gazania (en région
Statice armeria X 1
parisienne) X 1
Tradescantia X X 1
Giroflée X 1
Godetia X X 1
2 / Décor saisonnier Héliotrope X 1
a) bulbeuses printanières Impatiens X 1
Crocus X 1 Lobélia X 1

Jacinthe X 1 Muflier X X 1
Œillet d’Inde X X 1
Jonquille X 1
1
Narcisse X 1 Œillet de Chine X

Tulipe X 1
Pétunia X 1
Pourpier X 1
b) bulbeuses estivales Reine Marguerite X 1
Bégonia tubéreux Rose d’Inde X X 1
Sauge X X 1
et pendula X 2
Canna X 1
Souci X X 1
Verveine X X 1
Zinnia X X 1
c) plantes bisannuelles (printanières)
Giroflée ravenelle X 1
Myosotis X 1
Pâquerette X 1
Pensée X 1
Violette X 1

JARDIN DE PLANTES AQUATIQUES

Généralités Espèces nageantes


Il n’est pas besoin d’avoir un château et son parc pour Ces plantes qui couvrent parfois de grandes surfaces par
posséder une vasque, un bassin, une petite pièce d’eau leur multitude, n’ont pas en général un très grand déve­
loppement. Elles possèdent des petites racines mais qui
ou une simple fontaine...
Ces différents miroirs naturels ou artificiels qui apportent
la vie au jardin grâce aux jeux du vent sur la surface d’eau
et à la présence des poissons, peuvent être plus décoratifs
encore par les plantes qui aiment l’eau ou ses abords et
s’y reflètent.
Outre leur premier rôle qui est d’embellir, ces végétaux
permettent aussi d’abriter des grenouilles et des poissons,
de les nourrir et les oxygéner... Si tous aiment le soleil et
redoutent le vent (d’où la protection fréquente des bassins
par des haies décoratives), par contre, leur mode de végé­
tation et leurs exigences varient beaucoup.
On peut donc distinguer six catégories de végétaux :
a) espèces nageantes,
b) espèces immergées (= submergées),
c) espèces flottantes,
d) espèces émergées,
e) espèces semi-aquatiques ou amphibies,
f) espèces pour proximité des bassins et pour terrains
humides.

Pour le choix des plantes de chaque catégorie, il devrait


être tenu compte de différents types de bassins :
• profonds ou superficiels,
• constitués d’éléments naturels ou en maçonnerie, avec
bords en pente douce ou abrupte,
• remplis à l’année d’eau pure ou d’eau trouble (avec ou
sans algues microscopiques). Bassin classique enchâssé dans un jardin somptueusement
fleuri.

33
n’atteignent pas le fond du bassin. Elles risquent donc Un choix devra donc être fait en fonction de la profondeur
d’être accumulées dans un secteur sous l’effet du vent. d’eau du bassin :
Certaines portent des fleurs décoratives (bleues pour la • Faux Nénuphar (= Villarsia nymphoïdes = Limanthemum
Jacinthe d’eau et jaune pour l’Œnothère d’eau). Elles don­ nymphoïdes) : fleurs jaune d’or de juillet à septembre, pro­
nent de l’ombre aux poissons qui se réfugient sous elles fondeur 40 cm, '
mais elles favorisent aussi la croissance des algues vertes • Petit Nénuphar ( = Hydrocaris morsus ranae) : petite fleur
microscopiques qui troublent l’eau. Les quatre espèces blanche en juillet et août,
suivantes sont les plus communes : • Jaunet d’eau (= Nénuphar luteum) : fleur jaune juin à
• Jacinthe d’eau (= Pontederia crassipes = Eichornia septembre, qui replonge la nuit sous l’eau, profondeur 1 à
crassipes), 1,50 m,
• Lentille d’eau (= Lemna minor) dont sont friands les • Lotus ou Nelumbium : feuilles flottantes puis émergées,
canards, les cygnes et qui se reproduit d ’elle-même, abon­ fleurs de 15/20 cm roses en juillet, août, se transformant
damment, au point qu’il faut périodiquement la détruire en fruits en forme de pomme d’arrosoir, profondeur 60 à
pour éviter son envahissement, 100 cm. Exige des eaux très chaudes et ne se rencontre
• Œnothère (= Jussieua grandiflora), à l’état naturel que dans les régions du sud du bassin
• Châtaigne d’eau (= Trapa natans à feuilles dentées). méditerranéen,
Espèces immergées (= submergées) : • Nénuphar ( — Nymphéa) : feuilles flottantes, fleurs doubles
Ces plantes vivant constamment sous l’eau à des pro­ flottantes de juin à septembre, de coloris variés jaune, rose,
fondeurs variant de 2 0 à 1 0 0 cm, ont plus un rôle utilitaire mauve... Il existe plusieurs variétés horticoles dénommées.
que décoratif puisqu’elles abritent des petits animaux in­ La profondeur varie de 20 à 100 cm selon les variétés. Seul
vertébrés (Dytiques par exemple) et d’animacules qui nour­ le Nénuphar pygmea se contente de 10 à 20 cm.
rissent les poissons. Ces derniers se plaisent aussi parmi • Victoria regia : feuilles flottantes de 1 à 2 m de 0 , en
ces “ herbiers” où ils déposent leur frai. Enfin, ces plantes forme de tourtière, ne vivant qu’en bassin sous serre ou
herbacées dégageant beaucoup d’oxygène empêchent la à l’extérieur en pays tropical ; fleur blanc rosé de 30 cm.
formation des bactéries et des algues microscopiques qui On plante généralement 5 à 10 plantes au m2 pour les deux
créent la pollution des eaux stagnantes. premières espèces et 1 à 3 pour les 3 suivantes et la
Les principales sont : dernière... 1 seule pour 15 ou 20 m2.
• Callitriche vernalis ou mouron d’eau pour eau claire avec La plantation des nénuphars et lotus se fait en sol plutôt
léger courant d’eau, profondeur 30 à 120 cm, siliceux auquel on ajoute 1/5 de terreau de fumier en
• Cératophyllum : très peu fixée au fond, pour eau stag­ poudre. Ce mélange (qui ne doit pas contenir de débris de
nante, profondeur 50 à 120 cm, paille, au risque de flotter sur l’eau et surtout de la polluer)
• Elodea canadensis pour eau stagnante ou courante, sert à remplir les pots ou bacs où sont plantés les pieds.
• Myriophyllum verticillatum : profondeur 2 0 à 100 cm, Avant leur immersion, ils sont humidifiés, recouverts de
• Potamogeton crispus ou Potamot crépu : pour eau dor­ graviers ou d’un grillage maintenant mélange terreux et
mante ou courante, profondeur 50 à 120 cm, plante dans son récipient. Entourer le récipient d’un autre
• Renoncule d’eau (= Ranunculus aquatilis ou grenouillet- grillage, posé verticalement (en forme de manchon) et le
te) qui peut aussi se transformer en plante jaune et donner dépassant de sa hauteur pendant la reprise des végétaux
des fleurs blanches à centre jaune légèrement au-dessus pour que les poissons ne dévorent pas les premières feuil­
de l’eau ; profondeur 2 0 à 1 0 0 cm. les. Le récipient est alors immergé de la hauteur des
pétioles des feuilles de telle sorte que celles-ci soient tou­
On plante généralement 5 de chacune de ces plantes ou jours flottantes. Il faudra donc immerger progressivement
une botte de 2 0 boutures par m2 déposée au fond de l’eau. un peu plus les récipients au fur et à mesure de l’allonge­
Certaines de ces plantes sont utilisées en aquarium pour la ment des pétioles.
décoration, l’assainissement de l’eau et l’oxygénation des
poissons, telles le Myriophyllum et le Cératophyllum. Attention, il faut se renseigner en achetant des Nénuphars
car il existe des variétés rustiques sous notre climat que
Espèces flottantes l’on peut laisser dans l’eau à l’extérieur toute l’année et
Toutes ces plantes sont enracinées dans le fond du bassin. des variétés non rustiques en France (originaires des zones
Quelques-unes de leurs feuilles flottent à la surface de tropicales) que l’on garde dans les bassins chauffés à
l’eau. Leurs fleurs flottent ou émergent de quelques centi­ + 1 0 °, sous serre, l’hiver et que l’on sort en été pour
mètres seulement. placer dans les pièces d’eau lorsque celle-ci est supé­
Elles se développent dans des épaisseurs d’eau variant de rieure à + 1 2 °.
20 à 150 cm selon les espèces et variétés, mais toutes Les Lotus pour pays du sud de la Méditerranée sont à
réclament une eau calme, sans courant et si possible classer avec les Nénuphars non rustiques et à soigner de
chaude. la même façon.
QUELQUES EXEMPLES DE PROFONDEURS DE PLANTATION PAR RAPPORT AU NIVEAU DE LA SURFACE DE L’EAU
PROFONDEURS TYPES PROFONDEURS TYPES
ESPECES DE PLANTATIONS DE PLANTES ESPECES
DE PLANTATIONS DE PLANTES
AU-DESSUS De terrains Bergenia 15 à 20 cm Emergées Iris pseudacorus
DE L’EAU humides Dicentra Nénuphar Pygmea
5 à 0 cm Fougère Roseau commun
Funkia Salicaire
Hémérocalles
Menthe
Monarde 20 à 30 cm Oenothère aquatique
Tritoma Cyperus Papyrus
SOUS L’EAU Amphibies Arum d’eau 30 à 40 cm Immergées Callitriche
0 à 5 cm Astilbes Elodea
Iris Apogon Flottantes Faux nénuphar
Iris Japonais Renoncule d’eau
Lysimaque paniculé
Myosotis des marais
Mimulus 40 à 60 cm Immergées Cératophyllum
Myriophyllum
Emergée Potamogeton
5 à 10 cm Carex 60 cm et plus Flottantes Jaunet d’eau
Jonc fleuri Nénuphar
Plantain d’eau Lotus
10 à 15 cm Emergées Pontederia Cordata
Sagittaire
Sparganium
Souci d’eau
A partir d’une profondeur d’eau de 30 cm environ, les plantes désignées peuvent être plantées à des profondeurs légèrement
différentes de 10 à 30 cm en plus ou en moins. Cette variation va en s’accentuant pour les plantes les plus profondément
enracinées. Les modes de plantation (à même le fond ou en contenant) varient selon les espèces demander conseil au
34 vendeur lors de l’achat.
Photo R. Bezançon
Jonc fleuri : plante semi-aquatique. Nénuphar : plante flottante profonde Jacinthe d’eau : plante nageante
et Sagittaire : plante mixte

Espèces émergées • Plantain d’eau (= Alisma plantago) ; fleurs


blanc rosé, juin à septembre....................... 60 à 100 cm
Ces plantes ont les “ pieds” dans l’eau (5 à 40 cm) et la • Salicaire ( — Lythrum salicaria): fleurs pour­
tête nettement au dehors. Certaines sont décoratives par pres de juin à septembre.............................. 80 à 120 cm
leur feuillage et d’autres par leurs fleurs :
- Espèces semi-aquatiques ou amphibies
hauteur dites “ plantes du bord de l’eau” ou de “ rive” .
a) Plantes décoratives par leur feuillage au-dessus Elles croissent hors de l’eau mais toujours dans sa proxi­
de l’eau mité immédiate, en sol très humide et acide et acceptent
de se trouver en zone parfois recouverte de 5 à 20 cm
• Carex paludosa à tige .............................. 50 à 1 0 0 cm d’eau selon les espèces. Certaines ont une préférence pour
• Roseau commun (— Arundo phragmites ou une nature de sol déterminée, par exemple :
Phragmites communis) ................................ 200 à 300 cm
• Roseau à canard (— Rubanier rameux = • sol tourbeux ou marécageux : Caltha palustris, jonc com­
Sparganium ramosum) ................................ 80 à 150 cm mun, roseau commun (= phragmites), etc.,
• Papyrus (= Cyperus papyrus et cyperus • sol argileux : Gunnera, Iris Apogon (10 cm), etc.,
gracilis) ........................................................ 60 à 100 cm • sol sableux : Carex paludosa, Butomus umbellatus,
• Sagittaire (= Sagittaria sagittaefolia) Osmonde royale, etc.
3 sortes de feuilles : • Arundo donax (canne de Provence),
- immergées, de forme rubannée, • Arum,
- flottantesde forme arrondie • Astilbes,
-émergées de forme lancéolée.................... 40 cm • Iris kaempferi (= Iris du Japon) (jusqu’à 5 cm d’eau),
• Pontederia co rd ata .................................... 60 à 80 cm • Iris Sibirica (jusqu’à 10 cm d’eau),
b) Plantes décoratives par leurs fleurs • Iris des marais (= Iris pseudacorus) (jusqu’à 20 cm),
• Calla arum (= calla palustris) : fleurs blan­ • Lysimaque ( = Salicaire : Lythrum salicaria),
ches en épi en juin/juillet ........................... 30 cm • Lysichitum
• Iris pseudo acorus : fleurs jaune d’or en • Menthe (= Menthe rotondifolia) et Menthe Longifolia,
avril et m a i.................................................... 20 à 50 cm • Mimulus (jusqu’à 5 cm);
• Jonc fleuri (= Butomus umbellatus) : peti­ • Myosotis des marais,
tes fleurs rose lilas en ombelles de juin à • Œnothère biennis ou onagre,
août ............................................................... 60 à 70 cm • Rodgersia,
• Trèfle d’eau (= Menyanthes trifoliata) : • Soucis d’eau.
blanc rosé en grappes en a vril/ju in ............ 20 cm Souvent ces plantes sont placées dans des “ poches” com­
• Massette (= Typha latifolia) : épi brun de muniquant avec le bassin dont le niveau de l’eau monte
15 cm en haut des tiges ; pour bouquet sec 120 à 150 cm naturellement en hiver ou par la volonté du jardinier pour
• Myosotis des marais (= Myosotis palustris): les immerger légèrement ou temporairement pendant la
fleurs bleu rosé en avril et mai .................. 15 à 30 cm belle saison.

Espèce Espèce émergée Espèce de terrain humide


Espèce mixte peu profonde
semi-aquatique
(immergée,
flottante et émergée)
Espece amphibie }>

Espèce flottante Espèce


nageante
profonde Jacinthe d’e*

Astilbe
:.spèceimm$nfêBl
Apogon
Butomus ‘v . y parus papyrus
ou Jonc fleuri *r* .

Sagittaire . , Vv ' .Elodea canadensis

>«Nénuphar

Exemple de petit bassin à parois inclinées, constituées de glaise compactée et plantées des principaux types de plantes
aquatiques.
- Espèces pour proximité des bassins
et pour terrains humides.
Les espèces qui suivent demandent ou acceptent un ter­
rain frais et une atmosphère plutôt humide, mais leurs
racines ne doivent pas être sous l’eau. C’est pourquoi
elles peuvent être plantées près des pièces d’eau, bas­
sins etc... mais aussi, loin de ces nappes d’eau si l’air et le
sol sont humides en permanence, ou si elles sont arrosées
régulièrement :
• Bulbeuses • Arbustes (suite) 1 - Extraire la terre du
Fritillaire pintade Hippophae volume qui sera oc­
(Fritillaria meleagnis) Juniperus horizontalis cupé par l’eau et les
Narcisses trompette notamment sexatilis parois. Enterrer dans
et glauca le fond la bonde et le
• Plantes vivaces Lierre des bois (= Hedera) tuyau de vidange.
Bergenia cordifolia Lonicera pileata
Bistorte (= Polygonum et japonica repens
bistorta) Myrtille
Cœur-de-Marie Sureau
( = Dicentra spectabilis) Sorbaria
Fougères dont Spirée van Houtte
l’Osmonde royale et Salicifolia
Hémérocalles diverses Symphorine
Hosta (= Funkia) Viburnum rhytidophyllum 2 - Placer l’armature
Iris de Sibérie • Arbres de fers à béton armé
Monarde Aulne glutineux en plaçant une petite
Primevères (Primula Bouleau ligature au croisement
hortensis, acaulis, Chêne des marais de 2 fers. Maintenir
pulverulenta) (= Quercus palustris) cette armature à 6 ou
Séneçon d’eau Cyprès chauve (conifère 7 cm de la terre par
( = Ligularia Clivorum) perdant ses aiguilles de petites pierres (ne
Spirée filipendula ulmaria l’hiver) pas mettre de cale en
et purpurea Erable lacinié bois).
Tradescantia Liquidambar
Tritoma Metasequoia
Trolles glyptostroboïdes 3 - Confectionner le
• Arbustes Peuplier (= Populus alba coffrage intérieur avec
Boule-de-neige et Simonii) des planches mainte­
(Viburnum opulus) Picéa sitchensis nues dans les angles.
Calycanthus (conifère) Ménager l ’arrivée de
Cognassier du Japon Pterocarya fraxinifolia l ’eau au sommet du
Cornus alba sibirica Saule pleureur bassin. Glisser et tas­
et florida Saule tortueux (Saule ser à la bêche ou avec
Cornus Stolonifera matsudana tortuosa) un bâton, le béton en­
et sanguinea Saule Erytroflexuosa tre le coffrage latéral
Cotoneaster salicifolius Tulipier (Liriodendron) et la terre. Décoffrer
Parkteppish Tsuga canadensis 10 jours après, et cou­
Cotoneaster Watereri (conifère) ler le béton dans le
Herbstfener fond.

Différents types de bassins


Il y a les bassins : 4 - Lisser les parois
• naturels, latérales et le fond par
• créés par l’homme, une petite couche de
- paraissant naturels, ciment fin, à l’aide
- et restant artificiels (= en maçonnerie). d’une batte. Enduire
2 semaines après ce
a) Bassins naturels : ciment de 2 couches
Ces bassins existant depuis longtemps généralement, il de peinture plastifiée.
s’est établi un équilibre biologique entre la flore, la faune Après séchage com­
et le milieu liquide. Celui-ci est clair si le fond est sableux plet, rincer 2 fois le
et les plantes flottantes nombreuses, empêchant ainsi par bassin à l’eau pure.
leur ombre le développement des algues vertes.
Par contre, si le fond est vaseux ou traversé par un fort Construction d’un petit bassin à parois en béton.
courant d’eau et sans plantes flottantes, l’eau est trouble.
Pour éviter un tel phénomène on peut tapisser le fond de
galets. Mais quelle que soit la limpidité de l’eau, il est Enfin, avec 50/60 cm d’épaisseur d’eau, on peut planter
possible d’y placer des plantes aquatiques en tenant dans des pots : les Nénuphars, Villarsia, Hydrocharis et
compte de leur développement en hauteur et de la pro­ Nelumbium (= Lotus). On peut aussi apporter en surface
fondeur de l’eau qu’elles acceptent. les vraies plantes nageantes : Jacinthes d’eau ou Ponte-
En zone peu profonde (10 à 15 cm), on plantera des Joncs deria crassipes qui n’enfoncent aucune racine dans le sol.
fleuris, des Iris d’eau (Pseudacorus), de Cyperus alterni- b) Bassins créés par l’homme :
folius (Papyrus). Puis avec 30 cm d’eau ce seront Scirpus On peut aussi créer des bassins gardant une présentation
lacustris, les Sagittaires et les Roseaux, Alisma plantago, naturelle. Il faut alors faire l’excavation du volume de terre
Pontideria cordata... qui sera occupé, après coup, par l’eau et recouvrir le fond
Ces végétaux seront plantés dans des “ poches” aména­ et le pourtour :
gées dans le fond du bassin et remplies de terre non -soit d’un film plastique dont le bord supérieur est camou­
calcaire ou dans des pots que l’on enfonce dans le fond, flé par la terre jouxtant l’eau car ce bord est disgracieux
notamment les Cyperus alternifolius que l’on rentre en et vieillirait vite s’il était exposé au soleil,
hiver alors que l’épaisseur d’eau est trop faible pour les - soit d’une épaisseur de 25 cm de glaise verte, imper­
protéger du gel. méable à l’eau et fortement tassée.
36
8 à 1 0 jours après, décoffrer les parois latérales et béton­
ner le fond du bassin de la même manière, sur un lit de
sable mais selon une épaisseur de béton un peu plus
importante car la pression de l’eau est plus forte au fond.
S’arranger lors du coffrage pour que le ferraillage, en fer
de 6 ou 8 mm, soit continu entre les parois latérales et
le fond. A l’endroit du raccord du pourtour et du fond, ne
pas faire d’angle égal ou inférieur à 90°, mais préférer un
joint intérieur arrondi et laisser, éventuellement :
• une sortie d’eau de 5 à 6 cm de diamètre (recouverte
d’une grille) utilisée comme bonde de vidange, une fois
par an,
• une pente de 1 à 2 % vers cette bonde de vidange.
C’est sur la conduite d’évacuation que vient se brancher
le trop-plein.
Deux semaines après, lisser l’intérieur du bassin d’une
petite couche de ciment constitué de sable très fin tamisé.
Après séchage de deux semaines, enduire parois et fond
de peinture plastifiée, si possible deux couches et poser
la margelle en dalles, briques de parement ou pierres pla­
tes, si elle a été prévue. Attendre encore trois semaines le
séchage complet, puis rincer minutieusement deux fois le
bassin et le remplir ensuite quelque temps, puis le vider
à nouveau pour éliminer les sels calcaires et alcalins,
avant de le remplir définitivement et d’y placer les pre­
mières plantes. Laisser l’équilibre flore et liquide s’établir
et les plantes se développer avant d’y placer les poissons.
Les parois des bassins en glaise sont plus ou moins incli­
Mode d’établissement d’un petit bassin peu profond à né, tandis que celles en maçonnerie ne le sont pas tou­
l’aide d’un film de plastique qui épouse exactement la jours. L’inclinaison vers le centre du bassin a pourtant
forme de l’excavation. Maintenir le bord du film , tout- en deux avantages :
le camouflant, par de la terre. - celui de permettre de placer à des niveaux différents des
plants d’espèces variées exigeant des profondeurs d’im­
Dans les deux cas,le bassin est rempli naturellementpar mersion distinctes et délimitées,
l’eau de pluie recueilliesur la zone avoisinante oupar - celui d’éviter en hiver des dégâts de fendillement ou
apport d’eau artificiel : dérivation d’un ruisseau voisin ou d’éclatement, dus à la glace qui exerce une très forte
conduite d’eau branchée sur le réseau de la ville. Cette pression sur les parois verticales.
arrivée d’eau peut être dissimulée sous la surface de l’eau
du bassin ou, au contraire, créer un motif décoratif sous Pour absorber cette pression, on peut placer à moitié dans
forme de fontaine, de cascade ou de jet d’eau. Dans ces l’eau, sur un bord, un fagot de branchettes ou des bouts
trois derniers cas, l’eau est recyclée par pompage. La de tuteurs.
pompe est soit immergée si la profondeur d’eau dépasse Si le bassin est petit et qu’il y ait des poissons, il faut
50 cm, soit camouflée sur le bord du bassin ou en retrait. toujours ménager un “trou d’eau” , que l’on entretient sans
Elle est actionnée par un moteur électrique étanche glace pour leur respiration et l’oxygénation de l’eau.
(attention à l’électrocution).
On peut aussi protéger les petits bassins d’une armature
Outre l’arrivée d’eau, il y a lieu de prévoir un trop-plein sommaire et mobile, recouverte d’un film de plastique en
empêchant le bassin de déborder, en période de fortes double ou triple épaisseur, maintenu en place, à l’égard
pluies, sur le sol et les plantes proches si celles-ci ne du vent, par des chevrons ou solives. De cette manière,
supportent pas une légère immersion, même temporaire, le bassin est laissé en eau l’hiver.
de leurs racines.
Si la glace venait à se former malgré tout, il faudrait par
Parmi les bassins artificiels, il y a ceux : le “trou d’eau” extraire quelques seaux afin d’assurer une
- préfabriqués en polyester, le plus souvent, qui sont peu réserve d’air aux poissons entre la glace et l’eau.
onéreux et sont légers (4 kg pour une contenance de 100 I S’il n’y a pas de poissons, ni de plantes nageantes, on
et 30 kg pour 1 000 I) mais peu résistants, peu profonds et peut vider le bassin à l’automne après avoir débarrassé
surtout inesthétiques par leur forme bien souvent en l’eau des feuilles mortes surnageant avec une épuisette
haricot ou en jambon et leur couleur bleu clair calquée et celles tombées au fond avec un râteau.
sur les piscines,
Les plantes flottantes seront rentrées à l’abri si leurs raci­
- fabriqués sur place en béton ou maçonnerie qui s’avèrent
nes se trouvent dans des récipients, après habillage de
solides, mais onéreux et nécessitant un nombre d’heures la partie aérienne. Les plantes émergeantes seront pro­
de travail important.
tégées par des paillassons ou des morceaux de bâche
Pour un bassin préfabriqué, il suffit de ménager une exca­ après rabattage.
vation de la profondeur et d’une surface légèrement supé­
rieure à celles du bassin afin de le poser bien à plat dans Nettoyer évidemment le bassin au printemps, surtout s’il
le trou, puis de combler le vide périphérique avec de la a été vidé en hiver.
terre excavée. Quant à la forme du bassin elle est fonction de la grandeur
Pour un bassin en béton, il faut faire un trou plus large et du jardin, de son style et de son tracé général :
plus haut que celui du volume qui sera occupé par l’eau -dans un jardin moderne ou à la française, le tracé du
puisqu’il faut compter 10/15 cm de maçonnerie en tous bassin sera sobre et régulier, composé de rectangles ou
sens (la terre extraite peut servir à créer un jardin de de cercles et de quarts de ronds combinés,
rocailles). Puis on établit le coffrage latéral en planches. - dans un jardin à l’ancienne ou à l’anglaise, le tracé sera
Ce pourtour pourra être vertical ou incliné vers le centre moins régulier, moins géométrique, autrement dit plus libre
du bassin. On place l’armature en fil de fer entre les plan­ et constitué de sinuosités, de courbes et de décroche­
ches et la terre en ménageant presque au sommet le trou ments,
de sortie de l’eau (trop-plein couvert d’une grille) et, le cas - il en sera de même pour les petits jardins où l’on utilisera
échéant, un autre trou pour l’arrivée de la conduite d’ali­ pour le bassin, les lignes sinueuses et même brisées, les
mentation. On comble l’espace situé derrière le coffrage, changements de direction se produisant là où existe un
de béton composé comme suit : “ accident” : gros arbustes, rocher...
- 2 ou 3 brouettées de sable ) Les plantes aquatiques ne sont vendues que dans les
- 1 ou 2 brouettées de gravillons ^au ^ brouettées magasins DELBARD en mai et juin, et sur commande. Elles
- 1 sac de ciment ne peuvent être expédiées.
37
LE VERGER FAMILIAL (suite)
NOISETIERS

Lorsque les noisetiers sont plantés correctement, bien Les distances de plantation varient selon la fertilité du sol
conduits et entretenus, ils sont d’un bon rendement. et la vigueur des variétés, quel que soit le mode de
conduite :
• en touffe comprenant 12 à 15 tiges à l’âge adulte,
1) Exigences naturelles du noisetier
« en gobelet de 6 ou 8 charpentières et sous-charpentières
a) Nature des sols avec un petit tronc de 40 à 50 cm.
Il prospère dans des sols acides ou légèrement calcaires, Ces espacements sont habituellement de :
peu sablonneux ou argileux, pourvu qu’il n’y ait pas de • 2,5 à 3 m sur les rangs,
stagnation d’eau, et par suite asphyxie radiculaire ; d’où la soit 6 à 1 0 arbustes pour 1 0 0 m2
réussite en coteaux et sur les talus en bordure de champ ►4 à 5 m entre les rangs
ou de chemin. Il faut éviter toutefois de le planter en ter­
rain purement sablonneux où fréquemment il manque 3) Préparation du sol et plantation
d’humidité. Ce sont les mêmes que pour tous les arbustes à petits
b) Températures fruits.
Le bois est résistant à des gelées hivernales de l’ordre de
— 15 °C pendant plusieurs jours. Ses feuilles n’apparais­ 4) Modes de conduite et taille
sent généralement qu’après les gelées tardives du prin­ à la plantation
temps. Par contre, sa floraison apparaissant en hiver et
durant plusieurs semaines, elle est souvent détruite, tout Les noisetiers peuvent être conduits en touffe se ramifiant
au moins partiellement : quelques heures de froid à depuis le sol ou conduits avec un petit tronc de 40/50 cm.
— 8 °C ou — 10 °C endommagent les fleurs mâles plus (Ce second mode de conduite facilite les opérations de
sensibles que les femelles (les sexes sont séparés sur le récolte mais retarde un peu la mise à fruits).
noisetier). Mais quel que soit le mode de conduite choisi, les plantes
Les froids de début d’hiver retardent la floraison des varié­ doivent être taillées à la fin de l’hiver de plantation. Plu­
tés précoces qui chevauche alors celle des variétés à sieurs cas peuvent se présenter selon la présence ou
floraison tardive, ce qui accroît les chances de fécon­ l’absence de ramifications et la forme que l’on désire don­
dation. ner à la plante (formation avec petit tronc ou au contraire
Les fortes températures de l’été ne gênent guère le noise­ en touffe).
tier si ses racines sont approvisionnées en eau, d’où les
très belles cultures de rapport en Espagne ou en Turquie
où le noisetier prend la dimension d’un petit arbre ou gros
arbuste, car il est irrigué.
c) Pluies et humidité
En hiver, au moment de la floraison et de la pollinisation,
les fleurs mâles (chatons) redoutent l’humidité excessive
qui entraîne leur pourriture.
Par contre, une fois la fécondation réalisée en avril ou
mai et le grossissement du jeune fruit amorcé en juin, le
noisetier profite des chutes de pluie qui, justement, favo­
risent ce grossissement jusqu’en août. Les régions rece­
vant 70 mm de pluie durant ces mois-là, lui conviennent
parfaitement.
Ces pluies sont également nécessaires à l’allongement des
pousses qui conditionneront la production des noisettes
l’année suivante. En cas de déficit pluviométrique, il faut
donc prévoir des arrosages.
d) Luminosité
Le noisetier accepte les zones ombragées ou semi-ombra­
gées où on l’emploie souvent comme plante décorative
en haie, mais dans cette situation, il rapporte moins de
fruits : il faut donc préférer la pleine lumière pour son
emplacement.

2) Epoques et distances de plantation


Comme tous les arbustes à feuilles caduques, fournis à
racines nues, le noisetier se plante pendant le plein repos
végétatif d’octobre à mars, cette dernière période marquant
souvent le départ précoce de l’activité racinaire.
38
TAILLE DE FORMATION POUR OBTENIR DES NOISETIERS EN TOUFFES

à partir de 3 plants
ayant une structure
différente

TAILLE DE FORMATION POUR OBTENIR DES NOISETIERS SUR PETIT TRONC

à partir de 3 plants
ayant une structure
différente

Nous avons choisi 3 arbustes d’aspect classique, arrachés en pépinières (voir les photos) :

ASPECT DES ARBUSTES CONDUITE EN TOUFFE CONDUITE SUR TIGE

1) 4 branches principales partant près Couper complètement la branche cen­ Conserver la branche principale et ses
du sol, dont une centrale avec des trale portant les anticipés et épointer anticipés supérieurs seulement ; sup­
anticipés. les trois autres, non ramifiées. primer à leur naissance les trois autres
branches.
2) 1 seule branche principale ayant Rabattre à 50 cm du sol ce scion et Couper le scion à 1 m du sol. Conser­
l’aspect d’un scion. conserver tous les bourgeons ; 3 ou 4 ver les 3 ou 4 bourgeons supérieurs
donneront des branches. (sous la coupe) et supprimer tous les
autres à la serpette, au ras de la future
tige.
3) Tige ramifiée à 80 ou 90 cm du sol. Rabattre la tige à 10 ou 15 cm du sol. Conserver la tige intacte et les 3 bran­
Des bourgeons petits à ce niveau, se ches les mieux disposées et les plus
développeront en 2 ou 3 branches. fortes en les épointant. Supprimer tou­
Mais dans ce cas il est préférable de tes les autres pousses, ainsi que la
conduire l’arbuste en petite tige. branche latérale mal placée, faisant
double emploi avec la principale.

5) Soins d ’entretien la première année


de plantation
• Arroser au pied des plantes plusieurs fois au printemps
et en été.
• Biner si le sol n’a pas été paillé.
• Traiter contre les pucerons avec EKATOX 10 ou ANTHIO
et en même temps contre les maladies possibles du feuil­
lage avec du Morestan ou Funginex par exemple (on peut
traiter les noisetiers avec les mêmes produits que les
rosiers).
• Eliminer les drageons naissant sur les racines si les
plantes sont conduites avec un petit tronc.
• Apporter au printemps et en automne un fertilisant : 50 à
75 g par plante d ’engrais arbres fruitiers DELBARD que l’on
enfouit à la griffe au printemps et autant par un léger
bêchage à l’automne. (Les doses seront portées à 200/
300 g la 3e et 4e année, puis 400 à 500 g ensuite.)
Le bêchage d’automne permet aussi d’enfouir les feuilles
mortes et de détruire les larves de Balanin (ver des noi­
settes) qui autrement passeraient l’hiver à l’abri dans la
couche superficielle du sol.
39
O

O O
• O

/
TROIS EXEMPLES CLASSIQUES DE DISPOSITION DES
ARBUSTES POUR UNE FECONDATION MAXIMUM DES
FLEURS femelles de la variété principale O par du pollen
des fleurs mâles d’une variété pollinisatrice complémen­
taire • compte tenu de la direction du vent dominant (le
pollen du noisetier est exclusivement transporté par le
vent).

6) Floraison et fécondation
La biologie florale du noisetier est un peu particulière.
Cette espèce est monoïque, c’est-à-dire que chaque fleur
est unisexuée mais les deux sexes se trouvent sur la même
plante. Les fleurs femelles, appelées “glomérules”, sont
petites, isolées et peu visibles (un glomérule peut donner
jusqu’à 8 noisettes pour certaines variétés et un petit
rameau). Si ce glomérule est situé en bout de branchette,
il se développera un nouveau petit rameau portant ou non
l’année suivantes des fleurs femelles et mâles.
Les fleurs mâles appelées “chatons” sont groupées, bien
visibles et laissent échapper en hiver leur pollen abondant
que le vent transporte (= pollen anémophile).
Mais en plus, les fleurs sont dichogames, ce qui signifie
qu’elles ne sont pas mûres en même temps sur une même
plante : il y a protandrie (cas le plus fréquent) si les fleurs
mâles sont mûres avant les fleurs femelles et protogynie
dans le cas inverse. Il faut donc une fécondation croisée
entre 2 ou 3 variétés de floraison décalée dont une consti­
tue le fond de la plantation (la floraison de l’ensemble des
variétés de noisetier s’étale sur 4 mois environ et se trouve
donc très influencée par les températures et l’humidité de
l’hiver).

Bourgeo
végétatii Eté 1980

Hiver 1979/1980

Chatons en voie de grossissement

Glomérule
Fruits de quelques variétés les plus cultivées :
1 - LONGUE D’ESPAGNE Bourgeon
2 - FERTILE DE COUTARD végétatif
3 - GUNSLEBERT Hiver 1980/1981
4 - MERVEILLE DE BOLLWILLER
5- BERGERI

Evolution d’un bourgeon


40
Il est donc nécessaire de planter un noisetier d’au moins 8) Production et maturité
une variété pollinisatrice pour 1 à 6 arbustes d’une variété
principale afin que leurs fleurs soient fécondées. Les croi­ La production est très variable selon les variétés, la fertilité
sements féconds sont indiqués ci-après : du sol, les travaux culturaux et se trouve surtout sous la
dépendance du choix de bonnes associations interfécon­
Variétés Variétés des de variétés. Dans les conditions idéales, les profes­
principales pollinisatrices sionnels récoltent annuellement 7 à 12 kg de noisettes par
arbuste à l’âge adulte d’une dizaine à une vingtaine d’an­
• Fertile Ronde du Piémont, Négret, Ségorbe nées... mais chez l’amateur la productivité est bien infé­
de Coutard Gunslebert ou Daviana
rieure car le noisetier ne fait pas toujours l’objet de soins
• Négret Fertile de Coutard, Ségorbe, Gunslebert attentifs (fertilisation, lutte contre les parasites...).
ou Daviana La récolte s’effectue par cueillette manuelle ou secouage
• Ronde Fertile de Coutard, Négret, Gunslebert des branches au-dessus d’une toile étendue sur le sol. Mais
du Piémont ou Daviana pour recourir à ce second mode de récolte, il faut atten­
• Ségorbe mêmes variétés que la précédente dre la pleine maturité qui se situe entre le 10 août et le
• Merveille Longue d’Espagne, Gunslebert, Bergeri 30 septembre, selon les variétés et les régions, afin que les
de Bollwiller ou Cosford fruits se détachent d’eux-mêmes de leur involucre (enve­
loppe végétale), ce qui est le cas des variétés principales
• Bergeri Merveille de Bollwiller, Longue d’Espagne citées au paragraphe 6 .
Toutes ces recommandations laissent entendre que l’auto- Les noisettes dépourvues de leur enveloppe sont mises à
fécondation d’une quelconque variété donne très peu de sécher jusqu’à complète dessiccation pour les conserver
fruits et ne dépasse pas 4 % pour la variété Fertile de ensuite dans un local plus frais.
Coutard qui a le plus fort pourcentage.
Dans les régions les moins froides, il est conseillé de 9) Parasites et traitements
planter FERTILE DE COUTARD associé à SEGORBE et Les parasites sont heureusement en nombre réduit :
GUNSLEBERT, tandis que dans celles à hiver rigoureux,
MERVEILLE DE BOLLWILLER associée à LONGUE D’ES­ a) maladie :
PAGNE et BERGERI est préférable. • l’Oïdium ou Blanc : ce champignon se développe à la
face inférieure des feuilles, entraînant souvent leur dessè­
chement et leur chute ainsi que celle des noisettes et
7) Formation des organes reproducteurs l’annulation des boutons floraux.
Contre cette maladie, il faut traiter en décembre au per­
et taille de fructification manganate de potasse à raison de 3 g par litre d’eau
Lorsque la formation des arbustes a été “ amorcée” par la (additionnée d’un peu de mouillant SANDOVIT), puis faire
taille qui suit la plantation, le jardinier se contente de suivre dans les 3 jours d’une pulvérisation de soufre mouil-
laisser pousser sans intervenir durant les trois années lable à 5 g par litre d’eau avec un peu de mouillant. En
nécessaires à l’édification des charpentières et rameaux cours de végétation, effectuer 4 traitements espacés sur
fruitiers. feuillage et rameaux avec le produit anticryptogamique
A la fin du 3e hiver, il supprime les fourches, dégage les “ Blanc du Rosier Umupro” , à raison de 15 cm3 pour 10 I
prolongements et supprime les “ gourmands” verticaux du d’eau.
centre de la touffe ou du gobelet. b) Insectes :
Alors, l’arbuste fructifie sur des pousses d’un an nées sur
du bois de 2 et 3 ans comme indiqué sur les dessins ci- • le Balanin ou ver des noisettes : ce petit coléoptère gris
contre. Il suffit alors pendant les 15 ans environ de pleine de 6 à 9 mm avec une tête très allongée passe l’hiver dans
fructification de faire des tailles légères d’élagage qui le sol sous forme d’adulte ou de larve dans une coque
aèrent le centre et favoriseront la croissance de rameaux terreuse. Dès le printemps, les adultes sortent d’hibernation
et montent sur les arbustes pour pratiquer de petits trous
longs, porteurs de fleurs. Cette taille se fait alors que les
chatons mâles sont bien visibles car cette opération faci­ presque invisibles dans les jeunes noisettes encore vertes.
lite la distribution du pollen. Puis les femelles pondent dans les fruits, entraînant la
Après cette durée de 15 ans, il faut rajeunir l’arbuste par chute prématurée de certains d’entre eux. Dans d’autres
recépage en renouvelant progressivement toutes ses char­ fruits, la larve se développe durant 40 à 60 jours aux
pentières en 3 ans environ. Cette opération oblige à rabat­ dépens de l’amande puis elle sort en perforant la coque
tre très bas les branches et à mastiquer les plaies de taille qui tombe sur le sol. Les trous de sortie assez visibles,
I mm de diamètre, permettent de déceler l’importance de
qui peuvent atteindre 3 ou 4 cm de diamètre. On conserve
aussi à ce moment-là les gourmands qui peuvent exister l’attaque... mais il est trop tard pour intervenir.
pour reformer de nouvelles charpentières. II faut obligatoirement à mi-mai et début juin, faire deux
applications à base d’Ekatox 10 à raison de 20 à 30 cm3
pour 1 0 litres car il est impossible de déterminer à cette
époque l’importance de la population d’insectes adultes.
• le puceron vert du noisetier : on aperçoit en mai les
colonies de ce puceron sur les pousses tendres nées du
printemps. Un simple traitement avec les produits aphicides
classiques (Kilval, Anthonox) permet de juguler l’attaque ;
aussi ne faut-il entreprendre la pulvérisation que s’il y a
présence de colonies, mais dès le constat de leur présence.
c) Acariens :
• Phytopte du noisetier: cette minuscule araignée hiverne
dans les bourgeons à bois qui au printemps grossissent
anormalement et se déforment mais ne s’ouvrent pas et
s’annulent. Ensuite les acariens se déplacent le long des
rameaux pour envahir de nouveaux bourgeons.
Il y a lieu de traiter au moment du débourrement, c’est-à-
dire lorsque les bourgeons non atteints commencent à
démarrer. On utilise le Kelthane Araignée Rouge à la dose
de 2 0 g pour 1 0 I d’eau.
REMARQUE : Il existe d’autres parasites secondaires et
moins répandus que nous ne citons pas ici.
Balanin ou ver des noisettes
Adulte de 6 à 9 mm de longueur, grossi. Larve parasitant
l ’amande avant de perforer la coque pour sa sortie.
LES VIGNES DE TABLE
Rappelons quelques caractéristiques essentielles ayant une Zone 2) comprise entre la limite supérieure de la zone
incidence sur la culture. précédente et une ligne fictive joignant Nantes, Beauvais,
Ces plantes sont sarmenteuses mais forment un petit tronc Metz et Strasbourg. Dans cette zone, on devra utiliser des
et possèdent des vrilles qui permettent à ses rameaux situations ensoleillées et abritées des vents, des micro­
longs (facilement 1,50 m de croissance annuelle) et climats favorables au pied d’un mur et des modes de
flexueux, de s’incliner et de s’accrocher naturellement au conduite adaptés, que l’on examinera plus loin. La plan­
support proche. Leurs racines puissantes prennent un très tation n’est toutefois pas possible dans la région de Chau­
grand développement, soit en restant en surface si le mont et dans les Vosges.
sous-sol est humide ou impénétrable, soit au contraire en Zone 3) située au nord de la ligne précédente, caractérisée
s’enfonçant à plusieurs mètres de profondeur en terrain par un climat maritime accusé, doux et humide dans la
sec et fissuré. région côtière, et par un climat continental dans la zone
Le débourrement et la floraison des vignes sont tardifs frontalière. La culture est par suite impossible à l’air libre
et rapides comparativement aux autres essences fruitières, et il faut recourir à un abri vitré,
ce qui n’empêche pas les jeunes feuilles et les fleurs
c) nature des sols :
d’être très touchées par les gelées, même faibles et de
courte durée. La fécondation des fleurs ne peut avoir lieu Qu’ils soient fertiles ou pauvres, ils conviennent tous aux
que si les températures sont supérieures à 15/18 °C et sans vignes à condition de n’être ni humides ni imperméables.
forte pluie, sinon il se produit le millerandage ou la cou­ C’est pourquoi elles peuvent être plantées là où toute
lure, c’est-à-dire la chute des très jeunes baies de raisin autre culture échouerait : sols très argileux ou caillouteux,
non fécondées (= nouées). De même l’arrière-saison doit schisteux et même très calcaires (jusqu’à 50% de calcaire
être chaude et ensoleillée pour permettre la maturation des total, soit environ 20 à 25% de calcaire actif). Ces der­
raisins tardifs. niers sont même recommandés, car ils produisent les meil­
leurs raisins de table et les meilleurs vins, du fait qu’ils
s’échauffent vite et conservent bien la chaleur.
1) Exigences naturelles des vignes
Comme nous venons de le voir, les facteurs limitant la
culture sont d’ordre climatique, 2) Préparation du sol et fumure
a) la pluviométrie : Pratiquer à l’automne un défoncement de 60 à 80 cm en
Elle ne doit pas être excessive aux deux périodes de flo­ tous sens, si possible, par plant, et arracher les racines
raison et de maturation. des mauvaises herbes pérennes : chiendent, liseron, etc.
Si le sol a tendance à demeurer humide, un drainage doit
être réalisé avant l’apport de fumure. Lors du comblement
de chaque trou, on mélangera intimement à toute la
masse de la terre de remblai l’Engrais Spécial Arbres Frui­
tiers DELBARD, à raison de 250 grammes par trou, et 2 à
3 kg d’“ Or Brun” , véritable fumier séché concentré en
poudre, sans odeur.

3) Réception des plants


Lorsque les plants de vigne arrivent chez vous, il est nor­
mal que les racines vous paraissent peu nombreuses et
courtes, la tige grêle et courte et son écorce souvent ridée
ou desquamée, car la vigne ne s’enracine généralement
qu’à la base du porte-greffe et la partie aérienne est formée
d’une ou deux jeunes pousses provenant des deux bour­
geons de la greffe du printemps.
Si ces plantes vous parviennent alors que votre terrain n’est
pas préparé ou par conditions climatiques peu favorables,
vous jaugerez temporairement les plantes côte à côte dans
une tranchée qui sera immédiatement et totalement com­
blée de terre fine, puis légèrement tassée pour que la
terre adhère aux racines, sans poche d’air, et que le gel
Culture possible de la vigne dans les secteurs non hachu­ ne les endommage pas. Par précaution contre le froid, cette
rés de la zone 1 et 2. Pour cette dernière, choisir des terre remblayée sera couverte de paille, de paillassons ou
emplacements privilégiés pour la chaleur. de sacs de toile.

b) la température moyenne :
Les vignes ne sont pas exigeantes pour les températures
hivernales puisque leurs organes lignifiés {= aoûtés) résis­
tent facilement à des gelées de — 20 °C.
Par contre, celle du printemps et celle de l’automne doi­
vent être suffisantes, d’où la culture en situation bien
exposée et si possible selon des rangs nord-sud ou contre
un mur abrité, dans les régions n’ayant pas une vocation
viticole.
Ces exigences thermiques nous obligent à partager la
France en 3 zones :
Zone 1) située au sud de la Loire et de Dijon où la plan­
tation peut être faite sans restriction, à l’exception cepen­
dant du Limousin et des régions montagneuses situées au- Mise en jauge des plants dès leur réception
dessua de 500 ou 600 mètres. Tous les modes de conduite en attendant leur plantation
conviennent : gobelets, cordons, treilles...
42
4) Epoque de plantation
Elle a lieu généralement en mars ou en avril avant le
départ de la végétation lorsque les premiers beaux jours
ont asséché (= ressuyé) les terrains, mais rien ne s’oppose
à la plantation d’automne en sol sain, drainant normale­
ment.

5) Distances de plantation
Elles dépendent du mode de conduite qui sera adopté en­
suite et donc du futur développement des plantes :
a) Pour la zone 1 (au sud de la Loire) :
Gobelet : 1,50 m sur la ligne - 2,5 à 3 m entre les lignes
Cordon Guyot : 1,20 m à 1,50 m sur le rang et 1,50 m entre
rangs
Treille : 2 à 4 m sur le rang.
b) Pour la zone 2 (au nord de la Loire) :
Appuyés sur un mur
Cordon vertical : 0,80 à 1 m
Cordons superposés : 0,50 m à 60 m (type Thomery)
Lorsque la plantation est faite en espalier, on éloigne le
pied des plantes (= cep) de 25 cm du mur comme les
palmettes fruitières.

(A) Niveau du sol après plantation


(B) Niveau de la taille au printemps de la plantation
(2 ou 3 yeux formés)
(C) Niveau du buttage pour l ’hiver de la plantation

7) Mise en place
Les racines des plantes ne doivent pas séjourner au vent
et au soleil entre leur sortie du lieu de stockage ou de la
jauge d’attente et leur mise en terre. Aussi, les trous aux
emplacements prévus pour la plantation doivent être effec­
tués avant d’apporter les plantes sur le terrain. Ces trous
étant pratiqués dans la masse de terre préalablement
défoncée et fertilisée, leurs dimensions seront limitées à
celles nécessaires pour recevoir le volume de l’ensemble
des racines. Lors du remblai de la terre, chaque plante
sera maintenue dans le trou en position définitive de telle
sorte que le point de greffe dépasse de 3 ou 4 cm le
niveau originel du sol. L’opérateur donne périodiquement
à la plante une secousse verticale pour faire glisser la
terre fine entre les racines, puis la terre de comblement
est tassée modérément et arrosée pour éviter toute poche
d’air au contact des racines.
Afin de préserver la partie hors sol du gel et du dessèche­
ment, la vigne sera buttée précautionneusement sur 15 à
20 cm de hauteur, quel que soit le mode de conduite ulté­
rieur, pour enterrer au moins les 2 premiers bourgeons
situés au-dessus du collet (ou point de greffe) ; ces 2
bourgeons seront seuls utilisés la première année.

8) Soins durant la première année


et les suivantes
Au cours de la période de végétation qui suit la plantation,
il faut :
• débutter après le départ de la végétation,
• tailler selon les principes exposés au paragraphe suivant,
• poser les piquets de tuteurage ou les échalas, éventuelle­
1 Cordons verticaux maintenus palissés par une armature ment les fils de fer pour le palissage,
de fils de fer
• palisser éventuellement le ou les rameaux sur leur sup­
2 Cordons verticaux alternés ( = superposés) maintenus port, car la croissance est rapide et les rameaux flexibles,
palissés par des lattes de bois à section carrée • arroser dans la cuvette concentrique ménagée au pied
de chaque plant si le printemps ou l’été est sec,
• enfouir au printemps de 100 à 150 g d’Engrais Spécial
6) Préparation des vignes Arbres Fruitiers Delbard par plante, grâce à un griffage un
avant plantation peu profond.
Au besoin on procède à “ rhabillage” comme pour toute • pailler le sol entourant chaque plant si cela est réalisable,
plante à feuillage caduc, c’est-à-dire au raccourcissement • biner superficiellement, en alternance avec les arrosages,
des racines avec un outil bien tranchant pour ne leur laisser si le paillage n’a pas été fait, afin d’éviter le dessèchement
que quelques centimètres de longueur. du sol et la croissance des mauvaises herbes,
Le rabattage ou raccourcissement de la partie aérienne au- • évriller, c’est-à-dire supprimer les vrilles des vignes adul­
dessus du collet ou du point de greffe, ne sera réalisé tes,
qu’au départ de la végétation comme il est indiqué au • pincer les prolongements, ce qui revient à couper les
paragraphe de la taille. pointes des rameaux de forte croissance durant l’été,
43
• traiter 3 ou 4 fois pendant la période de végétation avec 3© printemps
un produit mixte : insecticide et fongicide, pour combattre A la fin de cette 2e année de végétation, il sera pratiqué
les parasites décrits au chapitre considéré, pour la première fois la taille de fructification.
• ensacher les jeunes grappes après la fécondation avec
des sachets fermés en papier sulfurisé ou cristal, serrés et
attachés au pédoncule de chaque rafle afin de les pré­
server des maladies et surtout des chenilles (vers de la
grappe et autres insectes, à maturité),
• effeuiller, autrement dit supprimer les feuilles qui entou­
rent les grappes pour que ces dernières bénéficient au
maximum de l’ensoleillement,
• appliquer au moins un traitement d’hiver avec des pro­
duits à base d’huile minérale additionnée de Dinitrocrésol
(= huile jaune), Cep taillé et palissé au Développement du cep au cours
• épandre et enfouir par un léger bêchage d’automne, à la début du troisième de la troisième année après
fourche-bêche, l’engrais organique s’il a été apporté avant printemps plantation
plantation un engrais minéral. On fera ainsi alterner ensuite
chaque automne, une fumure minérale et une fumure orga­
nique en utilisant soit 100 à 150 g d’Engrais Spécial Arbres
Fruitiers Delbard, soit 2 kg de fumier en poudre par plante. 10) Taille de fructification
Les années suivantes seront renouvelées ces opérations,
mais il faudra surtout procéder chaque printemps, seule­ Rappelons quelques principes de base :
ment avant le départ de la végétation, à la taille de forma­ 1°) la vigne fleurit et fructifie uniquement sur une pousse de
tion puis de fructification. l’année, donc en cours de développement, née d’un rameau
de 1 an palissé ou taillé, lui-même porté par une branche
plus âgée ou inséré sur le tronc.
Après la taille d’hiver à 2 yeux sur chaque sarment,
9) Taille de formation
a) le bourgeon supérieur donnera un rameau fructifiant au
1er printemps cours de l’été. Ce sarment sera totalement supprimé l’hiver
Quelle que soit la forme qui sera donnée à la vigne, et donc ^suivant ;
son mode de conduite, il faut, au printemps de la saison b) le bourgeon inférieur donnera un sarment portant uni­
de plantation, utiliser le rameau (= sarment) le plus fort, quement des feuilles. Ce rameau sera taillé à 2 yeux
donc le plus vertical si la plante possède 2 rameaux à la l’hiver suivant et constituera ainsi le courson.
livraison. Ce rameau est toujours coupé à 2 yeux au-des­
sus du collet, l’autre étant supprimé totalement à son point 2°) En raison du principe précédent, on doit chercher à
de naissance. Ces deux bourgeons se développeront en renouveler le bois chaque année pour avoir toujours du
sarments. bois jeune de l’année, d’où les tailles sévères, générale­
ment à 2 yjux (taille dite en crochet).
Ces tailles successives auront tendance à éloigner la
végétation et la fructification du tronc. Aussi, on utilisera
l’un des 2 ou 3 bourillons (yeux infertiles) situés tout à fait
à la base du sarment (l’autre ou les deux autres bourillons
sont supprimés). Celui conservé donnera un sarment stérile
que l’on taillera au-dessus du 2 ® bourgeon l’hiver suivant
pour constituer un nouveau courson qui se substituera à
l’ancien plus éloigné. C’est la taille de rapprochement.
3°) La vigne produisant des sarments à bois moelleux et
parfois creux, il ne faut jamais tailler en hiver au ras d’un
bourgeon conservé, mais dans le nœud du bourgeon situé
Indication du niveau de la taille Développement du plant à au-dessus, ce qui évite le dessèchement du bourgeon
(au-dessus du 2 e œil) la fin du premier hiver conservé. Mieux encore, attendre le printemps pour tailler,
au printemps de la plantation sur et niveau des tailles juste avant le débourrement.
un plant greffé de 1 an (taille Guyot)
2e printemps
Le sarment le plus fort sera, seul, utilisé de la façon sui­
vante :
• soit courbé à la hauteur du fil de fer pour constituer un
cordon horizontal à 0,40 ou 0,50 m du sol avec suppres­
sion de tous les yeux situés sur la partie verticale,
• soit taillé au-dessus du 2© et 3e œil (compté à partir de
la base du sarment conservé) si l’on forme un gobelet ou
un cordon Guyot,
• soit taillé au-dessus du 4© ou 5e bourgeon (compté de
la base du sarment conservé) si l’on conduit la vigne en
cordon vertical.
Dans ces trois cas, le second sarment (le plus faible) est
totalement supprimé.

REMARQUES
a) Pour certaines vignes moins fertiles (Perle de Csaba,
Frankental, quelques Muscats), on doit appliquer une taille
de fructification plus longue, c’est-à-dire au-dessus du 4©
ou 5e bourgeon au lieu du 2e. Dans ce cas on conserve le
1 er et le dernier bourgeon et l’on éborgné les intermédiai­
res. Si l’on ne connaît pas l’exigence d’un cépage (taille
Courbure du sarment long Développement du cep courte ou longue), il faut pratiquer la seconde, puis obser­
et palissage au début du au cours ver la fructification pour en déduire si l’on peut raccourcir
deuxième printemps de la deuxième année après la taille l’année suivante. Si elle a été, au contraire, trop
plantation sévère, il se forme généralement des gourmands inutiles.
44
11) Parasites et traitements
Taille de fructification courte à 2 yeux 1) Maladies cryptogamiques
sur bois d’un an, les bourrillons A et
B ne comptant pas. A est toutefois (= champignons microscopiques)
conservé et pourra éventuellement Il en existe 3 principales qui sévissent dans toutes les
servir à renouveler et à rapprocher cultures et que l’on combat préventivement :
le bois de la charpentière C en bois a) Mildiou de la vigne : apparaît en période humide et par
de 2 ans. Le bourgeon 2 va produire température moyenne supérieure à 12 °C, se développe
le sarment fructifère (mixte) tandis sur la face supérieure des feuilles, sous forme de taches
que 1 produira un rameau végétatif translucides dites “taches d’huile” , tandis que les zones
qui sera taillé à 2 yeux l ’an prochain. correspondantes situées sur l’autre face, se couvrent en­
suite d’un duvet blanc. Les jeunes grappes peuvent se
couvrir de “farine” ; elles sèchent ou au contraire pour­
rissent : c’est le Rot Gris.
Pour le combattre, pulvériser périodiquement, dès que la
température moyenne est supérieure à 12 °C un produit à
base de cuivre : Viricuivre micronisé, à la dose de 250 à
500 g de produit du commerce pour 100 I d’eau ou Bouillie
Taille de fructification à long bois Bordelaise UMUPRO toute prête à la dose de 2,5 kg pour
(5 yeux). Les bourgeons 2, 3 et 4 100 I d’eau. Il peut être utilisé également du Cuprosan
sont supprimés à la serpette, ainsi 311 Super D, à la dose de 0,3 à 0,5%. Ces traitements
que les bourrillons B et A. Le bour­ doivent être appliqués sur feuilles, fleurs et baies, et
geon 5 produira le sarment mixte et répétés en cours de végétation.
l’œil 1 le sarment végétatif qui à son b) Oïdium de la vigne : se caractérise par un feutrage
tour sera taillé à 4 ou 5 bourgeons blanc grisâtre à la face supérieure des feuilles, surtout
l’an prochain. Le bourrillon C qui ne jeunes, et la déformation du limbe lorsque l'attaque n’a
va pas pousser cette année pourra pu être jugulée en temps voulu par suite de conditions
servir, si on le désire, à remplacer climatiques défavorables au traitement.
le rameau portant les bourgeons 1
à 5. A partir du moment où les grains sont atteints, ils cessent
de grossir et bien souvent éclatent pour être ensuite atta­
qués par la Pourriture grise.
Le seul produit à utiliser est le soufre fleur appliqué en
poudrage ou le soufre en poudre mouillable que l’on pul­
vérise toujours préventivement, si possible par beau temps,
pas trop chaud :
b) Le cordon Guyot est un cas un peu particulier, sur le­ • au stade de développement des 3 premières feuilles par
quel on pratique à la fois, chaque année, la taille de rameau,
fructification et celle de formation, car on trouve au cours
de l’été, non pas 2 organes, mais 3 : • à la fin de la floraison,
• un rameau de 1 an long et palissé horizontalement, sur • entre la fin de la floraison et la véraison (changement de
lequel poussent verticalement des rameaux secondaires couleur des grains).
porteurs de grappes : ce rameau est supprimé en fin de Si, à la même époque, vous devez traiter contre le Mildiou,
période de végétation puisqu’il a produit des fruits, vous devrez appliquer le cuivre en premier lieu, puis le
• un rameau laissé verticalement en cours de développe­ soufre en second lieu, de préférence à des traitements
ment et qui remplacera le précédent l’année suivante et mixtes cupro-soufrés.
sera palissé horizontalement, c) Botrytis sur grappes (= Pourriture grise = Sclerotinia) :
• un dernier rameau en cours de développement qui sera se développe rarement sur feuilles et sur grappes avant la
taillé à 2 yeux durant le printemps suivant et constituera véraison (sauf si les grappes ont été endommagées par la
ainsi le courson. grêle par exemple) ; mais lorsque le raisin change de cou­
c) Sur un gobelet, on ne trouve généralement que 2 ra­ leur des taches brunes se couvrant de moisissure grise
meaux par branche “ charpentière” et habituellement 3 ou peuvent apparaître, gagnant rapidement les grains voisins
4 branches charpentières. Il se taille selon le cas général. qui deviennent mous, puis pourrissent.

1 - BOTRYTIS (maladie cryptogamique)


2 - MILDIOU sur grappe (maladie cryptogamique)
3 - OÏDIUM (maladie cryptogamique)
4 - EU DEMIS (papillon parasitant les grappes)
5 - MILDIOU sur feuille (maladie cryptogamique)
6 - COCHYLIS (papillon parasitant les grappes)

Photos PRODUITS SANDOZ


45
Appliquer environ 3 pulvérisations de Bavistine (= Benlàte) attention aux piqûres — et ensacher les grappes. Il est
à la dose de 0,06% additionné de mouillant Sandovit à également conseillé de placer de loin en loin dans les
la dose de 0,1 % entre la véraison et les 3 semaines qui vignes, des pièges Gobexor remplis d’eau et d’un cin­
précèdent la récolte. On pourra adjoindre à ce fongicide quième de miel que l’on change périodiquement tous les
un insecticide dirigé contre les Vers de la Grappe. 5 ou 6 jours.
d) Il existe d’autres maladies cryptogamiques beaucoup
moins fréquentes et qui sont généralement combattues par d) Les cochenilles, notamment Lécanine du Cornouiller et
les fongicides destinés à lutter contre le Mildiou et le Botry- Lécanine du Pêcher, sorte de pustules rondes, dodues et
tis. Aussi, nous ne les mentionnerons que pour mémoire : immobiles de 5 ou 6 mm de diamètre, brun-roussâtre
Rougeot parasitaire, Black Rot, Excoriose, Anthracnose... fixées sur les rameaux, sucent abondamment leur sève.
Puis, la Cochenille Floconneuse et la Cochenille Farineuse
2) Insectes et acariens un peu plus petites que les précédentes, et qui se couvrent
d’un amas blanc floconneux et d’une fine poudre blanche.
a) Les vers de la grappe ou chenilles des 4 papillons : Les traiter en hiver avec de la Véraline 3 fluide, à la dose
Cochylis, Eudémis, Pyrale et secondairement Eulija, rongent de 2,5 %, qui asphyxie les cochenilles.
les inflorescences et les grains, facilitant ainsi la Pourri­
ture grise. 3) Les oiseaux : les étourneaux sont les plus nuisibles car
ils s’abattent par bande d’une manière imprévisible dans
Utiliser des pulvérisations à base de Malathion ou de Para- les vignobles, picorant chacun des multitudes de grains à
thion (Ekatox 10) dès l’observation des premiers dégâts ou maturité qu’ils abandonnent avant complète consommation,
des premières chenilles. Renouveler le traitement environ
2 semaines après.
ce qui provoque la pourriture de toute la grappe.
Les épouvantails, les affolants et les détonateurs n’ont
La lutte chimique sera renforcée en plaçant des pièges à qu’un effet limité de 3 ou 4 jours environ. Aussi la seule
insectes (Gobexor) qui attirent les papillons de ces espèces protection consiste à recouvrir les vignes, à l’approche de
et réduisent ainsi les pontes et la population des chenilles la maturité, par des filets de nylon.
l’année suivante, et en même temps, attirent les guêpes.
b) Les acariens : araignées minuscules (Acariose, Erinose 12) Récolte, maturité et rendements
et Tetranyques), visibles avec une loupe, pullulent par
temps chaud et pratiquent de nombreuses piqûres aux Il faut récolter au sécateur en plusieurs fois, au fur et à
rameaux qui se rabougrissent et à la face inférieure des mesure de la maturité des grappes, en évitant toutefois
feuilles qui se boursouflent ou jaunissent en prenant une les journées pluvieuses. Les grappes sont manipulées par
teinte plombée. le pédoncule.
La lutte est commune puisqu’ils apparaissent à peu près à La maturité de l’ensemble des variétés de table s’échelonne
la même époque et sont justiciables des mêmes produits sur 50 à 60 jours en un lieu donné, soit environ du 1®r sep­
de traitement. Au débourrement de la vigne, traiter avec du tembre au 25 octobre en Ile-de-France.
soufre fleur qui freine le développement de la population Afin d’assurer, en Ile-de-France et zone 2, la maturation des
d’araignées et ensuite avec du Parathion (= Ekatox 10) par cépages récoltés en octobre, une exposition et une situa­
exemple, et un peu plus tard avec du Vamidothion (= Kil- tion chaudes le long d’un mur tourné au sud avec auvent
val) qui les détruisent. Refaire une autre pulvérisation 5 ou doivent avoir été choisies. Des paillassons ou des toiles
6 jours après pour détruire les larves venant d’éclore après de jute doivent être déroulées le soir pour conserver la
le traitement précédent, qui lui, n’a pu détruire les œufs. chaleur. On a l’habitude de situer la maturité de chaque
c) Les guêpes : elles attaquent les raisins mûrs et même variété par rapport au cépage de référence : le Chasselas
Doré de Fontainebleau.
trop mûrs, qui auraient dû être récoltés. Elles se nourrissent
de la pulpe sucrée des baies. Pour prévenir les dommages, Les rendements sont variables selon les cépages, les
il faut détruire les nids, si possible par le feu — mais méthodes de conduite, les soins culturaux prodigués, etc.

1 er septembre Cépages très Madeleine Angevine, Perle de Csaba, Perlette...


précoces
15 septembre Cépages précoces Madeleine Royale, Lignan blanc...
25 septembre Première époque Chasselas Doré de Fontainebleau, Chasselas Rose
ou Royal, Muscat Noir Hâtif de Marseille, Muscat Reine
des Vignes, Alphonse Lavallée...
5 octobre Deuxième époque Cinsaut, Muscat de Frontignan, Frankental...
15 octobre Troisième époque Blanquette, Muscat de Saint-Vallier, Cardinal,
tardive Muscat de Hambourg, Italia (= Idéal)
25 octobre Quatrième époque Muscat d’Alexandrie, Dattier de Beyrouth, Servant,
très tardive Black Alicante, Gros Vert, Olivette Noire...

A titre indicatif, un cep peut produire de 1 à 2,5 kg de


raisin pendant une vingtaine ou une trentaine d’années, et
souvent plus longtemps.

13) Conservation en fruitier


Les grappes d’arrière-saison des cépages tardifs peuvent
être coupées avec un fragment de sarment de 10 à 15 cm
de longueur, situé de part et d’autre du pédoncule et
conservées en fruitier obscur avec hygrométrie de 85°
et température de + 5 ou 6 °C (voir chapitre maturation
et conservation). Pour cette conservation, on fait tremper
une extrémité du fragment de sarment dans une petite
bouteille remplie d’eau aux 2/3 (dans laquelle trempe un
petit morceau de charbon de bois pour éviter la pollution
de l’eau), ou bien on pose chacune des 2 extrémités du
sarment sur une latte horizontale, de telle sorte que la
grappe pende librement à la verticale. Une inspection régu-
Moyen de prolonger la rocédé de conservation plus fière s’impose pour éliminer les grappes ayant tendance à
conservation des raisins ongue des raisins tardifs flétrir ou à s’abîmer et pour remplacer l’eau manquante
tardifs en fruitier. Servant, Gros Vert...) dans les bouteilles.
46 in fruitier aménagé.
A U I IN IU Itd
ou Groseille de Chine, Souris Végétale,
Kiwi ou Yang-Tao
Cette plante un peu méconnue gagnerait à être plus culti­ 4) Distances de plantation
vée en raison de la teneur exceptionnelle de ses fruits en
vitamine C, de l’absence de parasites sur le bois, le feuil­ • chez l’amateur :
lage, ses fleurs et ses fruits... et de l’inutilité de la taille — entre les lignes : 3 à 3,5 m
de formation... le palissage suffisant. — sur les lignes : 5 à 6 m
quelles que soient les variétés.
1) Généralités En adoptant les distances ci-dessus, les quantités à plan­
ter seront de 5 ou 6 piants pour 100 m2.
Cet arbuste, originaire de Chine, est sarmenteux et compa­ • les professionnels augmentent les espacements de 1 m,
rable à une vigne haute et vigoureuse. Il peut vivre et minimum, sur les lignes.
produire 25 à 30 ans.
Les fruits sont des baies ovoïdes, charnues, de la taille
d’un œuf, à épiderme très poilu, gris fauve, pendues à
l’extrémité d’un pédoncule de 3 à 4 cm (d’où leur nom de 5) Préparation du terrain et plantation
“ souris végétale”). La chair est verte, très juteuse, sucrée Avant plantation, le terrain doit avoir été drainé si néces­
et acidulée et dotée d’un mélange de saveurs : groseille à saire, défoncé sur 40 à 50 cm de profondeur et débarrassé
maquereaux, poire, banane..., certains même percevant un des mauvaises herbes, notamment les vivaces, de destruc­
goût d’ananas. Les graines sont nombreuses, petites et tion difficiles en culture : liserons, chiendents...
imperceptibles à la dégustation. Il est ensuite fumé avec du fumier de ferme (700 à 800 kg
C’est une des baies se conservant le mieux et le fruit le pour 1 0 0 m2) ou du fumier concentré en poudre et inodore
plus riche en vitamine C (6 fois la teneur en acide ascor­ (Or Brun par exemple à raison de 70 à 80 kg pour 100 m2)
bique du cassis ou du citron pour un même poids de jus). que l’on enfouit sur 40 à 50 cm de profondeur. L’engrais
Ces baies sont également très riches en calcium, phos­ spécial fruitiers DELBARD ne sera apporté qu’à partir du
phore et fer et leur consommation est fortement conseillée 3e hiver de plantation.
par les médecins diététiciens. Le terrain doit ensuite être travaillé en surface avec un
crochet ou une griffe pour que la plantation à la bêche
2) Exigences de la plante soit facilitée et que la terre fine “ coule” bieh entre les
racines (si les plantes sont à racines nues) ou autour des
a) Situation et exposition. Cette plante prospère en zone mottes.
humide toute l’année, douce en hiver et chaude en été La terre entourant chaque plant doit être raisonnablement
(océanique), en plaine ou en colline. Elle est donc desti­ tassée au pied et arrosée juste après la plantation afin
née au plein soleil, mais n’aime pas cependant l’atmo­ qu’elle adhère bien aux racines ou à la motte.
sphère sèche ou ventée. Les jeunes plants doivent, seuls, Ne pas oublier de mettre en place un pied à fleurs mâles
être ombragés si possible durant les deux premières pour 1 à 6 pieds femelles.
années pour favoriser la reprise à la plantation. Durant les La plantation peut se faire à l’automne, en hiver (en
fortes chaleurs, le feuillage des plantes adultes doit être dehors des périodes de gel) et au printemps.
bassiné, si possible.
b) Sols : Tous les terrains conviennent, notamment ceux 6) Modes de conduite
légers et bien drainés mais ils doivent rester frais et être Les plantes sont conduites :
arrosés ou irrigués régulièrement en été.
• en HAIE FRUITIERE palissée sur une armature de 4 fils
de fer horizontaux fixés tous les 50 cm sur un mur ou sur
3) Floraison, fécondation une rangée de poteaux en fer ou en ciment, distants les
et mise à fruits uns des autres de 7 ou 8 m et dont le pied est enterré de
50 cm.
Les fleurs ont toutes l’apparence hermaphrodite (à 2 sexes), • en PERGOLA (1,80 à 2 m) comme les vignes hautes en
mais elles sont physiologiquement dioïques, ce qui signifie Italie, palissées sur 2 ou 3 fils.
que seuls les pieds à fleurs véritablement femelles (avec
des pistils développés et fonctionnels) produisent des 7) Taille de formation à la plantation
fruits. Les plantes sont laissées entières et ne subissent aucune
Il faut, pour les polliniser, un pied à fleurs mâles (avec taille. La ou les 2 tiges doivent, dès plantation, être atta­
étamines à pollen fertile) pour un à six pieds femelles. chées sur un support (baguette, latte, bambou) maintenu
Le sexe des plantes est précisé sur les étiquettes (ne en position verticale, au départ et jusqu’à 1,80/2 m de
pas les perdre). Il a été repéré sur des végétaux adultes hauteur sur les 4 fils de fer. Le support est fixé dans l’axe
ayant fructifié avant que soient prélevées les boutures ayant de la plante. En aucune façon il ne faut laisser les pousses
servi à produire les plantes commercialisées. s’enrouler naturellement autour des fils ou du support de
La mise à fruits se fait habituellement à partir de la 3e palissage.
ou 4e année de plantation. Les plantes bouturées ont ten­
dance à produire un an plus tôt que celles issues de
greffage.

Fleur mâle Fleur femelle 47


2e CAS : Formation d’un plant d’actinidies A PARTIR DE 2 TIGES ( = gourmands) palissées verticalement. Le palissage
se fait en courbant les tiges pour faire naître des branches latérales qui porteront des rameaux mixtes florifères et fructifères.

Pour ce palissage, on distingue deux cas :


a) plante à une seule tige : on courbe l’extrémité de la place, un petit tas d’appât hélicide pour détruire les lima­
tige lorsqu’elle dépasse de 40 cm environ la hauteur du ces et escargots qui sont très friands du feuillage ;
1er fil de fer et on la palisse d’un côté. Le 1er bourgeon • arroser dans la cuvette ménagée à leur pied dès le
qui naîtra sous la courbure sera palissé horizontalement printemps ;
de l’autre côté, au fur et à mesure de son développement
estival. Lorsque se développe le 2e bourgeon, celui-ci est • biner au cours de l’été, en alternance avec les arro­
palissé verticalement pour “ monter” la plante, les étages sages pour ameublir le sol et éviter la croissance des
supérieurs seront obtenus de la même façon à raison mauvaises herbes ;
d’un ou deux étages par an. • appliquer des pulvérisations d’eau sur le feuillage ( =
b) plante à deux tiges : on les laisse pousser au cours bassinage) le matin durant les périodes de fortes chaleurs
de la 1 re année. Elles atteignent environ 2 m. La plus et les évaporations intenses pour créer une ambiance
forte est courbée et palissée aussi haut que possible, de humide favorable à la pousse (5 à 10 mm d’eau sont pul­
préférence sur le 4 e fil tandis que l’autre moins forte est vérisés chaque jour si possible de juin à septembre) en
courbée et palissée sur un étage inférieur. Sous les cour­ zone à atmosphère sèche ;
bures naissent 1 ou 2 tiges que l’on arque et palisse de • pratiquer dans le courant de l’automne, à la fourche-
l’autre côté de l’axe. bêche, un bêchage très superficiel du sol seulement pour
ne blesser que le minimum de radicelles.
On cherche ainsi à garnir au maximum les fils par des
charpentières, en 3 ou 4 ans. A partir du 3© automne, on apportera de l’engrais Spécial
Arbres Fruitiers Delbard à raison de 300 g par plante dans
8) Soins d’entretien les terrains bien pourvus en azote.
Au cours du 4© automne, on apportera une fumure orga­
Au cours de la première période de végétation : nique (fumier concentré en poudre), dans un rayon de
• placer près de chaque plante venant d’être mise en 1 m autour de chaque pied.

48
9) Taille de fructification annuelle • la taille de fructification doit être appliquée dès la pre­
mière année de mise à fruits. Elle se pratique “en vert”
à partir de la 1reannée de fructification c’est-à-dire en juin-juillet lorsque les fruits sont gros com­
(3e ou 4e année de plantation) me des noix. On prépare ainsi la fructification de l’année
suivante.
Avant d’aborder la taille, il est nécessaire de rappeler
que : Cette taille va consister, sur les pieds femelles, à raccour­
cir les rameaux mixtes (espacés sur les charpentières et
• cette liane forme deux types de rameaux : portant de jeunes fruits) au-dessus de la 2e ou 3e feuille
— des gourmands purement végétatifs, s’allongeant de plu­ elle-même située au-dessus de la 2e ou 3e grappe de fruits.
sieurs mètres par an bien souvent. On transforme les Ces fruits issus d’un même bouton floral sont souvent
mieux placés en branches charpentières, groupés par 2 ou 3. (La taille des pieds mâles sera faite
— des rameaux mixtes beaucoup plus courts, portant feuil­ au-dessus de la 4 e ou 5 e feuille des rameaux ayant fleuri)
les, fleurs et fruits ; L’année suivante, les bourgeons situés à l’aisselle de la
• les rameaux végétatifs servent à former la plante et ils 2e ou 3e feuille et conservés après la taille, vont se
ne sont pas taillés. Ils servent à partir de la 5e année et développer en nouveaux rameaux mixtes. Ainsi, la fructi­
les suivantes à renouveler les branches charpentières et fication va s’éloigner d’année en année des charpentières
seuls les gourmands mal placés ou excédentaires sont et la haie fruitière va s’épaissir et les vides entre fils de
supprimés intégralement à leur point de départ ; fer se combler. Il faudra donc profiter de tout repercement
• les rameaux mixtes, donc fructifères, naissent toujours des nouveaux bourgeons situés le plus près du tronc sur
d’un bourgeon situé à l’aisselle d’une feuille d’un gour­ les charpentières pour renouveler ces charpentières en
mand transformé en branche charpentière (ayant 2 ans les coupant complètement, juste au-dessus des bourgeons
ou plus) palissée horizontalement ; de repercement. Il se développera un nouveau gourmand
vigoureux qui, à son tour, sera palissé progressivement
1re année de fructification au cours de sôn allongement.

10) Récolte et rendements


La production ne débute pas avant la 3e ou 4 e année de
plantation. Elle atteint son maximum lorsque la plante est
établie avec un “tronc” , après la 6 e année.
Les rendements sont très variables allant de 20 à 60 kg
par plante.
La récolte se fait un peu avant ou juste après la chute des
feuilles vers mi-octobre en Ile-de-France, mais elle ne doit
jamais subir les petites gelées qui se produisent souvent
début novembre.
Le fruit est cueilli avec ou sans son pédoncule lorsqu’il
2e année de fructification commence à s’amollir sans toutefois être mou. Il est ren­
tré aussitôt,
— soit au fruitier pour consommation 2 à 6 semaines
après, c’est-à-dire de mi-novembre à fin décembre,
— soit en chambre froide à + 2/4 °C et 85° d’hygrométrie
pour conservation pendant 3 à 5 mois, jusqu’à mi-mars.
A sa sortie de chambre frigorifique, 2 semaines à 15/20 °C
seront nécessaires pour qu’il atteigne sa maturité de
consommation.

11) Utilisations
• fruit frais (après quelques semaines de maturation), pelé
comme une pêche,
• en salade de fruits,
• glace avec des fruits précuits,
• tarte avec des rondelles de fruits.

4e année de fructification (6e ou 7e année de plantation)


Rabattre le rameau A qui a fructifié durant 3 ans pour
provoquer un repercement de bourgeon sur A. Le
rameau B va fructifier l ’année suivante.

Taille de fructification des actinidies (les feuilles n’ont pas


été représentées).
49
TRAITEMENT DES PARASITES

1) Pourquoi et comment lutter contre 2) Les parasites et nature des produits


les parasites des végétaux anti-parasitaires
Tout être vivant est souvent l’objet d’attaques de parasites Les plantes peuvent être attaquées par :
divers, spécifiques ou non. Les plantes n’échappent pas à • des virus s’attaquant à toute la plante, et contre lesquels
cette loi universelle. il n’existe actuellement aucun produit permettant leur des­
Il est maintenant difficile d’espérer pouvoir récolter des truction. Seules des méthodes prophylactiques peuvent
fruits, des fleurs ou des légumes indemnes, sans leur pro­ être envisagées. Nous n’examinerons donc pas ici les pro­
diguer pendant la culture un minimum de traitements cédés d’élimination des maladies à virus, fort longs et
visant à les maintenir dans un état sanitaire satisfaisant. compliqués ;
Il est donc nécessaire de lutter contre les parasites. Cette • des végétaux que l’on peut décomposer en deux groupes :
lutte est même une obligation légale pour certains, tels ■ les champignons ou cryptogames qui peuvent toucher
que le Pou de San José, le virus de la prolifération sur toutes les parties aériennes (Botrytis ou Monilia, par exem­
Pommier, est une nécessité vitale pour l’homme, puisque ple) ou souterraines que l’on combat, le plus générale­
quelques maladies (caries, rouilles et ergots des céréales, ment préventivement, par des produits anticryptogamiques,
oïdium, pénicillium et pourriture des fruits) iui sont nocives. encore appelés fongicides ;
Cette lutte antiparasitaire peut être menée : □ les bactéries, que l’on trouve sur les fleurs et les feuilles
• soit préventivement, c’est-à-dire avant l’apparition du (bactériose du Noyer) et parfois sur les racines (Crown
stade du parasite nuisible aux plantes ; c’est généralement Gall par exemple) que l’on détruit en général par les
le cas des maladies : Tavelure, Monilia, Blanc, etc. bactéricides (fort peu nombreux) ;
• soit curativement, c’est-à-dire dès les premières manifes­ • des animaux parmi lesquels on distingue :
tations du stade dangereux ; c’est le cas des parasites ■ les rongeurs tels que les mulots et campagnols qui atta­
animaux : hannetons, vers de fruits etc. quent les racines des arbres, détruits par des raticides ou
Outre la lutte biologique, assez complexe et que nous des rodenticides et les lapins, néfastes pour les écorces
n’examinerons pas ici, il existe plusieurs moyens de des­ des arbres à pépins ;
truction des parasites : ■ les oiseaux tels que les corbeaux (détruits par des corvi-
• lutte mécanique, surtout utilisée avant la seconde Guerre cides) et les bouvreuils, sansonnets, qui causent des
mondiale et qui se décomposait en : méfaits aux bourgeons ou aux fruits, et que l’on éloigne
■ ramassage et destruction par écrasement ou immersion par des répulsifs, des effarouchants, des filets de protec­
des insectes (vers blancs, hannetons...) ; tion ou des alarmes sonores imitant le cri de détresse d’une
■ destruction par le feu des bois de ] espèce donnée ;
taille atteints de maladies (chancres) r Toujours ■ les vers minuscules ou nématodes vivant dans les racines,
■ Enfouissement des feuilles malades \ recommandés les tiges ou les feuilles, et détruits — difficilement et le
des végétaux (Tavelure, fusarium...) J plus souvent préalablement aux plantations — par des
nématicides ;
■ désinfection à la chaleur des sols (contre les nématodes)
ou des graines (parasitées par la Bruche du pois ou le ■ les mollusques tels que limaces et escargots, nuisibles
Calandre par exemple) ; aux plantes herbacées, que l’on anéantit par des hélicides ;
■ piégeage par bandes engluées (contre les Phalènes hié- ■ les insectes qui constituent les parasites les plus nom­
males) ou par carton ondulé autour des troncs (contre les breux par leur diversité et leurs populations. Ils causent
Carpocapses) ou par gobe-mouches (1) avec liquide at­ des déprédations sur tous les organes des plantes. Ils sont
tractif (contre vers des fruits, guêpes...) ou piège lumi­ détruits le plus souvent curativement par les insecticides ;
neux pour les Phalènes hiémales. ■ les arachnides ou acariens (araignées microscopiques)
• Lutte chimique qui est presque la seule utilisée depuis la de plus en plus néfastes aux plantes, et contre lesquels on
dernière guerre, grâce à l’apparition chaque jour de pro­ lutte par les acaricides appliqués sur les branches et les
duits nouveaux, éprouvés et toujours plus efficaces. feuilles où se réfugient ces parasites.
Dans la suite de ce chapitre il ne sera question que des
Nous nous contenterons donc, dans la suite de ce propos, traitements destinés à détruire, sur les parties aériennes
de développer tous les aspects de cette lutte chimique dans des végétaux : les champignons, bactéries, insectes et aca­
la défense des végétaux. riens qui constituent les parasites les plus dangereux, les
Nous insistons cependant, dès maintenant, sur l’inocuité plus fréquents et les plus facilement combattus.
des produits chimiques antiparasitaires vis-à-vis du
consommateur si les conseils d’emploi sont scrupuleuse­ 3) Formulation des produits
ment respectés.
anti-parasitaires et modes d’emploi
En effet, aucun produit phytosanitaire ne peut être utilisé Les produits de traitement se présentent :
en agriculture ou horticulture, en France, s’il n’a pas été
préalablement homologué par le Ministère de l’Agriculture. dans les appareils
sous forme de : que l’on utilise :
Pour que cette homologation soit prononcée par une Com­ suivants :
mission de Phytiatres et la Commission des Toxiques en Poudre en poudrage Poudreuse
agriculture, de nombreux essais officiels ont dû être réali­ Pâte en solution
sés préalablement en laboratoire sur de petits animaux dans l’eau
(souris, lapins...) et en plein champ sur des plantes, dans Poudre en suspension
plusieurs stations du fabricant du produit et de l’Institut 1 Pulvérisateur
pour bouillie dans l’eau
National de la Recherche Agronomique, ou du Service de Liquide en solution ( ou
la Protection des Végétaux. \ Atomiseur
dans l’eau
On peut donc être sûr que toutes les précautions ont été Emulsion en solution
prises à l’égard de la santé de l’homme. dans l’eau
Tous ces produits — à l’exception des poudres pour pou­
(1) Gobe-mouches GOBEXOR conseillé pour les tout petits drage — sont toujours commercialisés à l’état concentré
jardins.
et doivent donc être additionnés d’une certaine quantité Il est reconnu depuis plusieurs années qu’il se crée, par
d’eau pour parvenir à la dilution d’emploi convenable, mutation ou par effet d’accoutumance, des races d’insectes
conseillée par le fabricant, en vue de la destruction d’un ou de cryptogames devenant subitement résistantes à un
parasite déterminé. produit par lequel elles étaient jusqu’ici facilement anéan­
ties. Tel est le cas de races de mouches résistantes au
Il faut toujours respecter les indications données par le D.D.T. ou de pucerons résistants aux systémiques, ou
fabricant sur l’emballage du produit. d’araignées rouges microscopiques résistantes à certains
Sachez également qu’un produit commercialisé se com­ acaricides...
pose toujours d’une partie de Matière Active, exprimée en Il est donc nécessaire, pour éviter cette accoutumance d’un
pourcentage, le restant étant constitué par un support parasite à un produit donné, d’appliquer des produits diffé­
inerte (généralement talc ou kaolin) sans effet sur les para­ rents mais doués d’effets similaires.
sites.
Il est à noter, de plus, que deux applications successives
d’un même produit sont parfois à déconseiller totalement
4) Conditions à respecter lors des lorsqu’un délai minimum ne s’est pas écoulé entre elles ;
tel est le cas des pulvérisations ou des poudrages à base
traitements pour obtenir les meilleurs de soufre, de Karathane ou d’huile blanche d’été, qui exi­
résultats gent des intervalles de 15 à 20 jours faute de quoi il peut
se produire des brûlures sur le végétal, par temps chaud.
Les résultats d’un traitement dépendent d’un certain nom­
bre de conditions fondamentales telles que : Il est également admis que certains produits efficaces
contre un insecte peuvent favoriser la pullulation d’un au­
A - Méthodes d’application des traitements : tre, du fait qu’ils détruisent les ennemis naturels du second
Qu’il s’agisse de l’application d’un produit en poudre ou parasite. L’exemple le plus courant est celui du Carbaryl
d’une bouillie, il faut chercher à enrober complètement qui, actif contre le ver des fruits, favorise l’expansion des
et régulièrement tous les organes aériens de la plante : populations d’araignées rouges en anéantissant leurs pré­
tronc, tiges, branches, feuilles, fleurs et fruits. Il faut donc dateurs. Il est donc déconseillé dans les plantations sus­
que les particules de poudre ou les gouttelettes de bouillie ceptibles d’être attaquées en été par les araignées rouges.
soient aussi fines et aussi proches les unes des autres que D - Situation météorologique favorable avant, pendant et
possible sur ces organes, ce qui s’obtient facilement avec après le traitement :
les appareils de traitement actuellement dans le commerce. A quoi servirait la pulvérisation d’un produit si l’on est à
Cependant, il n’est pas recommandé, notamment sur le peu près sûr qu’une pluie de quelques millimètres survien­
feuillage, d’avoir un film continu de solution, qui risque de dra 2 ou 3 heures seulement après la pulvérisation alors
s’égoutter par la pointe des feuilles dès que la quantité de que celle-ci ne sera pas encore séchée ? Il est préférable
liquide devient excédentaire. Dans ce cas, le liquide s’écou­ d’attendre dans ce cas un ou deux jours pour traiter.
le presque totalement (emportant la matière active en D’autre part, si un traitement est suivi quelques heures
solution) et provoque parfois des brûlures de la pointe des après, d’une chute de pluie (plus de 30 mm habituellement
feuilles où la bouillie s’est concentrée en séchant. ou orage avec vent) qui a totalement lavé le produit appli­
Seuls les traitement d’hiver et de lutte contre les Oïdiums qué, le même traitement doit être recommencé sitôt que
ou Blancs (appelés parfois à tort Mildew ou Mildiou) doi­ les conditions météorologiques sont redevenues favorables.
vent bien “ mouiller” les végétaux. On admet généralement que des précipitations cumulées
Ajoutons qu’une culture fruitière pérenne fortement conta­ de 20 à 30 mm dans les 15 jours qui suivent un traitement
minée par l’Oïdium devra être traitée régulièrement pen­ entraînent l’obligation de refaire ce traitement, à moins
dant deux ans (avec ablation au sécateur des rameaux très que le parasite visé n’ait été totalement détruit.
atteints) pour redevenir indemne de ce cryptogame. E - Les meilleures périodes des traitements
Il ne faut pas perdre de vue non plus qu’au printemps, la Beaucoup d’insectes séjournent dans les fruits, sous les
surface foliaire s’accroît rapidement. Ainsi, elle n’est plus écorces ou dans le sol pendant une partie de leur vie. Ils
protégée que dans la zone recouverte initialement par sont, à ce stade, difficilement — sinon totalement — indes­
l’application. Ceci explique que les traitements doivent être tructibles. Il est donc nécessaire d’attendre le moment où
faits à des intervalles plus courts au printemps qu’en été. ils vont sortir de leur cachette pour “ enrober” de produit
D’autre part, si les traitements sont effectués avec une les feuilles, les fleurs ou les fruits dont ils se nourriront.
lance de pulvérisation ou un tube d’atomiseur ou de pou­ Les maladies cryptogamiques ou bactériennes requièrent
dreuse tenu à la main (appareils à main ou à dos), il y aura pour se manifester des conditions ambiantes (hygrométrie,
lieu de diriger le jet de liquide ou de poudre en direction température moyenne) qui ont pour la plupart été définies
de la face supérieure, puis de la face inférieure des feuil­ avec exactitude par les laboratoires.
les, s’il s’agit de cultures basses (fraisiers par exemple). Il est donc inutile d’appliquer les fongicides ou bactéricides
Pour les arbres fruitiers conduits en haie fruitière, il faudra à action préventive longtemps avant que les conditions pro­
passer sur les deux faces du rang en progressant dans une pices à l’extension ou à la dissémination des cryptogames
direction sur une face, puis en remontant l’autre rang dans ou bactéries ne soient réunies. C’est pourquoi toute lutte
la direction opposée. Les formes de plein vent (gobelets, contre la tavelure des arbres à pépins est inutile avant le
fuseaux ou tiges d’arbres à pépins ou à noyaux, ou les 5 avril dans la région parisienne car il a été observé et
arbustes à petits fruits et les rosiers) seront traités, si pos­ contrôlé pendant de nombreuses années qu’il n’y avait au­
sible, sous trois angles différents pour permettre une bonne cun risque de contamination avant cette date, la tempé­
pénétration et une répartition régulière de la bouillie ou de rature moyenne journalière étant insuffisante.
la poudre à l’intérieur du feuillage. Par contre, lorsque la date la plus appropriée (jour J) pour
Enfin il faudra toujours commencer l’application du traite­ obtenir la destruction optimale d’un cryptogame a été
ment par la partie supérieure des arbres pour la terminer déterminée, il est nécessaire de traiter sans attendre, car
par la base et le tronc. le retard toléré par la nature est très faible si l’on veut
parvenir à la même efficacité.
B - Quantité de produit à épandre sur une surface donnée :
Il est impératif de respecter les dosages conseillés par les Cette détermination de la date optimale de traitement est
fabricants : poids ou volume du produit, quantité d’eau pour faite par un organisme officiel : SERVICE DE LA PROTEC­
la surface à traiter. TION DES VEGETAUX. Cet organisme assure la surveil­
lance des stades de développement des principaux para­
S’il n’est appliqué sur un végétal que la moitié de ta dose sites des plantes de grande culture, des légumes et des
de produit indiquée par le fabricant, la chenille, par exem­ arbres fruitiers, en différents points de France. Il peut donc,
ple, ne sera pas tuée. Il ne faut donc pas diminuer les doses moyennant un abonnement individuel modeste (de 60 F par
ou concentrations des produits des traitements mixtes sous an en 1979), vous avertir quelques jours à l’avance, par des
prétexte que l’on a mélangé deux produits doués d’effets avis postaux, des dates les plus appropriées pour la des­
différents. Si l’on craint que l’association de deux produits truction des parasites du moment, tout en vous conseillant
brûle les plantes (phytotoxicité à des degrés variables), il également une gamme de produits adéquats. Ces Avertis­
faut s’abstenir d’utiliser ces produits ensemble : cas du sements Agricoles tiennent compte, évidemment, des pré­
soufre et des huiles blanches d’été, par exemple. visions météorologiques de la période de l’avertissement et
C - Changement des produits appliqués en traitements suc­ du stade de développement (stade phénologique) des végé­
cessifs contre un même parasite : taux.
ARBRES A PEPINS
CALENDRIER SIMPLIFIE DES TRAITEMENTS CONTRE LES PRINCIPAUX PARASITES
POUR LA REGION PARISIENNE ET LE CENTRE

Epoques des traitements Parasites à combattre Produits à utiliser Remarques

1 - Traitement d’hiver Spores de champignons Bouillie bordelaise Umupro Traitement indispensable tous les
avant gonflement des Chancres ou Viricuivre micronisé ans même si le verger a été
bourgeons (en février) + + régulièrement traité durant la
Stade A ou B Cochenilles Sandoline fluide saison précédente et si aucun
Œufs d’insectes et ou Véraline 3 parasite ne semble décelé.
araignées rouges,
pucerons lanigères
2 - Traitement préfloral Tavelure Viricuivre micronisé Traitement indispensable pour
au gonflement des ou Dithane M 45 éviter les contaminations
bourgeons (fin mars) + + primaires de Tavelure qui
Stade C ou D Anthonome du pommier K.B. insecte liquide conditionnent l’état sanitaire
du verger pendant une partie
de l’année.
3 - Traitement postfloral Blanc (Oïdium) K.B. Oïdium ou Karathane Bien mouiller le feuillage contre
à la chute des pétales Tavelure Dithane M 45 l’Oïdium. Couper et ramasser
(courant avril) + + les pousses très atteintes par
Stade G ou H Pucerons Ekatox 10 le Blanc.
Chenilles arpenteuses ou Anthio
Hoplocampe
4-10 jours après le Mêmes maladies Mêmes produits Traitement non indispensable.
précédent traitement anticryptogamiques A n’appliquer que si l’on a été
(courant avril) + + surpris l’année précédente par
Stade J Mêmes insectes et Mêmes produits insecticides une attaque de Tavelure ou
Psylles du poirier de Psylles.
5 -15 à 20 jours après le Tavelure Dithane M 45 Traitement indispensable.
précédent traitement + +
(fin mai) Pucerons Ekatox 10 En cas d’attaque d’araignées
Chenilles ou Anthio rouges, préférer l’Anthio ou
Psylles ou Kilval le Kilval.
Araignées rouges
6 -2 0jours après le Tavelure Mêmes produits qu’au Traitement indispensable contre
précédent traitement + traitement N° 5 la Tavelure et les Carpocapses.
(début juin) Carpocapse des fruits
7-20 jours après le Tavelure Mêmes produits qu’au Traitement indispensable contre
précédent traitement + traitement N° 5 la Tavelure et les Carpocapses
(débuit juillet) Carpocapse (Ver des fruits) sur les variétés à maturité
Araignées rouges automnale ou estivale.
8 -2 0 jours après le Tavelure Mêmes produits Traitement non indispensable
précédent traitement Blanc (Oïdium) éventuel­ Karathane contre la Tavelure, le Blanc et
(fin juillet) lement ou K.B. Oïdium les araignées rouges, sauf si l’on
+ + constate une attaque. Par contre,
Carpocapse Kilval le traitement contre les Carpo­
Pucerons (éventuellement) ou Anthio capses est nécessaire pour les
Araignées rouges variétés d’automne et d’hiver.
9-30 jours après le Tavelure Mêmes produits qu’au Traitement utile sur les variétés
précédent traitement Blanc (éventuellement) traitement N° 8 tardives. Attention à ne pas
(vers le 2 0 août) + utiliser l’Anthio pendant les
Carpocapse 8 jours et le Kilval durant les
30 jours qui précèdent la récolte.
10-30 jours après le Tavelure Mêmes produits qu’au Traitement utile sur les variétés
précédent traitement Septoriose du Poirier traitement N° 8 tardives d’hiver mais inutiles sur
(vers le 2 0 septembre) + les variétés d’automne.
Carpocapse
Anthonome du Poirier

N.B. — Les noms des maladies sont en gras, tandis que ceux des insectes et acariens ne le sont pas.
— Pour la moitié sud de la France, avancer tous les traitements de 3 ou 4 semaines.

5) Précautions à prendre lors de A - Précautions vis-à-vis des plantes :


l’application des traitements Assurez-vous, avant d’utiliser un appareil, qu’il est propre
et sans trace de produits de la précédente application.
Tout en respectant les conditions optimales d’utilisation des Vous risquez sans cela de causer des dégâts aux cultures,
produits anti-parasitaires ci-dessus énoncés, il doit, de surtout s’il restait un produit hormoné huileux sur les
plus, être pris certaines précautions pour éviter des acci­ parois du réservoir et dans la tubulure.
dents :
Assurez-vous qu’un délai minimum de 15 jours a bien été
• aux plantes ; respecté entre deux applications successives, réalisées
• aux abeilles ; chacune avec un produit non compatible en mélange avec
• aux opérateurs ; l’autre (par exemple le soufre ou le Karathane et une huile
• aux consommateurs ; blanche d’été).
• aux appareils de traitements.
52
STADES PHENOLOGIQUES DE LA FLORAISON DU POMMIER
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8 : pleine floraison
8
C’est pourquoi, afin de faciliter votre tâche, nous publions en résulte des risques de brûlures sur les plantes. Aussi,
à la fin de ce chapitre, des calendriers de traitements sim­ il est préférable de n’utiliser que des produits d’un même
plifiés pour chacune des espèces fruitières. Vous n’aurez fabricant, ce dernier ayant expérimenté toutes les combi­
évidemment pas à combattre tous les parasites cités, mais naisons possibles et étant à même de vous en informer par
seulement ceux qui pourraient apparaître dans votre jardin. ses catalogues ou notices techniques (= charte de pro­
Néanmoins, nous vous conseillons d’établir une fiche sur duits compatibles).
laquelle vous porterez les dates des traitements, les para­ Il existe aussi des mélanges possibles mais inutiles, com­
sites visés, les produits utilisés, et, ultérieurement, les me le Karathane et le Soufre qui ont des effets semblables,
résultats constatés. et combattent les mêmes parasites.
Ne mélangez pas n’importe quels produits pour faire des En règle générale, il est conseillé de toujours épandre les
traitements mixtes. mélanges dans l’heure ou les deux heures qui suivent leur
Tous les produits ne sont pas compatibles entre eux, c’est- préparation, en prenant soin de les brasser dans le réci­
à-dire que des réactions chimiques peuvent se produire. Il pient de préparation ou le réservoir de l’appareil.

ARBRES A NOYAU
CALENDRIER SIMPLIFIE DES TRAITEMENTS CONTRE LES PRINCIPAUX PARASITES
POUR LA REGION PARISIENNE ET LE CENTRE

Espèces
Epoques des traitements Parasites à combattre Produits à utiliser Remarques
attaquées

1 - Traitement d’automne Cloque et Chancre Pe, Pr Viricuivre micronisé Traitement vivement conseillé
à la chute des feuilles Coryneum et Monilia Pe, Pr, C, A ou Bouillie bordelaise (lorsque les feuilles sont
(courant novembre) Maladies bactériennes Umupro presque toutes tombées)
+ + surtout si les arbres ont été
Cochenilles Pe, Pr, C, A Sandoline fluide insuffisamment traités durant
Œufs de pucerons Pe, Pr, C, A ou Véraline 3 la période de végétation
et d’araignées rouges Pe, Pr, C, A
2 - Traitement préfloral Cloque et Chancre Pe, Pr Viricuivre micronisé Traitement absolument
juste avant le stade Coryneum et Monilia Pe, Pr, C, A indispensable sur toutes les
bouton rose (fin février + + espèces à noyau, notamment
Stade B Cochenilles Sandoline fluide sur pêcher et abricotier. A
renouveler au besoin
3 - Traitement préfloral Cloque Pe, Pr Thiotox Traitement vivement
juste avant la floraison Coryneum et Monilia Pe, Pr, A, C ou K.B. Cloque recommandé pour ne pas
(courant mars) ou Dithane M 45 dire indispensable. A
Stade E renouveler au besoin
4 - Traitement dès l’ouver­ Mêmes parasites Pe, Pr, A, C Mêmes produits anticryp. Traitement conseillé surtout
ture des premières + + sur les pêchers si les jeunes
feuilles (courant avril) Pucerons Anthio feuilles sont colorées de rose
Petite Mineuse ou Ekatox 10 et se gaufrent
Chenilles
5 - Traitement 10 jours Mêmes parasites Pe, Pr, A, C Mêmes produits anticryp. Traitement pouvant se révéler
après le précédent + + nécessaire si le précédent
(début mai) Pucerons Pe, Pr, A, C Mêmes produits insect. n’a pas été fait. Contre
Tordeuse Orientale Pe rOïdium faire une application
+ Oïdium sur feuilles Pe K.B. Oïdium ou Karathane K.B. Oïdium ou Karathane
6 - Traitement Coryneum sur feuilles Pe, Pr, C, A Thiotox Traitement indispensable
courant juin Monilia sur fruits Pe, A, C ou K.B. Cloque contre les cryptogames et
Anthracnose sur feuilles C ou Benlate les insectes. Préférer contre
Oïdium sur fruits A ou Dithane 45 la rouille le Dithane M 45
Rouille Pr, A
+ + Utiliser le Kilval en cas
Tordeuse Orientale Pe, Pr, A Anthio d’attaques d’araignées rouges
Mouches des fruits Pe, C ou Ekatox 10 jusqu’à 30 jours avant la
Vers des fruits Pr ou Kilval récolte
Araignées rouges Pe, Pr, C, A
7 - Traitement Monilia sur fruits Pe, Pr x Traitement nécessaire après
courant juillet Anthracnose sur feuilles C j Mêmes produits la récolte des abricots et des
Coryneum ) Pr, C [ cerises et avant la récolte
Rouille > sur feuilles Pr, A \
anticryptogamiques
des prunes et pêches tardives
Oïdium ) Pe, A J
+ +
Tordeuse Orientale Pe Mêmes produits insecticides
Mouche des fruits Pe et acaricides
Ver des fruits Pr
Guêpes Pe, Pr, C, A
Araignées rouges
8 - Traitement Mêmes parasites Pe, Pr, C, A Mêmes produits Si le traitement de juillet n’a
courant août cryptogamiques anticryptogamiques pas été fait, celui d’août est
+ + nécessaire pour maintenir un
Mêmes insectes et Mêmes produits insecticides bon état sanitaire au feuillage
acariens et acaricides des différentes espèces et
aux prunes tardives

N.B. — Les noms des maladies sont en gras, tandis que ceux des insectes et acariens ne le sont pas.
— Pour la moitié sud de la France, avancer tous les traitements de 3 ou 4 semaines.
— Dans la colonne “ Espèces attaquées” , les abréviations signifient :
54 Pe = Pêcher Pr = Prunier C = Cerisier A = Abricotier
Stades repères du cerisier
------------------------------- Dessins de M. B A G G IO LIN I---------------------------------

BOURGEON D 'H IV E R BOURGEON GO NFLE BOUTONS V ISIB L E S LES BOUTONS SE SE P A R E N T

55
Ne dépassez pas les doses de produits les plus fortes De plus, le Soufre, appliqué à des températures inférieures
conseillées. D’une part, cela est inutile et onéreux, et d’au­ à + 28 ou + 30°, peut même brûler si ces températures
tre part, la quantité adhérant sur les feuilles et les rameaux sont dépassées dans les quatre ou cinq jours qui suivent
des végétaux pouvant être supérieure à celle tolérée par la l’application.
plante. Vous risqueriez de provoquer des brûlures. Venté : Il arrive fréquemment, spécialement avec les pou­
Prenez garde également de ne pas accroître la concen­ drages et encore plus avec les atomisations, que les nua­
tration du produit sur des végétaux si vous vous arrêtez ges de poudre ou de micro-gouttelettes soient emportés sur
d’avancer alors que votre appareil automatique continue à les cultures voisines qui, elles, peuvent être sensibles aux
poudrer ou à pulvériser. produits appliqués, et notamment aux substances hormo­
Ne traitez jamais avec certains produits si le temps est : nales utilisées pour des désherbages sélectifs.
Froid : Toute pulvérisation est impossible s’il gèle : cas des On sait aussi que certains produits — tel que le cuivre —
traitements d’hiver ou pré-floraux (les traitements d’hiver sans être toxiques pour les plantes, freinent le développe­
pouvant être effectués durant les trois ou quatre mois d’hi­ ment de la végétation de certaines espèces végétales
ver, il est donc possible, pour ces traitements, de retarder (pêcher et cerisier, par exemple, dans le cas du cuivre)
leur application de quelques jours). quelles que soient les conditions climatiques. Il est donc
préférable d’utiliser en période de végétation des produits
Il existe également des traitements inefficaces si la tem­ de synthèse (Thirame, Zinèbe, Captane, Manèbe...) qui n’ont
pérature est inférieure à + 10 ou 12 °C à l’ombre : par aucune contre-indication.
exemple, les traitements de désinfection du sol au Vapam
ou les traitements aériens à base de produits “ systémi­ B - Précautions vis-à-vis des abeilles :
ques” véhiculés par la sève vers les extrémités des jeunes Ne pas utiliser de produits toxiques vis-à-vis des abeilles
pousses en vue de la destruction des pucerons notam­ au moment de la floraison des plantes à traiter. Ce sont sur­
ment. tout les insecticides dont l’application est légalement inter­
Humide : Certains produits tels que le Sulfate ou l’Oxyde dite durant la pleine floraison. Si l’un d’eux n’est pas dan­
de Cuivre ont la propriété d’occasionner des brunisse­ gereux, il est signalé par le fabricant (Toxaphène, Endo-
ments ou des rugosités de l’épiderme des fruits — surtout sulfan, Diéthion, Phosalone... par exemple). Un traitement
appliqués peu après la floraison — si les conditions atmos­ contre la pourriture des fruits est, par contre, conseillé
phériques sont à la fois humides et fraîches. Il est alors dès la pleine floraison des Fraisiers et Framboisiers avec
préférable d’utiliser à cette époque le Soufre, par exemple. un fongicide à base de Captane, par exemple.
Très chaud : Il est bien connu que le Soufre et le Kara- C - Précautions à l’égard des utilisateurs et des opérateurs :
thane entraînent souvent des brûlures sur les fruits s’ils Entreposez tous les produits dans une pièce ou une armoi­
sont appliqués lors de journées durant lesquelles la tempé­ re fermant à clef et ne contenant aucun produit autre que
rature dépasse + 28 ou + 30° à l’ombre. des produits anti-parasitaires ou des engrais, afin d’éviter

FRAMBOISIERS
CALENDRIER SIMPLIFIE DES TRAITEMENTS CONTRE LES PRINCIPAUX PARASITES
POUR LA REGION PARISIENNE

Epoques des traitements Parasites à combattre Produits à utiliser Matières actives

1 - Traitement d’hiver Didymella des tiges Bouillie bordelaise Umupro Sulfate de cuivre neutralisé
(février ou mars) Anthracnose des tiges ou Viricuivre micronisé Oxychlorure de cuivre
+ +
Œufs d’araignées rouges Sandoline fluide Dinitrocrésol
et de pucerons ou Véraline 3 Huile jaune d’hiver
Cochenilles
2 - Avant floraison (fin avril) Didymella des tiges Bouillie bordelaise Umupro Sulfate de cuivre neutralisé
Anthracnose des tiges ou Viricuivre micronisé Oxychlorure de cuivre
+ +
Pucerons Ekatox 10 Parathion éthyl
Anthonome ou K.B. Insecte liquide Malathion + Lindane
3 - Pendant la floraison Botrytis des fleurs et fruits Dithane M 45 Mancozèbe
4 -Après floraison (fin mai) Botrytis des fleurs et fruits Dithane M 45
Didymella
+ +
Cécidomyie de l’écorce et Ekatox 10 Parathion éthyl
Cécidomyie galicole ou Anthio Formothion
Pucerons ou Kilval Vamidothion
Ver des framboises
5 -Dix jours après le précédent Botrytis des fruits Dithane M 45 Mancozèbe
traitement (début juin) Anthracnose des tiges ou Thiotox Thirame
Septoriose du feuillage
6 - Quinze jours avant la récolte Botrytis des fruits Dithane M 45
(courant juin) Septoriose ou Thiotox
Rouille du feuillage
+ +
Pucerons Ekatox 10 Parathion éthyl
Araignées rouges ou Kilval Vamidothion
ou Anthio Formothion
7 - Juste après la récolte Didymella Dithane M 45 Mancozèbe
(courant août) Anthracnose ou Thiotox Thirame
Rouille
8 - Début de l’automne Mêmes parasites Mêmes produits
(fin septembre) pour les
variétés non remontantes

N.B. — Les noms des maladies sont en gras, tandis que ceux des insectes et acariens ne le sont pas.
— Pour la moitié sud de la France, avancer tous les traitements de 3 ou 4 semaines.
56
Lichen et maladies cryptogamiques dues à des champignons microscopiques.
Le même parasite peut attaquer des organes différents de la même espèce et des espèces différentes.

Lichen sur branchette de pommier à dé­ Manifestation de l’Oïdium ( = Blanc) sur Cloque du pêcher fréquente au prin­
truire par un traitement d’hiver ( huile ) pousse de pêcher. temps sur les feuilles d’extrémité

Attaque de Tavelure sur pommier, justi­ Forte attaque de Tavelure.


ciable d’un traitement éradicant

Prunes atteintes de Monilia. Méfaits d’une attaque précoce de Monilia. Préjudices causés sur abricots par le
Coryneum.

Taches d’Anthracnose du cerisier dues Taches de Coryneum sur rameau de Chancre à Nectria sur branche de pom­
au Cocomyces hiemalis. pêcher. mier.
------------ Insectes et acariens--------------

Trace du point d’entrée d’une jeune che­ Dégâts extrêmes causés par une chenille Chenille du papillon CHEIMATOBIE au
nille du Ver des Fruits (Carpocapse ). de Carpocapse. printemps. Elle dévore les bourgeons

Cochenilles du Mûrier sur tronc. Deux spécimens des multiples espè­ Œufs de 0,6 mm de Panonychus ulmi
ces d’araignées “ rouges” (acariens) à fin mars. c
CHOIX D’APPAREILS DE TRAITEMENT VENDUS PAR LA SOCIETE DELBARD

CAPACITE
APPELLATIONS POIDS DE LA
TYPE D’APPAREILS AVIDE REMARQUES
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2 ,0 0 0 8
les 5 et 8 I. Appareils entièrement en
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Cartouche de produits à introduire dans
PULVERISATEUR EN BOUT POUR CARTOUCHE KB Equivalent le pulvérisateur, prête à l’emploi dès que
DE TUYAU D'ARROSAGE de 2 la pression d’eau est donnée. Buse in­
de 4 terchangeable selon finesse désirée de
la pulvérisation.
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sion entretenue par un levier réglable.
Pompe centrale à piston haute pression
(5 atmosphères).

GROSEILLIERS ET CASSISSIERS
CALENDRIER SIMPLIFIE DES TRAITEMENTS CONTRE LES PRINCIPAUX PARASITES
POUR LA REGION PARISIENNE

Epoques des traitements Parasites à combattre Produits à utiliser Matières actives

1 - Traitement d’hiver Anthracnose Bouillie Bordelaise Umupro Sulfate de cuivre neutralisé


(février ou mars) Rouille ou Viricuivre micronisé Oxychlorure de cuivre
+ +
Phytopte du groseillier Sandoline fluide Dinitrocrésol
Œufs d’araignées rouges ou Véraline 3 Huile jaune d’hiver
et de pucerons
Cochenilles
2 - Avant floraison Anthracnose Viricuivre micronisé Oxychlorure de cuivre
(fin avril) ou K.B. Mildiou Oxychlorure de cuivre +
Zinèbe + Manèbe
3 - Après floraison Anthracnose Mêmes produits
(fin mai) + +
Pucerons Ekatox 10 Parathion éthyl
Chenilles ou Anthio Formothion
Teigne ou K.B. Insecte liquide Malathion + Lindane
Tenthrède
4 - Dix jours après le Mêmes parasites Mêmes produits
traitement précédent
(début juin)
5 - Quinze jours avant la Sésie du Groseillier Anthio Formothion
récolte (courant juin) Pucerons ou Kilval Vamidothion
Araignées rouges
6 - Après la récolte Anthracnose Dithane M 45 Mancozèbe
(courant juillet) Rouille
+ +
Agrile Kilval Vamidothion
Araignées rouges ou Anthio Formothion

7 - Courant août Mêmes parasites Mêmes produits

N.B. — Les noms des maladies sont en gras, tandis que ceux des insectes et acariens ne le sont pas.
— Pour la moitié sud de la France, avancer tous les traitements de 3 ou 4 semaines.
toute confusion avec les produits de beauté ou les denrées E - Précautions vis-à-vis des appareils de traitement :
alimentaires. Cette précaution est indispensable au moins Ne laissez jamais séjourner un produit ou un mélange plus
pour les produits à bande rouge (marqués “ Poison”). En d’une ou deux heures dans le pulvérisateur ou l’atomiseur.
respectant cette précaution, vous éviterez des accidents. En effet, certains produits — la bouillie sulfocalcique no­
Détruisez tous vos emballages vides pour qu’ils ne puis­ tamment — attaquent les parois des appareils en cuivre ou
sent être récupérés et utilisés par d’autres pour un usage en laiton. C’est pourquoi de nombreuses cuves de petits
quelconque. appareils sont actuellement — hormis l’avantage de leur
légèreté — en matière plastique.
Ne portez rien à votre bouche au cours des manipulations
et applications de produits anti-parasitaires, même si vous Rincez immédiatement tous les organes de l’appareil dès
pensez que les produits utilisés sont inoffensifs. la fin d’une pulvérisation ou d’une atomisation. Cette pré­
caution est absolument impérative pour éviter des déboires
D - Précautions à l’égard des Consommateurs : ultérieurs tels que soupapes et clapets collés, tubulure
Utiliser les produits seulement sur les plantes pour lesquel­ attaquée, réservoir corodé...
les ils sont prévus. Deux rinçages ou mieux trois, à l’eau claire, sont donc
Les notices techniques ou les catalogues des fabricants de absolument nécessaires dès la cessation de l’utilisation de
produits ainsi que les Avertissements Agricoles du Service l’appareil. Faire fonctionner le moteur lors de ces rinçages.
de la Protection des Végétaux publient des listes de pro­ De plus, on ajoutera 3% d’Ammoniac commercial dans la
duits autorisés pour chaque espèce végétale. deuxième eau de rinçage (que l’on laisse séjourner quel­
ques heures dans l’appareil) si l’application a été faite avec
Ne pas utiliser les produits durant la période pendant la­ un produit huileux (émulsion) surtout à base d’hormones.
quelle leur application est interdite par la loi. Cette période Effectuer ensuite un troisième et dernier rinçage à l’eau
d’interdiction se situe généralement juste avant les dates pure.
de récoltes. Suivre les indications des fabricants. Entretenez votre appareil régulièrement, c’est-à-dire grais­
Ne pas utiliser pour traiter les arbres, des produits nocifs sez les cuirs des pistons des petits pulvérisateurs à main
pour les cultures légumières sous-jacentes, prêtes à être ou à dos ; graissez le moteur par les orifices réservés à
consommées. cet effet sur les gros appareils, ainsi que les articulations
Ne vidangez et ne rincez pas vos appareils de traitement des appareils à main ou à dos ; remplacez de temps à
près d’un puits, d’une source, d’une rivière ou d’un étang. autre les bouts de jets ou les pastilles d’extrémité des lan­
L’homme, le bétail et les poissons risqueraient sans cela ces de pulvérisation dont les orifices se sont agrandis à
d’en être les victimes. l’usage...

FRAISIERS
CALENDRIER SIMPLIFIE DES TRAITEMENTS CONTRE LES PRINCIPAUX PARASITES
POUR LA REGION PARISIENNE

Epoques des traitements Parasites à combattre Produits à utiliser Matières actives

1 - Avant plantation Vers blancs ou gris K.B. Insecte Sol Lindane


a) Désinfection du sol par Taupins et tipules, fourmis ou Umupro Sol Lindane
épandage en surface
b) Désinfection des Mycosphaereila) maladies du Viricuivre micronisé Oxychlorure de cuivre
plantes par trempage Diplocarpon ’ feuillage +
des feuilles durant +
10 minutes Tarsonème Anthio Formothion
Pucerons ou Ekatox 10 Parathion éthyl
2 - Avant floraison Anthonome Ekatox 10 Parathion éthyl
(début mai) Rhynchite ou Anthio Formothion
Pucerons ou Kilval Vamidothion
Araignées rouges
Bupreste du fraisier
3 - Pendant la floraison Botrytis des fleurs et fruits Benlate Bénomyl
(courant mai) Mycosphaereila ou Thiotox Thirame
Dendrophoma ou Viricuivre micronisé Oxychlorure de cuivre
4 - Dix à douze jours après Mêmes parasites Mêmes produits
le précédent que ci-dessus
5 - Après la récolte Mycosphaereila) maladies du Mêmes produits
(fin juin) Dendrophoma î feuillage que ci-dessus
+ +
Pucerons Ekatox 1 0 Parathion éthyl
Araignées rouges ou Anthio Formothion
Tarsomène
6 - Courant juillet même sur Oïdium K.B. Oïdium Soufre micronisé
les variétés remontantes ou Karatane Dinocap
Mildiou Cuprosan 111 Super D Oxychlorure de cuivre +
Fusariose Zinèbe + Manèbe
4* +
Pucerons Ekatox 10 Parathion éthyl
Araignées rouges ou Kilval Vamidothion
7 - Courant août (sauf Oïdium Mêmes produits
variétés remontantes) Mildiou que ci-dessus
Mycosphaereila
Diplocarpon
+ +
Pucerons Mêmes produits
Araignées rouges
8 - Fin septembre (sauf Mêmes parasites Mêmes produits
variétés remontantes) que ci-dessus

N.B. — Les noms des maladies sont en gras, tandis que ceux des insectes et acariens ne le sont pas.
— Pour la moitié sud de la France, avancer tous les traitements de 3 ou 4 semaines. 59
RECOLTE DES FRUITS
1) Généralités
Pour que les fruits aient acquis, au moment de leur consom­ les plus petits. Il faut donc pratiquer l’entre-cueillette par
mation, leur saveur optimum, il faut que leurs constituants la récolte en 2 ou 3 passages, 4 au plus, exception faite
chimiques (sucre, acidité et arômes) et la texture physique pour les fraises et les framboises pour lesquelles la récolte
de leur chair (jus et consistance) soient équilibrés. Les se fait en 8 à 12 fois.
facteurs principaux contribuant à cet équilibre — outre 3) LA CUEILLETTE GAGNE A ETRE FAITE TOT LE MATIN,
ceux du terroir, des conditions climatiques et des soins car les fruits récoltés par forte chaleur tournent très vite
culturaux — sont la récolte à la date la plus adéquate et (fraises et framboises) mais il ne faut pas toutefois les
la maturation dans des conditions appropriées. cueillir s’ils sont couverts de rosée ou humidifiés par un
Cette détermination de la bonne date de récolte qui nous brouillard, notamment les Golden Delicious (variété de
intéresse ici, ne devrait pas poser de problème si, au préa­ moyenne saison) car la pression des doigts risque de
lable, l’on a connaissance des informations suivantes : laisser des traces sur les pommes.

PHENOGRAMME DES PERIODES DE CONSOMMATION DES FRUITS


ESPECES PRODUITS EN ILE-DE-FRANCE ET CENTRE
MAI JUIN JUILL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DEC. JANV. FEVR. MARS AVRIL

Varié tés remor tantes


FRAISES
CERISES
Variétés i emontanl es
FRAMBOISES
PECHES ET
NECTARINES
G oseille- Faisin
GROSEILLES
ABRICOTS
PRUNES
Précoce îs Pleine î saison Tardives et très tardives
POMMES
Pré coces F’leine sais on Tardives e : très tardi ^/es
POIRES
RAISINS
DE TABLE
AMANDES
ACTINIDIES

1) DU POINT DE VUE RECOLTE, IL EXISTE 4 SORTES DE


FRUITS :
a) Les fruits à baies tendres (fraises, framboises) se cueil­
lent à maturité pour être consommés le jour même. Dans
ce cas, la maturité physiologique de récolte et la maturité
gustative sont donc confondues. La conservation à l’air
libre ne peut excéder 1 jour, surtout par temps orageux.
b) Les fruits à noyau et ceux à baies fermes avec un épi­
derme (groseilles, cassis, myrtilles) peuvent encore se
consommer dès leur récolte et 5 ou 6 jours après ; cer­
taines variétés peuvent même demeurer — bien que leur
maturité soit atteinte — 3 ou 4 semaines sur l’arbuste sans
s’abîmer : Groseille Raisin et Gloire Delbard.
c) Les fruits des variétés précoces des espèces à pépins,
notamment les poires, doivent être cueillis 5 à 6 jours avant
la maturité de consommation (par exemple Delbard Pré­
coce ou Williams). La maturité physiologique de cueillette
et la maturité gustative commencent donc dans ce cas, à
être distinctes.
d) Les fruits des variétés d’automne et d’hiver des espèces
à pépins se cueillent soit quelques semaines, soit même
plusieurs mois avant leur maturité qui s’effectue au fruitier :
par exemple la poire Passe-Crassane et la pomme Granny
Smith. Toutefois, leur date optimale de cueillette n’excède
jamais le 5 ou 10 novembre, date des premières gelées en
Ile-de-France et dans le Centre de la France.
2) LES FRUITS D’UN MEME ARBRE OU D’UN MEME AR­
BUSTE NE SONT JAMAIS RECOLTES ENSEMBLE
(Sauf peut-être certaines variétés de groseilles, cassis et
cerises) car ils présentent entre eux un décalage de matu­
rité de 6 à 15 jours bien souvent, ceux situés à l’extérieur
ou plus gros étant en avance sur les fruits de l’intérieur ou
60
4) TOUS LES FRUITS DOIVENT ETRE DEPOSES DELI­ • la cueillette aisée des fruits dont le pédoncule doit se
CATEMENT DANS UN RECIPIENT PLAT ET AERE et si séparer de la branchette, sans se casser, grâce à une
possible sur un seul lit (excepté les fruits à baies rapide­ légère torsion horizontale de la main qui tient la pomme,
ment consommés) et ne doivent subir aucune secousse, le bout de l’index étant placé au point de séparation (d’ab­
compression ou blessure, sinon leur conservation sera scission) du pédoncule et du rameau pour les fruits à long
réduite car la maturation se trouve accélérée ou compro­ pédoncule ;
mise par l’attaque d’un parasite cryptogamique (Botrytis,
Pénicillium, Gloesporium...). • le changement de la couleur des pépins qui, de blanc
crème, passent au marron brun ;
2) Moyens servant à la détermination • l’estimation de l’amollissement de la pulpe par de légères
pressions exercées par le pouce sur quelques fruits (pour
de la date de la récolte les variétés précoces et de moyenne saison) est enfin l’in­
1) Pour une variété donnée, il s’écoule un nombre de jours dice le plus significatif pour quelqu’un qui a l’habitude de
sensiblement constant entre la date de la pleine floraison ce test.
et la date optimale de récolte, quelles que soient les condi­
tions climatiques de l’année et le lieu géographique de la b) - pour les baies et les fruits à noyau :
culture. Ainsi, si la floraison est retardée de 10 jours par • le changement de couleur (de vert ils deviennent rouge,
rapport à une année normale, la récolte sera plus tardive jaune ou bleu) laisse envisager que la cueillette pourra
de 10 jours. En notant la date de la pleine floraison (stade débuter 8 jours après environ, pour les fraises, framboises,
F 2 de l’échelle internationale de Fleckinger), il peut donc groseilles et cassis, et 10 à 15 jours après pour les cerises,
être prévu la date de récolte, grâce au tableau suivant se prunes et abricots ;
rapportant aux principales variétés de pommes et de • pour les pêches blanches, la raréfaction du duvet et
poires. l’éclaircissement de la couleur annoncent l’approche de la
maturité, et donc de la récolte ;
• pour les pêches jaunes et les abricots, l’amollissement
des deux bourrelets de chair formant les lèvres qui déli­
POMMES mitent le sillon, est l’indice d’une maturité proche.
Stark Earliest 85 à 105 jours
Delbarestivale® 110 à 120 jours
Primrouge® 120 à 150 jours
Reine des Reinettes 140 à 150 jours
Kidd’s Orange Red 140 à 150 jours
Chieftain 150 à 160 jours
Reinette du Canada 150 à 165 jours
Belle de Boskoop 155 à 170 jours
Golden Delicious et ses mutations
(Goldenspur ® 155 à 165 jours
Belgolden®) 155 à 165 jours
Blushing Golden 160 à 170 jours
Delicious Rouge et ses mutations
(Starkrimson) 160 à 170 jours
Granny Smith 185 à 200 jours

POIRES
Delbard Première® 90 à 100 jours
Delbard Précoce® 110 à 115 jours
Morettini 64® 110 à 115 jours
Docteur J. Guyot 115 à 125 jours
Starkrimson 125 à 130 jours
Williams et mutation rouge 125 à 140 jours
Colette 130 à 150 jours
Louise Bonne 140 à 150 jours
Beurré Hardy 150 à 160 jours
Grand Champion® 150 à 160 jours
Conférence 150 à 160 jours
Super-Comice Delbard® 160 à 170 jours
Doyenné du Comice 170 à 185 jours
Jeanne d’Arc 175 à 190 jours
Passe Crassane 185 à 200 jours

FRAISES : + 30 à 40 jours après le stade de début de


floraison (F) selon les variétés.
FRAMBOISES : même durée entre floraison et récolte.

2) Il existe aussi d’autres indices permettant, à l’approche


de la récolte, de déterminer la date pour les variétés du
tableau ci-dessus, et de situer celles des variétés non citées
ou celles des espèces à noyau.
a) pour les poires et les pommes :
• le changement de la couleur “de fond” de l’épiderme des
variétés précoces qui vire du verdâtre au jaune ; quelques
variétés font exception : celles d’épiderme rouge (Williams
Rouge Delbard, Starkrimson Poire par exemple) qui pren­
nent leur teinte lumineuse au moment de leur maturité,
c’est-à-dire quelques jours après leur cueillette ;
• la chute des premiers fruits atteignant la maturité physio­
logique de cueillette (sans toutefois être la victime du vent
ou celle du ver des fruits dont la présence accélère tou­
jours la maturation) ;
MATURATION ET CONSERVATION
DES POMMES ET DES POIRES
D’AUTOMNE ET D’HIVER

1) Généralités 2) Conservation en fruitier


Il est nécessaire d’avoir à l’esprit les considérations sui­ La conservation se fait en fruitier ou à défaut dans un
vantes : local aménagé ayant les caractéristiques les plus proches
1) La cueillette des variétés tardives a lieu avant leur matu­ possibles des suivantes :
rité. Les fruits sont rentrés en fruitier pour y mûrir. Cette a) l’hygrométrie doit être comprise entre 80 et 90 % sans
maturité s’échelonne pour les différents fruits d’une même que l’atmosphère soit saturée en vapeur d’eau *. L’appa­
variété (2 à 6 semaines généralement) et entre les diverses rition de rides sur les fruits est l’indice d’une atmosphère
variétés (jusqu’à 6 mois). trop sèche. Il y a donc lieu de pulvériser de l’eau sur le
2) Lors de leur rentrée en fruitier, les fruits doivent être sol et dans l’air ;
examinés un par un afin de ne pas mélanger ceux attaqués b) la température doit être la plus constante possible entre
par un parasite ou blessés et ceux qui sont indemnes. Les + 2 °C et + 4 °C (il ne doit jamais geler dans ce local)
fruits endommagés doivent être spécialement surveillés si l’on veut retarder l’époque de maturité des poires ou
afin d’en sauver le maximum et parfois être consommés des pommes tardives. Mais dans les fruitiers ordinaires, la
très vite (compote de pommes, poires au sirop...). température s’établit généralement vers + 12 °C ou
3) Les fruits qui mûrissent les premiers libèrent du gaz + 14 °C dès novembre, ce qui permet la maturation nor­
éthylène, lequel accélère la maturation des pommes et male des poires et des pommes d’automne et d’hiver. Pour
des poires de variétés plus tardives. Pour obtenir la conser­ que le processus de maturation s’effectue normalement, il
vation la plus longue possible, il est donc préférable de ne faut surtout pas que le soleil atteigne les fruits et ré­
stocker dans des locaux différents les fruits dont l’époque chauffe l’atmosphère dans la journée, afin d’éviter les
de maturité est différente, ou à défaut, de placer les fruits variations de température du local, défavorables à une lon­
qui mûrissent les premiers près de l’orifice d’aération éva­ gue conservation. Pour ces raisons, on choisit générale­
cuant l’air vicié. ment une pièce située au nord, et constituée de murs épais,
7. Ventilateur pour l’évacuation des gaz
2. Plancher (ou toit)
3. Poutre
4. Isolant thermique (laine de verre)
5. Plaque pour maintenir l ’isolant
6. Thermomètre
7. Hygromètre
8. Rayonnage
9. Sable ou gravillons tassés
10. Mousse maintenue humide
11. Mâchefer tassé
12. Trappe régulant l’arrivée d’air extérieur plus froid
13. Grille empêchant l ’entrée des petits rongeurs.

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HE rüU^ui^w»uii^iAA/u'uuw\A^f\Ayi/t(vun^uW \J'ülAmulA .TO O T

CO2 "P C2 r/4

PIECE SOMBRE ET FRAICHE AMENAGEE EN FRUITIER "IDEAL


62
mais on peut également améliorer l’isolation thermique en Les caractéristiques d’un fruitier idéal ayant été définies, il
tapissant le local de panneaux de laine de verre ou de est aisé de comprendre qu’un grenier non lambrissé où il
liège sur les murs et le plafond ; gèle et où les températures varient beaucoup, ne peut
c) le local doit être obscur ou très faiblement éclairé, car convenir. Il en est de même pour une pièce d’habitation
la lumière favorise le métabolisme, donc la respiration des chauffée où les températures sont trop élevées et l’air trop
fruits, et par suite l’émission de gaz accélérant la matu­ sec. Une cave peut, à la rigueur, convenir à la condition
ration. Il faut donc préférer un local sans fenêtre, muni qu’il n’y ait ni chauffage ni odeur (mazout par exemple).
d’une bouche d’aération ou soupirail, et si possible d’un
conduit d’évacuation de l’air vicié situé dans la partie haute 3) Conditions particulières de maturation
du local ;
de quelques variétés de poire
d) l’air ne doit être renouvelé que périodiquement mais le
plus totalement possible, pour chasser deux gaz émis natu­ Certaines poires exigent un traitement spécial pour parve­
rellement par les fruits au cours de leur maturation : le gaz nir à maturité et acquérir leur saveur optimale,
carbonique et l’éthylène. Ce renouvellement de l’air est a) Variétés précoces telles que Delbard Précoce, Morettini
pratiqué tous les 8 jours par exemple, soit en ouvrant la 64, Delbard Première, Docteur J. Guyot, Williams, Star-
fenêtre du local, soit en libérant l’ouverture de l’entrée d’air krimson. Toutes ces variétés exigent d’être cueillies 4 à 6
ménagée à la base d’un mur du fruitier et permettant ainsi jours avant leur date de consommation présumée afin

Rayonnage de 50 à 60 cm de largeur maximum. Etagère pour disposer les fruits d’automne et d’hiver, afin
d’assurer leur maturation.

l’évacuation de l’atmosphère par une ouverture ménagée d’achever au fruitier leur maturation dans les conditions
à la partie supérieur du mur opposé du local. Pour accroître idéales de + 18° à + 20 °C. Pour que leur arôme soit
le renouvellement de l’air, on peut placer un ventilateur perçu pleinement, elles seront ensuite refroidies durant les
dans la cheminée d’évacuation. Il ne faut en aucun cas 8 à 12 heures précédant leur dégustation dans un appareil
créer un courant d’air constant qui maintiendrait un taux frigorifique ménager à + 8° ou + 10 °C.
d’oxygène trop important dans la pièce, ni aérer lorsqu’il Si l’on désire au contraire retarder leur maturité, les poires
gèle à l’extérieur. seront placées dès la récolte, pendant 5 à 8 jours maxi­
A titre indicatif, les professionnels conservent les fruits mum dans ce frigorifique, puis sorties après ce laps de
“ en atmosphère contrôlée” avec une teneur de 5 % d’oxy­ temps pour qu’elles finissent de mûrir durant les 3 ou 4
gène et 2 à 3 % de gaz carbonique, jours suivants à la température ambiante de l’époque et à
e) Il faut enfin respecter certaines précautions : nouveau refroidies, comme précédemment, juste avant
d’être dégustées,
• ne toucher ou ne déplacer les fruits que le plus rare­
ment possible, b) Passe Crassane
Lorsque la température du fruitier est supérieure à + 15°
• étaler les fruits si possible sur un seul lit dès leur récolte, ou + 16°, les poires mûrissent mal : elles jaunissent vite
• placer les fruits sur des rayonnages en bois ou des ta­ mais restent fermes, acides et sans saveur. Elles doivent
blettes à claire-voie horizontales, espacés de 50 cm environ alors subir un séjour à des températures plus basses et
et fixés au mur. A défaut, il peut être utilisé un empilement bénéficier du gaz éthylène émis naturellement par d’autres
de plateaux à fruits à claire-voie et sans couvercle, per­ fruits de maturité plus précoce.
mettant une bonne circulation de l’air ambiant, Il faudra donc, dès la récolte, s’efforcer de placer les
• ne jamais placer les fruits sur de la fibre ou du frison de Passe Crassane dans le local où sont disposées d’autres
bois qui peut communiquer son odeur (cas de la fibre de pommes et poires et faire régner une température de 10°
pin ou de sapin) et ses parasites cryptogamiques, à 12 °C.
• désinfecter, en fin de saison, le fruitier ou le local amé­ Si le fruitier est à + 4 °C, dès la récolte, les Passe Cras­
nagé lorsqu’il est vide, en brûlant une mèche soufrée pour sane mûriront plus lentement.
5 m3 d’air ; laver les supports des fruits avec une solution
d’eau de javel, ou de sulfate de cuivre à 2%, cette opé­ En cas d’utilisation d’une chambre froide spécialement
ration de nettoyage étant suivie par l’aération du local.* conçue pour la conservation des fruits (ce qui n’est pas
comparable à un appareil frigorifique ménager), les condi­
tions thermiques seront tout autres : le séjour devra être
de 3 mois minimum à 0 °C, suivi d’un passage de 1 à 3
semaines à + 18 °C pour obtenir la maturité optimum.
C’est ce processus qu’utilisent généralement les produc­
teurs professionnels pour livrer le plus tard possible leurs
*11 est conseillé de placer un hygromètre et un thermo­ poires sur le marché.
mètre dans le fruitier.
63
ête/intf délie

“ LA RO SE ETERN ELLE”
Création de GEO RGES DELBÀRD

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