Jean-Pierre Darroussin, de jeune acteur aux César : son évolution physique

Fils d’un ouvrier étameur et d’une femme au foyer, rien ne prédestinait Jean-Pierre Darroussin à devenir comédien. Mais, quand il a découvert le théâtre au lycée, il s’est tout de suite passionné pour la discipline. Alors, en parallèle de son travail d’étameur à l’atelier de son père à Courbevoie, de ses 17 à ses 20 ans, il a commencé à prendre des cours du soir au Cours Florent, à Paris.

« Les élèves étaient plutôt des enfants d’artistes, venus de milieux aisés, une bourgeoisie très parisienne. Il y en avait qui montaient de province, mais assez peu. François Florent ne tenait pas compte de tout ça. Au contraire, il avait même plutôt tendance à favoriser ceux qui n’étaient pas les mieux lotis », a confié Jean-Pierre Darroussin dans une interview accordée à « Paris Match » en 2018.

Premiers pas

« Assez vite d’ailleurs, il m’a proposé que le cours ne me coûte pas trop cher. Alors qu’en fait quand je travaillais avec mon père, je gagnais assez bien ma vie, suffisamment pour me payer les cours du soir. Ça s’est compliqué quand j’ai commencé à m’y faire des amis, à sortir, et qu’il fallait être au boulot à 8 heures le lendemain. » Il y a ensuite eu l’école de la rue Blanche, puis le Conservatoire national.

À la troisième tentative, Jean-Pierre Darroussin a été accepté à la prestigieuse école. Il y a rencontré Catherine Frot, avec qui il a rejoint la Compagnie du Chapeau rouge. De 1978 à 1986, il a enchaîné les pièces de théâtre avec la troupe, tout en faisant ses premiers pas au cinéma, d’abord une apparition dans « Coup de tête » (1979), puis un rôle remarqué dans « Psy » (1980).

Retour gagnant

Des débuts prometteurs. Mais quand la Compagnie du Chapeau rouge a éclaté, Jean-Pierre Darroussin a décidé d’arrêter le théâtre et le cinéma pour devenir instituteur. « J’avais besoin de souffler », a-t-il expliqué. C’est pour jouer dans « Mes meilleurs copains » (1988), avec Christian Clavier, qu’il est revenu au cinéma. « On m’a appelé, on m’a retenu et tout s’est enclenché. »

La suite a été faite de succès. Pas retentissants, non. Jean-Pierre Darroussin s’est fait, films après films, une place dans le cœur des spectateurs. En 1997, il a obtenu le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation dans « Un air de famille » (1996), il a brillé dans « Le cœur des hommes » (2002) et il a partagé l’écran avec les plus grands, comme Jean-Pierre Bacri.