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DIRIGÉE PAR
M. H. LÉ VEILLÉ
TOME II
LE MANS
1893
2e AxvgE. No 13 ter OCTOBRE 1892.
BOTANIQUE APPLIQUÉE
HORTICULTURE.
MÉDECINE
Les plaates curieuses, utiles et médicinales
de 1'Inde (Suite).
Ficus bengalensis L.
Cette magnifique Urticacée est non seulement un arbre d'orne-
ment mais encore un arbre d'une utilité incontestable. Le buis,
contrairement a ce que nous anions cru jusqu'à présent, est em-
ployé dans les constructions. Les fruits et les feuilles sont comes-
tibles. Cet arbre, mains toutefois que le Ficus religiosa L., donne
la gomme laque qui résulte, on le sait, de la piqure d'un insecte
bémiptère, le Coccus lacca. Le suc des nouvelles feuilles et des
bourgeons calmeles maux de dents.
Borassus flabelliformis L.
Il y aurait beaucoup a dire sur ce Palmier auquel un poème ta
Nous-moulatriben èscoidérablepts.
nous bornerons h quelques-unes. Le suc qui s'écoule des cicatrices
des spadices donne la boisson nommée Toddy. L'albumen du
fruit demi -mur est comestible. Les feuilles servent a faire des li
sur lesquels on écrit comme autrefois on écrivait sur les-vres
papyrus. J'ai vu dans l'Inde des bibliothèques entières en feuille de
Palmier. On fait aassi avec les feuilles, des éventails, des nattes,
des Paniers, des parasols. Les fibres des pétioles et des feuilles
servent a fabriquer des cordages.
Le stipe sert a construire des cases et les feuilles
I à les couvrir.
La pulpe du fruit sert contre les maladies de hi peau. On prend
le liquide renfermé dans le fruit non encore mur pour arrêter le
hoquet.
Mimosa rubicaulis L.
Si l'on boit le suc de cette plante pendant une quarantaine de
jours, it guérit les mouvements de bile et remédie a l'appauvrisse-
ment du sang. Appliqué sur les plaies ce même suc les guérit au
bout d'une semaine.
Pandanus odoratissimus L.
On fait infuser les fleurs dans l'huile de sésame et on emploie ce
liquide en frictions dans la gale et autres maladies de peau. On
prend aussi contre ces mêmes maladies une tisane des racines avec
un peu de sucre.
(A suivre.). H. LÉVEILLÉ.
III. -- DE LA CLASSIFICATION.
La classification et la généalogie du Melia Azadirach sont les
mêmes que celles du Melia Azadirachta (1).
IV. — GÉOGRAPHIE.
Cet arbrisseau ou plutót ce grand et bel arbre originaire des
Indes prospère dans toes les pays chauds et montagneux, tels que
l'Espagne, le Portugal et même dans les provinces méridionales de
la France. Il réussit en Amérique comme dans son pays natal ; mais,
V. — USAGES ORDINAIRES.
ÉCONOMIE
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feuilles des cordes et des fels qui, tissés, lui procureront de quoi se
vétir, dans son stipe les matériaux de sa case, dans ses feuilles de
quoi se fabriquer des paniers, des parasols et des naties pour coa-
cher. Bien plus it peut encore y trouver de quoi écrire, car les
— 11 —
segments des feuilles lui fourniront autant de feuillets qu'il pourra
réunir en volume.
Avec la noix de ce palmier il se fabriquera des vases et Fun de
ces vases lui permettra de fabriquer une petite lampe avec laquelle
il pourra s'éclairer durant la nuit.
Une simple feuille de Rondier fournira un éventail peu coilteux,
que l'on pourra enrichir de dessins et qui rendra plus de services
que les éventails les plus magnifiques qui sont le plus souvent
plus luxueux qu'utiles.
(A suivrel. H. LÉVEILLÉ.
BOTANIQUE PURE
GÉOGRAPHIE
BOTANIQUE RÉCRÉATIVE
Informations.
Une société qui poursuit le reboisement du sol s'est fondée a Nice sous
le titre de : Les amis des arbres. Le Dr JEANNEL a été élu président de la
nouvelle société a laquelle nous adressons nos meilleurs encouragements.
Varia.
Un arbre merveilleux.
Un correspondant du district de Dhurbunga envoie le récit suivant a
l'Indian Daily News, au sujet d'un arbre extraordinaire de ce district :
Un arbre nim, situé au village d'Arai, a quelques milles de distance du
quartier général, excite une grande émotion parmi les habitants du village
et est l'objet du culte et de la vénération d'un grand nombre. Une foule
asset nombreuse vient de villages éloignés et même du district de Mozu f-
ferpore, dans le but d'obtenir l'eau qui tombe a grosses gouttes de l'arbre
a toute heure. L'eau est pure et regardée comme un spécifique contre la
gale, les maladies de peau et les maladies intérieures. Aussi, suivant cette
opinion, on en prend journellement. La foule entoure l'arbre constamment
avec des vases. La croyance générale est que cet arbre est rare et que son
eau peut être utilisée de diverses manières. Cet arbre existe depuis long-
temps, mais ce n'est que depuis quelque temps qu'on lui connait cette
propriété. Il n'y a, en effet, que quelques jours que l'arbre donne une telle
quantité d'eau. Un témoin oculaire rapporte qu'a la partie inférieure de
l'arbre se trouve une étroite cavité située un peu au-dessus de Ia racine et
que l'eau s'écoule de la cavité en formant des espèces de sources et de
ruisseaux, tant elle est abondance. Le possesseur du sol, une femme, a placé
un gardien qui, a toute heure, veille sur l'arbre pour éviter sa destruction,
a raison du concours quotidien des visiteurs. Chacun peut prendre libre-
ment de l'eau.
— 48 _
Bibliographie.
Jardin botanique du Missouri. Troisième rapport annuel. 1892.
—Cevolumestd plusintéreas.I1renfmtoud'abr13planches
dont la plupart représentent des espèces du genre Yucca. Vient ensuite la
savante Revision des espèces américaines de Rumex qui se rencontrent
au nord de Mexico. Cette Revision a pour auteur le docte professeur.
WILLIAM TRELEASE . Elle est accompagnée de 33 planches.
Suit un travail de M. C.-V. RILEY sur le papillon du Yucca et la fécon-
dation du Yucca. Cette étude originale est du plus haut intérêt. 11 en
ressort que ce sont les Pronuba qui fécondent les Yucca, et qu'en particu-
lier le Pronuba yuccasella est l'agent de la fécondation chez le Yucca
f lamentosa..
Une étude sur les Prodoxus est rattachée a ce mémoire. Vingt-quatre
planches éclaircissent merveilleusement le texte : vingt et une sont consa-
crées tant au Pronuba qu'au Yucca ; deux a l'Agave Engelmanni, et une
au Parmelia molliuscula.
Revues.
Cosmos (3 septembre) . — La Morille A. ACLOQUE.
Correspondanco.
Hong-Kong, 8 aoul 489,2.
Bruxelles,
Je pars au mois de juin prochain pour l'Afrique centrale ; je m'y rends a
l'effet d'étudier la flore congolaise, et je me ferai un vrai plaisir de vous
envoyer un petit résumé des découvertes botaniques que je pourrai y
faire.
P. D.
-23--
Offres et Demandes.
M. A. SADA de Pondichéry demande des graines d'Aristolochia d'Améri-
que. Les adresser au Jardin Colonial de Pondichéry.
Petite correspondance.
M. A. T.,. et Bordeaux. — Nous publierons prochainement, sous forme de
Causerie botanique, un petit traité de botanique abordable pour tous. II
s'adressera plus particulièrement aux Bens du Monde et aux débutants.
Nous publierons aussi, dans la partie récréative, des récits de voyages
dans l'Inde qui pourraient s'intituler : Guide des botanistes aux Indes.
Enfin nous donnerons une Etude sur les arbres fruitiers de cette région.
BOTANIQUE APPLIQUÉE
HORTICULTURE.
OEillets . . 35.000
Rosiers 26.000
Narcisses . 200.000
Jacinthes romaines 50.000
Anémones 30.000
Freesias 45.000
lxias, glaïeuls, renoncules et jonquilles f00.000
Giroflées blanches de Nice 5.000
Réséda . 800
Lilas . 2.000
Sauvageons de rosiers pour la greffe et lavente. 10.000
Boutures d'oeillets et muguets. 70.000
Fraises forcées. . . . 1.000
ECONOMIE
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MÉDECINE
Les plantas curieuses, utiles et médicinales
de 1'Inde (Suite).
Sanseviera roxburghiana Sch.
On emploie le suc de cette Liliacée contre les maux d'oreilles.
On verse dans l'oreille deux ou trois gouttes du sue de la
plante.
Leucas angularis L.
Cette Labiée est usitée contre la morsure des serpents. On donne
à celui qui a été piqué une poignée de feuilles á manger. Cette plante
inspire une grande répulsion aux serpents capels.
Calophyllum inophyllum L.
Cette Clusiacée est utilisée dans la médecine indigène. Ses
graines donnent une huile employée avec succès en frictions dans
les rhumatismes.
Cocos nucifera L.
Ce palmier, le plus common des Palmiers dans 1'Inde est d'une
extrême utilité à l'Indien auquel it donne dans son fruit un ali-
ment, une boisson, une huile et un ustensile de cuisine. Ses spa-
dices lui fournissent une boisson rafra€chissante, une liqueur
(l'arrack), du vinaigre et du levain. Le stipe sert à construire des
paillottes, les feuilles à les couvrir. Les fibres de cocotier servent à
faire des cordages; le duvet tomenteux qui se rencontre á la base
des feuilles sert á arrêter les hémorragies. En un mot l'Indien
trouve tout dans son palmier hormis l'ombre car, excepté pour le
-32--
Talipot (Coryplia umbraculifera), l'ombre des palmiers n'est qu'une
métaphore que peuvent seuls se permettre ceux qui n'ont jamais
foulé de leurs pieds la terre des tropiques.
J'arrête ici cette énumération. Je n'ai point voulu faire un traité
des Plantes médicinales mais simplement retracer dans ces quel-
ques pages les usages et propriétés les plus curieux ou plus sai1-
lants des plantes de l'Inde. Ceux qui voudront de plus amples ren-
seignements n'auront qu'à consulter les Recueils de plantes médi-
cinales publiés dans l'Inde.
Je me suis borné dans cute étucle, au moms le plus souvent, aux
faits inédits, aux propriétés peu connues ou au contraire très re-
marquables. Pour aucune plante, je ne prétends avoir signalé
toutes les propriétés. Quant au nombre de plantes citées ici, it est
très restreint, car presque toutes les plantes de l'Inde jouissent de
quelque propriété, et la végétation de l'Inde, grace a un soleil de
feu, n'est has moms admirable par ses merveilleuses vertus que
par son exubérance et sa verdure perpétuelle.
H. LÉVEILLÉ.
BOTANIQUE PURE
GLOGRAPHIE
QUELQUES MOTS
SUR LA
FLORE D'AUVERGNE
Par le Frère HÉRIBAUD Joseph
Professeur au Pensionnat de Clermont-Ferrand.
(t) Les genres Rubus et Rosa n'étant pas encore suffisamment connus, au
point de vue de la distinction spécifique, nous nous abstiendrons de rechercher
les formes qui pourraient être attribuées respectivement à chacun de nos
deux départements.
— 42 —
Carlina Cynara Pourr. (4) — Base ouest du Puy de Gene.
Tragopogon crocifolius L. — Coteaux de la Limagne.
Taraxacum leptocephalum Rchb. -- Voisinage des sources miné-
rales.
Crepis setosa Hall. — Cultures de la Limagne.
Hieracium glanduliferum Hopp. — Mont-Dore.
-- cerinthoides L. -- Même habitat.
Xanthium strumarium L. — Pont-du-Château.
-- macrocarpum DC. — Bords de l'Allier.
Jasione humilis Pers. -- Mont-Dore.
Campanula cervicaria L. — Bois de Lezoux ; Pontgibaud
rapunculoïdes L. --- Eftiat ; Aigueperse.
Erica ,pagans L. — Bois de Lezoux.
Hottonia palustris L. --- Étangs de Lezoux ; bords de la Dore.
Samolus Valerandi L. — Voisinage des sources minérales.
Glaux maritima L. — Même station.
Androsace maxima L. — Champs de la Limagne.
Convolvulus lineatus L. -- Puy Long.
Cuscuta Epilinum Weihe, -- Champs de lin, a Besse.
Linaria arvensis Desf. — Vallée de Villars ; sables de l'Allier.
— Pelliceriana DC. — Neyronde ; sables de l'Allier, a
Brassac.
Linaria Heribaudi Camus. — Environs de Clermont.
Veronica acini f ólia L. — St-Agoulin, près d'Aigueperse.
— saxatilis Jacq. — Mont-Dore.
Limosella aquatica L. — Bords de FAllier, a Gondolle ; étang de
Chancelade.
Orobanche arenaria Borkh. — Royat; sur Achillea Millef olium.
— Artemisia Gaud. — St-Nectaire, sur Artemisia cam-
pestris .
(ij Malgré l'autorité de Grenier et Godron, qui ne veulent voir dans cette
Composée qu'une modeste forme du Canine acanthijolia All., nous la considé-
rons, a l'exemple de plusieurs botanistes, comme une véritable espèce, car
une seule écaille involucrale sufut pour qu'on la discerne toejours facilement:
(Bull. Soc. hot. Fr. t. XVI, p. 28.)
-- 43 ---
Orobanche minor Sutt. -- Çh et lá, sur Trifolium sativum.
Teucrium montanum L. — Puy St-Romain.
— Scordium L. -- Bords des fossés de la Limagne.
Salvia .Jthiopis L. -- Bords des chemins de la Limagne.
Stachys Heraclea All. -- Puy d'Anzelle, près de Clermont.
Mentha palustris Moench. — Bords du lac d'Aydat.
Leonurus Marrubiastrum L. — Sommet du puy de Corent.
Plantago carinata Schrad. — Bords de l'Allier, sous Corent.
Beta vulgaris L. — Pont-du-Château.
Chenopodium opulifolium Schrad. — Bords des chemins de la
Limagne.
Polygon= viviparum L. -- Mont-Dore.
- Bellardi All. -- Moissons de la Limagne.
Salix herbacea L. -- Mont-Dore.
Populus canescens Smith. — Vallée de Villars, près de Clermont.
Rinus uncinata Ram. -- Tourbières de Vassivière.
Sagittaria sagittfolia L. -- Etangs des Bois de Lezoux.
Butomus umbellatus L. -- Fossés de la Limagne.
Triglochin maritimum L. -- St-Nectaire-les-Bains.
— palustre L. Voisinage des sources minérales.
Tulipa silvestris L. -- Thiers ; Riom.
Allium flavum L. — Puy Long.
Gladiolus illyricus Koch. -- Bois de Lezoux.
Orchis palustris Jacq. --- Marais de Marmillat.
-- odoratissima L. -- Base du Puy de Come.
— alata Fleury. — Thiers.
Ophrys muscifera Huds. -- Bois de Bussière, près d'Aigueperse.
Goodyera repens R. Br. --r Ceyrat ; Randan ; Ambert ; etc.
Corallorrhiza innata R. Br. — Pontgibaud.
Lemna arrhiza L. --- Etang de Ligonnes, près de Lezoux.
Potamogeton pectinatus L. — Fossés de la Limagne.
— rufescens Schrad. — Lacs du Mont-Dore.
Zannichellïa palustris L. -- Fossés de la Limagne.
Juncus p ygmxus Thuill. — Les Gravanches, Biollet.
Cyperus longus L. — Fossés de la Limagne.
44 --
BOTANIQUE RECREATIVE
Quelques usages pratiques de plantes de 1'Inde (Suite).
Bien qu'il ne soit pas indigène du pays, l'Arbre des Voyageurs
existe aux Indes. Cette espèce, qui porte en botanique le nom de
Ravenala Madegascariensis Sonnerat, fournit une boisson fraïche
et pure au voyageur altéré. 11 suffit de Bonner un coup de canif à
la base des feuilles de cet élégant végétal dont la foliation est dis-
posh en éventail. L'incision opérée, un jet liquide s'échappe aus-
sit&t de la blessure et désaltère l'opérateur.
Vous promenez-vous dans les plaines de 1'Inde ou de quelque
région tropicale, vous trouverez peut-être une gracieuse Crassula-
cée, de moyenne stature, pour une plante herbacée. C'est le Bryo-.
phyllum calycinum Salisb. Cette plante que l'on présume origi-
naire de l'Afrique, et qui est très commune dans le Bas-Bengale,
vous fournira un miel exquis. ' Il vous suffit de server fortement
avec le doigt les calices de ses fleurs. Chacun d'eux vous fournira
une goutte d'un liquide sucré dont vous aimerez la saveur. Autre
expérience à réaliser avec cette intéressante plante. Prenez tine
feuille et suspendez-la a quelque clou dans votre demeure. Bientát
des bourgeons se développeront dans les crénelures de la feuille
et vous pourrez obtenir ainsi de nouvelles plantes. Le Br yophyl
lam calycinum a son inflorescence en forme de panicule terminale
d'un pourpre verdatre. C'est du Jardin de Calcutta, ott elle fut intro-
duite en f799, que cette plante s'estrépandue dans tout le Bengale.
Le soir, ou mieux le matin, it fait bon boire l'eau de Coco. On
sait en effet que les fruits du Cocotier renferment une eau qui
n'est autre que la sève : elle est pure et saine, On peut également
manger la pulpe qui se trouve à l'intérieur de la noix. Le meil-
leur moment pour obtenir une boisson fraiche est de cueillir les
cocos avant qu'ils ne soient échauffés par les rayons du soleil.
Le soir cependant cette boisson n'est pas à dédaigner après une
longue promenade sur les routes poussiéreuses.
H. LÉVEILLÉ.
Informations.
Le Gui (Viscum album L) est, on le sait, asset rare sur le chêne. II se
rencontre sur un chêne d'Amérique au Vieux Moulin a 3 kilomètres envi-
ron de Jublains (Mayenne).
Varia,
Le Cuivre dans les fruits et les végétaux. — D'analyses données dans
un rapport du ministère de l'agriculture de Washington, it résulte que le
raisin qui n'a jamais été traité par le cuivre contient normalement 2 milli-
grammes de cuivre par kilogramme. Il résulte de ce dernier chiffre que la
quantité de cuivre qui existe normalement dans le blé exporté d'Amérique
en Europe est de 23,495 livres. Le foie du mouton contient 35 a 41 milli-
grammes de cuivre par kilogramme, le foie de bceuf en contient 56 a 58 et
le chocolat 125 milligrammes par kilogramme (Cosmos).
La flore des Iles des Cocos. -- Dans l'espace d'une centaine de pages
du Journal de la Société Asiatique du Bengale, M. D. PRAIN a donné un
intéressant resumé des résultats obtenus par les diverses expéditions bota-
niques faites aux lies des Cocos depuis un petit nombre d'années. Sur 358
espèces qu'il a observées, 232 soit 65 °/ 0 se rencontrent également dans
l'Inde, en Chine, en Malaisie et dans les Iles Andamans, 40 se trouvent
en Malaisie et aux Andamans, 22 croissent dans l'Indo-Chine, mais
non en Malaisie, 40 habitent exclusivement les Andamans, 8 habitent a la
fois les lies Iles Cocos et Tenasserim, 13 enfin sont propres au groupe des
Iles des Cocos. II est intéressant de noter que sur les 40 espèces qui crois-
sent en Malaisie et aux Andamans 8 s'étendent jusqu'á Tenasserim, mais
ne se retrouvent point en Birmanie, ni dans le royaume de Siam. Si loin
que s'étendent les recherches de M. 1PRAIN, elles tendent a faire voir qu'au
point de vue de la géographie botanique, aussi bien qu'au point de vue de
la biologie générale, le groupe des Iles des Cocos fait partie intégrale des
Andamans. Des éléments qui semblent prédominer dans la flore, les élé-
ments de I'Indo-Chine apparaissent, somme toute, légèrement plus faibles,
méme dans cette partie des Andamans rapprochée de la Birmanie, que les
éléments qui indiquent i'influence de Tenasserim et de la Malaisie. Cela
est quelque peu remarquable, surtout si l'on considère que cette partie des
Andamans est très proche de la Birmanie et Landis qu'elle est séparée de
Tenasserim par une mer profonde, ii existe une ligne de bas-fonds exhaussés
quelquefois parmi les lies tout le long de cette ligne, entre les lies des
Cocos et le territoire birman. -- Rangoon Gazette.
Bibliographie,
The Flora of British India by Sir J. D. HOOKER, Part. XVIII. — Cette
dix-huitième partie de l'importante Fiore de l'Inde comprend 223 pages et
renterme la fin des Scitaminées ainsi que les Hémodoracées, Iridées,
Amaryllidées, Taccacées, Dioscoréacées, Roxburghiacées, Liliacées,
Pontédériacées, Philydracées, Xyridées, Commélinacées, Flagellariées,
Joncacées, et les deux tiers des Palmiers, soit en tout : 45 families. La
flore touche a sa fin.
Catalogue des Plantes Vasculaires de Noirmoutier par le Docteur
VIAUD-GRAND-MARAIS. Ce travail qui est eitrait du Bulletin de la Société des
Sciences Naturelles de I'Ouest est des plus intéressants au point de vue
de la distribution des espèces et se recommande par l'exactitude et la
sureté des indications, non moins que par la science de l'auteur. Le Monde
des Plantes ne peut qu'applaudir A la devise qu'a choisie le savant bota-
niste : Florete fibres.,, et frondete in gratia... et benedicite Dorninum.
LE THÉ. Botanique et culture, falsifications et richesse en ea /Vine des
di f férentes espèces, par Antoine BIí TRIx, pharmacien de première classe.
Cet ouvrage fait partie de la petite bibliothèque Inédicale, à 2 fr. le volume,
publiée par MM. J.-B. BAILLIÈRE, a Paris.
L'auteur, après un court avant-propos, dans lequel it expose le but de
son Iivre, qui est de nous faire connaitre le thé théoriquement et aussi pra-
tiquement, nous donne dans son premier chapitre, une étude sur le thé au
point de vue botanique. Le chapitre second traite de la culture du thé.
L'auteur passe ensuite aux préparations des thés verts et des thés noirs
(chap. III) ; it nous donne (ch. IV) la meilleure méthode de préparation
du thé. Nous recommandons tout spécialement ce chapitre aux amateurs.
Vient ensuite (ch. V) une étude sur l'action physiologique et médicale du
thé. Dans la seconde partie, M. BIÉTRIX nous donne l'étude microscopique
de la feuille du thé (ch. I), puis l'étude des principales falsifications. De
nombreuses coupes de feuilles servent a élucider le texte de ce second cha-
pitre qui est très étendu. La troisième partie comprend des notions chimiques
sur le thé (ch. I) ; des notions chimiques sur la ca féine (ch. II) ; la des-
.... 52 _
cription des appareils employés pour le dosage (ch. III) ; les méthodes du
codex et de Loche (ch. IV). La méthode Paul et Cownley (ch. V) ; la mé-
thode Cazeneuve (ch. VI). La quatrième et dernière partie traite du dosage
de la caféirae des échantillons. Ceux-ci sont divisés en thés verts (ch. I) et
thés noirs (ch. II). Enfin ('auteur se resume et formule ses conclusions.
On le volt, eet ouvrage, accompagné de 27 figures est, malgré son petit
format, un véritable traité sur la matière. Nous espérons que l'auteur, qui
se dit au début de sa carrière, nous donnera à l'avenir, des - volumes aussi
utiles et aussi intéressants.
Rappelons, á propos de eet ouvrage, que la culture du thé, dans l'Inde, va
sans cesse en grandissant.
Revues.
Sociétés savantes.
Correspondance.
Ixelles, le 5 octobre 4892.
Monsieur,
Pardonnez-moi de répondre si Lard a votre charmante carte. Je viens de
la trouver chez moi en rentrant de voyage. Je serai dans l'Afrique centrale
dans la première moitié de I'année prochaine, et j'espère remercier alors la
Société de l'honneur qu'elle m'aura fait, par des faits plutut que par des
paroles. Soyez assuré que je travaillerai de toutes mes forces a la réalisation
du but intéressant que vent atteindre la Société.
Votre bien dévoué,
PAUL DUPUIS.
TITRES : DONATEURS :
TITRES : DONATEURS :
Offres et Demandes.
Petite correspondance.
Un Ordre Scientifique
Idée hardie que Celle-là. Oui certes, raison de plus pour qu'elle
réussisse. De nos jours les gouvernements souls penvent disposer de
certaines faveurs, de certaines récompenses, de certaines distinc-
tions qui sont accordées au mérite souvent, et souvent, plus sou-
vent, même dans certains pays,uniquement a la faveur.
De plus it n'existe point d'ordre vraiment international; biera
moins encore - existe–t–il d'ordre exclusivement réservé aux homines
qui se consacrent a la science.
Nous croyons qu'il y a là une lacune a combler.
Pourquoi n'existerait-il pas par exemple un Ordre, l'Ordre de
la Rose, supposons. Cet Ordre serait exclusivement affecté aux
hommes de science ou a ceux qui leur prêteraient un concours
efficace. Cet Ordre serait international et aurait a peu près les
Statuts suivants :
4° Un Ordre international de la Rose est fondé.
2° Cet Ordre est exclusivement réservé aux savants des deux
Mondes.
3° Il se compose de 5 grand'croix, de 10 commandeurs, de
40 officiers et de 400 chevaliers. Ce nombre ne, pourra être
dépassé.
4° Les insignes de Grand'Croix sont la rose d'or sur croix d'or
avec rosette blanche ; ceux de Commandeur, la rose d'or sur croix
d'argent avec rosette jaune ; ceux d'Officier, la rose d'argent sur
croix d'argent avec ruban blanc ; ceux de Chevalier, la rose d'ar-
gent sur croix de bronze avec ruban rose-Blanc.
5° Le siège de l'Ordre se trouve là ou est le Directeur de l'Aca-
démie internationale de géographie botanique, seal dispensateur
de ces distinctions et Grand'Maitre de l'Ordre.
T. ii. 3
58 _
BOTANIQUE APPLIQUÉE
HORTICULTURE.
La culture et le commerce des fleurs dans les
Alpes-Maritimes (Suite) .
Les expéditions se font en paniers de roseau ou en holies de car-
ton de 3 ou i kilog., les fleurs étant emballées, tantót avec de la
ouate, comme les camélias et les roses, tantót avec du papier de
soie, ou méme les deux ensemble; soit par units pour les espèces
de valour, soit par demi - douzaines pour les espèces communes et
de prix inférieur. Pour les expéditions un peu lointaines, ce sont
les paniers qui sont préférés, car la bofte de carton garde trop
l'humidité, et toutes les fleurs sont ouatées. D'autres fleurs, d'une
nature moins sensible, celles qui reprennent toute leur fraicheur
dans Peau, peuvent s'expédier sans emballage, comme les nar-
cisses et les anémones, retenues par des branches fleuries de mimosa
qui fait aussi partie de l'expédition. Pendant les hivers rigoureux,
cependant, toutes les fleurs, pour arriver a bon port, doivent être
emballées séparément. Les ateliers ou s'exécutent ces travaux,
emballage des fleurs destinées à l'exportation, confection de bou-
quets, de corbeilles, de guirlandes dans toutes les dispositions
artistiques imaginables, pour la verste locale, sont de véritables
usines a fleurs a la réputation desquelles président les doigts sou-
ples et agiles des jeunes paysannes.
— 59 —
Les prix sont extrêmement variables sur les lieux de production,
ou ils sont faits, comme a une véritable bourse, par les principaux
exportateurs, et sur les lieux de consommation, suivant le mouve-
ment de certaines fêtes, les fluctuations de la température et les
mille causes susceptibles d'influencer la mode. La place de Berlin
était jadis la meilleure, comme prix, mais aujourd'hui ceux-ci se
sont, entre tons les marchés, a peu près uniformisés. La rose
ordinaire varie,'a Cannes, de 0 fr. 20, minimum, a I fr. la dou-
zaine ; la rose d'élite, de 4 a 8 fr. ; I'oeillet peut varier de 0 fr. 10 a
3 fr ; les fleurs d'orchidées, a Cannes, se payent 2, 3 et 4 francs le
brie ; enfin it n'est pas rare, ainsi qu'il se passe, d'ailleurs, pour
bien d'autres marchandisestrès demandées, de voir payer lesfleurs,
a Nice, un prix plus élevé que sur les marchés de Paris et de Berlin.
Comme on Ie voit, ces prix paraissent encore rémunérateurs.
Les premiers cultivateurs sérieux qui ont entrepris cette culture y
ont réalisé d'importants bénéfices. « Je faisais, a l'époque, enten-
dais-je dire à l'un des plus anciens du canton d'Antibes, quatre ou
cinq expéditions par mois, de trois ou quatre Paniers, et chacune
me rapportait un bénéfice net de 200 francs. La concurrence, la
connaissance qu'a le paysan, aujourd'hui, de la valeur de son pro-
duit, ont complètement modifié les choses.
Le plus ou moms de faveur en laquelle est tenue chaque espèce
est évidemment aussi une grande cause de variation des prix. Ainsi
les narcisses qui valaient I fr. 50 l'année dernière, a l'époque cor-
respondante, ne valaient, cette année, que 0 fr. 10 la douzaine. La
mode, qui fait sentir son action sur toes les objets de luxe, a son
influence très marquée sur le mouvement du commerce des fleurs,
et par cola même, sur Ie mouvement de la culture. Telle fleur qui,
une année, a une grande valeur, n'en a plus, 1'année suivante,
qu'une très miniroe. Tantót ce sont les fl eurs blanches qui sont
ECONOMIE
BOTANIQUE PURE
GÉ4GRAPHIE
QLJELQUES MOTS
SUR LA
FLORE D'AUVERGNE
Par le Frère HÉRIBAUD Joseph
Pro f esseur au Pensionnat de Clermont-Ferrand.
(' L'Auvergne est la Terre promise
des naturalistes,
Eugène NIEL.
étant ici sans effet, c'est moans la géologie proprement dite que la
nature minéralogique du sol qui nous intéresse : là se trouve, en
effet, un des éléments principaux de la dispersion des espèces, tant
pour ceux qui se placent au point de vue de l'influence chimique
des terrains que pour ceux qui accordent a la constitution physique
de ces terrains une action prépondérante.
Les différences qui existent sous ce rapport, entre nos deux
départements, ne sont pas, it faut l'avouer, biera accentuées ; l'un
et l'autre, en effet, offrent, dans la majeure partie de leur étendue,
des terrains granitiques, des basaltes, des trachytes et des laves
dues a leurs nombreux volvans, et quant aux terrains calcaires,
recherchés par un grand nombre d'espèces végétales, si le Puy-de-
Dóme en contient une quantité plus considérable, d'un autre cóté,
ceux du Cantal sont situés sous -une latitude plus néridionale.
Les altitudes extrêmes de nos deux départements présentent
aussi peu de différences, car le Plomb du Cantal, qui s'élève a
1858 mètres, ne le cède que de 26 mètres au Pic de Sancy, qui
est la plus haute time de la France centrale. D'autre part, le point
le plus bas du Puy-de-Dome est de 268 mètres, là oil la rivière de
l'Allier abandonne ce département, et la moindre altitude du Cantal
est de 21 0 mètres,vers le sud, au point oil le Lot franchit nos limites.
Autre observation importante au point de vue qui nous occupe :
la superfacie du Puy-de-Dome est de 795 000 hectares, tandis que
cello du Cantal n'en a que 574 000. Le Puy-de-Dome compte
149 000 hectares de landes, et le Cantal 76 000 seulement ; mais,
par compensation, ce dernier département possède 226 000 hec-
tares de prairies humides et en partie marécageuses, tandis que
son voisin en a a peine 87 000.
Maintenant que le théátre de nos investigations est connu, étu-
dions nos deux listes telles que l'état actuel de noire botanique
locale nous a permis de les dresser, et táchons de discerner les prin-
cipeles causes des différences qu'on y remarque.
Nous avons dit déjà pourquoi le Puy-de-Dome, mieux exploré
que le Cantal, paraat jusqu'à présent privilégié pour le nombre des
espèces. On peut voir également que les espèces hydrophiles s'y
présentent en plus grande proportion que dans le Cantal, grace aux
incessantes herborisations dont l'humide bassin de l'Allier a été le
théátre ; mais, ici encore, et relativement á vette catégorie de
plances, l'équilibre s'établira sans doute plus tard, car on connaït
peu les landes marécageuses situées entre le Claux et Cheylade,
celles de Saint-Paul et de Parlan, les forêts humides d'Ytrac et du
Laurent, les manais tourbeux du Cézallier, de Saint-Urcize et de
Saint-Mamet ; les prairies fraiches de Marcolès, de Leynhac et de
Cayrols ; aussi sommes-nous persuadé qu'une abondante moisson
est réservée aux botanistes qui étudieront soigneusement ces inté-
ressantes localités. (A suivre.)
BOTANIQUE RECREATIVE
Guide du Botaniste aug Indes
INTRODUCTION (4).
Nous allons entreprendre un long voyage. L'intérêt, les paysages
variés que nous contemplerons et les scènes typiques auxquelles
nous assisterons, en abrégeront la durée. Permettez-nous, lecteurs,
d'être volre cicérone dans vette promenade gigantesque que nous
allons entreprendre au pays des Radjahs. Ce qui caractérisera notie
Guide ce seront les détails historiques et géographiques, et bota-
niques, Bien entendu, que nous donnerons sur les lieux que nous
aurons occasion de visiter et sur les pays que nous aurons à traverser.
Nous vous montrerons,chemin faisant,les merveilles de l'Inde en
faisant un choix attentif de tout ce que cette région possède de plus
curieux, de plus intéressant et de plus instructif, et en faisant passer
soils vos yeux tous les sujets qui composent ce choix unique en son
genre.
Causerie Botanique
INTRODUCTION (1).
Dans les pages qui vont suivre, nous nous proposons d'initier a
l'aimable Science des fleurs ceux de nos lecteurs qui jusque-la
n'ont été qu'amateurs et notre but est de les transformer insensible-
ment en botanistes.
Les botanistes, au milieu des études modernes si superficielles,
deviennent de plus en plus races. Nous espérons que ces lignes
donneront le gout de la botanique a quelques esprits, amis des
sciences.
Ceux qui ont déjà une connaissance profonde des plantes nous
pardonneront en faveur de notre intention, du but que nous pour-
suivons et puis aussi parce que cola leur rappellera leurs jeunes
années et leurs premiers pas dans l'étude de leur science
favorite.
D'ailleurs nous promettons d'être discrots et de ne point empiéter
trop sur le domcine scientifique des savants.
Nons irons doucement et le temps y aidant nous serons tout lieu-
reux si nous atteignons aux résultats que nous nous sommes pro-
posés comme objectif de nos efforts. H. LÉVEILLÉ.
(1) Ce travail qui nous a été demandé par quelques lecteurs ne comprendra
en moyenne, jusqu'à nouvel ordre, qu'une page par numéro de la Revue et
durera ainsi plusieurs années.
— 77 —
Informations.
Si l'on en croit certains agriculteurs, l'Europe jouirait cette proehaine
année d'un hiver clément. Le CALLUNA VULGARIS Salisb. ne serait, en effet,
garni de fleurs que jusqu'à la moitié de la tige, ce qui serait un signe pré-
curseur d'un hiver doux. A vérifier.
Varia
Nouveau mode d'éclairage des objets sous le microscope
MLI. KOCH et Wou de Bonn ont imaginé le dispositif suivant : un baton
de verre est courbé en S de facon a se terminer au-dessous du microscope
ou it émet une lumière, diffuse : it recoit a l'autre extrémité les rayons d'une
source lumineuse qui est une lampe a pétrole ordinaire recouverte d'une
douille cylindrique de métal qui empéche la lumière de se répandre et de
s'éparpiller : la douille est munie d'une perforation dans laquelle le baton
de verre est inséré.
Le principe appliqué est le suivant : si l'une des extrémités d'un baton de
verre recoit de la lumière dans la direction de sa ligne axiale, les rayons
sont totalement réfléchis par la paroi et ne ressortent du baton qu'à l'au-
tre extrémité. La réflexion totale a lieu non seulement dans le cas d'un
baton de verre droit, mais aussi quand le baton est courbé. (Extrait du
Cosmos.)
Un arbre monstre
II existe dans la Charente-Inférieure, a Saint-Sauveur, un orme qui pré-
sente a 1 mètre du sol, 6 m 50 de circonférence. Le tronc est nu jusqu'à
une hauteur de 12 mètres et c'est de ce point seulement que partent hori-
zontalement trois énormes branches. Le tronc s'élève de nouveau sans
ramifications a une hauteur de 7 mètres, L'arbre mesure au total 35 mètres
et il recouvre de sa ramure l'habitation près de laquelle il a été planté.
(Naturaliste.)
Revues
Bulletin de le Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la France
(30 Septembre). -- Note sur les Parmelia et les Physcia de l'Ouest. A. VIAUD-
GRAND-MARAIS. - Catalogue des plantes vasculaires de file de Noirmoutier,
avec une carte. A VIAUD-GRAND-MARAIS.
Cosmos (15 Octobre). — Les Orobanches. G. DE DUBOR. - Un If antique.
H. LÉVEILLÉ. -- Une dicotylédone du crétacé.
(5 Novembre). — La bactériologie du choléra. L. MENARD.
Le Naturaliste (15 Octobre). — Suites a la Flore de France de Grenier et
Godron (suite). Damasonium polyspermum Coss., Colchicum Neapoli-
tanum Tenore, Merendera fili folic Cambess. G. RouY.
(Ier Novembre). -- Deux salades indigénes. P. IIARIOT.
Journal de Botanique (I er Octobre). -- Monographie des Orchidées de
France (suite). G. CAMUS. - La Brunissure et la Maladie de Californie,
P. VIALA et C. SAUVAGEAU. - Propriétés et réaction des composés pectiques
(suite). L. MANGIN.
(16 Octobre). — La tribu des Clusiées, résultats généraux d'une monogra-
phie morphologique et anatomique de ces plantes (suite). J. VESQUE. - La
Brunissure et la Maladie de Californie (fin). P. VIALA et C. SAUVAGEAU.
Le Règne végétal (15 Octobre). — Quelques documents pour l'histoire de
Ia pomme de terre (suite et fin). D r CLos. -- Famille des Characées (suite).
SOULAT-RIBETTE.
Sociétés savantes
Académie des Sciences
Séance du 3 Octobre. M. GASTON BONNIER continue d'exposer le résul-
at de ses expériences sur l'influence de la lurnière électrique sur la struc-
— 82 —
Correspondance
Antibes, 14 Octobre 1892.
Mon cher Directeur,
Le numéro 13 du Monde des Plantes m'apporte la nouvelle de ma
nomination définitive, a la suite du vote, d'explorateur-naturaliste de l'Aca-
démie. Personnellementje vous remercie ; je remercie également messieurs
--83—
les membres qui ont bien voulu porter leurs suffrages sur moi ; je m'effor-
cerai, lorsque le moment sera venu, de consacrer toutes mes facultPs au
bénéfice de la cause que vous soutenez si éminemment. Je vous ai soumis,
it y a quelque temps, le projet d'un voyage dans les parties les moms
connues, les moms explorées de l'Inde ; it pourra revenir sur votre bureau,
en temps opportun, pour être soumis a l'examen de la commission chargée
de ce travail.
Puisque vous me donnez ainsi l'occasion et le plaisir de vous écrire,
permettez-moi de revenir, un peu tard peut-être, sur le n° 9 du Monde
et spécialement sur l'intéressant chapitre de l'arbre qui brine. Un de vos
correspondants nous signale, au dernier nuniéro, le Laportea crenulata
comme étant ce désagréable végétal. — Rien ne peut, en effet, ressembler
plus a une brulure que la blessure qui résulte du simple attouchement de
ce Laportea. Je me reporte a la page 331, note 12, de mon livre sur Cey-
Ian, au Pays des Veddas, óu je dis : « Je me souviendrai longtemps
d'un jour que je m'obstinai a vouloir prendre une fleur de Ma-Oussa (et
non Mausa) (1) (Laportea crenulata), un arbre assez abondant dans cer-
taines régions. Je gardai deux semaines les douleurs de ses urticaires au
poignet : douleurs, accompagnées de mouvements spasmodiques dans tout
le bras et jusqu'à l'épaule, qui se faisaient encore sentir alors qu'on ne
percevait plus, depuis longtemps, les petites taches blanches aux endroits
blessés. »
Je me souviens encore aujourd'hui combien la souffrance était avivée a
la suite d'une immersion dans l'eau, mais je crois l'avoir beaucoup dimi-
nude par de nombreuses frictions a l'alcool camphré fort.
EMILE DESCHAMPS.
GEOLOGIE
Note sur les montagnes de I'Inde ....... . . . NATURALISTE
Le delta du Gange Cosmos
Géologie de l'Inde francaise, . BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Note sur les mines de Colar
(Inde) --
Les terrains d'alluvion a Pon-
dichéry — w
— 87 —
Adjonctions is la Géologie de
1'Inde francaise. Principaux
fossiles du terrain crétacé. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Les grès du détroit de Palk
Géologie de Chandernagor simples obs. —
L'époque glaciaire a-t-elle existé dans 1'Inde?
OEUVRES DIVERSES
Les Monstres humains NATURALISTE
DÉCISION
Offres et Demander
On Bemande des timbres des divers états de 1'Inde et des timbres nou-
veaux 0892) d'Amérique. On offre en échange des timbres actuels de
France, neufs.
Petite correspondance
A. L. a Paris. — Oui ; nos sabliers peuvent parfaitement être ouvragés,
ce qui en augmente la valeer.
E. G. a Paris. — Nous ne céderons plus désormais de numéros isolés des
six premiers mois de la Revue.
Directeur
Baron von MUELLER.
Secretaire perpétuel
H. LÉVEILLÉ.
Trésorier
Ch. LE GENDRE.
Membres d'honneur :
MM. P. Duchartre, de l'Institut, 84, rue de Grenelle, Paris.
France.
G. King, botaniste du Gouvernement, Royal botanic Garden,
Shibpur-Calcutta. Inde.
G. Rouy, 66, rue Condorcet, Paris. France.
Treub, 'sLands Plantentuin, Buitenzorg, Java. Malaisie.
Membres titulaires :
MM. Luigi Bordi, R° Istituto, Aquila. Abruzzo. Ilalie .
T. II. 4
— 90 —
E. Gonod d'Artemare, 8, avenue Charras, Clermont-Fer-
rand. France.
J. A. Henriques, directeur du Jardin botanique de l'Univer-
sité de Coïmbre. Portugal.
Jh. Héribaud, pensionnat des Frères, Clermont-Ferrand.
France.
Baron Ed. Hisinger, Fagervik, Karis, Finlande . Russie.
G. de Lagerheien, Université de Quito. Equateur.
Ch. Le Gendre, 3, place des Carmes, Limoges. France.
H. Léveillé, 104, rue de Flore. Le Mans. France.
Ed. Marais, 19, rue Ninau, Toulouse. France.
Baron Ferd. von Mueller, botaniste du Gouvernement. Mel-
bourne. Australie.
A. Posada-Arango, Université de Medellin. Colombie.
Ferd. Renauld, Aalais du Prince de Monaco.
Memnbres correspondants :
MM. Ch. Gray, Gray hotel, Coonor, Nilgiris, Madras Presidency.
Inde.
H. Lisboa, Grant medical college, Bombay. Inde.
A. Sada, Pares coloniaux, Pondichéry. Inde Francaise.
W. Trelease, Missouri botanical Gardens, Saint-Louis-Mis-
souri. États-Unis.
Associés libres.
MM. W. J. Beal, Michigan Agricultural college, Ingham Co. Mi-
chigan. États-Unis.
C. F. Wheeler, Michigan Agricultural College. Ingham Co.
Etats-Unis .
0. Debeaux, 28, rue Saint-Lazare, Toulouse. France.
E. Gadeceau, 11, rue des Hauts-Pavés, Nantes. France.
David Prain, Shibpur-Calcutta, royal botanic Garden. Inde.
Ern. Olivier, Les Ramillons, près Moulins. France.
Explorateurs :
MM. Em. Deschamps, 8, rue James Close, Antibes. France.
P. Dupuis, 40, rue Vauthier, Ixelles-Bruxelles. Belgique.
— 94 —
Délégués :
MM. E. Gonodd'Artemare. , .
, Reunion des matériaux de travail.
J. Heribaud.
Luigi Bordi.
Sociétés savantes.
E . Marois.
G. King.
Consultation des lierbiers.
G. Rouy.
A. Posada-Arango.
Explorations.
A. Sada.
Décisions :
Par décisions en date du 25 décembre 1892 :
M. Ch. Le Gendre est nommé Trésorier de l'Académie pour dix
ans, conformément a l'article V du règlement.
M. Luigi Bordi est nommé délégué auprès des Sociétés savantes
en remplacement de M. Ch. Le Gendre, appelé au poste de Tré-
sorier.
M. H. Léveillé est nommé Gérant du Monde des Plantes.
MM. Ph. Heinsberger, Eug. Autran Conservateur de l'lierbier
Boissier sont nommés associés libres de l'Académie.
Baron Ferd. von MUELLER,
Directeur de l'Académie.
H. LÉVEILLÉ,
Secrétaire perpétuel.
Me'lhode d'études :
La meilleure marche a suivre pour parvenir á fixer rapidement
la distribution des Onagrariées nous parait être celle-ci : chaque
membre de l'Académie doit étudier la répartition des Onagrariées,
dans le pays qu'il habite, d'une facon plus spéciale. Il doit a vette
fin se mettre en rapport avec les Sociétés savantes et les botanistes
de son pays. Il est autorisé a se présenter et a agir dans ce cas au
nom de l'Académie doet it est membre, Quant aux sources oil it
doit puiser pour arriver a pointer sur la carte les localités occupées
par les espèces actellement à l'étude, eiles sont au nombre de trois :
les herborisations (la meilleure source a cause de la vérification
qu'elle comporte), les herbiers et les fibres.
-- 92 --
Quant aux cartes, les plus détaillées so p t les meilleures. Toute-
fois nous n'en précisons aucune. Nous verrons á fixer notre choix
quand it s'agira de la carte définitive. Pleine liberté également
dans les procédés à employer pour délimiter les espèces. Au mo-
ment de l'adoption d'une carte définitive, nous emploierons pour
cette délimitation des aires des espèces, des lignes de couleurs va-
riées pointillées ou continues, nous réservant d'indiquer la fré-
quence ou la rareté par des signes particuliers. Hàtons-nous lente-
ment, c'est la première condition d'un travail parfait.
Le Monde des Plantes étant tout entier l'organe de l'Académie,
les travaux des Académiciens y figureront sous la rubrique qui
leur convient. C'est ainsi que tout ce qui concerne la dispersion
des Onagrariées se trouvera dans la section de Géographie bota-
nique.
Michigan Agricultural College
Department o f Botany and Forestry.
24 octobre 1892.
Honorés Messieurs,
Nous vous offrons tous nos remerciements en retour de la noti-
fication qui nous a été faite de notre élection a votre Société.
Nous apprécions cet honneur et nous ferons avec plaisir tout ce
qui sera en notre pouvoir pour vous cider.
Si vous désirez des spécimens de nos plantel, soit vivantes, soit
de noire herbier, ouquelques données concernent leur distribution,
veuillez vous adresser a nous à ce sujet.
Respectueusement vótres,
Nouvel An
Nos meilleurs voeux a tous nos abonnés a l'occasion de la nou-
velle année. Qu'ils veuillent bien nous seconder dans nos efforts et
pour nous aussi l'année sera excellente, dans ce sens que nous
pourrons améliorer de plus en plus notre publication en y insé-
rant des gravures originales et en augmentant le nombre de pages
de chaque livraison . On nous a conseillé d'agrandir notre format,
mais nous préférons rester, a ce point de vue, ce que nous sommes.
Nous trouvons en effet notre format actuel plus commode pour tine
revue d'études et de recherches comme la nótre.
Il y a a peine quinze mois que nous existons et nous sommes
aliés sans cesse en - perfectionnant et en donnant a cette Revue
le cachet d'universalité qui en fait le prix. Nous nous sommes
attachés aussi, on l'a pu voir, a la géographie des plaates.
Journal de science avant tout, à cause de l'Académie dont nous
sommes l'organe, nous voelons être, en même temps, une feuille
de vulgarisation et de publicité scientifique, embrassant dans un
cadre immense, le règne végétal tout entier et zoutes les fibres de
l'univers.
La Rédaction.
Une Réponse
Comme nous l'avions prévu, notre note sur un Ordre scienti-
hque a causé tin certain émoi. Nous nous y attendions. Nous di-
rans même qu'elle a été mieux accueillie que nous ne pensions et
que nous avons recu des encouragements nombreux et autorisés.
Nous avons toutefois h répondre a l'objection que voici : le but
poursuivi West pas désintéressé, car ii est évident que si le directeur
de I'Académie de botanique jouit du droit de conférer les distinc-
tions sur lesquelles repose le nouvel Ordre, it ne pourra faire moms
que de décorer ses collègues.
Eh bien ! non. D'abord nombre d'Académicienssont assez favo-
risés de distinctions pour ne pas en ambitionner une de plus. En
— 94 —
second lieu, Tien de plus facile que d'insérer dans les statuts une
clause qui interdirait de décerner une décoration à un membre de
l'Académie avant qu'il n'ait fait dans l'Académie un stage de cinq
ans.
D'ailleurs 1'Ordre en question est loin d'être établi .
Ne faut-il pas premièrement assurer ce qui existe. Un nouveau
mode de procurer a l'Académie les ressources dont elle a besoin
est de donner des conférences a son profit ; it y aurait encore ce
que l'on pourrait appeler le sou des botanistes. Chaque membre
de l'Académie demanderait a ceux avec lesquels it est en relation
la modique somme d'un sou par an . L'Académie se ferait de
ce chef un revenu de près de 2,000 francs. Resterait à récompenser
les souscripteurs.
Il y aura lieu d'établir aussi une Association des voyageurs et
des explorateurs scientifiques. Cette association dépendrait, au
point de vue financier, du Comité de patronage des explorations
' actuellement à l'étude. Au point de vue scientifique elle dépendrait
de l'Académie internationale de Géographie botanique. Elle aurait
son ' organe mensuel qui paraitrait le 15 de chaque mois en supplé-
ment au Monde des Plantes et contiendrait exclusivement des
récits de voyages faits au point de vue de l'étude des sciences na-
turelles et principalement de la botanique. H. LÉVEILLÉ.
BOTANIQUE PURE
GÉOGRAPHIE
QLTELQUES MOTS
SUR LA
FLORE JJ'AUVERGNE
Par le Frère HÉRIBAUD Joseph
Professeur au Pensionnat de Clermont-Ferrand.
L'Auvergne est la Terre promise
e des naturalistes, » Eugène NIEL.
BOTANIQUE APPLIQUÉE
MÉDECINE
Tinospora cordifolia Miers.
1. — Du Nom
ESPÈCE : FAMILLE :
TOUTE L'INDE
OU
PREFACE.
Notre premier projet était de faire dans I'Inde un voyage unique en conden.
sant en un seul nos diflérents voyages. Mais outre la jouissance de pouvoir
revivre par la pensée dans un pays, jadis parcouru en tons sens, nous avons
pensé que notre narration serait plus fidèle si nous racontions aux lecteurs les
voyages successivement, de fa4on que chacun d'eux forme un tout distinct.
L'ouvrage sera done divisé en dix voyages ou livres ; chaque voyage se sub-
divisera en chapitres. tine carte permettra de nous suivre facilement. Le tra-
vail sera complet en 8 a 900 pages environ et 200 gravures originates d'après
photographies. Nous donnerons dorénavant 8 pages en moyenne par numéro
et 2 gravures. C'est un premier pas, on le voit, vers le supplément dont it a
été question.
T. II. 4*
-- 1 00 --
En conduisant, dans cette excursion grandiose, ceux qui vou-
dront Bien nous accompagner, nous ferons déhler devant leurs
yeux tout ce que la terre des Aryas renferme d'intéressant et d'in-
structif. Des gravures reproduites d'après des photographies origi-
nales et semées à profusion dans le texte, évoqueront pour eux le
souvenir ineffacable des monuments, des paysages qu'ils auront
visités et contemplés, des scènes diverses et pittoresques auxquelles
ils auront assisté, des types si divers au milieu desquels its seront
passés, en un mot de toutes les curiosités et de toutes les merveil-
les qu'ils auront longuement étudiées et admirées.
LA TRAVERSÉE
La Méditerranée. -- Le canal de Suez. — La Met . Rouge. ---
Aden.
Informations.
Le roi des radis. — Ce radis a poussé, a Neung-sur-Beuvron (Loir-et-
Cher). Ses feuilles ont 70 centimètres de long ; it pose 4 kilos tout net ; sa
circonférence est de 52 centimètres ; it a 40 centimètres de hauteur. Pas
le moindre creux a l'intérieur. Comme consistance, gout et saveur, i1 est
en tout semblable aux petits radis roses du printemps (Croix).
-- 115 —
Citrouille monstre. — Un propriétaire de Fougères (France) a cueilli
dans son jardin une citrouille pesant 140 livres et mesurant 2 m. 10 de
circonférence (Croix).
On sait que par un temps humide, l'ivoire se charge d'une assez grande
quantité d'eau. D'ou it suit que les éléphants ont dans leurs défenses
un hygromètre assez sur pour connaitre les changements de tempéra-
ture.
Riz. — Il a été exporté dans l'Inde, dans le seul Bengale, durant une
année pour plus de 5 millions de francs de Riz.
Nos abonnés des colonies sont prévenus que le décret du 21 Aoiit 1892,
autorise les bureaux de poste des colonies a recewir des abonnements aux
publications périodiques qui paraissent en France.
Chronique générale
Un nouveau laboratoire pour l'étude de l'histoire naturelle
Le professeur DoRxs, de la Station zoologique de Naples, a cony, it y a
déjà assez longtemps, un projet que favorisait l'empereur Frédéric, alors
qu'il était prince impérial, et qui consiste dans la construction d'un vaste
steamer installé comme laboratoire flottant pour l'étude de l'Histoire naturelle
sur l'Océan même. Le professeur Dona a fait, it n'y a pas longtemps, une
série de conférences :en Allemagne, dans le but de recueillir des fonds, mais
il n'a pu encore mettre son projetà exécution. a Je n'ai pas le moindre doute,
dit-il, qu'un laboratoire de ce genre sera construit un jour et qu'il aidera
au développement de l'union entre les marines des différents gouverne-
ments.) (Naturaliste).
court, a été gris dans un nid ou se trouvaient cinq jeunes, dont les quatre
autres étaient absolument noirs. (Naturaliste.)
Ces cas d'albinisme ne sont pas aussi cares qu'on le croit communément;
nous avons vu, dans les mêmes conditions, a Bangalore, dans 1'Inde, un
corbeau absolument blanc. Seul son chant déparait son plumage immaculé.
Ses yeux étaient affectés de cette teinte rose qui caractérise les albinos. On
nous a affirmé que l'on rencontract également de temps a autre des cas
d'albinisme chez les merles indiens.
Varia
De la transpiration des plantes tropicales.
M. le professeur Dr G. HABERLANDT, de Graz, a communiqué a l'Académie
Iles Sciences de Vienne, dans sa séance du 43 octobre 4892, les résultats
de recherches sur la transpiration des plantes tropicales, envisagée au
point de vue anatomo-physiologique, faites au jardin botanique de Buiten-
zorg, á Java. Il en ressort que, sous le climat chaud et humide des tropi-
ques, la transpiration des plantes est deux a trois fois moindre que dans le
centre de l'Europe. Etant donnée l'exubérance de la végétation des contrées
tropicales, on volt donc qu'il est inexact de l'expliquer, comme on le fait
trop généralement, par l'action du courant transpiratoire, servant de
véhicule aux matières qui concourent a la nutrition des plantes vertes
terrestres.
L'auteur insiste sur ce fait surprenant, que les plantes des regions tres
humides des tropiques sont aussi tres souvent pourvues de moyens directs
et indirects de protection contre une trop forte transpiration, notamment de
tissus hydrophyles. Cette constatation, qui fait ressortir comment it n'est
pas permis de tirer de la constitution anatomique de l'appareil foliacé
des conclusions sur les conditions naturelles locales, a conduit le Dr HABER-
LANDT a établir une comparaison avec les grandes variations de la transpira-
L'arbre Nim.
Dans le n° d'octobre du Monde des Plantes, au chapitre Varia, vous
parlez de l'arbre Nim. Quel est eet arbre ? N'est-ce pas l'arbre Nim syno-
nyme du Melia Azadirachta L. que je viens de traiter dans ma Fiore ?
I1 est vrai que je n'ai pas parlé spécialement de la sécrétion de l'arbre.
Outre que cela ne rentrait pas dans mon plan, it s'agit la d'uti cas non
ordinaire. On rencontre cependant dans l'Inde, de temps a autre, des
arbres a pluie appartenant et cette espèce. C'est la troisième fois que j'en
entends parler. II y a sept ans, on me signala un Melia Azadirachta L. à
une distance de 27 milles au dela de Madras, dans la cour d'un pagodin,
appelé Cakilamalle Cdvil, Vers 1885 eet arbre présenta une fente légère
au bas du tronc, un peu au-dessus du sol. Par cette fente un liquide de
couleur blanche, légérement sucré et analogue pour le gout au lalt de
vache, se mit a couler. Ce liquide passait alors pour guérir d'un grand
nombre de maladies. Le liquide ne coula que quelques mois. A la suite de
ce phénomène, l'arbre demeura stérile pendant quelques années. Je tens
ce aait d'un témoin oculaire. L'arbre en question était presque séculaire.
A peu près a la même époque, dans le district de Tiruvalur, près de
Kumbakonam, on vit deux cas pareils. On attribuait, comme dans le cas
précédent, a la pluie torrentielle, la sécrétion extraordinaire de l'arbre. On
-- 9 9 9 --
disait que l'arbre gorgé des sucs puisés dans le sol le rendait a ce dernier
par la fente qui se produit toujours au pied de l'arbre.
A. SADA.
L'arbre Nim dont nous avons parlé est en effet un Melia Azadirachta
L. Quant a l'explication du phénomène, M. A. POSADA-ARANGO l'a donnée
page 190 de la I re année de cette Revue. La pluie n'est pas une sécrétion
de l'arbre ; elle est due à des insectes du groupe des cicadaires, qui
jettent de l'urine en abondance pendant certaines saisons de l'année.
Culture de la banane.
Un de nos correspondants de l'Inde nous envoie la note suivante, extraite
de l'Horticultural Times :
Chez nous, la Banane est regardée comme un article de luxe, bien que
dans quelques contrées elle soit une nourriture commune, en attendant de
le devenir dans d'autres. Durant plusieurs années, on a fait des essais pour
en étendre la culture. La Grande-Bretagne cherche it développer la crois-
sance de la Banane dans ses colonies tropicales et l'Allemagne « voit dans
la Banane une très nourrissante saucisse (sic) pour alimenter ses
soldats » et qui sera a meilleur marché que le maïs dont elle a usé récem-
Bibliographie
Manuel pratique des cultures tropicales et des planta-
tions des Pays chauds par P. SAGOT. Ouvrage publié après sa mort,
complété et mis a jour par E. RAOUL. Préface de M. MAXIME CORNU.
Beau volume compact de 734 pages, l'ceuvre de M. SAGOT est avant tout
un ouvrage de botanique appliquée. L'agriculture, le commerce et l'indus-
trie y pourront puiser d'utiles renseignements.
Le chapitre des végétaux fournissant du sucre dit de canne n'occupe pas
moms de 440 pages. C'est un véritable traité sur la matière, traité d'une
grande valeur, mais qui est un peu trop long, croyons-nous, par rapport a
l'ensemble, si l'on considère que certaines espèces ne sont pour ainsi dire
que citées. Il ne pouvait guère en être autrement, étant données les cir-
constances de la publication de cette oeuvre qui n'en demeure pas moms
un travail important et nouveau sur des matières malheureusement trop
peu connues.
Nous avons lu avec plaisir la préface de M. CORNU, remarquable par
l'abondance et la lucidité des vues émises par le savant professeur.
Nous pouvons d'autant mieux juger ce travail que nous publions dans
cette Revue des notes de même nature.
Sauf done la légère critique que nous venons de formuler et certaines
omissions d'ailleurs peu considérables auxquelles suppléeront certainement
les deux volumes annoncés de M. RAOUL, nous ne pouvons que recom-
T. II 4**
--- 9 22 —
mander !'oeuvre de MM. SAGOT et RAOUL a tous ceux qui s'occupent des
questions coloniales et des plantes intertropicales. Nous voudrions avoir
a enregistrer plus souvent des travaux de cette nature, nous surtout qui
aimons passionément tout ce qui concerne la fore des tropiques et c'est
avec la plus vive impatience, en male temps qu'avec la plus légitime
confiance que nous attentions les deux volumes promis de M. RAOUL sur les
Cultures tropicales.
Nous recommandons plus vivement encore aux habitants de la zone tro-
picale ce livre intéressant que l'analyse serait impuissante a faire connaitre.
Disons seulement que les auteurs, après des généralités sur le climat inter-
tropical et ses cultures en général (Ch. I,II), traitent des plantes alimen-
taires (Ch. III,Iv), des céréales (Ch. v), des légumes (Ch. vi), des fruits
(Ch. vii, viii), dont ils donnent la nomenclature (Ch. Ix), puffs-des.végétaux
a sucre (Ch. x), des plantes fourragères (Ch. xi), des animaux des pays
chauds (Ch. xii-xviil), et terminent enfin par des considérations économi-
ques générales (Ch. xix). H. L.
lnventaire général des Plantes vasculaires de la Sarthe
indigènes ou naturalisées et se reproduisant spontanément,
par AMBR. GENTIL, professeur de sciences physiques et naturelles au lycée
du Mans, ier fascicule.
Le distingué Président de la société d'Agriculture, sciences et arts de la
Sarthe nous donne sous ce titre le relevé exact de toutes les plantes signa-
lées jusqu'ici dans la Sarthe. 11 élimine en même temps celles qui ont dis-
paru ou qui ont été jusqu'ici considérées a tort comme faisant partie de la
fore de ce département. Le premier fascicule renferme les Polypétales.
Trois autres fascicules paraïtront ultérieurement.
Ce travail est le compendium de tout ce qui a paru jusqu'ici sur Ia Flore
Sarthoise. C'est en même temps le complément de la Petite Fiore Mancelle
de l'auteur et la base solide d'une Flore complète de l'un de nos départe-
ments les plus intéressants au point de vue botanique.
Instructions pour la récolte des échantillons d'herbier de
M. le docteur HANS SCHINZ, a Zurich, 1892.
Ces instructions reproduites avec la machine a écrire Remington, sont
Claires et précises, deux qualités précieuses d'un travail de ce genre. Elles
sont accompagnées d'un questionnaire détaillé et qui facilite la tache du
collecteur de plantes, en lui permettant de donner des indications utiles et
intéressantes au point de vue de la Géographie botanique.
La Terre, les Mers et les Continents. Géographie physique
géologie et minéralogie par FERNAND PRIEM. Séries 3, 4, 5, 6, 7, 8.
L'intéressante publication de M. FERNAND PRIEM continue a paraitre cha
que semaine. Nous y remarquons toujours la même profusion de gravures
des micux réussies et le même charme d'exposition des faits scientifiques
qui font de eet ouvra;e une oeuvre de vulgarisation des plus remarquables
qui trouvera nous l'espérons de nombreux souscripteurs. (Voir aux Annon-
ces) .
-- 1 23 —
Sul Gargano, Excursione scientifica LUIGI BORDI, 4892. Sous ce titre se
cache l'intéressant récit d'une excursion scientifique de 4 jours (14-17 juin
1892) au cours de laquelle l'auteur a rencontré diverses espèces végétales,
entre autres : Convolvulus cantabrica, Erica arborea, Capparis rupes-
tris.
Revues
Cosmos (12 novembre 1892). Quelques mots sur les Eucalyptus. G. DE
DUBOR.
Sociétés savantes
Académie des Sciences.
Séance du 31 octobre 1892. — Note de MM. SCHLOESING Ells et E. LAURENT
sur la fixation de l'azote libre par les plantes. « Les sols absolument nus
ne portant aucune végétation apparente, quoique pourvus des êtres micros-
copiques variés contenus dans de bonnes terres, n'ont point fixé d'azote
libre. »
Séance du 7 novembre. -- Etude de M. Th. Schlaesing sur le mode de
répartition de l'engrais immobilisé par le pouvoir absorbant du sol.
Des travaux de MM. SCHLOESING ills et EM. LAURENT, it résulte que l'azote
gazeux est fixé dans le sol par des algues microscopiques situées a la sur-
face du sol.
Des recherches de M. PRUNET sur le mécanisme de la dissolution de
l'amidon dans la pomme de terre, it résulte que, cllez les êtres vivants, la
digestion des matières nulritives s'effectue, non par l'action directe du
protoplasma, mais par l'intermédiaire des diastases résultant de son
activité.
Séance du 14 novembre. -- II résulte des communications de M. SCHLcE-
SING que l'engrais semé en lignes est plus intimement mêlé au sol.
Il résulte des recherches de MM. G. BERTRAND et G. POIRAULT que la
carotine C26 H38 qui donne la couleur aux carottes et qui se trouve a cóté
de la chlorophylle dans les organes verts de tous les végétaux est aussi la
matière colorante des pollens jaunes ou orangés. La carotine est rassem-
blée dans l'huile épaisse, souvent réunie en gouttelettes, qui recouvre Ia
surface de ces grains.
Le role physiologique de la carotine n'est pas connu jusqu'á présent.
L'enduit oléagineux qui recouvre les grains aide au transport du pollen par
les insectes. Ceux-ci attirés par l'odeur du produit d'oxydation spontanée
de la carotine contribuant directement a la fécondation.
Séance du 21 novembre. -- Note de M. SCHLOESIN'G fils sur les échanges
d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et l'atmosphère. L'auteur
de la note a recherché queue est pour une Plante entière et pour toute son
existence, la résultante des échanges d'acide carbonique et d'oxygène
qu'elle effectue avec l'air ambiant ; et combien else dégage d'oxygène pour
un volume donné d'acide carbonique qu'elle fait disparaitre.
II a trouvé, pour le Nasturtium latifolium, Bouv.
Acide carbonique disparu 1171,3
Oxygène apparu 1563,4
et pour le Holcus lanatus L. ;
Acide carbonique disparu.. . 1501,0
Oxygène apparu 1,836,0
- 1 25 -_
Recherches de M. E. MESNARD sur le mode de production du parfum des
fleurs. Voici ses conclusions
4° L'huile essentielle est en général localisée dans les cellules épidermi-
ques de la face supérieure des pétales ou des sépales. Elle peut se trouver
aussi sur Ia face inférieure, principalement, lorsque les pièces florales sont
totalement renfermées dans le bouton. La face inférieure contient ordinaire-
ment du tannin ou des pigments dérivés de celui-ci.
2° Dans tous les cas, la chlorophylle parait Bonner naissance a l'huile
essentielle. Cette transformation de la chlorophylle en composés tannoïdes
persistants ou en huiles essentielles semble confirmer la théorie qui re-
garde les enveloppes florales comme des feuilles modifiées.
30 Le dégagement du parfum de la fleur n'a lieu que lorsque l'huile es-
sentielle s'est dégagée d'une manière suffisante des produits intermédiaires
qui lui ont donné naissance. II est en raison inverse de la production du
tannin et des pigments dans Ia fleur.
Cela expliquerait pourquoi les fleurs a pétales verts n'ont pas d'odeur ;
pourquoi les fleurs blanches ou roses, sont, ordinairement odoriférantes;
pourquoi les Composées, riches en tannin, ont l'odeur désagréable ; pour-
quoi le lilas blanc artificiel et les roses forcées prennent un parfum plus fin.
Étude de M. GAIN sur l'influence de l'humidité sur la végétation.
Découverte par M. PAUL VUILLEMIN d'un appareil conidien chez une Uré-
dinée. Cette découverte permet d'étendre a tous les ordres de champignons,
pourvus d'un mycélium cloisonné, l 'existence d'appareils conidiens et con-
firme l'affinité des Urédinées et des Protobasidiomycètes.
Correspondance
Correspondance spéciale du Bureau Américain du
Monde des Plantes.
Congrès de l'Association Américaine pour l'avancement dss Sciences.
Le Congrès s'est tenu du 23 au 30 aout 1892 dans la ville de Rochester
(État de New-York). La population a reçu les congressistes avec enthou-
siasme. Jusqu'aujourd'hui, dans l'Association Américaine pour l'avance-
ment des Sciences qui est divisée en plusieurs sections, la Botanique faisait
pantie de la Section F (Biologie). Le comité exécutif de l'Association a pris,
sur notre Bemande, la résolution d'attribuer a la Botanique une section
distincte. La section de Botanique répond désormais a la lettre G. Les
botanistes ont, au nombre de 57, tenu une réunion ; on s'y est occupé de
questions botaniques. Citons les travaux suivants : A travers le Paraguay
et flore du Paraguay. Plusieurs variétés du Polypodium vulgare. L. nou-
velles pour Ia flore d'Amérique. Projet d'un congrès international de bota-
nistes a l'occasion de l'exposition universelle de Chicago en 1893 et nomi-
nation d'un comité spécial. — Notes sur la flore cryptogamique de Libéria
(Afrique). — Note sur la Flore des montagnes de I'état d'Alabama !États-
Unis). — Note sur la distribution des plantes dans la Floride (Etats-Unis.)
— 126
Les Cactées américaines. -- Note sur I'Amélanchier du Nord de l'Amé-
rique. -- Observation et Nomenclature des Orchidées de l'Amérique du-
Nord. -- Projet de jardin botanique dans la ville de New-York. Fiore de
la Virginie occidentale. -- Observations sur l'Epigea repens.
Les botanistes ont, on le voit, occupé une place importante dans Ie
congrès, place d'autant plus importante qu'ils ont obtenu la création d'une
section spéciale et indépendante. C'est un gage sérieux d'espérance pour
I'avenir.
Pu. HEINSBERGER,
hédactevr américain du Monde des Plantes.
Offres et Demandes
M. Debeaux, 28, rue St-Lazare, Toulouse (Haute-Garonne) Bemande des
coquilles de Chine et du Japon, spécialement celles du genre Hélix (escar-
got).
M. Ernest Olivier, Les Ramillons, près Moulins (Allier) recevrait avec
reconnaissance des spécimens d'espèces du genre Luciola, de 1'Asie.
Petite correspondance
M. R. Paris. La Flore indigène des jardins, présentant un caractère trop
strictement local, nous avons, étant donnée son étendue, renoncé a la
publier ici.
T. N. Notre Revue est publiée au Mans et non a Paris et nous le préfé-
rons, car nous concourons ainsi a l'ceuvre si désirable de la décentrali-
sation.
R. T. Inde Francaise. Le travail du D r Guilloteau publié dans les Archi-
ves de Médecine navale et coloniale ne peut être utilisé pour la Flore de
Chandernagor.
MM. Vergara. Madrid. Nous avons recu votre brochure. Merci. Notre
Revue vous tiendra au courant des travaux sur les Roses.
M. l'Abbé L... Foulletourte. Merci de votre brochure.
F. R. Monaco. Recu votre travail. Remerciements.
Notre collégue, M. P. Duchartre a été élu le 23 décemble, président de
la Société botanique de France, pour l'année 1893.
BOTANIQUE PURE
(A suivre). H. LÉVEILLÉ.
-932 -
BOTANIQUE APPLIQUÉE
HORTICULTURE
a travers une large passoire recouverte d'un tissu léger qui s'adapte
a une autre cove. Le résidu est ensuite épuisé a la presse.
La graisse ainsi parfumée constitue la pommade qui est, soit
conservée telle quelleaprès purification pour être mélangéeensuite,
par les parfumeurs, a d'autre graisse pour faire la véritable pom-
made du commerce, dans diverges proportions suivant le degré de
saturation (1 kilogramme pouvant faire 2, 3, 10,17 et 30 kilo-
(A suivre). E. DESCHAMPS.
— 135 --
NiÉDECINE
BOTANIQUE RECREATIVE
TOUTE L'INDE
OU
(1) Le gallon vaut plus de 4 litres et demi d'eau, ce qui donne un total de
plus de 35 millions de litres.
— 144 —
vement oblique nous nous dégageons, nous voilà partis : en route
pour l'Inde. Près de 4,000 kilomètres nous séparent de Colombo.
(4) Le mille vaut 1,609 mètres. L e mille marin compte 1,852 mètres.
A F G H A N I S T A N
CABOUL'
C H I N E
CARTE DE L I N D E
Informations.
Le Cissus Mexicana, si l'on en croit une article de la Revue des Sciences
naturelles appliquées, pourrait remplacer la vigne dans les parties de
l 'Europe exemptes des grands froids, la ou les vignes ordinaires ne produi-
sent pas, c'est-à-dire dans les terrains rocheux et arides.
Chronique générale
Monstres
On exhibe en ce moment a travers le monde deux enfants, deux soeurs
Radica-Doodica dont les corps sont soudés par le sternum. Ces deux enfants
--- 1 54 —
sont originaires de l 'Orissa (Inde). Nous rappelons a ce sujet que nous
avons signalé dans le Naturaliste de 1394, page 407, l'existence dans
l'Inde de deux enfants xiphopages. Nous elisions a ce propos que 1'Inde
fournissait de temps a autre de ces monstruosités et nous en citions un
autre exemple, celui de deux frères collés dos a dos. Nous parlions aussi
d'un cas de fécondité d'autant plus incroyable qu'il ne parait pas possible.
Malheureusement l'omission d'une phrase semblait nous faire affirmer alors
ce que nous ne considérions que comme un racontar de fantaisie.
H. L.
Varia
Les D ivisions de la Flore de 1'Inde.
Bibliographie
Les lichens, étude sur l'anatomie, la physiologie et la morphologie de
l'organisme lichénique par A. ACLOQUE (1). Ce volume édité par la maison
J. B. BAILLIÈRE fait partie de la Bibliothèque scientifique contemporaine et
renferme l'état actuel de nos connaissances sur les lichens.
L'auteur est un cryptogamiste distingué déjà connu par les nombreuses
notes qu'il a fait paraitre sur les cryptogames. Le travail qu'il présente
aujourd'hui aux botanistes qui s'occupent de ces intéressants végétaux sera
d'autant plus apprécié qu'il est accompagné de 82 figures et que par ail-
leurs son prix le met à la portée de tous. On sait qu'en général les publi-
cations qui traitent des cryptogames ne sont pas facilement accessibles
pour tous.
Après une courte préface, M. ACLOQUE expose les conditions de la vie
des lichens (ch. I), traite des algues, champignons et lichens (ch. Il),
étudie les organes et lours formes (ch. III), passe en revue l'appareil
végétatif (ch. IV), l'appareil reproducteur (ch. V), nous moutre la genèse
et l'évolution des organes (ch. VI), parle ensuite des fonctions de nutri-
tion (ch. VII), des fonctions de reproduction (ch. VIII), des types et
dérivés (ch. IX), démontre les utilités des lichens (ch. X), donne des con-
seils pour 1'étude des lichens (ch. XI7 et nous initie enfin a la connaissance
de la Taxonomie lichénologique (ch. XII) . Un index alphabétique termine
l'ouvrage.
Revues
Bulletin de l'herbier BoISSIER, n o 1. Des genres Achatocarpus, Triana et
Bosia L. et de leur place dans le système naturel (avec 2 planches).
D r HANS SCHINZ et E. AUTRAN. -- Planta Postianae fase. v. D r G. E. PosT.
TORRE.
(P r octobre). Sui pronubi del Sauromatum guttatum. E. MATTE!.
(t er mai au t er décembre). Reproduzione animale e vegetale. DOT. ANTO-
NIO NEVIANI.
Sociétés savantes
Académie des sciences
Séance du 28 novembre 1892. — Note de M. PRUNET sur les modifica-
tions de l'absorption et de la transpiration qui surviennent dans les plantes
atteintes par la gelée. La dessiccation rapide des jeunes pousses qui est,
on le salt, une des conséquences de la gelée sur les plantes, serait due
suivant M. PRUNET, a une transformation, dans les plantes gelées, de la
fonction respiratoire en une simple évaporation. Cette transformation elle-
même proviendrait des modifications apportées par le refroidissement, dans
les propriétés des éléments anatomiques.
Note de M. PAUL VUILLEMIN sur 1'1Ecidiconium, genre nouveau d'Uré-
dinées.
Séance du 12 décembre. —• Note de M. GASTON BONNIER sur la différence
de transmissibilité des pressions a travers les plantes ligneuses, les plantes
herbacées et les plantes grasses. M. MAXIME CORNU donne une méthode de
conservation des graines provenant des régions tropicales lointaines. Elle
consiste a cultiver les graines qui ont commencé a germer et qui s'étaient
étiolées dans la terre a polypode. Cette terre est formée par les détritus
des racines de Polypodium volgare dans les Bois siliceux. On pourra
ensuite, après un certain temps, cultiver les jeunes plantes dans la terre
ordinaire.
Séance du 26 décembre. -- Note de M. ED. BUREAU sur la présence
d'une Araliacée et d'une Pontédériacée fossiles dans le calcaire grossier
parisien.
Correspondance
MONSIEUR LE DIRECTEUR,
Offres et Demandes
Son Excellence Aristakès Effendi Azarian, de Constantinople, demande
des plantes et des graines de l'Inde et de l'Indo-Chine et désirerait avoir
un correspondant dans ce dernier pays.
Petite correspondance
M. Vergara, Madrid. -- II vient de paraïtre dans le Journal of Botany
de novembre 4892, une note de M. EDMOND G. BAKER : On a new form of
Rosa tomentosa Woods, qui pourra vous intéresser. Dans les 'comptes
rendus de la Société royale de botanique de Belgique, séance du
22 juin 4890, ou trouve aussi : La classification des roses européennes
par le Dr E. RIPART (oeuvre posthume), accompagnée d'observations par
Francois Crépin. — Mes excursions rhodologiques dans les Alpes en 4890
du même auteur ont paru a Gand err 4894.
R. V. Paris. -- On nous demande de divers cátés la liste des botanistes
des divers pays et ''indication pour chaque contrée des ouvrages de
géographie botanique. Nous espérons avec le temps répondre a ces desi-
derata. Consultez en attendant la Nouvelle Correspondance botanique en
vente a la librairie internationale, 4, rue de la Sorbonne.
R. P. Gentilhomme. Vellore. — Recu votre envoi de timbres et vos
géographies. Remerciements.
BOTANIQUE PURE
GÉOGRAPHIE
Les Onagrariées
Le travail que nous entreprenons ici est des plus importants
puisqu'il s'agit de passer en revue, une a une, toutes les espèces
de cette famille, pour en fixer l'aire géographique. C'est done une
monographic de la famille des Onagrariées au point de vue de la
Géographie botanique.
Cette oeuvre est de plus une oeuvre collective due a la collabora-
tion de tous les Académiciens.
C'est des monographies des diverses families au point de vue
de la répartition des espèces sur la surface du globe que résultera
le traité de Géographie botanique qui en sera le résumé et le cou-
ronnement.
Ce sont également ces monographies qui permettront de dresser
des cartes de la répartition des espèces pour rendre plus sensibles
les conclusions auxquelies nous serons arrivés.
Nous nous dissimulons d'autant moins l'immense étendue de
noire tache que nous aurons à déterminer la place de certaines
espèces légitimes, et a admettre au rang des espèces ou a en
éliminer certaines formes encore douteuses et incertaines.
Voici comment nous procéderons dans ce travail gigantesque : ,
Après quelques courts apenes sur la famille elle-même et les
tribus quelle peut comporter, nous prendrons chaque genre
tour a tour et alors nous procéderons espèce par espèce.
Pour chaque espèce nous rechercherons, sans nous préoccuper
de la valeer de ceile-ci, quelle est son aire géographique d'après
les Flores, buis, en examinant soigneusement les caractères dis-
tinctifs de l'espèce, quelle est sa géographie d'après les herbiers,
puls enfin, toutes les fois que ce sera possible, d'après les herborisa-
tions.
En outre, des mémoires, annexés a ce travail fondamental, feront
connaltre la dispersion des Onagrariées dans des régions détermi-
nées du globe.
Ne pouvant avoir sous la main ni toutes les fibres, ni tous les
herbiers et encore moins tons les documents qui résultent des
diverses explorations botaniques et des herborisations, nous fai-
sons appel a tous les botanistes du monde entier et les prions de
vouloir bien nous communiques, avec preuves à l'appui, autant
que faire se pourra, tout ce qu'ils pourraient connaitre touchant
les Onagrariées.
Nous leur promettons en retour de faire mention de leur pré
nous leur adressons a l'avance nos meilleurs-cieusolabrtn,
et plus sincères remerciements. H. LÉVEILLÉ.
PHYTO GRAPHIE
(1) Ray (1688) répète la note de Rheede sur la couleur des pétales, kurz (1877)
décrit la fleur comme blanche en Birmanie, Castillo (1890) l'indique à Tahiti
sans mention de couleur. J'ai constaté la présence d'une des deux espèces en
1876 dans la Nouvelle-Guinée ; malheureusement, le mauvais 6tat des échan-
tillons ne m'a pas permis de la déterminer. (Note survenue lors de l'impression.
— 1 64 —
sition dans sa description avec les pétales entièrerent et inva-
riablement jaunes de J. suf fruticosa. — Cependant Linné dans
sa Flora Zeilanica, p. 75, dit « petala lutea » de J. repens,
mais probablement par une faute d'écriture, puisqu'il y cite aussi
Rheede ; pourtant it dénote comme jaunes les pétales du J. erecta
sur l'autorité de Seba. Néanmoins cela a peut-être donné nais-
sance a l'idée que cette coloration est variable et en conséquence
deux plantes probablement distinctes Tune de l'autre, ont été
confondues sous le nom de J. repens, c'est-à-dire la vraie J. re-
pens à pétales blancs indiquée ci-dessus, qui a été bien décrite
par Wight dans Kooher's Bot. Miscell III, 300, t. 40, et une
autre espèce d'un port semblable, mais aux pétales toujours en-
tièrement jaunes ; de celle-ci qui est une plante australienne, j'ose
offrir une xylographie. Cette plante est la seule de ces deux, que
j'aie observée pendant un séjour de 45 années dans cette partie du
monde, oil elle est bien répandue, s'étendant au sud jusqu'à Lake-
Kind en Gippsland, — mais pas a la Tasmanie ni a la Nouvelle-
Zélande. En l'observant la première fois, en 1848, aux environs du
Lac Alexandrina, je la distinguai facilement de la véritable J. re-
pens, puisque G. Don, dans son Syst. of dichlam. plants (un
ouvrage. qui était alors à ma disposition) dit de J. repens « Flo-
wers white, yellow at the base ». En conséquence, je donnai
un nom distinctif a la plante australienne claus mes collections,
J. Australasica, sous quelle appellation elle panut dans mon
« General Report for 1853 » p. IL . I1 parait, que le Pasteur et
Professeur Hochstetter fut le premier parmi les botanistes model.--
nes, qui reconnut la différence en couleur florale de la plante
africaine et de l'alliée J. repens ; done celle-la fut décrite
en 1844, sous le nom de J. fluitans, comme une nouvelle espèce
a pétales jaunes, et sous ce nom acceptée par Harvey et Sonder
en 1862. La plante flottante de 1'Australie semble être la même
espèce. La plante afi'icaine a été identifiée par le Professeur
Oliver en 1871, comme la J. diffusa fusa de Forskael (1775), qui
dans sa description park de « Oores flavi » ; voilà pourquoi j'ai
accepté cette désignation dans mon « Key to the System of Vict.
--- 1 65 --
plants » I, 254. Notre plante est généralement plus petite que la
J. repens, et diffère aussi sous quelques autres moindres rapports.
F. Hoffmann (1889), reconnait aussi la différence entre la J. re-
pens et la J. d ffusa de l'Afrique centrale.
BOTANIQUE APPLIQUÉE
HORTICULTURE
BOTANIQUE RÉCRÉATIVE
TOUTE L'INDE
OU
Informations
Nous apprenons la mort de M. TRIMEN botaniste anglais.
Chronique générale
Une nouvelle Pompéi.
On a découvert récemment, a trois kilomètres a l'est de Santiago de los
Caballeros, une des villes les plus importantes du Guatémala, une cité
entière ensevelie au pied du volcan de Agua, sur une des propriétés appar-
tenant a don Manuel J. Alvarado, et connue sous le nom de Pompeya —
singulière coïncidence ! On a trouvé, après de légères excavations, les
ruines d'une ville très ancienne, dont la tradition avait perdu le souvenir.
On a trouvé des ustensiles domestiques, des armes, des idoles de pierre et
de terre cuite, des inscriptions hiéroglyphiques, des squelettes mesurant
jusqu'à sept pieds de long. I1 est probable que cette cité a été ensevelie
dans un soulèvement plutonien (Cosmos).
Varia
Le plus vieil herbier du monde.
Le plus vieil herbier du monde est assurément celui qui existe au Musée
d'Egyptologie du Caire et qui est formé de plantes trouvées dans les tom-
beaux antiques des Égyptiens.
La fore retrouvée dans ces tombeaux s'était étonnamment conservée, de
sorte que, après un traitement a l'eau chaude, on a pa préparer les plantes
en question comme les spécimens des herbiers modernes.
Pour quelques fleurs, on a même retrouvé intactes des parties d'une
délicatesse extrême, telles que pistils, anthères, etc., protégées par une
enveloppe extérieure. Les couleurs se sont également conservées d'une
facon remarquable ; a part un léger adoucissement, les teintes sont celles
des spécimens modernes.
Il est assez difficile de préciser l'áge de ces plantes, a cause de la coutume,
assez fréquente chez les anciens Égyptiens, d'ouvrir d'anciens tombeaux au
bout de 400 a 500 ans; mais les estimations les plus modestes font remon-
ter ces plantes a 3000 ans. On peut donc dire que, depuis 3000 ans, le
climat de l'Égypte n'a pas subi de changement appréciable. (Cosmos).
Bibliographie
La Terre, les mers et les continents, géographie, physique, géolo-
gie et minéralogie, par F. PRIEM, 1 vol. gr. in-8 de 708 pag. à 2 colon-
nes, illustré de 757 fig. 1.1 fr.
Après avoir fait connaitre les résultats généraux de la Géologie, M. PRIEM
s'occupe de l'état présent de notre planète et des phénomènes qui modifient
actuellement cet état. II étudie successivement la place de la terre dans
l'univers, l'atmosphère, les continents, les mers, ia répartition de la
chaleur.
Puis viennent les modifications subies par l'écorce terrestre sous l'action
de l'atmosphère, de la mer, des eaux courantes et des eaux d'infiltration,
des torrents, des glaciers et des volcans. Après les volcans, M. PRIEM passe
en revue les geysers, les salses et les sources thermales, pais it étudie les
tremblements de terre, le déluge, les déplacements des lignes de rivage,
les dislocations du sol et la formation des chaines de montagnes. Vient
ensuite l'étude des roches éruptives et sédimentaires.
Plus de 200 pages sont consacrées à l'exposé de l'utilité des minéraux et
des roches : matériaux de construction et d'ornementation, combustibles,
sel gemme, substances minérales utiles à l'agriculture et a l'industrie,
minerais et métaux, pierres précieuses, etc.
L'ouvrage se termine par l'étude des faunes et des fibres du globe, et la
distribution géographique des êtres vivants.
Ces divers chapitres sont écrits clairement ; la lecture en sera facile aux
personnes les moins familiarisées avec les études géologiques. D'ailleurs le
volume, parfaitement illustré, est bien supérieur aux ouvrages de vulgari-
sation déjà publiés en France.
Librairie J.-B. BAILLIÈRE et ills, 19, rue Hautefeuille, Paris.
On pent recevoir une livraison spécimen de 32 pages contre l'envoi de
trois timbres-poste de quinze centimes.
Revues
Sommaires.
Boletim da Sociedade Broteriana (IX. Fase, i et 2). 0 instituto botanico
da universidade de Coimbra. J. HENRIQUES. -- Contribuicóes para o escudo
da flora portugueza. A. X. PEREIRA COUTINHo. - Note sur l'Herniaria
— 188
maratima Link. J. DAVEAU. — Contributcáo para o estudo da Flora
d ' Africa. Catalogo da flora da ilha de S. Thomé. J. A. HENRIQUES.
Bulletin de la Société d'Horticulture de la Sarthe (4 e trimestre). Réper,
toire des Roses Sarthoises. A. GENTIL.
Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la France
(n o 4). Catalogue des plantes vasculaires de file de Noirmoutier (suite):'
A. VIAUD GRAND-MARAIS. — Liste des plantes observées a l'ile Dumet, près
Piriac (Loire-Inférieure) le 3 aalt-1880. E. GADECEAU. — Fragments de
lichénologie bretonne. CH. MÉNIER et F. CAMUS. Contribution a la fore de
Bretagne. Cu. PICQUENARD.
Bulletin de la Société philomathique de Paris (8 e s. t. IV, n° 3). Note
sur une plante nouvelle des Andes (Poortmannia speciosa gen . et sp.
nov.) DRAKE DEL CASTILLO.
Extraits et Analyses.
Sociétés savantes
Académie des Sciences.
Séance du 16 janvier. -- M. EUGENE MESNARD a fait des recherches sur
la localisation des huiles grasses dans la germination des graines. Il en
résulte que les huiles grasses ne sont pas localisées dans des assises
spéciales, excepté chez les Graminees ; que les huiles ne paraissent pas
se dédoubler par saponification sous l'in fluence d'une diastase speciale ;
et que l'huile se moutre indépendante de l'amidon et du glucose, bien
qu'elle semble se super poser aux matières albuminoides dans les reserves
des graines mitres.
Séance du 30 janvier. M. BALLAND démontre que le gluten préexiste
dans le blé. MM. P. A. DANGEARD et SAPIN-TROUFFLY présentent une note ren-
fermant le résultat de leurs recherches histologiques sur les Urédinées.
Correspondance
Nous faisons appel a la bonne volonté de nos lecteurs pour réunir les
renseignements nécessaires a l'élaboration d'une fore lichénographique de
la France.
A ceux qui s'occupent des lichens, nous demandons de vouloir bien nous
adresser des indications de localités, et aussi des échantillons des espèces
recueillies, même de celles qui sont très communes, afin de pouvoir établir
leur distribution géographique et les rapports des types de diverses pro-
venances.
Ceux de nos abonnés qui ne sont pas familiers avec la lichénologie pour-
ront cependant nous aider puissamment, s'ils veulent bien récolter dans
leurs herborisations et nous envoyer des spécimens de zoutes les formes
qu'ils rencontreront : aucune connaissance spéciale n'est requise pour ce
travail; ii suffit de savoir ce que c'est qu'un lichen.
Nous remercions d'avance les botanistPs qui voudront bien répondre a
p otre appel ; si nos recherches donnent des résultats, nous nous proposons
de les publier dans la Revue.
A. ACLOQUE,
A Auxi-le-Château (Pas-de-Calais).
Offres et Demander
11 nous reste 5 sabliers. Nous offrons ces fruits gracieux de Hura crepi-
tans a 0 fr. 75 Ia pièce.
A céder 2 vide-poches en graines : 1 fr. la pièce.
-992--
Petite correspondance
Un amateur. — Nous sommes en mesure de vous procurer les curiosités
de l'Inde que vous pouvez désirer.
BOTANIQUE PURE
GÉOGRAPHIE
.........r...
(1) A la fin de chaque année, l'ensemble des travaux sur les Onagrariées
publiés dans l'année paraltra sous forme de fascicules. Toutefois, le prix de
vente de chaque fascicule sera toujours supérieur au prix de l'abonnement a
la Revue.
i95
Il y a encore beaucoup de recherches a faire pour connaitre
surement, même dans la région limitée que nous étudions, sans
parler de la question d'hybridité pour connaitre, dis-je, toutes les
stations de ces plantes. Le travail que nous présentons devra done
être complété ultérieurement ; itlais, dans l'état oh it est, it aura
tout au moins l'avantage de servir de point de départ aux bota-
nistes qui voudront nous cider a résoudre, en ce qui concerne
le Limousin, le premier problème posé par l'Académie interna-
tionale de géographie botanique.
Afin d'intéresser à ces recherches le plus grand nombre possible
de personnel, nous faisons précéder notre catalogue de tableaux
dichotomiques qui faciliteront l'étude des genres et des espèces.
Mais ici se pose une question qui nous parait devoir être immé-
diatement résolue pour le bon ordre des travaux de l'Académie
et nous allons faire ressortir son importance en prenant pour
exemple le genre Epilobium oil les difficultés de détermination sont
augmentées par l'existence de nombreux hybrides.
Chercherons-nous a déterminer Faire des variétés et des formes?
Mais pour sela nous manquerons pendant longtemps encore des
documents nécessaires et nous nous perdrons dans la syno-
nimie.
Ainsi, pour beaucoup de botanistes, l'E. Lamyi n'est qu'une
forme de l'E. tetragonum et on a du souvent confondre ses stations
avec celles de cette dernière espéce. Si maintenant nous prenons
l'E. adnatum Griseb, nous le voyons tantót considéré comme une
autre forme de E. tetragonum, tantót complètement identifié avec
l'espèce linnéenne.
Les hybrides aussi sont mal connus et d'ailleurs it est probable
que leur habitat manque de fixité.
« L'OEnothera biennis de l'Amérique Septentrionale, nous écrit
M. Malinvaud, introduit en Europe vers 1614, est seulement sub-
spontané. C'est un exemple de ces espèces boréo-américaines.
(Erigeron canadensis, Elodea canadensis etc.) qui se naturalisent
dans nos pays avec une singulière facilité. » Voilà encore une diffi-
culté que nous retrouverons fréquemment et qui nous faisait dire,
-- 496 --
dans le Règne ve'ge'tal da mois d'octobre 1892, que quand on se
trouvait en présence d'une plante nouvelle pour une région, it fallait
toujours rechercher les véritables causes ayant amené son intro-
duction et sa naturalisation.
Prenant pour terrain d'étude le monde entier, nous ne pouvons
pas raisonner comme le botaniste qui fait l'inventaire des richesses
végétales d'un arrondissement, d'un département ou d'une pro-
vince. Ce que nous devons rechercher c'est l'aire géographique des
espèces bien définies. Cela ne nous empêchera pas du reste de noter
tous les renseignements qu'on nous donnera sur les espèces sub-
spontanées, les espèces litigieuses, les formes et les variétés; ces
documents seront méme de la plus haute importance pour apprécier
plus tard les phénomènes d'évolution et d'adaptation dont les lois
ne sont pas encore clairement éuoncées.
Pour nous servir de l'expression de Kunth, agrandissons done les
fragments du ruban si nous ne voelons pas nous perdre dans les
détails. Aussi, joignant l'exemple a la théorie que nous exposons ici
sommairement, avons-nous eu le soin de faire ressortir en carac-
téres plus saillante les espèces que nous considérons comme devant
plus spécialement attirer l'attention des membres de l'Académie.
Les personnes qui utiliseront nos tableaux seront souvent arrêtées
quand eiles analyseront un épilobe. Qu'elles ne se découragent
point pour cela. Qu'elles réservent les échantillons récoltés, qu'elles
notent les différences constatées et eiles se constitueront ainsi une
collection qui leur fera saisir, a mesure qu'elle se complètera, les
affinités existant entre les espèces d'un même genre.
Nous terminerons ces considérations générales déjà bien étendues
en indiquant ci-après les divisions administratives que nous
englobons sous le titre common de Limousin et en placant en regard
de chacune de ces divisions les noms des botanistes qui nous ont
donné ou dans les ouvrages desquels nous avons puisé la plupart
de nos renseignements géographiques.
MM.
NONTRONNAIS Soulat-Ribette
CUNFOLENTAIS. Crevélier
--- 197 ---
MM.
Hte-VIENNE Lamy de la Chapelle
Malinvaud et Lecler
CREUSE de Cessac et Martin,
CORRÉZE Rupin et Gonod d'Artemare.
(A suivre) CH. LE GENDRE.
PHYTOGRAPHIE
TAXONOMIE
BOTANIQUE APPLIQUÉE
HORTICULTURE
MEDECINE
(A sufure) A. SADA
BOTANIQUE RECREATIVE
TOUTE L'INDE
oU
Informations
Une nouvelle revue botanique intitulée : Erythea vient de paraitre en
Californie (Etats-Unis).
Chronique générale
Les Signes de la mort
On sait que, dans certains cas, ii est très difficile de s'assurer de la
cessation de la vie. On peut alors employer les moyens suivants :
4° Bruler, au moyen de la flamme d'une bougie, le corps du défunt : it
se produira une ampoule que l'on percera. Si cette ampoule est sèche, it y a
mort; si, au contraire, elle renterme de l'humeur, it y a vie .
20 Enfoncer une épingle dans la peau de l'individu que l'on suppose être
- 21 J ""
mort. Si la personne est morte, le trou reste formé comme s'il avait été
fait dans du cuir; si elle est vivante, la peau se contracte et le trou de
1'épingle disparaat entièrement.
30 Quand le corps est doué de la rigidité cadavérique, prendre vigoureu-
sement un des bras et le faire jouer autour de l'articulation. Si le bras reste
ensuite mobile, la mort est certaine ; si la rigidité cadavérique reparait, on
se trouve en présence d'un cas de léthargie.
Varia
Le plus ancien rosier du monde
Cet arbrisseau historique, qui commence à pousser ses premières feuil-
les, végète à cóté de la cathédrale de Hildesheim (Hanovre). On assure qu'il
a été planté par l'empereur Louis le Pieux, it y a plus de dix siècles. Les
documents relatant le fait ont été anéantis dans un incendie qui détruisit
la cathédrale. Lors de la reconstruction du monument, les racines du rosier
furent replantées dans un caveau, qui existe encore, et d'ou la tige sortit
en passant par un soupirail. Auiourd'hui cette tige a plus de huif mètres
de hauteur et ses branches couvrent environ neuf mètres du mur extérieur
de la crypte de la Cathédrale (Croix).
Bibliographie
Cultivo de los Rosales en Macetas. MARIANO VERGARA. Bien que
l'édition de ce livre soit à peu près épuisée, nous croyons devoir cependant
le recommander aux rosiéristes et aux amateurs de roses. Cet ouvrage, qui
n'est qu'une traduction de l'ouvrage primitif de M. WILLIAM PAUL, intitulé
« Observations on the cultivation of Roses in Pots » est augmenté d'un
prologue du au traducteur. Dans ce prologue, M. VERGARA cite tous ceux
qui, de près ou de loin, sous un rapport ou sous un autre, s'occupent des
roses dans les différents pays. Les Observaciones sobre el cultivo de los
rosales en macetas traitent de la culture des roses en pots et renferment
la liste des variétés cultivées. Suit une conférence sur les Roses en pots
donnée par M. D. GLIMOUR à Walkley-Sheffield, en Angleterre, et traduite
par M. VERGARA. Enfin, le distingué rosiériste espagnol, sous le nom de
Antologia de la rosa, donne in-extenso 46 poésies espagnoles sur les roses,
la plupart dues à des pokes éminents.
Somme toute, cet ouvrage est un complément précieux de la Bibliografia
de la Rosa du méme auteur.
Géographie des Indes Orientales par S.-M. GENTILHOMME (1),
Bien que cet ouvrage ne soit pas précisément un ouvrage botanique, nous
n'liésitons pas a le recommander aux amateurs de &éographie orientale.
Revues
Sommaires
Bulletin mensuel de Societe lineenne de Paris (n o 434). Les laticifères
et les stomates dans les ovules de quelques Papavéracées. G. MEURISSE. —
Sur le Phanosperma globosum. H. BAILLON. -- Fargesia, nouveau genre
de Bamliusées de la Chine. A. FRANCHET. -- Des rapports des Lepidopi-
ronia et des Chloris. H. BAILLON. -- Les fleurs du Catabrosa aquatica.
H. BAILLON.
Extraits et Analyses
De la nature nutritive de la farine d'arachide. — Lors-
qu'on a retiré des arachides l'huile qui sert a de nombreux usages domes-
tiques, it reste encore dans ces fruits une farine qui possède un pouvoir
nutritif beaucoup plus considérable que celui de la farine de nos princi-
pales légumineuses. Tandis que les pois, les fèves, les lentilles ne contien-
nent que 23 a 26 a/° de principes albuminoïdes, la farine d'arachides en
contient 47 °/°. Elle renferme, en outre, 10 0/0 de matières grasses et
-- 222 —
Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 6 Février. — Note de MM. P.-A. DANGEARD et SAPIN-TROUFFLY
sur une pseudo-fécondation chez les urédinées.
Note de M. CH. DECAGNY sur les matières formées par le nucléole chez le
Spirogira setiformis, et sur la direction qu'il exerce sur elles au moment
de la division du noyau cellulaire.
Séance du 13 Février. -- D'une communication de M. L. FLOT, it résulte
qu'il existe, en dedans du bois primaire de la tige des phanérogames, des
formations diverses qui out toutes comme origine les mêmes initiales que
le tissu vasculaire et qui méritent d'être distinguées de la moelle propre-
ment dite. Il propose de désigner ces formations sous le nom de péricycle
interne.
Correspondance
Vellore, 28 janvier 4893,
CHER PROFESSEUR,
Je fais ici, dans l'Inde, grand usage de la banane. Chaque soir, pour
mon souper, mon cuisinier m'apporte invariablement un plat de riz cult à
l'eau que je trempe pour le manger dans une assiette . d'eau poivrée (mou-
lagoutannir). Assaisonné d'un morceau de poisson pourri (carouvádou),
le riz a l'eau poivrée me paralt très sain. Après cela, on me sert trois
bananes frites que je mange avec un morceau de pain dur. Et j'ai soupé.
Ce n'est pas Lucullus! Pour un missionnaire, it y a plus mal encore. Ne
nous plaignons done pas. « La banane est une très nourrissante saucisse ! »
Mais dites-moi done, dans votre petite correspondance, comment moudre
la banane. Votre article sur la culture de la banane (n o de janvier 4893,
p. 4 49) dit que moulue la banane se conserve aussi bien que la farine.
S. G.
Offres et Demander
Nous pouvons fournir a ceux de nos abonnés qui le désireraient des
oiseaux empaillés du Sud de l'Inde et des centuries de plantes.
Pour les premiers it est nécessaire que l'on spécifie bien ce qu'on
désire.
Quant aux centuries de plantes, le prix est de 20 francs la centurie livra-
ble a domicile.
Les commandes seront ordinairement prêtes a livrer dans les trois mois
qui suivront leur réception.
Les envois seront faits contre remboursement.
Petite correspondance
M. Mariano Vergara. Madrid. Nous vous signalons dans les Mémoires
des Naturalistes de Kew (Russie), 4892, t. XII, liv. I, une étude sur les
Rosiers des environs de Kew, avec 3 planches; les espèces citées sont les
suivantes : Rosa balsamica Bess., R. canina L., R. corii folic Fr.,
R. dumetorum Thuill., R. gallica L., R. glauca Vil., R. glaucescens
Bess., R. mollis Sm., R. mollissima Fr., R. Reuteri Godet, R. 'rubiga-
nosa L., R. tomentosa Sm., R. trachyphylla Rau, R. venusta Scheutz.
Rev. Gentilhomme. Vellore (Inde). Polybiblion, 5, rue Saint-Simon
boulevard Saint-Germain, Paris.
La tige des bananiers renferme, en efi'et, des fibres propres a faire des
tissus durables et fins et nous en avons vu, mais la peau de la banane
renferme aussi des fibres textiles.
Pour moudre vos bananes, faites-les d'abord sécher. Vous pourrez
ensuite réduire en poudre la pulpe sèche soit au moyen d'un pilon, soit au
rn
LE MO\DE DES PLAS 1 ES
REVUE MENSUELLE DE BOTANIQUE
ALPHONSE DE CANDOLLE
DE L ' ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
BOTANIQUE PURE
GÉOGRAPHIE
RENSEIGNEMENTS GÉOGRAPHIQUES
GENRE EPILOBIUM
* (1) Epilobium palustre Linné (Epilobe des marais). --
Nontronnais : Fossés, lieux aquatiques aux environs de Thiviers,
R. — Haute-Vienne : C. dans quelques localités, notamment a la
queue de l'étang de La Rock-e, près Nieuf ; dans une tourbière au
Riz-Chauveron (Chaboisseau) rigole d'un pré, près du village de
Mallora, communede Jabreilles (stigmate en massue); rigole pits du
village des Combes, commune de St-Léger ; pré humide près de
Frégefond ; le long d'un ruisseau près de la gare de St -Sulpice
Laurière (échantillons ayant des apparences de lignes sur les
tiges, mais á feuilles du type). -- Corrèae : marais et prés tour-
beux des hautes montagees ; Tulle, canton de Servières, C. ;
Ussel, A. C.
Epilobium palustre Linné, v. pilosum Koch. — Creuse : Pognat
près Ahun.
Epilobium palustre Linné, v. nanam Lec et Lam. -- Corrèze :
R. aux environs d'Ussel (Gonod d'Artemare).
(A suivre) CH. LE GENDRE.
souvent même la question a été mal posée, ce qui n'a pas peu con-
tribué a la compliquer.
La quenelle entre les deur camps opposés a subi et subit encore
des vicissitudes diverses. Le magistral ouvrage de Thurmann :
Essai de Phytostatique appliqué a la Chaine du Jura est un de
ceux qui ont entrainé ou modifié le plus de convictions. La clarté
de l'exposilion, la largeur et l'originalité des vues, en méme temps
que la précision des détails étaient, en effet, bi gin faites pour
séduire le lecteur et lui faire oublier que les conclusions pouvaient
être fausses. Ensuite une réaction s'est produite; on a réfuté peu a
peu les preuves alléguées par Thurmann et qui, par la nouvelle
interprétation qu'on leur a donnée, se sont retournées contre sa
théorie de l'influence physique prépondérante. Aujourd'hui, cette
théorie semble revenir en faveur, plus mollement cependant qu'au-
trefois, probablement par lassitude, tindis que le nombre des bota-
nistes qui n'ont pas de conviction arrêtée sur ce sujet si controversé
paralt s'être augmenté.
II est a peine besoin d'ajouter que la question est mal posée
lorsqu'on pule d'une manière générale de la prépondérance de
l'influence physique du sol sur la distribution de l'ensernble des
plantes ; les espèces indifférentes a la nature chimique du sol ou
n'ayant que de simples préférences étant en grande majorité, on ne
doit faire entrer en ligne de compte que celles qui sont caractéris-
tiques ou considérées comme telles des sols salés ou non salds,
calcaires ou siliceux ou plus exactement calcaires ou non calcaires.
Il est en outre nécessaire d'établir d'abord
I° Que l'influence chimique du sel marin n'est pas niée.
2 e Que celle de la Silice est très problématique, méme pour les
partisans de la théorie chimique.
3 0 Que les autres éléments chimiques (la chaux exceptée) peu-
vent exercer une action physiologique sur les végétaux, sans être
cause déterminante de leur dispersion.
Il faut done restreindre la question aux termes suivants :
Les espèces caractéristiques des calcaires so p t-eiles attirées sur
ce sol par la chaux ou par l'état physique des sols calcaires 9
-- 230 —
Les espèces caractéristiques des sols non calcaires habitent•elles
ces sols parcequ'ils sont dépourvus de chaux ou a cause de leur état
physique?
Cette question a été traitée complètement, en tout ce qui cone
terne les Phanérogames, dans le beau Mémoire de M. Contejean :
Ge'ographie botanique mi Influence du sol sur la végdtation qui est
écrit avec une sincérité d'autant plus grande que l'auteur, élève de
Thurmann et d'abord partisan de sa théorie, est revenu par la
force des faits a une opinion opposée. Les belles recherches du
Dr Saint Lager sur le même sujet ont aussi fourni des preuves
décisives dans le même sens.
Nous renvoyons done, pour les détails trop longs pour trouver
place ici, a l'ouvrage de M. Contejean qui, sans négliger complé-
tement les Cryptogames, s'est principalement occupé de la dis-
persion des Phanérogames, et nous nous bornerons a mettre en
relief quelques faits tirés de la distribution des mousses qui, depuis
de longues années, sont plus particulièrement l'objet de nos études,
sans oublier de signaler que ce sujet a déjà été traité d'excellente
facon par M. Boulay dans ses Etudes sur la distribution des
mousses en France.
Les mousses sont plus cosmopolites que les Phanérogames. La
ténuité de leurs spores et la facilité de leur transport par les vents
permettent a ces petits végétaux de se répandre partout ou ils trou-
vent des conditions propices a leur installation ; mais, en revanche,
ils ont des exigences très marquées pour la nature du support et
les influences climatériques; sous ce rapport l'étude de leur dis-
persion est très instructive.
Un des principaux arguments des adversaires de l'influence chi-
mique est que parmi les espèces considérées comme calcicoles ou
silicicoles dans une région, beaucoup cessent de l'étre dans d'autres
régions par suite de conditions climatériques différentes. On cite
par exemple telle espèce calcicole dans le Jura qu'on a trouvée sui'
des sols siliceux dans des climats plus chauds.
Si le fait s'est présenté d'une facon générale et non exceptionnelle
it faudrait en inférer que l'espèce en question n'est pas une calcicole
-- 231 —
exclusive mais seulement une préférente. Mais d'ailleurs les indica-
tions de ce genre ne peuvent être acceptées a priori, quel que soit le
degré de confiance que mérite l'observateur. Les termes généraux
de régions ou chalnes calcaires on siliceuses so p t trop vagues pour
qui connait la variabilité de la nature chimique du sol dans certains
terrains.
Quand it s'agit de faits d'exception contraires aux allures ordi-
naires de dispersion de telle espèce, it faudrait entrer dans les
détails les plus precis et s'assurer exactement de la présence ou de
l'absence de calcaire au point même ou les racines sont im-
plantées.
Pour doener une idée des erreurs auxquelles une observation
superficielle peut entrainer, nous citerons entre autres, l'exemple
suivant :
Dans Ies Pyrénées, aux environs de Lourdes, a la base des
grands escarpements de calcaire néocomien qui dessinent brus-
quement le rebord de Ia chine, se trouvent des collines constituées
par les argiles du gault, parfois un peu schisteuses et non ou très
pen calcarifères ; cà et là émergent quelques masses rocheuses peu
saillantes de calcaire néocomien. Or nous avons constaté en 1876
que des espèces calcifuges comme Erica vagans, Erica ciliaris,
.Pleris aquilina dont les racines étaient implantées dans l'argile non
calcarifère étaient si voisines de l'affleurement calcaire que leurs
rameaux arrivaient au contact de la roche. Il ne serait cependant
pas exact de dire qu'on se trouve là en région calcaire, malgré la
présence de ces roches très dares dont les agents atmosphériques
n'ont pas suffi a altérer la surface de facon à introduire en propor-
tion notable dans les argiles de la base le carbonate de chaux soluble
qui seulement en cet état peut exercer une action attractive ou
répulsive,
Les mélanges d'éléments chimiques divers qui peuvent se pro-
duire et se produisent souvent dans les sols désagrégés sont done
une cause de confusion qui doit rendre suspectes beaucoup de cita-
tions vagues ou non suffisamment contrólées. Quand au contraire it
s'agit d'espèces saxicoles habitant des rochers nus, de constitution
-- 23,2 --
TAXONOMIE
PH. HEINSBERGER.
-- 235 --
ORGANOGÉNIE
A. ACLOQUE.
— 241 —
BOTANIQUE APPLIQUÉE
HORTICULTURE
Soit 7 210 000 kilog. de fleurs produites pour les besoins indus-
triels et commerciaux, valant 14 300 000 fr.
Voilà quelle importance la culture florale a pris depuis quelques
années a peine dans ce département.
La répartition des quantités produites pourrait se faire ainsi,
d'après l'étendue cultivée dans chaque circonscription
BOTANIQUE RECREATIVE
TOUTE L'INDE
OU
(A suivre) H. LÉVEILLÉ.
--249-
Informations
Une nouvelle société scientifique est sur Ie point de se fonder a Pondi-
chéry, grace a ('initiative de M. A. Sada. La nouvelle société porterait le
nom de Société des Naturalistes de l'Inde Francaise.
Bibliographie
The Species of Pedicularis of the Indian Empire and its
frontiers. DAVID PRAIN. Calcutta.
Nous nevenons sur cet important ouvrage, trop ignoré des botanistes
d'Europe, pour en doener une complète analyse. Le but que se propose
l'auteur est de décrire les espèces indiennes de Pedicularis après avoir,
par un apercu rapide du genre entier, fixé leur place naturelle. Par l'Inde
botanique it faut entendre non seulement l'Inde politique mais l'Inde entière
dans toute son extension géographique telle que l'a comprise Hooker dans
sa Flora of British India.
Première Partie.— Le chapitre premier retrace l'historique du genre depuis
Tournefort et Linné jusqu'aux derniers monographes. En 4753 Linné
décrivait 14 espèces de Pédiculaires. Depuis lors ce nombre s'est élevé it
261 et l'avenir amènera de nouvelles découvertes.
Dans le chapitre second M. Prain traite de la morphologie de ce genre
intéressant.
La plupart des Pédiculaires indiennes sont vivaces. Cette partie est des
plus intéressantes á ra'rtt des détails dans lesquels entrel'auteur; ainsi, par
exemple, it nous donne un tableau très consciencieux des variations de
longueur du tube de la corolle.
-- 250
Au moyen de deux flèches it représente ingénieusement les relations
réciproques du bec et de la lèvre de la corolle. Un troisième tableau
nous offre la relation qui existe entre la couleur de la corolle et sa struc-
ture.
Le troisième chapitre renferme les questions générales concernant les
diagnoses et la classification des espèces. Dans cette partie, riche en consi-
dérations fort justes relativement aux meilleurs caractères distinctifs des
espèces, nous trouvons un tableau qui nous donne le rapport qui existe
chez les Pédiculaires entre la phyllotaxie et la structure florale. Les espèces
à feuilles alternes présent 45 °J ° de corolles pourvues de bec; les espèces à
feuilles opposées en comptent au contraire 55 °/°.
C'est également dans ce chapitre que l'on trouve le diagramme de l'arbre
généalogique des sections quasi-naturelles du genre Pedicularis. On y
trouve aussi le tableau du système de M. Maximowicz auquel M. Prain
oppose un nouveau système. M. Prain admet trois divisions principales :
Longirostres, Aduncce, Erostres. Les Longirostres se subdivisent en
Siphonanthce et Orthorrhynchce;les Aduncce en Rhyncolophce et Bidentce,
les Erostres en Anodontc.
Le chapitre quatrième présente encore un plus grand intérêt et traite de
la distribution géographique des espèces de Pédiculaires.
M. Prain après avoir traité de l'habitat général du genre et délimité les
provinces Arctiques-Alpines d'après les espèces de Pedicularis qu'elles
renferment, distingue 8 provinces principales : Région circumpolaire,
Europe, Sibérie et Turkestan, Caucase, Japon, Chine et Thibet, Himalaya
et Yunnan, Amérique. Du tableau VI, it ressort que l'Himalaya renterme
lui seul 101 espèces soit plus du tiers des espèces. M. Prain subdivise ces
provinces, démontre la légitimité de l'annexion du Yunnan a l'Himalaya,
émet l'hypothèse de migrations successiees et donne les arguments qui
militent en faveur de cette hypothèse ; arguments tirés des faits, de la pro-
portion des espèces endémiques, de la morphologie, de la couleur, de la
phyllotaxie. Viennent ensuite, avec la distribution des divisions et des
sections, des considérations générales et particulières.
La province Himalayenne se subdivise en Himalaya proprement dit com-
prenant 64 espèces, Indo-Chine 47 et Sud de l'Inde seulement 2 espèces.
De nombreuses tables donnent la proportion pour les diverses divisions et
subdivisions.
Un tableau indique les multiples subdivisions de la province la plus
intéressante celle que M. Prain qualifie d'Himalayenne.
De nombreux diagrammes servent a expliquer les migrations succes-
sives.
II e Partie. — Le V e chapitre contient l'historique des espèces indiennes;
le Vle chapitre rend compte des affinités qui existent entre les diverses
sections du genre ; le Vll e chapitre donne la clef artificielle pour la déter-
mination des espèces indiennes.
Iiie Partie. -- Cette partie renferme les descriptions des espèces indiennes
....... 251 -^-
et est suivie d'un index. Parmi les espèces, dont l'auteur a la paternité,
nous remarquons : Pedicularis Daltoni, P. Garckeana, P. nepalensis,
P. Scullyana, P. Oliveriana, P. instar, P. Heydei, P. confertifiora,
P. chumbica, P. tenuicaulis, — P. Pantlingii, P. corymbosa, P. Col-
lettii, P. odontophora, P. albiflora, P. Gammieana, P. schizorrhyncha,
P. lyrata, P. Regeliana, P. gibbera, P. collata, P. fragilis, P. Kin-
gii. Enfin 37 Planches complètent cette superbe et savante monographie
qui fait le plus grand honneur a l'éminent botaniste qui en est l'auteur et
qui sera d'un puissant secours quand on voudra s'occuper de la répartition
des espèces du genre Pedicularis.
H. L.
Revues
Sommaires
Bulletin de l'herbier Boissier (no 3). Fungi lEthiopico-Arabici. I. G.
Schweinfurth legit. P. HENNINGS. – Sur les bractées florifères. C. DE CAN —
DOLLE. – Notice sur le Zannichellia tennis Reuter. PH. PAICHE. – Lichenes
Arabici a cl. D r Schweinfurth in Arabia Yemensi lecti. J. MULLER. – Lichenes
Amboinenses a cl. D r Cam. Pictet lecti. J. MULLER.
Cosmos (I8 mars). Au Kilima-Ndjaro. A. LE ROY. – Les noms des plan-
tes. A. ACLOQUE.
(25 mars et Oer avril). Au Kilima-Ndjaro. A. LE ROY.
Feuille des Jeunes Naturalistes (I er avril). Mycocécidies de Lorraine
(suite). Abbé J. J. KIEFFER. – Contributions á la Flore bryologique du
Nord et du Pas-de-Calais. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. – Sur les plantes
adventices. — Amsinckia angustifolia. GALLAIS.
Journal de botanique (16 mars). Recherches sur le développement de
la graine et en particulier du tégument séminal (suite). LEON GUIGNARD. —
Lichenes neo-caledonici a cl. B. BALANSA in Nova Caledonia lecti nec non
alii nonnulli ab aliis ibidem observati quos enumerat D r J. MULLER (fin). —
Monographie des Orchidées de France (suite). E. G. CAMUS.
Naturaliste (45 mars). La Yuyucha algue alimentaire. P. HARLOT. – Les
fleurs zygomorphes. H. COUPIN.
Notarisia (Vol. vii, no s 33-34). Nonnullae algae aquae dulcis Lusitanicae.
W. WEST. – Alcune altre osservazioni sulle algue. F. DEL TORRE. -- L'ori-
gine Bella Pietra litografica per azione biologica delle diatomee. LEVI – MORE-
NOS. – Sur la Cyanophilie et l'Erythrophilie des noyaux cellulaires.
E. DE WILDEMAN. – Nuevo tipo di diatomea pelagica italiana. F. CASTRA-
CANE. – Le congrès international de botanique de Gênes. E. DE WILDEMAN.
Notes de technique : Fixation des algues. — Montage d'objets micros-
copiques. — Ciment pour fermeture des préparations microscopiques
— Solution saturée de sel marin.
-- 252 -r
Revue Scientifique (25 mars) . Asclépiades. MAURICE ALBERT.
Revue scientique du Limousin (45 mars). L'huile des trois cents plantes.
A. SADA.
Bivista italiana di scienze naturali (1893, nos 4 et 2). Riproduzione
animale e vegetale (Contin). A. NEVIANI.
Extraits et Analyses
La Rouille du Blé par ERN. OLIVIER. - Dans le travail de M. Olivier,
extrait du Bulletin-Journal de la Société d'Agriculture de l'Allier, nous
trouwons d'intéressants renseignements sur cette Urédinée parasite dont
les spores passent par plusieurs phases avant d'acquérir leur forme défi-
nitive.
La Rouille du Blé ou Puccinia graminis parcourt une partie de son
cycle de végétation chez l'Epine-Vinette (Berberis vulgaris L.) chez Iaquelle
•pn peut suivre les deux premières phases de son évolution tandis que le
blé lui-même est le théátre des deux dernières phases.
Pour combattre cette maladie du blé, connue depuis la plus haute anti-
quité, it faudrait prendre des mesures radicales. Ecoutons plutót 1'auteur :
a La destruction de l'Epine-vinette pourrait produire des résultats efficaces;
mais pour cela it est de L toute nécessité que cet arbrisseau soit arraché
complètement et simultanément sur tous les points du territoire. C'est une
loi qu'il faudrait promulguer, et son exécution ne serait pas des plus
faciles. )
Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 6 mars. -- M. CIIAMBRELENT montre que, moyennant 200 mil-
lions, on pourrait reboiser et diminuer ainsi les eaux de crues qui sont un
fléau, au profit des eaux d'étiage qui sont un bienfait.
M. E. MESNARD a trouvé, en étudiant le parfum des - Orchidées, que celles-
ci ne présentent pas, dans leurs fleurs, de dispositions anatomiques spé-
ciales qui les puissent diftérencier des autres fleurs a parfums. Si l'on tiert
cornpte de la richesse plus ou moms grande des cellules en composés tan-
noIdes, on pourra comprendre les modifications que l'on remarque, dans
une même journée, soit,dans la nature, soit dans l'intensité des parfums.
L'essence se trouve localisée ordinairement dans les cellules épidermiques
de la face interne des pétales ou des sépales. On peut aussi la rencontrer
dans les cellules de la face interne chez les fleurs dont les cellules ren-
ferment beaucoup d'huile grasse et de sues végétaux.
Note de M. PRILLIEUX sur une maladie nommée Minet, sorte de pourri-
tures due ê un champignon et qui se présente chez la barbe de capucin
LE SOUS-LIEUTENANT PAUL DUPUIS
Correspondance
Boma (Congo)
Le voyage s'est Bien passé. Je vous enverrai des nouvellf;s détaillées de
mon voyage par le prochain courrier. Je pars pour le camp de Zambi.
Bien a vous,
PAUL DUPUIS.
Offres et Demandes
Nous recevrons avec reconnaissance tous les exemplaires d'Onagrariées
que 'on voudra bien nous adresser.
Nola recevrons plus volontiers des parts de Jussieua, CEnothera et
Circcea.
Nous offrons au prix de 0,25, le paquet, des graines de Lawsonia
alba.
Petite Gorrespondance
Dr L... Bordeaux. Le prix de Ia collection complète de la O re année du
Monde des Plantes est de 15 fr. Nous consentons a la laisser a 12 fr. aux
nouveaux abonnés.
L'année incomplète (manque le n o 2), est laissée au prix de 8 fr. Mème
année (moins les nos 2 et 9), 5 francs.
M. V... Inde. Nous pouvons, moyennant 45 francs le cent, vous tirer
dans de bolmes conditions une centaine d'exemplaires de la gravure que
vous demandez.
DECISIONS
Directeur de l'Académie.
H. LÉVEILLÉ,
Secrétaire perpétuel.
T. H. 9
-- 258 —
BOTANIQUE PURE
GÉ4GRAPHIE
BOTANIQUE APPLIQUÉS
HORTICULTURE
11IÉDECINE
(1) On m'avait affirmé la chose lors de mon séjour dans l'Inde, mais je
n'osais la Bonner comme certaine, n'en ayant pas été témoin.
--- 275 --
BOTANIQUE RÉCRÉATIVE
TOUTE L'INDE
Quelques mots sur les castes de 1'Inde sans toutefois entrer dans
les détails, car pour ce qui concerne la vie intime des Indiens nous
ne connaissons rien de mieux que l'ouvrage de l'abbé Dubois
cc Mceurs et couturnes des Indiens », travail qui ne sera jamais
dépassé.
Les Aryas, race conquérante. de l'Inde, se divisèrent après la
conquête, au temps du législateur Manou, en trois grandes classes
ou castes : les Brahmes ou prêtres, les Ksatryas ou guerriers, et
les Vaissyas ou cultivateurs et négociants. Des deux dernières
castes ii ne reste plus de descendants absolument pars. Seuls les
brahmes se sont maintenus dans une pureté de type altérée cepen-
dant avant la division en castes.
Les deux dernières castes se sont mêlées aux peuples conquis
qui prirent le nom de Soudras en embrassant la civilisation brah-
manique.
Enfin au-dessous, hors caste, rebuts de Ia société, s'agitent les
parias qui paraissent, bi ign que nombreux, accepter leur sort avec
résignation, et qui partagent avec les Européens le déshonneur ou
le privilége de se nourrir de la chair de beeuf.
Enfin sur les montagnes, et dans diverses régions de l'Inde, on
rencontre les descendants des races aborigènes qui forment l'en-
semble des populations non-aryennes.
Ces dernières peuplades pratiquent le fétichisme ou la démono-
látrie, forme la plus dégradée du culte religieux, si variée aux Indes
ou l'on trouve toutes les religions, depuis le Judaïsme, le Brah-
manisme, le Boudhisme, le Jaïnisme, le Nanékisme, l'Islamisme
et le Mazdeïsme jusqu'au Christianisme avec ses deux formes
-- 276 ---
Protestantisme aux sectes rivales et nombreuses et Catholi-
cisme.
Cette simple énumération, jointe a la division en races et castes,
montre le vague du nom d'Hindou ou Indien attribué a un habi-
tant de la péninsule du Gange.
Dans l'Inde, en effet, entre les diverses races it y a un fossé
autrement profond que celui qui existe entre les peuples de notre
vieille Europe.
Et l'histoire de serpent me direz-vous ? Vous l'avez promise
pour le retour. Et nous voici bientót rendus à destination .
Eh bien, soit, je m'exécute. Elle est d'ailleurs assez courte.
J'ai toujours remarqué que les histoires de serpents avaient le
don d'exciter dans les auditoires auxquels je me suis adressé un
certain frémissement, surtout chez les dames.
Mais cette fois-ci, rassurez-vous. Les serpents vont jouer le beau
róle dans le récit qui va suivre.
Il y avait done une fois (pour commencer comme ma grand'mère
quand elle racontait des contes) une brahmine assez riche qui
devait se rendre de son village de Alancoupam a .Sidambaram.
Elle avait loué, a cet effet une djalka. II pouvait je crois, être
alors 5 h. du soir.
Le cocher, au lieu de prendre la grande route, prit un chemin
de traverse.
Surprise, sinon effrayée, la brahmine lui demanda le motif de
sa conduite. -- C'est, répondit-il, pour abréger la route. La brah-
mine, un peu rassurée, le laissa faire à sa guise, ignorant les
projets, ou, comme disent les lndiens, les idées de derrière la tête
du cocher.
Au bout d'une demi-heure, le cocher fit faire halte a son cheval,
près d'un puits, entre deux .haies de broussailles. Il commencait à
faire nuit, car les jours ne durent guère que 12 heures près de
l'équateur et on était en février.
Le cocher s'élance alors a terre et arrache a la brahmine ses
bijoux.
La malheureuse victime éplorée, de le supplier de ne pas lui faire
-- 277 —
JETËE DE PONDICEÉRY
,
La brahmine lui fait le récit de ce qui s'est passé. Au bruit des
pas de l'inspecteur, les cobras glissent a terre abandonnant le cri-
minel cocher qui livré a la justice anglaise fat pendu quelques jours
plus tard.
Tel est le récit de ce véritable drame raconté d'ailleurs dans un
journal de Pondichéry, car a Pondichéry, it y a des journaux,
feuilles minuscules et sans autorité mais qui prouvent que la poli-
tique se plisse partout, politique purement personnelle ou locale,
la seule qui existe dans l'Inde francaise. Dans cette colonie tous
les habitants sont électeurs (les hommes bien entendu). On les con-
duit au vote à pea près comme on conduit les moutons aux champs,
un peu moms librement peut-être, et une vingtaine de mille horn-
mes qui ne savent pas un mot de francais votent ainsi en aveugles.
— 278 --
11 y a parfois des bras ou des tëtes cassés, car les Indiens, gens
d'ordinaire très calmes, avares de coups et prodigues d'injures,
excités par les prouesses de leurs frères d'Europe, s'en donnent
alors a coeur joie pour le plus grand plaisir de nos voisins
les Anglais, auxquels ils font ainsi passer de bons quarts d'heure.
La meilleure des politiques serait celle qui doterait Pondichéry
d'un port facile a créer et qui tirerait de l'oubli nos loges de l'Inde.
On appelle ainsi des territoires ou des lambeaux de terrains assez
étendus situés sur la cote, ou dans des villes anglaises, sur lesquels
pourrait Hotter le pavilion francais et dans lesquelles la France
pourrait exercer les attributions les plus absolues de la Souverai-
neté, c'est-á-dire lever des impóts, recevoir des marchandises sans
payer de douanes et avoir des comptoirs et des bureaux riches et
importants.
Hélas ! it m'est bien permis de dire, tout en étant respectueux des
institutions de mon pays, que, jusqu'ici, en France, sous les divers
régirnes qui se sont succédé, les neuf dixièmes de nos représentants
n'ont jamais rien connu et ne connaissent encore rien aux questions
coloniales.
Durant ces longues causeries nous avons eu le temps de prendre
quelques rafraichissements et de nous diriger vers le pier, respirerl'air
frais avant de goiter un repos bien mérité.
(A suivre). H. LËVEILLË.
Informations
L'Académie royale des sciences de Belgique donne pour la botanique la
question suivante, comme sujet du concours de 4894 : Nouvelles recher-
ches sur le mécanisme de la cicatrisation chez les végétaux. Les mémoires
devront être déposés avant le Oar aout 4894. Pour les conditions' du conA
cours s'adresser au secrétariat de l'Académie a Bruxelles.
Chronique générale
La Recherche des Coléoptères sur la cote orientale des Indes
Peu de pays offrent, je crois, au point de vue entomologique, la même
richesse que l'Inde. En existe-t-il de plus riches? -- J'en Boute. Bien que
j'aie consacré ma vie a 1'étude de la Botanique, en recueillant les espèces
végétales indiennes, it m'est arrivé souvent de rencontrei sous mes regards
des insectes aux couleurs éclatantes et variées. Je dois dire cependant que
les plus beaux que j'aie vus se rencontrent aux Himalaya, ce paradis ter-
restre de l'entomologiste aussi bien que du botaniste.
Les insectes en général et les coléoptères en particulier aiment l'humi-
dité. Aussi sur les montagees la récolte est-elle plus abundante, tout au
moms plus uniforme que dans la plaine. Sur la cote ou la chaleur est
très forte toute l'année, les coléoptères se rencontrent surtout durant la
mousson, a ]'époque des pluies. Its sortent après lesaverses. On les capture
alors en grand nombre.
Au moment même oil s'abattent sur la terre ces déluges d'eau que
sont les pluies des tropiques, it serait difficile a l'entomologiste le plus
ardent de se mettre a la recherche des coléoptères et autres insectes; mais
-- 280 ---
Ia pluie finie, entre deux ondées, ii peut se hasarder dehors et faire ample
moisson, surtout s'il a bien choisi son poste.
Durant les fortes chaleurs la récolte est presque nulle, et c'est heureux,
surtout dans certaines régions ou la réverbération produite par le sable est
souvent plus a craindre que les rayons du soleil lui-méme.
Un jour je voulais, it m'en souvient, faire contempler a un de mes col-
lègues dans le professorat, les affleurements de granite de Tirouvicaré, a
environ 44 milles a l'ouest de Pondichéry. Par suite d'un accident de voi-
ture, nous étions arrivés en retard au bungalow que le gouvernement fran-
pais possède en eet endroit et nous nous étions mis en mesure de prendre
notre déjeuner afin de nous livrer ensuite a nos recherches et de nous ren-
dre aux affleurements susdits. Aussitót notre déjeuner terminé, nous nous
disposames a partir. Il pouvait être midi. A peine eumes-nous fait cent
mètres sur le sable que nous flumes en hate regagner le bungalow protec-
teur. La chaleur était telle que nos pieds brulaient, nos visages étaient en
feu et si nous eussions continué notre route, une insolation punissait, sans
aucun doute, notre témérité.
Aux Indes, certains jours et a certaines heures, it ne faut pas jouer avec
le soleil.
Un autre agrément de la chasse aux coléoptères, qu'il ne faudrait pas
cependant exagérer outre mesure, c'est de mettre la main sur un serpent
en récoltant des insectes. _Cela arrive bien au botaniste, cela peut done aussi
arriver a l'entomologiste.
Conclusion : Etre prudent dans la recherche des insectes et la confier a
de jeunes Indiens aux époques ou l'Européen peut difficilement affronter les
chaleurs tropicales ou les pluies torrentielles. Ceux-ci pour quelques cashs'
rapporteront au collectionneur de nombreux insectes qu'il n'aura plus qu'á
préparer et a classer pour enrichir sa collection. Toutefois un long séjour
sous le ciel de l'Inde permettrait a l'entomologiste d'affronter le soleil et
lui procurerait le plaisiar inappréciable et toujours nouveau de la recherche
personnelle. (Miscellanea entomologica.)
HECTOR L1áVEILLÉ.
Varia
La Flore du Kilima-Ndjaro
Avec une pareille variété de climats, on se figure aisément combien doft
étre riche la Flore du Kilima-Ndjaro. Cette montagne est, en réalité, une
sorte d'amphithéàtre immense ou sont exposés les spécimens les plus divers
parmi les plantes que le Créateur a semées sur la terre. En bas, le lotus
et le bananier ; en haut, le pePce-neige et l'immortelle ! Vn jour, peut-être
sur une ligne continue partant de la plaine et aboutissant au sommet, on
y réunira des représentants de toutes les espèces connues, et ce sera le plus
beau jardin botanique du monde.
281—
Tout en passant, j'ai recueilli cinq ou six cents plantes, dont environ
trois cents seulement sont arrivées a la cote, les autres ayant été perdues
dans le cours du voyage, et que mon confrère et excellent ami, le
P. Ch. Sacleux, a Zanzibar, a bien voulu déterminer pour la plupart. La
liste même en a été publiée. Mais les lecteurs, si je le reproduisais ici, y
trouveraient trop de noms barbares, quoique latins.
Cependant, si étranger que l'on soit aux mystères de la botanique, nul
ne peut fouler aux pieds sans un étonnement mêlé de je ne sais quel
plaisir intime, quelle émotion, en ce centre du continent noir et sous les
feux de l'Equateur, ces berceaux de clématites (Clematis Thunbergii
Stend., Cl. grata Wall.) qui ornent le bord des chemins, ces renoncules
superbes, ces trainées de réséda sauvage (Caylusea Abyssinica Fisch. et
Mey) qui couvrent les collines du Kilima, cette humble violette elle-même
qui s'accroche aux troncs vermoulus de la grande forêt vierge, ces géra-
niums réfugiés sur les hauts plateaux, ces six espèces de balsamines déli-
cates qui forment sur les ruisseaux comme un ,double cordon de fleurs
variées, ce tout petit trèfle (Trifolium polystachium Fersey; T. Johnstoni
Oliv ; T. subrotundum Stend ; T. kilimandjaricum Taub.) perdu dans
l'herbe épaisse ou bondissent les moutons et les chèvres, ces ronces elles-
mêmes (Rebus dictyophillus Oliv.) dont les enfants, là aussi, voient avec
impatience rougir et noircir les grappes, ces bégonias aux fleurs glacées,
ces ombellifères, cette scabieuse, ces glaïeuls, ces touffes d'absinthe, ces
senecons divers, cette laitue encore (Lactuca abyssinica Fres ?), ces véro-
niques (Veronica anagallis L., V. myrsinoides Oliv.), ces plantains, ces
bruyères, ces lycopodes, ces fougères, ces lichens et ces mousses, toute
Bette flore connue et aimée, souvenir de la patrie absente, associée aux
palmiers, aux dracaenas, aux bananiers cultivés et sauvages, aux bababs
énormes, aux sterculias étonnants, aux orchidées étranges, aux asclépiadées,
qui restent là pour rappeler que, tout en revoyant I'Europe, on n'est point
sorti d'Afrique. Sur les premières pentes se trouve également une plante
charnue, originals, appartenant au genre sarcophyte. Chose également
curieuse : parce qu'on sait de l'Abyssinie, du f(;ap, du Ruwenzoree et du
Kameroun, la Flore du Kilima-Ndjaro leur est visiblement allide, et
l'on peut dire, des maintenant, que les grandes altitudes en Afrique ont
la plupart des plantes communes.
A. LE ROY.
Ancien missionnaire du Zanguebar.
(Eitrait du Cosmos).
La dernière phrase, soulignée en italique, confirme pleinement notre
manière de voir relativement aux centres de création et les lois que nous
avons formulées naguère comme résultant de la comparaison de la Flore
de France avec celle de l'Inde. Peut-être pourra-t-on formuler, prochaine-
ment, cette loi plus générale : Toutes les grandes altitudes du globe pré-
sentent des espèces régétales communes.
H. L.
--282
La destruction des plantes. -- M. Brandicourt, d'Amiens, signale,
a la Societe linnéenne du Nord, les devastations commises dans le monde
des plantes, le plus souvent, it faut le , dire, par les amateurs et les bots•
nistes. D'après ses recherches dans le seul département de la Somme, plus
de 50 espèces auraient a peu plies disparu du fait de l'inconscience des col-
Iectionneurs; cette race est sans pitié ! (Cosmos)
Bibliographie
Further Studies of Yuccas and their Pollination WILLIAM TRE-
LEASE. - Ce travail du sympatllique Directeur du Jardin botanique du Mis-
souri, est extrait du quatrième rapport annuel du Jardin botanique du
Missouri.
Dans le precedent rapport, le profeseeur RILEY await démontré que les
Pronuba étalent les agents fécondateurs des Yuccas, M. WILLIAM TRELEASE
revient a son tour sur cette question.
Si les Yuecas qui croissent a l'est des Montagnes Rocheuses sont tons
fécondés par le Pronuba yuccasella, en revanche le Y. brevifolia est fé-
condé par le P, synthetica et le Y. Whipplel par le P. maculata.
M. TRELEASE passe en revue les autres espèces de Yucca fécondés ou non
par des Pronubas et décrit la facon dont s'y prennent ces derniers pour
procurer la fécondation de ces plantes.
Il procède par espèces et donne le résultat des observations et etudes
auxquelles it s'est livré durant le printemps de 1892.
Le Yucca aloifolia L. est susceptible de se féconder lui-même. Quant
aux Y. yucatana Engelm., Y. Guatemalensis, on ne connalt rien touchant
leur mode de fécondation naturelle. De male pour le Y. Schottii Engelm
qui est la même que le Y. macrocarga du méme auteur.
Le Y. Treculeana Carr. qui reste stérile dans les pares et dont on n'a
pu observer la fécondation par un Pronuba quelconque serait suivant LIN-
IMIEIMER très fertile a l'état indigene.
Le Y. baccata Torr. très répandu devait être d'après le professeur RILEY
fécondé par un Pronuba qui restg it à découvrir. M. TRELEASE a découvert
en effet sur cette plante un Pronuba qui n'est autre que le P. yuccasella.
II pense toutefois que, dans certains cas, cette espèce peut se féconder
elle même.
La fécondation de Y. austrcclis Engelm. serait également produite par
un Pronuba.
Rien de connu touchant la fécondation des Y. valida Brandegee et Y. fi-
lifera Chab. si ce n'est que ce dernier Porte des traces de l'action d'un
Pronuba qui suivant le professeur RILEY serait une espèce intéressante et
nouvelle a découvrir.
Quant au Y. brevifolia Engelm. nous avons dit que son agent féconda-
teur était le P. synthetica dont l'action parait indispensable.
Le Y. gloriosa L. II y aurait a faire sur cette plante d'intéressantes re-
-- '283 -w
Extrafits et analyses
Congrès des Sociétés Savantes (Tent( et la Sorbonne et Paris)
Séance du 6 avril. -- M. B. RENAUT, président de la Société d'histoire na-
turelle d'Autun. Note sur l'importance du róle de certaines algues dans la
formation de quelques combustibles fossiles.
-- 286 --
Séance du 7 avril. — (Présidence de M. DUCHARTRE).
M. DANGEARD, professeur a la Faculté des sciences de Poitiers, indiquait,
au dernier Congrés, deux nouvelles maladies du pommier : it annoncait la
publication prochaine d'un ouvrage sur cette importante question. Ce tra-
vail vient de paraïtre avec figures dans le texte et dix planches.
I1 comprend dans le premier chapitre des notions sur les substances in-
secticides et fongicides; leur préparation et leur mode d'emploi sont indi-
qués.
Dans le second chapitre, l'auteur a étudié les diverses espèces de chan-
cres qui attaquen la tige et les rameaux, la pourriture du bois, etc.
Le troisième chapitre comprend l'étude des nombreuses altérations des
feuilles qui ont été distinguées par M. DANGEARD sous le nom de fumagine,
rouille, gale, marbrure, érinose, oïdium, chlorose.
Les deux chapitres qui suivent concernent les maladies qui détruisent
les racines et les fruits.
Enfin, le dernier chapitre donne sur les insecten nuisibles les notions in-
dispensables,
11 est possible ainsi de déterminer exactement les symptómes de chaque
maladie : le -meilleur traitement a employer est indiqué pour chacune
d'elles.
M. DANGEARD fait, au nom de M. SAPIN-TROUFFY, une communication sur
les sucoirs des urédinées. Ces organes, cependant si importants, étaient pas-
sés jusqu'ici presque complètement inapercus : ils sont simples ou rameux.
Ces sucoirs pénètrent dans la cellule elle-même et s'avancent jusqu'au voi-
sinage du noyau. II s'établit ainsi entre le parasite et son hóte des
relations étroites qu'on était loin de soupconner.
M. Belloc, de l'Association pyrénéenne, sur les algues d'eau douce de
I'Islande.
M. LESAGE, docteur ès sciences, préparateur a la Faculté des sciences de
Rennes, a cherché dans les plantes les poils radicaux rameux, et it en a
trouvé dans un nombre relativement grand.
Des remarques sur la variation des poils rameux dans une même plante
naturelle l'ont conduit a rechercher l'influence du milieu sur la ramifica-
tion des poils radicaux. II est arrivé a des résultats intéressants. (Cosmos)
(A suivre)
Sociétés savantes
Séance du 27 mars. — MM. BERTHELOT et ANDRÉ ont étudié les matières
constitutives du sol végétal qui sous le nom d'humus jouent un role essen-
tiel dans lanuti ition des plantes apres oxydation et hydratation activées par
les agents microbiens. Elles concourent encore a cette nutrition en retenant
l'azote, le soufre, le phosphore, les alcalis, et en servant d'aliments aux Or*
ganismes microscopiques qui fixent l'azote libre destiné a la nutrition des
végétaux supérieurs.
-287--
M. LABOULB>NE indique un moyen de préserver les plants de betteravos et
autres jeunes végétaux cultivés contre les attaques des vers gris et dei - au-
tres larves d'insectes.
Séance du 10 avril. -- La transpiration dans la greffe herbacée
-- Tous ceux qui ont groffé des plantes herbacées savent que le
greffon se fane très rapidement aprés l'opération, sous l'influence de la
transpiration; mais aucune observation scientifique du phénomène n'a été
faitejusqu'ici. Pour combler cette lacune, M. L. DANIEL a étudié la transpi-
ration, après la greffe en fente ordinaire, du haricot, type des plantes á
feuilles minces, et du chou, type des plantes a feuilles demi-grasses. Il a
déduit de ses études, au point de vue pratique les conséquences sui-
vantes :
Dans la greffe herbacée, it faut, au début, éviter les deux termes
extrêmes : la dessiccation et la pourriture. Si, comme on le fait souvent, en
opérantá l'obscurité, ou en supprilnant partiellement les feuilles, on réduit
la transpiration, en mème temps on entrave on supprime ('assimilation
clllorophyllienne; une basse température diminue la transpiration, mais
empêche la cicatrisation; la suppression complète de la transpiration
amène la pourriture, etc. Ces procédés dolvent done être employés avec
discernement; on ne saurait trailer de la mcme facon le haricot, le chou
et les plantes grasses, par exemple. (Cosmos.)
Correspondance
MONSIEUR,
J'ai la douleur de vous faire part de la grande perte que je viens
d'éprouver en la personne de mon père,
Le professeur Alphonse de CANDOLLE
Membre de l'Académie internationale de Géographie botanique
décklé a Genève Ie 4 avril 1893, dans sa quatre-vingt-septième
année.
Casimir de CANDOLLE
Genève, 19 avril 1893.
En réponse á cette lettre le secrétaire de l'Académie a transmis á M. C. nE
CANnoLLE, au nom de celle-ci, ses sentiments de sympathiques condoléances
et lui a annoncé sa nomination en qualité d'Associé libre.
M. C. DE CANDOLLE a aussitót répondu par la lettre suivante
MONSIEUR,
Offres et Demandes
On offre, en échange d'échantillons d'Onagrariées des diverses parties do
monde, des plantes de 1'Inde ou de la France.
Petite correspondance
M. MARIANO VERGARA. Madrid. Nous vou$ signalons le travail de M. M.
FAUNEAU para dans le Bulletin de la Société d'horticulture de la Sarthe
(I er trimestre) et intitulé : Les roses de collection. Classification d'ama-
teur. M. FAUNEAU avait déjà publié : Les Roses du Jardin d'horticulture
(4 eá trimestre 1886) et Le Rosier, culture d'amateur (Ier trimestre
1888.) Voir aussi au prochain numéro le sommaire du bulletin de l'herbier
Boissier.
S. T. à R... Nous ne savons quand nous pourrons entreprendre la pu-
blication d'un annuaire botanique. Il ne sera pas fait de tirage a part des
Voyages dans l'Inde.
DECISIONS
Par décision en date du 10 juin 1893 :
I. II est créé une médaille scientifique internationale a trois
degrés.
II. Cette médaille est exclusivement réservée aux bommes de
science qui se seront distingués soit par des travaux scientifiques
remarquables soit par des institutions utiles a l'avancement des
sciences.
III. La médaille scientifique sera conférée par le Directeur de
l'Académie internationale de Géographie botanique.
Iv. La médaille portera sur une de ses faces l'effigie de Newton
avec cette inscription : Deo scientiarum Domino laas et gloria ;
sur l'autre face l'effigie de Linné sera entourée de cette autre ins-
cription : L'Académie internationale de Géographie botanique et la
Science.
V. Au premier degré, la médaille sera de vermeil ou d'or ; au
second, d'argent, au troisième, de bronze (1).
VI. Le total des médailles dans le monde entier est irrévocable-
ment fixé au nombre de 1000 ; soit : 10 pour le premier degré ;
90 pour le second degré, et 900 pour le troisième degré.
VII. Un ruban vert accompagnera la médaille, la rosette grande
ou petite indiquera les degrés supérieurs.
VIII. II appartient aux titulaires de la médaille de faire les dé-
marches nécessaires pour obtenir de porter les insignes de la dis-
tinction qui leur sera accordée dans leers pays respectifs. Un
diplóme qui leur sera délivré par le Directeur de l'Académie justi-
tiera de leur nomination.
(1) La médaille de bronze pourra être dorée ou argentée.
T. II. 10
— 290 —
Ix. Les radiations, en cas d'indignité du titulaire, seront pro-
noncées par le bureau de l'Académie.
X. Le monopole de la fabrication de la médaille appartient au
fabricant choisi par l'Académie (1).
Directeur de l'Académie.
H . LÉVEILLÉ,
Secrétaire perpétuel.
BOTANIQUE PURE
GÉOGRAPHIE
GENRE ENOTHERA
k CEnothera biennis Linné (Onagre bisannuelle). --
Vulg. herbe aux Arles. -- Nontronnais : naturalisé Çà et là non
loin des habitations. -- Conf ólentais : CC., bords de la Vienne,ete.
— Haute-Vienne : Bords de la Vienne, Isle, Aixe, St-Junien ;
très répandu aujourd'hui sur les talus des chemins de fer a Li-
moges, a Aixe, a Beynac, a Eymoutiers, etc. (Le Gendre). --
Creuse : naturalisé Çà et là; bords de la Creuse, le Mouchetard,
Grand-Bourg, l'Age, le Pont a la Dauge, Glénic, le Busseau
d'Ahun, le Maupuy. — Corréze : Lieux sablonneux, bords des
rivières ; bords de la Corrèze a Brive, Obasine, Larche, Beaulieu ;
bords de la Dordogne, Briverac, Chenaliers, CC. ; Cornil, Argen-
tat, Bort ; R. à Ussel.
On cultive dans beaucoup de jardins l'OEnothera suaveolens.
GENRE ISNARDIA
GENRE CIRCIEA
Scitamineae. 11 Rhizospermae. 11
*Orchideae. 297 Lycopodinae . 21
Apostasiaceae. 1 Filices. 217
(A suivre) B011 F. DE MUELLER
I — ARBRES FORESTIERS
(A) Grands Arbres
(A s2civre) CH. GRAY.
298—
3 29 1/2 27 291 /2 ^^
r^ 29 1/9 27 1/2
4 28 27 1/2 29 1 /2 27 3/4 29 1/9 27 1/3
5 28 27 1/3 30 271 /2 29 1/3 97 3/4
6 281 /3 27 3/4 29 1/3 28 99 1/3 28
7 29 1/2 28 291 /3 28 1 /4 29 1/9 28 1 / 3
8 29 28 1 /4 29 1/3 28 1/4 291 /2 281/2
9 28 1/3 28 1/9 30 28 1/9 29 1/9 281 /2
10 29 283/4 2 9 1/3 28 3/4 29 1/9 28 1/9
11 28 1/2 28 1/3 30 28 3/4 29 1/2 98 3/4
12 29 28 3 /4 30 28 1/4 29 1/9 281/9
13 29 1/4 28 3/4 30 28 3/4 291/2 28 3/4
14 28 1/9 28 3/4 29 1/9 J28 29 28 1/4
15 29 281/2 29 1/9 283/4 29 1/1 28 1/2
16 29 28 1 /2 29 3/4 28 3/4 29 1/9 28 1/4
17 29 1/4 28 1/9 29 3 /4 28 3/ 4 29 1/9 281/2
18 291/3 28 1/2 30 29 293/4 28 3/4
19 29 1/4 28 1/2 29 1/2 28 3/4 29 1/4 28 1/4
20 29 28 1/2 29 28 29 1/2 28 1/2
21 29 1/2 28 1/4 29 28 3/4 '29 1/3 28 1/2
22 29 28 1/2 30 °9
d^ 2.9 3/4 29
23 29 3/4 29 1/ 2 30 29 1/2 29 1/2 29 1/9
24 29 1/4 29 1/9 29 3/4 29 3/4 29 3/4 29
^, 29 1/2 29 3/4 29 1/9 29 1/44
r^
^ 30 29 3/4
26
^ 29 29 1/2 301 /2 29 1/4 30 1/4 28 3/4
J^
^7 30 1/4 29 3/4 30 1/3 291/3 30 99 3/4
28 30 29 3/4 30 30 1/4 301/2 29 1/9
29 30 1/9 29 3/4 303/4 30 30 1/4 30
30 30 3/4 30 301 /2 3 0 1/9 30 1/9 30 1/9
1
MATIN MIDI SOIR
A. SADA
-- 308 —
ORGANOGÉNIE
La cyme (1)
I
Ne pouvant, sous peine de tomber dans la confusion, exposer
la structure de toutes les plantes dont l'inflorescence est une cyme
terminale, j'ai dir me homer à deux exemples choisis, je crois,
parmi les plus typiques : le Stellaria media, considéré générale-
ment, avec la plupart Iles Alsinées, comme la forme classique de
la cyme dichotome, et le Saxifraga tridactylites, dont la cyme
est le plus souvent qualifiée d'irrégulière, aloes qu'elle s'explique
d'une manière très simple et très normale.
Quoique particulière, ma théorie pourra, je l'espère, être appli-
qués h tons les cas. Je vais l'exposer comme une démonstration
géométrique.
Soit la figure 1 de notre dessin. Elle représente une sommité
presque entièrement fructifère de stellaire, formée d'une série de
bifurcations superposées comprenant chacune dans leur angle une
fleur. La base de la sommité est une paire de bractées opposées b,
qui représente très évidemment les paires de feuilles cauli-
naires.
A une époque, ces deux bractées constituaient toute la termi-
naison de la tige eiles n'étaient méme ni organisées ni distinctes,
et représentaient une ébauche unique, un rudiment homogène; ca-
ché au sein des deux feuilles immédiatement inférieures, en un
mot, un bourgeon central.
Sous la poussée du développement, ce bourgeon s'est peu à peu
différencié, et finalement it s'est ouvert en deux valves. Ces deux
valves, comme toutes les autres feuilles de la tige, ont développé
entre eiles un bourgeon semblable à celui qui avait représenté leur
— 310 --
BOTANIQUE RÉCRÉATIVE
TOUTE L'INDE
...........
Informations
Par suite de la grande chaleur et de la sécheresse continues qui ont
régné en France pendant plus de trois mois, plusieurs plantes exotiques
qui ordinairement ne murissaient point leurs fruits ou les murissaient à
peine, dans nos jardins, ont vu ces mêmes fruits parvenir a maturité et
dans certains cas se sont reproduites spontanément.
Chronique générale
La morsure des vipères.
Voici contre la morsure des vipères une recette réputée merveilleuse dans
la Sologne.
Prenez une bonne poignée de Galium cruciatum, plante vulgairement
appelée croisette ou caillet jeune.
Mettez-la dans un litre de bon vin rouge, faites réduire, sur un feu vif,
de moitié ou mieux des deux tiers et sucrez, s'il s'agit d'un humain.
Vous donnez la moitié ou le tiers restant a boire au malade.
Si celui-ci vomissait le remède, it faudrait s'y reprendre, jusqu'à ce qu'il
put le conserver.
Ce dosage convient a un homme de force ordinaire ou a un chien ; it sera
modiflé suivant le sujet.
Je voudrais bien pouvoir affirmer que ce remède conserve ses propriétés
dans une bouteille hermétiquement fermée ; je le crois, mais je n'ai pas
entendu dire que l'expérience ait été faite.
A Chemery (Loin-et-Cher), ou cette plante pousse en abondance, et oil ses
propriétés bienfaisantes sont appréciées depuis longtemps, on n'en est plus
à compter les guérisons qui lui sont dues, et l'on se moque des vipères
autant qu'un Poisson d'une pomme.
C'est 15 que les incrédules devront s'adresser, s'ils veulent être éclairés ;
---325—
ils y trouveront des Thomas qui ont vu, croient et seront heureux de faire
partager leur foi dans la souveraineté du contre-poison ainsi pré-
paré (Croix).
Bibliographie
Etude des plantes des colonies frangaises. — Deuxième par-
tie : Plantes alexitères des colonies francaises de l'Asie et de l'Afrique.
HENRI BOCQUILLON-LIMOUSIN, 1893.
Dans cette brochure de 50 pages M. BOCQUILLON-LIMOUSIN nous donne avec
clarté et précision la suite de ses études et des recherches consciencieuses
qu'il a entreprises sur les plantes qui peuvent être employées avec succès
contre la morsure des animaux venimeux.
H est bien vrai, comme le constate le distingué spécialiste, que ce sont les
oiseaux ou les rongeurs qui ont montré a l'homme les plantes dont it de-
vait se servir. Si on parvenait a suivre les pas et démarches de la man-
gouste, on ferait a ce point de vue de précieuses découvertes.
— 326 --
M. BOCQUILLON a bien voulu tenir compte des travaux que M. Sada, di-
recteur du Jardin botanique de Pondichéry et moi avons publié sur ces
matières, nous lui exprimons ici tous nos remerciements.
Voici les plantes alexitères dont il est question dans le travail de M. Bo-
QUILLON : Aristolochia indica L., A. bracteata Retz., A. punctata Lamk.,
Revues
Sommaires
Annales des Sciences naturelles (Botanique) t. XVI, n os 2- . -- Recher-
ches physiologiques sur les plantes grasses (fin). E. AUBERT. - Monogra-
phic des Oscillariées (Nostocacées homocystées), 1I° partie : Lyngbyées.
M. GOMONT.
Extraits et analyses
Congres des Sociétés Savantes (Tenn et la Sorbonne d Paris)
M. MAGNIN, professeur-adjoint de botanique á la Faculté des sciences de
Besancon, expose les résultats de trois années de recherches sur les lacs de
la région naturelle du Jura. Il a pu explorer dans ce laps de temps
soixante-deux lacs sur les soixante-six que le Jura possède.
Les causes de la répartition des espèces tiennent peu a l'altitude, la plu-
part des plantes se retrouvent à toutes les hauteurs ; mais surtout aux rap-
ports avec les régions voisines, surtout à la configuration du lac, à la na-
ture de ses bords et de sa beine : les plus riches sont les lacs à bords
marécageux, les lacs des tourbières, et surtout les lacs mixtes dont les
bords présentent partiellement ces diverses modifications.
Les plantes sont, le plus souvent, principalement dans les lacs à beine et
à mont, distribuées en zones concentriques tres nettes, que M. Magnin a
appelées ainsi du nom de l'espèce dominante, en allant du bord au milieu :
1° Caricaie ou fore des bords exondés; 20 Pliraguvitaie, et 3° Scirpaie
ou ceinture littorale, de plantes dressées s'avancant jusqu'à la profondeur
de 2 à 3 mètres ; 4° Nupharaie, plantes nageantes, jusqu'à 2 a 5 mètres;
5° Potamogétonaie, plantes Pottantes ou submergées, jusqu'à 5 ou 8 mètres;
Characaie, ou plantes de fond, de 8 á 13 mètres de profondeur. Ces
diverses zones constituent la (lore littorale; la fore profonde qui lui sue-
cède au-dessous de 13 mètres, n'est représentée que par des microphytes;
._.. 331 -
á la fore pélagique, enfin, se rattache la présence des plances entièrement
flottantes, comme les utricularia, ceratophyllum et accidentellement des
fragments de myrzophyllum, potamogeton, formant des masses flottantes,
vivantes, tout à fait comparables aux sargasses de l'Océan.
M. MAGNIN étudie les modifications techniques de cette disposition typi-
que, dans les lacs de tourbières, les lacs à bards accores, les Lacs-étangs et
aborde ]'examen des causes qui détermineront ces dispositions et les limi-
tes en profondeur des diverses zones.
M. MICIIOTTE, de 1'Association polytechnique, sur la culture de la ramie
de nos colonies. — La culture de la ramie est praticable dans nos colonies,
et le nombre de coupes varie suivant la température; la ligne isotherme est
done une indication du nombré de coupes, lequel s'élève d'une coupe pour
20 de température. Exposant 1e problème à résoudre, it moutre le chemin
parcouru depuis 1889 par les machines, la substitution des machines a
mouvement direct et travaillant à l'état vert aux machines décorticant a
l'état see.
Les machines actuelles donnent :
Pour un travail de 600 kilog. à l'heure avec sept hommes. un tout de
21 fr. 56 par 100 kil. de matières produites.
Pour un travail de 130 kil. à l'heure avec trois hommes, un cout de
17 fr. 53 par 100 kil. de matières produites.
Pour un travail de 600 a 1.000 kilog. a l'heure avec deux hommes, un
coot de 4 fr. 50 à 6 francs par 100 kilog. de matières produites.
En ajoutant la culture, etc., on arrive au prix de 52 fr. 66, 48 fr. 53 et
37 fr. par 100 kilog.
II conclut qu'une machine dolt travailler de 600 à 1.000 kilog. á l'heure,
ne pas touter plus de 8 a 900 fr., n'employer que deux hommes pour être
pratique, et que le problème de la décortication est résolu, cette machine
existant actuellement, le problème du dégommage étant résolu par les im-
portants travaux de MM. Frémy et Urbain, dont le procédé permet d'isoler
la fibre tries économiquement.
Le traitement de la ramie est done résolu, 1a ramie pouvant être produite
aux mêmes prix que le lin et le chanvre, textiles auxquels elle est supérieure.
M. DOUMET-ADANSON appelle l'attention sur l'utilité qu'il y aurait a tenter
la culture du drinn comme plante fourragère dans la région des sables dpi
Sahara. (Cosmos).
Spridda bidrag till kannedom af Finlands Hieracium former.
MAGNUS BRENNER ,
Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 47 avril. — Note de M. PAUL JACCARD sur ]'influence de la
pression des gaz sur le développement des végétaux. Les changements de
pression dans 1'atmosphère qui entoure la plante exercent généralement une
influence considérable sur son développement. La courbe générale qui
représente les variations du développement avec la pression a ordinairement
deux maxima : le premier plus fort, dans l'air déprimé, le second dans l'air
comprimé.
Séance du 24 avril. — M. A. MAGNIER complète le compte rendu de ses
recherches sur la végétation des lacs du Jura : it examine spécialement les
conditions biologiques qui règlent la distribution de la végétation la-
custre.
Séance du O er mai. — Note de M. GUINIER sur l'émission d'un liquide
sucré par les parties vertes de l'oranger.
Des recherches de M. CH. GIRARD, sur l'emploi des feuilles d'arbres dans
l'alimentation du bétail, it ressort que ces feuilles ont une valeur alimen-
taire comparable a celle de la luzerne et constituent un fourrage de pre-
mier ordre. Les feuilles du Robinier, faux acacia, se recommandent entre
toutes celles que l'auteur a étudiées.
Etude de M. PETIT sur une nucléine végétale extraite de l'orge.
M. P. FLICHE fait connaltre un nouveau genre de conifères trouvé dans
l'Albien de ]'Argonne.
Séance du 8 mai. -- M. BERTRAND en étudiant la composition chimique
de l'essence de Niaouli (Melaleuca viridiflora Brongn. et Gr.), a trouvé que
cette essence était formée du mélange de trois corps : l'eucalyptol, un car-
bure bouillant à 475° (probablement citrène) et un terpilénol. D'ou it suit
que toute une série de corps que nous faisons dériver l'un de l'autre, dans
le laboratoire, par des réactions d'une extrème simplicité préexiste dans un
produit naturel.
M. A. CHARRIN a poursuivi l'étude de l'action du bacille pyocyanique chez
les végétaux.
Séance du 15 mai. -- Note de M. A. BACH sur les phénomènes chimiques
de ]'assimilation de 1'acide carbonique par les plantes a chlorophylle.
Note de M. AI&IÉ GIRARD sur la migration de la fécule de pomme de terre
dans les tubercules a repousses.
Correspondance
Je vous remercie, et je vous prie de voeloir bien transmettre mes re-
merciements à M. le baron von Mueller pour la faveur qui m'est accordée,
faveur que je n'ai, jusqu'à ce jour, méritée en rien, mais dont je m'effor-
cerai de me rendre digne.
A. ACLOQUE.
Associé libre de l'Académie internationale
de Géographie botanique.
— 334 —
Manhattan, Kansas.
Nous possédons ici 2 espèces d'Epilobium, I espèce de Ludwigia,
5 Enothera, 3 Gaura, 1 Stenosiphon, et 1 Circwa . La partie occidentale
du Kansas est plus riche en Onagrariées.
A. S. HITCHCOCK.
Offres et Demandes
Un de nos lecteurs habitant la France désirerait une place de chef de
culture ou de chef jardinier en France ou dans les colonies, soit dans un
établissement privé, soit dans un établissement public.
-- 335 --
Petite eorrespondance
R. P... a Boston. Evidemment, la suppression de la partie documentaire
nous donnerait plus de place pour les travaux originaux. Nous mettrons
peut-être aux voix cette suppression. En attendant nous pourrions exclure
des sommaires des Revues ce qui ne serait pas de nature a intéresser nos
lecteurs. Nous promettons d'étudier la question.
S. C..., Montpellier. Nous renoncons définitivement a publier un An-
nuaire botanique, qui, tel que nous le concevons, prendrait trop de place
dans notre Revue. Nous vous engageons done a vous procurer la nouvelle
édition de l'International scientists' Directory for 189-1 qui paraitra en
décembre prochain, chez S. Cassino 832 Exchange Building ; Boston,
Massachussetts. États-Unis. Prix : 12 francs.
M. ARBOST, Thiers. Les Cicadaires appartiennent a l'ordre des Hémip-
DECISIONS
Par décision en date du 6 Juin 1893 :
MM. A. S. HITCHCOCK et A. GENT1L sont nommés Associés libres
de l'Académie.
L'Académie est appelée à élire son Directeur pour l'année 1894.
Les votes doivent parvenir au Secrétariat avant le t er Novembre
pros ain .
BOTANIQUE PURE
GÉ O GRAPHIE
EPILOBIUM
I . Epilobium spicatum Lam. -- Cette belle planre se
trouve dans tout le massif des montagnes du nord de Pékin.
M. l'ahbé David la signale en la montagne aux Cent- Fleurs (Pc-
hoa-chan) (Juill. 1863). — Je l'y ai cueillie moi-même en Juillet
1888, et là, comme partout oil je l'ai trouvée, elle fait la gloire de
la montagne avec ses plantureax épis de belles fleurs roses. — Je
l'ai trouvée aussi dans un vallon près du monastère des Trappistes
et sur le sommet du Sy-lin-chan : ces localités font partie du mas-
sif des montagnes du nord de Pékin. --- Je ne l'ai pas rencontrée
dans les montagnes du Kouy-tchéou.
Signalé dans le Thibet Chinois, entre Batang et Ta -tsien -lou
(Prince H. d'Orléans). -- C'est ur g e donnée à retenir pour la géo-
graphic botanique de la plarite.
ENOTHERA
On n'a pas encore signalé d'OEnothera spontané en Chine, mais
je suis persuadé que des collecteurs plus heureux ne tarderont pas
a en découvrir.
J USSIE UA
1. Jussieua suffruticosa Linn. (J. villosa Lam.) —
Assez commune dans l'ile de Hong-Kong et dans la province de
Canton, oil je l'ai recueillie moi-même (14 Sept. 92), (21 Avril
93). — Signalée au Chan-tong (Maingay) ; -- au Fo-Kien, près
d'Amoy, (Swinhoë) ; -- dans file de Formose, à Tamsui (Oldham,
Maries) ; — au Yun-nan (Anderson) ; -- dans l'archipel des Iles
Lieou-Kiou (Wright) ; -- enfin dans la province de Canton (nom-
breux collecteurs).
En somme, elle occupe ainsi toute la région des provinces marl-
times depuis le Chan-tong jusqu'au Tonkin, sauf les plaines basses
d'alluvion de l'embouchure du Yang-tse, comme les environs de
Chang-hay.
LUDWIGIA
9. Ludwigia parviflora Roxb. -- Signalée dans l'ile de
Hong-Kong par Champion, qui l'indique comme rare, dans les
paturages humides. -- Je n'ai pas encore réussi à l'y rencontrer.
— Elle doit se trouver sur le continent dans Ia province de Can-
ton.
CIRCA
4. Circ ea lutetiana Linn. -- Assez commune dans les
montagnes du hord de Pékin (David, Juill. 1862). — Je l'ai cueil-
— 343 —
lie en Juill. 1888, au pied de la montagne des Cent-Fleurs (Pe-
hoa-chan), près du village chrétien de Ta-Kiao-chan). --- Signalée
aassi au Kian-si, près Kiou-Kiang (Shearer).
TRAPA
1. Trapa bicornis (Linn.).— En chinois Lin-Ko (Ko signi-
fie Come).
J'ai vu cette plante cultivée pour son fruit dans toutes les pro-
vinces de Chine que j'ai parcourues. De ce qu'elle soit cultivée it
ne s'ensuit pas qu'elle ne soit parfaitement indigène. On la ren-
contre souvent du reste a l'état spontané. On peut affirmer avec
certitude qu'elle se trouve par tout 1'Empire : nombre d'ouvrages
en font mention depuis ceux des premiers PP. Jésuites.
Les variétés sont fort nombreuses ; quelques auteurs ont pensé
que le tout doit être rattaché au Trapa natans. Cependant les deux
comes du fruit chinois, au lieu de 4, sont un caractère qui se
reproduit généralement, bien qu'il y ait des exceptions.
Hong-Kong,
15 Mai 1893
EM. BODINIER.
provic. apost. du Kouy-tchéou.
Irideae. 24 Nymphaceae. 6
Zygophylleae. 22 Guttiferae. 6
Jasmineae. 21 Nyctagineae. 6
Lycopodineae. 21 Crassulaceae. 6
Celastrinae. 20 Passitlorae. 6
Salicarieae. 20 Primulaceae. 6
Amaryllideae. 20 Lemnaceae. 6
Commelineae. 20 Alismaceae. 6
Eriocauleae. 20 Aristolochieae. 6
Anonaceae. 19 Magnoliaceae. 5
Sapotaceee. 19 Onagreae. 5
Viniferae. 18 Gesneriaceae . 5
Ranunculaceae. 17 Samydaceae. 4
iw 348 --
Elatineae . 4 Typhaceae. 2
Lineae. 4 Najadaceae. 2
Cupuliferae. 4 Pontederiaceae. 2
Burseraceae. 4 Ceratophylleae. I
Plumbagineae. 4 Myristiceae. I
Ptantagineae. 4 Papaveraceae. 1
Dioscoridem. 4 Hypericin^. 1
Philhydreae. 4 Ternstroemiaceae. 1
Styraceae, 3 Ochnaceae. 1
Pedalinae. 3 Hamemelidew. I
Burmanniaceae. 3 Elaeagneae. I
Malpighiaceae. 2 Balanophoreac . 1
Connaraceae. 2 Córnaceae. 1
Nepenthaceae. 2 Podostemone. 1
Callitrichinae, 2 Apostasiacew. I
Leeaceae. 2 Taccaceae. I
Caprifoliaceae. 9^ Roxburghiaceae. I
Aquifoliace ae . 2 Nipaceae. 1
Hydrophylle ae . 2 Flagellariaceae. 1
Wn F. DE MUELLER
— 349 —
N. B. -- Les arbres marqués ainsi (*) croissent aussi dans les terrains
nus et découverts.
(A suivre) CH. GRAY.
— 350 ^w
TÉRATOLOGIE
l
tologi q ue qui nous a paru intéressant. H. LÉVEILLÉ.
-- 353 —
ORGANOGÉNIE
S'il était démontré que les fleurs des Euphorbes ne sont pas des
fleurs simples, it faudrait voir, dans la réalisation de leur inflores-
cence, le mélange actif de trois aptitudes, ce qui donnerait a ce
groupe une complexité d'organisation très remarquable.
Un problème assez important se présente ici : it a trait au mode
d'évolution probable des bractées de l'ombelle. 11 est vraisemblable,
en raison de la brièveté de leers entrenceuds, qu'elles ne se forment
Pas comme les feuilles caulinaires, et qu'elles ne s'ouvrent pas
successivement après avoir acquis un certain développement. Selon
moi, deux hypothèses seulement sont admissibles pour résoudre
cette question, sans qu'il soit facile de décider entre les deux : ou
hien ces bractées restent longtemps emboitées l'une dans l'autre,
et elles s'étalent comme les pétalesd'une corolle qui s'épanouit ; ou
bies les bourgeons qui leur donnent naissance opèrent très rapide•
ment, et dès la première période de leur existence, leur déhiscence
successive.
Je pourrais citer d'autres exemples de cyme terminale altérée.
Mais je m'arrêterai ici, pensant avoir montré d'une manière suffi-
sante la variété des aspects que peut revêtir ce mode d'inflores-
cence, et des processus évolutifs qui lui donnent naissance.
(A suivre) A. ACLOQUE
BOTANIQUE APPLIQUÉE
MÉDECINE
HORTICULTURE
BOTANIQUE RECREATIVE
TOUTE L'INDE
Informations
Une nouvelle Revue de sciences naturelles, La Revue Suisse de Zoologie,
vient de se fonder a Genève, sous la direction du Dr Bedot. Elle paraitra
par fascicules sans nombre fixe et a dates indéterminées.
Chronique générale
Les Moustiques
On sait généralement dans l'Inde que les moustiques ont horreur du
Ricin. Aussi en Egypte cultive-t-on cette plante autour des habitations pour
les en écarter. Le meilleur système dans les villes est d'avoir de jeunes
plants en pots et de les introduire pour un jour ou deux dans la maison.
On ne dolt pas les tenir trop longtemps a l'ombre car le Ricin aime le soleil.
L'action du Ricin sur les moustiques n'a pas été bier expliquée ; selon
un auteur, ils seraient tués par un poison que la plante porte à la face infé-
rieure de ses feuilles. Cependant si on place autour d'une chambr' pleine
de moustiques une douzaine de feuilles de Ricin, ces hótes peu agréables
disparaissent sans qu'aucun d'eux tombe mort et témoigne de l'action de
la plante.
Le Ricin est regardé a Bombay comme une mauvaise herbe ; cependant
son feuillage est assez ornemental. Le Ricin n'est d'ailleurs pas facile à
trouver.
Si quelque horticulteur en entreprenait la vente sur le marché et four-
nissait des feuilles sur Bemande, il augmenterait probablement son bénéfice.
Les soirées et les nuits fraiches ponssent les moustiques a pénétrer dans
les appartements par troupes, ce qui détruit les charmes de la saison.
En attendant qu'on use du Ricin, nous pouvons enseigner un autre
moyen pour tuernotre ennemi ailé. Prenez ende ces éventails japonais bon
marché, ótez le papier qui le recouvre. Un simple morceau de filet a mous-
tiquaires est ensuite collé dessus ; on obtient ainsi un instrument trés sem-
blable a une raquette de tennis. Si un moustique est frappé avec un éven-
tail ordinaire, il est emporté par le courant d'air produit par le mouvement;
mais cet éventail en moustiquaire produit un très faible courant d'air et
met hors de combat le moustique. Rien n'adoucit mieux les souffrances que
nous fait éprouver cette petite peste que de savoir que nous pouvons enfin
réussir a nous en débarrasser et qui salt si, avec de la persévérance, tant
bêtes que soient les bètes, nous ne finirons pas par leur apprendre a nous
respecter. — Times of India.
--- 375 —
Bibliographie
La Distribution géographique des végétaux dans un coin
du Languedoc (département de l'Hérault) par Cu. FLAHAULT.
Nous voudrions avoir souvent a rendre compte d'ouvrages aussi
intéressants que celui de M. FLAHAULT,Ie savant professeur de 1'Institut bota-
nique de Montpellier.
Excellente cette étude de la distribution des végétaux dans l'Hérault, étude
que l'auteur a dédiée a M. A. BARRANDON, le maitre des botanistes dè Mont-
pellier.
Dans son introduction le distingué botaniste traite des régions naturelles
et exprime le vceu que les fibres locales reposent sur des régions naturelles
et non sur des circonscriptions artificielles créées pour les besoins de la
politique. Il s'inspire aussi des considérations de A. DE CANDOLLE, l'éminent
botaniste dont la science déplore la perte.
Dans la première partie intitulée : paléontologie végétale dans ses rap-
ports avec la /lore actuelle, l'auteur remonte jusqu'à la flore pliocène, de
l'étude de cette fore et de celle de la (lore quaternaire, il tire cette conclu-
sion que les données paleonlologiques ne su fEisent pas encore pour nous
éclairer sur l'apparition, le développement et les migrations des oores
actuelles.
Dans la deuxième partie intitulée : Fiore actuelle dans' ses rapports avec
les conditions physiques actuelles M. Flahault distingue les espèces qui sem-
blent avoir peu de valeur comme documents d'une étude de géographie
botanique et en donne la liste ; ii divise le territoire botanique en quatre
zones botaniques : zone littorale, zone des plaines et des collines, zone des
basses montagnes, zone des montagnes.
Subdiviser ces zones et les étudier en détail ainsi que les diverses stations
qu'on y distingue, tel est ensuite l'objet de la plus grande partie de l'ou-
vrage. Avec un rare bonheur la méthode comparative est souvent emplo-
yee.
Les conclusions sont ensuite formulées a la fin des études spéciales de
chaque zone.
Dans la troisième partie l'auteur recherche si le climat du pays qu'il
étudie s'est modifié depuis un siècle et demi ou même depuis les temps his-
toriques et conclut par la négative. Il étudie l'action de l'homme sur la
flore, la Naturalisation d'espèces étrangères, la Destruction des espèces
indigènes qui en sont les conséquences et termine en énoncant des conclu-
sions pour Tune comme pour l'autre et en se résumant.
Puis jugeant avec raison que dans les pays les mieux connus it y a lou-
jours et faire, il donne d'excellents conseils sur l'étude des végétaux cryp-
togames, la rédaction des Flores et florules locales et les explorations a faire
ou a compléter. line carte botanique du département de l'Hérault et un
Tableau synoptique de la distribution de quelques arbres et arbustes sui-
- 376--•
vant les altitudes et la nature du sol complètent heureusement le travail
de l'éminent professeur auquel nous souhaitons des imitateurs.
De magnifiques gravures, dues a M. COMBES, illustrent cet ouvrage de
176 pages,par lequel M. FLAHAULT a bien mérité de la science et aassi, quil
nous soit permis de l'ajouter, de notre Académie qui saura le lui prouver.
H. L.
Revues
Sommaires
Bullettino della Societ y botanica italiana (n o 3). Rapporto bibliogvafico
dell' opera di A. ACLOQUE : Les Lichens. E. BARON!. -- Sopra alcune cellule
nel Carrubo. F. SOLLA. - Caratteri propri della flora di Vallombrosa (con-
tin.) F. SOLLA. - Enumerazione dei funghi nelle provincie di Modena e di
Reggio (contin.) A. Mom. — Notizie e osservazioni sui rapporti dei Licheni
calcicoli col loro sostrato. E. BARONI.- A proposito di una communicazione
di L. MICHELETTI the ha per titolo : Ochrolechia parella var. isidioidea
Mass. E. BARONI. - Materiali per un censimento generale dei Licheni ita-
liani (contin.) A. JATTA.— Sulla Galinsoga parvi flora in Italia. P. BARGAGLI.
-- Escursione nel Tirolo (contin. e fine.) P. BARGAGLI.- Seconda contribu-
zione alla flora di Pianosa. P. BOLZON. - Erborizzazione all'isola dell' Elba
(contin.) P. BOLZON. - II monte Nerone e la sua flora. D. MATTEUCCI. —
Sulle forme di Solanum nigrum L. A. GOIRAN.- Erborizzazioni estive ed
autunnali attraverso i Monti Lessini veronesi (contin.) A. GOIRAN. - Sulla
fitottosi dei fiori dell' Alloro. C. MASSALONGO. - Sulla pioggerella avvenuta
sotto alcuni alberi di Tiglio nel R. Orto botanico di Napoli. F. PASQUALE. —
Alcune esperienze sulle foglie di Nuphar. G. ARCANGELI.
Cosmos (24 Juin). Les feuilles de la vigne pour l'alimentation du bétail.
A. MUNTZ. - La vie d'une Mousse. A. ACLOQUE.
Journal de botanique (I er Juin). Monographie des Orchidées de France
(suite). G. CAMUS.- Recherches sur le développement de la graine et en
particulier du tégument séminal (suite). LÉON GUIGNARD.
Journal of the Bombay Natural History Society (vol. VII, n8 4). Notes
on the Flora of the Kachin Hills. H. COUCHMAN,- Botany of the Laccadives.
D. PRA!N.- The poisonous plants of Bombay. D r KIRTIKAR.-- Indian flowers
Dr KIRTIKAR.
Le Botaniste (8 Juin). Urédinées. P. A. DANGEARD et SAPPIN-TROUFFY. —
Recherches sur les plantules des Conifères. P. A. DANGEARD.
Missouri botanical Garden. Report 1893. List of Plants collected in
the Bahamas, Jamaica and Grand Cayman. Prof. A. S. HITCHCOCK.
--- Additional notes on Yuccas and their Pollination. WILLIAM TRELEASE.
CHAL.
Extraits et Analyses
Les feuilles de la vigne pour 1'alimentation du bétail
(Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris)
Après la vendange, les feuilles de la vigne. restent vertes jusqu'à ce que
les premiers froids de l'arrière-saison les fassent tomber. Avant leur chute,
elles sont comestibles, et les animaux domestiques les acceptent facilement.
Une fois flétries ou tombées sur le sol, elles ne peuvent plus servir a l'ali-
mentation. En parcourant les vignobles de la France et particulièrement
celui du Midi, qui occupe plusieurs départements, on est frappé de l'énorme
quantité de matière fourra,.rère qu'on pourrait obtenir par l'emploi des
feuilles de la vigne. Dans une période de disette de fourrages, comme celle
que nous traversons actuellement, un intérêt particulier s'attache a étudier
les ressources que fournirait leur utilisation.
L'alimentation par les feuilles de vigne est en usage depuis longtemps,
mais sur une échelle trés restreinte. On volt souvent dans le Midi des trou-
peaux de moutons, conduits dans les vignobles aussitót après les vendanges,
brouter les feuilles sans pour ainsi dire en laisser aucune: mais cette
pratique est exceptionnelle, la plupart des vignerons la regardant comme
préjudiciable a la vigne. D'aprês mes observations, l'enlèvement des feuilles
après la vendange peut avoir quelques inconvénients dans les régions du
Centre et de l'Est, oil I'aoutage des bois se fait quelquefois tardivement. II
n'en est de même dans Ie Sud-Ouest que pour les pieds dont les sarments
ne sont pas entièrement lignifiés. Dans le Midi, les bols sont mars de
bonne heure ; des études suivies depuis plusieurs années sur de grands
vignobles, dont les feuilles sont consommées intégralement par les mou-
tons, me permettent d'affirmer que les vignes ainsi dépouillées se montrent
aussi vigoureuses et aussi productives que celles dans lesquelles on laisse
les feuilles tomber naturellement.
D'ailleurs si la vigne n'est pas privée de ses feuilles pour l'utilisation
comme fourrage, elle l'est par l'effet des gelées d'automne, mais avec cette
diflérence que dans le premier cas, on en tire un parti avantageux.
Les feuilles restent couvertes de composés cuivriques, dont on pourrait
craindre des effets d'intoxication. Les observations de M. DEGRULLY, de M.
VIALA, ainsi que les miennes faites sur des bceufs, la pratique de l'alimen-
tation exclusive de troupeaux de moutons a l'aide de ces feuilles permet-
tent d'affirmer qu'aucun inconvénient ne se produit.
Si j'ai pu observer souvent l'utilisation de ces feuilles pour la nourriture
du mouton, je ne les ai jamais vu appliquer a celle des animaux de trait
-- 378 --
qui existent dans toutes les exploitations viticoles, et auxquels on pourrait
les faire consommer après les avoir cueillies. Cette cueillette n'entraïne que
peu de frais de main-d'oeuvre.
En prenant successivement les sarments par la base, des deux mains et
en tirant a soi, on a dépouillé le cep en un instant,
Les feuilles peuvent être consommées a l'état vert ou fanées, ou encore
mises en tas ou ensilées. Sous ces diverses formes tous les animaux les
mangent volontiers.
Les feuilles sont riches en principes nutritifs ; elles contiennent, en
moyenne pour 100 :
Matières.
AZOTÉES GRASSES EXTRACTIVES CELLULOSE EAU
2,3 A l'état frais.. 3,8 18,5 3,0 67,0
Feuilles.
Après fanage. 11,0 5,5 51,0 8,5 15,0
Elles ont done une composition à peu près identique a celle des luiernes
de bonne qualité, qu'elles peuvent remplacer a poids égal dans la
ration.
Quant aux quantités de fourrage qu'elles peuvent donner après la ven-
dange, elles sont énormes et dignes d'attirer l'attention. J'ai déterminé cette
quantité pour quelques-uns des grands vignobles du Midi, du Sud-Ouest et
de la Champagne. Voici les résultats obtenus après la vendange pour une
surface d'un hectare :
Feuilles.
FRAICHES FANÉES
Plaines .. 5,000 a 9,500 kil. 2,000 a 3,800 kil.
Vignes du Midi, . . . ,
Coteaux.. 2,500 a 5,500 kil. 1,000 a 2,200 kil.
Plaines . , 3,200 a 4,200 kil. 1,200 a 1,680 kil.
Viltnes du Roussillon,
Coteaux.. 3,500 a 4,000 kil. 1,400 a 1,600 kil.
Vignes du Sud-Ouest (Gironde). 4,700 kil. 1,880 kil.
Vignes de la Champagne (Marne). 3,000 a 5,200 kil. 1,200 a 2,080 kil.
En exprimant ces quantités en équivalent de foin, d'après leur teneur en
matières azotées, nous trouvons que l'hectare de viltnes peut donner un
poids de feuilles représentant :
Pour le Midi : de 2,100 kilogrammes a 3,600 kilogrammes de foin de
prairie naturelle.
Pour le Sud-Ouest : 2,900 kilog. de foin de prairie naturelle.
Pour la Champagne : de 1,500 a 2,500 kilog. de foin de prairie natu-
relle.
Il est inutile d'insister sur ces chiffres, obtenus dans des vignobles placés
dans des conditions normales ; ils montrent que la vigne, après la vendange,
peut donner par ses feuilles un fourrage équivalent a une coupe de foin
d'une même surface de prairie a rendement moyen. La sécheresse, d'ail-
leurs, a bien moms d'effet sur la production des feuilles de la vigne que sur
celle de l'herbe.
II convient en outre d'envisager sous un autre point de vue l'alimentation
par ces feuilles,
-- 379 ---
Lorsque celles-ci tombent naturellement sur Ie sol, elles ,sont en grande
partie enlevées par les vents ; les principes fertilisants qu'elles renferment
se trouwent ainsi perdus, tandis que consommées sur place par les moutons,
ou á l'étable par les animaux de trait, leurs principes fertilisants restent
dans le domaine sous forme de fumier.
On ne saurait, surtout dans les circonstances actuelles, trop attirer l'at-
tention des vignerons sur le parti qu'ils peuvent tirer des feuilles de la
vigne pour l'alimentation de leurs animaux. Dans le Midi, l'enlèvement des
feuilles peut se faire après les vendanges, sans aucune inquiétude pour
l'état futur de la vigne ; dans le Sud-Ouest, dans le Centre et dans l'Est it
faut agir avec quelques précautions, en se guidant sur l'état de maturation
des sarments et récolter les feuilles plus tard. Mais laisser perdre, dans une
année ou les fourrages sont rares, un aliment aussi substantial que les
feuilles de la vigne, dont la production peut s'évaluer, pour la surface de
2,000,000 d'hectares que comprend le vignoble francais, a plus de qua-
rante millions de quintaux métriques de foin, constituerait une erreur éco-
nomique contre laquelle on ne saurait trop réagir.
A. MUNTZ.
Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 5 juin. — Note de M. SAPPIN-TROUFFY sur la pseudo-féconda-
tion chéz les Urédinées et les phénomènes qui s'y rattachent.
Note de M. MOLLIARD sur deux cas de castration parasitaire obscrvés chez
le Knautia arvensis Coulter.
Note de M. MUNTZ sur 1'emploi des feuilles de vigne pour l'alimentation
du bétail.
Séance du 12 juin. — Note de M. DOUMET-ADANSON sur le Polygonum
sakalinense envisagé au point de vue de l'alimentation du bétail.
Note de M. Cu. DEGAGNY sur la concordance des phénomènes de la divi-
sion du noyau cellulaire chez les Lis et chez les Spirogyras et sur l'unité
de cause qui la produit.
Correspondance
Comme je vous l'ai déjà annoncé, la première partie de mon voyage s'est
parfaitement passée. La traversée a été asset désagréable, car bien que
nous devions nous arrêter a las Palmas et a Sierra-Leone, le steamer
u Akassa D qui nous portait est resté en quarantaine : it venait de Ham-
bourg.
Le temps était très mauvais les deux premiers jours,, Nous aeons été
obligés de fuir devant les vagues. Les jours suivants, rien de particulier,
sauf quelques bandes de marsouins qui sautent autour du navire, et a partir
de l'Espagne, des argonautes qui flottent quand le ciel est beau. Le 15 fé-
vrier (je suis parti d'Anvers le 81, j'observai un magnifique arc-en-ciel
double. Le 18, a 3 h. 45, nous apercevons a notre droite, émergeant d'une
ceinture de nuages, le pic Ténériffe. Un peu plus loin, devant nous, deux
petits mamelons s'élèvent au-dessus des flots : c'est l'ile de Gran-
Canaria.
Le soleil se couche ; plusieurs passagers et moi appercevons le fameux
rayon vert, objet d'un roman de Jules Verne. C'est un phénomène facile a
comprendre, d'ailleurs : en se touchant (il faut que l'horizon soit sans
nuages), le soleil a une teinte rouge très prononcée. Quand l'ceil a regardé
fixement pendant quelques secondes, comme la disparition de l'astre est
brusque, on apercoit immédiatement la couleur complémentaire du rouge,
le vert.
11 est 7 h. 112 quand nous entrons en rade de las Palmas, en pleine
obscurité. Le lendemain, notre espoir de visiter l'ile est décu : quarantaine !
— 381 —
J'en éprouve un certain regret, car l'aspect de l'ile est charmant : au centre,
la rade, dans un affaissement de terrain au-dessus duquel, dans le lointain,
on apercoit la time blanche du pic Ténériffe. A droite, la rade est bordée
par des montagnes peu élevées ; la plus haute porte le phare, et sur ses
flancs, en lettres blanches gigantesques, une réclame : « Grand Canary
Engineering C o ». Au pied de ces montagnes, une suite de maisons blan-
ches et rouges á toit plat, et un pier s'avancant au milieu de la rade.
Du cóté gauche, l'aspect est plus imposant : une première suite de hau-
teurs moyennes longent 1'Océan ; au bas, la route menant à las Palmas ; la
ville dominée par sa cathddrale, s'étage toute blanche, le long d'un versant.
Au-dessus de cette première chaine, des cimes étrangement sillonnées se
perdent dans les nuages.
La végétation m'a l'air d'être asset pauvre (il est vrai que nous sommes
en février). Sur le flanc des montagnes, des touffes d'arbustes. A l'aide de
jumelles it me semble reconnaitre le phoenix dactylifera, des citrus, le carica
papaya.
Nous quittons Gran-Canaria vers 2 h. 3/4. Le soir, un poisson volant
(Exocetus volitans), d'une longueur de 0 m. 50, s'abat sur le pont.
Le 22, nous croisons le steamer « Princesse Wilhelmine D. Le lendemain
nous doublons le Cap Vert et nous apercevons un steamer francais en
route pour l'Amérique du Sud. I1 marche perpendiculairement à notre route,
et le temps est d'un tel calme, que la fumée sortant de sa cheminée s'étend
— 382 —
parallélement a l'horizon, en mince ruban uniforme, a une distance éton-
nante.
Le 24, la mer nous présente I'apparence d'une vaste nappe d'huile : pas
un pli a sa surface. Aussi apercevons-nous les ailerons d'une foule de
requins émerger en tous sens. Nous nous amusons a leur envoyer des coups
de fusil.
A 5 heures, le samedi 25, nous arrivons en vue de Sierra-Leone, et nous
entrons dans la rade de Freetown vers six heures. La nuit qui tombe nous
empêche d'apercevoir la ville.
Le lendemain, a notre réveil, nous apercevons au pied des montagnes
la charmante cité africaine. Ses maisons, aux couleurs claires, a toits incli
nés, et la terre, d'une couleur rouge brique, contrastent agréablement avec
la verdure sombre d'une végétation tropicale. Sur les montagnes, des fo-
rks ; dans le haut, les casernes anglaises et l'habitation du gouverneur. Le
climat est très mauvais ici pour les Européens, la mortalité est excessive.
De l'autre cóté de l'embouchure du fleuve, la cote africaine, couverte
de forks, s'étend au loin en mince cordon.
Les autorités prennent ici a notre égard des mesures assez vexatoires, vu
leur inutilité compiète : on nous empêche de descendre a la rive, sous pré-
texte que nous pourrions introduire là les germes du choléra ; par contre,
tous les Sierra-Léonais sont autorisés a nous visiter a bord. C'est ce qu'ils
appellent ici une quarantaine partielle.
On nous apprend que le steamer Coanza, de la même compagnie de
navigation que le nótre, a échoué sur la cote un peu plus au sud.
Au moment du départ, la température s'élève a 38 0 a l'ombre, et 7° au
soleil. C'est la plus haute température que j'ai rencontrée pendant la tra-
versée.
Après avoir quitté Sierra-Leone, nous croisons le navire de guerre an-
glais Phabé, qui nous demande le nom du steamer. La manière de
répondre est des plus simples : chaque steamer est représenté par quatre
lettres dans un vocabulaire spécial. De plus, chaque lettre de l'alphabet est
représentée par un drapeau particulier. Pour Bonner le nom de son navire'
le capitaine fait hisser dans l'ordre convenable ses quatre drapeaux ; a cóté
des lettres correspondantes dans le vocabulaire, on trouve le nom du stea-
mer.
Le soir, nous apercevons pour la première fois la Croix-du-Sud, alors
que bien bas a I'horizon nous voyons encore l'étoile polaire ; dans un jour,
elle aura disparu pour longtemps a nos yeux.
Le mardi 28 nous cótoyons Libéria : cotes peu élevées, couvertes de
forks. Cà et là une tache blanche au pied des arbres indique l'emplacement
d'une factorerie.
Le vendredi 3 mars, pendant le diner, trois coups de sifflet de la ma-
chine se font entendre. Une lettre nous est apportée, et le major Parmin-
ter, président de table, nous en donne lecture. En voici la copie con-
forme :
-- 383 --
Station Équateur, le 4 mars 1895.
Après le diner nous montons sur le pont, et nous voyons dans la nuit un
point lumineux balloté par les Hots ; c'est l'embarcation de Neptune qui
s'éloigne (un vulgaire tonneau enduit intérieurement de goudron auquel
les matelots ont mis le feu).
Le lendemain, a trois heures, Monsieur, Madame, Bébé Neptune et leur
noble suite font leur apparition. La suite se compose d'un barbier armé
d'une scie, d'un médecin armé d'une seringue et d'une bofte a pilules, et
de 4 policemen. Un joueur d'orgue de Barbarie précède la troupe. Toutes
ces nobles personnes vont rendre visite au capitaine, et vident avec un
plaisir évident la bouteille de cognac que celui-ci leur offre. Elles vont
ensuite prendre place sur une estrade placée devant une voile remplie
d'eau. Le premier patient est appelé. Le docteur lui administre une énorme
pilule composée de poivre, de farine et de goudron, puis on passe entre
les mains du barbier, qui vous savonne vigoureusement le visage au gou-
dron. Après cela, culbute dans la voile, et copieux arrosage a la pompe
a incendie. Le soir, une petite fête au champagne nous fait oublier les
tourments de la journée.
Le Bimanche 5 nous passoes en vue du pic de San-Thomé. Le 7, la cou-
leur de la mer change : nous sommes dans les eaux jaunes du Congo. Le
soir, nous arrivons a Banane.
J'ai beaucoup de choses à vous écrire au sujet de l'Afrique même, depuis
mon arrivée. Vous recevrez une partie des détails que j'ai recueillis par le
prochain courrier
Bien a vous,
PAUL DUPUIS.
-- 384 --
Petite correspondence
M. MARIANO VERGARA, Madrid. Nous vous signalons dans les Mémoires
de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres d'Angers le prodrome d'une
monographie des Roses d'Indre-et-Loire, par M. Chastaingt.
HOOKER .
KING. NYLANDER.
FRANCHET. PRAIN.
CRÉPIN .
DRUDE . BONNIER .
GUIGNARD . FLAHAULT .
BORNET . VIAUD—GRAND•MARAIS.
CHATIN . DE CANDOLLE .
RENAULD. DKBEAUX.
FAYE. JR. HÉRIBAUD.
T. II. 16
— 386 —
ASCHERSON. LANGE.
BETTANY. PHILIPPI.
DAWSON . RADDE.
BEDDOME. RIDLEY.
GEBEL . SOLMS-LAUBACH.
GREENE. SCHWEINFURTH .
GOODALE. TRIMEN.
HELDREICH . WATT.
DE LA
LÉGION D'HONNEUR
ter Bureau
Ordres Etrangers
MONSIEUR.
PHYSIOLOGIE
La Miellée
I
Les grandes chaleurs de cette année ont attiré l'attention sur le
phénomène désigné sous le nom de Miellée.
Depuis bien longtemps it est connu, et de nombreux observa-
teurs l'oni, étudié sans en avoir jamais bien expliqué la cause.
Les circonstances atmosphériques du printemps et de l'été 1893
l'ayant rendu beaucoup plus commun, un plus grand nombre
d'observations ont été faites, et presque toures les revues scientifi-
ques en ont parlé.
Ici même, dans le Monde des Plantes, numéro du ter juillet, un
correspondant attirait l'attention sur ce sujet ; mais, ajoutait-il :
je n'ai vu ce phénomène se produire qu'avec les tilleuls ; les
tt arbres voisins appartenant a d'autres essences ont leur aspect
u habituel. »
Pour nous, plus heureux ou plus curieux, sans quitter le jardin
du presbytère de Foulletourte (Sarthe), nous ra yons observé sur
les feuilles du tilleul, du charme, du lilas, du cytise, du pistachier
et mëme du Daphne Laureola Linné.
Qu'est-ce donc que la Miellée ?
C'est, nous répond un dictionnaire (i, une matière sucrée plus
ou moms liquide, mucilagineuse, se rapprochant par sa nature de
la manne, et qu'on trouve en été sous la forme de gouttes sur les
feuilles, les fleurs, les tiges, les bourgeons de certaines plantes.
II
Quoique le Monde des Plantes soit une revue sérieuse, nous
terminerons par une anecdote. Il en est de la science comme de la
poésie : ii faut la rendre aimable. Horace nous l'a dit dans son Art
poétique :
Omne tulit punctum, qui mistuit utile dulci,
Lectorem delectando, pariterque monendo.
C'était aux jours des plus grandes chaleurs, et les beaux tilleuls
de la promenade des Jacobins, au Mans, ne se privaient pas de
sécréter une abondante miellée qui tombait sans pitié sur les cha-
peaux et les robes des élégantes de noire ville.
A chaque promenade, nouveaux dégáts, nouvelles taches sur les
plus brillantes toilettes. Impossible d'y tenir plus longtemps ; ii
faut punir les mauvais garnements qui commettent ces forfaits.
Des plaintes sont faites a la police ; mais, hélas ! la police ne
découvre rien, et la miellée continue d'inonder ses victimes. Enfin
tout s'explique, et les tilleuls so p t reconnus les' seuls coupables.
Inutile d'ajouter qu'ils n'ont pas été conduits au poste.
Ceci nous rappelle une bonne fermière du canton de Sillé, non
dénuée d'instruction, qui sans cesse vantait son tilleul. Voyez,
disait-elle, comme it est biera meilleur que celui de mes voisins :
c'est du tilleul sucré ! Et elle faisait voir les feuilles couvertes d'une
épaisse couche de miellée.
-393
--
Nous aeons essayé, mais en vain. , de lui expliquer et de lui faire
comprendre Ia cause de ce sucre. Elie est encore persuadée que son
tilleul est un tilleul exceptionnel.
A. LEMÉE.
BOTANIQUE RECREATIVE
TOUTE L'INDE
L'INDE MÉRIDIONALE
Quand la source ou le réservoir se trouve à'une profondeur plus
considérable, a 30 mètres par exemple, on se sert d'un seau en peau
attaché a une corde et mu par deux bceufs qui vont et viennent sur
un plan incliné.
Si la différence de niveau est au contraire peu sensible une corde
fait mouvoir un seau, un homme on deux veillent au va-et-vient de
celui-ci, tandis qu'un troisième verse dans le champ ou dans le canal
d'irrigation son contenu.
On voyage beaucoup dans l'Inde. Cela tient a deux causes. La
première, c'est que, comme jadis Bias, nombre d'Indiens portent
toes leurs biens avec eux. La seconde c'est l'extrême bon marché
des voyages, qui, bien que moitié moms couteux qu'en Europe, n'en
rapportent pas moms aux compagnies de beaux bénéfices.
Voici Villenour, l'unique station francaise de cette section de
ligne qui pourtant appartient à la France. Commune d'environ
35000 habitants.,
Villenour est célèbre par son pèlerinage chrétien de N.D. de
Lourdes et par sa pagode autour de laquelle eivent d'assez nom-
breuses families de bralimes.
Nous approchons de la douane anglaise de Kandamangalam.
Pendant qu'on inspecte ?ninutieusement et parfois d'une facon
assez vexatoire les divers colis des voyageurs, je vais, si vous le
--- 399 —
voulez bien, compléter vos notions sur Pondichéry et vous Bonner
certains renseignements indispensables sur 1'Inde anglaise que nous
allons visiter.
Ii fait chaud : cependant les espèces d'auvents qui courent le long
du wagon ne permettent pas au soleil de parvenir jusqu'à nous.
Des bouffées d'air chaud nous frappent le visage.
La température qui atteint ici d'octobre a janvier un minimum
de 18 a 19°, s'y élève jusqu'à 40° durant les fortes chaleurs.
A Calcutta elle atteint même 42°. J'ai vu durant la saison fraiche
les Indiens faire du feu à Pondichéry sur les places et dans les rues
pour se chauffer les mains. Tout est relatif. La dernière ant-16e que
j'ai passé dans 1'Inde j'avais froid durant cette même saison. Les
vieux missionnaires grelottent presque a cette époque. Le vénérable
P. Godet, curé de la paroisse européenne de Pondichéry, un vrai
« gentlemen » se calfeutre soigneusement a cette époque. L'anémie
LE R. P. BAULEZ.
Informations
Il existe auprès du Mans, non loin des Landes, sur la petite route qui va
de la route d'Isaac á Sargé et près de la route qui conduit de celle-ci a
Parente un cas singulier de lutte pour l'existence entre deux arbres, et ni
l'un ni l'autre se semble vouloir céder. Il s'agit d'un chêne et d'un poirier.
Le poirier ne semble pas creux a l'intérieur bien qu'il renferme les racines
du chêne dont la tête émerge du tronc du poirier sur lequel it semble
greffé. Le chêne peut avoir, au moms, une trentaine d'années (V. JAMIN.)
Chronique générale
Serpents grimpeurs.
On s'occupe en ce moment dans certaines Revues des serpents grimpeurs
dont it existe actuellement un exemplaire a la Ménagerie du Muséum de
Paris. L'existence de ces serpents était jadis niée par certains soi-disant
savants qui ne veulent jamais admettre que ce qu'ils voient se passer sous
leurs yeux dans le pauvre petit coin de terre ou se trouve confinée leur
prétentieuse person ne.
II leur suffirait de parcourir cependant les contrées tropicales de l'Orient
pour se rendre compte par expérience qu'il existe des serpents grimpeurs
qui mantent le long des murs lisses ou non et parviennent ainsi aux étages
supérieurs. Assez considérable est le nombre de reptiles qui penvent
ainsi grimper soit sur les murs, soit sur les arbres.
La discussion a laquelle nous faisons allusion prouve une fois de plus
que les conclusions générales sont interdites a ceux qui n'ont pas beaucoup
voyagé, a moins que Dieu ne leur ait départi cet instinct merveilleux qui
s'appelle le génie.
Varia
Livres de bois.
Une des salles du Musée de Cassel, en Allemagne, contient une biblio-
thèque de 500 volumes construits chacun avec un bois diflérent. Le dos
de chaque volume est fait de l'écorce d'un arbre dont le bois en pleine
maturité forme les deux plats de la couverture.
Ces volumes n'ont pas de pages, ce sont des boites contenant la fleur, la
graine et le feuillage de l'arbre qui a servi a faire l'enveloppe (Croix).
Géant.
On adécouvert a Mount-Disappointement,en Australie, un Eucalyptus dont
la hauteur est de 455 mètres et le diamètre de 44 mètres. II est malheureuse-
— 408 —
ment question de l'abattre. On sait que les Eucalyptus et les Sequoia attei-
gnent parfois 140 mètres. La croissance des Eucalyptus étant très rapide
it en résulte que Page de ces géants ne répond pas a leers dimensions.
Bibliographie
Musci Americas Septentrionalis par F. RENAULD et J. CARDOT. (1)
Ce catalogue des Mousses de l'Amérique du Nord, publié par les deux dis-
tingués bryologues, est extrait de la Revue Bryologique. II renferme 1350
espèces accompagnées de leur distribution géographique. Les espèces qui
se retrouvent en Europe et en Sibérie ont été soigneusement signalées.
Les auteurs ont admis Presque toutes les espèces du Manual of the
Mosses of North America de LESQUEREUX et JAMES, parus en 1884 sans se
prononcer toutefois sur leur valeur spécifique. Ce Manuel comprenant 890
espèces on peut juger de l'importance des additions que renferme le nou-
veau catalogue qui, soit au point de vue des échanges, soit a tout autre
point de vue, sera très utile aux bryologues.
Sur les 1379 espèces qui composent actuellement la flore muscinale de
l'Amérique du Nord, lisons-nous dans le Résumé placé a la fin du catalogue,
678 paraissent endémiques ; 299 autres espèces sont connues a Ia fois en
Europe et en Sibérie, 352 en Europe seulement et 12 en Sibérie seulement.
De plus, 91 espèces se retrouvent aux Antilles, au Mexique ou dans l'Amé-
rique du Sud. Enfin 76 espèces américaines ont été jusqu'à présent consta-
tées au Japon.
Missouri botanical Garden. Fourth Annual Report. 1893.
Nous avons déjà rendu compte dans les deux nos de Juin et de Juillet des
travaux parus dans cette intéressante publication. Bornons-nous a dire
qu'elle est toujours a la hauteur de sa réputation et que le volume de cette
année avec ses 25 planches ou gravures est digne de ses devanciers.
Revues
Sommaires
Boletim.da Sociedade Broteriana (1892, IX, 3). Contribuicáo para o
estudo da Fora d'Africa. Catalogo da flora da ilha de S. Thomé (suite).
J. A. HENRIQUES. -- Note sur quelques espèces de Scrofulaires. J. DAVEAU.
Compostas da Africa Portugueza. Dr 0. HOFFMANN. - Flora lusitanica
exsiccata.
Bulletin de l'herbier Boissier (Juin). Anemone Alpina L. et A. sul.
phurea Koch. Expériences sur leur culture. F. PRÉVOST-RITTER. - Ein
beitrag zur anatomischen charakteristik and zur systematik der Rubiaceen
(Fort, Ende) . H. SOLEREDER. -- Neue Arten der Gattung Delphinium.
Extraits et Analyses
Onothera ou cEnothera, Les Anes et le Vin, par M. le D r St Lager.
On écrira Onothera ou GJnothera scion qu'on fait dériver la première
moitié de ce nom du grec oivos ( y in) ou de óvoS (áne). Notre érudit confrère
de Lyon, rejetant l'étymologie généralement admise est d'avis qu'on doit
adopter Onothera et developpe ex professo, dans une savante discussion,
les motifs de sa manière de voir. (Bulletin de la Société botanique de
France). ERN. M .
Contribuirao para o estudo da flora d'Africa par Dr J. A . .
HENRIQUES. Datalogo da Flora da Ilha de S. Thomé OnagrariaceT.
-- JUSSIXA ACUMINATA Ser., Oliver II, 489. Regias inferior (A. Moller). Area
geogr. -- Africa oriental e occidental America tropical. (Boletim da Socie-
dade Broteriana).
— 444 —
Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 49 juin. -- Note de M. PAUL \' UILLEMIN sur la fécondation des
Puccinindes.
Séance du 3 juillet. — Note de M. CH. TANRET sur les Hydrates de Car-
bone du topinambour.
Note de M. BOUCHARDAT sur l'essence d'aspic fournie par le Lavandula
spica.
Note de MM. CONSTANTIN et MATRUCHOT avec un nouveau procédé de cul-
ture du champignon de couche en partant de la spore.
Note de M. A. DANGEARD sur la structure histologique des levures et leur
développement.
Correspondance
Melbourne, 12 juin 1895
Comme votre excellent « Le Monde des Plantes est éminemment con-
sacré a la Phytogéographie, cher professeur Léveillé, j'appellerai volon-
tiers, dans ses pages, l'attention à cette chose probable, a savoir que l'Also-
phila (Hemitelia) Capensis indiquée comme se rencontrant dans trois par-
ties différentes du monde, dolt être restreinte au sud de 1'Afrique. D. s'en-
suit que l'espèce du Brésil et celle des lies de la Sonde, que l'on a réunie a
l'espèce génuine A. Capensis, représentent chacune une espèce voisine. En
effet, bien que les (rondes et les fruits paraissent très semblables, les tiges
peuvent être considérées comme très différentes. Peut-être pourrait-on mieux
s'en assurer si des exemplaires étaient envoyés de 1'Amérique du Sud et de
Java pour établir une comparaison avec celles de 1'A . Capensis.
Les fougères arborescentes sont ordinairement endémiques dans des
régions bien déterminées et it serait singulier que, dans le cas qui nous
occupe, it y eut exception. Il y a trois ans on annonca la découverte de
l'Alsophila Capensis dans le Queesland septentrional, mais je démontrai
de suite que la plante australienne était mon A. Rebecca.
Avec mon meifleur souvenir, bien vótre,
FERD. VON MUELLER.
Offres et Demander
Le baron VON MUELLER prie MM. TREUB et DE LAGERHEIM de lui procurer des
exemplaires de la plante regardée comme étant l'Alsophila Capensis et
signalée au Brésil et dans les lies de la Sonde.
En présence de l'abondance des matières nous prions nos abonnés et
lecteurs de nous faire connaitre ce qu'ils pensent que l'on puisse supprimer
sans grave inconvénient dans la partie documentaire de la Revue.
-- 412 —
Petite correspondence
M. J. Arbost Thiers. La sécrétion des tilleuls que vous nous fsignalez a
été remarquée en nombre d'endroits. Ce phénomène porte le nom de
miellée et est du même ordre que la sécrétion des manguiers de l'Inde. II
est du a la grande chaleur ; aussi, cette année-ci, s'est-il manifesté avec
plus d'intensité. Voir Particle de M. LEMÉE.
D'expériences de M. B. GAILLARDIN it semble résulter que la sécrétion de
la matière sucrée serait due a une transpiration des feuilles et non a l'action
des insectes faiseurs de pluie.
GÉNÉRALITÉS
Pages
Alphonse de Candolle 258
Ce qui constitue un botaniste. H. Léveillé
Comment onisourrait ottenir une fore de France complète. H. Léveillé. 338
Un Ordre sciptifique. H. Léveillé 57
BOTANIQUE PURE
Afhnités naturelles des Coprins (les). A. Acloque. 205
Ascomycète parasite des Polytrics (un). A. Acloque.. 168
Battarrea Pers (le genre). Ernest Olivier 101
Champignon nouveau pour la France (un). Ernest Olivier 73
Conséquences de la répartition des espèces (quelques). H. Léveillé
Contributions à la Flore de l'Inde francaise. H. Léveillé 1?, 47, 60
Cyme (la). A. Acloque 308, 353
Délimitation spécifique et géographique des Jussieua regens et Jussieua
diffusa (sur la). Baron F. de Mueller 163
Descriptions of new Australian plants. Baron F. de Mueller 203
-- 413 --
Pages
Disposition florale des compos6es rattachée au mode d'inflorescence de
l'anémone. A. Acloque ... 266
Excursion botanique a Hong-Kong (une). Em. Bodinier 199
Excursion botanique en Chine. Em. Bodinier 387
Excursions botaniques et herborisations dans le bassin de 1'Argens
(Var). Mar. Capoduro 302, 350
Expériences thermo-botaniques faites h Pondichéry. A. Sada......... 307
Fiore d'Auvergne (quelques mots sur la). Fr. Héribaud Jh 37, 66, 91
Fiore de Coonoor (note sur la). Ch. Gray 295, 345
Flore des Nilgiris. H. Léveillé H, 72
Forme remarquable de Lycoperde (une). A. Acloque 394
Gingembre chinois (note sur le). Em. Bodinier 15
Inflorescence de l'anémone (1'). A. Acloque 235
Influence du terrain sur la distribution des plantes. F. Renauld...228, 262, 298
Jussieua repens du Chili (la) . Philippi. ' ... 193
Localités nouvelles de plantes rares pour la Sarthe. H. Léveillé...... 265
Miellée (la). Lemée.. . 395
Nomenclature des plantes (la). Ph. Heinsberger 233
Nouveauté pour la Finlande (une). Baron Édouard Hisinger 261
Observations botaniques faites aux environs du Mans de 1889 a 1893.
V. Jamin 304, 391
Onagrariées (les). H. Léveillé 162
Onagrariées beiges (les). Paul Dupuis 44
Onagrariées de la Chine (les). Em. Bodinier 339
Onagrariées de la Kabylie du Djurdjura (les). 0. Debeaux 343
Onagrariées de la Sarthe (les). Amb. Gentil .. 197
Onagrariées du Limousin (les). Ch. Le Gendre... 194, 2?5, 6259, 291
Osmunda regalis en Vendée (1'). Viaud-Grand-Marais 46
Statistique des plantes australiennes connues à la fin de 1892. Baron
F. de Mueller 261, 293, 346
Tige anormale chez le Chrysanthemum leucanthemum. H. Léveillé.... 352
BOTANIQUE APPLIQUÉE
Arundinaria Simoni Maximowiczii. V. Jamin . ...... . 36i
Culture (la) et le commerce des fleurs dans les Alpes-Maritimes. Em.
Deschamps 2, 25, 58,132,170, 207, 247, 270
Huile des trois cents plantes. A. Sada .(Supplément.)
Melia Azadirach. A. Sada 7, 32
Palmiers (les). H. Léveillé 9, 29, 60
Plantes curieuses, utiles et médicinales de l'Inde (les) . H. Léveillé.... 5, 31
Poisons et empoisonnements dans l'Inde. 272
Tinospora cordi folia Miers. A. Sada 10e, 135, 174, 211, 356
BOTANIQUE RECREATIVE
Usages pratiques des plantes de 1'Inde. H. Léveillé 16, 49
Voyages dans l'Inde. H. Léveillé...75,105, 137, 175, 213, 243, 275, 314, 364,398
ACADEMIE INTERNATIONALE DE GEOGRAPHIE BOTANIQUE
Aperçu des prix de la médaille scientifique 337
Création de 4 médaille scientifique internationale 289
— 414 --
Pages
Création des Associés libres 23
Discours-programme du premier Directeur. 83
Elections . 54
État de 1'Académie 89
Lettre du second Directeur. 129
Modifications aux Statuts et a la Revue 290
Mort d'Alphonse de Candolle 225, 257, 287
Premières promotions a la médaille scientifique 385
VARIÉTÉS
Arbre merveilleux (un) 17
Arbre monstre (na) 79
Arbre Nim (l'). 118
Canard ou réalité 155
Causerie botanique 76
Colonies d'Algues sur les Caliges de la Truite de mer 120
Congrès de 1'Association américaine pour l'avancement des sciences. 125
Contre l'insomnie 18
Correspondance d'Afrique 380
Cuivre dans les fruits et les végétaux (le).. 50
Culture de la banane 119
Deux corbeaux blanes 116
Destruction des plantes (la). . 282
Divisions de la Fiore de l'Inde (les) 154
Établissements botaniques en Malaisie 79
Feuilles de vigne pour l'alimentation du bétail (les) 377
Flore des Iles des Cocos (Ia) 50
Fiore du kilima-Ndjaro (la) 280
Formules pour obtenir un métal imitant l'argent 18
Géant 407
Le plus ancien rosier du monde 219
Le plus vieil herbier du monde . 186
Livres de bois ... 407
Migration des espèces 118
Monstres 153
Morsure des vipères (la). 324
Moustiques (les) 374
Nouveau laboratoire pour l'étude de l'histoire naturelle (un) 116
Nouveau mode d'éclairage des objets sous le microscope 79
Nouvel an 93
Nouvelle Pompél (une) 186
Nouvelle variété de la canne a sucre (une) 120
Plantes utiles d'Australie (les). 186
Polygonum Sakalinense et l'alimentation du bétail (1e). 379
Population de l'Inde (la) 18
Premières vignes plantées dans le Morbihan 119
Propriétés toxiques de l'If (les) 118
Puits artésien a Chandernagor 117
Recherche des Coléoptères sur la cote orientale des Indes (la). , . , .... 279
-- 415 _
Pages
Réponse (une) 93
Serpents grimpeurs 407
Signes de la mort (les) 218
Traitement de la diphtérie par le parole 325
Transpiration des plantes tropicales (de la) 117
Errata
Page 3, ligne 3, au lieu de : golfe Mau, lisez : golfe Juan.
Page 26, ligne 32, au lieu de : 558000, lisez : 543000.
Page 132, ligne 8, au lieu de : Vallaurie, lisez : Vallauris.
Page 133, ligne 29, au lieu de : c'est encore, lisez : ce so p t encore.
Page 166, dans la 16gende de la gravure au n o 5 après ; fruit et calice ac-
crescent. ajoutez : avec pedicelle et bracteoles; lisez : 6-7 Portions du fruit
8 Graine, 9 Coupe longitudinale d'une graine, 10 Embryon.
Page 171, ligne 15, au lieu de : montagneuses, lisez : aromatiques.
Page 209, dans la carte, au lieu de : Toucette, lisez : Tourette.
Page 211, ligne 16, au lieu de : industrielle, lisez : Commerciale.
Page 242, ligne 21, au lieu de : le Golfe, lisez : le Golfe Juan.
Page 343, ligne 2, au lieu de : sigralée, lisez : signalée.
Page 368, à la pagination suivante, au lieu de : 269, 270, lisez : 369, 370.
Page 371, au bas de la gravure, lisez comme legende : La Picotte .
Page 381, au bas de la gravure, lisez comme legende : Las Palmas.
Procédé a suivre.
Au moyen d'un alambic en fer, on distille séparement chacune
des deux cent trente plantes entières, ainsi que les écorces, les
racines, tubercules, bulbes, les grainer et les bois, après les avoir
fait bien sécher a l'ombre, de facou gulls ne contieunent plus
d'humidité. On ne doit jamais se servir d'un alambic en cuivre
ou en airain, car l'huile s'altèrerait et 1'oxyde de cuivre qu'elle
contiendrait empoisonnerait le malade.
Quand je pule des plaates entières, je vein dire de les em-
ployer entièrement si ce sont des plantes herbacées ou des arbris-
seaux ; si ce sont au contraire des arbres on arbustes, it-faut
4
....... 2 _
prendre seulement un peu de tout, c'est-à-dire de la racine, de
l'écorce, du bois, des feuilles, des fleurs et des fruits. On dolt
extraire l'huile, non pas de chaque partie, mais de l'ensemble des
parties de chaque arbre ou arbuste.
L'extraction faire, it faut mettre ensemble dans un vase non
en cuivre, les 45 kilogrammes d'huile eitraite.
Espèces Iluile extraite Total de
de chaque plante chaque groupe
Plantes entières 230 x 25 grammes 5 kil. 750
Ecorces...... , . 15 x 100 » 1 )) 500
Racines, etc 48 x 100 » 1 » 800
Graines....... 17 x 200 » 3 » 400
Graines de Croton tiglium em-
ployées après purification (voir
après procédé).... , 1 X 400 » » » 100
Bois.. 3 x 150 » » » 450
TOTAL ..... .. . 13 kil.
TOTAL 4 kil.
Mettre ensuite dans le Tame vase en fer avec l'ensemble de
l'huile les 15 autres kilos de jus, de lait, ainsi répartis :
Nombre d'espèces leilog. Total
Jus des feuilles.. 2 1 kil. 2 kil.
Jus des fruits 5 » a 500 gr. 2 » 500
Laits des plantes. 4 5 » » 300 4 » 500
Laits des animaux. 3 » » 600 4 » 800
Propriétés et usages.
Cette huile est laxative. Ise traitemeut a suivre quand on l'em-
ploie est des plus simples. Il faut s'abstenir de manger des fruits
de tamarin, des poissons de mer, des boissons fortes, et mener,
duraut ce temps, une vie chaste. Ce régime doit être observé
durant une période de six mois après la guérison
Pour dormer plus d'efficacité a l'huile, on peut mêler à chaque
dose, suivant les di jférents cas qui se présenterit dans les maladies,
uni centigramme d'arseuic et de sels. I1 est bies enteudu que ces
differeutes espèces d'arsenics et de sels subissent une préparation
préalable qui co ^:siste a les réduire par l'influence, du feu et la
vertu des plantes de 1' Inde.
Nous comptons publier un travail à ce sujet et divulguer ce
secret des propriétés de certaines plantes qui réduisent en poudre
les arsenics et les sels.
Avec l'huile que vous venez de fabriquer de foutes pièces, you-
lez-vous guérir tin malade, par exemple un lépreux ? Donnez-en
un peu a ce malheureux tous les matins, pendant quarante jours,
a raison de 10 grammes à chaque fois, en combinaison avec
10 grammes de miel et 40 grammes de lait de femme de couleur
blanche, jaune ou jaunátre (en effet, dans l'Inde le lait varie de
vertu selon la couleur de la femme ; de même pour le lait des
vaches). Au bout de quarante jours le malade sera guéri.
On peut se servir également de cette huile aussi Bien que de
son résidu comme antidote contre le venin des bêtes nuisibles.
--4--
Si nous voulions décrire les propriétés de cette huile, it nous
faudrait des volumes considérables. Nous comptons faire des
trois cents plaates tnédicivales de cette huile la base de notre
travail in ti tulé : Fiore médicale (1).
Disons seulement, en terminant, qu'aucune maladie de l'Inde,
a l'exception des cas épidémiques, ne saurait resister à cette huile
vraiment prodigieuse doet nul n'avait jusqu'à ce jour donné la
formule. A. SADA.
Ier APPENDICE
TIC APPENDICE
I, -- PLANTES ENTIÈRES
ÉCORCES.
277 Santalum album L. (extraire l'huile) 278 Swietenia febrifuga Roxb. (extraire
bis. Erythroxylon areolatum L. -- l'huile).
VI. -- FLEURS.
47 Crocus sativus L.
V1I. -- FEUILLES.
VIII. - FRUITS.